Disclaimer : Harry Potter et son univers ne m'appartiennent pas, je ne gagne aucun argent à publier cette traduction, laquelle m'appartient, par contre. Les passages en italiques sont une emphase sur certains mots, ou la pensée d'un personnage, le contexte vous aidera.

Ceci est une traduction de la fanfiction de Lomonaaeren, « Stargazer », ( s/13141493/1/Stargazer ). Je n'ai pas encore son autorisation pour publier ma version française, je la retirerai si elle me le demande.

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Alicia

- SERDAIGLE !

Harry applaudit pendant qu'il regarde sa petite sœur ôter le Choixpeau de sa tête et courir vers la table des Serdaigles. Il n'est pas surpris le moins du monde. Il a parfois l'impression de ne pas la connaître autant que Sol et Romulus, puisqu'il n'avait pas été à la maison pour la majeure partie des cinq dernières années, alors qu'elle devenait une vraie personne, mais il a appris à la connaître bien mieux l'été passé. C'est un rat de bibliothèque, comme lui.

Elle brûle de passion, différemment de lui. Elle est puissante comme Sol et brillante comme Romulus. Elle n'est pas très patiente. Mais Harry pense qu'elle s'épanouira à Serdaigle et apprendra à se calmer un peu. Au moins, elle n'est pas à Gryffondor. Ce qui l'aurait probablement gâchée.

Harry lève les yeux et croise ceux du professeur Snape un instant. Lequel incline la tête. Harry esquisse un demi-sourire. Oui, Snape traitera Alicia correctement, elle aussi, à cause de sa Maison.

Harry se demande s'il prendra un autre élève en cours privé bientôt. Sol est déterminé à maîtriser tous les sorts avancés que son grand frère connaît, et parfois Romulus vient, mais pas toujours. Il est bien plus intéressé par la théorie magique.

Harry trouve que c'est dommage qu'il ne puisse partager que deux ans à Poudlard avec Alicia. Cela promet d'être intéressant.

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- Je veux que tu me donnes des cours, Potter.

Severus ralentit et assourdit ses pas. Il se dirigeait vers l'endroit où ses sorts de surveillance lui indiquaient que Harry serait, il souhaitait lui demander ses notes de BUSEs, auxquelles il n'avait pas eu accès. Harry l'avait informé par courrier de son Optimal en Potions, mais Severus ne serait satisfait que lorsqu'il connaîtrait les autres.

Il ne s'attendait pas à entendre la voix arrogante de Zacharias Smith. Le garçon avait ignoré Harry pendant cinq ans, bien qu'ils fussent dans la même classe et partagent le même dortoir. Severus s'arrête dans un coin où il peut voir sans être vu.

Harry s'appuie contre le mur, les bras croisés et les sourcils haussés. Il grandit à chaque fois que Severus l'observe, et bien qu'il ne sera jamais très musclé, il a une grâce souple qui attire d'autres attentions que celle de Severus. Il est peut-être temps de faire quelque chose à ce sujet. Près de Harry se tient sa sœur, le regard noir. Elle est bien plus facile à tolérer que ce à quoi s'attendait Severus lorsqu'elle l'avait harcelé de questions lors du premier cours de Potions.

Smith n'a pas l'air de se soucier du regard de la plus jeune Potter ou de l'expression de froid scepticisme du Potter, et continue :

- Ton frère se vantait devant quelques-uns de ses amis de Gryffondor, qui ont parlé à des amis à moi. Tu es un bon enseignant, meilleur que cette farce de professeur que nous avons en Défense.

Severus voudrait lever les yeux au ciel face au ton sur lequel ces mots sont prononcés, mais Smith a raison. Remus Lupin n'était resté qu'un an au poste de Défense. Depuis, Albus s'était reposé sur Jasper Merrythought, le petit-fils d'une vieille professeure de Défense, qui avait définitivement prouvé qu'il ne disposait pas des connaissances de sa grand-mère.

Albus est un homme brillant, mais il devrait parfois descendre de sa tour et comprendre qu'il y avait des élèves autour de lui qui avaient besoin de bons enseignants, pas de simples promesses.

- Et alors ?

