Disclaimer : Harry Potter et son univers ne m'appartiennent pas, je ne gagne aucun argent à publier cette traduction, laquelle m'appartient, par contre. Les passages en italiques sont une emphase sur certains mots, ou la pensée d'un personnage, le contexte vous aidera.

Ceci est une traduction de la fanfiction de Lomonaaeren, « Stargazer », ( s/13141493/1/Stargazer ). Je n'ai pas encore son autorisation pour publier ma version française, je la retirerai si elle me le demande.

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Visite à Sainte Mangouste

Au bout du compte, Severus ne parvient à obtenir que quelques cheveux de James Potter, lorsqu'il vient avec sa femme à Poudlard pour voir la Troisième Tâche. Apparemment, Potter veut voir quel genre de "talent supérieur" les Champions ont, au cas où ils voudraient être Aurors un jour, et Lily...

Lily accompagne son époux. C'est plus facile de le dire pour Severus qu'avant. Il suppose que quinze ans de réalité pouvaient faire leur chemin même dans sa tête.

Il coupe les cheveux sur la tête de Potter en utilisant un petit charme, et profite de l'air confus sur le visage Potter alors qu'il se retourne et agite la main derrière sa tête pendant un moment. Puis il se détourne et revient à ses acclamations et son amusement.

Krum gagne le Tournoi, comme Severus le suspectait en observant ses capacités en magie offensive. Diggory arrive second, avec une morsure d'Acromentule sanguinolente qui fait hurler Poppy et l'emmener immédiatement à l'Infirmerie.

Delacour ne sort pas vivante du labyrinthe. Elle avait rencontré d'autres créatures venimeuses et son corps est entièrement vert au moment où les Aurors le ramènent. Madame Maxime est pâle comme un linge, et la famille Delacour pleure silencieusement.

Severus se détourne, écœuré.

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- Que ferons-nous si les Médicomages posent des questions sur cette visite et qu'il ne s'en souvient pas, monsieur ? Et si nous rencontrons quelqu'un là-bas que mon père connait mais pas vous ?

Snape secoue la tête et sort une fiole de sa poche, la faisant tourner de façon à ce que Harry puisse voir la potion verte aux paillettes blanches qu'elle contient.

- Dites-moi ce que c'est, Potter. Et cela vous dira une partie de la réponse.

Harry écarquille les yeux.

- Reproduction de Mémoire, monsieur ? Vous le ferez penser qu'il était présent ?

- Oui, et même en parler normalement avec votre... mère. Cela vous épargnera un peu de la douleur de la révélation.

Il y a toujours cette pause lorsque le Professeur Snape parle de la mère de Harry, même s'il n'a commencé à le remarquer que lorsqu'il a commencé à vraiment l'écouter. Il marque un temps d'arrêt lui-même. De toute sa vie, personne n'a fait quelque de chose comme ça pour lui. Ses parents et Remus et Sirius l'aiment, il le sait, mais leur amour est mêlé de pitié. Ils sont mal à l'aise avec lui, comme le sont parfois les Moldus autour des gens en fauteuil roulant, Harry l'avait vu les fois où sa mère les avaient emmenés, lui et ses frères et sœur, dans le monde moldu.

Snape avance, tout simplement, et fait des trucs.

- Merci, monsieur, déclare Harry.

Puis il observe son professeur mettre les cheveux dans le Polynectar et se transformer en son père. C'est étrange de voir ses muscles onduler et couler et voir sa peau faire comme si elle allait tomber le long de son visage, mais Harry a vu des choses plus étranges au cours de ses années à étudier les Potions. Snape sort un petit miroir de sa poche pour vérifier les changements, puis hoche la tête.

- Et si nous rencontrons quelqu'un qu'il est censé connaître ? Je prétendrai ne pas le connaître en retour. Nous pouvons laisser votre père régler tout quiproquo.

Snape recula d'un pas et tendit sa main à Harry. Il avait Transplané juste en-dehors de la Porte du Lion, où Harry l'avait retrouvé. Lequel lui jette un regard critique avant de saisir sa main.

- Vous apprécieriez de semer cette confusion et qu'il la récolte, n'est-ce pas.

- Ce n'est pas une question, par conséquent je n'y répondrai pas, élude Snape avec la voix de Papa, et Transplane.

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- Oui, bien sûr, M. Potter. Par ici.

