Disclaimer : Harry Potter et son univers ne m'appartiennent pas, je ne gagne aucun argent à publier cette traduction, laquelle m'appartient, par contre. Les passages en italiques sont une emphase sur certains mots, ou la pensée d'un personnage, le contexte vous aidera. ATTENTION : scène à caractère sexuel en fin de chapitre, rien de très poussé, mais néanmoins explicite. Considérez-vous prévenus.
Ceci est une traduction de la fanfiction de Lomonaaeren, « Stargazer », ( s/13141493/1/Stargazer ). Je n'ai pas encore son autorisation pour publier ma version française, je la retirerai si elle me le demande.
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Serpent d'argent.
L'énorme cadeau arrive au dix-septième anniversaire de Harry, par une chouette noire comme du charbon qu'il n'a jamais vue auparavant. Asphodèle hulule paresseusement depuis la croisée de fenêtre. Elle était dehors toute la nuit pour apporter le cadeau d'Hermione. Cette dernière avait demandé à l'emprunter parce qu'elle-même n'a pas de chouette. Puis Harry est resté éveillé tard, penché sur le livre traitant de financement qu'il venait de recevoir.
Harry s'assied et examine le paquet avec surprise. Il n'y a aucune note dessus, et le papier est d'argent miroitant, d'une couleur neutre que n'importe qui aurait pu acheter. Il finit par le déchirer, se demandant si ça vient de Sirius, une autre tentative pour acheter son affection. (Il ne peut pas s'empêcher d'y penser de cette façon, même si Sirius veut sincèrement se rattraper pour les erreurs horribles qu'il a commises.)
Mais le cadeau qui dégringole sur le lit hors de l'emballage n'est pas définitivement pas de ceux que son parrain lui enverrait. Harry se reprend à avoir la bouche ouverte, et la referme avec une rapide déglutition.
Il s'agit d'un serpent étincelant, fait en argent, avec de minuscules yeux dont Harry suspecte qu'ils sont en émeraude plutôt que les simples béryls qu'ils ont l'air d'être au premier regard. Le serpent s'enroule sur lui-même en de lâches spirales, sa queue formant la dernière boucle. Harry l'étudie quelques secondes. Il se demande s'il est censé l'enrouler autour de ses épaules ou l'attacher sur le devant de sa robe avant de comprendre. Il peut l'enrouler autour de son bras, et la tête du serpent reposera sur son épaule, avec la dernière boucle de la queue autour de son poignet.
C'est...
Il pense qu'il sait. Il n'a jamais rien lu à ce sujet, spécifiquement, mais c'est très similaire à des informations obtenues dans certains livres de la bibliothèque.
Il humecte soudainement ses lèvres sèches et tend la main vers la note dont il sait qu'elle sera là. Et c'est le cas. Tombée du paquet lorsqu'il a enlevé le serpent. Il espère seulement que ça vient de la seule personne dont il veut que ça vienne.
C'est le cas.
Joyeux anniversaire, Harry.
Je me suis dit de ne pas le faire, que je devrais me retenir jusqu'à ce que vous soyez sorti de l'école, et plus un élève sous ma responsabilité, mais je me retrouve à en être incapable. Il existe trop de possibilités que quelqu'un d'autre vous approche, vous conquière, et peut-être vous convainque de l'épouser avant que vous ne soyez sorti de Poudlard, étant donné que nombre d'entre nous se marient jeunes.
La famille de ma mère, les Prince, ont utilisé ce serpent pour attester des épousailles. Il restera hors de vue sous une manche de chemise et est ajustable. Vous pouvez l'arborer aussi ouvertement que vous le voulez, ou aussi discrètement que vous le souhaitez. Le serpent est enchanté pour faire chauffer un ornement similaire que je porte si vous êtes en situation dangereuse.
Ne me demandez pas pour le moment d'écrire des mots que je préférerais dire. Mais vous m'êtes important. Je souhaite vous épouser. J'admire votre intellect. Je chéris votre sourire. Je me retrouve à ne pas supporter la pensée de vous avec quelqu'un d'autre. Je désire vous réclamer comme mon fiancé.
Severus Snape.
La main de Harry tremble alors qu'il la tend pour caresser le serpent. Lequel tourne lentement sa tête vers lui, ses yeux d'émeraude flamboyant l'espace d'une seconde. Puis il s'avance et attend impatiemment devant ses mains.
Harry inspire profondément, et choisit son bras gauche. Les gens regardent plus souvent sa main droite lorsqu'il leur enseigne, puisque c'est sa main de baguette, et pour le moment... pour le moment, il veut le chérir comme un merveilleux secret.
Il est important pour quelqu'un.
Harry ferme les yeux sous la brûlure qui ne devrait pas être là, et laisse le serpent grimper pour envelopper son épaule de sa tête et son cou. Le poids froid devient abruptement chaud contre sa peau, ce que Harry espère être la façon de la magie de faire savoir son choix à Snape.
Parce que ce devrait être comme ça.
Même s'il n'y a jamais eu vraiment aucun doute qu'il accepterait.
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Situations dangereuses.
- Pourquoi ne veux-tu pas aller à Pré-au-Lard avec moi, Harry ?
