Note de l'auteur : Cet OS a été écrit dans le cadre du Fluffy Fest de Festumsempra et est dédicacé à Miaro, ma Co-Présidente du Tom Riddle Fanclub.
Mes prompts étaient les suivants : h-t-t-p-s: / / thumbs . gfycat BigheartedGreatBarracuda - max - 1mb . gif / Retour aux sources / Mots à caser : Départ - Buches - Chocolat Chaud - Menthe poivrée - Cadeaux - Famille / 2300 mots max.
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Telle Paire, Telle Fille
Tom Jedusor haïssait Noël.
Noël, ses lumières joyeuses, ses sourires hypocrites, ses cadeaux ridicules. Noël, ses chorales absurdes, ses dégoûtants hydromels chauds et ses couleurs criardes. Noël et ce froid mordant, terrible, glacial, qui le rongeait jusqu'aux os. Le froid intérieur que seuls connaissaient ceux qui n'avaient pas eu de maison pour les réchauffer.
Noël était tout simplement idiot, songea-t-il alors qu'il avançait à grands pas dans la neige boueuse du Chemin de Traverse, serrant entre ses doigts pâles une liste de courses détrempée.
Sa chère et tendre épouse, déterminée à préparer bien plus de plats qu'il n'en fallait pour ce stupide réveillon, avait décidé de se débarrasser de lui en l'envoyant faire quelques emplettes comme un vulgaire coursier.
Une veille de Noël.
Dans les rues bondées du Londres sorcier.
Il aurait dû s'en douter. Il était clair dès le départ qu'elle ne l'aimait pas autant qu'elle le disait.
D'autant plus qu'elle l'avait forcé à emmener le monstre avec lui.
En parlant de celui-ci…
« Perséphone, dépêche-toi ! », aboya-t-il, excédé, en jetant un coup d'œil par-dessus son épaule à la petite créature qui trainait des pieds à quelques mètres derrière lui.
« Mais je voulais un chocolat chaud », geignit-elle en lui renvoyant son regard noir.
Tom prit une grande inspiration et se retourna lentement, toisant de toute sa hauteur l'être méphistophélique qu'il avait contribué à créer.
A à peine onze ans et demi, avec sa peau pâle, ses longues boucles noires et ses yeux noisette, elle était un parfait mélange de sa mère et lui.
Brillante, machiavélique et insupportable.
« Et je ne voulais pas d'enfant. Mais comme tu le vois, on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. »
« Je ne crois pas que les enfants se fassent par accident, Père », susurra-t-elle en levant un sourcil insolent.
Tom pinça les lèvres, comptant mentalement jusqu'à dix pour combattre l'irrésistible envie qui venait de le saisir de transformer sa propre fille en goule de grenier.
« Continue sur ce ton et je t'assure que ce qui risque de t'arriver n'aura rien d'un accident », siffla-t-il d'un ton encore plus glacial que le vent qui fouettait son visage.
La petite fille grogna mais n'ajouta rien, s'immobilisant à son niveau.
Remerciant - une fois de plus - Merlin qu'elle n'ait pas hérité de l'inadmissible tignasse de sa mère, Tom réajusta sur ses cheveux sombres le bonnet rouge et or qu'elle portait.
« Et par Salazar, remet ça correctement, tu vas attraper froid. »
« Ce chapeau est ridicule… », gémit Perséphone comme en écho à ses propres pensées, « Je ne veux pas que l'on pense que je suis une Gryffondor. »
« Et moi donc ! », répondit Tom en levant les yeux au ciel, « Mais tu connais ta mère. Laisse lui quelques décennies pour se remettre de sa déception. »
Hermione n'avait clairement toujours pas digéré le fait que la chair de sa chair ait suivi les traces de son père et soit envoyée à Serpentard avant même que le choixpeau magique n'effleure sa petite tête bien remplie.
Bien fait ! songea-t-il en réprimant un sourire suffisant.
Puis, il parcourut de son regard sombre le parchemin humide qu'il tenait entre ses mains.
« Bûche, serviettes, lutins artificiers… », énuméra t-il, « Il ne nous manque plus qu'un cadeau pour ta mère. Que penses-tu d'un livre sur… »
« Un livre ? Comme c'est excitant… », coupa la créature de l'enfer qui l'accompagnait en mimant un bâillement arrogant.
