Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à la merveilleuse J.K. Rowling, excepté l'intrigue et les personnages que je pourrais créer (qui sait ? lol)

Note de l'auteur : Joyeux anniversaire ma fic ! Et oui, ça fait un an jour pour jour que j'ai écrit le chapitre 1, le 11 juin 2004 ! C'est pour ça que j'ai mis si longtemps à poster, c'est parce que je voulais le meurtre ce jour là !

Comment ça, c'est une excuse bidon ? Lool, oki, c'est une excuse bidon, enfin, pas pour la date d'anniversaire (ça s'est vrai). Mais je pourrais vous sortir plein d'autre excuse, comme quoi j'ai eu beaucoup de travail scolaire, des merdouilles familiales, découverte d'une nouvelle passion (vive CSI !), bac français…. BREF ! Je pourrais vous raconter ma vie, mais je vais vous en dispensez lol .

Bon, là, je vous ais quand même gâté, il fait 19 pages Word, c'est mon record, je pense qu'il va vous plaire !

Pour les réponses aux reviews, je suis désolé, j'avais l'intention de les faire, mais là, j'ai passé 3 heures à finir le chap (me restait la partie Mione), et ma petite sœur me menace de mort, car c'est son soir internet, et que je lui prend un peu pour poster. Mais sachez que tous vos messages me font toujours ENORMEMENT plaisir, et que je vous zaime, mais lecteurs adorés chéris ! C'est pour vous que j'écris :D

Chapitre 16 : Douloureuses retrouvailles

Ron Weasley retournerait à Poudlard, le lendemain. Le front appuyé contre la vitre, il contemplait le paysage agité de son jardin. Le mois d'avril venait à peine de débuter. Le printemps avait succédé à l'hiver, mais le beau temps n'était pas vraiment au rendez-vous. Il pleuvait des cordes, et les nombreux arbres du terrain étaient agités, semblaient animés de colère. Le vent se ressentait également dans la maison : dans tout le Terrier, on pouvait entendre le bois grincer de tristes plaintes, et la Goule du grenier se déchaînait, cherchant à être plus bruyante que la tempête.

Ron soupira tristement, se sentant à la fois comme ces arbres et comme la maison, animé d'une colère sombre et d'une tristesse grinçante, provoquées par une tempête intérieure.
Il ne souhaitait pas retourner à Poudlard, et dans le même temps, il voulait déjà y être, espérant qu'arrivé là-bas, il se rendrait compte que rien n'était arrivé, que cela avait simplement été un cauchemar, et que quand il arriverait au château, elle lui sourirait, heureuse de le retrouver, et peut-être même le serrait dans ses bras… Mais il savait pertinemment que ce ne serait pas le cas. Que ce ne serait plus jamais le cas.

Pourtant, il avait réellement l'impression que ce qui s'était passé cette affreuse nuit, deux semaines auparavant, n'était qu'un rêve, un terrible rêve. Il avait agi comme un automate, un pantin articulé. Il l'avait fait sans rien contrôler. Le pire, c'est qu'au moment où il agissait, il trouvait ça parfaitement naturel : il devait tout simplement le faire. Parce qu'elle lui avait demandé. Oui, elle.

Il soupira de nouveau, se cognant légèrement la tête contre le verre de la fenêtre de sa chambre. Oui, c'était elle qui lui avait fait faire ces choses. Plus il cherchait à mettre un nom et un visage à cette fille, plus son esprit s'embrouillait. Parfois, quand il se réveillait en sursaut, il avait l'impression d'avoir le nom au bout de la langue, de se souvenir d'un trait de son visage, mais dès qu'il tentait de s'en saisir, tous disparaissaient dans une brume opaque.

Il se sentait complètement impuissant, et la culpabilité le rongeait. Il se sentait coupable à la fois pour ce qu'il avait fait, mais également parce qu'il avait l'impression de ne pas l'avoir fait, de n'avoir rien fait de mal.

