Chapitre 9 : Killer's Disorder

Il flottait sur les quais une désagréable odeur de carbonisé.
En descendant de la voiture, Akihito porta la main devant son nez et sa bouche et eut une mimique de dégoût. Son regard passa rapidement du yacht, enfin ce qu'il restait du yacht, aux policiers faisant ce que toute personne de leur profession faisaient : mener l'enquête. Il y avait aussi quelques hommes qu'il identifia comme des membres de la Triade. Le photographe décida de se faire discret. Ce qui tomba rapidement à l'eau quand la voix d'Imamiya tempêta derrière son dos, manquant de lui coller une crise cardiaque.
« - Qu'est ce qu'il fait ici, 'celui-là' ! »
Akihito comprit rapidement sans schéma que l'intrus était évidemment lui. Et pour la peine, il ne trouva pas quoi répondre, restant bêtement la bouche entrouverte après s'être retourné face à l'inspecteur. Et il jeta ensuite un regard interrogatif à Akiko : C'était vrai ça, pourquoi l'avait-elle amené là ?
« - Monsieur Imamiya, Akihito est un élément clef de cette affaire. Aussi il m'accompagnera partout où je le jugerai nécessaire, » expliqua-t-elle calmement en jouant des ongles sur la portière de la voiture.
L'argument n'eut hélas pas l'air de plaire à Imamiya qui repartit aussitôt à la charge tel le taureau à la vue d'un drap rouge.
« - Je ne sais pas comment on procède aux USA et je m'en moque. Ce qui est sûr et certain, c'est qu'ICI il est hors de question d'amener sur les lieux d'un crime une personne extérieure à nos services, est-ce clair mademoiselle Inoue ? Je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais on est dans une merde noire. J'ai un chef d'une des triades les plus puissantes mort lors de l'explosion d'un fichu bateau. Et ses hommes vont vouloir un coupable. Et si le résultat de notre enquête ne vient pas assez vite, ils feront justice par eux-même. Alors vous avez intérêt à vous magner le cul pour me trouver ce serial killer dans un délais d'une semaine maximum ou je vous jure qu'ils vont perdre patience et décider de faire porter le chapeau à Ryûchi Asami. Car ils ne croient nullement à notre histoire de tueur en série et c'est le seul délai qu'ils ont daigné nous accordé avant de faire justice par eux-même. Vous savez ce que cela signifie ? Que Tôkyo va devenir un terrain d'affrontement et que la situation sera ingérable ! Je me fiche que des mafieux s'entretuent mais des citoyens innocents pâtiront de cette guerre. Et ce sera de votre faute. Alors à votre place, j'emmènerai ce gamin loin d'ici et j'essayerai de me montrer enfin utile. »
Ah oui, c'est qu'il avait vraiment l'air remonté le père Imamiya. Akihito ne put s'empêcher de sourire en voyant la face cramoisie de Akiko. La situation était grave mais il souriant malgré tout. Peut-être était ce ses nerfs en train de craquer. Feilong faisait office de nourriture aux poissons de la baie et il était peut-être le prochain sur la liste, ou bien serait-ce Asami ? Oh, et puis la police avait encore une fois démontré son efficacité. Alléluia, ils allaient tous mourir !
« - Venez Akihito, je vais vous ramener… Chez vous, » fit Akiko dans un soupir exaspéré.
Une fois dans la voiture, le jeune homme parvint à calmer ses pensées délirantes et à se rendre compte d'autant plus à quel point la situation était désespérée. Non, ce n'était pas exactement le mot en vérité. Il avait l'impression d'être un acteur dans un drame raté. Une sorte de pantin qui ne savait exactement quel rôle il avait exactement dans tout ça, ni quelle fin aurait l'histoire, mais qui tentait de tout son cœur de s'appliquer. Feilong aussi avait été un pantin et le metteur en scène l'avait joyeusement cassé.
« - S'il a pu tuer Feilong, vous n'arriverez pas à l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard Akiko, » murmura soudainement Akihito sans regarder la jeune femme.
« - Ne dites pas de bêtise, vous êtes choqué.
