LE MAITRE DES SONGES

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à l'immense J.K Rowling. Cette histoire n'existe que dans un but ludique.

Chapitre 1 : Magie primitive

Il devait être onze heures ce soir-là. Rogue faisait le guet, caché derrière son bureau. Cela faisait déjà trois jours que, chaque matin avant l'arrivée des étudiants, il retrouvait sa classe sens dessus-dessous. D'un naturel paranoïaque, Rogue en était venu à soupçonner certains élèves de vouloir saboter ses cours. Et en particulier, un certain Harry Potter et un certain Ron Weasley. Deux semaines auparavant, il les avait surpris en train d'arpenter les couloirs une nuit et les avait durement punis en leur enlevant des points et en leur collant des corvées dignes d'elfes de maison.

Le Maître des Potions patientait donc en imaginant la punition qu'il allait infliger aux deux garçons et en s'en délectant d'avance. Combien fallait-il enlever de points aux deux Gryffondors pour faire passer les Serpentards en tête de la Coupe des Maisons ? Il faisait un rapide calcul dans sa tête lorsqu'il entendit soudain des chaises qui se renversaient et des flacons qui se brisaient au sol. Il se releva et vit des livres qui volaient à travers la pièce, puis il entendit un rire reconnaissable entre milles… Peeves ! C'était Peeves qui faisait des siennes. Furieux, Rogue sortit de sa cachette et fit peur au facétieux fantôme qui prit la fuite aussitôt à travers le mur. Rogue décida de le poursuivre pour lui donner une bonne leçon. Peeves continua à s'enfuir, en se moquant du "Corbeau des cachots".

La poursuite dura une dizaine de minutes. Peeves disparaissait derrière le moindre mur en riant mais Rogue connaissait bien les passages secrets de Poudlard. Il parvenait toujours à rattraper le fantôme récalcitrant. Il connaissait surtout un moyen de se débarrasser de lui pendant quelques temps.

Alors qu'il s'orientait, Rogue s'aperçut qu'il se trouvait dans la Tour de Gryffondor. Il n'était pas sensé se trouver là, mais en tant que professeur, il pouvait aller n'importe où. Il continua à suivre Peeves qui croyait qu'il avait fini par semer le terrible professeur.

Tranquille comme Baptiste, Peeves entra en sifflotant dans une salle et Rogue le suivit silencieusement. Le fantôme s'aperçut de la présence de l'humain trop tard. Le professeur parvint à projeter sur le fantôme un aérosol verdâtre. Avec un hurlement, Peeves parvint à s'échapper et disparut au travers du mur, en direction d'une autre tour. A travers la fenêtre, Rogue le regarda partir en sachant que la substance n'allait pas tarder à faire effet. Quelques secondes plus tard, Peeves hurla : il ne parvenait plus à passer au travers des murs !

Avec un sourire à glacer un mort, Rogue regarda enfin autour de lui. Il se trouvait dans une salle avec un vaste bassin au centre, où pouvaient tenir aisément cinq personnes. L'eau calme reflétait la lumière argentée de la lune et renvoyait sa lueur blafarde à travers la pièce. Des miroirs dorés sur les murs blanchis à la chaux renvoyaient à l'infini l'image de l'homme qui examinait l'endroit. Dans un coin se trouvait un paravent oriental délicatement peint. Des bancs confortables recouverts de coussins accueillants étaient disposés autour d'une cheminée. Sur une étagère, des serviettes et des peignoirs immaculés attendaient d'être utilisés. Il y avait des patères et un petit vestiaire pour déposer ses affaires. La salle de détente des filles de Gryffondor était en fait un spa avec tout le confort !

Rogue n'en croyait pas ses yeux. Dans la pénombre, il fit le tour de cette salle qui sentait légèrement l'eucalyptus et l'orange amer. Existait-il une pièce pareille dans la Tour des Serpentards ? Il en doutait. L'idée de profiter des installations l'effleura mais il la repoussa. Il n'avait rien à faire dans cet endroit, à cette heure de la nuit.

