TROIS SAGITTAIRES


Combattre ensemble


Base: Saint Seiya (les personnages ne m'appartiennent pas)

Genre: Motivation

Personnages: Aio Bro, Seiya

Notes: Bonjour, bonsoir! Avec ce OS, je me lance un petit défi d'écriture sur 3 personnages de Saint Seiya que j'aime énormément et qui ont un point commun, ils sont du signe du Sagittaire (d'où le titre. Qui eut cru que j'allais faire un thème sur les... Verseau au pif? Mdrr). Aussi, à l'occasion de leurs anniversaires rapprochés, j'ai voulu les célébrer avec tout mon amour. En ce 30 novembre, c'est Aiolos qui ouvre le bal. Bonne lecture.


Ce voyage au Japon avait troublé Aiolia, sans aucun doute. Ces révélations sur Kido Saori, l'aura de son grand frère au travers de Seiya qui portait l'armure d'or du Sagittaire et ces incertitudes qui l'envahissaient petit à petit... Il fallait en être sûr, il devait connaître la vérité de la bouche même du Grand Pope. Il voulait cette confirmation que Aiolos n'était pas le traitre, et que lui même n'était pas le frère d'un traitre, comme on le lui avait rabâché pendant tant d'années, au point de le mettre à l'écart des autres chevaliers, au point de s'être fait maltraité, considéré comme un paria, bien en dessous d'un orphelin qui aurait débarqué sur les terres sacrées un peu par hasard et sans potentiel.

À force de travail acharné, il avait réussi à devenir ce Lion doré, et beaucoup de ses détracteurs s'étaient tus sur son passage... comme par hasard. Mais il ne prêtait même plus attention. Il voulait suivre son chemin, son destin de protecteur d'Athéna, rien de plus. Il s'était pris d'affection pour le jeune Seiya et l'avait soutenu comme il aurait voulu qu'on le soutienne lui. Et quelque part, dans les yeux de Pégase, il ne pouvait voir que de la sincérité quand il affirmait que cette jeune fille était la réincarnation d'Athéna sauvée par son grand frère, treize années auparavant.

Ce qui signifierait que le Grand Pope avait menti tout ce temps. Et que ces excuses aussi crédibles fussent-elles pour ne pas avoir accès au temple et à la statue de la déesse n'étaient que des mensonges énormes?

Il fallait en avoir le cœur net, une bonne fois pour toutes.

Gravissant les escaliers, ignorant les questions des gardiens de chaque Maison qu'il traversait, Aiolia avançait d'un pas déterminé. Il n'avait même pas dit bonjour à Milo, qui le soutenait en secret pourtant. Puis, il ralentit sa cadence en entrant dans le neuvième temple, celui du Sagittaire, là où habitait autrefois son grand frère. C'était volontaire, il le faisait tout le temps. Parce qu'il y avait vécu, lui aussi, quelques temps, à une époque où il n'était qu'un garçonnet innocent et admiratif de son héros d'ainé.

Cette fois ci, il en fit de même, effleurant du bout des doigts les immenses colonnes de marbre, regardant ce plafond qui n'était plus si haut que ça, maintenant qu'il avait grandi... Il se retint de bifurquer vers la pièce privée pour voir dans quel état elle était, après treize années sans personne à l'intérieur de la Maison. Mais il ne fallait pas. Pas encore. D'abord, parler au Grand Pope.

Alors, Aiolia reprit son chemin, la sortie était proche. Cette étrange paroi à contourner pour ressortir vers les escaliers.

Dans ses souvenirs, quand il habitait ici, il ne se rappelait pas qu'elle y était. Comme un mur qu'on aurait tiré, à la manière d'un rideau pour cacher la voie extérieure ou autre chose...

Tout en foulant la poussière qui s'était accumulée, il en souleva un tas énorme avec les bottes dorées de son armure quand une couche resta collée.

Le jeune homme éternua plusieurs fois en voulant récupérer ce déchet, et il s'aperçut que ce n'était pas de la crasse ou quelque autre saleté, mais un morceau de papier gris et jaune, vieilli par le temps. Et l'écriture de Aiolos.

Sans comprendre, ni attendre, il lut cette lettre à la lumière des torches dans la Maison du Sagittaire.