Severus parvient à s'empêcher de grimacer et vendre la mèche lors qu'il suit la Médicomage dans les profondeurs de Sainte Mangouste. Les couloirs sont pleins d'odeurs de potions en train d'être brassées, et du bruit des toux hachées, et des effluves de maladie qui rappelle bien trop son enfance à Severus.

Mais la marche de Potter à ses côtés, régulière, est nouvelle. Severus se reprend à observer la façon dont il étudie les gens qui passent, comme s'il guettait des signes de maladies qu'ils porteraient à l'intérieur.

Il a un esprit vaste, de la curiosité, et un talent naturel. Comment est-ce que ses parents ont pu manquer ça ?

- Le Médicomage qui est supposé avoir pratiqué le test, le Soigneur Edson ? C'est lui, les renseigna la sorcière en adressant un doux sourire aux Potter avant de repartir.

Le plus jeune ne semble pas le remarquer, mais cela dit, ce n'est jamais le cas, bien que Severus ait remarqué quelques filles de Poufsouffle lui lancer des regards languissants. En l'occurrence, il est trop occupé à serrer la main de l'homme qui l'a présumément condamné à une vie de déception et de pitié.

Je préférerais qu'il ne le remarque pas, admet Snape pour lui-même, et serre la main du Médicomage à son tour.

- Oui, j'ai vu votre requête, elle m'a été reportée, révèle Edson.

Il s'avère être un homme à l'air franc avec de longs cheveux châtains noués en catogan sur sa nuque. Il sourit à Harry et s'assied derrière son bureau.

- Je peux simplement vous dire que je n'ai jamais fait ce test sur vous. Je m'en souviendrais. Il y a tellement peu de bébés que je teste qui ont une magie en-dessous de la moyenne. Soit ils sont dans la moyenne, soit ce sont des Krakmols. Il n'y a honnêtement pas beaucoup de place entre les deux.

- Est-ce qu'il y aurait pu y avoir une erreur dans le nom ? demande Snape. Un Médicomage avec le même nom que vous qui aurait pratiqué ce test ?

Il déteste que sa voix soit celle de James Potter, mais il trouve du réconfort par la pensée, en anticipant le moment où il fera lui boire la Potion de Reproduction de Mémoire.

- Non, répond Edson en secouant la tête. J'ai parcouru toutes les archives de l'année suivant la naissance de monsieur Potter, et il n'y a rien. Il n'est jamais venu.

- Ce qui n'a pas vraiment de sens, murmure Harry.

- Je suppose que vous ne pouvez pas parler à la personne qui vous a amené à l'origine ? interroge Edson. Peut-être que c'est elle qui a fait l'erreur en premier lieu. Elle vous aurait amené pour un autre test, et a pensé que les résultats seraient ceux du test pour la force magique, par exemple.

- Je pensais que mon ami Remus Lupin s'en était occupé, expliqua Severus, à peine capable de changer la façon dont la phrase voulait sortir pour faire en sorte d'avoir l'air d'être de James Potter.

- Vous ne savez pas ? s'étonna Edson en haussant les sourcils.

- Eh bien... je pensais que je savais...

Snape laisse volontairement la phrase en suspens. Il n'a jamais pensé à demander à le Potter quel membre de sa famille ou des amis de sa famille était supposé l'avoir emmené à l'hôpital. Il se tourne vers lui.

Lequel a les yeux fermés, comme quand il cherche mentalement la réponse à quelque question que Severus lui a posé. Le professeur secoue la tête pour Edson quand celui-ci ouvre la bouche. Le Médicomage bat en retraite, observant Potter. Qui finit par ouvrir ses yeux et chuchoter :

- Je ne crois pas que vous me l'ayez dit. J'étais certain... je croyais que c'était Remus aussi.

- Il semble que vous ayez un mystère plus grand encore que les résultats de ce test à résoudre, commença Edson.

- Est-ce que je pourrais repasser le test ? Je veux dire, pouvez-vous le faire sur quelqu'un une deuxième fois ? Ou sur un adolescent si ce n'est pas un bébé ?

Severus n'aurait pas posé cette question, mais cela dit, il n'a jamais eu d'enfant, et ne sait pas grand-chose des genres de tests que les familles magiques font passer à cet âge. Sa mère ne s'est certainement jamais embêtée avec ça pour lui.