La voix de Harry fait courir un frisson le long de l'échine de Severus. Elle est profonde et froide, et insensible. Les faits de Smith ne lui tournent pas la tête. Pas plus que le regard de sa sœur. Il réfute le besoin d'enseigner à quelqu'un d'autre simplement parce qu'il est dans la même Maison, et il le fait d'une manière qui fait brûler en Severus l'impulsion de tendre la main et toucher...

Il se retient, mais c'est difficile.

- Je veux que tu m'apprennes, à moi aussi.

- Nous n'avons jamais été amis, Smith. Pourquoi devrais-je le faire ?

Smith ne sait apparemment pas comment gérer cette réponse, pas plus qu'il ne sait comment gérer les erreurs qu'il commet en Potions. Il cligne des yeux et gadouille un moment. Puis son visage s'illumine, comme s'il avait trouvé la solution.

- Parce que je ferai en sorte que ça en vaille ta peine, Potter. Qu'est-ce que tu veux ? De l'argent ? Un mot placé dans les oreilles de gens importants au Ministère, pour avoir un bon travail lorsque tu seras diplômé ? Ou... suggère-t-il en croisant les yeux de Harry. Ou quelque chose d'autre ?

- Mon frère n'a besoin de rien de ce qui tu peux lui offrir, crie Alicia Potter.

Severus s'avance alors, et intervient avant que quelqu'un ne soit envoyé à l'Infirmerie, pas une possibilité si impossible dans la mesure où Smith a dégainé sa baguette.

- Vous aurais-je entendu proposer de soudoyer des employés du Ministère pour le bien d'un camarade de sixième année, Smith ?

Le garçon sursaute et se tourne vers lui, pâlissant.

- Professeur, murmure-t-il. Désolé, je... je veux dire, je pense que vous avez mal compris. Je veux simplement que Potter m'enseigne ce qu'il sait, se justifie-t-il en regardant Harry de nouveau.

Dont les pupilles vertes remplies de dédain n'ont pas bougé d'un pouce. Severus éclate de rire, dans une partie sauvage de son esprit. Je suis le seul qui puisse les faire s'adoucir. Je suis le seul qui peut les faire briller. Je suis le seul qui a vu ce sourire.

- Si Potter ne souhaite pas s'y plier, il n'y est pas obligé, rétorque Severus en savourant la façon dont Smith pâlit davantage. Repartez, M. Smith. Et dix points de moins à Poufsouffle pour avoir suggéré de corrompre un employé du Ministère, même pour plaisanter.

- C'était vraiment une plaisanterie, Professeur ! Je le jure !

- Cinq points de moins à Poufsouffle pour avoir protesté contre mon retrait de points, ajoute Severus.

Puis il observe avec amusement Smith s'éloigner au pas de charge. Il va adorer retirer des points à ce morveux pour le reste de l'année.

- Merci Professeur, déclare Alicia Potter, les mains sur les hanches alors qu'elle aussi regarde le dos de Smith. Il refuse de laisser Harry tranquille. La semaine dernière, il a même essayé de prétendre que Harry lui doit des leçons parce qu'ils sont dans la même Maison et qu'il ne devrait pas enseigner à des Gryffondors et des Serdaigles !

- Est-ce vrai ?

Severus s'est tourné vers Harry. Il est vrai que l'année n'a commencé que depuis une quinzaine, mais si Harry s'est trouvé obligé d'écouter ces idioties pour plus d'une rencontre...

- Oui, c'est vrai, monsieur. Rien que je ne puisse gérer, confirme Harry en lui adressant un regard intrigué avant de le tourner vers sa sœur.

Ce qui est également vrai ; Severus ne veut pas de public pour cela.

- Si vous voulez bien nous excuser, Miss Potter, je vais donner à votre frère quelques leçons sur le fait de parler plus tôt et congédier les idiots hors de sa vue.

- Il en aurait bien besoin, merci Professeur !

Au moins, cette enfant semble avoir hérité des meilleures parties des natures solaires de ses parents, songe Severus alors qu'elle s'éloigne d'un bon pas. Il jette un coup d'œil à Harry.

- Venez avec moi.

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- Vous n'êtes pas obligé de supporter que des gens comme Smith vous enquiquinent pour avoir des leçons. Vous auriez dû venir me voir dès qu'il a commencé.

- Honnêtement, ce n'est pas aussi terrible que le laisse entendre Alicia, monsieur. Elle pense que c'est pire que ça ne l'est vraiment.

