Bonjour tout le monde, merci beaucoup pour les nombreuses reviews! Voilà enfin la suite! J'espère que ça vous plaira!

Chapitre 3

Pendant ce temps, dans le dortoir des septièmes années, Ginny essayait vainement de consoler Hermione.

-Hermione, ça va aller. Cesse de pleurer, je t'en prie, dit doucement Ginny.

Elle était avec son amie depuis quinze minute et pas une seule fois elle n'avait cessé de pleurer. La jeune Weasley caressait le dos de Hermione en se remémorant le nombre de fois où il avait fallu qu'elle la ramasse à la petite cuiller, comme en ce moment. En fait, il y avait au moins une vingtaine de situations semblables. Ginny s'étonna lorqu'Hermione commença à lui parler.

-Ron a failli me faire l'amour, avoua Hermione, secouée de sanglots.

-Quoi? Tu veux rire, s'écria Ginny d'un air ahuri. Tu… tu parles de mon frère là? Le gars gêné et timide qui a peur de ses sentiments.

-Il était soûl!

-Oh mon dieu! Allez, viens là!

Ginny la serra dans ses bras en maudissant son frère. Hermione lui raconta toute l'histoire, à partir du moment où Ron avait attérit dans son dortoir jusqu'à ce qu'elle le laisse seul au bord du lac.

-Je n'aurais jamais pensé ça venant de mon frère. Il est si réservé.

-J'ai cru à une réalité qui n'était qu'un rêve! Quand il a dit qu'il m'aimait, j'ai oublié qu'il était soûl et tout le reste. C'était le moment que j'avais toujours attendu. Puis il s'est jeté sur moi. C'est définitivement pas Ron. Mais j'ai arrêté de me poser des questions bien assez vite...

Hermione rougit.

-Ça fait bizarre de tout savoir sur la vie amoureuse de mon frère. S'il savait les choses que tu peux me dire parfois…

-Ginny!

-Excuse-moi. Ça va s'arranger tu vas voir. C'est tout le temps comme ça.

Hermione acquiessa.

-Moi, j'ai faim. Tu viens manger?

-Non. Je ne me sens vraiment pas bien. Mais tu peux y aller, ça va.

-T'es sûre?

-Oui, oui. Vas-y.

-D'accord. À tout à l'heure.

-Oh, Ginny! Merci pour tout!

Elles se sourirent, puis la jeune rousse franchit la porte du dortoir, laissant Hermione seule.

Ginny se dirigeait calmement vers la Grande Salle en réfléchissant à ce que venait de lui raconter son amie. Cette histoire semblait complètement invraisemblable. La jeune fille pensait à tout cela lorqu'elle se retrouva projetée contre le plancher froid.

-Harry?

Ginny, surprise, regardait Harry qui se trouvait debout lui tendre une main secourable.

-Excuse-moi, Ginny! Est-ce que ça va?

-Oui, je crois, répondit-elle en prenant sa main. Pourquoi tu courais comme ça, ajouta-t-elle en secouant sa jupe d'une main.

-Je cherchais Ron. Tu ne l'aurais pas vu?

Ginny secoua la tête.

-Viens avec moi. Il est peut-être aux toilettes du premier étage.

-Mais…

Ginny n'eut pas le temps de placer un mot que Harry la traîna dans les escaliers. Quelques minutes plus tard, ils poussèrent la porte de la salle de bain des garçons, pour trouver Ron assit contre le mur. Il avait le teint vert et semblait sur le point de perdre connaissance.

-Ron! Bon sang, est-ce que ça va?

Ron gémit.

-On ne peut pas le laisser ici.

-On n'a qu'à le conduire à l'infirmerie, suggéra Harry.

-Oui, c'est ça. Et après il va être en colle pendant un trimestre quand Madame Pomfresh va découvrir qu'il a la gueule de bois!

-Comment tu es au courant?

-Peu importe. Tu peux le soulever?

Harry s'agenouilla près de Ron et le mit debout. Ce dernier prit appui sur Harry et sa sœur et ils sortirent des toilettes.

Dix minutes plus tard, ils couchaient Ron dans son lit, dans la tour de Gryffondor.

-Voilà, on y est. Espèce d'imbécile, ajouta Ginny à l'adresse de son frère.

-Je suis pas un imbécile, murmura Ron.

-Moi, des mecs qui essayent de profiter de leur meilleure amie parce qu'ils sont saoul, j'appelle ça un imbécile!

-Je n'ai jamais profité de qui que ce soit!

-Et Hermione alors. Tu ne te rapelles déjà plus ce que tu lui as fait?

-De quoi est-ce que tu parles?

Ginny regarda son frère hausser les sourcils puis Harry en faire de même.

-Tu… tu veux dire qu'elle ne t'as rien dit, s'enquit Ginny, en maudissant déjà la réponse.

-Non, elle ne m'a rien dit. Mais ce serait bien si tu me disais la vérité. Hermione me boude depuis ce matin et j'ignore pourquoi!

-Si tu veux la vérité tu n'as qu'à aller lui demander.

Après un dernier regard à son frère, elle tourna les talons et claqua la porte derrière elle.