C'est juste Justin Flinch-Fletchley. Severus connaît chaque modulation des geignements de chacun de ses élèves, maintenant, après sept ans à les voir parcourir cette école. Il marque un temps d'arrêt pour calmer à la fois sa respiration et son emportement avant de regarder au-delà du coin de couloir.
Harry se tient debout, les bras mollement croisés sur son estomac, devant l'escalier qui descend vers la Salle Commune de Poufsouffle. Flinch-Fletchley est penché vers lui, une main sur le mur, comme s'il voulait épingler Harry mais savait à quel point ce serait peu sage. Il a les yeux écarquillés, avides, fixés sur la bouche de Harry.
Harry jette un coup d'œil vers le coin où se tient Severus, et le fantôme d'un sourire traverse ses lèvres. Flinch-Fletchley semble penser que c'est pour lui, l'insupportable porc. Il s'avance vers Harry et lève une main, comme s'il allait caresser son visage.
Harry penche sa tête pour l'écarter, et déclare seulement :
- Parce que je ne veux pas.
- Mais je ne comprends pas. Il n'y a personne d'autre ! J'ai demandé à tous ceux que je connaissais, et ils ont dit soit que tu ne sortais avec personne, soit que tu avais refusé de sorti avec eux aussi.
- Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas quelqu'un d'autre.
Flinch-Fletchley sursaute.
- Tu veux dire... tu sors avec un Krakmol, Harry ? Ou un Moldu ?
- Je sors avec quelqu'un qui préfère ne pas être exposé au jugement du monde sorcier, rétorque Harry en baissant la voix, et Severus sent un frisson agiter son estomac. Je peux entendre le jugement dans ta voix quand tu dis ces mots, Justin, et tu es un Né-de-Moldu. Bordel, qu'est-ce tu ferais si c'était un Krakmol ?
Il ne dit pas que j'en suis un. Personne ne penserait qu'il mentirait. Severus soupire. La fin de la septième année de Harry ne viendra jamais assez tôt, peu importe combien de temps ils peuvent passer ensemble alors qu'il aide Harry à réviser pour ses ASPICs.
- Je ne voulais pas dire... Je suis désolé, Harry. Mais, par Merlin, tu es brillant et beau et puissant...
- Non, je ne le suis pas.
- Mais si ! Tout le monde peut voir à quel point tu es brillant maintenant...
- Ça ne veut pas dire que je suis puissant, Justin. Tu as suivi mes cours, et tu sais ce que je dis sur le pouvoir. Est-ce que tout ça déserte ta tête à l'instant où tu passes la porte de ma salle de classe ?
Flinch-Fletchley reste silencieux sous le coup de ce qui semble être de la consternation. Severus étire ses lèvres dans un rictus. Harry avait raison lorsqu'il avait dit à Severus, dans sa lettre le remerciant de son cadeau de fiançailles, que Severus était important pour lui parce qu'il était un des rares à le voir lui. Les autres ignoraient Harry lorsqu'ils pensaient qu'il était un Krakmol, et maintenant, ils pensent qu'il est puissant au lieu de ce qu'il est vraiment, parce que le pouvoir est tellement lié à l'intelligence, dans leurs esprits.
- Je suis désolé, Harry.
- Excuses acceptées. Mais cette cécité automatique est une des raisons pour lesquelles je ne veux pas sortir avec toi, Justin. Peux-tu t'écarter du chemin, maintenant ? Je veux descendre et songer à cette plaisanterie d'examen que nous aurons en Charmes demain.
Flinch-Fletchley émet un bruit confus, contrit, et s'écarte. Severus se Désillusionne pour suivre Harry jusqu'en bas des escaliers, ce qui lui donne également une bonne opportunité d'observer l'air d'envie de Flinch-Fletchley qui suit aussi Harry.
Harry attend Severus derrière le coin du premier mur en bas des escaliers. Son sourire est doux alors qu'il lève la main et effleure de ses doigts la peau sous les yeux de son professeur lorsque celui-ci devient de nouveau visible.
- Ce n'était pas une situation dangereuse, vous savez.
Severus retire le sortilège qui empêche les gens de voir le petit bracelet en forme de serpent autour de son poignet la plupart du temps. Il est fait d'argent forgé, correspondant à celui de Harry, sauf pour les yeux de diamant.
- Il chauffe dès que je pense que vous êtes en danger.
- Le danger vu par Severus Snape, se moque Harry en levant les yeux au ciel.
- Exactement, souffle Severus.
Sa faim augmente à mesure qu'il est proche de Harry, et il ne sait plus si ce sont ses yeux brillants yeux verts qui l'inspirent, ou si c'est le froid dédain avec lequel il rembarre les gens comme Flinch-Fletchley, ou si c'est le corps élancé que Harry entretient par la pratique du duel, ou si c'est la fierté sans remord avec laquelle il parcourt les couloirs de Poudlard.
Harry lui adresse un sourire plein de regrets et recule.
- Je dois vraiment retourner dans la Salle Commune, monsieur.
Severus se contraint à ne pas tendre la main et hoche simplement la tête, cachant de nouveau son poignet. Le sourire de son élève devient mélancolique, il avance la main pour caresser brièvement son poignet avant de reprendre sa route dans le couloir.