Dumbledore avait été très indulgent avec lui. Quand il avait repris conscience, après qu'on lui ait administré un antidote, et qu'il avait vu l'air grave du Directeur, il était persuadé qu'il serait expulsé de Poudlard. Mais le vieux sorcier lui avait calmement expliqué tout ce qui s'était passé, lui affirmant qu'il n'avait rien fait volontairement, et qu'il acceptait de ne pas sanctionner. Ses parents et Ginny étaient présents. Il avait lu de la douleur dans les yeux des membres de sa famille. Peut-être plus que dans ses propres yeux. Dumbledore lui avait bien dit que l'antidote qu'il lui avait administré avait effacé les pouvoirs de la potion, donc qu'il ne tenterait plus de s'en prendre à Hermione, sauf si… Sauf si la personne qui lui avait fait boire la potion lui donnait de nouvelles instructions. En message clair, cela voulait dire que tant que la fille, ou la femme, qui l'avait envoûté vivrait, elle aurait le pouvoir de faire de lui ce qu'elle voulait. Il avait donc tenu à quitter le château, pour tenter de comprendre ce qui s'était passé, mais également pour être loin d'Hermione, ayant peur que s'il l'approchait, il se jetterait de nouveau sur elle comme une bête.

Mais voilà, les deux semaines étaient écoulées. Demain, il prendrait le magicobus et retrouverait l'école de sorcellerie.

Il savait qu'à présent, plus rien ne serait comme avant.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

- Tu es obligé d'y aller ? Je veux dire, ce n'est pas très grave si tu loupes une séance, ce n'est pas comme si les balais allaient refuser de décoller simplement parce que le capitaine n'est pas là…

Je regardais le visage pâle de ma petite amie, qui se mordillait nerveusement la lèvre, me faisant des yeux suppliants. Je posais doucement mes mains sur ses joues.

- Ma puce, dis-je doucement, je suis désolé, mais tu sais bien que j'ai des obligations. En plus, le deuxième match de la saison est dans trois semaines, Serpentard contre Gryffondor, qui sera comme d'habitude le plus dur et violent. Je ne peux pas me permettre de sécher une séance.

- N'y va pas, dit-elle de nouveau. J'ai un mauvais pressentiment, et tu sais que dans ces cas là, il se passe toujours quelque chose de mal…

Elle semblait de nouveau sur le point de craquer, et je me détestais de devoir lui résister. Mais je savais parfaitement ce qui lui faisait peur, et cela faisait deux semaines que je m'efforçais de la faire aller mieux. D'ailleurs, j'avais commencé à sentir que sa réticence diminuait doucement, mais à présent, elle redevenait nerveuse, et je connaissais la raison : Ron revenait demain. Mais je mettais un point d'honneur sur le fait que je devais me comporter le plus normalement possible avec elle, éviter d'être trop protecteur, même si s'était très difficile, car cela ne ferait que l'enfermer dans une bulle, et elle ne parviendrait plus à avoir confiance en elle. C'était pourquoi je refusais de lui céder. Il y avait de grande chance pour que son pressentiment soit seulement le fruit de sa propre peur.

Je lui déposais donc un baiser sur le front, puis la serrais contre moi, pour lui montrer que j'étais toujours là.

- Ne t'inquiète pas, Hermione, lui murmurais-je à l'oreille. Je serais de retour avant la nuit, je te le promets. Je serais avec toi.

Je me décollais et plantais mon regard dans le sien. Au bout d'un instant, elle hocha doucement la tête. Je lui fis un petit sourire, caressais doucement sa joue, puis m'éloignais d'elle, pour attraper mon balai et ma cape.

Je fis pivoter le portrait, mais me tournais une dernière fois vers elle. Son visage était toujours aussi pâle, et sa mâchoire était serrée, comme si elle se retenait de dire de nouveau quelque chose.

- Je serais là avant la nuit, lui affirmais-je de nouveau.

Elle se contenta de hocher imperceptiblement la tête, me regardant toujours avec ses yeux suppliants, et je me dépêchais de refermer le portrait, avant de céder à l'envie de la garder contre moi.

