Guézanne – m'étonne pas que la barbe nocturne t'ait plu.. (qui c'est qu'a eu l'idée ? ) sexy Nigel hein ! et Sirius, tu le renvoie à son doudou…heureusement que

Fénice est là pour le défendre … je ne lui fais pas de cadeau… non, en fait ce que je lui colle sur le dos est lourd à porter, mais je ne veux pas le détruire, juste tester la solidité de ses épaules et de sa psyché, comme tu dirais….

Et quand tu mécris Bien écrit je dis youpi , et je forwarde 10 du compliment à ma Bêta.

Je m'aperçois que j'ai une propension certaine à écrire «détaillé », à ce rythme (soit tout un chapitre pour environ deux heures…) il va falloir 10 ans de ma vie pour une année Poudlard…

Bon, vais essayer d'arranger ça par la suite…

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Il manque un maraudeur

Le lendemain, il se réveilla au bruit de la chambrée qui se levait, s'ébrouait, se douchait à grande eau, cherchait ses affaires en se lamentant (Peter) ou parlait déjà de quidditch (Potter et Bacqueville : scores des matchs de l'été, les Canons de Chudley avaient vraiment joué comme des tapettes – gros rire de Thibert, une nouvelle variante de la feinte de Wronsky par le génialissime Daizen, l'entretien de leurs balais pendant la période estivale et… le raz-le-bol de Lily quand les séances d'entraînement duraient trop longtemps )…. pendant deux mois, il en avait été dispensé, mais l'habituel vacarme était bien là, dans ses deux oreilles. Et l'absence de Lunard ne faisait pas grande différence.

Il s'assit brutalement et écarta ses rideaux en faisant le plus de bruit possible – il fallait les prendre à pleines mains et tirer violemment, tout en exerçant une pression sur le bas qui faisait couiner les anneaux sur la barre de laiton, un truc à vous donner la chair de poule.

Ayant ainsi préparé son entrée, il bondit à bas de son lit, interrompant, comme prévu, les conversations.

– Alors, t'as fini par retrouver le chemin de ton plumard, finalement, c'est quand même l'endroit au monde où on est le mieux, non ?

– Dépend si on y est seul ou accompagné, j'imagine ?

Il vit James afficher un sourire vorace… et se précipiter vers son baldaquin.

– Quoi, j'y crois paaaaas ! t'as amené une nana dans la piaule ? je me disais bien que j'avais entendu des râles suspects, cette nuit !

Il se fourra la tête derrière les rideaux et se mit à déclamer

– Mademoiselle, très honoré, enchanté même, au troisième degré, pour le moins. Nous ferez vous l'honneur de vous joindre à notre modeste compagnie ? Oui, certainement. Remettez votre chemise de nuit, pas le peine de vous exposer à trop de regards vicelards, et donnez-moi la main, je vais vous guider à l'extérieur.

Il ressortit avec précaution, l'air béat et le bras tendu sur le côté, comme s'il tenait une délicate petite main. Il inclina la tête de manière goguenarde

– Permettez moi de vous présenter la fiancée de notre ami Black, et, Mademoiselle, en vous voyant, nous ne pouvons que comprendre qu'il ait préféré votre compagnie à la nôtre lors de cette mémorable soirée de festivités hm introductives !

Il se mit à tourner autour de l'invisible fiancée, en se mettant à siffler.

– Bravo Sirius, aussi bien de dos que de face, non mais, regardez moi ces hanches et ce cul ! Du premier choix, l'ami Black va faire des jaloux, moi même je me sens tout émoustillé ! Carrément raide, même et je suis sûr qu'ils sont tous dans le même cas que moi, n'est-ce pas mes amis ?

Sirius intercepta son coup d'œil, prudent tout de même, destiné à jauger les réactions de son auditoire. Peter s'était assis sur son lit, comme s'il était terrassé par l'émotion, Thibert regardait le cirque Potter en se marrant sans arrière-pensées et, lui, Sirius se demandait si James allait savoir s'arrêter tout seul ou aurait besoin de son poing sur la gueule. Car tout cela n'était destiné qu'à leur rappeler que lui couchait avec une vraie fille et à se foutre de ceux qui eux…

- Arrête, Potter, ce n'est pas franchement drôle.

James prit un air étonné, Peter se remit sur ses pieds, et se frotta nerveusement les mains et Thibert déclara placidement

– Si, c'était assez drôle, mais on va finir par être en retard si vous continuez vos conneries.