« - Moi ? Choqué ? C'est mon pire ennemi qui vient de mourir, si je ne me savais pas moi aussi sur la liste j'en sauterai de joie. »
Il y eut un bref instant de silence qui s'installa dans l'habitacle avant que Akiko ne prenne la parole en serrant et desserrant ses doigts autour du volant.
« - C'est que vous ne devez pas vous rendre compte du ton de votre voix et de votre expression. Liu Feilong était peut-être votre pire ennemi mais, surtout, comme Asami, il devait pour paraître… immortel. Si l'un d'eux est mort, c'est que l'autre ne pourra pas vous protéger. Vous le savez et vous avez peur. Asami ne vous sera d'aucun secours.
« - C'est ce que je disais, vous n'arriverez pas à l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard, » répéta Akihito d'un ton épuisé.
« - C'est là où vous faites erreur. Le tueur a perdu patience, il agit sans finesse. Votre enlèvement, puis les circonstances de la mort de Feilong. Il commet des erreurs aussi. Et il sera bientôt démasqué, je vous en fais la promesse Akihito… »
Le jeune homme laissa lourdement retomber sa tempe contre la vitre, les yeux fermés. La ceinture lui cisaillait l'une des épaules mais il y prêtait à peine attention.
« - Asami va me tuer, il m'avait dit de ne pas quitter l'appartement et je vous ai suivi malgré tout.
« - Préparez-lui un dîner aux chandelles, je suis sûre qu'il oubliera aussitôt que vous lui avais désobéi. »
Un dîner au chandelles ? Akihito imagina une scène digne d'un soap de mauvais goût. Avec l'image trop lumineuse et légèrement floue. Les déclarations d'amour sirupeuses. Et la musique d'ascenseur. Cela rejoignait presque le mauvais porno, mais il manquait encore les corps nus, haletant et en sueur. Avec Asami, il faudrait sans doute rajouter quelques chaînes et…
« - Je viens d'avoir une vision bien plus cauchemardesque que ma mort des mains de ce tueur. Est-ce que vous pensez que les chandelles sont vraiment nécessaire dans le scénario, j'ai peur qu'il les utilise à mauvais escient.
« - Oh… Vous avez une vie sexuelle des plus passionnantes on dirait, » railla la jeune femme à ses plaintes.
Akihito en devint aussitôt rouge et décida de ne plus la regarder du reste du trajet.
Il se mit à repenser à la carte qu'il avait reçu. S'il avait pu décrypter le message à temps… Il avait été idiot, stupide et idiot. Non, cela n'aurait sans doute servi à rien, comment aurait-il pu de toute manière prévenir Feilong ? Et puis, pourquoi avoir des remords ? Merde ! Depuis quand il avait besoin de se sentir coupable pour un type qui l'avait torturé ! C'était insensé !
« - Arrêtez-vous ici. Je vais faire quelques courses au conbini et je continuerai après.
« - Je ne sais pas si c'est une bonne idée Akihito. S'il vous arrive quelque chose, c'est moi que Asami va tuer, » fit-elle remarquer avec un sourire moqueur.
Akihito l'écouta à peine et descendit lorsqu'elle fut garée.
« - N'oubliez pas les bougies, » l'entendit-elle dire alors qu'il claquait la portière de la voiture.
Sans un au revoir ou un signe, il se dirigea vers le magasin qu'il avait aperçu peu de temps avant. L'appartement d'Asami n'était pas très loin, à moins d'un kilomètre seulement, et cela lui permettrait sans doute de se changer les idées que de se retrouver seul.
Ses achats furent rapides bien qu'il n'avait à la base aucune idée de ce qu'il allait prendre. Son choix se porta sur une préparation pour de ramen et diverses autres choses comme des daifuku. C'était merveilleux, on trouvait tout ce que l'on voulait dans un conbini et, surtout, c'était quasiment tout fait à l'avance et pas cher. Asami aimait le traiteur ? Akihito allait lui faire goûter au bonheur de la nourriture des gens simples, jeunes et pauvres. Il acheta même un paquet de cigarettes avant de quitter le conbini.
Quelques minutes plus tard, il arrivait au pied de l'immeuble. Il leva le nez pour apercevoir les grandes baies vitrées des luxueux appartements. L'endroit où logeait Asami était vraiment… Haut. Dernier étage. Il ne s'en apercevait que maintenant. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne le jetterait pas par la fenêtre pour avoir désobéi.
