Merci à celles qui ont laissé une review. (et en plus je suis dans une alert author, je suis super content ! – ma mère m'a toujours dit que je manquai d'ambition… )

Merci à Guézanne d'avoir lu, corrigé, amélioré… et de m'avoir cédé ses droits sur le nom de Bertha Lebewohl…

Aujourd'hui, trajet en Poudlard express. POV de Sirius, bien sûr !

Poudlard Express Blues … Poudlard Express Blues … Poudlard Express Blues … Poudlard Express Blues … Poudlard Express Blues …

Il en a marre, heureusement que c'est la dernière fois qu'il prend ce fichu train, et Lunard qui lui fait faux bond, enfin bien obligé et … Shaula aussi qu'il abandonne entre les pattes de Nigel.

Bon, pas la peine de compter sur James, doit être fourré avec Evans, les yeux dans les yeux – qu'est-ce qu'elle espère de lui ? Le remettre dans le droit chemin ? Alors, elle aurait tout aussi bien tomber amoureuse de lui, Sirius le déconneur. Evans, le genre de belle-fille impeccable qui conviendrait tout à fait à Shaula ! celle qui saurait l'aider.

Sirius, enfin je te trouve ! Qu'est-ce que tu foutais ? T'es pas encore installé ?

Peter s'avançait dans le couloir à sa rencontre, de son habituelle démarche, celle qui réussissait à évoquer à la fois un éléphant et une grenouille. Et en plus, il agitait les mains ! Enfin, ça au moins, c'était humain !

Non, je ne suis pas encore installé, félicitation pour cette brillante déduction, t'as pas vu ma malle qui lévite devant moi ?

– Euh, d'habitude c'est plutôt derrière qu'on fait ça ?

– Ben, ça tombe mal, parce que les habitudes moi, c'est pas trop mon truc … Et fais gaffe, parce que je sens que mon sort commence à fatiguer, tu pourrais bien te la prendre sur les pieds.

Peter fit un saut en arrière, disons qu'il s'envola comme une grenouille et atterrit comme un éléphant.

– Bon, et toi, t'as trouvé un compartiment au calme ? tout le monde doit être casé maintenant.

– Dame oui, ça doit bien faire une bonne demi-heure qu'on a quitté King's Cross, t'as passé tout ce temps dans le couloir ?

– Ouais, j'ai taillé une bavette avec le contrôleur !

– Le contrôleur, mais qu'est-ce que tu racontes, t'es sûr que tu vas bien ?

– Non, je déraille.

L'autre n'avait toujours pas capté, c'est vrai qu'il n'avait sans doute jamais mis les pieds dans un train moldu. Mais enfin, il n'allait pas lui dire qu'il avait effectivement passé tout ce temps planqué dans un recoin, en se disant qu'il ne supportait plus tout ce cirque.

– Alors, on y va !

Peter se mit en marche, non sans avoir jeté un regard suspicieux sur la malle. Ils traversèrent presque la moitié du train, Sirius les yeux obstinément fixés sur le dos de Queudver, faisant semblant de ne pas entendre les appels en provenance de certains des compartiments qu'ils dépassaient, n'essayant même pas, à vrai dire, de reconnaître ces voix. La seule chose dont il était sûr, c'est que tout cela le gavait.

Peter bifurqua soudainement, et disparut dans un compartiment, la malle continua sur sa lancée, Sirius dut la faire revenir dans le compartiment, finalement sans doute une mauvaise idée de faire les choses dans le désordre, enfin, l'autre n'avait rien vu !

Pour compenser, il installa son coffre en hauteur après lui avoir fait effectuer un impeccable looping autour de la tête d'un Peter bavant d'admiration … et paralysé de peur – autant dire coup double ! Il se jeta sur la banquette, finalement l'euphorie du looping n'avait pas duré longtemps, il y a deux ans, il aurait pu s'occuper l'esprit au moins une bonne heure avec une telle pitrerie. Et puis il y a deux ans, James aurait été là, seul, il y a deux ans, Evans était encore évitable. Et Lunard se serait contenté de lever un sourcil d'un de ses inévitables gros bouquins. Lunard, avait-il prononcé son nom à haute voix ? parce que Queudver se lançait dans le mood larmoyant :

Pauvre Lunard, un jour de rentrée pas de chance.

– Oh, Peter, arrête tes jérémiades, je suis pas sûr que Lunard apprécierait… et puis il a l'habitude, je te signale que, rentrée ou pas, il vit ça tous les mois ! Aussi réglé qu'une nana.

Vu la tronche éberluée que Peter arborait, il aurait parié qu'il n'avait pas compris, pourtant ce n'était pas très fin – il en avait à moitié honte.

– Oui, mais d'habitude, on est là avec lui…

Ouais, on a réussi à transformer ça en un truc sympa, mais je crois que c'est surtout marrant pour nous ! Parce que lui, le loup, c'est pas quand il veut, où il veut, c'est toujours entre les pattes !

– Ben, dis donc, tu vois tout en noir en ce moment !

– A ton avis, pourquoi je m'appelle Black ?

