Une faible musique, le murmure mélodieux d'un instrument, c'est sous la protection de cette douce, mais triste, mélopée qu'un petit garçon se réveille.

Chapitre 2 :

- Tu te réveilles enfin, mon petit ? demanda une voix, une voix douce, calme, presque apaisante.

- Où … où, je suis ?

- Nous sommes actuellement dans le pays de la pluie, bientôt, nous traverserons la frontière pour le pays du vent. Dis moi, maintenant que tu est réveillé, quel est ton nom ?

- Mon … mon nom, fit il d'une voix hasardeuse, il ouvrit péniblement les yeux, devant lui des formes bougeaient puis se calmèrent pour faire apparaître une vieille dame d'au moins 70 ans. Je … je n'en sais rien.

- Plus de mémoire ? tu as reçu un grave choc, physique d'abord, puis mental, il semblerait , mais repose-toi mon petit, plus tard je reviendrai.

Les yeux de l'enfant se refermèrent de nouveau, très vite des images confuses et des sons assourdissants emplirent ses rêves, ses cauchemars. Des visages inconnus passèrent en revue sous ses yeux, des noms, des paroles, des sentiments, un mélange infâme et écœurant de cris et de rires, puis les ténèbres et le calme. Après ce qui lui sembla durer une éternité, l'enfant se réveilla et se leva péniblement. La pièce dans laquelle il dormait était petite, remplit d'objets, plus loufoques et étranges les uns que les autres. Il s'habilla d'un petit pantalon posé sur le rebord du lit et d'un gilet, puis il sortit. Dehors le soleil frappait à son maximum, une chaleur étouffante, le petit homme marcha, la "chambre" dans laquelle il venait de dormir n'en était pas une, il s'agissait d'une caravane, peinte en rouge et jaune, elle arborait un mot, écrit en grosses lettres, « CIRCUS ».

- Tiens notre petit invité, dit une voix derrière l'enfant. Quand il se retourna, il ne vit qu'un petit homme, aussi grand que lui, pourtant les traits de son visage étaient incontestablement adultes. Alors, bien dormi ?

- Oui … oui, répondit il timidement.

- Tu lui fais peur Hojo, intervint une jeune femme d'un vingtaine d'années, parfaitement proportionnée, un sourire radieux illuminait son visage d'ange, je m'appelle Lucrécia, et toi ?

- Il n'a plus de mémoire, c'est la vieille folle qui me l'a dit.

- Ne traite pas Téioh-san de vieille folle, Hojo, je te l'interdis.

- Pfff, t'es chiante avec tes stupides interdictions.

- Putain, vous avez fini vous deux, jura un jeune homme de l'âge de Lucrécia, Téioh-san a dit d'amener le mioche au doc, une fois qu'il serait réveillé.

- Ok, je l'amène, et Wutai je t'interdis de jurer, chantonna Lucrécia en prenant le petit garçon par la main et en l'entraînant vers d'autres caravanes.

Elles étaient toutes alignées, non loin de là, le jeune enfant pouvait voir un village, ni grand, ni petit, ce village semblait être une porte vers un désert de sable qui s'étendait à perte de vue. Lucrécia avança en criant à tort et à travers, des dizaines d'hommes et de femmes travaillaient à la construction d'une sorte de chapiteau, finalement la jeune femme s'arrêta devant une caravane bleue sur laquelle était représentée une créature aux allures d'homme, mais au moins deux fois plus grande et plus large, avec un pelage bleu turquoise, ils entrèrent.

- Doc, voila l'enfant, moi je repars bosser, murmura t'elle en faisant entrer l'enfant.

- Bien, bien, tu peux partir, murmura une voix grave dans l'obscurité de la pièce, et toi petit, tu peux t'asseoir.

Il obéit et s'assit, la pièce, à peine plus grande que la chambre dans laquelle il avait dormi, était pleine de livres, de matériels scientifiques divers et de reste de nourriture. Sortant de l'obscurité, une gigantesque personne, habillée d'une toge qui le recouvrait complètement, s'avança vers l'enfant et posa l'une de ses énormes mains, poilues et légèrement bleues, sur son front.

- Tu ne te rappelles de rien avant ton réveil ?

- Non, monsieur.