Le portrait fermé, je me retrouvais face à la Lady Bella, à qui je dis :

- Vous ne laissez personne-

- Vous ne laissez personne rentrer à par vous ou Monsieur le Directeur, et je ne la laisse sortir que quand Ginny Weasley sera là, je sais Monsieur Malefoy, vous me l'avez déjà dit une bonne vingtaine de fois !

- On n'est jamais trop prudent, grommelais-je avant de m'éloigner.

Je sais que je venais d'affirmer que je faisais tout pour que les choses paraissent normales, mais dès que la nuit approchait, je préférais la savoir en sécurité, c'est pour ça que je ne la laissais pas sortir sans Ginny.

Le temps était couvert, et de lourds nuages gris cachaient la lumière du soleil. On se serait cru au crépuscule, alors que la nuit ne serait pas là avant deux bonnes heures.

Tout les membres de l'équipe étaient là, l'air plus ronchon que jamais. Comme moi, il sentait que la pluie n'allait pas tarder à tomber, et ils auraient préféré être au chaud dans le château plutôt qu'ici.

- Enlevez-moi ces têtes d'enterrement, les mecs, leur dis-je en enfourchant mon balai, les incitant à faire de même. Ce n'est pas comme ça qu'on risque de remporter la coupe face aux Gryffondor dans trois semaines.

Comme prévu, la pluie se mit à tomber à flots à peine une heure après le début de l'entraînement. Je poussais les membres de mon équipe à jouer encore un peu, mais le temps les démotivait complètement. Je n'eus pas d'autre choix que de les autoriser à partir, dix minutes après le début de la tempête. Malheureusement pour moi, j'avais voulu faire un entraînement avec les vraies balles, et le Vif d'Or demeurait introuvable. Finalement, après un long moment, je finis par l'attraper. J'étais tellement trempé que j'avais l'impression d'être dans le lac plutôt que dans les airs, et tout mon corps était gelé. Je me laissais enfin descendre, et me précipitais rapidement dans les vestiaires. J'observais, grelottant, la pluie qui tombait plus fortement que jamais, espérant inutilement qu'elle s'arrêterait pour que je puisse enfin rentrer. Quand je vis le ciel, déjà gris à cause des nuages, s'assombrir à l'approche de la nuit, je me fis une raison : il fallait de toute façon que je sois de retour avant la nuit, sinon Hermione risquait de faire une crise d'angoisse. Tout en lançant un regard noir aux nuages (comme si cela changeait quelque chose…), je me précipitais hors des vestiaires, et me mis à courir en direction du château. Mais j'avais à peine parcouru vingt mètres que je sentis soudain quelque chose m'agripper par les cheveux.

La surprise fit que je ne réagis même pas, et je fus expédié à plus de deux mètres de l'endroit où je me trouvais, emporté par l'élan prit en courant. Je m'étalais sur le ventre, mon menton percutant durement le sol humide, mais toujours aussi solide, du parc. J'étais tellement étonné que j'aurais pu rester étendu ainsi plusieurs minutes sans bouger, si mon instinct de défense ne s'était pas alors mit en marche. Je me retournais donc sur le dos dans un geste rapide, et m'apprêtais à me redresser mais…

- Endoloris !

Une douleur insoutenable envahit alors chaque millimètre de mon corps, et le fait qui je n'y étais absolument pas préparé m'empêcha de retenir un cri de douleur.

Quand le sort fut enfin levé, mes muscles se relâchèrent enfin, et je me retrouvais, gisant sur le sol comme une loque. Mon agresseur s'était rapproché de moi, et je levais les yeux vers lui.

Il était dans un sal état, trempé lui aussi, ses vêtements, sa figure et ses longs cheveux étaient couverts de boues, mais je le reconnus immédiatement, de nouveau envahit par la surprise, ce qui m'enleva à nouveau mon temps de réaction pour peut-être tenter de me relever.

