Narcissa voleta dans la pièce découvrant peu à peu son don si particulier. Elle était à nouveau jeune et belle.

Lestat était étendu non loin d'elle et fronçait les sourcils a la voir bouger autant et si rapidement.

« Arrête toi donc quelques minutes, Demanda t-il. »

« Et pourquoi ? Si j'ai envie de bouger, de courir, de tuer, de violer, de griffer, de battre, je le peux ! »

Lestat frissonna, cette femme était bien étrange, comme si, de son vivant, toute cette colère avait été refoulée et qu'elle soit gravée en elle pour l'éternité. Il soupira et repris sa contemplation de la bougie qui brillait dans une maison non loin de l'appartement ou ils étaient.

Narcissa était d'un naturel curieux et fouillait tout ce qui se trouvait dans leur suite. A présent, elle furetait frénétiquement dans les tiroirs. Elle sortit une longue robe de soie rouge fendue sur le coté droit jusqu'aux hanches, laissant voir ses belles jambes blanches et la revêtit sans aucune gêne apparente.

Le vampire regarda la femme enfiler sa belle robe qui lui glissait le long du corps. Ses formes parfaites lui firent se mordre les lèvres. Il pouvait contempler sa féminité, lui rappelant les magnifiques tableaux de Botticelli.

Si seulement j'étais humain je pourrais… Cette phrase passait en boucle dans sa tête.

Narcissa attrapa du rouge a lèvre écarlate et se l'étala sur les lèvre pulpeuses qu'elle possédait. Elle détacha complètement ses cheveux blonds et les laissa retomber dans son dos. Elle se tourna vers Lestat qui lâcha un petit cri de stupéfaction.

« Tu aimes ? demanda t-elle déjà certaine de la réponse »

« Hum oui, tu est resplendissante, répondit-il inutilement »

« J'ai faim, vient. Fis-elle en l'empoignant. »

Ses attitudes lui rappelaient Claudia. Il faudrait éviter de la présenter à Louis, sans le prévenir au préalable. Elle entraîna Lestat dans Londres en courant de plus en plus vite, lâchant de petit rire joyeux, elle goûtait enfin à la liberté. Elle l'amena au bal de Noël, dans un bâtiment vétuste mais bien entretenu. Chaque homme devant lequel elle passait, restait les yeux fixé sur cette beauté froide, puis lorsqu'elle disparaissait il murmurait entre eux, essayant de savoir qui elle était. Elle, traînait Lestat par la manche, comme un poids mort.

Il se laissait guider, encore bouleversé par le changement opéré en elle. Tout à coup, elle s'arrêta et Lestat, surprit manqua de tomber. Elle admirait le ciel, regardant un instant la neige tomber sur la ville. Il grommela mais elle était déjà repartie.

« Puis-je te demander, ou nous allons ? demanda t-il exaspéré »

« Attends, répliqua t-elle. »

Elle le ballotta encore un peu puis ils s'arrêtèrent enfin. Elle se retourna vers lui et le dévisagea. Il fronça les sourcils.

« Pourquoi m'as tu emmené ici ? »

Elle ne répondit pas et colla son visage sur celui de Lestat. Elle l'embrassa sauvagement. Passant ses doigts dans sa chevelure blonde. Il n'y répondit pas tous de suite, d'abord surpris, elle ne semblait pas satisfaite. Lestat reformula sa question et elle consentit à y répondre.

« C'est là que j'ai rencontré mon mari… »

Elle avait dis ça sur le ton de la conversation, mais Lestat savait, de par son expérience, qu'elle était triste au fond d'elle-même.

Sans doute faisait t-elle déverser cette petite folie pour calmer sa détresse. Il la regarda durant quelques secondes et décida de l'amener se promener un petit peu.

« Viens, on va aller ailleurs, ici on étouffe. Dit-il d'un air entendu. »

Elle secoua la tête affirmativement. Il l'attrapa par la taille et l'amena en douceur hors du bâtiment.

« J'ai faim, lâcha t-elle encore une fois, lorsqu'ils se trouvèrent dehors. »

Il acquiesça et ils partirent à la recherche d'un humain. Ils trouvérent sur un mendiant à moitié mort de froid et Lestat expliqua à sa nouvelle élève les quelques règles de bases pour un vampire. Tel que, par exemple, s'arrêter de boire avant que le cœur de la victime ne lâche. Elle s'abreuva puis ils repartirent tranquillement dans la neige.