Le temps qui s'écoula entre l'instant où il était entré et celui où il se retrouvait devant la porte de l'appartement lui apparut cruellement court. Il prit son courage à deux mains et pénétra dans l'antre du démon. Rapide coup d'œil autour de lui. Et le soulagement l'envahit. Visiblement, il n'était pas encore rentré.
Akihito déposa son sac sur la table basse du salon et se pencha pour allumer la petite lampe posée dessus. A peine eut il fait cela que deux bras le ceinturèrent sans prendre soin de son corps encore douloureux. Le jeune homme ne put s'empêcher de crier et d'essayer de se libérer avant que des lèvres ne se posent près de son oreille.
« - Je t'avais dit de ne pas sortir. Je déteste quand on me désobéit.
« - C'est pour ça que tu essayes de me faire avoir une crise cardiaque, » rétorqua Akihito sans parvenir à contenir sa rage intérieure. « Tu me fais mal, lâche moi. »
L'étau des bras du Yakuza se relâcha légèrement, appuyant moins sur ses blessures en voient de guérison mais toujours douloureuse. Le jeune homme poussa un soupir en posant les mains sur les poignets d'Asami, afin d'essayer de les écarter de lui.
Mais il renifla soudainement en percevant une odeur inhabituelle.
« - Qu'est ce que c'est ? On dirait une odeur d'hôpital comme du désinfectant.
« - Je savais que tu étais un vrai chien au flair aiguisé, » rétorqua Asami à son oreille, les lèvres touchant légèrement sa peau. Akihito ne put s'empêcher de frissonner. « C'est sans doute à force de te soigner. Si on allait prendre une douche ?
« - On ? Non, c'est hors de ques…
« - Akihito, si tu te fais tuer, j'irai te botter les fesses en punition une fois moi-même en enfer, » la coupa-t-il aussitôt.
« - Ce sera avant ou après avoir battu le Diable dans un concours de perversité ? »
Akihito était sûr et certain qu'à présent le Yakuza souriait de toutes ses dents blanche. Il ne pouvait que… Eh, mais qu'était-il en train de faire là ? Non, était-ce vraiment le moment de… Ne pouvait-il pas retirer pour une fois sa main de là ?
« - Ah, Asami, arrête ça…
« - Que suis je donc censé prendre en compte : ton gémissement ou ton interdiction ? »
Pourquoi se sentait-il obligé de jouer les idiots ? Akihito grimaça et chercha à se dégager d'une façon ou d'une autre puisque la diplomatie avait rendu les armes. Il ne restait plus que la force mais le jeune homme n'en avait apparemment aucune en cet instant. Et puis, mettre son poing dans la figure de son dangereux amant, ce n'était pas une solution. Non vraiment. Il n'allait pas apprécier et… Et…
« - Je croyais que tu ne voulais pas… » chuchota Asami moqueur.
Akihito entrouvrit légèrement les paupières. Hein ? Quoi ? Qui l'appelait ? Il lui semblait avoir eu une brève absence lorsque cette main s'était glissé dans son pantalon.
Ce n'était pas de sa faute s'il était aussi faible, n'est ce pas ? Hein ? C'était juste ce démon qui savait exactement quoi faire pour le faire craquer, hein ? Oui c'était ça, tout à fait ça. Il était impossible de résister à… Arg, normalement cela aurait du être sa petite amie. Pourquoi n'avait-il pas une petite amie normale, qui ne se baladait pas en costume trois pièce avec une arme cachée sous la veste, et qui ne l'agressait pas sexuellement à la moindre occasion ? Il se sentait comme la secrétaire au prise avec son pervers de patron, sauf qu'il ne portait pas la mini-jupe.
« - Je vais ouvrir.
« - Ouvrir ? Ouvrir ton pantalon ?
« - … La porte, » clarifia Asami dans un soupir qui signifiait 'mais quel idiot'.