Ginny n'arrivait pas à croire qu'elle avait trahi Hermione. Elle lui avait juré de ne rien dire et pourtant… Mais après tout, elle ne pouvait pas savoir que son amie s'était tut. D'un autre coté, peut-être lui pardonnerait-elle de faire avancer les choses…

Après une bonne heure de sommeil, Ron se sentait en pleine forme. Enfin! Harry s'était attardé quelques minutes pour discuter, puis était reparti en cours. Maintenant qu'il se sentait mieux, il n'avait qu'une idée en tête : parler à Hermione. Il s'habilla d'un jean et d'un t-shirt, jeta un bref coup d'œil au « 18 :00 » rouge de son cadran et quitta le dortoir. La salle commune était déserte. À cette heure-ci, la Grande Salle devait être bondée d'élèves affamés. Ron tenta quelques pas vers le tableau lorsque celui-ci pivota, pour laisser passer Hermione. Cette dernière lui accorda un bref regard rempli à la fois de colère, de mépris et de tristesse. Elle passa cependant devant lui comme si elle ne l'avait pas remarqué.

-Hermione! Hermione, attends! Je dois te parler.

-Je n'en vois pas la nécessité, répliqua la jeune fille en faisant volte-face.

-Moi si. Écoute, je vois bien que quelque chose ne va pas. J'ignore ce que j'ai fait pour te blesser de la sorte, je suis désolé…

-Tu es désolé, cria Hermione. Non, tu ne l'es pas! Tu ne sais même pas ce que tu as fait! Alors ce n'est vraiment pas la peine de t'excuser.

-Ne sois pas ridicule. Ginny m'a dit que c'était de ma faute et…

-Quoi? Qu'est-ce que… elle t'a dit…

-Non, elle ne m'a rien dit. Seulement elle était certaine que j'étais au courant alors… Elle m'a dit de te le demander si je voulais savoir! Enfin, Ginny a eu raison de croire que je savais. Tu aurais dû me parler dès ce matin, quand je t'ai rencontré dans le couloir.

-Et si ce n'est pas ce que je veux! Si je ne veux pas que tu saches! Ce n'est pas à toi d'en décider, cracha-t-elle, en criant de plus en plus fort.

-Oui, puisque ça me regarde, hurla Ron, encore plus fort que son amie. Je n'ai pas envie que tu me fasses la tête pendant des semaines pour une chose que j'ignore. Tu es ma meilleure amie et je ne veux pas te perdre! Tu comptes beaucoup pour moi, Hermione!

Sa respiration était saccadée à force de crier, en plus d'être choqué par ce qu'il avait osé lui dire. Ses joues s'empourprèrent légèrement.

-Très bien, dit Hermione en essayant d'être plus calme. Si tu veux absolument savoir, je vais te la dire la vérité. Si tu n'aurais jamais bu rien de tout cela ne serait arrivé, ajouta-t-elle d'avantage pour elle que pour lui.

-Ça n'a rien à voir! N'empire pas les choses, s'il te plait, cria Ron. J'ai besoin de savoir! Tu ne peux pas garder ça pour toi!

-Tu n'es qu'un égoïste, Ronald Weasley. Tu veux simplement savoir pour avoir bonne conscience. Tu n'en a rien à faire de ce que je peux ressentir, vociféra-t-elle.

-Tu sais très bien que c'est faux!

-Tu as failli me faire l'amour ce soir-là, Ron, cria Hermione d'une voix pleine de tristesse.

Ron resta sans voix. Non, il n'avait pas pu faire ça. Tout mais pas ça. Il fixait Hermione droit dans les yeux, l'air perdu. Ses yeux étaient remplis de larmes. Dans un sanglot étouffé, elle tourna les talons et s'enfuit à toutes jambes dans les escaliers menant au dortoir des filles. Ron se retourna vers le portrait de la Grosse Dame et sursauta lorsqu'il aperçu Harry, immobile devant la sortie.

-Je… je suis désolé, Ron, je… j'ai tout entendu ce qu'elle t'a dit. Je suis entré alors que vous vous disputiez.

Ron essuya vivement une larme qui roula le long de sa joue, puis rougit.

-Viens, on va aller manger, suggéra Harry d'une voix gênée.

-Non, je… je dois retourner lui parler. Je…

Harry le regarda attentivement, tentant de deviner ses pensées.

-Je dois lui avouer ce que je ressens pour elle. C'est la seule façon pour qu'elle me pardonne. Lui dire que j'étais sincère.

-Tu es sûr?

Ron acquiesça. Harry le considéra du regard. C'était la première fois qu'il avait l'air aussi sûr de lui. Après trois longues années, il avait enfin le courage de tout dire à Hermione. C'était presque terrifiant. Il avait l'air si sûr de lui, pourtant on pouvait lire la peur dans son regard.

-Bon, je… je vais aller manger, annonça timidement Harry. Je… Bonne chance.

Ron lui adressa un bref sourire, puis se dirigea vers l'escalier, tandis qu'Harry franchissait le portrait de la salle commune.