Harry observe le professeur Snape se détourner légèrement du feu et lui adresser un regard dubitatif. Quoi, c'est vrai. Alicia est protectrice envers lui, d'une façon qui est à la fois mignonne et perturbante. Elle a cinq ans de moins que lui. C'est lui qui devrait ma protéger, pas l'inverse.

Cependant, elle lui avait dit, le lendemain de sa Répartition, qu'elle pensait avoir eu tort, toutes ces années durant, de ne pas avoir remarqué comment Maman et Papa le traitaient, et elle essaye de se rattraper. Et Harry ne sait pas s'il sera en mesure de la convaincre du contraire.

- Que vos camarades d'année vous embêtent pour avoir des cours particuliers alors qu'ils ne daignaient pas vous accorder la moindre attention par le passé...

- Ce n'était pas comme ça non plus, monsieur, l'interrompt Harry en rougissant un peu lorsqu'il voit les sourcils de Snape se hausser un peu. Vraiment. Smith est le seul qui m'en a parlé. Parfois, les autres me posent des questions, mais ils ne m'embêtent pas.

- Vous êtes modeste et calme, rétorque le professeur. Vous pourriez rencontrer des choses qui feraient craquer n'importe qui d'autre et vous les ignoreriez. Vous avez le droit de répliquer lorsque quelqu'un vous ennuie. Gardez cela à l'esprit.

- Oui, monsieur, convient Harry, même s'il pense que c'est un avertissement perdu.

Honnêtement, ceux qui l'ennuient le plus sont Maman, Papa, Sirius et Remus, qui n'arrivent pas à gérer leur honte et leur culpabilité. Ils lui écrivent tout le temps, mais alors que Maman et Papa veulent savoir comment il va et ce qu'il fait, Remus tergiverse en cherchant à comprendre pourquoi Harry a gardé ses capacités cachées d'eux pendant des années, et Sirius balance entre des excuses et des tentatives d'expliquer sa « perspective ».

Harry est lui-même surpris à quel point il ne veut pas en entendre parler. Ou la lire. Peu importe.

- Bien.

Le Professeur Snape se détend, et Harry pense qu'ils vont pouvoir se diriger vers le chaudron qui se tient prêt dans un coin. Il y est prêt, l'anticipant, même, mais Snape le surprend.

- Je serais très curieux de connaître les notes que vous avez eues à vos BUSEs.

- Eh bien, vous savez à propos de mon Optimal en Potions, monsieur. Ce qui était principalement le résultat de vos cours particuliers.

- Et de votre compétence. Ne négligez pas votre compétence.

Harry sait que sa bouche est ouverte. Mais il n'arrive pas à comprendre. Snape est la dernière personne à refuser un compliment. Harry essaye de lui en servir un, et il décide qu'il s'agit de la compétence de son élève à la place ? Est-il malade ? Délirant ?

- Je... d'accord, monsieur. Quelles autres notes voulez-vous connaître ?

- Toutes.

Ce qui donne envie à Harry de rester bouche bée, mais il a passé déjà suffisamment de temps à avoir l'air stupide la bouche ouverte. Il déglutit.

- Très bien, monsieur. J'ai eu Optimal en Défense également, mais c'était surtout parce que j'ai pu faire la démonstration du Charme du Bouclier, qu'ils pensent que peu de gens peuvent faire. J'ai eu Acceptable en Histoire de la Magie et Effort Exceptionnel en Astronomie...

- Oui, je m'attendais à ce que vous réussissiez aussi bien, et l'Histoire de la Magie n'a pas d'importance puisque vous l'avez abandonnée. Qu'en est-il de l'Arithmancie et des Runes Anciennes ?

- Les Runes ont été difficiles, avoue Harry avec une grimace. J'ai obtenu un Acceptable parce que je peux très bien dessiner les runes et les lire, mais je n'arrive pas à les faire briller avec ma magie. Je ne suis pas bon à l'insuffler dans des objets, monsieur.

- Vous ne pouvez pas être bon partout, M. Potter. L'Arithmancie ?

- Effort Exceptionnel, annonce le garçon avec juste un peu de fierté.

