Hello !
Voilà, je vous livre le deuxième One-Shot de cette série, un peu plus glauque mais pas moins intéressant (enfin j'espère !)
J'ai adopter un style différent pour écrire cette histoire. Vous verrez par vous même. Il vous plaira peut-être, en tout cas moi je le trouve mieux que le précédent
Disclamer : Cette fois-ci, rien ne m'appartient… tout est à (faut-il encore citer son nom ?) J.K. Rowling. Ralala comme j'aimerai que mon cher blondinet soit à moi… dans mes rêves seulement… Monde cruel…
Trève de blabla ! Bonne lecture !
Sleepingfire !
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L'envers du décor
Il glisse la main dans sa poche, il en sort des gallions. L'argent passe d'une main à l'autre. Elle le glisse dans son sac. Il s'en va, jetant des regards dans tous les coins pour vérifier que personne ne l'a vu. Il est pathétique.
Elle sort un paquet de cigarettes. Méthodiquement, elle en prend une et se l'allume. Son rouge à lèvre colore le filtre. Deux sillons de fumé s'échappent de ses narines et se rejoignent en un nuage. Cette cigarette, elle n'en a pas vraiment besoin, c'est juste pour passer le temps. Maintenant, pour elle, le temps ne se compte plus en minutes mais en cigarettes. Aujourd'hui elle a attendu trois cigarettes avant que son premier client n'arrive.
Encore un de ces types qui n'assument pas leurs fantasmes.
Adossée au mur, dans cette ruelle sombre pas loin de l'Allée des Embrumes, elle l'attend. Elle regarde la lune, pile au dessus du chaudron baveur, elle sait ce que ça veut dire. Minuit, c'est son heure.
Aujourd'hui, il est en retard.
Fin mars, le printemps se fait attendre, une brise glacée s'engouffre dans la ruelle, elle frisonne : elle n'est pas très habillée, c'est le métier qui veut ça. Minijupe et bas résille, un bustier noir et un blouson court en cuir. Rien de chic, habillée comme ça elle fait partie de cette classe de personnes que l'on ne regarde pas dans les yeux, elle fait partie du décor. Sa maison : c'est le trottoir.
Une femme passe, arrivée à sa hauteur, elle détourne les yeux et accélère le pas. Elle se dit que ce qui est marqué sur son front ce n'est pas : « Je m'appelle Hermione Granger » mais « Je suis une pute ».
Son passé ? Elle préfère ne pas y penser. À ceux qui lui disaient qu'elle ferait de grandes études, elle a envie de cracher à la figure. Et à lui, celui qui l'a un jour emmené dans cette ruelle, elle à envie de broyer les couilles. Elle n'aurait jamais pensé de telles choses quelques années avant : ici, elle a appris à être dure, dure et vulgaire, c'est ce que le client aime.
Et ce que le client aime, on le fait.
Il n'y a pas longtemps, elle a vu Harry et Ginny. Cela faisait des années qu'elle ne les avait pas aperçus. Elle ne savait même pas qu'ils étaient ensemble. Ils poussaient chacun un buggy. Peut-être des jumeaux, elle n'en sait rien, elle était trop loin pour voir leurs visages. Au lieu de se sentir heureuse pour eux, elle s'est demandé quand Harry viendrait la voir pour assouvir les désirs qu'il n'osait pas révéler à Ginny.
Pensée cruelle ? Non.
Le prince charmant elle n'y croit plus. Les hommes sont tous les mêmes.
Et si elle peut se vanter d'une chose, c'est de connaître les hommes. Les confidences sur l'oreiller, elle en a entendu des tonnes. Elle ne compte plus : les hommes, ça ne se compte pas en cigarettes, ça se compte en larmes.
Et des larmes, elle en avait sûrement versé des milliers…
Il n'est toujours pas là. Deuxième cigarette. C'est la première fois qu'il met plus d'une cigarette à arriver. Il est régulier.
Elle se souvient de la première fois où il est venu la voir. Il était bien habillé, genre « jeune cadre dynamique ». Au début elle avait honte, elle se disait qu'il l'avait déjà assez humiliée à l'école ; qu'il aurait mieux fallut qu'il se trouve une autre fille. Mais la réalité l'avait vite rattrapée : tu es une pute, tu ne choisis pas, on te choisit.
