Merci de lire ce chef d'œuvre de la littérature genre Arlequin ou mieux, notre Maître à toutes : Barbara Cartland (qui avait une telle passion pour la couleur rose que tout chez elle était rose …)

2 – C'était étrange.

Les seules fois où il avait tenu Rodi, euh, Rodney, bon sang, il fallait qu'il lui trouve un autre prénom parce que là ça devenait coton ! Bref, il serrait Rodney dans ses bras et ce n'était pas pour lui éviter de recevoir un coup ou une balle, et il n'y avait ni sang ni blessure. Il serrait juste un corps chaud, vivant, réel. Il serrait la femme qu'il aimait dans ses bras. Et l'homme aussi.

C'était une question qu'il se posait souvent. Est-ce qu'il était tombé amoureux de Rodinette parce qu'il avait toujours aimé Rodney ? Le fait que Rodney ait été un homme l'avait-il empêché de se déclarer comme le disait si joliment Radek ?

Peut-être. Mais la réponse n'était pas si importante que ça. Plus maintenant du moins. Rodney l'aimait. Il aimait Rodney. Point.

Il se pencha pour déposer un léger baiser sur le cou de sa partenaire. Elle sentait … Il renifla encore la peau blanche. Il connaissait cette odeur. Elle lui rappelait … humpf, pas moyen de se souvenir.

Rodney se rapprocha un peu plus de lui et posa sa tête sur son épaule.

John n'aimait pas danser. Voler ça oui, mais danser, beurk. Il écrasait invariablement les pieds de ses malheureuses partenaires, les éborgnait, bref, il était loin d'être un Fred Astaire. Mais là ils ne dansaient pas vraiment. Ils étaient juste blottis l'un contre l'autre, se laissant bercer par le son des flûtes et pseudo violons de l'orchestre athosien. Leurs pieds ne bougeaient même pas. John percevait les mouvements autour d'eux mais tout se passait comme s'ils étaient à contre courant.

Le slow avait cessé mais ils étaient toujours au même endroit, bercés par la même musique. John enfouit sa tête dans le cou de Rodney. Le parfum était entêtant, un parfum musqué (2) qui lui rappelait à la fois son enfance, le thé de Chine et … la femme, tout simplement. Il pris une large inspiration, s'il pouvait, il resterait là, le nez dans le cou de Rodney. L'odeur était enivrante. S'il n'y prenait pas garde, il risquait l'intoxication. Une intoxication de Rodney.

« John ? »

Il releva la tête. Rodney le fixait, les yeux brillants. John caressa sa joue et Rodney posa sa tête dans sa paume puis elle lui prit la main et déposa un baiser sur chacun de ses doigts. Cinq petits baisers mouillés effleurèrent sa peau la laissant à vif, la laissant à nu. Il en voulait plus.

Autour d'eux, il n'y avait plus ni musique, ni bruits. Ils étaient devenus sourds. Il semblait même à John que les mouvements des autres étaient anormalement lents. Peut-être que l'amour pouvait arrêter le temps …

Il prit la main de Rodney et ils quittèrent la piste puis la salle et se retrouvèrent devant les quartiers de John sans savoir comment ils étaient arrivés là. Un moment ils s'étaient trouvés , et hop, maintenant ils étaient ici. Et toujours le silence.

La porte coulissa, John entra suivit de Rodney. Cette dernière regardait la pièce autour d'elle comme si elle la voyait pour la première fois et … John fronça les sourcils. C'était vrai, Rodney n'était jamais venu ici, sauf après la mort de Collins (3) et encore, il n'était pas entré. Il ne lui avait pas proposé de le faire.

Rodney prenait un objet dans sa main, le caressait presque tendrement et le reposait avec douceur, comme s'il s'agissait d'une relique. Un pot à crayons, son ordinateur portable, un cadre … Elle finit par se tourner vers lui. Il lui sourit maladroitement.

« Euh, tu veux, euh, boire quelque chose ? »

Il se mit à fouiller dans la pièce à la recherche d'un peu d'alcool. Il lui en fallait maintenant parce qu'il n'était pas du tout sûr de pouvoir aller plus loin sans un petit coup de main.

« John … »

« Je crois que j'ai … »

« John s'il te plaît … »

« … quelque chose dans le coin qui devrait … »

« COLONEL ! »

John qui avait fini par trouver la bouteille de Téquila qu'il planquait pour les coups durs se tourna immédiatement vers Rodney. Cette dernière était assise sur le lit. Elle tapota le matelas.

« Viens t'asseoir près de moi. »

John posa la bouteille près du lit et obtempéra. Rodney posa sa tête sur son épaule et John passa son bras autour d'elle.

« Et maintenant ? »

John haussa un sourcil.

« Maintenant ? »

« Oui, maintenant, je … nous … »

Rodney fit de grands gestes désignant son corps et celui de John.

« Oh, ça … »

Rodney leva les yeux au ciel.

« Oui, ça … alors, oui ou non ? » sa voix était un peu plus aigue que d'habitude, teintée de nervosité et de ce que John soupçonnait être un peu de peur. « Je veux dire, je suis , tu es , le lit est et … »

« Non. »

Rodney stoppa net et se raidit perceptiblement dans ses bras.

« Je vois. »

John éclata de rire et déposa un rapide baiser sur le front de Rodney. Son petit génie qui décidément ne voyait pas grand-chose lorsqu'il s'agissait d'amour. Il la vit froncer les sourcils d'une manière réprobatrice.

« Rodney, il n'est pas question de « faire ça » comme s'il s'agissait, je ne sais pas, d'un devoir de math ! »

Les sourcils changèrent d'expression faisant place à de la surprise. John déposa un autre baiser sur le nez de Rodney cette fois puis il la bascula doucement sur le lit et plongea son regard dans le sien.

« Les préliminaires Rodney, tout est dans les préliminaires … »

TBC (que bien souvent les mecs oublient !)

(2) Les notes musquées de la rose proviennent des étamines. Cette senteur musquée est la plus caractéristique, mais vous trouverez aisément des roses dont l'odeur rappelle celle d'un paquet de thé de Chine ou des notes plus fruitées dans lesquelles on reconnaît le litchi, la goyave, la mangue, l'abricot, la fraise, la mûre ou le melon.

(3) Episode Trinity/L'expérience interdite.