Akihito battit des cils alors que la lumière venait peu à peu à son esprit, aidée du nouveau coup de sonnette. Oh oui, la porte, qu'il aille donc l'ouvrir cette fichue porte. Comme si c'était sérieusement le moment d'ouvrir à un livreur de pizza ou il ne savait quoi encore. C'était sans doute un insidieux moyen pour le frustrer. Un complot. Afin qu'il se jette au pied d'Asami pour lui supplier de lui faire l'amour. Mais non, non, il ne se laisserait pas avoir si facilement. Il…
« - Oh, mademoiselle Inoue, je suis sûr qu'Akihito sera ravi de votre visite. »
Arg, tous aux abris ! Tout mais pas ça ! Non il n'était pas ravi ! Asami, salaud !
« - Vous en êtes certain, j'ai l'air de le déranger, » répondit Akiko en entrant dans le salon et en voyant l'expression de chiot au bord du suicide qu'affichait le jeune homme. Bientôt remplacée par une certaine rage en constatant le léger sourire narquois qu'affichait le Yakuza. « De toute façon, je ne resterai pas longtemps. Je ne voudrai pas interrompre dans vos activités.
« - Activités ? Quelles activités ? J'allais… Faire la cuisine ! » s'exclama avec empressement Akihito. Il s'empara d'ailleurs des sachets contenant ses achats au conbini comme preuve concrète de ses attentions.
« - Je ne savais pas que faire la cuisine nécessitait de déboutonner votre pantalon, » rétorqua-t-elle avec un sourire espiègle tandis que le jeune homme s'empourprait. Alors qu'il se précipitait dans la cuisine afin de noyer le poisson faute de pouvoir se noyer lui-même dans l'évier, il entendit Asami échanger quelques tendres propos avec la profiler. Conversation à demi-mot sous-entendant de couler des pieds dans du béton pour balancer un corps dans la mer si on ne disait pas la raison d'une certaine visite.
« - Moi qui était si honorée de rencontrer à nouveau un homme ayant tué tant de gens sans se faire inculper une seule fois. Pourtant la corde vous irez sans aucun doute tout aussi bien que la cravate.
« - Je ne crois pas avoir encore inscrit de profiler à mon palmarès. »
Oh oui, ça sentait le souffre et Akihito ne préférait pas jeter un œil hors de son bunker pour voir qui allait étrangler qui. Il était après tout normal qu'un membre du corps policier ne puisse s'entendre avec Asami, et vice versa. Mais, tout de même, ils pouvaient au moins faire semblant pour éviter aux autres de se faire des cheveux blancs à les entendre.
« - Je suppose que vous êtes déjà au courant de la mort de Liu Feilong ? Nous n'avons pas beaucoup de temps pour trouver le coupable, j'espère que vous faciliterez les choses à la police.
« - Comment pouvez vous imaginer ne pas avoir mon entière collaboration ?
« - Mais si j'étais à votre place, je rechignerai à la donner, en tant que Yakuza.
« - Mais qui vous dis que je suis un Yakuza ?
« - Votre réputation. »
N'y avait-il personne pour enseigner quelques notions de diplomatie en école de police ? Ou bien était ce simplement cette profiler qui était inconsciente ?
« - Je sais très bien quel réel intérêt porte la police à cette affaire. Il n'est pas question de notre protection, non, il n'est même pas question de la protection de nos concitoyens malgré vos bonnes paroles. Non, il est plutôt question de la votre. Vous ne tenez pas à vous retrouver avec une guerre, pris entre deux feux, suite à la mort malvenue de deux ennemis mortels. Alors vous vous démenez pour qu'ils ne se fassent pas assassiner. Malheureusement, l'un est déjà six pieds sur terre, alors autant s'assurer que l'autre parviendra à tenir ses hommes le temps nécessaire de mener à bien votre enquête. Ne pas répondre aux provocations des Triades. Ne me prenez pas pour un idiot. Je n'ai pas besoin de la police pour savoir quelle stratégie adopter. Vous croyez vraiment que vos conseils me sont nécessaire ? Quelle tristesse. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser… A moins que vous n'ayez encore autre chose de passionnant à me dire… ? »
Akihito, après un instant d'hésitation, s'approcha de la porte et l'entrouvrit légèrement pour jeter un coup d'œil dans le salon. Après tout, c'était Akiko qui risquait sa vie, pas lui, il pouvait bien aller voir comment la situation se présentait. Et, à vrai dire, la jeune femme fumait presque par les deux oreilles face au stoïcisme d'Asami.