Et voilà, Queudver prenait son habituel air interloqué, style je-ne-comprends-pas-ce-que-tu-me-reproches-mais-alors-pas-du-tout.

Black Sirius Black Black Shaula Black dites Shaula il doit bien y avoir des jours où vous regrettez d'avoir dû renoncer à votre vrai nom ? dites-moi que vous n'êtes pas de leur côté que vous et moi nous sommes différents que vous m'avez transmis quelque chose qui permettra de me sauver.

– Bon, maintenant, tu la boucles, moi je dors.

Il s'allongea sur la banquette, le visage enfoui dans le dossier. Il entendit Peter marmonner quelque chose, puis soupirer, puis se lever, puis ouvrir la porte, nom de Merlin, pas un rapide celui-là ! Le bruit de la porte refermée violemment le fit sursauter néanmoins.

Quand il se réveilla, il était bientôt une heure. Peter n'était pas revenu … ou peut-être si, et reparti. Il décida de se secouer et de partir à la recherche de James (avec sa grognasse, pour le même prix) et de se trouver quelque chose à manger. Il arriva même à sourire en pensant que tout le groupe des trois premières années devait être en train de se goinfrer de tous les trucs sucrés que la restauration ambulante du Poudlard Express était ravie de leur fourguer en se faisant un maximum de tunes. A partir de la quatrième année, en général, les élèves commençaient à être gavés de toutes ces saloperies (enfin pas les filles, évidemment) et s'adonnaient à des trucs plus consistants (c'est à dire moins sucrés et plus alcoolisés).

Il dut remonter tout le convoi pour les découvrir enfin, dans les bras l'un de l'autre, bien sûr, et endormis ! Génial, décidemment, c'était la débandade.

– Salut, Sirius ! y sont mignons hein ?

– Bertha, ben je t'avais pas vu, dis donc. Alors, c'est toi qui tient la chandelle ?

– Sirius, Sirius, dis-moi mon beau, possèdes-tu un autre registre de langage que les sous-entendus vulgaires ?

- Oui, l'humour black. Tu vois, là par exemple, j'ai une furieuse envie de me foutre par la fenêtre.

Elle éclata de rire, se vissant l'index sur la tempe.

– Ah, à qui vas-tu faire croire cela, Sirius, que tu en aurais assez de la vie ! Toi qui est vivant jusqu'au bout de tes vingt doigts ! un véritable phénomène. Non, tu vois, ça serait dommage que tu te fiches par la fenêtre, parce que, petit un, ça me donnerait tort et, petit deux, ça empêcherait une correcte autopsie de ton cerveau, tu vois pour les médico-mages qui sont à la recherche des petites cases de l'énergie vitale. Ah et des doigts aussi, l'autopsie des doigts, à ne pas oublier.

– Bertha, arrête, et si j'étais sérieux ! tout le monde ne s'appelle pas Lebewohl.

– Heureusement, le monde serait invivable sans cela – trop fade. Mais c'est bien foutu, il y en a qui s'appellent Black, pour équilibrer ou … pour relever la sauce. As-tu mangé mon grand ? Tu claques des dents comme si tu avais faim ! Moi, j'allais m'y mettre quand tu es arrivé… j'ai apporté des trucs pour moi, et éventuellement pour d'autres. Ça te dirait, une dînette à deux ? Ou peut-être que Peter voudrait venir aussi ? Tu l'as laissé où ?

– Si tu veux avoir des réponses, Bertha, essaie de ne pas poser toutes les questions en même temps ! Oui, j'ai faim. Oui, j'accepte la dînette et t'auras le droit à une grosse bise

– Ouah, je commence bien l'année, et en plus dans l'intimité.

– Autant de dire que là je serai sincère…. Peter, je sais pas où il est, on était dans le même compartiment, j'ai piqué un somme, et il a dû se casser.

– Un peu de calme avant la mobilisation de la bande et la reprise des hostilités, j'imagine. Quant à Remus, je suppose qu'il n'est pas là…

C'est vrai que Bertha savait, logique pour une fille si attentive aux autres. Bertha, à qui Remus se confiait de temps en temps - lorsque les maraudeurs ne suffisaient plus à lui faire oublier son loup, il en parlait avec elle. Un peu. Bertha avait le chic pour faire parler les autres d'eux.

– Bien vu, Lebewhol, il a préféré de pas se montrer pour avoir à disparaître tout aussitôt. Il pensait que personne ne remarquerait. Toi oui.

– Oui, moi.

Elle se mit à regarder Lily et James d'un air doux et distrait. Sirius se demanda une fois de plus s' il y avait quelque chose entre elle et Remus. Ils n'étaient pas si souvent ensemble, mais il devinait que leur relation était profonde. L'année dernière, vers la fin du mois de mai, James avait commencé un programme de persécution pour les faire avouer, pendant deux jours il s'était acharné, sur l'un, sur l'autre, presque violent avec Remus, rusé avec Bertha, il avait rédigé un faux message d'appel à l'aide pour elle et une proposition de rendez-vous pour lui, Sirius en avait eu marre, il s'était arrangé pour faire rater tout le truc, mais sans se dévoiler, un service qu'il leur avait rendu en douce. Pas son style. Mais quelle satisfaction… il s'était dit qu'il prenait goût à l'action clandestine, et que c'était peut-être cela la solution pour lutter contre les Black… agir dans une ombre plus noire qu'eux.

