Disclaimer : Harry Potter et son univers ne m'appartiennent pas, je ne gagne aucun argent à publier cette traduction, laquelle m'appartient, par contre. Les passages en italiques sont une emphase sur certains mots, ou la pensée d'un personnage, le contexte vous aidera.

Ceci est une traduction de la fanfiction de Lomonaaeren, « Stargazer », ( s/13141493/1/Stargazer ). Je n'ai pas encore son autorisation pour publier ma version française, je la retirerai si elle me le demande.

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Sol et Romulus

- Tu n'es pas jaloux de moi, pas vrai ?

Harry lève les yeux. Il est assis dans l'herbe devant La Porte du Lion, la petite maison au nom absurde dans laquelle ils ont déménagé l'an dernier, et Sol est debout devant lui, le regardant de ses yeux noisette qui deviennent parfois presque dorés dans la lumière.

Il sourit et secoue la tête.

- Non, bien sûr que non.

- Parce que Maman et Papa…

Sol s'interrompt, s'assied dans l'herbe devant Harry et commence à arracher des brins. Harry lui dit presque de ne pas le faire, mais il pense pas que son frère le prendrait bien, alors il reste coi. Et retourne à son livre.

Sol s'allonge sur le dos comme pour contempler le ciel. Harry se demande vaguement ce qu'il voit -les sorciers puissants sont supposés pouvoir discerner des motifs dans les nuages mieux que d'autres, et parfois même les utiliser pour prédire l'avenir- mais Sol lui dira si c'est important.

- Parce que Maman et Papa pensent que tu es jaloux, continue enfin son frère après un si long moment que Harry pensait que la conversation était terminée.

Il hausse les épaules et ferme le livre sur son doigt pour marquer la page.

- C'est parce que Maman et Papa ont honte.

- De quoi ?

- D'avoir engendré un sorcier qui est presque un Krakmol. Personne ne savait si j'avais suffisamment de force pour aller à Poudlard jusqu'à ce que ma lettre arrive pour de bon.

Sauf moi. Mais Harry sait que parler de ses convictions envers lui-même est juste perçu comme arrogant, alors il ne le dit pas et poursuit :

- Ils ont été soulagés quand toi et Romulus et Alicia êtes nés, mais ça ne les rend que plus inquiets à mon égard. Parce que, et si j'avais vraiment été un Krakmol ?

Sol se tourne sur le côté, les sourcils froncés. Les cheveux dans la figure. Harry pense qu'il devrait les repousser de devant ses yeux, mais là encore, il ne va pas le suggérer.

- Ce n'est pas logique, pourtant. Ils parlent tout le temps de comment on ne doit pas traiter les Krakmols différemment des sorciers normaux.

- Mais c'est différent de penser que tu as un enfant Krakmol toi-même, répond Harry après un hochement de tête. Ils peuvent être en faveur des droits pour les Krakmol de façon abstraite et quand même avoir honte de moi en particulier.

Il soupire lorsque Sol le fixe simplement.

- Penses-y de cette manière. Oncle Remus est un de leurs meilleurs amis, pas vrai ?

Sol hoche la tête.

- Et ils soutiennent les droits pour les loups-garous ?

Autre hochement.

- Mais ne seraient-ils pas quand même bouleversés si l'un d'entre nous était transformé en loup-garou ? Si Remus nous mettait accidentellement en danger, même une fois ? C'est ce que je veux dire. Ils peuvent soutenir les gens qui sont des loups-garous mais ne pas vouloir qu'un de leurs enfants en soit un.

Sol passe quelques temps à ressasser cela, assez longtemps pour que Harry revienne à son bouquin. Il décrit les mouvements de baguette nécessaires à la réalisation de Métamorphoses complexes mieux que n'importe quel autre ouvrage qu'il ait lu. Il est quasiment sûr de pouvoir y réussir s'il y travaille.

- C'est différent, cela dit, déclare finalement Sol.

Sa voix est certaine. Sol prend toujours un moment pour réfléchir aux choses, mais il est fort dans ses conclusions quand il y parvient.

- Parce que les loups-garous sont dangereux même s'ils prennent la potion Tue-loup, et pas les Krakmols, affirme le petit frère.

- Ils sont dangereux pour la magie d'une famille.

- Maman dit que c'est stupide.

