Chapitre 16 :
Au Sanctuaire, bien que minuit soit passé depuis fort longtemps, personne n'arrivait à fermer l'œil. Dans le Huitième Temple, Milo, les bras croisés derrière la tête, était allongé sur le lit, tandis que Camus lisait tranquillement. Les yeux rivés sur le réveil, le Scorpion poussait de longs soupirs. Ce qui énerva à la longue le Français.
-Milo je t'en pris arrêtes…
-De quoi ?
-Ce n'est pas en soupirant que le temps passera plus vite tu sais. De plus tu m'empêches de lire.
-Dis pas n'importe quoi, j'ai bien remarqué que tu butais toujours sur la même page.
En effet le Verseau avait beau rester calme et silencieux, il n'arrivait pas à se concentrer sur sa lecture. Démasqué, il posa son livre et retira ses lunettes. A quoi bon mentir ? Ils étaient tous les deux inquiets pour leurs amis. Tout comme le reste du Sanctuaire d'ailleurs.
-C'est long tout de même !
Se plaint le Grec, se couchant sur le côté droit, faisant ainsi face à son amant. Le temps passait affreusement lentement. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres et il se rapprocha discrètement de Camus, faisant glisser ses doigts sur le bras de son ami de cœur.
-Qu'est ce que tu fais ?
-Ben…ça fait longtemps que toi et moi on…tu étais occupé à chercher Shura et par respect pour toi, je n'ai rien tenté, j'ai bien vu que tu étais fatigué le soir. Mais maintenant que tout est à peu près réglé…Tu n'as pas envie ?
Camus attrapa la main de Milo et la porta à ses lèvres, déposant un léger baiser dessus. Puis il le regarda fixement, plantant son regard froid dans celui du Grec, brûlant.
-Non.
Le Français lâcha la main et se coucha sur le côté, tournant ainsi le dos à Milo. Ce dernier était au bord de la crise de nerfs. Pourquoi Camus lui faisait il ça ? C'était trop injuste ! Un mois, tout de même ! Un mois d'abstinence, ce n'est pas rien quand même !
-Camuuus ! Pourquoi ? Qu'est ce que t'as ? T'es malade !
-Oui exactement, je suis encore fatigué par les recherches.
Mouais, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu pendant qu'on y est. Milo n'était pas dupe. Camus lui faisait la tête, mais pourquoi ? Quoiqu'il en soit, le Scorpion ne s'avouerait pas vaincu, pas ce soir ! Il se leva d'un seul bond et partit dans la salle de bain. Camus se demandait ce qu'il était partit faire.
Le fier et fort Saint du Scorpion revint avec un verre d'eau et une pilule qu'il offrit à son amant. Il semblait inquiet, Camus aurait il réussit à lui faire avaler ce gros mensonge ? Il regarda méfiant, le cachet que lui donnait Milo.
-C'est quoi ?
-Des vitamines, ça te redonnera la pêche !
Camus avala le comprimé, après tout des vitamines ne lui feraient pas grand mal. Et puis, il pourrait toujours faire croire à Milo qu'il ne se sentait pas bien. Milo, sourit et reposa le verre sur la table de chevet. Il se précipita dans le lit, se couchant sous les draps. Prétextant qu'il faisait froid hors du lit, Camus lui répondit qu'ils étaient en Grèce et en été en plus.
Quelques minutes plus tard, Milo se retourna et se mit au-dessus du Verseau, prenant appuis sur ses bras, de part et d'autre de la tête du Français. Ce dernier n'aimait guère le sourire que son amant arborait.
-Je suis fatigué Milo…
Ne l'entendant pas de cette oreille, Milo rapprocha son visage de celui de Camus et montra une pilule semblable à celle qu'il lui avait donné, un peu avant.
-Tu sais ce que c'est ?
- Des…vitamines ? C'est ce que tu as dit…
-Ce que tu peux être naïf, mon cher Camus. Ce que tu vois là est ce qu'on appelle un aphrodisiaque.
-Aphro…aphrodisiaque ?
Camus déglutit difficilement, Milo lui avait joué un méchant tour. Pourtant il ne ressentait aucun effet de ce soit disant aphrodisiaque, mais le sourire qu'affichait Milo ne lui disait rien de bon. Lentement le Scorpion descendit une main vers le ventre de son amant, dessinant de fines arabesques avec son index.
-Je suis…dans le regret de te dire que…ça ne me fait aucun effet.
-Tu es sûr ?
Demanda le Grec, en descendant sa main toujours plus bas et pressant la virilité du Français. Ce fut comme un choc électrique. Le corps de Camus réagit immédiatement à cette caresse. Cet aphrodisiaque était extrêmement puissant ! Tendrement, Milo baisa le front de Camus, qui sentait son rythme cardiaque augmenter très vite.
-Milo…
-Ne t'inquiète pas, il n'y aura aucun effet secondaire.
Les lèvres du gardien de la Huitième Maison, glissèrent sur le visage de Camus, s'approchant toujours un peu plus des lèvres, sans jamais les toucher. De sa main posée sur l'érection déjà bien conséquente, Milo prodigua une douce caresse, faisant lentement gémir son compagnon.