Et de toute façon, Bertha qui partageait son dortoir avec Lily ne s'était jamais confiée à elle – et pourtant, elles faisaient toutes deux partie de ceux qui étaient au courant de la lycanthropie de Lunard.

Alors, on s'installe rien que nous deux ? on va dans ton compartiment ?

Excellente idée, ma belle, un peu de calme avant la cohue – tu peux pas savoir à quel point ça me sort par les yeux ! Allez, file moi le bazar, on transplane, pas envie de rencontrer qui que ce soit.

Quand ils arrivèrent à destination il s'installèrent l'un en face de l'autre. Elle commença à sortir différents paquets de son habituel sac fleuri, il en profita pour la regarder.

Ses cheveux, châtain clair, étaient rassemblés en une grosse natte, qui passait sur son épaule et retombait souplement sur le côté. Bien serrée le matin, la natte se défaisait au fur et à mesure de la journée, sans qu'elle ne prenne jamais la peine de la refaire. Elle avait des yeux pâles de ciel d'hiver, presque liquides.Elle était excellente en runes et en herbologie et elle avait donc décider d'ajouter la philo moldue à sa palette de talents. Absolument typique d'elle de choisir les matières les plus imbitables !

Revenant d'Italie, elle était joliment bronzée, un hâle léger. Des seins qu'on devinait très jolis. Un plaisir d'abaisser son regard vers eux. Il suffisait de suivre la natte châtain et on arrivait droit dessus. Et là, on pouvait oublier toute la philo du monde et le fait qu'on s'appelait Sirius Black.

Elle avait du sentir ses yeux, car elle lui jeta un regard interrogatif.

– Vraiment, t'as des états d'âme mon grand ?

Ouais, on peut appeler ça comme ça, des états d'âme. Et toi, contente de retourner à Poudlard ?

Mouaif, mouaif. J'ai jeté un coup d'œil sur les nouveaux, encore plus piailleurs que l'année dernière, en fait, Mac Go, c'est en poule qu'elle devrait se transformer, pas en chat. Elle va finir par en avaler deux ou trois sans même s'en apercevoir.

J'aime bien ton humour à froid, Lebewohl. Et tes sandwiches. Excellents. Vous avez toujours votre elfe italienne ?

Oui, Cuccina…

Elle viens toujours avec vous en Toscane ?

Oui, elle retrouve des copines là-bas. Une véritable bande de raggazze. Mais dis donc,tu m'épates, Sirius – te rappeler de tant de choses qui ne te concernent pas…. Qu'as-tu fait de ton légendaire égocentrisme ?

- J'imagine que ça aussi, ça me gave… être ce qu'on attend de moi. Diriger tout ce cirque, et me dire que peut-être je me manipule moi-même.

Il avait regardé ses pieds en parlant et tout d'un coup il sentit que Bertha lui prenait le menton et l'obligeait à la regarder. L'espace d'une demi seconde, non un quart de seconde, il crut même qu'elle allait l'embrasser. Et il aurait bien aimé que l'idée dure plus longtemps. Mais sa bouche s'ouvrit pour parler, pas pour se poser sur la sienne.

Qu'est-ce qui se passe avec toi, Sirius ? Tu sais que tu es mûr à point pour le cours de philosophie de Sofia Lerasme ! Tu sais quel est le thème de l'année ? – l'impact de la philosophie moldue sur la pensée magique.

Elle lui relâcha le menton, avec une légère pression vers le haut - mais pourquoi avait-elle eu ce geste ?

- Ah, dis donc, je suis scié. Alors, la philo et les runes ?

Oui, j'ai commencé à faire des recherches pour mon mémoire de fin d'année.

Parce que bien sûr, la signorina Buonavita a déjà trouvé son thème ?

E si, caro mio, l'impact de la philosophie de Spinoza sur l'œuvre de Xythème. Un gelato ?

Euh, oui, je crois que je vais en avoir besoin pour me remettre de tes histoires de philo …

Mais, j'ai juste cité deux noms !

Oui, mais ça m'a largement suffit. Il va bien me falloir deux glaces pour réussir à oublier ! Tu aurais café chamallow ?

Café oui, chamallow, non, Cuccina ne fait que de la bonne cuisine. Non, sans blague, depuis quand tu te lances dans le régressif ?

Depuis que je me suis remis à sucer mon pouce ! Non, je déconne… enfin par moment je sais plus trop.

Tiens espresso – retour vers l'âge adulte, faut assumer, ou alors tu veux aller rejoindre les piaillards de première année ? … Je me demande comment cette veille baderne de choipeau va faire ses affectations, ils m'ont l' air tous pareils – de véritables bébés.

Faudrait peut-être créer des nouvelles maisons, version spécial premier âge, ça changerait, et on pourrait les appeler… voyons voir - Babytard, Moutardaigle, Biberondor, Couchsouffle ?

