A/N: Bon. Avant que tout le monde me harcèle pour savoir où j'étais passée tout ce temps, je dois préciser que je n'ai jamais songé à abandonner cette fic… ni les autres, mais bon, elles sont moins importantes pour l'instant. C'est juste que le gymnase c'est assez exigeant et qu'au niveau écriture j'essaie plutôt d'écrire des textes originaux (avec des persos rien qu'à moi, totalement inventés)… pour l'instant ça marche moyen. Faut que je maintienne le rythme. Bref. Je suis vivante quoi. Pis j'aime toujours écrire les fanfics (le problème c'est les nouvelles idées qui m'assaillent incessamment l'esprit, sig), alors ne me harcelez plus. Et n'harcelez plus Ambrazka (à qui je dédie ce chapitre, ma grande prêtresse des 33) par la même occasion. Si, si, je suis au courant! Vous devriez avoir honte… Cela dit: Bonne Lecture à Tous! Ne vous inquiétez pas, il n'y a pas de spoilers du 6ème tome.
Disclaimer: Peut-être quand elle aura tous fini de les écrire me prêtera-t-elle Draco et Severus? Comment ça qu'il faut pas que je me fasse trop d'illusions? Meuh, on a bien le droit de rêver (fantasmer dans ces cas-là).
Haine Eternelle
Chapitre 33: Sans se retourner
Le soleil était depuis longtemps couché et le ciel était couvert de nuages sombres lorsque Draco franchit sans bruit les lourdes portes de chêne du château. Serrant sa cape autours de ses épaules, sa main posée sur la poche secrète où était dissimulée sa baguette magique, il marchait d'un pas rapide et résolu sans se retourner. 'Elle m'en voudra de l'avoir laissée, ça c'est sûr… mais tant pis. C'est mon combat, après tout.' Repoussant une mèche de cheveux blonds derrière son oreille, il ramena la capuche au dessus de sa tête et se mêla aux ombres bordant la Forêt Interdite. S'il pouvait éviter de se faire reconnaître…
Un oiseau nocturne lâcha un cri plaintif alors qu'il poussait la grille du parc, les statues des deux sangliers ailés continuant de ronfler paisiblement sur leurs socles. Empruntant la route de terre battue qui descendait au village de Pré-au-Lard, Draco se demanda si tout ça n'était pas trop soudain, s'il n'agissait pas trop sur impulsion. Après tout, ne pouvait-il pas simplement se satisfaire du bonheur qu'il avait récemment acquis? Hermione ne lui suffisait-elle pas? Non. Pas tant qu'il vivrait. Pas après ce qu'il avait fait à sa mère… enfin, indirectement, bien sûr. Draco était persuadé que Lucius ne s'était même pas chargé lui-même de l'assassinat de sa femme. Probablement avait-il envoyé Crabbe ou Goyle Senior exécuter la sale besogne à sa place. 'Quel hypocrite!' cria Draco intérieurement, les maisons paisibles du petit village sorcier se rapprochant de plus en plus. Des volutes de fumées s'échappaient de quelques cheminées et des bougies brillaient derrières de nombreuses fenêtres, malgré l'heure plutôt tardive. 'Il attend de moi que je me livre corps et âme à cet imbécile mégalomane de Voldemort, mais lui-même ne fais jamais rien de compromettant à sa réputation… Ses espèces de sbires exécutent ses moindres ordres!' Draco fit taire ses pensées, soudain horrifié. Il venait de se rendre compte qu'il avait pendant 4 ans adopté exactement la même attitude que son père à ce niveau-là. Il n'avait jamais su se battre seul, se défendre convenablement, sans avoir Vincent et Gregory à ses côtés.
Les nuages qui jusque là voilaient la lune s'écartèrent soudain, poussés par un vent rageur gonflé de vengeance. 'Tel père, tel fils… voilà ce qu'on m'a toujours répété. Hé ben, c'est ce qu'on va voir! Seul maintenant que ses serviteurs écervelés sont au frais, Lucius n'aura aucun avantage sur le plan défensif.' Arrivé sur la place principale du hameau, Draco se dirigea vers la taverne des Trois Balais, soulagé de voir les silhouettes des gens buvant leurs Bierreaubeurres se découper derrières les vitres bien lavées. Gardant son capuchon enfoncé sur la tête (des individus accoutrés de la sorte étant nombreux dans le monde des sorciers, personne ne se poserait de questions), il poussa la porte et se laissa envelopper par la chaleur de la pièce emplie de monde.