Severus contemple la petite cascade de bourrelets causés par le serpent d'argent sous la manche de Harry, et se dit encore une fois qu'il n'y a plus que sept mois avant qu'il ne puisse ouvertement réclamer l'homme qui a choisi d'être sien. Et que Harry a besoin de temps pour étudier. Severus est déterminé à voir son élève n'obtenir que des Optimals à ses ASPICs, même si Harry lui dit que c'est impossible.
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Exposition.
- Harry, c'est superbe. Qu'est-ce que c'est ?
Harry baisse le regard. Alicia vient parfois aux réunions entre lui, Severus et Hermione lorsqu'ils discutent de l'école pour les Krakmols et des façons dont ils vont la financer. Harry a trouvé quelques bâtisses qui pourraient convenir, à son avis, l'une d'entre elles étant une gigantesque maison qu'une famille de Sang-Mêlés avait achetée à une famille de Sang-Purs avant d'être majoritairement massacrée par Voldemort, et l'autre est un hall que la famille Flint prévoyait de rénover depuis des générations sans jamais s'y mettre. Il faut une bonne minute à son esprit pour s'extirper de la discussion et en venir à ce que pointe Alicia.
La queue du serpent d'argent a glissé de sous sa manche et est visible autour de son poignet.
La tension de Severus est perceptible depuis l'autre côté de la pièce. Harry fait bien attention à ne pas le regarder alors qu'il sourit à Alicia.
- C'est un cadeau que j'ai reçu pour mon anniversaire, explique-t-il en relevant sa manche, heureux de savoir que ni Alicia ni Hermione ne reconnaîtront un présent de fiançailles de la famille maternelle de Snape, même si elles pourraient le reconnaître comme un présent de fiançailles générique. Tu vois ?
Alicia halète alors qu'il révèle la tête du serpent, et Hermione se penche pour mieux regarder, mais aucune ne le touche. Harry n'est pas certain qu'il se passerait quelque chose de mauvais si quelqu'un d'autre que lui touchait le serpent. Il sait juste qu'il ne veut pas que cela arrive du tout.
- C'est incroyable, murmure Hermione. Je peux sentir qu'il y a des enchantements dessus, mais je ne sais pas lesquels.
- Des enchantements de protection, dévoile-t-il d'un ton plat en laissant retomber sa manche, ce qui est vrai, après tout. Mon fiancé ne veut pas que je me retrouve dans des situations dangereuses. Le serpent est enchanté pour l'en informer.
- « Ton fiancé » ? reprend Hermione avec des yeux ronds.
- Il y a plein de sorciers qui sortent avec d'autres sorciers, déclare impatiemment Alicia. Il y en a même plein dans notre Maison, Hermione. Oh, Harry ! s'exclame-t-elle en levant des yeux réjouis vers lui. Je n'arrive pas à croire que tu es le premier d'entre nous à être fiancé. Je veux dire, je sais que tu es le plus vieux, mais Sol ergote encore et toujours à propos de demander à Ginny Weasley de sortir avec lui ! Des fiançailles, ce n'est pas rien.
- Et la plupart des gens ne se marient que bien plus tard, dans le monde moldu, complète Hermione après un hochement de tête. Es-tu sûr de vouloir épouser cette personne, Harry ?
Lequel tourne légèrement la tête, suffisamment pour voir l'expression de Snape du coin des yeux.
- Je n'ai jamais été aussi sûr de quelque chose de toute ma vie, affirme-t-il.
Il ne manque rien des traits de Snape qui se détendent, même si, bien sûr, il ne sourira pas vraiment. Pas encore.
Harry accepte d'attendre, pour ça.
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- Alicia, siffle Harry.
Il vient de la trouver alors qu'elle entre juste dans la Grande Salle pour le petit déjeuner. Il la traîne dans un coin du hall d'entrée, où la plupart des gens ne les verront pas, et dresse un sort d'intimité, puis la regarde d'un air noir.
- Pourquoi as-tu dit à Maman et Papa que je suis fiancé ?
- Ils méritent de savoir que tu es important pour quelqu'un.
Harry ne lâche pas sa sœur du regard, regard qu'elle rencontre avec son propre air sévère, et il lève finalement les yeux au ciel, abandonnant. Pas la moindre chance de convaincre sa petite Serdaigle obstinée de sœur, il le sait.
- Maintenant, ils me harcèlent de lettres pour savoir qui c'est et ce que c'est.
Apparemment, Alicia ne leur a au moins pas décrit ce à quoi ressemblait son présent de fiançailles, elle leur a juste dit qu'il y en avait un.
- Je ne leur ai pas dit qu'il y a un homme qui te fait la cour, ou que c'est un serpent, ou rien d'autre, confirme-t-elle. Mais il mérite de savoir que quelqu'un va t'épouser.
Harry reste silencieux pendant un moment. Il ne sait pas si Alicia le réalise, mais il a... il y a eu quelques années où il présumait plus ou moins qu'il ne se marierait jamais, quand il y pensait, ce qui n'était pas souvent. Beaucoup de Krakmols ne se marient pas. Ou ils épousent des Moldus et ont des enfants qui sont parfois au courant de l'existence du monde sorcier, et parfois pas. Les Sang-Purs fuient les Krakmols, de même que les Sang-Mêlés élevés dans le monde sorcier, et même les Nés-de-Moldus deviennent soucieux de ce qui se passerait s'ils devaient cacher la magie de leur époux ou leurs épouses et de leurs enfants. Ou ils s'inquiètent que leur famille devienne jalouse.