L'Arithmancie est un de ces sujets auxquels certaines personnes s'attendent à bien réussir parce qu'ils sont puissants. Ils pensent qu'ils peuvent transformer les équations en incantations avec suffisamment de pouvoir. Cela demande de la concentration, comme le leur expliquerait Harry s'ils condescendaient à l'écouter. Et il peut résoudre les équations et les construire, ce qui importe plus en Arithmancie qu'en Runes.

- Acceptable en Herbologie. Effort Exceptionnel dans tout le reste, poursuit-il.

- En Métamorphose également ? insiste Snape en incurvant à peine les lèvres. J'imagine que vos parents n'ont pas été ravis.

- Ils étaient ravis, réfute Harry, un peu surpris que Snape ait pensé qu'ils ne le seraient pas, même si, effectivement, la haine de Snape à l'égard de son père n'est pas toujours pragmatique. Ils ont juste été... surpris. Je pense qu'ils pensaient que la Métamorphose du niveau Aspic était hors de ma portée.

- Mais ils vous ont vu la pratiquer, argumente Snape avec un regard dur.

- Oui, monsieur, mais mes Métamorphoses durent en général une heure de moins que celles des autres.

Harry l'a accepté. Rien ne semble changer lorsqu'il y consacre plus de temps, et il préfère apprendre d'autres choses. Et ses Métamorphoses font exactement ce dont il a besoin, ce qui inclut le protéger pendant la fausse bataille pendant l'examen de BUSE en Défense.

Snape émet un sourd bruit guttural. Harry cligne des yeux. Il est impossible pour un humain de vraiment grogner, sauf pour Remus quand il est transformé en loup-garou, mais c'est comme si Snape l'avait vraiment fait.

- Monsieur ? interroge-t-il précautionneusement.

Peut-être que son professeur a été mordu par un loup-garou pendant l'été sans qu'il ne le sache —même s'il aime à penser que Snape le lui aurait dit.

- Ils vous connaissent, maintenant, ils savent combien de temps vous investissez dans vos études et votre travail, et pourtant, même maintenant, ils ne savent pas vous estimer.

Le corps de Snape est immobile, mais c'est le genre d'immobilité tendue qui pourrait exploser en violence au moindre instant. Harry connaît ce genre d'immobilité pour avoir observé Sirius et Papa jouer avec Remus.

- Pourquoi sont-ils de tels bons à rien ?

La voix de Snape s'est élevée en un cri, et il se tourne et attrape un encrier qu'il balance contre le mur. Par chance, il est fait d'une sorte de pierre verte, et il roule juste sur le sol en répandant une mare d'encre au lieu d'exploser. Harry hésite, puis s'avance. Il n'est pas sûr que ce serait une bonne idée de toucher Snape à cet instant, mais il pose sa main sur le bureau, non loin de l'endroit où était l'encrier.

- Vous avez toujours pensé que mon père était un bon à rien, monsieur.

- J'ai essayé de penser différemment. Pour Lily, révèle Snape, le souffle court, des points de couleur détonant sur sa peau. Et puis Lily. La brillante femme que j'ai connue ne serait jamais devenue ce genre de mère. Jamais. Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Eh bien, elle a eu une sorte de confrontation avec Tante Pétunia, quand j'étais petit, qui l'a vraiment affectée, déclare prudemment Harry.

Il n'est pas certain de ce qu'il devrait révéler, au cas où Maman voudrait qu'il garde ces informations privées. Mais à cet instant, lui plaire est moins important qu'apaiser le professeur Snape, le seul adulte qui tienne autant à lui.

- Et les gens l'ont raillée parce qu'elle avait un fils Krakmol et qu'elle avait apporté du Sang-de-Bourbe dans la famille Potter, continue-t-il. Je ne pense même pas qu'elle réalise à quel point elle m'a blessé, monsieur.

- Ce n'est pas une excuse, tranche Snape en levant la tête, lentement, plissant les yeux comme s'il voulait regarder son élève à travers de l'eau. Je pense que j'en ai fini de regretter mon amitié avec Lily Evans.

Sa main trouve celle de Harry. Lequel retient abruptement son souffle. Le Professeur Snape lève la tête encore plus haut, et ses yeux transpercent ceux de Harry.

Au bout du compte, Harry est celui qui détourne le regard, les joues brûlantes. Pour la première fois depuis des années, il a peur que son enseignant lise dans son esprit.