James haussa les épaules, mais il dut décider qu'il n'allait pas obéir à la première injonction, et il fit mine de reconduire la fille jusqu'à la porte de la chambre

– Désolée, Mademoiselle, ces rustres vous foutent dehors. Et je ne peux que vous conseiller t'obtempérer, d'ailleurs vous n'avez pas le droit d'être là. Allez, retournez chez vos parents et un dernier conseil : abandonnez Black, il avait juste envie de tirer un coup, ne comptez pas vous faire épouser.

Il se retourna pour s'assurer que tous le regardaient, Sirius détourna les yeux, il refusait de lui faire ce plaisir là, James fit mine de claquer un derrière rebondi et claqua la porte.

– Sacré pétard, hein, j'ai toujours su que tu aimais les gros culs, Patmol.

Et il éclata de rire, mais personne ne l'imita. Il dut percevoir le malaise qui avait envahi la pièce car il s'arrêta progressivement. Sirius se lança, mais il ne dirait rien de la pitrerie de Potter, c'est vrai que ç' a avait été plutôt drôle et que James avait véritablement fait surgir cette minette dans leur chambre, pas besoin de magie, son entregent avait suffit. Il aurait pu ou dû s'en étrangler de fureur et de rire, mais là il devait bien s'avouer qu'il s'en foutait.

– J'ai un service vous à demander…. à vous trois. Couvrez-moi auprès de la direction pour hier soir et cette nuit. J'irai leur raconter que je suis resté avec Lunard, pour… pour lui tenir compagnie.

Peter regarda les deux autres, Thibert haussa les épaules et James prit la parole, faisant un pas dans la direction de Sirius.

– C'est plutôt dégueulasse de ta part de te servir de Lunard pour t'éviter les emmerd, tu n'as qu' à assumer tes conneries et tes états d'âme. Tu ne voulais pas assister à la soirée d'hier, en faisant un petit effort, je pourrais te comprendre. Mais j'ai aucune envie de rentrer dans ta combine.

– James a raison, et puis y a plein de gens qui t'ont vu dans le train, si Dumb fait une enquête, ton histoire ne tiendra pas une minute.

– AD, une enquête ? pas vraiment son genre. Et puis, Sirius pourrait être retourné à Londres, une fois arrivé à Poudlard, étouffé par le remord … ça expliquerait et sa présence dans le train et son absence ensuite.

Thibert avait parlé d'une voix flegmatique, mais Sirius le connaissait suffisamment maintenant pour savoir qu'il n'en avait pas fini – il savait même ce qui le tarabustait dans sa proposition.

– Et Remus, dans tout ça, tu lui a demandé son avis, ou avant, tu lui as proposé de rester avec lui ? Y as-tu même pensé Sirius ?

Et voilà, il était sûr qu'il y aurait le droit – les leçons de morale à la Bacqueville. Bon, il n'allait pas perdre du temps à essayer de lui répondre.

– Je l'ai vu sur le quai, à la gare. Il ne m'a pas demandé quoique ce soit, sauf de dire qu'il ne serait pas là. Et que Old Dumb était au courant. Je crois qu'il aurait été furieux que je lui propose de .. passer la PL avec lui.

– Et là, il sera furax de voir que tu t'es servi de lui.

Sirius se mit à crier

– Et merde, oui, il sera furax, et alors ! J'ai mes raisons.

Je ne veux pas qu'ils préviennent Shaula ou Nigel. Et je suis sûr que Mac Go le ferait. Elle m'a prévenu en fin d'année dernière : la première incartade, Black. La première.

Il soutint le regard placide de Thibert pendant le temps qu'il fallait pour lui faire baisser les yeux le premier, ce qu'il fit plus rapidement que ce que Sirius avait prévu, se détournant en marmonnant

– C'est ça, vous vous démerderez entre Maraudeurs, comme d'hab. J'en ai déjà ma claque de vos histoires.

– Et toc, ça c'est envoyé, hein Peter. Du solide gros bon sens de Jersey.

James envoya une bourrade dans les côtes maigrichonnes de Queudver et se jeta sur son lit, bras croisé sous la nuque, regardant Sirius d'un air insolent. Peter soupira

– Bonjour l'ambiance. Bon moi, je descends.

– Bonne idée, mais défense de draguer ma charmante Lily.

L'oreiller de James vola à travers la pièce pour ponctuer l'avertissement, mais manqua son but et se vautra sur la malle de Remus.