Harry ne serait pas surpris du tout que ses parents et son parrain respectent ce genre d'attitude, même en sachant qu'il était dans la fourchette basse de la moyenne plutôt qu'un Krakmol.
Pourtant quelqu'un veut l'épouser. Il est important pour quelqu'un. Et ses parents ne savent pas qui.
Harry commence à sourire.
- Tu vois ? sourit Alicia avec lui. C'est de ça que tu devrais avoir l'air. Marcher avec ton menton en l'air en sachant que tu es meilleur que tous les autres, parce que personne d'autre ici n'a de cadeau de fiançailles aussi onéreux et que personne d'autre ne sera aussi génial que toi lorsque tu auras fondé ton école. Tu devrais être fier, Harry ! Aussi fier qu'un cygne ! conclut-elle en lui administrant une tape amicale sur l'épaule, juste au-dessus d'une des spirales du serpent.
Harry éclate de rire. Sa sœur fait de drôles de comparaisons, parfois.
- Je ne veux pas avoir la grosse tête, tempère-t-il en entourant les épaules de sa sœur avec son bras pour l'escorter jusqu'à la Grande Salle. Je peux être génial sans ça.
- Tu l'es déjà, affirme Alicia, complètement sérieuse.
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- Harry. Nous avons fait tout ce chemin pour te parler. Et tu ne veux toujours pas nous le dire ?
Severus ralentit aussitôt. Le serpent sur son poignet a chauffé au point de le faire quitter sa classe cinq minutes plus tôt, et une part de lui songe toujours au genre de chaos que peuvent causer des Serdaigles et des Poufsouffles de troisième année sans supervision. Mais la dernière voix qu'il s'attendait à entendre était celle de Lily.
Il s'arrête dans l'ombre au sommet des escaliers vers les cachots. Lily et Potter sont dans le hall de réception, Potter est rougeaud, Lily est pâle. Elle a la main tendue vers Harry, qui l'observe avec une politesse calme, dévastatrice.
- Harry, qui est cette personne à qui tu es fiancé ?
- Nous voulons garder cela secret pour le moment.
- Ça veut dire que c'est une honte, établit Potter avec une voix plus grave que dans le souvenir de Severus. Qui est-ce, Harry ? Quelqu'un qui a suivi Tu-Sais-Qui ? Un Serpentard ? Quelqu'un de plus vieux que toi ?
Severus retient son rire vicieusement. Potter a réussi à deviner tous les trucs "terribles" en une fois. À la légère vibration dans la voix de Harry lorsqu'il répond, il pense à la même chose :
- C'est une personne qui tient à sa vie privée.
- A-t-il honte de t'épouser parce que tu es presque un Krakmol ? Ce n'est pas bon, affirme Lily en secouant la tête, ses cheveux roux glissant sur ses épaules. Tu ne devrais pas épouser quelqu'un qui te voit comme une source de honte, Harry.
Ce n'est pas la femme que j'ai connue, songe Severus, mais avec détachement. Il ne devrait pas en être surpris. Lily a été mariée à Potter et vit avec Black et Lupin dans son entourage depuis plus longtemps qu'elle et Severus ont été amis. Bien sûr qu'elle n'est plus la même. Sa vision du passé est brisée comme un miroir, maintenant, et a moins le pouvoir de le blesser.
- C'est vous qui avez passé des années à avoir honte de ma puissance, réplique Harry d'une voix correspondant dorénavant à son visage. Arrêtez de regarder dans les ombres et sursauter face à vos propres peurs.
- Tu n'as pas été très respectueux envers nous cette année, Harry, proclame Potter d'un ton plus ferme. Nous sommes toujours tes parents. Nous méritons toujours ton respect, et nous voulons savoir qui tu vas épouser.
- Légalement, je suis un adulte, contre Harry d'une voix lente. Je ne vous dois rien. Et vous avez passé des années à avoir pitié de moi et vous inquiéter de ce que les gens penseraient de vous parce que vous aviez un enfant avec une puissance en-dessous de la moyenne. Je me fiche de ce que vous ressentez à l'instant. Je me fiche de vous inviter à mon mariage. Je me fiche de vous dire mes secrets. Vous avez été les parents que vous auriez dû être avec Sol, Romulus et Alicia. Ils vous aiment. C'est la seule raison pour laquelle je ne vous ai pas dit exactement ce que je pense de vous avant aujourd'hui.
- H-Harry, bégaye Lily, la première à s'éloigner de Potter, qui a juste l'air de ne pas savoir s'il doit pleurer ou exploser. Que penses-tu de nous ?
Harry se redresse. Severus se décale un peu sur le côté pour voir son visage. Ceci est ce à quoi le moment de la révélation du pouvoir de Harry aurait dû ressembler, à son avis. Lily et Potter étaient loin d'être assez choqués, à l'époque. Là, ils vont être choqués.