Avançant d'un pas sûr jusqu'au comptoir de chêne, il tira une bourse de sa cape et sortit deux Noises qu'il fit tinter l'une contre l'autre, afin d'attirer l'attention de Madame Rosmerta. Celle-ci, élégamment habillée comme à son habitude, jeta un coup d'œil de son côté et hocha la tête avec impatience, indiquant les deux chopes vides qu'elle s'apprêtait à remplir de Bierreaubeurre. Frustré, Draco fut tenté d'ôter sa capuche pour voir la réaction de la bonne femme, mais il s'abstint, soucieux de rester dans l'anonymat le plus longtemps possible. Après avoir servi ses clients, la barmaid s'approcha de lui, cette fois avec le sourire, et demanda:
"Excusez-moi mais je ne sais plus où donner de la tête, ce soir. Il y a tellement de monde! Alors, qu'est-ce que ce sera pour vous?"
"Juste une pincée de poudre de Cheminette," répondit Draco, aplatissant les piécettes de bronze sur le comptoir. "Et une bouteille de whisky de feu à emporter," ajouta-t-il après réflexion.
L'air soupçonneux, Madame Rosmerta se baissa un peu, sans doute pour tenter d'apercevoir son visage, mais Draco tira la capuche un peu plus sur ses yeux.
"Vous êtes sûr que vous êtes en âge d'acheter ces choses et d'en faire bon usage?"
Agacé, le Serpentard lâcha un soupir d'exaspération tout un répliquant d'un ton sec:
"Écoutez, ma petite dame, je suis un peu pressé… J'ai eu un méchant accident la semaine dernière en manipulant un Hippogriffe et c'est pas joli joli à voir, alors…"
"Oh, pardonnez-moi. Voilà la poudre… mais vous savez, on ne peut jamais être trop prudent. Vous seriez étonné, les excuses que les gamins de Poudlard inventent pour se procurer de l'alcool… sans parler de la poudre! Il paraîtrait qu'ils s'en servent pour se droguer. C'est sensé vous transporter au 7ème ciel, la poudre de Cheminette… imaginez ça!"
'Rappelle-toi de dire à Théodore d'être plus prudent la prochaine fois…et de vérifier s'il y a des contre-indications à sniffer de la poudre de Cheminette, pour omettre de les révéler à Pansy,' pensa Draco avec un petit rire intérieur. Se penchant par-dessus le comptoir, il laissa tomber les pièces supplémentaires servant à payer sa boisson, arracha celle-ci des mains de Rosmerta qui jacassait toujours et l'empocha soigneusement. Puis, s'approchant de la grande cheminée qui occupait presque un mur à elle seule, Draco défit le petit paquet de poudre et la lança dans les flammes, qui devinrent brusquement vertes. Inspirant profondément, le jeune homme se pencha pour qu'il n'y ait que le feu qui puisse l'entendre et prononça:
"Moonshine Castle."
Avant de pénétrer dans l'âtre, le corps léché par les flammes émeraudes. Immédiatement, il sentit le sol se dérober sous ses pieds, le vent rejeter son capuchon et faire voltiger ses cheveux, la chaleur familière et agréable composée des milliers de foyers qu'il traversait comme l'éclair. Gardant les yeux ouverts, mais la bouche résolument fermée afin de ne pas avaler de cendre, Draco voyait défiler devant lui salon sur salon, certains vides, certains occupés par des familles nombreuses ou des lecteurs solitaires. Il faillit se prendre un chaudron plein de potion à une occasion, mais la poudre étant de bonne qualité, elle le lui fit éviter à temps. Rempli d'une anxiété nouvelle, d'une boule d'angoisse au niveau de la poitrine, le Serpentard guettait la dernière des cheminées, la plus sombre, la plus froide. Il lui sembla passer par Malfoy Manor et d'apercevoir des Aurors en train de fouiller la pièce, spectacle qui le réjouit plus qu'autre chose. Cela confirmait ses soupçons quant à l'emplacement de son père.
Il lui fallut une bonne dizaine de minutes pour atteindre sa destination. Quand il s'y arrêta enfin, Draco fut projeté sur un sol de pierre froide, la pièce où il venait d'atterrir étant plongée dans la pénombre. Se retournant brusquement, il vit la dernière des flammes vertes s'éteindre dans l'âtre froid. Portant le petit sac de poudre à la hauteur de son regard, il constata qu'il était vide. Aucun moyen de rentrer. Il n'avait plus le choix quant à mener sa mission à bout. S'il ne trouvait pas Lucius le plus vite possible, l'inverse se produirait et cela n'était pas du tout recommandé, dans les circonstances. Lucius avait déjà tué sa femme, il n'hésiterait nullement à se débarrasser de son fils.
