Ma tante travaille et part souvent en voyage d'affaire, comme elle a repris l'entreprise de mes parents morts.
Elle revient de temps en temps.
Je me réveillais comme d'habitude, il était midi passé.
-Ah je ne ferai rien aujourd'hui.
Je regardais mon portable et vu un message de Sebastian, mon professeur.
J'avais un léger intérêt pour lui.
« Viens chez moi aujourd'hui. »
Je lui répondais, à peine éveillé :
« Pourquoi je devrais venir chez vous ? »
Il me répondit :
« Parce que tu n'as rien d'autre de prévu et personne à voir. »
Sur le coup, il n'avait pas tort.
Je lui répondis :
« D'accord, mais habillez-vous cette fois-ci ! »
Je descendis les escaliers et alla dans la cuisine.
Je vis ma tante, j'avais oublié qu'elle devait revenir.
Elle vint vers moi et me serra dans ses bras.
Elle savait que je détestais cela.
-Je ne savais pas que tu devais revenir.
-Mais si je t'ai prévenu, tu ne lis pas le courrier ?
Il est vrai que je faisais peu attention au courrier alors j'avais sûrement zappé celui qu'elle avait envoyée.
-Non.
Je me dirigeais pour chercher de quoi déjeuner.
-Tu es si tête en l'air Ciel.
Je ne répondis pas.
Je n'étais pas spécialement bavard avec ma tante.
Discuter avec les gens m'intéressait peu mais tante cherchait à savoir tout allait bien dans ma vie.
-Et le lycée, cela se passe bien ? Tu suis tous les cours ?
-Non, je les sèche sauf celui de Sebastian, répondit Ciel.
-Sebastian ?
-C'est mon professeur.
-Tu l'appelles par son prénom ? s'étonna sa tante.
-Ben oui, il a un intérêt pour moi.
Ma tante fit une drôle de tête.
-Il a mal agi avec toi ? Il t'a forcé à faire des choses avec lui ?
-Non pas du tout, on n'a pas de relation bizarre, répondit Ciel.
-Tant mieux, s'il tente quelque chose, dénonces-le directement.
Je n'allais pas dénoncer le fait qu'il couche avec les élèves de mon lycée.
-En fait, tu ne veux toujours pas que j'aille à la fac avant mes 18 ans ? Le lycée est ennuyant !
-Non tu es trop jeune, si tu y vas maintenant, tu seras en décalage avec les autres, répondit sa tante.
-Je le suis déjà en décalage avec les autres. Pourquoi attendre 18 ans ? dit Ciel.
-Parce que tu es jeune et tu devrais profiter du lycée.
-J'ai aucun intérêt des jeunes de mon âge, tu le sais.
Je me levais et allais sortir de la cuisine quand ma tante me dit :
-Tu sais parfois je m'inquiète pour toi, tu es spécial certes mais tu manques des choses.
-Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, je vais bien et m'amuser comme les jeunes de mon âge ne m'intéressent pas. Tant pis je continuerai à sécher les cours.
-Que vas-tu faire aujourd'hui ? demanda sa tante.
-Je vais chez Sebastian.
-Ton professeur, que vas-tu faire chez lui ?
-Je ne sais pas moi-même en tout cas, ne te fais pas d'idée, il n'a pas de vues sur moi. Et je suis assez intelligent pour savoir me défendre en cas de problème, répondit Ciel.
-Ce n'est pas ce qui m'inquiète, c'est que tu ne vois pas quand on tente une approche avec toi.
-Ce n'est pas très grave, l'amour ne m'intéresse pas.
Je laissais ma tante seule et remontais dans ma chambre.
Je choisis des vêtements et pris une douche.
Puis je descendis et partis de chez moi.
Je me dirigeais vers chez mon professeur.
Pour moi, il n'y avait rien de bizarre à aller chez lui, rien n'était ambigu.
Sebastian ne s'intéressait qu'aux élèves qui voulaient du sexe, ce qui n'était pas mon cas.
Je me retrouvais devant sa porte et sonna.
Il ouvrit la porte, habillé.
-Entre.
Je rentrais et vu que Sebastian avait fait un brin de ménage.
-Vous avez fait le ménage pour moi ?
-Non, c'est toujours propre chez moi enfin, répondit Sebastian.
-La dernière fois quand je suis venue, ce n'était pas propre.
-Tu es maniaque du ménage, Ciel ? demanda Sebastian.
-Disons que j'aime quand c'est propre.
-Je serai curieux de voir l'état de ta chambre par rapport aux jeunes.
-Vous pouvez mais après que ma tante reparte, elle a déjà un doute sur notre relation.
-Ta tante, la personne a repris la maison de tes parents ?
-Oui, elle a pris soin de moi après leur mort. Mais je n'aime pas trop quand elle me pose des questions ou quand elle s'inquiète. Elle refuse que j'aille à la fac avant 18 ans sous prétexte que j'aurai un décalage avec les autres mais …
Sebastian me coupa :
-Tu es déjà en décalage avec les autres alors pourquoi attendre ?
-C'est dingue, c'est exactement de ce que j'allais dire ! s'étonna Ciel.
-Je lis peut-être dans tes pensées, plaisanta Sebastian.