Cela lui fit mal, c'était vraiment con. Comme si c'était Lunard, et non pas sa malle, qui avait été atteint. Il se saisit du polochon et le balança sur le haut du baldaquin de l'envoyeur. Et il fila sous la douche, laissant Cornedrue faire semblant de s'étouffer d'indignation.

S'il était aussi intelligent avec Evans qu'il était con avec eux, alors, oui, il pouvait comprendre qu'elle soit scotchée à ce point, la miss Evans.

La salle de bains était encore remplie de la buée des trois douches précédentes, il chercha son sac de toilette, se rappelant parfaitement l'avoir laissé sur le sol la nuit précédente. Il n'y était pas. Il le découvrit finalement, sur son étagère où quelqu'un l'avait fourré, prenant même la peine de ramasser tout ce qui s'en était échappé. Thibert sans doute. Décidément, une véritable deuxième maman. Foutremerlin, quelle idée grotesque de penser ça ! Thibert aimait l'ordre, pas besoin d'aller chercher plus loin. Le sac qu'il venait juste de saisir, s'échappa de ses mains. Il le rattrapa à temps. Bien, encore des réflexes finalement. Il se déshabilla, évitant de se regarder. Pas trop difficile avec toute cette vapeur.

Il pénétra dans le réfectoire en s'imaginant être Patmol, démarche dégagée et j'men foutiste. Il s'amusa même à faire un détour par les tables des trois autres maisons, reluquant les petits nouveaux au passage. La plupart avaient l'air angoissé…impossible de distinguer les moldus des vrais sorciers.

Ils avaient fini de manger et étaient en train d'examiner les emplois de temps tout juste distribués par les préfets. Ils chuchotaient entre eux, essayant de comprendre le déroulement de leurs futures journées. Et, bien sûr, à la table des Serpentards, personne n'aurait songé à les aider… c'était leur méthode de bizutage – les petits serpents devaient apprendre à se faufiler tout seul hors des tas de merde.

En première année, son premier petit déjeuner, avait-il affiché cette tronche blafarde de poisson en train de se décomposer ? Il était ravi d'échapper au square Grimmault, il était même ravi de s'échapper du cercle invisible, enchanté, que Shaula avait tracé autour de lui.

Ils le consternaient, on aurait dit des petites victimes consentantes.

Il se fit interpeller par le nid de serpents

– Ça va Black ? tu t'es défilé hier, t'as eu peur que Dumbledore et Mac Go te recollent leur chapeau magique sur la bobine avec retour à case Pouffsouffle !

Lucius, qui d'autre ! assis entre Narcissa et Crabbe. Il vint se mettre derrière lui, et plaça ses mains sur les épaules du Serpentard qu'il sentit frémir et se contracter.

– Tu t'attends sans doute à ce que je te réponde : Tout sauf Serpentard … ben, non, mon vieux, j'aurais finalement bien aimé me retrouver chez vous, j'aurais fait du nettoyage de l'intérieur.

Il lui souffla dans le cou, et avant que l'autre n'ait eu le temps de réagir, il se dégagea et embrassa Narcissa sur les lèvres – facile.. elle s'était à moitié retournée sur sa chaise et le regardait de ses grands yeux bleus pâles, pas si froids que ça.

– Bonjour jolie cousine. Pas encore rompu tes fiançailles ?

Les premières années ouvraient de grands yeux, les autres s'en foutaient plus ou moins. Regulus n'était pas là. Il applaudit sans bruit, fit une pirouette pour se dégager et marcha sans hâte vers sa tablée. Les lèvres de Narcissa avaient un goût de thé refroidi.

- Eh Black qu'est-ce que tu foutais, fricotage avec l'ennemi ?

– Non, pourquoi ? je disais bonjour à la famille, et à ses futures extensions.

– C'est ta maman qui t'a bien élevé comme ça ?

– Très drôle, James, extrêmement drôle ! tu crois vraiment que tu vas tenir toute l'année à ce rythme ? Si j'étais toi, je m'économiserai. Il ne faudrait pas qu' Evans en pâtisse.

Gagné, elle se mordait les lèvres, si vite au bord des larmes. Il eut envie de la secouer et de lui crier d'assumer … qu'est-ce qu'elle s'imaginait, qu'il la ménagerait ? Avait-elle compris d'ailleurs, ce qu'il voulait vraiment dire en fait ? Qu'il ressentait une admiration maladive pour James, capable d'être sincèrement amoureux et toujours aussi drôle. Il hésita à s'asseoir, et puis merde il avait quand même un peu faim. Il s'installa en poussant Peter qui avait étalé son emploi du temps sur la place à côté.