Edson sourit gentiment à Potter.

- Je crains que ce test en particulier ne puisse être pratiqué sur quelqu'un au-delà d'un certain âge. Mais je peux vous dire que si vous utilisez une baguette régulièrement, et obtenez des résultats acceptables en classe, alors il n'y a aucune raison que vous soyez près d'être un Krakmol.

Potter baisse le regard, les paupières fermées. Severus sait pourquoi. Les mots d'un seul Médicomage ne convaincront pas ses parents. Ils ont tellement foi en ce test que Potter n'a apparemment jamais subi qu'ils voudront quelque chose de similaire.

Potter relève les yeux et hoche la tête.

- Merci quand même, monsieur.

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Ténèbres.

- Maman, qui m'a emmené à Sainte Mangouste pour faire le test ? Tu sais, celui qui prouvait que j'étais presque un Krakmol ?

Maman se retourne et regarde Harry avec une expression choquée. Harry la regarde simplement en retour. Il sait que Papa ne lui en a pas encore parlé. Le Professeur Snape n'a pas eu l'occasion de lui donner le faux souvenir de sa visite à l'hôpital d'une façon qui semblerait naturelle, et il ne risquerait pas que Papa comprenne.

Mais Harry brûle de savoir, suffisamment pour poser la question. Maintenant qu'il y pense, il n'arrive pas à croire qu'il ait manqué un point aussi important de sa propre mythologie. Toute sa vie a été influencée par ce stupide test qu'il est censé avoir passé à Sainte Mangouste. Comment avait-il pu ne jamais demander qui l'y avait emmené ?

- Je... Bien sûr, fit Maman avant de marquer une pause pour réfléchir. Ce n'est pas nous, c'était toujours pendant la guerre, et nous combattions avec l'Ordre du Phénix... Oh ! C'était Peter. C'est ça. Peter.

Harry a l'impression que quelqu'un a allumé une bougie à l'intérieur de lui. Peter Pettigrow, qui l'a évité toute sa vie, lui adressant à peine deux mots quand il vient dîner, comme s'il avait fait quelque chose de mal.

A tout le moins, il a menti.

- Harry ? Harry !

Il est déjà en mouvement. Il court dehors, à travers le jardin, jusqu'à la petite volière qui se tient à la bordure du terrain. Ils sont loin d'avoir beaucoup besoin des chouettes pendant l'été, et elles agitent leurs ailes avec excitation lorsqu'elles le voient. Harry trouve Asphodèle, sa propre chouette blanche, et caresse son poitrail un instant avant de se focaliser sur elle.

- Pas de lettre, ma fille. Va juste trouver Peter Pettigrow et dis-lui que je veux le voir. Tu peux faire ça ?

Asphèle semble un peu insultée, à la fois par le manque de lettre et par la remise en question de ses capacités, mais elle hoche la tête et s'envole dans les airs. Harry l'observe s'éloigner avant de se retourner et découvrir que sa mère se tient là, derrière lui.

- Harry ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Je veux que tu l'entendes de la bouche de Peter, répond Harry avant de se détourner, les bras croisés.

Il restera là, appuyé contre la volière, jusqu'à ce qu'Asphodèle revienne, ou que Peter Transplane ici. Maman essaye de lui parler encore un peu, mais il l'ignore.

Elle le laisse faire. Ce qui en dit plus sur leur relation que n'importe quoi d'autre.

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Severus lève les yeux. Il reconnaîtrait la chouette de Potter n'importe où. Elle descend en spirale jusqu'au milieu de la rencontre entre Peter Pettigrow et le gardien des lieux, Rubeus Hagrid. Hagrid voudrait bientôt prendre sa retraite et explorer le monde, n'ayant pas pu le faire quand il était jeune. Pettigrow se prépare à prendre sa place.

Severus étrécit les yeux alors qu'il observe la chouette atterrir sur l'épaule de Pettigrow et lui mordre sèchement l'oreille. Il lève la main pour la chasser, mais elle s'accroche et bat brusquement des ailes. Pettigrow se tourne pour l'étudier, puis visiblement dit quelque chose à Hagrid qui le fait hocher la tête, aimable comme toujours. Pettigrow se détourne et se dirige vers les abords du parc de Poudlard, la chouette volant devant lui.