Tout à coup, il entendit un déclic en provenance de la porte. Malheur ! Il avait laissé ouvert ! Heureusement, la personne en voulant ouvrir, ferma en fait la porte ! Rogue en profita pour se réfugier derrière le paravent. Il était grand temps. La porte s'ouvrit finalement et la voix d'une jeune fille s'éleva doucement dans le silence :

« Lumos. »

Tout s'éclaira brutalement et Rogue cligna des yeux en se maudissant.

Hasardant un regard au travers des battants du paravent, il tenta de savoir ce que la jeune fille avait l'intention de faire. Il ne la distinguait pas de dos. Il ne voyait qu'une masse de cheveux. Elle s'affaira dans un coin puis se tourna vers la cheminée. Un feu crépita soudain joyeusement et la pièce se remplit immédiatement de chaleur. Rogue se détourna en maugréant dans sa barbe. Avisant une chaise, il s'assit et décida de prendre son mal en patience. Il n'avait pas vraiment le choix. Il n'allait pas surgir à l'improviste et effrayer cette fille. Comment expliquerait-il sa présence en cet endroit ?

Maudit Peeves ! Je vais lui faire payer cher ses facéties, pensa le Maître des Potions.

La jeune fille commença à fredonner. Avec un soupir, Rogue ferma les yeux et essaya de se concentrer sur les effets d'un élixir récemment découvert. Le professeur de potions n'était pas une personne réputée pour sa patience, d'autant plus qu'il commençait à faire chaud dans la pièce. Au bout de quelques minutes, il entendit de légers clapotis et sa curiosité l'emporta.

Que fait-elle, bon sang ?

Il hasarda un nouveau regard à travers les fentes du paravent et se figea. Ses yeux s'agrandirent devant l'apparition d'une Nymphe entièrement nue aux formes provocantes et accomplies. Ces deux seins gorgés de vie, ce ventre parfait, ce petit triangle couronnant deux cuisses longues et fines, cette peau à la texture de pêche sous l'éclairage du feu, cette sensualité qui se dégageait de sa démarche souple alors qu'elle entrait lentement dans l'eau… Rogue ne put détacher son regard de cette vision enchanteresse et voulut savoir qui était cette créature qui venait de capturer toute son attention… Ses yeux se posèrent sur le visage et s'agrandirent…

Hermione Granger ! Rogue eut un geste de recul, comme si elle s'était aperçu de sa présence. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et une émotion indescriptible le submergeait. Par la barbe de Merlin ! Il était train de se rincer l'œil sur une élève et pas n'importe laquelle : la Mademoiselle je sais tout de l'école, une Gryffondor et la meilleure amie de Potter ! Pire, il avait une érection mémorable alors que quand bien même, il culpabilisait pour son comportement inacceptable! Tempête sous un crâne ! Les pensées s'entrechoquèrent dans sa tête alors qu'il tentait de se reprendre.

Loin de se douter de ce qui se passait à quelques mètres d'elle, Hermione Granger continuait à chantonner dans son bassin tout en faisant ses ablutions. L'adolescente était devenue sans s'en apercevoir une jeune femme adulte. Toujours fidèle à ses principes, elle faisait passer le travail avant tout et se préoccupait peu des regards admiratifs que lui jetaient à la dérobée ses camarades masculins. Avec son côté pragmatique, elle considérait qu'elle avait grandi et changé mais que c'était dans l'ordre des choses. Les garçons n'étaient pas une priorité pour elle. Sa solide amitié avec Harry et Ron lui apportait tous les jours la preuve qu'en général, ils n'étaient pas suffisamment mûrs pour s'engager et qu'ils ne comprenaient rien aux femmes. L'affection réelle qui unissait les trois "As de Gryffondor" lui suffisait pour l'instant.

Mais était-ce une raison valable pour ignorer ses besoins ? Pour être bien dans sa peau, Hermione avait compris depuis ses quatorze ans qu'elle devait s'accepter telle qu'elle était. Si certaines pulsions la submergeaient, alors elle choisissait de les satisfaire. C'est pourquoi elle se ménageait régulièrement quelques moments d'intimité.