Narcissa tremblait de tout son corps, peut habituée à sa nouvelle vie. Elle se colla à Lestat et ils marchèrent ainsi durant un bon kilomètre avant de décider de rentrer dans leur appartement.

Narcissa se reprit vite et continua son étrange manège, à tourner, à danser, à se changer. Lestat avait l'impression qu'une bonne douzaine de personnes étaient chez lui.

Il s'étala de tout son long dans un salon ou le rouge dominait. Les tapisseries anciennes en soie avaient un charme fou. Narcissa passait de pièces en pièces, comme un pantin infatigable. Lestat l'observait sans ciller.

Elle exécuta un pas de danse et tomba sur le lit qu'il y avait derrière elle. Le velours rouge lui caressa la peau et elle ferma les yeux tant elle était bien.

La pensée de Draco monta brusquement en elle. Elle se releva et tourna la tête en tout sens, comme pour voir si il n'était pas là. Elle lâcha le nom de son fils et retomba en arrière, replongeant dans le lit et fixa le plafond avec intensité.

« Il te manque ? Questionna Lestat. »

« Oh oui, je n'aurais jamais du le laisser seul comme ça avec son père. Je me sens mal… je suis une mère indigne. »

« Ah ! Ta folie est enfin passée… »

« Oui on peut dire ça. C'est dur de voir la réalité en face quand on baigne dans la douce folie de la découverte. »

« Oui si on veut. Dit-il. »

Narcissa se tordait a présent nerveusement les doigts.

« Je veux retrouver mon fils ! »

Elle avait lâché cela comme si sa vie en dépendait entièrement. Lestat soupira un bon coup et se releva. Il prit le menton de Narcissa entre son pouce et son index.

« Nous ne pouvons pas nous risquer à aller à Poudlard. C'est beaucoup trop surveillé. Ils croiraient à une attaque venant de Voldemort. »

Narcissa se dégagea et ne voulut rien entendre. Elle commença à préparer ses affaires.

« Si tu ne veux pas venir avec moi libre a toi, je saurait me débrouiller seule. »

Lestat se mordilla la lèvre inférieure. Il ne voulait pas aller a poudlard mais l'idée de rester a nouveau seul lui glaça l'échine.

« Attends peu ! Nous avons l'éternité devant nous ! s'exclama t-il. »

« Non, mon fils n'est pas un enfant des ténèbres, c'est sacré, il faut le retrouver avant que son père lui fasse du mal ! »

Il compris qu'il ne pourrait pas la dissuader. Il soupira encore un bon coup et réuni deux trois vêtements pour leur voyage. Il fit appeler une limousine privée ou il avait fait fixer deux cercueils pour leur voyage. Narcissa fut ravie en apprenant la nouvelle. Son compagnon la suivait a mi-regrets. Il était quand même plutôt content de bouger de Londres, cela faisait deux ans qu'il faisait du sur-place. Mais il aurait bien voulut retrouver le calme de son appartement Parisien, et faire visiter la France à sa novice, mais ce projet devrait être remis à plus tard.

Il rassembla deus trois objets et ils quittèrent leur agréable petit appartement pour rentrer dans la limousine encore gelée.

Narcissa semblait préoccupée. Lestat ne la dérangea pas. Il regardait avec attention un livre de magie. Le grimoire devait dater d'environ 5 siècles. Les pages semblaient si fragiles, qu'elles donnaient l'impression qu'un mouvement brusque pourrait les réduire en poussière. Il tomba sur diverses incantations pouvant plus ou moins le concerner. Comme le fait de fait vivre un corps mort, mais le temps imparti n'était pas bien long. A peine quelques heures. Certaines formules étaient vraiment simples. Apprendre à faire du yaourt avec de la confiture ne lui paraissait pas vraiment indispensable.

Il referma soigneusement le bouquin et le rangea dans un compartiment non loin de lui. Le vampire resta un moment à ne rien dire et ne rien faire. Il voulait parler avec Narcissa mais celle-ci avait l'air d'être dans une sorte de transe.

Il attrapa un MP3 et se planta les écouteurs dans les oreilles. Le métal crachait sa violence dans ses oreilles quelques chose d'agréablement familier. Il s'humecta les lèvres et s'allongea sur la banquette de la limousine, se rappelant de sa musique, que le ministère de la magie avait interdit et fait oublié à tous les moldus.