- Elle le dit à d'autres gens, mais au fond, elle le pense quand même, explique calmement Harry. Maman manque de confiance en elle, tu le sais. Sa propre sœur était jalouse d'elle. Tellement de gens pensaient que son mariage dans une famille Sang-Pur était une mauvaise chose. Elle a toujours l'impression qu'elle doit faire mieux que les mères Sang-Pur en tout. Et quand son premier fils s'est avéré être un presque Krakmol, les gens ont juste pensé qu'ils avaient raison, que mélanger du sang moldu dans une famille signait l'arrêt de mort de sa magie.

- Oh.

Sol lâche cette onomatopée dans un souffle long et lent, puis il se lève et court vers la maison.

Harry secoue légèrement la tête, et poursuit sa lecture.

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Sol n'aborde plus le sujet avec lui, mais une conséquence inattendue surgit. La fois suivante où Lily s'assied avec Harry pour essayer de lui dire gentiment qu'elle ne pense pas qu'il puisse être Médicomage, Romulus prend sa défense.

- Tu ne devrais pas dire ça, Maman.

Lily cligne des yeux et regarde son plus jeune fils. Harry l'imite. Romulus ressemble beaucoup à Sol, mais ses cheveux roux sont un peu plus foncés, presque auburn, et ses yeux un peu moins noisette. Sa mâchoire est plus têtue, cela dit.

- Harry n'est pas un Krakmol, établit-il avec toute la conviction d'un enfant de neuf ans. Ça veut dire qu'il peut devenir Médicomage.

- Mais être Médicomage requiert une magie très complexe et subtile, argumente Lily.

Harry observe la façon dont son visage s'adoucit quand elle parle à un de ses enfants dont la magie est puissante, sécurisante. C'est ok. Un jour, son visage s'adoucira comme ça pour lui.

- Harry est plus puissant que nous ne le pensions, continue-t-elle, mais pas si puissant que ça.

- Mais comment tu sais ? Tu n'es pas Médicomage.

Harry garde son visage lisse avec efforts. Ça aide un peu qu'il ait autant travaillé ses Potions avec le professeur Snape cette année. Il doit rester impassible avec lui tout le temps, sinon Snape pensera qu'Harry se moque de lui.

Mais Romulus dit toujours les choses juste comme ça, qu'il dise à Papa qu'il est un harceleur et qu'il ne devrait pas harceler les gens, ou qu'il dise à Sirius qu'il ne veut pas jouer pour le moment, ou qu'il titube, du haut de ses trois ans, en bas de l'escalier, pour réprimander tout le monde parce que la porte de Remus n'était pas fermée. Et ses parents n'ont jamais su comment le gérer.

- J'ai parlé avec des Médicomages, explique Lily d'une voix un peu tranchante. Je sais qu'Alicia veut devenir Médicomage. Je sais ce que ça implique.

Harry la regarde et se demande distraitement si elle sonnait comme ça lorsqu'elle et le professeur Snape ont perdu leur amitié, peu importent les circonstances.

- Mais Harry lit tout le temps. Donc il sera prêt au moment où il voudra le faire.

- En fait, je ne veux pas devenir Médicomage, intervient calmement Harry. Mais merci de me défendre, Rom.

- Ne m'appelle pas comme ça !

Harry hausse les épaules et retourne à son livre. Honnêtement, il le fait parce que Romulus est mignon comme tout lorsqu'il boude.

- Je suis désolée, Harry, mais je ne pense pas que tu puisses être Auror non plus, rebondit Lily, ayant apparemment décidé d'ignorer la crise de colère naissant chez Romulus.

Harry cligne des yeux et les lève.

- Je ne veux pas être Auror.

- Mais tu étudies tout le temps…

- Eh bien, il y a d'autres carrières en-dehors de Médicomage et Auror.

- Oui, Maman, est-ce que tu ne sais rien à rien ?

Romulus se fait envoyer dans sa chambre pour un moment, mais Lily l'accompagne, du coup Harry peut enfin revenir à son bouquin. Et plus tard dans la nuit, lorsqu'il est seul dans sa chambre et qu'il est certain que personne d'autre n'est réveillé, il sort sa baguette -le dernier Charme qu'il a appris permettait d'en retirer la Trace- et la pointe vers un oreille de l'autre côté de son lit, se concentre aussi fort qu'il le peut, et exécute le bon mouvement.

L'oreille se transforme en chat, juste une seconde. L'instant d'après, c'est de nouveau un oreiller moelleux.