S'époussetant distraitement, Draco se releva pour observer ses alentours, tentant de reconstituer les lieux à partir des images contenues dans le vieux livre de propriétés terrestres de son père. Enfant, le Serpentard aimait tourner les pages de l'ancien recenseur, contempler les peintures d'une demeure située au fin fond des Carpates, ses hautes tourelles entourées de chauves-souris. Cette vieille bicoque va devoir être vendue, un de ces quatre, répétait sans cesse Lucius. Elle ne nous sert à rien, mis à part à nous cacher en temps de crise… et ces temps-là sont révolus. Tu n'en voudras pas pour héritage, crois-moi. Et maintenant c'était son père lui-même qui se voyait obligé de s'en servir! Temps de crise révolus! N'importe quoi… le mal sommeille, mais ne meure jamais.
Autour de Draco, des fauteuils éventrés s'appuyaient l'un contre l'autre avec béatitude. Leurs coussins, jadis recouverts des soies les plus riches, gisaient tels un spectacle macabre de têtes coupées, rongés par les mites. Un épais voile de poussière avait recouvert la totalité des objets de la pièce. Des tapisseries délabrées pendaient aux murs de pierre. Draco toussa, étouffant le bruit avec sa manche. S'il pouvait avoir l'avantage de la surprise, alors tant mieux. Avançant à pas feutrés, il atteignit la porte qu'il ouvrit lentement, grimaçant lorsqu'elle laissa échapper un grincement aigu. Se planquant derrière le battant, le Serpentard tendit l'oreille, s'attendant à entendre des bruits de pas furtifs dans le couloir, mais rien ne se passa.
A la fois nerveux (il n'avait aucune idée de la pièce exacte où se cachait son père) et déterminé, Draco sortit dans le hall sombre, sa baguette magique à la main. Tentant d'étouffer ses pas qui résonnaient sur le sol de marbre, il leva les yeux vers les hauteurs du château. Le plafond se devinait, loin au dessus de sa tête, dans l'obscurité de velours. Un immense escalier en colimaçon longeait le mur, menant vers les divers étages et tours. L'endroit lui donnait la chaire de poule. Il était sur le point de poser le pied sur la première marche de l'escalier lorsqu'une voix retentit derrière lui :
"Tiens, tiens, Draco… tu m'as retrouvé, on dirait."
"Tu as toujours été d'un prévisible," lâcha le Serpentard, tentant de dissimuler son mécontentement d'avoir été découvert.
Lucius grimaça, se penchant par-dessus la balustrade du premier étage, sa baguette tournant entre ses doigts agiles. Il affichait un air de confiance presque décourageant, mais de petits détails liés à son apparence laissaient paraître autrement. Ses longs cheveux blonds, autrefois toujours méticuleusement soignés et attachés en catogan pendaient à présent de son crâne en mèches trempées de sueur. La manche de sa veste grise, la même portée pour l'enterrement de son épouse, était déchirée là où un sort l'avait touché. Cependant, il gardait son sourire hautain et Draco se vit obligé d'admirer à contrecœur son père, un instant durant. Même s'il s'opposait désormais formellement à tout ce que Lucius représentait, il lui reconnaissait le mérite de s'accrocher à ses convictions, coûte que coûte. 'Dommage que ça te serve pas à grand-chose…'
"Tu es seul," remarqua Lucius, qui semblait légèrement surpris.
"Oui. Tu me pensais incapable de m'occuper moi-même de mes affaires?"
Son père laissa échapper un rire qui frisait l'insulte, ce qui vexa profondément Draco. 'Sale type…' Pointant sa baguette sur la silhouette voûtée, il sentit ses mains se détremper de sueur. Lucius avait l'avantage d'être placé en hauteur, ayant une pleine vue du hall où se tenait Draco. Reculant lentement, ce dernier n'osait détourner les yeux pour examiner ses alentours. Il aurait préféré de meilleures conditions pour se battre, mais tant pis. 'On n'a pas toujours ce que l'on veut…' pensa-t-il amèrement.
"Je constatais simplement que ça ne t'a pas servi à grand-chose, de t'allier avec cet adorateur de Moldus. Il ne doit pas te tenir en très haute estime, s'il te laisse aller à la mort ainsi."
"Il ne sait pas que je suis ici," cracha Draco. Quelques étincelles de colère jaillirent de sa baguette.