Ah oui, pas mal du tout, et j'en connais qui seraient toutes prêtes à faire des retenues baby sitting !

Me dis pas que tu penses à moi ?

J'ai dit toutes prêtes, mon beau, je pensais à des nanas, pas des mecs qui jouent les gros durs.

Alors qui ça ? Evans ?

A toi de voir, mais ce ne serait pas la seule … ta cousine, Narcissa, peut-être ? Comme elle va se marier, elle doit bien commencer à penser à l'idée d'avoir des mouflets ?

Comment tu sais qu'elle se marie ? D'abord, brûle pas les étapes, elle se fiance … nuance.

M'est avis que les étapes, elle et Lucius , ils les ont prises dans le désordre, mais bon, peut-être que j'ai l'esprit mal placé !

Mais non, c'est sûr qu'il l' a déjà sautée….et p'êt' bien qu'il a commencé par Bellatrix…

Tsstsstss, quand je te disais que tu étais vulgaire… enfin je sais parce que je l'ai vue au départ, et elle m'en a parlé d'abondance, pourtant on n'a pas dû rester plus de 5 minutes ensemble, c'est fou la quantité de mots qu'elle peut faire tenir en une seule phrase… je veux dire, quand il s'agit de parler d'elle. Dommage qu'il n'y ait pas d'Aspic préparation de mariage, elle ferait exploser la moyenne de Serpentard !

Ah, parce que la moyenne de Serredaigle, c'est toi qui t'en occupes.

Elle le regarda en se marrant doucement.

Quelle connerie ces maisons ! Ses majestés les Maraudeurs n'ont toujours pas prévu de …perturber la cérémonie et de faire en sorte que le choipeau se brêle les pattes dans ses affectations ?

Sans blague,t'as pensé à ça ?

Elle lui sourit, toujours ce même air doux, pas vraiment présent. Si elle n'arrêtait pas, il allait faire un caprice et exiger un câlin. Est-ce qu'elle dirait oui, ou est-ce qu'elle les réservait à Lunard… il les avait vus, une fois, elle lui caressait la tête… et il s'était dit qu'elle n'aurait pas peur de passer ses doigts dans la fourrure d'un loup.

Pas moi, c'est Remus… en fin d'année dernière, on s'était amusé avec l'idée. On s'était dit que si quelqu'un allait piquer le choipeau chez Old Dumb' et lui renversait un bon flacon de whisky de feu dans la calotte, y aurait de sérieuses bonnes chances pour qu'il affecte les nouveaux … euh… en dépit du bon sens.

Et foute un sacré boxon dans la nouvelle promo ! Putain, quelle idée… et c'est toi et Remus qui avez pondu ça ! Enfin quand même, j'ose à peine imaginer la réaction du Vieux… et en pratique, vous auriez fait comment ?

Elle secoua la tête, elle riait à nouveau, ses cheveux libéraient une odeur d'été.

En pratique, niente, niente, c'était juste de la spéculation intellectuelle, un exercice théorique… démonstration par l'absurde que sans les maisons, Poudlard fonctionnerait tout de même,et peut-être mieux qu'avec.

Ah, de la philo. M'étonne pas de lui ! Et de toi !

Ne sois pas méprisant, Sirius, s'il n'était pas avec vous, il y a longtemps que vous vous seriez fait virer, toi et James.

C'est ce que tu crois ?

Ouais, et je suis pas la seule.

Bertha, t'as jamais pensé à devenir animagus et...

Il s'était lancé trop vite et maintenant il ne savait plus comment continuer. De toute façon, c'était peut-être mieux car son visage s'était crispé.

Sirius, non, ne t'occupes pas de ça. S'il te plaît.

Le silence s'installa entre eux, Sirius était gêné, il avait l'impression d'avoir commis une énorme bourde, une grosse connerie qui serait venue se poser sur sa tête, une couronne pour le roi des cons. Quant à Bertha, elle semblait tout avoir oublié, en tout cas, impossible de dire qu'elle avait décidé de lui faire la gueule. D'ailleurs, au bout d'un moment, elle lui tapa sur le bras.

Bon, on a parlé de mes vacances et les tiennes alors ? Narcissa m'a dit que vous étiez allés en Islande ?

Il ne put s'empêcher de rire, de soulagement – elle ne lui en voulait pas. Et pourtant c'était le genre de choses dont il se fichait royalement, avant. Mais pas question de lui faire voir… à moins que la futée Bertha ne l'ait déjà percé à jour ? elle lui avait parlé de ses états d'âmes … donc Sirius Black avait une âme…même s'il ne savait pas dans quel état, c'était déjà un point.

Me dis pas qu'en cinq minutes, elle a eu le temps de te parler de son futur mariage ET des super vacances de son cousin ?

Ne t'ai-je pas dit qu'elle parlait plus vite que les meilleures des plumes à papotes n'écrivent ? et pas des vacances de son cousin, mais de ses cousins.

Il fit mine de s'arracher les cheveux …

Et en plus, elle a trouvé le moyen de te parler de cette espèce d'enflure !