– Pss , tu sais quand Remus revient ?

– Il te manque, petit rat ?

- Pff, pas encore, mais, bon, juste pour savoir. Et puis, j'avais cru comprendre que t'étais censé être avec lui…

Il lui répondit d'une voix basse, dure et sèche

- La pleine lune est couchée, 5 heures 08, GMT. Maintenant, il doit être en train de récupérer avant de pouvoir transplaner.

- Dommage pour lui de manquer son premier cours de DCFM !

– Oh, fais ch…Dommage surtout d'être un loup-garou.

Il se retint à peine de lui flanquer un bon coup de pied dans les chevilles, le bout de son mocassin vint juste appuyer sur le pied gauche de Peter. Le petit rat baissa les yeux en marmonnant quelque chose.

– De toute façon, je suis sûr qu'il connaît déjà tout le programme…

Peter releva la tête et ouvrit une grande bouche, de celle qui n'a pas encore eu sa ration de ptit déj'.

– Eh, tu crois vraiment ?

– Mais non, je ne crois rien du tout, enfin, je suppose que le premier mois, ça va être révision, révision, révision… chiant et gavant, tu vois. Ferme la bouche, tu vas gober des pixies.

Il se versa une grande ration de café, avec une giclée de jus de citrouille. Peter fit son habituel commentaire, de son habituelle voix de geignard affamé

– Quel dommage de gâcher ton jus de citrouille !

– Ah ! que veux-tu, sans cela, ça me gâte l'estomac !

A deux places d'eux, les tourtereaux roucoulaient sur leur emploi de temps, chacun avait une main sous la table, droite pour Evans, gauche pour Potter. Sirius regarda dans l'autre direction, la rangée sage des petits. L'un d'entre eux devait être Hélier Bacqueville… le regard de Sirius se fit plus attentif, délaissant les filles et s'arrêtant sur les garçons. Ah, il venait de le voir, oui ça ressemblait au grand frère, mais en plus … soyeux, oui, soyeux. Fin et lisse, le nez, les sourcils, tout cela était encore discret, en réserve. En fait, il ressemblait plus à Mahaut. Mahaut, pas là d'ailleurs, ni Thibert. Ni Remus. Beaucoup d'absents finalement.

Il y a deux jours, il avait déjeuné en tête-à-tête avec … Il y avait eu un moment où elle lui avait demandé de le regarder, il entendait encore sa voix Sirius, regarde moi… et la voix serait toujours présente Sirius regarde-moi et il pourrait la convoquer aussi souvent qu'il en aurait envie, Sirius regarde-moi c'était un trésor inépuisable Sirius regarde-moi. Et il lui avait obéi Sirius regarde-moi et ça avait été un choc, splendide et terrible, un autre, après tous les autres et… Suffit, pas la peine d'y penser.

- B 'jour Ladies and Gents, je me présente Sirius Black, dernière année, je me spécialise en charmes : je suis un charmeur de sorts et un essoreur de charmes. Et merci de ne pas m'interroger sur mes projets professionnels, je n'en ai aucun. Donc, un conseil, mettez vous-y dès maintenant, vous n'aurez pas trop que sept années … de réflexion.

Il entendit un rire du côté d'Evans. Les petits le contemplaient, certains gênés, d'autres osant un timide sourire.

– Alors, pas trop les chocottes quelques minutes avant le grand plongeon dans les savoirs magiques ?

L'une rit franchement, mignonne, yeux bleu profond, et cheveux plutôt foncés, regroupés dans une grosse natte à la Lebewohl. Elle haussa les épaules et dit, en le regardant en plein dans les yeux

- Ben, non, tu as survécu à ta première année, de tout évidence.

Elle sourit en détournant lentement les yeux, et les autres se détendirent.

De toute évidence

- Il faut se méfier des évidences, ma petite dame. Mais personne n'avait dû l'entendre.

– Psss, vous commencez par quoi ?

C'est un petit gars qui répondit

– Euh, le professeur MacGonagall… Métamorphoses…

- Excellent ! et très classique, Gogo tient à vous donner ses bonnes habitudes dès la première heure du premier jour !

Le Gogo en fit pouffer certains de rire, tandis que d'autres affichèrent un air désapprobateur.

– Bon, pas de panique, elle va expliquer un tas de trucs, le système des points, entre autres… et vous demander de transformer votre voisin de table en ventouse à chiottes… si c'est un moldu. J'espère que vous êtes tous des sorciers ?