"Ha! Ça ne m'étonne même pas. Tu joues les héros, comme Potter. Tout ce que je t'ai appris depuis ta naissance t'es complètement passé au-dessus de la tête, n'est-ce pas? Il ne te reste pas la moindre parcelle de fierté."
Secouant la tête comme si cela le peinait de constater ce qu'était devenu sa progéniture, Lucius se mit à descendre les marches, abandonnant sa position avantageuse. Draco ressentit une pointe de triomphe, aussitôt noyée.
"Oh, ne te réjouis pas trop vite. Je sais très bien que j'aurais facilement pu te tuer depuis là-haut. N'oublie surtout pas que j'ai plus d'expérience que toi…au fait, comment va ta Mudblood?"
"Endoloris!"
C'était sorti tout seul et Draco ne s'en voulut absolument pas. Malheureusement, son père avait dû anticiper une attaque de la sorte car il la contrecarra facilement, même si son sourire vacilla un peu.
"C'est bien ce que je pensais. Tu t'es attaché à elle et c'est ce qui te rend vulnérable. Franchement, Draco, tu n'aurais pu tomber plus bas."
"J'aurais pu continuer à t'écouter!"
Se déplaçant de côté, gardant toujours le regard fixé sur son père qui descendait l'escalier de pierre, le Serpentard laissa échapper un autre sort Impardonnable, qui heurta le mur à quelques centimètres du Mangemort, provoquant une profonde fissure.
"Tu ne sais même pas viser," ricana Lucius, qui atteignait déjà le bas des marches. "Si je ne t'ai pas tué tout de suite, c'est parce qu'il sera plus divertissant de te regarder essayer de te défendre. C'est pathétique, comme ils ne vous apprennent rien, dans cette école. Je ne regrette pas de ne pas t'avoir envoyé à Durmstrang, en fin de compte. Je n'aurais pas eu l'intense satisfaction de t'éliminer une bonne fois pour toutes."
Sous toute sa rage, qui s'amplifiait à chacun des mots que prononçait son adversaire, Draco devina la présence une douleur qu'il s'était toujours cru incapable de ressentir. Qu'elle se manifeste cette nuit entre toutes… qu'est-ce que cela pouvait bien signifier? Il se forçait désormais à ignorer les mots de son père, tentant de concrétiser des ébauches de stratégie, de se rappeler des sorts utiles… ne pouvait-il pas se taire?
"Tu as choisi ton camps, celui des perdants. Tu n'es rien, Draco. Plus rien."
Reculant d'un pas, Draco tentait de repousser les souvenirs qui menaçaient de l'assaillir. Il se vit assis sur un banc dans le jardin de Malfoy Manor, Lucius à côté de lui, qui lui passait sa baguette en douce pour lui apprendre quelques sorts bénins avant l'heure. Les sourcils froncés, son père l'écoutait lui raconter les prouesses de Potter au Quidditch, avant de lui acheter son Nimbus 2001. Sa mère, un rare sourire aux lèvres, les regardaient tous les deux en train de lire un bouquin de contes magiques, riant ensemble aux passages drôles. Tout cela s'était-il réellement passé? Cet homme, dressé devant lui; cet inconnu aux paroles pleines de mépris et de haine lui intimait de douter, de lâcher prise. Une solution facile…
"Endoloris!"
Le sort le frappa de plein fouet, comme une gifle, la douleur insupportable se répandant à travers son corps tel un feu de forêt. Draco faillit lâcher sa baguette sous le choc, mais ses mains se refermèrent en poings serrés, crispés. Des larmes, à la fois de honte et de souffrance, ainsi que de ce chagrin interne qu'il souhaitait tant éradiquer, coulèrent le long de ses joues, creusant des sillons sur sa peau couverte de suie et de poussière. Aurait-il la force de répliquer, de se battre? Ses idéaux, cette nouvelle existence qu'il avait trouvés, valait-ils la peine qu'il tue son propre père? Lucius ne possédait aucun scrupule, pourquoi donc lui-même devrait-il en faire preuve? Il voulait lever son bras, murmurer le sort fatal, ouvrir les yeux et regarder tomber l'autre, mais il en était incapable. Un 'Expelliarmus' bien placé lui en ôta vite la possibilité et Draco recula vers le mur, la bouche entrouverte. Lucius continuait de lui lancer des moqueries, toutes plus abjectes les unes que les autres.