Arrivé en haut des marches, Ron respira un bon coup et ouvrit la porte du dortoir des filles. La pièce était déserte. Trois lits étaient alignés près de la fenêtre, dont un particulièrement bien fait. Il s'approcha du lit en question, puis s'assit. Comme il s'y attendait, c'était le lit d'Hermione. Sur la petite table de nuit en bois reposait un réveil-matin ainsi qu'une lampe assez petite. Mais ce qui attira l'attention du jeune homme fut sans nul doute les deux cadres. Le premier affichait fièrement la photo du trio au bord du lac et la deuxième… montrait lui et Hermione, côte-à-côte, dans la salle commune de Gryffondor. Il tendit la main vers le fameux cadre, lorsque la porte de la salle de bain s'ouvrit à la volée. Hermione le regarda, étonnée, incapable de dire un mot. Ron, tant qu'à lui, se leva vivement et regarda le sol. La jeune fille cligna des yeux à plusieurs reprises, puis se ressaisit.

-Que fais-tu assis sur mon lit?

-Euh, je… je m'excuse. Je n'aurais pas dû toucher à tes affaires. Je suis désolé, termina Ron, toujours le regard fixé sur le plancher.

-Va t'en, Ron, murmura Hermione au bout d'un moment.

-Mais, je…

-Sors je te dis, cria-t-elle.

-Non! Je dois te parler, dit calmement Ron.

-Très bien. Je t'écoute!

Hermione attendit patiemment, les bras croisés sur sa poitrine. Le jeune homme ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt. Aucun son ne sortit de sa bouche.

-C'est ce que je croyais! Si tu n'as rien à me dire, alors tu peux partir, annonça Hermione.

Mais Ron ne bougea pas. La jeune femme soupira, puis tourna les talons avant de s'enfermer à nouveau dans les toilettes. Ron commençait vraiment à se demander s'il avait bien fait de venir ici. Il avait été naïf de croire qu'il pourrait lui dire la vérité. Une fois qu'il se retrouvait face à elle, il se sentait faiblir. Peu importait. Il fallait qu'elle sache. Rien qu'imaginer ce qu'Hermione ressentait le faisait beaucoup souffrir. Il respira profondément et s'approcha de la porte avant de frapper deux petits coups.

-Hermione! Hermione, ouvre-moi je t'en prie, supplia-t-il.

-Je t'ai dit de partir, Ronald.

-Laisse-moi au moins te parler. Écoute, la dernière chose que je voudrais c'est de te voir souffrir.

La porte de la salle de bain s'ouvrit brusquement.

-Je te demande pardon, hurla Hermione, folle de rage. Tu n'avais qu'à y penser avant de te jeter littéralement sur moi comme si je n'étais qu'un objet de plaisir. J'ai été si naïve. Tu m'as dit que tu m'aimais et je t'ai laissé m'embrasser et me caresser comme tu l'entendais, jusqu'à ce que je réalise que tu étais saoûl et que tu ne voulais que t'amuser un peu. J'ai été vraiment stupide. Pendant ne serait-ce qu'une seconde j'ai pensé que tu me désirais. Je n'ai jamais eu aussi honte de toute ma vie. Alors laisse tomber, si tu ne voulais pas me faire souffrir c'est déjà fait!

Ron était paralysé. Il restait muet et immobile, la regardant bêtement baisser la tête pour camoufler ses larmes. Il s'approcha doucement d'elle, mais elle recula. Il se rappela l'incident du couloir le matin même et n'insista pas plus, ne préférant pas recevoir une nouvelle gifle de sa part.

-J'étais sincère, Hermione.

-Comment peux-tu parler de sincérité, Ron, répondit-elle en secouant la tête. Tu ne m'as jamais dit la vérité. Tu fuis devant tous tes problèmes, ajouta la jeune femme qui commençait à s'énerver. Tu m'as menti à propos de la lettre de Viktor! Tu m'as aussi menti tout à l'heure en affirmant que tu tenais à moi. C'est complètement faux! Tu t'es toujours fichu de moi! Tu me détestes! Je me demande pourquoi tu prétends être mon meilleur ami…

-Hermione, arrête, hurla Ron qui en avait assez entendu. Ne dis pas ça! J'étais sincère quand je t'ai dit que je t'aimais et pour le reste, ce sont seulement des gestes que j'ai toujours espérer, mais j'avais trop peur pour t'avouer ce que je ressentais! C'est vrai que je te désire et que je ne veux pas te faire souffrir, seulement j'étais ivre et je ne savais absolument pas ce que je faisais!

Ron était rouge de honte. Comment avait-il osé lui avouer tout ça? Il avait la respiration saccadée et il évitait le regard d'Hermione.

-Tu… tu te rends compte de ce que tu viens de me dire, demanda-t-elle après un moment.

-Oui, murmura Ron, horriblement gêné. Je… je vais te laisser, maintenant.

Il se dirigea lentement vers la porte du dortoir, mais Hermione l'interpella :

-Ron, où est-ce que tu vas, demanda la jeune fille en le suivant jusqu'à la porte.

Mais Ron ne l'écouta pas et suivit les escaliers menant au dortoir des garçons.

Voilà. Et oui je suis sadique, mais j'essaie de vous mettre la suite d'ici vendredi!