- Pas la moindre chose, un visage, un nom, un lieu ?

- Bah … je me rappelle de quelques visages, mais je ne sais pas de qui il s'agit.

- Bien, il est probable que ton amnésie ne soit que passagère, tu as eu beaucoup de chance, une chute de plus de dix mètres, tu as dormi environ deux semaines, certains pensaient que tu ne te réveillerais jamais. Bon, tu ne sembles pas avoir de séquelles autres que ton amnésie, pas de mal de crane, de difficulté à parler ou à respirer ?

- Non, monsieur.

- Tu peux m'appeler doc, comme tout le monde.

- Bien, monsieur Doc.

L' "homme" ria, il consulta quelques ouvrages et fit signe à l'enfant de partir. Dehors, tout le monde s'affairait à la tâche, un jeune homme d'environ 15 ans s'arrêta près de l'enfant sans souvenirs.

- Hé, c'est toi le mioche sans mémoire ?

- Oui monsieur.

- T'es fou ou quoi ? Ne m'appelle pas monsieur, je suis Harry.

- Et moi je ne sais pas qui je suis.

- Très drôle, je sens que tu va te plaire ici, en attendant que tu te rappelles de ton nom, tu seras « tête de nœud »

- Je ne peux pas m'appeler autrement ?

- Tu t'appelles comme tu veux, « tête de nœud ». Bon j'ai du taf, si tu veux tu peux venir, j'ai des truc à apporter au boiteux, tu pourrais le regarder s'entraîner, c'est une bête ce gars, en plus y a cette salop… eu … cette charmante Lucrécia qui est là bas, alors tu viens ? demanda Harry.

- Bien sûr.

« Tête de nœud » suivit Harry, ils traversèrent la presque totalité du cirque. « Tête de nœud » fut très impressionné, il put dénombrer une vingtaine de caravanes, autour du grand chapiteau divers petites attractions avaient été construites, bientôt « tête de nœud » et Harry arrivèrent dans une partie dissimulée par des bâches, derrière une homme lançait des couteaux sur une cible à plus de dix mètres de distance.

- T'es pas un petit peu loin de la cible, le Boiteux ? demanda Harry

- La ferme gamin, apprends déjà à te servir de tes dix doigts, après on parlera.

- Justement, je travaille là.

- Un vrai miracle, dit Lucrécia qui venait d'arriver, tu fais la baby-sitter avec le p'tit ?

- Non, je vous le laisse le p'tit « tête de nœud », je suis venu apporter un message au Boiteux de la part du Boss, déclara t'il en tendant une lettre à l'homme boiteux.

- Il ne peut pas bouger son gros derche ce conna…

- JE T'INTERDIS D'INSULTER LE BOSS, hurla Lucrécia.

- Toi aussi bouge ton derche, et toi Harry, tu rembarques le morveux, j'en veux pas ici.

- Et j'en fais quoi ?

- Rien à foutre.

Pendant que les deux hommes se disputaient, « tête de nœud » visitait les lieux, il n'y avait rien d'extraordinaire, quelques couteaux de différentes tailles posés sur une table, à dix mètres de là, une cible, que Lucrécia rapprocha avant de se positionner devant.

- HE JE SUIS EN POSITION, hurla t'elle.

- Ok, ok, dit le Boiteux, il commença à lancer les quelques couteaux qu'il tenait sans même regarder la cible, Harry partit.

L'homme boiteux se rapprocha de la table et de « tête de nœud ».

- Si tu me déconcentres et que je tue Lucrécia, ce sera ta faute, alors ne parle pas.

- Bien monsieur.

- Et merde en plus il est poli.

L'homme prit un couteau et le lança, il se planta à quelques millimètres de la tête de Lucrécia, elle ne sembla gère impressionnée, ce qui n'était pas le cas de « tête de nœud » qui regardait, émerveillé par la scène.

- HE LE BOITEUX, PASSE A LA VITESSE SUPERIEURE, JE M'EMMERDE, cria la jeune femme.

- Bien, bien, gamin arrête de me regarder avec ces yeux de « merlan frit ».

- Désolé .

L'entraînement reprit, l'homme sortit une boite d'aiguilles et les lança à une vitesse efrenée, chaque aiguille atteint la cible, tout en frolant Lucrécia puis l'homme sortit une sorte de couteau.