Mais ce n'est pas grave. Ses Métamorphoses normales ne durent pas si longtemps, non plus. C'est suffisamment long pour que Harry se laisse retomber sur ses oreillers ordinaires, euphorique.

Je serai formidable, un jour. Et là, ils me croiront tous.

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Aconit.

Severus grince des dents alors que Remus Lupin, entre tous, bavarde près de lui. Il est obligé d'endurer la présence de cet imbécile au moins une année, puisque Albus a finalement écouté les suppliques de Minerva et viré Quirell. Ce qui signifie qu'il ne peut pas l'étrangler. Et il ne veut pas s'approcher suffisamment pour être marqué par les ongles d'un loup-garou, de toute façon, même si ce n'est pas la pleine lune.

Son regard s'égare vers le Potter. Il lit à la table de Poufsouffle, comme d'habitude. Les autres troisième année bavassent autour de lui comme s'il n'existait pas. Severus lui a demandé comment il pouvait supporter cela. Potter l'avait simplement fixé avec les sourcils à peine froncés.

- Mais je ne leur porte aucune attention, avait-il finalement répondu. Pourquoi devraient-ils me porter de l'attention, eux ?

Severus n'avait pas eu de réponse à cela. Pas plus que maintenant, d'ailleurs, sauf que personne ne devrait être si prodigieusement tolérant. Il lance un regard noir à le Potter. En retour, le Potter tourne une page.

- Pourquoi tu hais tant Harry, Severus ?

- Parce qu'il est exactement comme son père.

C'est une réponse longtemps pratiquée, automatique, une que Severus a perfectionné l'an dernier quand il ne voulait révéler à personne qu'il donnait en fait des cours privés à le Potter en Potions. Cependant, alors qu'il observe le garçon manœuvrer délicatement une fourchette de viande dégoulinante de sauce rouge pour qu'elle ne tache pas les pages de son livre, il se rend compte que ce n'est plus vrai, dans aucun sens des terme, à part en guise d'excuse.

Le Potter ne ressemble en rien à son père. Le plus jeune, oui. Mais Severus ne voit plus l'arrogance que dans la posture de Harry Potter, dans la façon dont il rencontre le regard des gens ou non, lit à table, et ignore les remarques à propos de son manque de magie remarquable.

L'arrogance qui dit qu'il peut les ignorer, parce qu'ils ne seront jamais aussi formidables que lui le sera, un jour.

C'est une arrogance d'un genre familier. Elle devrait, puisque Severus croise son regard chaque matin dans le miroir.

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- Vous connaissez la différence entre trancher et écraser, Potter.

Harry acquiesce de la tête et analyse de nouveau les ingrédients disposés devant lui. Il y a de l'aconit, des miettes d'argent terni, et des corps de libellules qui ont été immergées dans une substance qu'il ne reconnait pas.

Ce sont les libellules qui le décident, plus que tout autre chose. Il lève les yeux vers le professeur Snape.

- Désolé, monsieur. Mais cela fait partie des étapes de la préparation de la potion Tue-loup pour le professeur Lupin, n'est-ce pas ?

Les mains de Snape s'arrêtent dans leur travail au-dessus de leur chaudron, mais une seconde après, il émet un petit bruit impatient, et dissémine ses feuilles d'aconit tranchées dans la potion.

- Oui, confirme-t-il sévèrement en tournant la tête. Je suis surpris que vous l'ayez reconnue.

- J'ai beaucoup lu sur l'histoire des Potions modernes et les différentes combinaisons d'ingrédients, monsieur.

- Et ?

- Je sais que c'est une potion incroyablement complexe, et mes connaissances ne sont pas si vastes pour le moment. Je suis surpris que vous me fassiez l'honneur de la préparer avec vous, monsieur.

Harry veut dire exactement ce qu'il a dit, mais Snape se dresse près de lui l'instant d'après, le fixant avec un rictus méprisant. Harry cligne des yeux. C'est un honneur, que Snape lui fasse confiance avec quelque chose d'aussi compliqué et délicat. Il n'est sûr de pourquoi son professeur pense qu'il se moque de lui, mais ce doit être le sujet de son expression faciale.

Mais Snape secoue la tête une seconde plus tard.

- N'y a-t-il rien qui vous déconcerte, Potter ?

- Je ne suis pas sûr de comprendre, monsieur.

- Vous pensiez ce que vous disiez en parlant d'un honneur.

- Oui monsieur. Je sais à quel point vos standards sont élevés pour les élèves vous aidant hors des cours. Je pensais être très éloigné du niveau où je pourrais vous assister.

