Troisième partie

Davidson regardait avec un peu d'anxiété le Sergent Trévor parler au Docteur McKay.

Ils se trouvaient tous les trois, avec Terrel et le Sergent près du transporteur, attendant l'arrivée du Docteur McKay. Il se sentait un peu mal à l'aise. Non, en fait, il savait qu'il avait fait une bourde.

Le Major avait été on ne peut plus clair, n'appeler McKay qu'en cas « d'extrême urgence ». Seulement, que pouvait on qualifier extrême urgence ? Il avait dit au Sergent que c'en était une. Deux fois ce matin, ce foutu wraith avait passé les mains à travers la cage sans problème. Deux fois, putain ! Si c'était pas une urgence ça ! Il n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Et il avait paniqué : il allait se faire passer un savon par le Major s'il s'avérait en fin de compte que ce n'était qu'un simple petit dysfonctionnement. D'un autre côté, c'était d'un wraith dont on parlait : ces choses aspiraient la vie des humains !

Davidson releva la tête en entendant le petit bruit distinctif du transporteur indiquant l'arrivée de quelqu'un. Non, il savait qu'il avait eu raison de faire venir McKay.

Après tout, autant avoir le meilleur sous la main, non.

La porte s'ouvrit, le Sergent s'avança pour recevoir McKay.

« Docteur, merci de … »

McKay l'interrompit aussitôt.

« Oui, oui, allons-y, plus vite nous aurons finis et plus vite je pourrais retourner aux choses urgentes. »

Davidson eu un petit mouvement de recul en entendant ça. Oups, si le Docteur lui-même considérait que ce ne pouvait pas être urgent, c'était sûr : il était un homme mort lorsque le Major apprendrait qu'il avait fait venir McKay.

Le Sergent bredouilla.

« Heu, oui, oui, bien sûr. Terrel, Davidson, vous fermez la marche. »

McKay tapait presque du pied tant il semblait être impatient.

Ils se dirigèrent tous les quatre vers la cellule.

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Rodney avait l'impression que son cœur allait brusquement sortir de sa poitrine. Plus il avançait vers la cellule, et plus il sentait la panique monter. Ses mains étaient si moites qu'il avait du mal à garder son ordinateur portable, celui-ci lui glissait presque des doigts.

Calmecalmecalme. Tout va bien, il n'y a aucune raison de paniquer, il y à six gardes ici et ce foutu champ d'énergie empêche Steve de s'échapper. Enfin, s'il fonctionne normalement.

Ils arrivèrent devant la porte de la cellule.

Le Sergent se tourna vers lui, le militaire fronça les sourcils.

« Heu, Docteur, vous êtes sûr que ça va ? Peut-être que c'était une mauvaise idée après tout et que le Docteur Ze … »

Rodney le coupa sèchement.

« Non, ça va aller et puis de toute manière maintenant que je suis là ! »

Et puis, il voulait le faire. Oui, il devait le faire pour montrer au Major qu'il n'était pas une faible petite chose, que son opinion lui importait peu, qu'il pouvait le faire. Il était le Docteur Rodney McKay, astrophysicien de génie, c'était son job de faire en sorte que tout fonctionne parfaitement.

Il entra dans la pièce.

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Rodney se dirigea immédiatement vers le panneau de régulation. Il ouvrit sa mallette et en sortit un tournevis ainsi que d'autres petits outils d'électronique. Il poussa un soupir et ouvrit le panneau.

Derrière lui, les gardes se remirent en place aux quatre coins de la pièce.

Cet endroit lui fichait les jetons, et pas seulement à cause du wraith qui s'y trouvait. C'était trop petit, trop sombre, trop … bref, mieux valait qu'il se concentre sur la raison de sa présence ici.

Il avait juste jeté un coup d'œil a Steve. Steve. Il n'y avait vraiment que le Major pour vouloir donner un nom à un wraith. Rodney se demanda un instant si ces derniers avaient des noms.

Et c'est à ce moment là qu'un coup de feu retentit.

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Ces humains étaient si faciles a effrayer, mais ça, c'était plutôt normal et rassurant.

Depuis plusieurs jours, le champ d'énergie entourant la cage où IL avait été enfermé, subissait des variations de puissance. IL avait testé la cage, cherchant l'endroit où ces variations conduisaient à une rupture totale. Et IL l'avait trouvé.

IL avait pu se réjouir de la peur qu'IL avait vu dans les yeux des soldats qui le gardaient. Des gardes ? Ces êtres pathétiques ?

L'un d'eux notamment avait l'air terrorisé, tellement terrorisé qu'il ne remarqua pas qu'IL lui avait pris son arme. Pathétique et incompétent. C'était arrivé il y avait quelques instants lors d'une de ses tentatives pour passer les mains à travers les barreaux. Le garde s'était rué vers lui pour le faire reculer, et il ne s'était rendu compte de rien.

C'était si facile, vraiment.

Maintenant, il ne lui restait plus qu'à attendre patiemment le bon moment.

Et le semi-Atlante était arrivé, comme la première fois pour réparer le champ. Seul cette fois.

IL réfléchit quelques instants puis passa à l'attaque.

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Le Major John Sheppard était vanné, sur les genoux, HS, mort. HELP ! Voilà ce que lui disait son corps. Pas assez de sommeil et surtout …

« Major, vous allez bien. »

John leva les yeux vers celle qui était en grande partie responsable de son état. De grands yeux noisette en amandes, des cheveux auburn, et un sourire à damner un ange. Ouais, il ne fallait pas se fier aux apparences. Cette femme était un monstre, un être hors norme, un … Hum, elle commençait à le regarder un peu bizarrement donc mieux valait lui répondre.