''A toi, mon petit frère, qui liras cela un jour,
Je n'ai pas le temps de tout expliquer, ma vie et celle d'Athéna qui vient à peine de revenir sur Terre sont en danger. J'ai découvert quelque chose de terrible, et je ne sais même pas si j'en ressortirai vivant. Personne ne pourra me croire, et s'il m'arrive le pire, personne ne te croira non plus. Je sais tout l'amour que tu me portes, et moi aussi je tiens à toi, ma seule famille, mais il faut que tu sois fort et courageux, malgré tout le mal qu'on pourrait te faire. Je suis peut-être négatif, mais on ne connait les personnes de confiance que dans la difficulté. Je suis désolé, mon écriture est maladroite, pressée et décousue, mais je dois faire vite. Aiolia, je te le répète, sois courageux, quand bien même tu vivras des moments de doute, de désespoir et je pense même qu'on te comparera trop à ce que j'étais et ce que je vais faire dans les prochaines heures. Mais je t'en prie, bats-toi. Ne perds pas espoir en ta destinée, ni en ton avenir et encore moins en Athéna. Tu es né pour être le Lion d'or, un des chevaliers les plus puissants d'entre nous. Je crois en toi et je sais que tu comprendras les raisons de mes actions en ce jour. Ne perds pas espoir, Aiolia. Je ne sais pas si on se reverra mais même loin l'un de l'autre, on se battra toujours ensemble, côte à côte, au nom de notre déesse.
Et si quelqu'un d'autre lit cette lettre, merci à vous de comprendre les raisons qui me poussent à sauver Athéna et l'éloigner du Grand Pope. Pour le bien de ce bébé, pour la paix qui doit être préservée sur Terre.
Par ces paroles, je vous confie ce que j'ai de plus cher au monde: Athéna, mais aussi mon petit frère, Aiolia, chevalier d'Or du Lion.
À vous qui lisez cette lettre écrite en vitesse, merci de prendre soin d'eux.
Aiolos''

Des gouttes tombèrent sur le papier grisâtre. Les larmes d'Aiolia. Son cœur battait à tout rompre.

Non, son frère n'était pas un traitre, et ce qu'il lisait était ses dernières paroles manuscrites, ces derniers mots pour lui, son frère.

Le jeune homme, repensant à ces dernières années s'en voulait. Il avait haï par moment cet ainé qui l'avait laissé, livré à lui même au milieu de gens qui le méprisaient, le martyrisaient, le ralentissaient même dans sa formation de chevalier. Écoutant sans cesse malgré lui les injures qu'on lui lançait à lui même mais envers sa famille qui n'existait plus et dont il était le seul membre restant. Si bien qu'il avait douté. Et si en vérité Aiolos était bel et bien un traitre?

Il en était presque convaincu depuis quelques temps, à force d'entendre des rumeurs, des paroles au détour de temples dans le Sanctuaire. Après tout, les souvenirs qu'il avait de son frère n'étaient seulement ceux d'un enfant qui l'idéalisait et avec qui il passait de bons moments. Ça il n'avait jamais pu le nier. Aiolos était un ainé exemplaire qui faisait en sorte que Aiolia ne manquât de rien. Il l'avait aidé dans ses premières années, mais alors que le jour de sa disparition approchait, il était de plus en plus absent. Pour préparer et mener à bien son plan de trahison et d'assassinat d'Athéna.

Foutaises!

Désormais, Aiolia comprenait. Il avait vu de ses propres yeux la déesse. Il avait ressenti ce cosmos si pur et supérieur à tous les autres, imprégné de bonté et d'amour. Au travers de l'armure du Sagittaire, son frère lui avait parlé, il avait enfin appris la vérité sur ce qui s'était passé, sur ses derniers instants. Et cette lettre perdue dans la poussière n'avait fait que confirmer.

Il avait failli céder définitivement, il allait abandonner son grand frère comme un vieux truc du passé parce qu'on lui avait rentré dans la tête que c'était un traitre. Mais qui lui avait dit ça? Des soldats bêtes et incultes, des petits cons d'apprentis dont la plupart ne seraient jamais revenus de leurs formations, son voisin du bas, Death Mask qui, en plus d'avoir été d'une violence incroyable pendant ses entrainements, ne se retenait pas de le critiquer pour un rien et de le rabaisser, en plus de lui rappeler que c'était lui même, cette ordure de chevalier du Cancer, qui avait guidé Aiolos dans le puits des morts. Parce que OUI, il était fier d'avoir vu crever son frère.

D'un revers de la main, Aiolia essuya ses larmes.