Voilà, facile, quelques clowneries et les dix étaient transformés en auditoire scotché à ses lèvres. (Enfin, non, pas tout à fait dix, Hélier, comme les autres, le regardait avec fascination, mais sans y croire, il était au spectacle pas plus, comment aurait-il pu ignorer qui était réellement Sirius Black, son grand frère et ses sœurs avaient dû le briefer sur le sujet Black). Il aurait presque pu entendre leurs neuf cœurs, neuf cœurs de petits gryffons dorés qui n'avaient encore rien compris à ce qu'on attendait d'eux ; trois lui jetèrent un regard désespéré (ce n'était pas le cas de la mignonne nattée).

Bien, trois qui n'étaient pas issus de leur putain de sérail – la proportion augmentait d'années en année. Il leur sourit largement.

– Vous frappez pas, l'usage de la ventouse à chiottes est interdite à Poudlard, donc aucun risque que Gogo vous demande ça, elle a une philosophie dans la vie : tout ce qui est interdit … est strictement interdit !

– Sirius, arrête de leur faire peur inutilement. Vous verrez, le professeur MacGonagall est très gentille, enfin, disons qu'elle est sévère, mais toujours juste. On sait toujours où on est en est avec elle.

C'est Evans qui avait parlé, lentement et articulant soigneusement, comme si elle avait eu affaire à une bande de cracmols. Ses dents étincelaient. Sirius s'interrompit au milieu du complexe beurrage de crumpet dans lequel il s'était lancé (une couche au dessus, deux couches en dessous)

– Excellant Evans ! pourquoi tu viens pas leur expliquer tout cela de plus près ?

Il jeta un coup d'œil goguenard à Potter qu'il surprit à serrer les dents. Evans esquissa un mouvement, mais James lui mit la main sur l'épaule. Elle se tassa sur sa chaise. Peter regarda tout le monde, leva les yeux au plafond, vit qu'il faisait grand beau temps et tendit la main vers un nouveau toast.

– Lui, c'est Peter Pettigrow, vous le verrez essentiellement en train de bouffer, mais c'est parce que ses parents l'affament exprès pendant les vacances. Ils font des expériences sur son métabolisme…

- Arrête, Sirius, tu te décrédibilises ! Et puis, évidemment que je mange chez moi… Comme vous tous ici.

– Vous voyez que ça marche, son régime : comme il a faim, il bouffe le dictionnaire et donc il est capable de vous ressortir des mots comme.. decridé.. debridéli…

Hélier l'interpella

- T'es vraiment toujours comme ça ? Thibert m'avait prévenu, mais ça fait un choc de te voir en vrai.

Les autres se tournèrent vers le garçon, qui venait de toute évidence de marquer un point, en apostrophant si librement un septième année ! Détournement de notoriété, rigola Sirius à l'intérieur de lui. Pourquoi pas d'ailleurs, Hélier en ferait sans doute un meilleur usage. Et puis, autre chose, cette expression « voir en vrai ». Qui pouvait le voir en vrai ? D'ailleurs, y avait-il une seule personne au monde devant laquelle il aurait aimé être vraiment lui ? Se révéler à quelqu'un, c'était accepter d'être vulnérable, offert… dénudé. Oh, merde et merde, bien sûr il y avait une personne…

Il fit un bond sur sa chaise, sous le choc de cette pensée qui voulait l'éjecter du monde normal. Vite, retour dans le monde normal… dans lequel le mec Black promenait sa fausse image de fausse idole.

Du coin de l'œil, il vérifia que James et Evans avaient toujours chacun une main planquée sous la table. Il apostropha, à voix basse, les nouveaux, se tournant vers eux, désireux maintenant d'attirer l'attention de Miss-la-natte

– Vous voulez une démo de magie pour vous mettre en jambe ? Alors, regardez.

Il saisit sa baguette, Ollivander, bois d'ébène et nerf de cœur de dragon royal. Entre eux, ç'a avait été le coup de foudre, elle l'avait presque éborgné, jaillissant toute seule de sa boîte, à peine avait-il posé un pied chez Ollivander. Même Nigel en avait frémi d'excitation.

Il la pointa vers la table et murmura Transpicio (1) . Le solide plateau de bois perdit ses couleurs, et devint aussi transparent que peut l'être du verre de cinq centimètres d'épaisseur. La tablée poussa de cris de nature diverse, contemplant les genoux revêtus de noir et les sacoches, soudainement dévoilés sous les assiettes et les pots de confiture.