Camus ouvrit la bouche afin d'exprimer son plaisir et Milo en profita pour lui donner un baiser profond et enflammé. A bout de souffle, leurs lèvres se séparèrent, et Milo continua à déposer ses baiser brûlants sur le torse de Camus qui répétait sans cesse le nom du Scorpion, haletant.
-Je peux savoir ce que tu fiche ici ?
Demanda Shura, plus que contrarié par la présence du Cancer. Ce dernier quand à lui, ne pouvait s'empêcher de dévisager son ex. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu, et ce soir le Capricorne était tout simplement envoûtant.
-Inutile de te mentir, je suis venu ici pour te voir. Nous étions tous très inquiets pour toi, moi en particulier. Camus n'a pas cessé de te chercher et…
-J'en ai rien à faire de tes histoires. Maintenant, si tu n'as rien à commander, laisse moi, j'ai du travail.
Shura tourna le dos au Cancer, qui se pencha au dessus du bar pour attraper le bras du Capricorne. Celui-ci le foudroya du regard, et lui fit lâcher prise. L'Espagnol fut un peu étonné d'avoir été plus fort qu'Angelo. Il semblait avoir perdu du poids et des muscles. Bah ! Pas de quoi s'inquiéter, c'était sûrement les effets de la lumière.
-Je voudrais au moins te parler, je t'en pris.
Devant le regard suppliant de son ex, Shura soupira et accepta.
-Je finis mon service dans une heure, tu n'auras qu'à me rejoindre dehors. Maintenant excuses moi, mais j'ai vraiment du travail.
Angelo hocha de la tête et s'assit de nouveau. Dans une heure, il aurait enfin l'occasion de s'expliquer. Dans une heure, tout serait joué.
Dans le Temple du Sagittaire, Kanon ne faisait que changer les chaînes à la télé, tandis qu'Aiolos était allongé, tête reposé sur les genoux du jumeau.
-Kanon…c'est chiant à la fin arrête.
-Ca passe le temps !
-Ne me dis pas que tu stress pour Angi et Shura ?
-Parce que toi non peut être ?
-Bien sûr que si, seulement je me concentre sur autre chose.
-Et sur quoi t'arrives à te concentrer toi ?
-Sur un crétin qui me stress en changeant constamment de chaîne.
-Hahaha ! Très drôle ! C'est fou comme je me marre. Aiolos, champion de la blague !
Le Sagittaire se releva et défia l'ancien général des mers du regard. Ce genre d'attitude ne signifiait qu'une chose…Le gardien de la Neuvième maison plongea sur le Grec et l'embrassa à pleins poumons. Puis il le regarda une nouvelle fois, une étrange lueur dans le regard.
-J'ai une petite idée pour passer le temps…
-Ha oui ?
Alors qu'ils allaient enfin passer aux préliminaires (c'est ce que Kanon espérait depuis le début de la soirée), une étrange sensation s'empara d'eux. D'un sourire complice, ils dirigèrent leur regard en direction du temple du Scorpion. Ils n'avaient pas été les seuls à avoir pensé à ce petit passe temps à priori.
Un temple plus bas, dans la chambre du Scorpion, Milo se laisse glisser sur le côté, épuisé. C'est fou ce qu'un mois d'abstinence pouvait procurer comme sensation lors de l'acte. Passant un bras autour des épaules de Camus, il se rapprocha de lui. Le verseau semblait contrarié.
-Camus ?
Le concerné ne répondit rien, se contentant de regarder le plafond.
-Ho hé Camus !
-Tu es vraiment ignoble…Tu serais prêts à tout pour arriver à tes fins.
-Mais voyons de quoi tu parles ?
-Je parle de ton stupide aphrodisiaque, tu me fais honte.
Milo se releva sur un coude, regardant Camus, surprit.
-Mais…de quel aphrodisiaque tu parles ?
En entendant ça, Camus se releva subitement. Milo pouvait être un parfait comédien, peut être faisait il encore une fois semblant ?
-Ta pilule…l'aphrodisiaque, enfin tu vois de quoi je parle !
-Ca ? Mais ce n'étaient que des vitamines.
Plaisanta le grec, fier de sa machination. Faire croire à Camus qu'il avait prit un stimulant sexuel, était ce qu'on pouvait appeler un parfait moyen de manipulation psychique. La pilule en question n'était autre qu'un comprimé de vitamines, rien de bien stimulant en soit. En clair, Camus s'était laissé prendre. La seule et unique raison pour laquelle il avait cédé aux avances du Scorpion était qu'il en avait envie lui aussi. Cependant, punir Milo parce qu'il avait révélé une part de leur vie privée, c'était se punir lui-même.
Comprenant qu'il avait été berné, le Verseau rougit violement et donna un grand coup de poing sur le haut du crâne de son amant.
-TU AS OSE TE JOUER DE MOI !
-Mais Camus chéri…
-VA VOIR AILLEURS SI J'Y SUIS ! OBSEDE ! MANIPULATEUR ! PERVERS ! SALE SCORPION STUPIDE !
Fin du chapitre 16.