Il se souvenait aussi des insultes racistes dont était victime Seiya pendant sa formation. Il l'avait soutenu et remonté le moral, lui disant de ne jamais abandonner. Il devrait suivre ses propres conseils avant d'en donner aux autres.

Le Lion devait se relever. Alors, au risque d'éternuer une bonne dizaine de fois avant de sortir, il respira l'air de la Maison du Sagittaire. Comme pour engranger de la force, de l'âme de son grand frère. Pour qu'ensemble, ils puissent atteindre le Palais du Grand Pope et qu'ils sachent la vérité. Au nom d'Athéna.

Aiolia reposa la lettre contre la paroi qui commençait à s'effriter. Avant de partir, il crut déchiffrer quelques caractères grecs au milieu de la poussière.

Non... ce n'était que son imagination...

Franchissant les dernières marches du temple, le jeune homme leva les yeux au ciel.

« Aiolos, pardonne-moi de ces moments où je n'ai pas cru en toi. J'ai compris maintenant. Je veux combattre avec toi, comme tu l'avais souhaité, pour Athéna. Je veux avancer avec toi à mes côtés, Grand Frère ».

Ses yeux piquaient et des larmes étaient prêtes à couler, mais Aiolia les retint. Il ne se laisserait aller qu'au moment de découvrir la vérité, pas avant...

アイオロス

Peu après la bataille du Sanctuaire, dans la Maison du Sagittaire.

« Regarde Aiolia, c'est ce dont je te parlais, fit Seiya. Le testament de ton frère, Aiolos, qui nous était apparu quand on devait traverser ce temple.

-C'était donc l'écriture de mon frère sur cette paroi bizarre...

-Tu l'avais déjà vu?

-Non. Le mur ne s'était pas brisé comme quand vous étiez passés. J'ai juste vu des fragments.

-Alors, qu'est-ce que tu voulais me montrer?

Le chevalier du Lion se baissa et chercha au sol, au beau milieu de la poussière qui était revenue se loger partout. Son regard se posa dans un coin et repéra un tas grisâtre. Il y plongea la main et en sortit un morceau de papier encore plus sombre et déchiré aux angles.

-Qu'est-ce que c'est? Demanda Pégase.

-Une lettre de mon frère. Dans l'espoir qu'un jour, en passant par là, je puisse la lire. Il l'avait bien cachée!

Seiya semblait hésiter à la déplier.

-Vas-y, tu peux lire. Elle nous concerne tous, tous ceux qui ont cru en cette incarnation d'Athéna.

-... et qui peuvent faire confiance à Aiolos... même si c'est un peu tard...

-Tu te trompes, Seiya. Mon grand frère est toujours là. Il nous accompagne dans notre combat », déclara Aiolia, en désignant du regard l'armure du Sagittaire qui illuminait sa Maison du cosmos d'Aiolos, bien plus que les torches accrochées aux parois.


notes de fin: Merci d'avoir lu. J'avais cette idée d'un autre testament d'Aiolos rien que pour son petit frère. Et j'aime tellement leur relation, leur histoire. En gros, ma partie préférée de l'histoire de Saint Seiya, c'est concrètement le tome 7 pour le manga et ce passage incroyable quand Seiya est à l'hôpital, que Shaina vient l'affronter et lui fait sa déclaration, et que Lia débarque et que Athéna fait toutes ces révélations sur Aiolos. J'ai voulu faire cette petite parenthèse entre ce moment là et le déboulement de Lia dans la salle du Grand Pope où il se bat contre Shaka et se fait envouter à son insu. Dans ce moment là, il a l'esprit embrumé et il pense forcément à son frère. Et c'est ce que j'ai écrit ici. Aiolos qui le motive vraiment à travers les étoiles et l'armure du Sagittaire. Bon entre mon idée et l'écriture, tout ne s'est pas passé comme prévu ~again~ mais je me laisse toujours emporter quand il s'agit de ces deux frères, parce que je les adore. Et je me rends compte que Aiolos monte toujours plus dans mon cœur. Aussi, d'un point de vue 'architectural', dans la Maison du Sagittaire, j'imagine qu'il y a un espace entre l'endroit où Aiolos a écrit son testament et la vraie sortie. D'où cette idée de paroi à part et différente du vrai mur de la Maison (et comme on ne connait pas vraiment la disposition exacte dans chaque Maison, on peut tout imaginer ^^) Et pour l'interlude c'est son prénom écrit en katakana.
Des bisous et à très bientôt.