Les premières années plongèrent presque tous sous la table, pour vérifier que le spectacle vu du dessous, était le même que vu du dessus. Peter se saisit de son assiette comme s'il redoutait de la voir tomber.. typique de ce gros idiot.

Mais Sirius avait vu autre chose, la main de James sur le genoux d'Evans, et la robe d'Evans remontée. Et la main d'Evans sur la cuisse de Potter. Pendant la fraction de seconde qu'il leur fallut pour réagir, il avait donc vu cela – ce à quoi il s'attendait en fait.

Evans retira sa main, toute rouge, la robe encore relevée sur le genou, elle portait un fin collant noir. Elle fit bouger sa jambe pour remettre le vêtement en place. Les nouveaux en étaient encore à pousser des oh d'admiration et la table la plus proche, celle de Pouffsouffle, commençait à bruire de curiosité. James lança un regard assassin à Sirius, fourragea dans sa poche, à la recherche de sa baguette, mais Sirius le devança en mettant fin au sort.

Il songeait que lui n'aurait pas abandonné le genou et aurait continué à le caresser au su et vu de tout le monde.

Il rangea sa baguette et quand il se redressa, il vit Mac Go qui marchait en sa direction.

Il se demanda quel allait être le chef d'inculpation.

Quand elle ne fut plus qu'à une dizaine de pas, il vit qu'elle n'avait que la bouche serrée, soit le niveau d'alerte 1, ses narines n'étaient pas blanches à force d'être pincées (elle avait un nez superbe, un modèle d'équilibre, fin et brusque ) et ses yeux se contentaient d'être vaguement ennuyés ; remplis de souvenirs de vacances peut-être ?

Et puis, il la soupçonnait de ne pas vouloir si tôt donner à voir aux premières année la Mac Go vitupérante qu'il savait extirper du mauvais fond d'elle même. A ce petit jeu de contrôle et de volonté, ce n'est plus toujours elle qui gagnait. Elle s'obligea à sourire aux premières années, d'abord, aux autres ensuite. Ses yeux passèrent rapidement sur les places vides ou désertées.

- Master Black, je ne pense pas vous avoir vu lors de la cérémonie d'hier soir. A moins que je ne vous aie pas aperçu dans la .. foule ? Il n'est pourtant pas dans vos habitudes d'être discret. Vous aimez à vous donner en spectacle, n'est-il pas vrai ? Encore ce matin… qu'était-ce donc ?

Il décida de se lever afin de lui répondre – à elle de décider si elle voulait y voir un signe de respect ou une déclaration d'insolence, car il était plus grand qu'elle maintenant et elle serait obligée de lever les yeux sur lui.

– C'était une démonstration à usage des premières années, professeur.

– Vous l'avaient-ils demandé ?

– Non, mais j'ai pensé que … que ce serait un bon moyen de dissiper leur appréhension.. avant leur premier cours.

Elle resta silencieuse, Sirius se dit qu'elle était en train de décider du niveau de stupidité qu'il convenait d'accorder à sa remarque.

– Master Black, je vous saurais gré de ne pas vous substituer aux professeurs de votre école afin de déterminer quelle est la meilleure méthode d'acclimatation de nos jeunes recrues. Bien sûr, si, un jour, vous vous décidiez pour la carrière d'enseignant et que vous fassiez, à ce titre, partie de conseil pédagogique, il est certain que votre avis serait examiné avec tout le soin requis.

Ses lèvres se rassemblèrent en une petite moue ironique. Il aurait aimé voir quelle tête faisaient les autres, mais il était décidé à ne pas la quitter des yeux avant qu'elle ne soit partie.

– Où étiez-vous hier soir ?

– Avec Master Lupin.

Il avait prononcé le master avec emphase, pour se ficher d'elle et de ses manières affectées, et aussi pour détourner son attention du mensonge, mais elle ne cilla pas.

- Il avait prévenu le directeur qu'il était… indisposé.

Elle serra brièvement les dents, révélant les muscles de ses mâchoires. Avait-t-elle la mâchoire aussi puissante que celle d'un loup ? Elle était aussi sécrète et aussi dure que Lunard.

– C'est fort amical de votre part. Je demanderais néanmoins à votre condisciple de confirmer.

Elle se détourna de lui, rappela aux premières années que son cours commençait dans précisément huit minutes et elle se mit en marche vers la table des professeurs.

– La vache, elle a raison, il est exactement huit heures vingt deux, comment elle a fait, elle a même pas regardé sa montre ! C'était Hanson Darlington, un deuxième année qui avait suivi l'échange avec autant de fascination que les nouveaux.