« Heu, oui, oui, Teyla pas de problème, c'est juste que. Je crois que je vais rester là un petit moment, pour, vous savez » il fit un geste vague de la main, « pour récupérer. »

Teyla fronça les sourcils.

« Mais Major, vous êtes allongé par terre. »

Ah, oui, c'était vrai. De toute manière, lorsqu'il s'entraînait avec Teyla s'était invariablement là qu'il finissait : par terre. Il ferma les yeux.

« Major ! »

« Huuuuuoui. »

Teyla semblait un peu impatiente, ou exaspéré.

« Vous ne pouvez pas rester là toute la nuit. »

Il ouvrit un œil.

« Vraiment ? Pourtant ces tatamis sont très confortables et … »

« Major. Debout, s'il vous plaît. »

Teyla lui tendait la main.

C'était amusant, l'athosienne se comportait parfois comme une grande sœur ou comme une maman. Mais il faut dire qu'il se conduisait parfois comme un gamin de 10 ans, donc c'était fairplay.

Il prit sa main et se leva. Ils sortirent tous les deux de la salle d'entraînement et marchèrent jusqu'à un transporteur. Silencieusement. Ce qui était plutôt curieux car généralement après leurs petites joutes, Teyla lui rendait compte de manière détaillée, non seulement de ces progrès mais aussi de ses faiblesses. Mais là, l'athosienne sembalit perdue dans ses pensées. Etrange.

Ils entrèrent dans le transporteur. John appuya sur le point lumineux indiquant les quartiers résidentiels. N'y tenant plus il finit par lui poser la question.

« A moi de vous retourner la question. »

Teyla leva la tête vers lui, sourcils froncés, manifestement surprise par l'étrangeté de la question.

« Oui, c'est à moi de vous demander si vous allez bien, vous semblez un peu, » il haussa les épaules, « triste ? »

Teyla lui sourit.

« Non, Major, je ne suis pas triste, mais, » elle hésita un moment avant de continuer, « mais perplexe. » Elle soupira. « En fait, il y a quelque chose que je ne comprend pas. »

« Ah oui, quoi ? »

Teyla le regarda fixement. Le transporteur était arrivé et ils sortirent dans le couloir.

« Et bien, allez y si vous avez des questions, n'hésitez pas ? »

John savait que les choses n'étaient pas toujours faciles pour l'athosienne. Les coutumes et pratiques terriennes lui échappaient parfois un peu.

« C'est à propos du Docteur McKay. »

John se raidit immédiatement au nom de McKay. Il se contenta de hocher la tête pour faire comprendre à Teyla qu'elle pouvait continuer.

« Pourquoi rejetez vous ce qu'il vous offre avec son cœur ? Pourquoi le rejetez vous ? »

Ces questions le prirent complètement au dépourvu. Il s'arrêta en plein milieu du couloir, la bouche ouverte.

Comment pouvait-elle savoir ? C'était IM-PO-SSI-BLE !

« Le … Le quoi ? Mais de quoi parlez vous. »

Il savait que son ton était froid et sec, mais il n'y pouvait rien. Il n'avait pas fait tout ça pour rien !

Teyla s'approcha de lui et mis sa main sur sa poitrine.

« Major, les miens ne m'ont pas choisie comme leader uniquement pour mes talents de combattante ou pour ceux de négociatrice. Je sais lire dans les cœurs. C'est ce que mon père m'a appris de plus important. Ce qui fait d'un homme ou d'une femme un vrai leader. Et ce que je sens, c'est un conflit. Un conflit entre ce que vous dit votre cœur et votre … »

Teyla n'eut pas le temps de finir sa phrase. La radio de John se mit en marche. Trop content d'échapper aux questions embarrassantes de l'athosienne, il se dégagea vers le côté et tenta de se concentrer sur ce que lui disait la voix très angoissée d'Elisabeth.

« Quoi ! » John se tourna vers Teyla. « Nous arrivons immédiatement. »

Teyla fronça les sourcils.

« Que se passe t-il ? »

« Il y a eu une surcharge de puissance dans le secteur 6. »

« Le secteur 6 … »

Teyla écarquilla les yeux. Elle venait de se rappeler de ce qu'abritait ce secteur.

« Oui, le niveau ou se trouve ce foutu wraith. Bates a essayé de joindre l'équipe qui se trouve là, mais ils ne répondent pas. Apparemment, il y a eu un problème avec le champ de sécurité. Ils ont demandé à quelqu'un de passé, depuis pas de nouvelles. »

Ils se trouvaient à nouveau dans le transporteur et retrouvèrent l'équipe de Bates, armée de fusils paralysant.

John s'arrêta soudain en reconnaissant le scientifique en veste bleue et beige qui se trouvait là.

« Docteur Zelenka ? Mais qu'est-ce que … Je croyais que vous étiez porté disparu ? »

Le scientifique le regardait l'air bouche béé.

« Okay, excusez moi, vous allez bien, c'est une bonne nouvelle. Vous pouvez nous dire ce qui s'est passé ? »

Le regard de Zelenka allait du Sergent Bates au Major Sheppard.

« Vous ne lui avez pas dit ? »

Le sergent avait l'air un peu embarrassé.

« Heu, non, je n'ai pas eu le temps. »

« Il ne m'a pas dit quoi ? Bon sang, je vous signale que nous avons vraisemblablement un wraith en liberté dans la Cité donc si vous pouviez … »

« Ce n'est pas moi qui ait été appelé pour régler le dysfonctionnement du champ. Le Sergent Bates vient juste de me tirer du lit. »

« Pas vous ? Mais alors q… »

Et John Sheppard comprit enfin qui était le scientifique porté disparu.

A suivre …