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Seul au monde
- Excusez-moi ? demanda le barman. Je ferme.
Harry et Malfoy se levèrent et sortirent du bar.
- Au revoir, merci et joyeux Noël, leur souhaita le barman.
Harry avait oublié, c'était Noël, où était Ron ? Il devait lui souhaiter un joyeux Noël, lui qui avait toujours était là pour le soutenir moralement, lui qui restait avec lui, malgré tout ce qui arrivait à Harry, lui qui restait dans l'ombre de Harry, lui, son ami, son meilleur ami.
Ron regardaient le ciel, ses yeux étaient rouges, il devait avoir pleuré. Il ferma les yeux, Harry leva les yeux aux cieux et vit qu'il neigeait. Ron rouvrit les yeux et répondit au ciel.
- Merci,… je te rejoindrais… A bientôt.
Harry ne compris que ces quelques mots. Il s'approcha lentement de Ron, il était allongé, il ne bougeait pas, il semblait dormir. Harry posa sa main sur son épaule, Ron lui attrapa le bras et ouvrit les yeux.
- Oh ! Harry, désolé.
- Joyeux Noël, Ron, répondit-il.
- Merci… Toi aussi… Je… je voulais savoir…
Harry le jugea, il paraissait fatigué.
- … Je voulais savoir… si tu… tu avais toujours besoin de moi… enfin je veux dire… je suis plus ennuyant… qu'utile…
C'était comme si Harry avait prit une gifle, son meilleur ami venait de lui dire qu'il voulait partir, arrêter de l'aider, le quitter, le fuir. Harry ferma les yeux, il aurait dû y penser, comment pouvait-il espérer qu'il resterait après avoir été enfermé, torturé et après avoir perdu sa sœur ?
Harry déglutit avec difficulté.
- Je comprends… tu peux partir… Je pense que tu pourrais commencer par chercher au Terrier, s'il n'y a personne tu iras au square Grimmaurd… il n'y a plus de protection… Je pense qu'ils y vont toujours, juste pour surveiller…
Harry tourna le dos à Ron et partit en direction de Drago, il lui dit quelque chose et ils se volatilisèrent.
Ron tomba à genou. Harry l'avait libéré. Non, c'était lui qui lui avait demandé de partir. Ron baissa la tête et des larmes se mirent à tomber de ses joues. Il n'en pouvait plus, il avait promis de le suivre où qu'il irait et maintenant, il l'abandonné. Ron resta là plusieurs heures, sans bouger, seul la nuit de Noël. Seul au monde, il avait, en quelques heures, perdu sa sœur puis son meilleur ami.
Au loin un clocher sonna deux heures du matin. Ron se leva lentement, il ferma les yeux.
- Je rentre à la maison.
Il tourna sur lui-même et sentit la pression augmenter sur tout son corps, ses tympans furent comme écrasés, puis il apparut devant une maison biscornue, avec des tas d'ordures entassés sur les côtés. Il n'y avait pas la moindre trace de vie. Ron passa à côté d'un écriteau planté dans le sol sur lequel on pouvait lire : « Le Terrier »
Ron entra dans une petite cuisine très encombrée, la table de bois habituellement au milieu de la pièce était en morceaux entassée dans un coin. Ron chercha l'horloge, mais ne la trouva pas, elle avait été emmenée. Ron remarqua quelque chose qui brillait sur le sol, il s'approcha et ramassa une sorte de cuillère avec à l'intérieur une photo de Ginny, sous le portrait, on pouvait lire : « Morte ». Ron s'assit sur le sol, sa sœur était belle et bien morte, il n'y avait plus d'espoir. Il chercha dans toute la maison, mais, elle était vide, certains meubles avaient même était enlevés.
Ron entra dans sa chambre, la pagaille était encore plus importante que d'habitude. La pièce sentait le renfermé, il ouvrit la fenêtre et ressortit de la pièce. Il s'approcha avec hésitation de la chambre de Ginny, il posa la main sur la poignée et ouvrit la porte. Dans la chambre, des dizaines de paquets en carton étaient entassés. Ron ouvrit le premier, à l'intérieur, toutes les photos de Ginny étaient bien rangé, il y avait des photos de toute la famille, de Ginny, de Harry, de Dumbledore, de Hermione, et d'autres que Ron reconnu comme les amies de Ginny. Il prit la photo où Ginny essayait pour la première fois un balais volant et sortit de la pièce. Les larmes coulaient le long de ses joues. Ron se sentit pour la deuxième fois de la journée seul au monde, vraiment seul au monde.
Ron se réveilla en sursaut, il avait fait un cauchemar dans lequel Hermione mourait dans ses bras. Il ferma les yeux, il se leva, prit une douche, s'habilla et sortit du Terrier. Il ferma la porte à l'aide d'un sortilège.
Il transplana chemin de Traverse. Il n'avait jamais vu ça, le chemin de Traverse était vide, complètement vide, il n'y avait pas âme qui vive. Il avança lentement sur la longue allée, les boutiques étaient condamnées par des planches de bois. Il continua longtemps comme ça, à errer, même la boutique de ses frères était fermée. Le monde avait belle et bien sombré dans les ténèbres.