Vous êtes des anges … et je suis diabolique, niark, niark, niark ! Encore un !

Chapitre 15

Rodney était de nouveau conscient. Du moins, il était sûr qu'il était à peu près conscient. Il entendait des voix mais était incapable de dire à qui elles appartenaient, il sentait de l'eau tomber sur lui mais était incapable de comprendre pourquoi. Bref, il était conscient mais son cerveau semblait avoir un peu de mal à suivre.

Il essaya de bouger, activité qui ne réclamait pas l'aide de son pauvre cerveau ramolli, malheureusement il était coincé contre quelque chose, ou plutôt deux choses : quelque chose de froid et dur d'un côté, quelque chose de chaud et de plutôt mou. Sa tête était posée sur la chose molle et son dos était contre celle qui était dure. C'était là l'étendue de l'analyse que parvenait à faire son cerveau.

Ses yeux. Peut-être qu'il devrait essayer avec ça. Il ouvrit donc les yeux. Prudemment. L'eau s'y engouffra immédiatement et son cerveau analysa : pluie. Il était donc dehors, quelque part, sous la pluie. Bien, il progressait.

Il ne voyait pas grand-chose, son nez était enfoui contre la chose molle. Du tissu. Quelqu'un. Oui, évidemment qu'il s'agissait de quelqu'un … John ? Il fronça les sourcils. Pourquoi pensait-il à John maintenant ? Oh oui, la voix, il était sûr d'avoir entendu la voix de John et celle du sergent Bates. Il n'aimait pas trop le sergent. Il n'avait en tous les cas pas apprécié qu'il lui demande de fouiller les affaires de Teyla (11) pour vérifier qu'elle ne les espionnait pas pour le compte des wraith …

Les wraith ? Une chose molle ? Pas John. Steve. C'était le wraith qu'ils avaient capturé sur cette planète, le wraith qui l'avait kidnappé après s'être échappé de sa gentille petite cellule. Après avoir tenté de le tuer quelques semaines plus tôt.

Rodney était fatigué de ces éclairs de conscience entrecoupés de moments de total black out. Dès qu'il revenait à lui, la situation était pire qu'avant qu'il ne perde connaissance ! Qu'allait-il devoir faire cette fois, hein ! La dernière fois, il avait fallu qu'il embrasse ce … ce … et non, il n'irait pas plus loin. Aux Marines de faire ce pour quoi ils étaient payés : lui sauver la vie. Et si John Sheppard, le grand et magnifique Major John Sheppard était là lui aussi et bien qu'il mette donc en œuvre une de ces incroyaaaaables stratégies dont il avait le secret. Lui, Rodney McKay, ne ferait rien. Il n'y avait qu'une chose qu'il voulait, une chose qu'il voulait par-dessus tout, pour laquelle, là maintenant, il donnerait n'importe quoi.

« Je voudrais juste … juste dormir … dormir vraiment … »

Il ne se rendit pas compte qu'il avait parlé tout haut. Il ne se rendit pas davantage compte qu'autour de lui le silence s'était fait, comme si tous les protagonistes de ce petit drame se trouvaient sous l'emprise d'un charme étrange. Il ne se rendit compte de rien pour la bonne raison qu'il perdit une fois encore connaissance.

xoxoxoxoxoxoxoxox

Tout ce passait comme si le cours du temps s'était brutalement trouvé suspendu. Plus un bruit, plus un mouvement. Juste six paires d'yeux tournés vers une seule et même chose.

Rodney.

Rodney qui avait parlé. Rodney qui était en vie.

Le wraith fixait lui aussi le scientifique. Il porta sa main sur les cheveux de celui-ci pour une rapide caresse au moment ou Bates et les trois Marines levaient simultanément leur arme vers lui. Bates réitéra sa demande.

« Rendez vous. »

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John était toujours appuyé contre Markham.

Vivant. Rodney était vivant. Il avait une autre chance …

Il ne quittait pas Rodney des yeux. Il n'osait même pas cligner des paupières même pour une fraction de seconde, de peur de découvrir en les rouvrant qu'il s'était trompé et que Rodney était mort. Qu'il l'avait quitté avant même qu'ils n'aient la chance d'être ensemble.

Une seconde chance. Un miracle. Leur miracle.

Rodney était complètement affaissé dans les bras du wraith, sa tête posée contre son épaules … et c'est alors que John pris conscience de ce qui allait se passer.

Bates et les autres allaient tirer. C'était visible dans la tension qui habitait leur corps, une tension qui remplissait toute la petite pièce. Il n'y aurait pas de troisième demande de reddition. Et s'ils le faisaient … Placé comme il l'était, Rodney n'avait aucune chance d'en réchapper.

John fit la seule chose possible.

A suivre …