- C'est parti, dit il en lançant l'étrange couteau, tout de suite après, une vingtaine d'autres couteaux, apparurent comme par magie aux côtés de l'autre avant de se planter sur la cible.

- C'était quoi ? demanda l'enfant.

- Quoi, quoi ?

-Ca, le truc là, c'est de la magie ?

- La magie n'existe pas.

- C'était quoi alors, insista l'enfant.

- Le Boiteux était ninja avant, intervint Lucrécia, les gens aiment beaucoup voir ce genre de divertissement.

- T'as fini de raconter ma vie, gamin, si tu veux rester pour regarder tu la fermes.

- bien, vous pourriez m'apprendre vos trucs de ninja.

- Non, maintenant tais-toi.

L'entraînement reprit, l'enfant passa plus de deux heures à regarder le boiteux, émerveillé par ce qu'il était capable de faire, par la suite, ce dernier, énervé par les commentaires de Lucrécia et le regard de l'enfant, les fit partir. Le reste de la journée passa très vite, « tête de nœud », comme l'appelait désormais presque tout le monde, aida de son mieux, et à la fin de la journée, mort de fatigue, il s'effondra dans son lit et s'endormit.

Tard dans la nuit, Téioh, Lucrécia, Hojo, Wutai, le Doc, Harry et le Boiteux se réunirent autour d'un feu pour discuter de l'enfant.

- On ne peut pas le garder, il est dangereux, déclara Hojo.

-Arrête de dire des conneries, nabot, « tête de nœud » est un chouette gosse, j'l'ai vu bosser toute l'après midi, il se plait ici.

- C'est pas le problème Harry, dit le doc, tu sais aussi bien que nous d'où il vient.

- Ouais, et si on l'abandonne, il sera tué.

- Pas sûr, intervint Wutai, ils peuvent le garder comme souverain fantoche, il …

- Non, ils ont déjà un pantin, coupa Téioh, je connais les méthodes de Konoha pour les problèmes de politique, ils n'auraient pas attaqué si tout n'était pas déjà prévu.

- On n'a qu'à le donner à Iwa, ils étaient bien sensés être en alliance avec ce pays ? questionna Wutai.

- Non, je les connais bien les gens d'Iwa, ils sont comme à Konoha, ils l'utiliseraient pour créer une révolution, je ne pense pas que c'est ce qu'il veut.

- de toute façon, une chose est claire, commença le Boiteux, si Konoha a fait ça, c'est en prévision d'une guerre.

- T'es sûr ?

- Moi aussi je le pense, acquiesça Lucrécia, une nouvelle guerre secrète pointe son nez, la deuxième …

Soudain, tout le monde se tut, seul le bruit du vent se fit entendre.

- J'y vais, Lucrécia et Harry, vous venez, dit le Boiteux.

Il se leva et partit en direction du désert, suivi des deux autres qu'il avait designé. Les autres restèrent tranquillement autour du feu, seul le vent perturbait le calme, la vieille Téioh regardait les étoiles.

- « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence » cita t'elle.

- C'est de qui ? demanda Hojo.

- Je ne sais plus, j'ai lu cette phrase il y a bien longtemps dans un vieux livre.

Un léger bruit de pas résonna, les trois artistes réapparurent, Harry saignait légèrement au front.

- Alors ? pressa le Doc.

- Juste deux minables, cracha Lucrécia en lancant dans les flammes deux masques, des masques d'anbu de Konoha. Une guerre approche, je ne pense pas que d'autres connards de leurs espèces viendront

- Dans ce cas, notre affaire est réglée, commença le Boiteux, le p'tit doit rester avec moi, qui est pour ?

Au fur et à mesure, chaque personne présente autour de feu leva la main, il en fut donc décidé, « tête de nœud », renommé pour l'occasion Kai, resterait avec eux tant qu'il le voudrait.

Et sur les ailes du Temps, les souvenirs disparurent. Une guerre commença, et se termina. Des pays disparurent pour laisser la place à de nouveaux. Des seigneurs avides prirent la place des vieux rois sages. Une lignée s'était éteinte 12 ans plus tôt… du moins c'est ce que le monde pense.