« Ta mère aime les livres », répliqua Tom sèchement.
« Maman aime beaucoup de choses ennuyeuses. Les livres, la cuisine… toi. »
Tom se demanda à quel point Hermione lui en voudrait s'il laissait malencontreusement leur fille se faire kidnapper par un des gobelins qui rodaient dans l'Allée des Embrumes.
« Et que suggères-tu, toi qui es si divertissante ? », siffla-t-il froidement.
Les yeux de la petite fille s'illuminèrent soudainement.
« On pourrait aller chez Barjow et Beurk ? Je suis sûre qu'on trouvera quelqu… »
« Tu sais très bien que ta mère ne veut pas que je t'emmène là-bas », coupa-t-il d'un ton las.
« Ce que maman ne sait pas ne peut pas lui faire de mal », riposta Perséphone, en lui adressant une œillade complice.
Tom considéra la question quelques secondes. Après tout, il avait lui-même une commande à récupérer chez Barjow et sa fille n'avait pas complètement tort. Peut-être qu'Hermione aimerait recevoir autre chose qu'un livre, pour une fois.
« D'accord. », céda-t-il finalement, « Mais tu dois me promettre de ne toucher à rien. La dernière fois tu as presque… »
« … relâché un esprit malfaisant qui voulait asseoir sa domination sur le monde. Je sais. Tu me le répètes sans arrêt. Mais comment pouvais-je savoir qu'il avait été enfermé dans une soupière ? »
« Peut-être parce que je te l'avais dit au moins trois fois avant que... »
Mais Perséphone n'écoutait plus, gambadant déjà joyeusement en direction de l'Allée des Embrumes. Tom lui emboîta le pas, refusant résolument d'esquisser le moindre sourire attendri devant l'air guilleret de sa progéniture.
oOoOoOo
« Tom ! C'est toujours un plaisir de vous voir ici ! », l'accueillit la voix obséquieuse de Caractacus Beurk lorsque père et fille pénétrèrent dans le magasin sombre, « Et n'est-ce pas la petite Séphy que je vois avec vous ? »
« Elle s'appelle Perséphone », corrigea Tom sèchement en maudissant intérieurement sa femme et sa stupide habitude d'appeler leur fille par ce surnom ridicule.
« Bonjour Monsieur Beurk ! », claironna la petite, avant de passer le comptoir et de disparaître rapidement dans l'arrière boutique à la recherche de divers objets ensorcelés que Tom ne lui achèterait décidément pas.
Mais avant qu'il n'ait le temps de retenir son infernale descendance, une femme aux cheveux blonds se planta face à lui, un mélange de délice et de surprise luisant dans ses yeux globuleux.
« Tom ? Tom Jedusor ? Quelle charmante surprise ! », s'exclama-t-elle d'une voix haut perchée qui lui vrilla les tympans.
Oh non.
« Madame Smith, quel plaisir », répondit-il d'une voix monotone, bien que polie.
Son ancienne cliente le détailla de haut en bas, sans la moindre gêne, un éclat vorace brillant dans son regard.
« Comment vous traite le Département des Mystères ? Nous devrions aller boire un hydromel un de ces jours ! Merlin sait que cela fait bien des années que… »
« Mon père est marié. »
Perséphone venait d'apparaitre aux côtés de Tom et fixait désormais la femme-crapaud d'un air glacial.
« Avec ma mère », continua-t-elle, durement, « Ils sont extrêmement heureux ensemble. Vous les verriez nager dans le bonheur, c'est absolument dégoûtant. Presque autant que vos pensées lubriques à son égard. »
Écarlate, Hepzibah Smith se racla la gorge, avant de battre en retraite face au regard singulièrement noir de la petite fille.
« Oh je ne voulais pas… Je… mes courses… Bonne journée, Tom… »
Tom esquissa un sourire en coin tandis qu'il observait la vieille femme sortir de la boutique précipitamment.
« Quelqu'un a pratiqué sa légilimancie », murmura-t-il finalement en tournant les yeux vers sa fille.
« Les cours d'Histoire de la Magie sont si ennuyeux, ce n'est pas comme si j'avais autre chose à faire », répliqua Perséphone en haussant les épaules, avant de lever son regard noisette vers son paternel.