Narcissa sursauta quand elle sentit la tête de Lestat se poser sur ses genoux. Elle le regarda surprise, son geste sembla être inconscient.

Narcissa ne s'en formalisa pas, haussa les épaules et pris un livre qu'elle avait amené pour passer le temps. Elle commençait à lire quand elle se surprit à passer sa main dans les cheveux de Lestat.

Lui non plus ne semblait pas vraiment y faire attention. Elle ne s'arrêta pas de peur de voir son regard myosotis se poser sur elle et qu'elle rougisse abominablement. La matière des cheveux du vampire était douce et agréable au toucher.

Lestat la regardait d'un œil distrait, la musique dans les oreilles. Il regardait les longs cheveux de la femme tomber tout autour d'elle comme un voile. Il aimait son physique et sa force intérieure.

Il savait cependant que leurs différences allaient, par la suite, creuser un fossé immense entre eux. Les vampires ne peuvent pas toujours se supporter, se tolérer antre eux. Et Narcissa, il le savait, ne le tolérerait pas longtemps. Elle l'abandonnera comme l'avait fait Gabrielle.

Si elle était encore présente c'était uniquement pour son fils, la pensée de sa progéniture imprégnait son être comme de l'eau sur un t-shirt comme le froids dans l'air hivernal.

Lestat sentait la main de l'ex-sorcière lui caresser doucement les cheveux, avec tendresse ? Ca il ne le savait pas… La tendresse, il l'avait oubliée, il ne s'en souvenait plus depuis longtemps. Il avait subi trop d'épreuve, ramener le voile de Véronique, l'avait épuise, et cette fatigue ne semblait pas vouloir s'en aller.

Une douce somnolence s'empara de Lestat, il ferma les yeux et se concentra sur les bruits alentours. La musique, le ronronnement du moteur de la limousine, Les sons de la ville, et le cœur de Narcissa. Tout cela se confondait harmonieusement. Le vampire ouvrit les yeux lentement, il n'avait pas envie d'entrer dans cette torpeur qui le prenait et lui mangeait la nuit.

« Narcissa …, murmura t-il »

« Hum ? répondit-elle brusquement tirée de sa lecture. »

« C'est insensé ce que nous faisons tu sais ? »

« Peut-être, admis t-elle »

« Non, ça l'est et tu en es parfaitement consciente. Je sais que c'est dur entendre mais ton fils ne sera pas éternel. Si tu t'y attaches tu risques de faire des erreurs plus tard. De plus, il va mourir dans moins de temps que tu ne penses. Le temps est pour nous un ennemi, et nous devons apprendre a le supporter seul. Je ne sais pas si je serais toujours là. Un jour sans doute nos routes se sépareront et tu comprendras le sens réel de mes paroles. »

« Ce n'est pas mon soucis, si je suis ici c'est pour lui, pour mon fils. La mort ne me fait pas peur, je pense que je me la donnerai, à la mort de Draco, quand j'aurais fini ce que j'ai commencé. »

Leur conversation s'arrêta là. Ils n'échangèrent plus un mot pendant le reste du temps du trajet. Ce fut vers 2 heures du matin, quand ils arrivèrent qu'ils consentirent à se reparler, mais leurs paroles étaient cependant plus tendues. Pré-au-Lard n'était vraiment pas l'endroit pour chasser. Le peu de personnes qui vivaient là se rendraient très rapidement compte de leur présence.

« Bon, nous ne pouvons chasser ici. Déclara Lestat »

« Et… Comment allons-nous manger ? »

« Moi, je peux me passer de manger, pendant plusieurs nuits, toi par contre il ne te reste que les animaux »

Narcissa haussa un sourcil mais ne protesta pas. Tout deux, ils entrèrent dans une petite auberge ou ils prirent une chambre. Narcissa s'installa et réfléchi a toute vitesse sur comment devez t-elle revoir son fils. Un sourire éclaira soudainnement son visage. Elle le verrait à la rentrée puis aux visites à Pré-au-Lard. Elle se coucha sur le lit, en attendant que Lestat monte les cercueils par la fenêtre. A trois heures du matin, il y avait peu de chances que les gens le voient faire.