– Te frappe pas mon vieux, et vous, les petits, ne vous imaginez pas qu'elle une pendule magique dans le ciboulot, elle a simplement regardé la montre de notre ami Black. Elle est du genre à soigner ses effets, l'air de ne pas y toucher.

Ah, se dit Sirius, Cornedrue les avait donc épié avec la plus grande des attentions. Il lui jeta un coup d'œil en biais et croisa son regard. James prit son temps et finit par répondre

– Si j'étais toi, je m'arrangerai pour choper Master Lupin dès son arrivée, pour lui parler de ton alibi.

Il s'esclaffa, se mit debout d'un bond, repoussant vivement sa chaise au tout dernier moment, comme s'il effectuait une esquive de quidditch, et aida Lily à se lever à son tour, en lui frôlant inutilement les fesses. Les petits les suivirent comme une volée de mini corneilles, et les autres quittèrent la table à leur tour.

Il n'y avait plus que lui et Peter qui finissait un bout de crumpet.

– Tu l'as foutue en rogne dès le premier jour ; par moment, je me demande si tu le fais pas exprès. En tout cas, je peux te dire que les autres tables se sont rincées l'œil. Bon enfin, comme ça, tous les nouveaux de toutes les maisons savent qui tu es…et tu as braillé tellement fort qu'ils doivent savoir aussi qui est Master Lupin et qu'il est sujet à des indispositions. Je suppose que ça va bien plaire à Lunard, une telle publicité.

Par Merlin, ce connard d'empiffré était par moment d'une finesse stupéfiante !

- T'aurais vraiment pu faire gaffe, déjà tu racontes que tu étais avec lui et maintenant…

– Ta gueule petit rat, j'ai vraiment pas besoin d'un directeur de conscience et d'ailleurs le jour où ..

Il vit Peter avaler prestement sa dernière bouchée et afficher un grand sourire ravi.

– Oh, salut Bertha. Tu sais que Sirius se cherche une directrice de conscience… tu voudrais pas postuler ? je crois que ça lui ferait le plus grand bien !

Sirius renonça à chercher quoi répondre, il lui semblait préférable d'accueillir Bertha, un peu surpris qu'elle se soit déplacée de l'autre bout de la salle pour venir le trouver - à moins que ce ne soit pour Peter ? L'idée était salement désagréable.

– Hi Sirius, ça va ? Peter, on s'est déjà vu.

Elle s'assit à côté de lui, masquant Queudver.

– Dis donc, tu parles d'une rentrée fracassante. Elle marqua une légère pose.

– Ah, tu fronces les sourcils, caro mio, j'ai l'impression que j'en rajoute une couche malvenue. Bien… voilà ce qui m'amène : Mac Go, après votre scène de ménage…

- Scène de ménage ? … il se gratta la tête et, claquant soudain de doigts - Ah oui, bien sûr, du style : qu'est-ce que t 'as foutu de ta nuit… je peux connaître le nom de la greluche ?

– Hé, c'est vrai qu'il lui a pas demandé son nom, James, à ta fiancée.

Bertha tourna la tête du côté de Peter, qui frétillait, comme si elle avait été piquée par une guêpe

– Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Décidément, on est à peine au début du premier jour et une fiancée maintenant. Tu confonds pas avec Lucius ?

– Eh Bertha, me regarde pas avec ces yeux furieux, c'est une connerie de James, alors STP je ne prends pas les engueulades à sa place. C'est juste que ce matin, on a le droit à un sketch de Potter, il a imaginé que Sirius avait une nana dans son lit, et il nous l'a présentée.. très drôle.

– Ah, je vois, elle était jolie j'imagine ? les cheveux blonds et bouclés ?

Sirius lui mit la main sur l'épaule, qui se crispa, et la ramena en face de lui

– Non, elle avait juste un gros cul. Il n'a pas été capable de nous en dire plus. Laisse tomber Bertha, c'était pas très philosophique. Alors Gogo ?

– Elle m'a demandé si je t'avais vu dans le Poudlard Express hier…

- La foutue garce, pourquoi t'emmerder avec cette histoire, toi ?

– A ton avis ?

– J'vois pas.

Il haussa les épaules, trop haut et jugea plus prudent de dégager ses yeux sur le côté, c'est fou comme il était prêt de flancher. Pourtant que savait Bertha de l'idée qui était nichée au centre de lui ?

– Elle connaît ma position sur le mensonge.

– Aaah, tu peux m'expliquer, j'suis pas au courant.