Severus se lève et range la dernière touffe d'herbes qu'il était venu ramasser à la lisière de la Forêt Interdite. Dans son esprit, il n'y avait pas le moindre doute que le Potter avait trouvé, peu importe comment, qui l'avait emmené à Sainte Mangouste.

Ce qui veut dire que certains secrets sont sur le point de sortir au grand jour. Et Severus ne raterait pas ça, pas même pour un chaudron en or.

Il marche en parallèle de Pettigrow et Transplane dès qu'il a dépassé les barrières Anti-Transplange, derrière les arbres massifs.

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Harry se redresse. Peter se dirige vers le jardin, Asphodèle tournoyant fièrement autour de sa tête. Et derrière lui se profile le Professeur Snape. Harry se demande comment diable il est au courant, mais il chasse la pensée. Le fait est qu'il est là maintenant.

Une part de Harry se détend à l'idée que le Professeur Snape sera là, mais il la chasse également. Il ne sera pas faible. Il ne battra pas en retraite. Ça ne lui a jamais apporté le résultat escompté.

Il se tourne pour se diriger vers Peter. Peter grimace en reculant plus fortement que jamais. Parfois, Harry se demande si Peter passe beaucoup de temps sous sa forme de rat quand il n'est pas avec les Potter. Beaucoup de caractéristiques animales ressortent dans son attitude.

- H-Harry, le salue Peter en déglutissant. Asphodèle a insisté pour que je vienne. Qu'est-ce qui se passe ?

Il jeta un coup d'œil incertain à la chouette qui venait de se poser sur l'épaule du jeune garçon et commençait à arranger ses cheveux.

- Je suis également curieux de savoir, ajoute Snape en croisant les bras et s'appuyant sur la clôture qui borde le jardin.

Peter sursaute, pivote et couine. Harry sent le coin de sa lèvre s'étirer en un sourire malgré lui. Comment Peter a-t-il fait pour ne pas remarquer quelqu'un qui marchait derrière lui ?

Le Professeur Snape croise le regard du Poufsouffle et lève les yeux au ciel. Harry réprime son sourire avant qu'il ne sorte complètement et est sur le point de prendre la parole quand la voix de James surgit de derrière lui :

- Nous sommes tous curieux de le savoir.

Maman devait avoir appelé Papa par Cheminette au Ministère pour lui dire de venir à la maison. Ils se tiennent tous les deux derrière lui maintenant, et Papa adresse un regard noir au Professeur Snape. Harry déclare simplement :

- J'ai écrit aux Médicomages à propos du test qui prouvait que j'étais presque un Krakmol, et ils m'ont dit qu'ils n'avaient aucune trace dans leurs archives de ce test. Et ensuite, Maman m'a dit que c'était Peter qui m'y avait emmené. Qu'est-ce qui s'est passé ? demande-t-il en fixant Pettigrow.

Lequel ouvre la bouche avant de se détourner comme s'il allait fuir. Il aperçoit l'air de Snape, cependant, et il se recroqueville. Mais il déglutit et déglutit et apparemment ne peut se résoudre à parler.

- Peter ? relance James d'un ton prudent, en regardant plus son ami que son fils. Qu'est-ce qu'il y a ? J'aimerais savoir ce qui s'est passé, moi aussi. Ont-ils perdu cette archive ?

Sa main repose sur sa baguette. Harry sent la justification éclater comme une étoile dans sa poitrine.

Peter tombe soudainement à genoux en pleurant. Maman avance d'un pas, comme si elle allait le réconforter, mais Papa pose une main sur son bras et secoue la tête. Le Professeur Snape, de son côté, observe son élève comme si Peter avait cessé d'exister. Harry ne sait pas pourquoi, lorsque Peter est celui qui se donne en spectacle, mais apparemment, c'est comme ça que ça se passera.

Peter redresse la tête et utilise le dos de sa main pour essuyer son nez, reniflant encore et encore. Harry sent ses lèvres se retrousser, mais parvient à garder un visage calme. Peter est dégoûtant, mais ce n'est pas comme s'il n'avait pas déjà fait ce genre de choses auparavant.

- C'était par vengeance, chuchote-t-il. Vous étiez... vous étiez si heureux, et vous avez... vous avez toujours agi comme si votre fils allait être ce super sorcier puissant et je ne pouvais pas... vous n'avez même pas remarqué que j'ai presque rejoint les Mangemorts ! explose-t-il en levant la tête et fixant plus Maman et Papa que Harry. J'ai presque pris la Marque Noire parce que j'en avais tellement marre d'être ignoré, et vous n'avez même pas remarqué, bordel !