Père et fille restèrent un instant à se regarder, chacun renvoyant à l'autre son propre sourire diabolique. Puis la petite lui tendit un objet brillant qui se balança quelques secondes au bout de ses longs doigts pâles.
« Regarde ce que j'ai trouvé. Ce serait parfait pour maman. C'est un collier qui a appartenu à Cléopâtre, d'après Monsieur Beurk. La légende dit qu'il peut rendre immortel son propriét… »
« En effet, c'est parfait », coupa Tom en attrapant le bijou qu'elle lui tendait, soudainement intéressé par les babillages de sa progéniture.
Il observa avec attention l'ouvrage doré serti de rubis avant de se tourner vers Beurk qui revenait de l'arrière boutique.
« Combien ? »
« Cent gallions. Mais pour un ancien employé et si bon client, je pourrais descendre à quatre-vingt dix… »
« Beurk, vous et moi savons que j'ai inventé cette technique », gronda Tom d'un ton si menaçant que l'homme sembla se ratatiner sur place, « Je m'estime généreux en vous en offrant quarante gallions. C'est Noël, après tout. »
« Vous avez toujours été dur en affaires, Tom », grogna le vieillard en déployant une main ridée pour récupérer les pièces que lui tendait son client favori, « Tenez, voici également les potions que vous avez commandées le mois dernier. »
Tom rangea les fioles biscornues ainsi que le petit paquet contenant le collier égyptien dans la doublure de son manteau et se pencha légèrement au-dessus du comptoir afin que seul Beurk puisse l'entendre.
« Cela reste évidemment entre nous, Beurk. Et je parle du ministère etde mon épouse. »
« Évidemment. »
Satisfait, Tom fit volte-face et attrapa par la nuque Séph… Perséphone qui s'approchait un peu trop d'un énorme vase Ming duquel sortait une étrange fumée verte, avant de la guider gentiment vers la sortie.
« Toujours un plaisir de faire affaire avec vous, Beurk », lança-t-il par-dessus son épaule en sortant du magasin.
oOoOoOo
Lorsqu'ils se retrouvèrent dans la rue, le crépuscule commençait déjà à tomber sur Londres. Avec un petit soupir, Tom attrapa la main gantée de sa fille et entreprit de se diriger à grandes enjambées vers le point de transplanage qui se trouvait à l'autre bout du Chemin de Traverse.
« Je veux un Fléreur pour Noël ! », décréta le monstre lorsqu'ils passèrent devant la Ménagerie Magique.
« C'est absolument hors de question. Ta mère et moi avons déjà choisi ton cadeau de Noël », répliqua Tom en tirant légèrement sur son bras pour qu'elle se dépêche.
Il n'avait pas la moindre envie de subir le courroux de sa femme si Perséphone et lui arrivaient en retard au dîner.
« Lucius, lui, en a un. »
« Abraxas est beaucoup trop laxiste avec ce garçon. Et tu sais que je n'aime pas les animaux. »
« Tu aimes les serpents. »
« Ce n'est pas la même chose. »
« Tu manques à Patricia, d'ailleurs. Elle n'arrête pas de siffler ton nom lorsque je vais aux toilettes. Sais-tu à quel point c'est difficile de faire pipi lorsqu'un... une Basilic se lamente sur le fait que ton père l'a abandonnée ? »
« Ne l'appelle pas comme ça ! », protesta Tom, sans réaliser que leur conversation s'était transformée en une nuée de sifflements inaudibles pour la plupart des passants.
« Je ne comprends pas pourquoi tu refuses de la nommer. Patricia lui va bien. »
« Ce n'est pas un animal de compagnie, Perséphone. »
« C'est vrai », admit-elle, « Pas comme un Fléreur. »
« J'ai déjà dit non. »
La petite fille s'arrêta net, l'obligeant à se retourner pour lui faire face. Dans son regard caramel, brillait une lueur diabolique qui aurait pu le faire frissonner s'il n'avait pas l'habitude de la croiser régulièrement dans le miroir.
« Si tu ne m'achètes pas de Fléreur, je dirai à maman que tu as ensorcelé le vendeur de bûches pour qu'on en ai une gratuitement. »
Tom l'observa froidement.