Elle soupira, avec exaspération et lui fila un coup sur la main, avec une cuillère qui traînait.

– Je lui ai dit que tu étais avec moi, comprends moi, tout le monde t'a vu dans le PoudEx, cela n'aurait servi à rien de lui raconter le contraire. J'ai juste ajouté que tu avais des remords de ne pas être avec Remus. Et que peut-être tu allais retourner le voir. A toi de te débrouiller avec ça, et Remus j'imagine… tu vas lui demander de te couvrir ?

- Oui, au point où j'en suis …

Elle le contemplait avec une attention trop profonde à son goût.

– Dis-moi, c'est quoi le risque Sirius ? Une rebuffade de Mac Go suivie d'une détention… c'est vraiment ce que tu redoutes ? C'est pas trop ton genre, non ? Lily m'a dit ce que tu leur avais demandé ce matin.

Il envoya voltiger la cuillère, Bertha la rattrapa avant qu'elle n'atterrisse sur le sol.

– Bordel, bien sûr, j'aurais dû m'en douter, tout ce qui se dit devant James est aussitôt répété et déformé au plus grand bénéfice d'Evans !

– Répété, oui, déformé sans doute pas, enfin mis en forme à la sauce Potter j'imagine, mais Lily n'est pas idiote, contrairement à ce que tu aimerais bien croire, elle est capable de faire la part des choses dans ce qu'il lui raconte.

Il se remit à manger, la bouche pleine, elle comprendrait qu'il ne lui réponde rien.

– Tu sais quand il revient ?

Il essaya une grimace, la première qui venait : la bouche tordue et la langue pointant dans le haut d'une joue.

– Remus. Allez zut, réponds ! Tu es vraiment répugnant quand tu manges comme ça, tu as du beurre qui te coule sur le menton !

– Non.

– Si, je t'assure, tu as du beurre qui coule. Regarde.

Elle posa deux doigts sur le haut de son menton, juste sous les lèvres, il les sentit glisser vers le bas. Ensuite, elle porta la main à sa bouche, et passa un rapide coup de langue sur ses doigts.

– Si, c'est bien du beurre.

– Non, on ne sait pas quand Remus rentre, je lui ai demandé tout à l'heure, à Sirius, il dit que la lune est couchée, mais que ça dépend du temps qu'il va mettre à récupérer.

Bertha se tourna sur la gauche

– Merci, Peter de ta loquacité.

Elle se mit debout.

- Bon, j'y vais, je commence par herbo, il va falloir que je pique un sprint jusqu'à chez Choupette. Euh, si jamais je tombe sur Remus, qu'est-ce que je lui dit ?

– Mumeumee

– Bon sang, Sirius Black, tu ne sais pas qu'on ne doit pas parler la bouche pleine… avale et répète.

Il n'avala pas et lui répondit, la bouche toujours pleine.

– Dis lui qu'il la boucle jusqu'à ce qu'il m'ait vu.

Elle lui décocha un regard furibond et secoua la tête d'énervement.

– Je lui demanderai quand même s'il a passé de bonnes vacances.

– Mais si tu veux, ma chère, mais, ça m'étonnerait bien qu'il se soit éclaté autant que moi.

– Effectivement, il a été obligé de bosser, lui.

Elle balaya la table du regard, la petite cuillère était toujours là où elle l'avait posée, elle s'en saisit vivement, l'amena à bonne hauteur de la tasse de Sirius et la laissa retomber – un parfait plongeon qui fit jaillir le fameux mélange café citrouille jusque sur les manches du jeune homme.

– Répugnant, je disais.

Et elle tourna les talons, au comble de l'exaspération.

– Et de deux !

– On dit de mes deux, petit rat.

– Non, en voilà deux fichues en colère, Mac Go, Bertha. C'est quoi ta prochaine cible ? Jetta ? Tu sais qu'on commence avec elle, trois heures de spé.. et ce soir à nouveau deux heures avec toute la promo. Cinq heures de charmes et sorts tous les lundis… Il émit un long soupir douloureux.

- Ça va échauffer le manche de ta baguette, dis-moi. Elle sera toute raide à la fin de la journée !

Peter lui fila une petite tape sur l'épaule.

- Ah, excellent je vais la refaire à Baldwin ! Bon, si j'étais toi, je ne me pointerais pas en retard au premier cours de ta majeure.

Il partit à son tour, et Sirius entreprit d'essuyer ses manches.

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(1) sort aimablement prêté par Guézanne et tiré de son opus major (quoique terminé à la serpe….) Journaux Croisés, chapitre 35