Chapitre 19 :
Le Cancer ferma doucement les yeux et tomba en avant, emprisonnant ainsi Shura. L'Espagnol était paniqué, que venait il donc de ce passer ? Ne trouvant pas la plaisanterie de si bon goût dans un tel moment, il repoussa Angelo sur le côté sans ménagement.
-Franchement Angelo, ton humour m'étonnera toujours ! Comment peux-tu…Angelo ?
Aucun rire ne parvenait aux oreilles de Shura, qui regarda son ami d'un peu plus près. Le Cancer était toujours allongé à terre, inconscient. INCONSCIENT ! Shura le secoua légèrement mais pas un signe de la part d'Angelo. Qu'est ce qu'il s'était passé ?
-Athéna ! J'ai tué Angi ! Angi, réponds moi s'il te plait ! ANGELO !
Alors que Shura pleurait le départ de son bien aimé, un étrange son s'échappa de la bouche du Cancer : un ronflement !
-Le salop ! Il s'est endormit !
Se plaint Shura. Heureux néanmoins de savoir que le Cancer était toujours en vie. Le Capricorne sourit, caressant les cheveux d'Angelo et dégageant son front des quelques mèches qui cachaient ses yeux. Il était si beau lorsqu'il dormait. Combien de nuits avait il passé à le regarder dormir jusqu'au petit matin ? Elles étaient nombreuses certes, mais pas assez.
Décidant de le mettre dans un bon lit bien chaud, Shura se leva et porta le Cancer jusque dans la chambre. Il n'arrêtait pas de remarquer combien Angelo avait perdu du poids, il était presque aussi léger qu'une plume.
Le bordant avec amour, il l'embrassa sur le front, puis s'assit à terre, posant sa tête sur le bord du lit. Il était tout de même inquiet pour Angelo. C'était bien la première fois qu'il tombait dans les pommes. Peut-être était-ce dû au fait qu'il ait maigrit ? Quoiqu'il en soit, Shura le veilla toute la nuit, profitant par la même occasion de rattraper le temps perdu.
Le lendemain matin, les doux et chauds rayons du Soleil virent réveiller Angelo. Il s'étira tel un félin dans le grand lit et se mit en position assise. D'un œil pas encore très bien ouvert, il fit le tour de la chambre. Où était-il ? C'est lorsqu'il vit Shura endormit au pied du lit qu'il se souvint. Et tout à coup…le Cancer blêmit et se frappa le front avec sa paume de main.
L'abruti ! Il s'était endormit alors que Shura l'embrassait enfin ! Tout ça à cause de la fatigue qu'il avait accumulé pendant un mois. En effet, la journée il attendait des nouvelles de Camus et le soir, il allait s'installer au bord de la plage, espérant que Shura viendrait s'y réfugier un jour où l'autre. En clair il ne dormait plus, ne mangeait presque plus, et passait son temps à se saouler. Et alors que Shura l'embrassait –moment dont il rêvait depuis fort longtemps- il ne trouva rien de mieux à faire que de s'endormir !
-Angelo tu gâches tout ! Tout, tout, TOUT !
Les lamentations du Cancer réveillèrent Shura, qui émergea difficilement, ayant peu dormit. Se souvenant de l'incident de la veille, et voyant qu'Angelo se tenait la tête entre les mains, Shura pensait qu'il s'agissait d'une nouvelle crise. Il se jeta au cou de l'Italien, lui écartant les mains de son visage et lui demanda inquiet.
-Angi ? Ca va pas ? T'as mal où ?
-Au cœur…
Sourit il tristement. Shura soupira, rassuré. Il s'assit dans le lit et se passa une main sur son visage fatigué. Il n'avait pas beaucoup dormit, mais était heureux d'avoir pu admirer ce visage si beau. Ca lui avait tellement manqué, c'est fou ce qu'une chose aussi simple peut vous paraître primordiale une fois que vous l'avez perdu. Le Capricorne se leva, proposant un café à son invité. Angelo lui attrapa le bras, le forçant à le regarder.
-Shura…il faut vraiment que je te parles.
-A quoi bon ? Ca ne changera rien à notre histoire.
-Mais si ça change tout ! Tout ne s'est pas passée comme tu le penses !
-Ha vraiment ? Tu n'as pas couché avec Mu ? Tu ne m'as pas trompé avec lui peut-être ?
-Mais Shura, je croyais que c'était le mariage qui…
-Ben tu vois, maintenant que cette histoire de mariage est résolue, je crois que le plus important c'est ce que tu as fait avec Mu.
Angelo se leva à son tour. Qu'est ce que ça voulait dire encore ? Shura avait tout fait pour retourner avec lui et à présent que plus rien ne leur barrait la route, il trouvait une nouvelle excuse ? Ca ne se passerait pas ainsi !
-Voyons ! Ne me dis pas que tu vas prétexter…
-Prétexter ? Nan mais je rêve là ! Tu te rends compte de ce que tu as fait ?
-Mais Mu ne représente rien pour moi ! Tu es le seul qui compte ! Ce que j'ai pu faire avec Mu ou non ne change en rien les sentiments que je te porte !