Cherchant à tatillons autour de lui, le Serpentard sursauta lorsque sa main rencontra du métal froid et lisse. Tournant légèrement la tête, il aperçut qu'il s'agissait d'une épée, accrochée à une vieille armure grinçante. Surveillant son père du coin de l'œil, il pivota brusquement et arracha l'arme à son fourreau. Plutôt lourde, elle était néanmoins maniable et Draco se félicita des quelques après-midi passés dans sa chambre à s'entraîner contre des Elfes de Maison. Il sourit intérieurement à la tête qu'Hermione aurait fait s'il elle l'avait su, puis se reprit en éprouvant une douleur amère. Il l'avait laissée seule dans sa chambre à Serpentard. Il ne pouvait pas l'abandonner, pas comme ça. Elle s'attendait à le voir à côté d'elle et il tâcherait de réaliser son vœu. Agrippant le manche fermement, Draco refit face à Lucius, utilisant la lame comme une sorte d'épée pare-sorts. 'Pourvu que ce soit une épée magique…'
La réponse lui fut aussitôt donnée, car Lucius lui renvoya un nouvel 'Endoloris', mais Draco frappa le jet de magie de toutes ses forces et celui se réverbéra à l'envoyeur. Pris de court, Lucius lâcha un cri de douleur et le jeune homme en profita pour s'approcher et lui arracher la baguette des mains, la jetant la plus loin possible de l'espace de combat. Il voulait régler cela de manière égale, sans magie. 'A la manière des chevaliers Moldus,' pensa-t-il, ironiquement. Cet aspect n'échappa pas à son père, qui jura et grommela:
"Je t'avoue que j'ai de la peine à croire que tu ailles aussi loin dans ta bêtise. Mais puisque tu veux jouer…"
Reculant jusqu'au mur derrière lui, il prit à son tour une épée, une peu plus courte que celle de Draco, agrémentée d'un pommeau à tête de Serpent. Plus stylé, certes, mais moins confortable. Puis, sans crier gare, l'aîné des Malfoy s'élança dans un geste rempli de haine que son fils eut à peine le temps d'esquiver et qui porta ses fruits. Une longue balafre sanglante était apparue sur son bras, le sang passant presque inaperçu sur le noir de sa cape. Draco serra les dents et un élan de courage lui permit de répliquer à son tour, mais Lucius s'y attendait. Évitant brillamment l'attaque de son fils, il tenta de plonger sa lame entre ses côtes mais son adversaire s'était déjà replié et le contemplait d'un regard noir.
"Tu comptes vraiment me tuer."
Ça n'était pas une question, tous deux le savaient. Lucius se contenta de répliquer par un rictus avant de relancer l'attaque, qu'il rata à nouveau. Piqué à vif, Draco suivit le mouvement et parvint à entailler la main de son père, un peu de sang tachant le métal froid de son épée. L'ennemi restait donc humain, il n'avait pas grand-chose à craindre, à part de mourir. Et ça… Avant que Lucius ait pu réagir, le Serpentard pivota sur lui-même et lui enfonça de toutes ses forces la lame dans le dos. Il sentit l'impacte du coup, la résistance de la chair, le soubresaut du corps en proie à une nouvelle forme d'agonie, irréductible et éternelle.
Lâchant complètement l'épée, Draco recula devant ce qu'il avait fait. Irréparable, son geste lui apportait une myriade d'émotions toutes plus indésirables les unes que les autres. Le cœur dans la gorge, il regarda son père s'effondrer sur le sol de l'ancienne demeure, entouré d'une flaque de liquide brillant au clair de lune. Il prit conscience qu'il avait vengé Hermione, sa mère et tous les gens auquel cet homme, maintenant si vulnérable, avait fait du tort. Mais s'était-il vengé lui-même? Draco n'en était pas persuadé. Un râle reporta son attention sur le mourrant. Il pouvait aller vers lui, il ne le savait que trop bien. Il pouvait lui demander pardon, lui prendre la main. Merlin, il pouvait probablement soigner sa blessure, du moins temporairement.
Cependant, il n'en fit rien. S'adossant, au mur de ses ancêtres, il sortit la bouteille de whisky de feu et en versa sur sa blessure, grimaçant sous la brûlure de l'alcool. Puis, portant le goulot à sa bouche, Draco prit une longue gorgée et s'assit pour regarder mourir son père, des larmes amères ruisselant sur son visage.
A/N: eh ben… voilà. Je l'ai fait un peu plus long pour essayer de racheter un peu le temps que ça m'a prit pour l'écrire (le début date d'il y a six mois environs, c'est pour vous dire). J'espère que ça vous a plu… Il ne manque plus qu'un ou deux chapitres à l'histoire et elle sera terminée (ma première fic finie, waah). Ce serait sympa de me dire ce que vous en pensez!
Kissous
Amiastine