-Ironie, je suppose ?
-C'est vrai que tu as du mal avec l'ironie, le sarcasme ou l'humour. C'est un point qui se travaille non ? demanda Sebastian.
-Oui mais je n'en ai pas envie.
Sebastian se leva et me demanda :
-Tu veux une bière ? Pardon, tu es mineur.
-Non j'ai déjà bu.
-Avec qui ? Tu es peu social, fit remarquer Sebastian.
-Alois.
-Vraiment ? Cela m'étonne.
-Oui il a insisté pour que je fasse comme les jeunes alors on est allé dans un bar un soir et lui a fini par repartir avec un gars plus âgé.
-Et tu ne l'as pas empêché ? Il aurait pu tomber sur quelqu'un de mauvais.
-J'ai considéré qu'il l'a suivi volontairement, répondit Ciel.
Sebastian alla chercher de l'alcool.
Il laissa une bière pour Ciel.
-Donc si je tente quelque chose après que tu as bu, tu es consentant ?
-Vous ne tenterez rien même si je ne suis plus tout à fait conscient, répondit Ciel.
-Tu as vraiment confiance en moi.
-Oui, j'ai pleinement confiance en vous, Sebastian. Je sais que vous préférez les autres moins lents que moi.
-Des goûts cela peut changer mais certes, tu n'es pas dans mon viseur, répondit Sebastian.
On a bu quelques bières et je proposais à Ciel de rester bien qu'il ne soit pas affecté par l'alcool.
-On dormira dans le même lit ?
-Ben j'aurai pensé que tu dormirais seul dans mon lit. Mais si tu n'as rien contre. Tu sais, ce genre de situation pour quelqu'un de normal mais pour toi, c'est censé être douteux.
-Je ne suis pas comme les autres, Sebastian.
-C'est bien pour cela que tu as mon intérêt. Tu es différent des autres. Tu es sûr que tu veux dormir avec moi ?
-Oui, je ne veux pas dormir sur le canapé, dit Ciel.
-D'accord, tu devrais prévenir ta tante.
-Oh elle appellera sûrement. Je lui dirai à ce moment-là. De toute façon, ce n'est pas si on dinait ensemble.
J'invitais Ciel dans un restaurant proche et à ma grande surprise, il accepta.
Passer du temps avoir lui était sympa, c'était différent de mes plans habituels, cela dit Ciel n'était pas mon genre.
Je ne pouvais nier qu'il était mignon dans son genre mais je n'étais pas intéressé par les relations sérieuses.
Ciel n'envisageait pas le sexe avant le mariage mais j'imaginais les difficultés pour lui rien que pour un simple baiser.
Avant qu'il n'aille à la fac, je voulais le protéger, il valait bien plus que les autres élèves.
Je ne savais pas si c'était parce que j'avais tué ses parents et que je voulais me repentir en quelque sorte, bien que j'eu une bonne raison de les tuer.
C'était peut-être parce que je voulais réellement le protéger aussi.
On se retrouva devant mon lit.
Ciel semblait réfléchir.
-Je rentre avant et on reste à distance, cela te convient ?
-Oui, répondit Ciel.
Je rentrais donc en premier.
Ciel rentra à son tour et semblait content.
Il était quand même à une certaine distance de moi, bien que mon lit soit grand.
-Je n'ai pas trop l'habitude que les gens soient éloignés.
-J'imagine que vos plans se collent à vous, dit Ciel.
-On fait plus que cela. C'est bien de ne rien faire aussi.
-Tout le monde ne comprendra pas autant que vous, Sebastian. Si jamais la personne que j'aime un jour me quitte parce que je ne peux pas être proche d'elle ?
-C'est que ce sera un imbécile qui ne t'aime pas vraiment. Si quelqu'un t'aime, il s'adaptera à toi. Tu ne dois pas te forcer pour une personne, répondit Sebastian.
-Vous êtes compréhensif pourtant vous faites l'inverse.
-Je sais mais je peux comprendre que d'autres personnes soient différentes de moi. C'est pour cela que je veillerai sur toi le temps que tu t'en ailles à la fac.
-Je n'ai pas besoin de quelqu'un pour veiller sur moi, dit Ciel.
-Je le ferai discrètement.
Plus tard, Ciel s'endormi loin de moi.
Son téléphone sonna et je répondais.
-Allo ?
-Je suis la tante de Ciel, il dort chez vous ?
-Oui, il n'a pas pensé vous prévenir. Il va bien soyez rassuré. D'ailleurs, il n'y a rien de douteux entre nous si vous en doutiez.
-Ou il dort ? demanda sa tante.
-Dans mon lit mais loin. Je sais que dit comme cela.
-Vous n'avez vraiment aucune intention envers lui ?
-Non aucunes. Ciel est différent et c'est ce qui m'intéresse, dit Sebastian.
Je raccrochais et jetais un œil sur Ciel.
Puis je m'endormis à mon tour.
Le lendemain matin, Ciel était toujours loin de moi.
Je décidais de ne pas le réveillé.
Je sortis du lit.
Je le regardais avant de me décider à prendre une douche.
-Il est mignon, dit Sebastian.
Cette phrase, Ciel, ne l'entendit pas, il dormait profondément.