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L'aide de Serdaigle.

- Je peux t'aider à monter ça. Je pense que tu as raison, les Krakmols méritent une chance.

Le Potter sourit à Hermione Granger alors qu'elle prononce ces mots ridicules, et Severus brûle de lui décerner une retenue. Mais Granger est véritablement la seule élève qui n'a jamais rien fait pour le mériter, et il ne peut pas. En outre, sa présence fait parler Harry au sujet de son projet de défense des Krakmols qu'il veut monter, et agiter les bras pendant que ses yeux brillent, et Severus apprécie trop ce spectacle pour renvoyer la fille de Serdaigle.

Ils se rencontrent dans un petit coin des cachots qui a des tables, des chaises, et même les reliquats d'une paillasse de travail des potions, mais dont personne, pas même les Serpentards de Severus, ne connaît l'existence. Il l'a préservée pendant des années en tant qu'endroit privé où se réfugier, moins protégé que ses quartiers, cependant il l'a montré à Harry deux ans auparavant. Harry voulait y inviter Granger, et, eh bien, voilà.

Severus est heureux de ne pas être en train de corriger des ASPICs. Il aurait été incapable de dissimuler son favoritisme.

- Est-ce que ça devrait être Poudlard, cependant ? Ou une autre école ? questionne la jeune fille en tapotant pensivement sa plume contre le parchemin étalé sur la table devant elle. Poudlard a une réputation impressionnante. Et elle est pleine de gens remplis de préjugés, ajoute-t-elle en fronçant les sourcils.

Severus se souvient de ses efforts, des années auparavant, pour faire que les gens arrêtent de lier des elfes de maison, des efforts voués à l'échec étant donné le nombre de Sang-Purs à Poudlard.

Comment une fille si intelligente pouvait-elle ignorer cela,songe Severus sarcastiquement, mais au moins, Granger s'est rangée du côté de la réalité, au final.

- Si nous voulons trouver une autre école, alors le souci sera de trouver un bâtiment et l'acquérir, réfléchit Harry, la tête penchée sur le côté. Sauf si...

Severus aime la vitesse à laquelle le cerveau de Harry travaille, mais Granger l'interrompt, trop impatient pour en profiter.

- Sauf si quoi ?

- Il y a encore plein de bâtiments abandonnés depuis la guerre contre Voldemort.

Harry ignore le tressaillement de Severus. Il ne s'en est jamais moqué, et Severus se demande parfois qui, dans l'entourage dans lequel il a grandi, serait susceptible de tressaillir à ce nom. Bien sûr, étant donné le coup de gueule de Pettigrow l'avant-dernier été, peut-être que c'était lui.

- Des endroits où personne ne veut vivre parce que des gens sont morts là-bas, mais qui ne sont pas vendus, non plus, poursuit le Poufsouffle. Peut-être que quelqu'un voudra nous faire une donation d'un de ces bâtiments lorsqu'ils connaîtront notre cause.

Granger cligne des yeux puis pousse un cri perçant et étreint Harry.

- Tu es génial, Harry !

En effet. Et vous devriez le lâcher. Severus se maîtrise et déclare seulement :

- Une bonne idée, M. Potter. Bien que le même préjugé pointé par Mlle Granger empêchant les Krakmols de venir à Poudlard pourrait empêcher certains Sang-Purs de vous vendre leurs manoirs.

- Je pensais demander à des familles Nées-de-Moldus ou de Sang-Mêlé, monsieur. Pas ces collets-montés, répond Harry en lui jetant un coup d'œil.

Granger glousse soudainement et plaque sa main sur sa bouche.

- Je t'imaginais juste demander à Malfoy, s'étouffe-t-elle lorsque Harry tourne son regard vers elle.

Le sourire du garçon s'adoucit, mais ce n'est quand même pas le sourire éclatant qu'il offre si souvent à Severus maintenant, alors Severus est content. Harry continue, les yeux s'embrasant :

- Eh bien, nous ne lui demanderons pas. Et nous avons une source de fonds, même si je vais probablement devoir travailler quelques années avant que nous ayons assez pour rénover une bâtisse et lancer l'école.

- Tu devras travailler ? Que veux-tu dire, Harry ?

Ce qui enrage Severus, maintenant, est l'aisance avec laquelle Granger s'adresse à Harry en utilisant son prénom. Pourtant, il écoute.