-Hé bien moi si ! Je…je…je pensais que tu…je t'ai toujours vu comme un garçon qui ne me ferait jamais de mal. Un garçon gentil et aimant. Tu m'as trahis…Je…pense que…nous devrions en rester là.
L'Espagnol déglutit difficilement. Il avait beaucoup de mal à garder ses larmes. Il ne voulait pas vraiment cesser sa relation avec Angelo, mais comment faire confiance à une personne qui vous a trahis ? Comment être sûr qu'il ne recommencerait pas ? Comme l'avait dit Milo « Traître un jour, traître toujours ».
De son côté, Angelo n'avait pas mieux fière allure. Les mots de Shura lui transperçaient le cœur comme un poignard. Ils n'allaient tout de même pas en rester là ? Comme ça ? Alors que tout semblait réglé ? Impossible, ils s'aiment, ils sont fait l'un pour l'autre.
-Tu…tu peux pas me dire ça Shura…T'as pas le droit !
-Et pourquoi ça ? J'en ai marre d'être celui qui souffre !
- Je ne le supporterais pas. J'ai besoin de toi…je veux…sentir tes mains…ton corps…tes lèvres…et ton cœur. Ton cœur m'appartient Shura, dis le qu'il m'appartient.
Tout en disant cela, il posa sa main sur le cœur de l'Espagnol, puis se laissa glisser à genoux, entourant de ses bras la taille de Shura. Son front collé contre le ventre de son bien aimé, Angelo pleura. Il pleura enfin pour la première fois depuis un mois. Dire qu'il pensait qu'il n'avait plus de larmes à verser. Shura ferma les yeux et leva la tête.
-Angelo…Je suis désolé…
Dit il en repoussant doucement le Cancer.
Au Sanctuaire, Milo émergea avec beaucoup de difficulté. Camus n'avait pas apprécié le petit stratagème du Scorpion et lui avait infligé une « punition » qui l'avait occupé toute la nuit. Cependant, c'est seul qu'il se retrouva au petit matin. Milo ne s'en inquiéta guère, il n'y avait qu'une seule solution. Camus était partit à l'entrée du Sanctuaire, attendre le retour d'Aphrodite et des autres. Cependant, à l'entrée du Sanctuaire, Aphrodite était revenu depuis longtemps et seul.
Saga, Mu, Camus et Dokho étaient les premiers arrivés et toujours aucune nouvelle des deux amants. Tout ce que le Poisson avait pu dire c'est qu'il avait laissé Angelo y aller seul et qu'il ne les avait pas revu de la soirée. Milo arriva aux nouvelles, enserrant par derrière le Français, qui le repoussa plutôt brusquement.
-Merci de l'accueil…
-Milo, ce n'est pas le moment.
-Laissez-moi deviner, ils ne sont toujours pas rentrés ?
-Exacte. Aphrodite ne les a pas vu de la soirée.
-Dites, je viens de penser à un truc…Imaginez que Angi n'a pas eu la réponse qu'il désirait et qu'il ne soit pas rentré parce que…
Dit Dokho, qui se souvenait de l'état dans lequel était partit le Cancer. Milo sortit de ses gonds, ce qui en étonna plus d'un.
-Nan mais ça va pas la tête ? Angelo n'est pas comme ça ! Il ne ferait pas une connerie pareille ! Je le connais !
Personne ne répondis et baissa la tête. Hors de lui, Milo quitta le petit groupe qui ne faisait que s'agrandir. Légèrement inquiet Saga demanda.
-Mais…où va-t-il ?
-Les chercher…
Répondit Camus, qui quitta à son tour le petit groupe, marchant d'un pas rapide vers Milo. Une fois arrivé à sa hauteur, le Français ralentis son pas, ne disant rien.
-Qu'est ce que tu fais ?
Demanda Milo, énervé. Camus quand à lui se contenta de répondre calmement.
-Suis moi…
Les deux Saints d'or traversèrent une bonne moitié de la ville, malgré les incessants « où tu vas ? » de Milo, Camus ne répondait toujours rien, se contentant de continuer sa route, prenant à gauche ou à droit selon les carrefours.
Ils arrivèrent enfin face à un petit immeuble, non loin du club « L'Instant X ». Le Français s'arrêta devant et leva la tête, regardant une certaine fenêtre. Milo, derrière lui, était sur le point d'exploser. Camus l'avait trimballé à travers presque toute la ville sans aucune indication. Ils perdaient du temps, et rataient peut-être le retour d'Angelo et Shura.
-Bon qu'est ce qu'on fou ici !
Le Verseau resta muet une fois de plus, se contentant d'entrer dans l'immeuble et de monter les marches qui les menèrent jusqu'au premier étage. Il s'arrêta enfin devant une porte et sonna. Le Grec en avait plus qu'assez, tout ce silence, ces questions, s'en était vraiment trop. Il ne tarda pas à avoir la réponse à ses questions, la personne qui vint leur ouvrir n'était autre que…
-SHURA !
Fin du chapitre 19.