Chuut, c'est ton frère quand même !

Frère ou pas, moins je le vois, mieux je me porte. Il se leva d'un bon à la pensée de ce petit con qui devait déjà être en train de faire du prosélytisme à deux tunes sur la pureté du sang des Black. Foutues vacances en Islande, en plus Shaula avait … merde, plus la peine de repenser à tout ça.

T'es allé en Lituanie aussi ?

Lituanie, Lietuva, comme le mot était doux, comme une chanson d'enfance. Il se calma et se rassis, croisant les bras derrière sa nuque – c'était agréable, il en sentait la force et la souplesse. Shaula un soir avait… sa nuque… Il sursauta et décroisa ses mains, effrayé par la portée du souvenir, le cœur battant en désordre.

Oui, y avait ni mon père, ni mon frère. Ma mère a passé trois jours avec nous, et après, elle est partie, voir de la famille, (voilà, partie Shaula, calme toi, continue à raconter, elle n'est plus là, ni dans ton récit, ni dans ce train, du calme mais pourquoi lui as-tu couru après ? comme si tu ne pouvais pas t'en empêcher… ) et moi je suis resté à Vlinasu. Et là le bonheur total.

Tous les jours, je suis allé à la pêche avec mon grand-père, il a une barque, c'est moi qui rame, il choisit l'endroit et on attend. On ne parle presque pas, tu peux pas savoir comme c'est reposant. D'être à côté de ce vieux bonhomme sympa qui me raconte des histoires uniquement quand je lui demande et qui se tait sinon. Il n'attend rien de moi, juste que je rame où il faut. Il me dit que je suis ses bras de vingt ans, c'est con, mais… tu vois… c'est tellement …

Tellement quoi Sirius ?

Tu m'aides ?

Bien ? fort ?

Ouais, fort, ça doit être le mot qui va bien.

Il enchaîna vite, pas envie d'en dire plus sur ce qu'il ressentait loin des Black et de Shaula aussi, d'ailleurs.

– Tu t'en grilles une avec moi ?

– T'as quoi ? des Slimtar ?

– Non, des Sweetnico !

– Ah, les clopes de luxe ? Pourquoi pas ? Attends on va ouvrir la fenêtre et étanchéifier la porte, pas envie de voir des préfets, par l'odeur alléchée, se ramener …

Elle fournagea dans son sac, sortit sa baguette, prononça un Contrafumus, un boudin anti-fumée apparut tout autour de la porte du compartiment.

Il siffla, admiratif

Dis donc, t'as la main, tu fais ça souvent ?

– Oui, la clope, ça me stimule les neurones, pour la philo ! Et comme chez moi aussi, c'est interdit…

Il sortit son paquet de cigarettes et un briquet moldu qui amusa Bertha. Il faut dire qu'il était décoré d'une fille topless.

Quand le compartiment fut rempli de fumées de couleurs et de formes variées (Bertha était très forte pour les bouquets de fleurs, Sirius pour les elfes oranges à oreilles poilues) ils éclatèrent de rire. Puis Bertha déclara qu'elle voulait continuer la lecture de son Spinoza." L'éthique "… il lui suggéra " Les tics" , en clignant frénétiquement de l'œil gauche et haussant l'épaule droite sur un rythme incohérent, elle rit gentiment, mais se plongea dans le bouquin.

Désoeuvré, soudain, mal à l'aise, il sortit dans le couloir et se dirigea vers les wagons de queue. En général, c'était là que se mettaient les septièmes années, qui devaient quitter le convoi en dernier, à Pré Au Lard. Queudver… avec un peu de chance le petit rat ne se serait pas carapaté trop loin et il pourrait l'attraper par la queue.

Pas de chance, le seul compartiment dont la porte était ouverte était celui de la future Honorable Madame Malefoy, avec le futur gendre de la Très Honorable Famille Black, THFB pour les intimes, Très Haïssable Famille Black. Ils l'appelèrent, il entra, haussant les épaules, fataliste, et avec un frisson d'excitation, tout de même.

Ils se dirent les habituelles conneries mondaines, Narcissa était déjà très forte à ce petit jeu. Sauf qu'elle n'avait pas l'intention de confondre son cousin et une graine de ministre. Sirius se jeta sur la banquette en face d'eux, à côté d' Alberick Heyst. Il ferma les yeux. Il savait que les deux autres l'examinaient et cherchaient comment attaquer – il les aurait presque entendu siffler. Encore quelques secondes et il devina que Lucius ouvrait sa vilaine gueule de serpent froid.

Dis-donc, Black, j'ai entendu dire que ton père va répudier ta mère ? C'est vrai ça ? Il en a assez de la voir bourrée tous les soirs quand il rentre ou quoi ?

La ferme, Malefoy. Et toi, Narcissa, j'espère que ce n'est pas toi qui est à l'origine de telles conneries. Ça me ferait vraiment mal, venant de la famille.