- Je pense que vous êtes bien plus superficiels que ce que vous voudriez que le monde pense.
La voix de Harry est douce, et pourtant froide et polie. Severus repense à toutes les fois où il a vu Harry perdre son sang-froid, et réalise que ce n'est presque jamais arrivé. Peut-être a-t-il appris que cela ne marchait pas, étant petit.
- Vous vous préoccupez trop de la bonne opinion de gens dont la bonne opinion ne mérite pas d'être obtenue, comme les Malfoy ou le reste des Black hormis Sirius. Vous vous inquiétez de ce dont vous allez avoir l'air parce que vous avez un enfant Krakmol. Vous vouliez prédire comment j'allais me comporter, et vous étiez tellement sûrs que j'allais être jaloux de Sol et Romulus et Alicia que vous ne m'avez jamais regardé. Vous vouliez juste être normaux. Normaux pour des sorciers de sang pur, en tous cas, assène-t-il avant de se tourner vers son père. Tu voulais des fils comme toi. Des Gryffondors au sang chaud, à la magie puissante, qui feraient des blagues. Parfois, je me demande comment tu y arrives avec Romulus. Je suppose que c'est différent avec Alicia parce que c'est une fille, balaye-t-il en haussant les épaules. Dès l'instant où tu as compris que je ne serais pas comme toi, même si c'était basé sur un mensonge, tu as baissé les bras avec moi. Et toi, tu as laissé tes expériences personnelles trop t'influencer, Mère.
Harry fait face à Lily, leurs yeux identiques se rencontrent, et Lily est celle qui flanche et détourne le regard.
- Tu étais tellement sûre que j'allais me comporter exactement comme ta sœur. Ce qui a fait de Sol, Romulus et Alicia des victimes, et tu as décidé que tu devais être l'héroïne qui les sauverait. As-tu une seule fois songé que, même si j'avais été jaloux d'eux, ça n'aurait pas été la fin du monde ? Ce qu'un enfant ressent à propos d'un autre enfant n'est jamais la fin du monde. Mais tu as passé plus de temps à parler de ma possible jalousie que je n'en ai passé à la ressentir, et tu l'as magnifiée au point que Sol a pensé que la pire insulte du monde était de me traiter de Krakmol.
Le silence résonne de ce côté du hall de réception lorsque Harry termine sa phrase. Quelques élèves en route vers leur déjeuner —les cours sont terminés, maintenant— s'arrêtent pour regarder. Severus aperçoit Granger parmi ses camarades de Serdaigle, et voit ses yeux étrécis, remplis de colère, fixé sur Lily et Potter.
- Voilà ce que je ressens, conclut Harry avec un petit geste de la tête en arrière que Severus adore.
Puis il se détourne et suit la foule vers le déjeuner.
Severus s'attarde suffisamment longtemps pour sentir la chaleur s'évanouir du serpent à son poignet et voir Lily enfouir son visage dans l'épaule de Potter. Puis il retourne à sa salle de classe, se demandant si Harry avait raison de l'accuser d'être trop protecteur, et d'affirmer qu'il pourrait aisément gérer la plupart des situations « dangereuses » dont pourrait l'avertir son bracelet-serpent.
Bien entendu, les situations dangereuses existent toujours pour les autres personnes. Comme les élèves de troisième année de Poufsouffle et Serdaigle une fois qu'il aura vu le bazar qu'ils auront laissé.
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Brillance.
- Ça va vraiment marcher.
Harry se tourne pour sourire à Severus. Ils sont dans la bâtisse que Harry a enfin décidé d'acquérir pour y construire son école, la maison que la famille de Sang-Mêlé possédait avant que Voldemort n'y tue tant de leurs membres. Comme Harry l'avait prévu, ils avaient été enclins à la vendre pour une bouchée de pain par rapport à sa valeur réelle.
Ils sont dans ce qui semble être un mélange entre un hall d'entrée et un salon, étant donné l'immense cheminée encastrée dans un mur. Il y a toujours un papier peint d'un violent doré sur les murs, mais Harry contemple les hautes fenêtres au sommet en arche et la lumière naturelle, réfléchissant à l'allure que ça aurait une fois que tout serait recouvert de symboles d'apprentissages.
Il n'aura pas de Maisons dans son école. Ils n'ont pas besoin des divisions.
- Un endroit magnifique, concède Severus en croisant les bras.
Comme Harry, il ne peut le faire confortablement, complètement sur sa poitrine, mais son bracelet est un bien plus petit obstacle que le serpent enroulé autour du bras de Harry. Ce dernier lui sourit alors que Severus observe un rayon de lumière grise tomber depuis la fenêtre sur sa pommette.
- Tu... tu pensais ce que tu as dit.
- Je dis beaucoup de choses. Je pense la plupart d'entre elles. Dis-moi à laquelle tu penses, Severus.
Sa voix tombe dans les graves sans sa permission. Severus lui jette un coup d'œil, les pupilles pleines de chaleur, mais incline simplement la tête.
- Tu le pensais vraiment quand tu as dit que je serais le bienvenu en tant qu'enseignant dans cette école.
- Membre du personnel administratif, le corrige Harry. Je sais que tu es un bon enseignant quand tu le veux, mais il y a quelques gamins avec lesquels tu ne serais pas assez patient.