Snape le fixe encore un moment, puis renifle.

- Il y a actuellement des étudiants dans mes classes d'ASPIC qui n'auraient pas reconnu les ingrédients sans qu'on leur dise ce que c'était. Voilà la raison, Potter.

Et il s'en retourne à son tranchage, comme si rien ne s'était passé, ajoutant seulement, par-dessus son épaule :

- Montrez-moi que vous connaissez la différence entre trancher et écraser les libellules.

Harry travaille pensivement avec les insectes dont il sait maintenant qu'ils ont été roulés, plutôt qu'immergés, dans de la belladone bouillie. Il en vient immédiatement à une conclusion possible des propos de Snape, mais il lui faut jusqu'à la fin de la soirée, lorsqu'il n'a pas mérité plus de quelques mots secs, aucun n'étant de réprimande, pour qu'il ose l'accepter.

Snape pense… que Harry a vraiment étudié et prouvé qu'il valait quelque chose.

Harry se permet cinq minutes complètes pour s'abandonner à cette découverte dans son lit ce soir-là avant de s'endormir. Puis il se lève le matin, va en cours et à ses entraînements supplémentaires comme d'habitude.

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Un jour, Remus retient Harry après son cours. Harry l'observe curieusement en épaulant la lanière de son sac. Remus ne l'a pas approché de l'année, bien qu'il n'ait pas non plus eut l'air surpris que Harry connaisse des réponses du manuel de Défense ou qu'il lance des sorts correctement.

À l'instant, cependant, il fronce les sourcils, et verrouille la porte avant de parler.

- J'ai besoin de savoir si tu triches, Harry.

- Bien sûr que non !

Harry crie avant de pouvoir s'en empêcher. Remus lève une main apaisante.

- Tout va bien. Je ne pensais pas que c'était le cas. Mais… tu n'as normalement pas la puissance pour lancer des sorts comme le Charme Riddikulus aussi fort. Où l'as-tu obtenue ?

Harry débat avec lui-même à propos de lui dire la vérité, mais Remus ne sait jamais garder sa bouche fermée avec Sirius, et Sirius ne sait jamais garder sa bouche fermée avec les Potter. Il refuse que ses secrets soient dévoilés pour le moment. Il se contente de :

- Je dois beaucoup m'entraîner à lancer des sorts à Poudlard.

- Tout l'entraînement du monde ne transforme pas un Krakmol en puissant sorcier.

Harry soupire. Peut-être qu'il peut un peu préparer le terrain pour le genre de révélation qu'il devra faire à la sortie de Poudlard.

- Est-ce qu'il ne t'est jamais apparu que le Médicomage aurait pu mal mesurer ma force ? Je ne peux pas être un vrai Krakmol puisque j'ai reçu ma lettre de Poudlard. Le Médicomage que nous allions voir a été arrêté il y a quelques années pour état d'ivresse au travail. Peut-être que celui que j'ai vu était ivre le jour où il m'a testé, lui aussi ?

Remus secoue simplement la tête, sa bouche traçant une ligne entêtée.

- Il est très rare que les Médicomages boivent. Je doute que celui que tu as vu avait bu.

- D'accord. Ne me crois pas.

- Harry, attends ! Je ne veux pas t'aliéner ! C'est juste que tu es plus proche d'un sorcier moyen que ce que je croyais.

Je ne suis pas moyen. Je suis extraordinaire.

Mais Harry se souvient de ne pas le révéler, parce que ça compliquerait trop les choses. Et il ne veut toujours pas attraper la grosse tête. Et il n'est pour le moment extraordinaire en rien à part être des rares élèves non-Serpentard aidés par Snape.

- Eh bien, quelqu'un s'est trompé. Ce n'est pas moi. Ce ne sont pas tes yeux. Pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas être le Médicomage ?

Remus reste silencieux, la bouche pincée par la réflexion.

Harry abandonne l'idée de lui faire entendre raison dans un avenir prochain, et sort de la salle de classe.

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- Vous ne hachez pas les feuilles de bannock proprement.

Potter pose le couteau et se détourne pour fixer un regard vide sur le mur, exactement comme s'il y avait des fenêtres dans cette tanière dans les cachots. Severus fronce les sourcils dans son dos. Potter agit comme s'il l'avait entendu et pas entendu en même temps.