- Ça ne fait que prouver à quel point tu es stupide, Pettigrow, intervient Snape d'une voix traînante, même si visage montre le même choc que ressent Harry.

L'instant d'après, bien sûr, l'expression est partie, et le Maître des Potions étudie simplement l'homme prostré à terre comme il le ferait d'un Poufsouffle qui aurait ruiné sa potion pour la cinquième fois.

- Le Seigneur des Ténèbres ne t'aurait rien offert que de la servitude, continue-t-il.

- Au moins, quelqu'un m'aurait remarqué ! Au moins, quelqu'un m'aurait utilisé ! hurle Peter, le visage de plus en plus rouge. Vous avez nommé Sirius en tant que parrain de Harry, et tu étais déjà de nouveau enceinte et vous parliez de faire de Remus le parrain de votre deuxième enfant, et j'ai demandé, et vous m'avez juste regardé d'un air ahuri ! Tu as commencé à m'ignorer tout le temps quand tu t'es marié, James ! Tu t'es moqué de moi quand ma fiancée m'a quitté ! Tu as dit qu'aucune Rookwood ne voudrait épouser quelqu'un comme moi !

- Peter, je... c'était il y a des années, répond Papa l'air sonné.

- Mais je ne voulais pas rejoindre les Mangemorts, vocifère encore Pettigrow. Je savais déjà que V-Voldemort allait perdre. Alors j'ai décidé que je pouvais faire ça quand vous m'avez demandé d'emmener Harry chez le Médicomage pour son test. Je pouvais revenir et dire qu'il était un Krakmol. Je suis allé voir un Médicomage privé et je l'ai payé pour dire ça et déposer une fausse preuve comme quoi le test avait été fait à Sainte Mangouste par quelqu'un d'autre.

Il se tourne vers Harry, les mains tendues comme s'il plaidait pour un quelconque pardon.

- Le test disait vraiment que tu étais dans le bas de la fourchette de la norme. Alors ce n'était pas si différent, pas vrai ? Tu n'es pas un Krakmol, mais tu ne seras jamais un puissant sorcier. Je le savais déjà. J'ai une sensibilité à la magie, ajoute-t-il en lançant un regard en coin à Maman et Papa. Alors ce n'était pas vraiment un mensonge.

Harry se tient juste là, à fixer Peter alors qu'il s'effondre en larmes. Alors voilà. C'était une vengeance, déformer la vérité ou la changer en un mot que Maman et Papa ne voulaient pas entendre. Krakmol.

Pas un mensonge. Pas complètement. Harry est toujours obligé de travailler ses sorts plus dur que tous ceux qu'il connait, et il doit travailler plus dur pour rendre Maman et Papa heureux, aussi, même s'ils n'ont jamais pensé qu'il était un Krakmol.

Une vengeance mesquine, lâche, comme les raisons de Peter de le faire en premier lieu.

Maman et Papa sont en train de crier sur Peter, maintenant, qui gémit à quel point il est désolé. Harry reste debout et réfléchit. Il jette un coup d'œil sur le côté, vers la seule autre personne silencieuse dans le jardin.

Le Professeur Snape a une expression extrêmement bizarre sur le visage. C'est comme s'il se préparait à encaisser quelque chose. Harry se demande quoi. Papa est trop préoccupé avec Peter pour se détourner et hurler sur Snape à cause de sa présence sur la propriété. Harry lève un sourcil à son adresse et articule sans bruit : « Quoi ? ». Les yeux du professeur vont de lui à ses parents, puis reviennent sur lui.

Oh. Bien sûr. Le Professeur Snape voulait être présent quand Harry annoncerait qu'en fait il peut lancer des sorts plus puissants que ce qu'ils pensaient. Harry suppose qu'il pourrait aussi bien le faire maintenant. Peut-être que ça rendrait Maman et Papa moins fâchés envers Peter –ce qui n'est pas quelque chose que Harry veut voir se produire, mais il veut que l'attention soit sur lui, pas sur leur ami. Peter mérite d'être ignoré comme il s'est tant vexé de l'être.