- Ça, c'est bien vrai. Sais-tu pourquoi je suis devenu Maître des Potions de Poudlard en premier lieu ?
- Non, répond Harry en s'appuyant confortablement contre un mur d'où il peut regarder par l'ouverture en arche dans la pièce adjacente. Raconte-moi.
- J'ai été tenté de rejoindre les Mangemorts. Peu de gens m'auraient engagé. Albus Dumbledore a été assez aimable pour m'offrir un poste.
Harry bondit et lève les yeux vers lui.
- Et maintenant... tu dois bien réaliser que ce n'est plus vrai. Que tu aurais pu tailler ta propre place et ta propre carrière, même si la guerre était récente dans l'esprit des gens.
Severus détourne le regard, qui vole jusqu'au foyer, la lumière du jour, puis dévale un couloir de l'autre côté d'une autre arche.
- Je... ne me suis pas autorisé à y penser. D'une façon très semblable à tes parents, je ne me suis pas autorisé à voir la situation plus générale. Et à l'époque, j'étais jeune et trop effrayé pour penser que je pourrais m'établir par mes propres moyens.
- Ne te compare pas à mes parents. Tu ne leur ressemble en rien.
- Par certains côtés, si, rétorque Severus en secouant la tête alors que Harry essaye de parler. Non, laisse-moi le dire.
Le plus jeune bat suffisamment en retraite pour hocher la tête.
- Il y a eu des élèves avant toi avec beaucoup de potentiel, j'en suis certain. Mais je les ai ignorés, ou je les ai maltraités. Je n'aurais jamais dû devenir un enseignant. Ce n'est pas là où résident mes talents. Enfin, peut-être que quelques élèves particulièrement doués en Potions ont pu m'apprécier. Je me suis convaincu que c'était aussi bien, parce que je devais bien vivre, et je me suis aussi convaincu que je ne t'aidais que pour obtenir ma revanche sur ton père.
Harry hoche de nouveau du chef.
- Oui, d'accord. Mais tu t'es réveillé, et je sais que tu n'as pas été aussi infect avec les gens ces dernières années que tu l'étais avant que je n'arrive. Alors éloigne-toi de Poudlard et aide-moi à diriger mon école. Je sais que tu peux être diplomate quand tu traites avec des idiots. Et tu vas adorer prouver aux idiots qu'ils ont tort sur les Krakmols et inventer des potions que les élèves non-magiques peuvent brasser.
Severus s'avance d'un pas et laisse sa main planer dans les airs, un instant, avant de la retirer. Il prend son interdiction de toucher Harry tant qu'il est un élève très au sérieux (même si Harry aimerait le contraire). Il toussote et déclare :
- Je peux le faire. Je serai... avec toi, même si je dois travailler sur mes compétences administratives. Et c'est d'un grand prix pour moi.
Harry laisse son visage se détendre un peu.
- Tu ne m'as jamais demandé comment j'allais appeler l'école, tu sais.
- Effectivement, admet Severus. J'ai présumé que tu ne t'étais pas décidé, poursuit-il avant de marquer une pause, maintenant le contact visuel avec Harry. Comment vas-tu l'appeler ?
Harry lève les yeux vers toute la lumière inondant les couloirs.
- Brillance.
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- Eh bien, c'est définitivement une surprise, Severus.
Lequel hausse les épaules et pousse sa lettre de démission un peu plus près d'Albus.
- C'est probablement quelque chose que j'aurais dû faire il y a des années. Mon tempérament est inadapté à l'enseignement.
- Hm.
Albus l'observe au lieu de toucher la lettre. Severus croise calmement son regard. Ses compétences en Occlumencie sont suffisamment fortes pour qu'aucune tentative du Directeur ne puisse les outrepasser.
- Vous prenez la bonne décision pour vous, mon garçon. Du moins, je l'espère.
Severus laisse glisser la référence condescendante. Il n'a plus à l'écouter très longtemps.
- C'est le cas, affirme-t-il. Merci pour m'avoir donné la chance qui m'a mené à ma nouvelle vie.
- Maintenant je suis plus curieux que jamais, reconnait Albus avec un gloussement, mais sans insister.
Au lieu de cela, il congédie Severus d'un geste de la main, et Severus quitte la Tour Directoriale le cœur léger.
C'est le soir du Festin de Départ pour les septième année. Les examens d'ASPICs sont terminés, et Severus sait que Harry obtiendra des Optimals partout (ou bien il saura pourquoi ce n'est pas le cas). Harry va passer une nuit supplémentaire dans les dortoirs de Poufsouffle avec ses camarades d'année, qui maintiennent une distance polie avec lui.
Et puis demain, à l'aube, ils se marieront.
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Harry sent le serpent d'argent bouger sur son bras alors qu'il finit de revêtir la robe de mariage dorée et scintillante. Il lève la main pour caresser la tête sur son épaule. Il se calme et se détend au bout de quelques instants.
Harry sourit. Il sait que Severus placera un bracelet autour de son poignet dans quelques minutes, mais il espère qu'il n'a pas l'intention de reprendre le cadeau de fiançailles. Harry s'est accoutumé au poids rassurant sur son bras.