Severus s'occuper de détremper ses propres feuilles de bannock, de faire bouillir la gaze de la première étape dans la préparation de la potion, et de combiner les deux solutions avant de reculer et demander :

- Allez-vous me dire la vérité, ou dois-je vous tirer les vers du nez ?

Potter secoue juste la tête pendant un moment. Puis il se tourne vers lui.

- Remus m'a retenu après son cours l'autre jour parce qu'il pensait que je trichais.

Severus a l'impression que son propre regard devient aussi vide que celui de son élève une minute auparavant. Qu'un ami de James Potter puisse en venir à croire cela à propre d'un des enfants de James Potter...

- Pourquoi ?

- Il pense que je suis trop faible pour lancer les sorts comme je l'ai fait en Défense.

- J'ai entendu parler des classes de troisième année. Des problèmes ridiculement simples, cet Épouvantard et les Strangulots.

- Oui, mais il a quand même pensé que j'étais trop puissant. Et je ne veux pas lui dire la vérité parce qu'il en parlerait tout de suite à Sirius...

- Et Black n'a pas la moindre notion de ce qu'est un secret.

Severus repose sa hanche contre la table un instant. Potter réagit différemment de tout autre enfant dans la même situation. Ce qui lui complique la tâche quant à savoir quoi dire, quelle intonation donner à sa voix. Il finit par se lancer :

- Qu'allez-vous faire ?

- Ne rien dire pour le moment. Laisser Remus écrire à Maman et Papa s'il en a envie. Ils ne tireront rien de moi.

Pas « Ils ne demanderont pas ». Severus observe son élève, et se retrouve à ouvrir la bouche pour lui donner le dernier conseil qu'il aurait pensé offrir un jour :

- Ne serait-il pas plus sage de les laisser voir ce que vous avez accompli ? Les laisser voir votre véritable puissance ?

- Je dois avoir une preuve incontestable. Remus me voit lancer les sorts et pourtant il ne me croit pas. J'ai suggéré que c'était le Médicomage qui pensait que j'étais un Krakmol qui pourrait s'être trompé, mais il a refusé de le croire aussi. Je dois leur montrer que je peux faire des choses vraiment grandes et impressionnantes.

- M'aider avec la potion Tue-loup, et maintenant avec l'antidote au Véritaserum, est impressionnant.

- Oui, mais Papa ne le pense pas.

Severus hoche la tête. Il ne croit pas que James détestait les Potions à l'école, mais la maîtrise de Severus dans le sujet lui aura donné un dégoût envers elles.

- Voudrez-vous que je serve d'audience à votre révélation ?

Potter pivote et le regarde en face. Severus réalise seulement à cet instant que Potter ne comptait parler à personne de son aide. Il se redresse. Bien sûr qu'il devrait préférer cela. Il n'en résulterait que la présence des Potter, peut-être Lily, dans son bureau pour lui hurler dessus. Bien sûr qu'il devrait préférer que Potter ne dise jamais la vérité.

Cependant, ce n'est pas ce que laisse transparaître le regard de Potter. C'est plutôt comme si on lui avait promis un gâteau délicat préparé par les elfes et qu'il finissait avec une assiette vide dans la Grande Salle.

Plutôt comme si sa mère lui avait promise quelque récompense pour la lui ôter ensuite, comme elle le faisait si souvent, par manque de temps, d'argent, ou d'attention.

- Je souhaite être présent.

Potter hoche lentement la tête, ses yeux verts ombragés et pensifs.

- D'accord.

Puis il retourne à son hachage, et après un moment, Severus également.

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Harry recule lentement. Il a enfin réussi à Métamorphoser une pierre du mur dans la salle de classe où il s'entraîne en verre. Maintenant, il peut essayer autre chose.

- Confringo !

Le verre éclate. Harry se jette hors de la trajectoire, même s'il est absolument confiant en son Charme du Bouclier pour le protéger. Et les éclats volent au-dessus de sa tête et glissent sur le sol, et il ne reste rien du verre qui se trouvait dans le mur. Il y a un trou dans la pierre, dorénavant.

Harry suppose quelqu'un serait fâché s'il découvrait cela, mais, honnêtement, il sourit trop largement pour en avoir quelque chose à faire pour l'instant. Il a utilisé des sorts puissants, des sorts habituellement reconnus comme étant au moins du niveau de quatrième année. Personne ne pourrait véritablement nier qu'il est plus fort qu'ils ne le pensaient s'ils le voyaient maintenant.

Personne ne le pourra.