Harry tire sa baguette et la tient lâchement à son côté. Le Professeur Snape se penche en avant, comme s'il allait vraiment fondre sur son élève comme un aigle sur sa proie. Harry dit, sans crier mais suffisamment fort pour être entendu : « Protego. »

Le Charme du Bouclier tourbillonne devant lui, un parfait demi-cercle d'argent scintillant. Harry incline sa tête et observe alors que sa mère se tourne vers lui. Elle en reste littéralement bouche bée. Papa hurle toujours sur Peter, mais Maman lui tire le bras jusqu'à ce qu'il se calme. Puis il se tourne à son tour, et c'est comme si quelqu'un l'avait frappé avec une batte de Batteur.

Harry leur sourit.

Severus ne pensait pas que ce moment serait si doux.

Il n'avait jamais vu une expression si choquée sur le visage de son rival. James Potter était surpris parfois, mais il écarterait la sensation l'instant d'après, riant et prétendant qu'il avait prévu de faire quelque chose comme ça depuis le début, ou qu'il avait prévu de trébucher sur rien du tout pour faire une blague à ses amis. Il ne montrait jamais de choc.

Et Lily...

Severus avait entretenu certains fantasmes dans lesquels sa vieille amie sous-estimait simplement son fils, qu'elle ne croyait pas vraiment qu'il ne pouvait pas lancer de sorts si puissants, mais qu'elle voulait simplement l'aider à accepter la réalité. Cependant, maintenant, il sait. Elle a pris cette supposée Krakmolité très à cœur, probablement parce que ça avait nourri les murmures venimeux prétendant que James Potter n'aurait jamais dû épouser une Sang-de-Bourbe. Et Pétunia...

Elle avait craint que Harry devienne comme Pétunia.

Severus y avait pensé auparavant, mais il ne l'avait pas vraiment compris, parce qu'il connait le vrai Harry Potter, et sait qu'il ne ressemble en rien à Pétunia. Harry a pris toute l'ambition qui aurait pu se détériorer en jalousie et l'avait entraînée pour en faire une intelligence implacable, une compétence phénoménale, et une mémoire qui rendait humble.

Au lieu de ça, alors qu'il observe James et Lily s'avancer lentement vers l'enfant qu'ils n'ont pas pris en compte, Severus a l'impression d'être celui qui étouffe de jalousie.

S'il leur dit tout maintenant, s'il se détourne de moi pour accepter leur adulation...

Comme s'il avait entendu cette pensée, même si Severus ne lui a rien appris de la Légilimencie, Harry se tourne vers lui. Il croise son regard et secoue la tête une fois. C'est une promesse silencieuse, et rien de plus, et pourtant Severus se reprend à se détendre. Il regarde Lily enlacer Harry pendant que James demande :

- Comment ?

- Je me suis entraîné pendant des années, explique calmement Harry en tapotant le dos de sa mère avec une main. Je sais que je ne suis pas très puissant, je le savais avant même que Peter ne le dise, mais avec suffisamment de pratique, je savais que je pouvais maîtriser ces sorts. Je peux faire d'autres choses, aussi, ajoute-t-il en touchant son front du bout de sa baguette.

Lorsqu'il article l'incantation du Charme de Désillusionnement, il disparaît entièrement à leur vue, et Severus se réjouit du regard vitreux de James Potter parce qu'il comprend. Certains sorciers adultes ne peuvent pas maîtriser ce charme. Cela a peut-être pris des années de travail à Harry, mais il est quand même parvenu à un niveau bien au-dessus de bien des élèves de son année.

- Je suis désolée, Harry, chuchote Lily. Je suis désolée, mon bébé. De n'avoir jamais prêté attention.

Il lève la tête de son épaule et jette un regard à Severus de nouveau. Lequel comprend le message qui lui est adressé en silence.

Si Lily l'aimait vraiment, elle aurait dit qu'elle l'aimait avant. Elle n'aurait pas retenu son approbation jusqu'à ce qu'elle voie qu'il a du pouvoir.

Quelque chose de tendu en Severus se dénoue. Oui. Il est toujours celui qui a vu le potentiel en Harry avant tous les autres. Même Minerva et Pomona avaient pitié du Poufsouffle et pensaient qu'il était studieux mais incapable de grande magie.

Je sais. Je comprends. Il ne se détournera pas de moi maintenant.

J'ai toujours sa confiance.