Il ajuste ses robes une fois de plus, puis sort de la petite tente de soie que Severus a planté là deux jours auparavant. C'est l'aurore, un doux rouge et des rayons d'or rayent l'horizon, et les jardins de la Maison Brillance frémissent d'un vert tout aussi doux autour de lui. Les mariages à l'aube sont inhabituels, mais c'était une tradition dans la famille maternelle de Severus, une que Harry est avide d'adopter.
Il y a si peu des traditions des Potter qu'il veut garder, après tout.
Alors qu'il s'avance dans les jardins, Sol, Romulus, Alicia et Hermione se joignent à lui. Sa sœur est aussi calme que d'habitude, vêtue de robes rouges, portant un bouquet de fleurs, lui souriant. Hermione a cessé d'adresser des regards noirs à Severus et arbore maintenant une expression neutre. Romulus sourit, lui aussi, quoique, à l'air vague dans ses yeux, il rêvasse probablement à propos de théorie magique. Sol a toujours l'air aussi stupéfait que lorsque Harry lui a annoncé, la semaine passée, qui il allait épouser.
Mais aucun d'entre eux n'a cafté à Mère ou Père ou Sirius ou Remus. C'est bien. Harry n'a pas besoin d'eux ici, ne veut pas d'eux ici.
Severus est presque seul, mais au bout du compte, il a invité deux personnes : le frère de Sirius, Regulus, qui était son ami à Poudlard et qui est apparemment un brasseur de potions de quelque renom en-dehors de la Grande-Bretagne, et Minerva McGonagall. Harry savait à peine qu'ils étaient amis. Le Professeur McGonagall lui adresse un sourire crispé et se place devant Severus. Elle a obtenu une sorte de dispense ministérielle qui lui permet de marier deux personnes.
- Nous sommes rassemblés ici aujourd'hui pour célébrer l'union de Severus Snape et de Harry Potter, commence-t-elle en adressant à Harry un sourire moins crispé, cette fois. Acceptez-vous la demande qui vous a été faite en juillet dernière en toute bonne foi, M. Potter ?
- Oui, répond Harry.
Il entend Sol marmonner quelque chose derrière lui, mais il ne distingue pas les mots, ce qui veut dire qu'il n'a besoin d'écouter. Toute son attention est rivée sur Severus, qui lui tend les mains. Harry les agrippe. Severus bouge légèrement la main gauche de son promis de sorte que la queue du serpent autour du poignet de ce dernier touche le bracelet que Snape porte.
Une douce lueur argentée les englobe promptement. Regulus Black cligne des yeux. Harry est certain qu'Hermione se hausse sur la pointe des pieds pour regarder, et est probablement en train de stocker l'information dans son esprit pour faire des recherches plus tard.
- Avez-vous l'intention d'honorer la demande que vous avez faite, M. Snape ? continue McGonagall, la voix maintenant calme et assurée.
- Oui.
Harry maintient le contact visuel avec Severus et observe la chaleur et l'hésitation dans ses pupilles. C'est quelque chose de nouveau pour eux deux. Mais Harry est aussi assuré que le Professeur McGonagall à l'instant. Ils vont le faire.
- Promettez-vous de vous aimer ? poursuit McGonagall avant d'ajouter. À partir de maintenant, toutes vos réponses doivent être données à l'unisson.
- Oui.
- Promettez-vous de vous chérir ?
- Oui.
- Promettez-vous de vous défendre mutuellement de toute menace, de rester ensemble sans doute ou déni, de présenter un front uni au monde ?
- Oui.
- Promettez-vous de lier vos destins et vos futurs, jusqu'au moment de votre mort, et de continuer dans l'espoir que même la mort ne les éloigne ?
- Oui.
Harry observe alors la lueur argentée s'élever plus haut, encore plus haut, se mouvant autour d'eux, puis se fondre dans leur peau. Severus n'a pas cherché le bracelet qu'il avait dit qu'il nouerait autour du poignet de Harry, et Harry se demande pourquoi jusqu'au moment où il réalise que la lumière elle-même est en train de former le bracelet. Celui sur le poignet gauche de Severus s'élargit visiblement, tandis que celui qui se forme autour du poignet de Harry est entièrement fait de lumière. Harry frissonne sous le poids pourtant léger et lève les yeux pour rencontrer de nouveau ceux de Severus.
Le visage de Severus brille bien plus que la lumière, de possession, force, réjouissance, et amour. Il lève le bras, entraînant celui de Harry, le gauche, toujours encerclé du serpent qu'il n'a de toute évidence pas l'intention de réclamer. Il se tourne pour faire face à leur audience. Les sourcils de Regulus Black ont l'air définitivement coincés dans leur position la plus haute, mais au moins, il n'a pas l'air de désapprouver.
- Vous devez maintenant présenter vos nouveaux noms au monde, déclare McGonagall derrière eux.
- Severus Prince, annonce Severus, un instant avant que Harry n'ajoute : « Harry Prince ».
- Harry, tu n'as pas fait ça ! s'exclame Sol, clignant des yeux si vite que Harry n'arrive pas à déterminer s'il désapprouve ou s'il est juste déstabilisé.