« - Puisque tout est dit, je vous laisse à vos intéressantes occupations, monsieur, » fit-elle après un regard noir en direction de Akihito. « Evitez de trop vous 'surmener', je pourrai avoir besoin de vous demain. »
Le jeune homme grimaça avant de baisser la tête et de fixer ses pieds. Il n'aimait vraiment pas cette impression de servir de défouloir à la frustration de la profiler. Non vraiment… Il aurait habituellement répondu quelque chose de bien senti mais il se sentait pas particulièrement bien à l'aise en cet instant.
« - Quelle peste, » s'amusa Asami lorsqu'elle fut repartie. « Cela va finir par se retourner contre elle.
« - C'est de ta faute, » rétorqua le photographe en portant la main à son front. « C'est toi qui a commencé ! »
Il perdit son peu d'assurance en voyant le regard glacial que lui lançait Asami.
« - Enfin, je crois, » s'empressa-t-il d'ajouter en battant en retraite vers la cuisine. Quelques pas à reculons. Et il se retrouva soudainement poussé dans le canapé par le prédateur assoiffé de… Débauche qu'était son amant. Allongé. Non, ça n'allait pas recommencer ! Question naïve, bien sûr que si !
Asami se retrouva au dessus de lui avant qu'il n'ait eu le temps de se relever. C'était dingue le nombre de fois où ils se retrouvaient dans cette position en moins de temps qu'il ne faut pour dire 'cheese'.
« - Eh, attend ! » s'exclama-t-il en posant les mains sur les épaules du Yakuza pour le repousser. Les yeux marrons restaient imperturbablement fixé sur son visage, quelques mèches rebelles balayaient le front de l'homme. Akihito se mordit la lèvre pour essayer de reprendre ses esprits. Ce n'était pas le moment de succomber au charme du démon, non, non et non.
« - Akihito, je pensais que tu m'aimais.
« - Oui mais…
« - Si tu m'aimes, pourquoi tu refuses ? Surtout si tu en as envie. »
Ahah, ça c'était une bonne question qui laissa muet le jeune homme durant de longues secondes. Interminables secondes durant lesquelles Asami se chargea un peu plus de le distraire en insinuant ses mains sous son T-shirt. Puis de le faire gémir en jouant sur ses tétons.
« - Tu m'as désobéi, tu ne devrais pas chercher à te faire pardonner ? » questionna-t-il en plissant dangereusement ses paupières.
« - Je comptais te faire des ramen, ce n'est pas as… »
Parole coupée par la langue d'Asami introduite dans sa bouche. Akihito chercha à s'écarter mais les doigts de son amant de glissèrent sur sa nuque et lui maintinrent la tête immobile. Lorsque les lèvres d'Asami quittèrent enfin les siennes, il était essoufflé et, surtout, un peu plus confus. Son cœur battait fort dans sa poitrine.
Il sentit son pantalon glisser le long de ses cuisses. Ses doigts se crispèrent sur les épaules d'Asami.
« - Pourquoi tu dis pas honnêtement que t'a juste envie de baiser et que le reste t'intéresse pas ? » murmura le photographe entre ses dents, sans conviction.
L'homme se redressa soudainement et toisa Akihito, ce qui eut le don de le rendre un peu plus mal à l'aise.
« - Tu manques de volonté, en ce moment, » fit-il remarquer avec un froncement de sourcil. « Tu restes passif, hésitant à défier quelqu'un, tu as même évité de répliquer à cette Akiko. Et lorsque tu le fais, c'est avec une telle… Volonté… Où est donc cette arrogance irréfléchie qui te caractérise tant ?
« - Laisse moi tranquille, je suis fatigué. De toute façon, je serai mort dans quelques jours. Ca ne sert à rien de faire comme si tout allait bien. Il va me tuer et il te tuera sûrement aussi. Il a bien réussi à tuer Feilong. Tu espères un miracle, peut-être ? »
La douleur fut cuisante sur la joue d'Akihito lorsque la main s'abattit. Il resta quelques secondes hébétés en touchant sa peau irritée puis releva les yeux sur Asami qui continuait de le fixer avec froideur. Une boule se forma dans sa gorge et il dévia son regard sur le mur blanc.
« - Continue ainsi, et il est sûr que je ne chercherai pas à te sauver encore une fois. »