Lestat descendit tranquillement à la voiture et attrapa son cercueil puis celui de Narcissa et les monta et volant a la fenêtre. Une fois leur fardeau posé, ils se reposèrent tranquillement. Lestat resta assis sur le lit tandis que Narcissa c'était étalé dessus. Elle comptait avec anxiété les jours avant la rentrée.

« Narcissa ? Demanda Lestat. »

« Hmm ? »

« Viens je vais te donner quelque chose… »

« Et pourquoi ? »

« Et bien nous sommes la nuit de Noël non ? »

« Euh…oui. Répondit t-elle prise au dépourvu. »

Lestat lui attrapa la main et la conduisit en bas, près de la limousine qu'il ouvrit aussitôt. Il rentra dans le vaste véhicule et en sortit un écrin rouge qu'il tendit à Narcissa. Elle observa la petite boite un moment puis se décida à l'ouvrir. Elle découvrit avec étonnement un collier à ras le cou, fait de diamants. Elle resta sans doute dix minutes à regarder le reflet de la lune sur les pierres précieuses. Elle leva enfin les yeux vers Lestat qui se tenait près d'elle, l'air serein.

« Je ne sais pas quoi dire … Dit elle. »

« Alors ne dis rien. »

Il la laissa sur place et rentra dans l'auberge. Narcissa remit son précieux présent dans son écrin et le mit à son tour dans sa poche. Elle se promena dans le village enneigé. Tout lui paraissait beau avec sa nouvelle vue. Elle aimait aussi la caresse du vent sur sa peau. Mais elle imaginait une tout autre caresse lorsqu'elle fermait les yeux. Elle murmura le nom de Lestat. Quand elle rouvrit les yeux elle ne comprenait plus rien. Elle courut comme une folle jusqu'à l'auberge et se posta près de la cheminée. Elle songea que le froid devait lui faire perdre la tête.

L'aube allait se lever lorsqu'elle se décida à monter à l'étage pour rejoindre Lestat. Ils se couchèrent. L'un étant tranquille, l'autre incroyablement agité.

Quand ils se réveillèrent, Narcissa rougit affreusement en repensant à son rêve. Très réel mais pas vraiment religieux. Elle courut prendre une douche sous le regard amusé de Lestat qui s'amusait à la voir s'agiter pour on-ne-sais-quoi. La nuit allait être intérressante. Il amena une chaîne hi-fi on ne sais pas comment et démarra une chanson de hard rock montant le son presque au maximum.

Il entendit une boum sonore venant de la salle de bain.

« Tout va bien ? Questionna t-il. »

« NON AVEC TA MUSIQUE JE SUIS TOMBEE PAR TERRE TELLMENT J AI EU PEUR VOILA ! Hurla Narcissa à travers la porte. »

« Ah ok je monte le son. »

Il n'entendit même pas la voix de Narcissa tellement le son était fort. Il savait bien que la patronne de l'auberge allait bientôt monter mais le spectacle qui lui fut offert méritait bien toutes les réprimandes au monde.

Narcissa avait saisi une serviette de bain et était sortie dégoulinante d'eau, la rage au corps. Lestat rit sincèrement pour la première fois depuis des années, la situation était si drôle, Narcissa vêtu de sa serviette de bain à fleurs et ses dents de vampires dehors. Il éteignit la musique et s'allongea sur le canapé.

« Sympas ta tenue… »

« QUOI ? MAIS T ES CON OU QUOI ? S'exclama t-elle, au bord de la crise de nerf, CA DOIT ETRE CA ! »

« Mais voyons tu est bien sur les nerfs ! se moqua t-il »

« VA CHIER ! »

« Je ne peux pas désolé ! »

Elle retourna dans la salle de bain d'un pas rageur.

« T'a oublié ton savon ! Dit t-il. »

« MERDEEE »

Elle se débrouilla sans savon et quand elle sortit de la douche Lestat la charria un bon moment avant qu'ils ne sortent. Si les anciens avaient été là, il n'en aurait pas cru leurs yeux, le vampire était joyeux, et retrouvait son caractère mortel, il se sentait vivant. Il aurait voulu en faire profiter Louis, David, Marius, même Armand. Cette femme-enfant ne pourrait jamais atteindre la sagesse des anciens et resterait toute l'éternité une boule de nerf pour le plus grand plaisir de ses créateurs ?