Elle se contenta de secouer la tête d'un air plutôt amusé – contrairement à ce qu'elle pensait, cette rumeur pouvait bien être vraie, après tout. Lucius l'avait chopée au passage lors d'une réception chez ses parents, mais pas de la première main quand même, ce n'était pas comme si le père de Sirius s'en était ouvert directement à son frère. Et elle décida d'en rajouter une couche, Sirius avait vraiment l'air d'avoir les nerfs à vif sur le sujet… et plus tard, ce serait plutôt intéressant de faire le même coup à Regulus. Même si elle aurait mis sa jolie main dans la gueule d'un magyar à pointes qu'il serait enchanté, dans le style – Débarrassons-nous des rameaux malades et portons haut et fort la devise des Black. S'il y a en un qui aimait sa mère, évidemment c'était pas c'lui-là. Narcissa s'avoua rapidement que c'était l'autre qu'elle préférait, celui qui était en train de trembler de fureur devant elle – plutôt excitant.

– C'est du ressort du Haut Conseil des Dynastes, ça ? Est-ce que ton père aura le droit de participer aux débats, mon chéri ?

Elle ne quitta pas Sirius des yeux, mais posa sa main sur le genou de Lucius.

– Non, affaires de famille, il sera obligé de s'abstenir. Mais nul ne doute que les autres membres du conseil sauront opter pour une position … raisonnable, vu ce que représente la famille Black au sein de notre communauté, n'est-ce pas, délicieuse Narcissa ?

Le bellâtre détacha la main de son genou et la porta à sa bouche. Black lui jeta un regard furieux de chez furieux, mais pas plus de réaction que cela. Fichtremerlin, son père et son frère lui avaient donc fait boire quelque chose ? Jusqu'où faudrait-t-il aller pour le faire réagir ?

– Et si ta mère était répudiée, il faudrait que tu choisisses ton camp, tu penses que tu es digne de porter le nom des Black ?

– Ta gueule, arrête tes suppositions à la con.

Ah, quand même il s'était levé, mais il hésitait encore.

Tu s'rais devenu prudent, Black ? Tu t'es fait dégriffondorisé pendant les vacances ? Et bien moi, je crois que le Haut Conseil des Dynastes donnerait son accord à la répudiation de ta mère, et qu'en plus, il t'obligerait à renoncer au nom des Black.

– Alors, là, Lucius, je t'arrête tout de suite, le HCD ne peut pas prendre de telles décisions !

C'était Alberick, le Serredaigle de septième année, qui avait raté de peu le poste de préfet. Un mec que Lucius Malefoy et sa clique tenaient à avoir de leur côté, comme un sorte d'alibi culturel ou de permis de bonne conduite – analyse du grand Remus Lupin soi-même, à laquelle Sirius avait fini par se rendre. Remus avait aussi d'autres théories sur les raisons qui poussait Heyst à fricoter avec le nid de serpents.

– Merci Monsieur-je-sais-tout, disons que c'était une hypothèse d'école. Alors, qu'est-ce que tu ferais ?

Il s'était rassis, décidément pas en forme le Black – tournait pas rond. Plus personne ne bougeait, ni Narcissa, ni Heyst, ni lui, ni l'autre en face.

– Je prendrais le nom de ma mère, Sontchaff, plus joli que Black, dans une langue très ancienne, ça veut dire "fils de roi".

Lucius émit un sifflement, Narcissa battit des mains, Alberick dut se faire une note mentale pour aller vérifier de quelle langue il pouvait bien s'agir.

– Ben, y a pas à dire, y en a qui sont dévorés d'ambition… fils de roi, reste à savoir quel royaume tu vas-tu bien pouvoir récupérer dans le giron d'une poivrote ?

Shaula, je vous ai promis de bien me tenir pour ma dernière année ici, mais je ne vais pas le laisser vous traiter de cette façon, dites, c'est normal qu'un fils défende sa mère ?

Espèce d'ordure, tu vas lui payer.

Il renonça à utiliser sa baguette, la magie, la magie était pour d'autres usages, l'essentiel devait se régler sans. A mains découvertes. Vlan, voilà, c'était fait, son poing dans la gueule de ce salaud. Il n'avait pas eu le temps d'esquiver, il ne comprenait pas lui-même comment il avaii pu frapper aussi vite.

Narcissa prit le temps de lui envoyer un sourire plein de menaces, avant de faire semblant de s'occuper de son chéri. Elle lui tapota la joue du bout des doigts, sans s'apercevoir que le coup avait porté sur le menton.L'autre se laissa papouiller pendant trente secondes, on l'entendait presque ronronner de plaisir, et puis il dut estimer que ça suffisait et que sa virilité risquait d'en prendre un coup – il repoussa Narcissa et se mit sur ses pieds.

Ils étaient maintenant debout l'un en face de l'autre, l'un respirait calmement, l'autre pas. Malefoy dut soudain en avoir assez du silence entre eux, venait-il de comprendre que le silence de Sirius était terriblement méprisant ? Il lui lança :

Moi, les espèces de brèles qui ont besoin de remuer de l'air autour d'eux pour prouver qu'elles existent, ça me laisse totalement indifférent. Et à chacun des mots, il lui flanquait un coup dans le sternum du plat de sa main, aussi sale qu'elle était soignée, l'obligeant à reculer. Et à chaque coup, Sirius abandonnait. C'était si facile finalement, ne pas être là où ils vous attendaient tous.