Sa présence en cette salle en était un. En tant que préfet en chef, elle pouvait disposer à sa guise du spa des filles à toutes heures du jour et de la nuit. En général, elle préférait venir à la fin d'une journée de travail bien remplie pour se changer les idées. Elle avait instauré un rituel : d'abord, elle allumait un feu qui réchauffait l'atmosphère comme si elle s'était trouvé dans une forge. Puis elle se déshabillait et se plongeait dans l'eau en ayant pris soin au préalable d'y ajouter des sels de bain. Elle laissait alors le temps filer au gré de son humeur en promenant lentement une éponge sur son corps. Elle fermait les yeux et s'ouvrait aux sensations suscitées par ces caresses légères.

Chez les Moldus, la magie était un don qui ne s'expliquait pas. De ce fait, Hermione était une magicienne purement instinctive. Elle avait appris à s'écouter car sa magie reposait sur la confiance qu'elle avait en elle-même. C'était un principe simple mais dangereux : sans confiance en soi, il n'y avait pas de magie. Un excès de confiance était destructeur et menait à la Magie Noire. Etre équilibrée était primordial pour réussir à jeter les enchantements et les sorts.

Alors Hermione communiait avec son corps et se laissait flotter dans un monde de sensations où elle parvenait à sentir les courants de magie autour d'elle. A chaque expérience, elle découvre un peu plus. Elle avait vite compris que c'était un chemin initiatique qui passait par le plaisir et était sublimé par l'amour. L'amour, la forme la plus pure et la plus primitive de la magie, à la fois une évidence et le concept le plus difficile à saisir. Connaître l'amour vous procurait le pouvoir ultime, celui de vaincre la mort. Il suffisait de se rappeler comment l'amour de sa mère avait sauvé Harry et presque détruit Voldemort, alors au firmament de sa puissance, pour s'en convaincre.

Comme à chaque fois qu'elle emprunte ce chemin, Hermione se laisse aller aux voluptés de son corps. Là, sur les marches du bassin, les cuisses largement ouvertes comme une offrande à un dieu invisible, elle se caresse. Son corps baigne dans un halo bleuté, mais elle l'ignore, se concentrant sur les sensations créées par les caresses de ses mains sur ses seins, son ventre et son sexe. Et dans sa tête défilent les images du corps d'un inconnu qui la chevauche lentement jusqu'à ce qu'elle atteigne l'extase dans un ultime soubresaut de plaisir…

Le souffle court, le cœur battant, Rogue était incapable du moindre mouvement. Il ne voyait plus, n'entendait plus, ne sentait plus en dehors du spectacle le plus érotique qu'il ait jamais vu et qui s'offrait à lui à présent. Totalement envoûté, il ne pouvait quitter des yeux la jeune femme allongée voluptueusement à quelques mètres de lui. Rogue n'entendait plus que ces gémissements de plaisir qui faisait bouillir son sang dans ses veines. Il ne voyait plus que ces mains qui se promenaient sur ce corps offert, qui palpaient, caressaient, pinçaient, et qui le marquaient indirectement dans sa propre chair comme autant de fers rougis par le feu. Il ne sentait plus que son propre désir qui le poussait à se caresser pour atteindre son plaisir. Oh, que n'aurait-il pas donner en cet instant pour rejoindre la jeune femme et pour goûter à cette chair palpitante et offerte…

Alors que les gémissements d'Hermione s'intensifient, Rogue étouffe les siens. Alors que les mouvements de l'adolescente s'accélèrent et deviennent incontrôlés, il se force à ne pas bouger les hanches mais s'imagine allant à la rencontre du sexe de la jeune femme. Alors qu'elle se cabre brusquement en poussant un râle de pur bonheur, il se fige et fait taire le sentiment de triomphe qui l'envahit au moment de sa propre jouissance.

Les secondes qui suivent se perdent dans l'oubli alors qu'ils savourent respectivement sans le savoir leurs communions spirituelles et leurs délivrances…

A suivre…