- Je n'ai aucune raison d'aimer mon nom, explique Severus, comme si la question lui était adressée, la tête levée haut. Et Harry n'a aucune raison d'aimer le sien.
- Je ne suis pas vraiment un Potter, complète Harry pour ses frères et sœur, voyant la compréhension dans les yeux d'Alicia et comme Romulus est entièrement focalisé sur le moment présent. Je ne l'ai pas été depuis que Peter a menti à mon sujet. Peut-être que ce n'est pas comme ça que ça devrait être. Mais je veux affronter la réalité, pas des mensonges confortables.
Severus resserre son emprise sur le bras de Harry. Lequel lui sourit et s'appuie contre lui. Pendant un instant, il visualise la réaction de ses parents et de Sirius et de Remus quand ils découvriront tout ça, puis il chasse cette idée.
Aujourd'hui n'est pas pour eux. Aujourd'hui est pour lui et Severus.
Le repas du mariage est un petit-déjeuner dans les jardins, parvenant à être tapageur malgré la présence de si peu de gens. Mais maintenant que leurs invités sont partis, Severus et Harry se retrouvent dans une chambre située dans ce qui sera l'aile administrative de la Maison Brillance, réparée et nettoyée par les elfes de maison.
Seuls.
Harry cloue Severus contre la porte et l'embrasse agressivement dès qu'il l'a fermée derrière eux. Severus voudrait lui rendre son baiser, mais honnêtement, tout ce qu'il peut faire est ouvrir sa bouche et laisser la langue de Harry faire ce qu'elle veut. Pour un vierge, un vierge dont Severus sait qu'il n'a embrassé personne d'autre, Harry est étonnamment talentueux.
Cela dit, il est amoureux.
De même que Severus. Même si aujourd'hui est la première fois où il a réussi à l'admettre.
Ils finissent par se déshabiller. Ils finissent par se diriger vers le grand lit que quelque elfe de maison a recouvert de froufrous et couvertures. Harry se glisse dessus, les yeux brillants et écarquillés, ses jambes déjà ouvertes. Il ferme les yeux, plissant les paupières, puis sourit. Au même moment, Severus voit une lueur apparaître autour de son trou.
- Harry, murmure-t-il le souffle coupé, incapable de détourner le regard de l'entrée du corps de Harry alors qu'il finit d'enlever ses chaussettes. Viens-tu juste... tu ne m'as jamais dit que tu avais appris la magie sans baguette.
- Juste ce sort. Et je ne l'ai pas dit parce que le nombre de fois où j'ai dû le pratiquer est embarrassant.
- Je t'aime, déclare Severus, remarquant à peine la facilité avec laquelle il prononce ces mots alors qu'il monte sur le lit et se penche sur Harry.
- Je t'aime aussi, répond le plus jeune en ouvrant davantage ses jambes, jusqu'à ce qu'il grimace et doive les refermer un peu. Maintenant, vas-y, je rêve que tu me baises depuis des mois. Fais en sorte que ce soit mieux que les rêves.
Et Severus s'y emploie. Ou du moins il essaye. La chaleur l'enveloppant, le tenant, alors qu'il se glisse en Harry le rend incapable d'être aussi lent et doux qu'il se l'était toujours imaginé. Cela dit, Harry lui montre les dents et le défie d'aller plus vite, et il y aura toujours une autre fois.
Toujours jusqu'à ce que leurs futurs et leurs destins se séparent, et peut-être au-delà.
Severus plonge en Harry aussi fort qu'il le peut, et Harry serre ses jambes autour de Severus et s'empale avec autour de détermination que n'importe quel jeune vierge avide de s'abandonner. Severus essaye de caresser la queue de Harry, mais, honnêtement, il fait déjà tout son possible pour s'assurer qu'ils ne tombent pas du lit. C'est incroyable, épuisant, et Harry réussit quand même à venir entre eux avec un hurlement de plaisir.
Severus peut enfin relâcher son emprise sur lui-même, et sombre.
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Harry ouvre les yeux plus tard —ce doit être des heures plus tard— pour découvrir la lumière du soir pénétrer la pièce par les fenêtres. Il baille paresseusement et tourne la tête.
Toute une rangée de hiboux est alignée dehors, derrière la fenêtre la plus proche du lit. Ils commencent à taper contre la vite lorsqu'ils voient les yeux ouverts du maître des lieux.
Mais la Maison Brillance est protégée. Harry a spécifiquement tissé des sorts qui permettraient aux hiboux d'arriver mais pas de délivrer leurs lettres s'il ne voulait pas les lire immédiatement. Ils pouvaient les déposer dans un endroit désigné pour que Harry les récupère à sa convenance —et les voir complètement détruites s'il s'agit de Beuglantes— ou ils peuvent foutrement attendre.
Cela lui a pris encore plus de temps d'apprendre ce sort que le Charme du Bouclier, mais il a ses mérites.
Severus est toujours endormi à ses côtés. Harry dessine le contour de son visage, autour de sa bouche, de ses yeux, de sa mâchoire, avant de se blottir contre lui et fermer de nouveau les yeux.
En sécurité comme il ne l'avait jamais été, Harry Prince s'endort auprès de son époux pour la deuxième fois.
FIN.