Allez Black laisse tomber, y a que la vérité qui blesse.

Sirius sortit en claquant la porte du compartiment.

Quels connards, et le pire, c'était qu'ils avaient raison.

James avait son Evans, sa prestigieuse et honorable famille, pétée de tunes, certes, mais honorable, aussi blanche que la magie blanche, Peter, bon il avait rien, donc ça ne le gênait pas plus que ça et Lunard il avait son loup, bon évidemment c'était quand même salaud de voir les choses sous cet angle, qu'est-ce qu'il ferait si il était comme lui, panique totale, alors on verrait justement ce qu'il vaut le gars Sirius, et peut-être que la réponse serait justement rien, rien de rien….

Donc Lunard, si on laissait le loup de côté, il avait cette capacité à disparaître à l'intérieur de lui, avec ses bouquins, ses rêves.Qu'est-ce que Gogo lui avait dit un jour ? le jour où il s'était fait choper par le concierge en train d'envoyer un sort de dématérialisation à une tripotée de lutilards qu'il avait saoulé au préalable (le mélange favori de Madame Black – whisky et vodka moldus et une bonne rasade de langue de feu) – le but était de les faire entrer dans le portrait de Bryan Revillard, cette espèce de tapette à la solde des grandes dynasties magiques du 16 ième siècle qui gardait le nid des Serpentards… Petigros faisait le guet, à moitié mort de trouille, et pourtant il lui avait fait avaler de force une lampée de potion anti-chocotte, piquée à Rogue, encore une sacrée histoire, mais enfin c'était bien connu que ce genre de trucs ne marchait pas, fallait bien être ce crétin de Severus pour essayer d'améliorer la recette, ah oui, voilà, Gogo lui avait dit :

– Black si vous étiez capable de faire preuve, un jour, ne serait-ce qu'un jour, du centième, je dis bien du centième, du discernement et de la maturité de votre collègue Lupin, alors ce jour serait béni entre tous.

L'espèce de vache ! Il avait failli lui demander et le millième ça donnerait quoi ? Il avait préféré la jouer profil bas, mais elle avait été tellement méprisante, à lui flanquer ça froidement sur la tête.

En tout cas, si ça avait marché, sûr qu'il aurait gagné le concours de déconne de la semaine, et hop cinquante points pour lui, il en aurait filé dix à Peter, et il aurait fallu que Cornedrue et Lunard se creusent le ciboulot pour remonter la pente. En plus, ils auraient su le mot de passe de Serpentard, parce que le truc c'était ça – obtenir le sésame du nid de serpents. Et après, no limit à l'imagination pour trouver ce qu'ils auraient bien pu y faire.

Ben alors, Black on rumine de sombres pensées, ou … on écrase une petite larme en pensant à Papa et à Maman.

Décidément, il n'aurait pas dû rester dans le couloir de ce putain d'express de mes deux. A peine débarrassé de la famille, il fallait qu'il tombe sur la cinglée de service. Cinglée, mais toujours aussi gironde – teint laiteux, adorables tâches de rousseur visibles sur tout ce qu'elle voulait bien montrer et en ce jour d'été, dans le train surchauffé, ça faisait déjà un bon nombre de centimètres carrés, des yeux impossibles, presque violets, et des cheveux auburn tendance plaqué or.

– La ferme, Stella-la-grognasse, si tu t'occupais plutôt de tes affaires familiales…

Le père de Stella avait été arrêté pour importation illégale de dragons sur le territoire britannique en mai dernier, son procès devait avoir lieu dans les tous premiers jours d'octobre.

– Mais j'en ai rien à battre figure toi, s'ils l'envoient faire un stage à Azkaban, bon débarras, l'air deviendra plus respirable à la maison et ma mère demandera la sép…

– Epargne moi tes projets d'avenir, ma grosse. Il n'avait décidément pas envie de l'entendre parler de sa mère. Oups, elle venait de lui viander le pied d'un coup de talon bien ajusté.

– Tu vois, Sirius-le-gros-naze, c'est là qu'on voit qu'on vieillit, on se lasse de la magie, hein, tu penses que si on avait été en deuxième ou troisième année, allez même, encore l'année dernière pour faire bonne mesure, je t'aurais balancé un perforpanardus, mais là non, finalement, sans baguette, ça marche pas mal du tout - je dirais même que c'est plus jouissif…

Elle prit un air tellement aguicheur, style racolage super actif, qu'il se demanda si elle n'allait pas capitaliser sur l'expérience et lui rouler un patin. Et qui sait l'effet que ça lui aurait fait ! Mais elle se contenta de lui filer une petite tape amicale sur la tête et de le planter là. Au bout de quelques pas, elle se retourna et lui lança une jolie œillade « Si tu m'appelles une autre fois ma grosse… ». Il s'aperçut alors qu'elle avait minci !