- Eh bien, ces leçons que les gens comme Smith n'arrêtent pas de me demander ? dévoile le Poufsouffle avec un sourire, pas l'éclatant, mais un qui est mince et dangereux. Je vais les leur donner, d'accord. Mais je vais les leur faire payer, à ces bâtards.

Il marque un temps d'arrêt et glisse un coup d'œil à Severus, avant d'ajouter :

- Mes parents sont tellement riches qu'ils pourraient probablement payer pour l'école avant que moi je ne le puisse. Mais je préfère mourir que leur demander.

Severus sait qu'il est perdu. La seule chose qu'il lui reste à faire est de déterminer la bonne chose à faire à ce sujet.

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Financement.

- Est-ce que je peux t'aider, Sirius ?

- Ouais, Harry. Ne sois pas si formel, veux-tu ?

Harry lève un sourcil. Honnêtement, il ne pense pas que sa formulation est formelle, mais si Sirius le pense, Harry ne va pas protester.

- D'accord. Je suis en retard pour ces cours que je suis censé donner à certains Serdaigles, annonce-t-il en contournant Sirius et pour se diriger vers les cachots.

- Attends, Harry ! Je suis venu à Poudlard juste pour te parler !

Le Poufsouffle se retourne et s'appuie contre le mur. Son parrain détourne le regard et fourre ses mains dans ses poches. Harry soupire intérieurement. Il sait que Sirius veut compenser pour l'avoir ignoré aussi longtemps, mais d'un autre côté, il ne veut pas non plus simplement s'excuser. Il ne cesse d'essayer de se justifier et de dire à Harry qu'il devrait être davantage comme Sol, et puis dire que Harry aurait dû révéler ses pouvoirs à tout le monde plus tôt.

Exactement le genre de réponse pénible qui, il l'espère, s'arrêtera bientôt, sans quoi il mettra sa famille sous Charme de Silence et ignorera leurs lettres.

- Je pensais à quelque chose que je pourrais faire pour me rattraper de ne pas m'être comporté comme un bon parrain.

- D'accord déclara Harry en croisant les bras. Qu'est-ce que c'est ?

- Ne me regarde pas comme ça, Harry. Tu me donnes l'impression que tu essayes de me garder à distance... c'est juste... Sirius s'interrompt, prend une grande inspiration et passe la main dans ses cheveux. Je n'aime pas quand tu as cet air-là, geint-il.

- Tu n'as pas été un très bon parrain pour moi, Sirius. Nous n'avons pas une relation proche. Je ne suis pas en colère, ajoute le garçon alors que l'adulte ouvre la bouche, probablement pour l'accuser précisément de cela. Mais ça ne m'intéresse pas de t'écouter te plaindre de moi de nouveau. Quelle est ta manière de t'amender ?

Sirius baisse les yeux au sol, puis les relève.

- Sol a mentionné que tu voulais créer une école pour les Krakmols.

Harry parvient à ne pas lever les yeux au ciel, mais c'est difficile. Sol est le genre de personne qui a incroyablement besoin de bavarder, même alors qu'il est en plein milieu de son année de BUSEs et qu'il ne devrait pas avoir de temps pour ça.

- Oui, c'est vrai.

- Alors... Je peux te donner de l'argent des Black pour le bâtiment que tu veux acheter. Pour t'aider à engager des gens pour le rénover. Tu vois.

Harry contemple Sirius pendant un moment, pour hoche lentement la tête.

- D'accord. Ça aiderait.

- Merci Harry ! S'exclame son parrain en se précipitant pour l'étreindre.

Harry accepte le câlin et lève les yeux au ciel par-dessus l'épaule de Sirius. Cet homme n'aura jamais une relation normale avec lui, mais, de toute évidence, il pense qu'il peut rattraper ses erreurs et que tout sera comme c'était avant.

Ou plutôt, comme ça aurait dû l'être.

Mais ce ne sera jamais comme ça, et Harry peut l'accepter. Il s'entend bien avec ses frères et sœur. Il a l'école. Il a quelques amis occasionnels dans sa Maison et ailleurs, maintenant qu'il donne ces cours.

Il a Severus.

Même si je n'oserais pas dire au professeur Snape que je pense à lui de cette façon, pour le moment.