Il n'avait rien dit. Ni avant, ni pendant, ni après. Pourtant il l'avait reconnue, elle le savait. Il y avait quelque chose dans son regard. Quelque chose que même cent cigarettes de discutions n'auraient pas réussi à faire sortir.
Il est comme elle : cassé.
Par quoi ? Aucune idée.
Troisième cigarette. Elle commence à s'impatienter. Elle se demande s'il va venir ou s'il va rompre le rituel. Après tout, il est le seul à décider : c'est lui qui paye.
Des bruits de pas résonnent dans la rue. Cette allure, elle la connaît bien. Elle jette son mégot. Il virevolte et meurt dans une flaque d'eau croupie.
Il tourne le coin. Il est beau. Ses cheveux blond et sa peau pâle contrastent avec son costume noir. Elle va à sa rencontre. Il l'attend au croisement des deux rues. Ils marchent côte à côte, silencieusement. Elle ne le guide pas, il connaît le chemin.
« Impasse du Bonheur ». Quel paradoxe…
La première fois qu'elle était passée par là, à l'époque de poudlard, elle en avait ri. Aujourd'hui, cette impasse, elle la connaît par cœur. Elle n'en ri plus.
Ils montent. L'escalier grince, il est en bois et plein de poussière. Le papier peint se décolle et le plâtre du plafond s'effrite. Elle pourrait réparer ça d'un coup de baguette mais à quoi bon ?
On ne met pas un cafard dans une boîte en or.
Ils entrent dans la chambre. Il la déshabille. Il la regarde puis enlève sa veste, sa chemise et son pantalon. Il va enlever ses chaussettes et les mettre dans ses chaussures. Elle connaît ses habitudes. Il le fait. Elle le savait. Ils se taisent toujours. Son boxer rejoint ses vêtements.
Il la couche sur le lit.
Ils ne font pas l'amour: faire l'amour c'est réservé aux femmes qu'on aime. Elle n'a pas fait l'amour depuis des années. Est-elle encore une femme ? Elle préfère ne pas se poser la question pour ne pas connaître la réponse.
Il lui écarte les jambes et la pénètre. Il n'est pas violent ; il n'est pas doux. Il n'aime pas les préliminaires.
Il la regarde dans les yeux. C'est le seul qui assume ce qu'il fait. Aucun autre homme ne la regarde dans les yeux lorsqu'il utilise et souille son corps. Entre eux, il se passe quelque chose. Ce n'est pas de l'amour, l'amour n'existe pas dans ce monde parallèle où, pour quelques gallions, on se paye un corps. C'est une sorte de respect. Un respect de leurs souffrances mutuelles. Sa souffrance à lui, elle ne la connaît pas. Il la cache bien.
Chez les Malfoy, on apprend à tout dissimuler. Même les sentiments.
Il commence ses va et viens. À chaque poussée, elle le sent entrer un peu plus en elle. Même si elle n'éprouve pas de plaisir, avec lui, elle n'a pas envie de pleurer. Le plaisir…Ça aussi c'est réservé aux femmes qu'on aime.
Dans un dernier coup de reins, il éjacule en elle.
C'est ça la cruauté du milieu : quand on est un client, on ne jouit pas, on éjacule. Rien ne se fait dans la douceur. Lorsqu'on paye, on fait tout ce qu'on veut : on est pas avec un être humain mais avec une marchandise. Et généralement, la marchandise la boucle.
Pour le conte de fées c'est trois maisons plus loin. Ici les draps sont sales.
Il se rhabille. Elle aussi.
Il la ramène à son mur. Elle le regarde s'éloigner.
Le monde est un peu plus pourri qu'avant. Le mégot est toujours dans la flaque.
Elle s'allume une cigarette. Elle avale profondément la fumée et sent sa gorge picoter.
Combien de cigarettes jusqu'à sa prochaine visite ?
Il est temps qu'elle se rachète un paquet.
FIN
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Et voilà, c'est déjà fini….
Alors ? Verdict ?
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A bientôt pour un nouveau One-Shot !
Sleepingfire