Furieux contre lui, il retourna se planquer dans son compartiment. Il y trouva, évidemment, Evans et Potter qui se tenaient par la taille en regardant défiler le paysage. Il failli leur dire que d'habitude les vaches étaient à l'extérieur des trains, mais déjà elle l'avait aperçu et donné un coup de coude à James.

– Sirius, quelle bonne surprise… heureusement que Narcissa nous a dit qu'elle t'avait vu et que vous aviez passé un bon moment ensemble, sans cela on se serait inquiété, s'pas Jim ?

Ah réussi, sa cousine était déjà venue mettre son grain de cricasse là-dedans, en se foutant de lui bien sûr. Et cette bêtasse d'Evans qui gobait tout ! Un bon moment… alors que ça lui faisait mal d'y repenser… en fait non, pas d'y repenser, il n'avait pas cessé d'y penser… la manière insultante de parler de Shaula.

– Moi, je pensais que tu serais peut-être resté avec Lunard, pour lui tenir compagnie.

Alors là Cornedrue exagérait un max, lui balancer ça comme un reproche en plein dedans, avec son air de ne pas y toucher ! Et lui, par tous les dragons, est-ce qu'il n'aurait pas pu reprendre cette bonne idée à son compte ! Evans se tourna vers James, elle n'avait pas l'air réjoui de ce qu'il venait de sortir, elle fronçait et les sourcils et l'autre rougit un peu.

– Ecoute, Jim, personne n'a assuré sur ce coup-là, pas plus toi que moi, Peter ou ..Sirius. Pas la peine d'en rajouter. Elle abandonna Cornedrue et se retourna vers lui en lui souriant bravement.

– Alors, les vacances ?

– RAS, que du bonheur. Et vous, z'êtes partis ensemble ?

– Euh, moitié, moitié.

Cornedrue faisait toujours la tronche, le nez collé sur la vitre.

– Enfin, je veux dire ensemble et puis chacun de notre côté.

– Ah, très bien.

Il n'avait pas envie de continuer, et puis Evans avait l'air embarrassé. Elle fit encore une tentative :

– Il paraît que le poste de DCFM n'est toujours pas pourvu… et qu'il le sera au mieux dans une semaine.

Mmhmhhm.

James avait enfin consenti à l'ouvrir, mais comme il parlait sans s'être décollé la bouche de la vitre (putain, s'il confondait une vitre avec la bouche d'Evans, ça promettait…) ils n'avaient rien compris.

– Enfin, Jim, parle correctement !

Il se retourna vers eux, affichant un air profondément emmerdé.

– Je disais que c'est le genre de trucs qui va faire chier Lunard en rond, perdre une semaine de DCFM, il va baliser à l'idée de ne pas avoir bouclé le programme avant les Aspics.

– T'es vraiment sûr que t'as dit tout ça, la première fois ?

Evans arrondissait ses yeux verts, en regardant son chéri - ça lui donnait l'air un peu con. Sirius ricana de satisfaction.

–Bon, de toute façon, on arrive, Old Man va bientôt nous expliquer tout ça de vive voix !

– Eh, vous avez vu, on arrive !

C'était Peter qui avançait, version grenouille affolée, vers leur groupe, essayant de gérer l'avancée de sa malle au mieux.

– Du calme croâ croâ, tu sais bien qu'il faut laisser la bleusaille descendre en premier.

– Tu prends une calèche avec nous, Sirius ? Il fit le diplomate et évita de lui dire - Avec toi Evans, pas de risque.

– Non, j'y vais à pied. La calèche, ça me donne le mal des transports. T'as compris, Peter, tu répondras présent pour moi si jamais y a un appel.

– Mais, mais …

– Tu vas me faire croire que t'es pas capable de répondre "Présent" quand t'entendras Black, Sirius ? Sirius, hein pas Regulus, ça me vexerait qu'on me confonde avec l'autre naze. Tiens, pour ta peine.

Il sortit sa baguette, abaissa la fenêtre du train qui ralentissait et tout en la rétrécissant, il locomotionna la malle de Queudever sur le quai, en prenant soin de la faire atterrir sur une arête, un peu trop vite, afin de la bousiller un peu plus. Pas à dire, les parties de pêche lui avaient pas fait perdre la main. Sauf que si Lunard avait été là, il aurait prévu et paré le coup… mais James, aucun risque.

Non,d'ailleurs, Jim. Jim c'était nouveau, ça, une fantaisie de vacances ? pour officialiser quelque chose… qu'ils avaient couché ensemble ?

Evans aida Peter à sortir en premier, afin qu'il puisse aller récupérer sa foutue malle, pendant que Jim restait là, à lui regarder les fesses en sifflotant, d'un air de propriétaire satisfait de son acquisition. Sirius les laissa à leurs occupations charitables et lubriques. Il alla se planquer dans les toilettes, et quand le chahut occasionné par l'évacuation du train se fut calmé et qu'il eut entendu Hagrid braire pour regrouper les mioches de première année, il sortit, prudemment, récupéra sa malle, la mit en lévitation, au dessus de lui, et elle dessus, lui dessous, ils se mirent en route à travers champ pour rejoindre le château.

Et il les emmerdait tous.