« Tu sais que c'est faux. »
« Je le sais, oui... », répondit-elle d'une voix faussement innocente, « Mais maman, elle, ne le sait pas. »
« Ta mère verra clair dans ton petit jeu, je peux te l'assurer. »
« Ce sera ta parole contre la mienne, Père adoré. Et nous savons tous les deux comment cela va se terminer », siffla-t-elle joyeusement dans un Fourchelangue parfait.
Salazar. Cet enfant était un démon.
Quelques minutes plus tard, Tom et sa fille sortaient de l'animalerie, Perséphone serrant contre son cœur une petite boule de poils roux.
« Je l'adore ! Je vais l'appeler… Ronald ! Qu'en penses-tu ? »
Exaspéré, Tom se contenta de se pincer l'arête du nez, se demandant silencieusement ce qu'il avait bien pu faire à Merlin dans une autre vie pour que sa fille hérite des terribles goûts de sa génitrice en matière de prénoms. Heureusement qu'il avait réussi à convaincre cette dernière de le laisser choisir le nom de leur fille. A peu de choses près, elle aurait pu se retrouver avec un prénom ridicule. Comme Rose par exemple.
Une fois arrivés au point de transplanage, Tom tendit la main en direction de l'être minuscule et démoniaque qu'il avait engendré, mais celui-ci se contenta de lever ses deux bras dans sa direction en lui jetant un regard larmoyant. Peu enclin à se lancer dans un nouveau débat - qu'elle gagnerait probablement, de toute façon - il se pencha et souleva Perséphone dans ses bras.
« Tu ne crois pas que tu es un peu grande pour ça ? », maugréa-t-il en passant un bras sous les fesses de l'enfant, qui encercla sa taille de ses jambes.
« Tu sais que je déteste transplaner... », murmura-t-elle en enfouissant son nez dans son cou.
Tom s'apprêtait à répliquer quelque chose, mais la chaleur de la peau de sa fille contre la sienne eut raison de lui et, avec un soupir, il transplana dans un crac sonore.
oOoOoOo
Dès que père et fille eurent passé le pas de la porte de la demeure familiale, Hermione surgit hors de la cuisine, échevelée, un tablier noué autour de la taille.
« Tom, Séphy ? C'est vous ? Dépêchez vous, nos invités vont bientôt arriver ! »
Avec un petit cri de joie, Perséphone se dégagea des bras de Tom et se rua vers sa mère, manquant de renverser l'immense sapin lumineux qui trônait dans un coin du salon et brandissant à bout de bras Ronald-le-Fléreur qui miaula son mécontentement.
« Maman ! Regarde ce que papa m'a acheté ! Il s'appelle Ronald. N'est-il pas a-do-rable ? »
Hermione fronça les sourcils, caressant gentiment les boucles humides de sa fille.
« Je croyais qu'on avait dit qu'elle aurait un scrutoscope cette année ? », murmura-t-elle à son mari lorsqu'il s'approcha d'elle à son tour en lui tendant un sac de courses rempli.
« Elle peut être très… persuasive... », grogna-t-il en jetant un regard en biais à Perséphone qui battait innocemment des cils en direction de sa mère.
« Elle n'est pas ta fille pour rien », osa répliquer la traîtresse avec un sourire moqueur.
Tom leva les yeux au ciel avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres, esquissant un léger sourire lorsque le délicat parfum de sa femme emplit ses narines. Menthe poivrée.
Et, en contemplant sa famille - sa superbe épouse et leur parfaite petite fille -, lui qui n'avait jamais un jour pensé avoir une maison, songea que contre toute attente, il avait finalement trouvé la sienne.
FIN
Note : Merci d'avoir lu jusque là pour ceux qui l'ont fait ! J'espère ne pas avoir pourri votre cerveau avec tout ce Fluff et que malgré tout, vous me pardonnerez pour ce Fluffy Tom ! (Moi je ne me suis pas encore pardonnée !)
Cet OS a été écrit dans le cadre du fest' organisé par FESTUMSEMPRA sur le thème « FLUFF »
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La liste complète des œuvres participantes à cette édition sera disponible le 28 novembre dans notre collection : archiveofourown collections / Fluffy_Fest
Merci à nos incroyables admins pour l'organisation de ce fest MAUDIT. Vous êtes géniales !