- Bonsoir, fils, dit-il d'une voix grave et haineuse, avant de m'envoyer un coup de pied directement dans le menton.

Le coup fit mal, et me sonna, mais remit de ma surprise, je me sentais rempli de ce puissant sentiment qui revenait toujours quand je me trouvais à proximité de mon paternel. La haine. Je laissais échapper un rire ironique, tentant à nouveau de me relever.

- J'aurais du me douter que c'était toi, dis-je toujours en rigolant froidement. Attaquer les gens par derrière, c'est typique de ta lâcheté.

Je venais à peine de réussir à me relever, lui faisant enfin face, que son poing vient me frapper à la joue gauche. Je vacillais, mais restais tout de même debout, ne souhaitant pas me retrouver à nouveau en position d'infériorité.

- DEPUIS QUAND ET DE QUEL DROIT OSES TU ME TUTOYER ET ME REPONDRE SUR CE TON, FILS INDIGNE !! cracha dit-il d'une voix plus coléreuse que jamais.

- Depuis que tu viens me lancer des sortilèges impardonnables dans le parc de mon collège, répondis-je toujours aussi froidement, tentant discrètement d'attraper ma baguette qui se trouvait dans ma poche.

Malheureusement, je ne fus pas assez discret, et il remarqua ma manœuvre.

- Expelliarmus ! cria t-il.

Instantanément, ma baguette que je venais à peine de saisir s'arracha de mes doigts pour aller dans sa main, et la force de son sortilège me souleva du sol et m'expédia trois mètres plus loin. Il devait être vraiment énervé pour que ce simple sort de désarmement me propulse comme ça. Mais je m'obligeais à ne pas perdre mon sang froid, me redressais immédiatement, tentant de courir vers le château. J'avais assez de bon sens et de connaissance de mon père pour savoir que de me retrouver sans baguette devant lui étant synonyme de fin douloureuse. Mais il ne me laissa aucune chance.

- Endoloris, l'entendis-je de nouveau prononcé, avant que je m'effondre, le corps secoué de spasme. Mais cette fois, je ne criais pas, je ne voulais plus lui faire cette joie. La douleur était plus qu'insupportable, mais je ne céderais pas. Le temps semblait s'allonger interminablement quand on était sous l'emprise d'un doloris, mais il finit par me libérer, avant de me cogner à nouveau, au niveau de l'estomac cette fois.

- Tu n'es qu'une sale vermine, me cracha t-il !! Tu as causé le déshonneur de ta famille, petit salaud !!

Nouveau coups, à nouveau dans le menton, manquant de me faire sombrer. Mais je luttais, sachant que si je m'évanouissais, c'était fini pour moi.

- Qu'est-ce que tu racontes ? demandais-je d'une voix étranglée à cause de son dernier coup.

- TU OSES ME DEMANDER CE QUE JE RACONTE ???!!!!!ENDOLORIS !!!!

Douleur, douleur, et encore douleur.

- J'ai toujours fait ce qu'il fallait pour que tu deviennes digne d'être un Malefoy ! hurla t-il, presque plus fort que le vent. Mais quand j'ai répondu à la convocation du Seigneur des Ténèbres, qui voulait me parler de mon fils unique, j'ai compris que ce n'était pas le cas !!

Son pied n'arrêtait pas d'entrer en contact avec différente partie de mon corps, mais je le sentais à peine, trop endoloris par la douleur, et glacé par la pluie qui continuait de tomber.

- IL M A DIT QUE TU N'ETAIS QU'UNE SOUILLURE !! ET QU'ETANT TON PERE, C'ETAIT MOI LE RESPONSABLE !!!! SAIS TU CE QU'EST LA TORTURE PAR LE SEIGNEUR DES TENEBRES, DRAGO ???!!

Si j'avais pu, je lui aurais répondu que je commençais à en avoir une vague idée, à en juger la façon dont lui était entrain de me traiter, alors qu'il n'était que son serviteur.

Dans un dernier sursaut de colère contre mon père, je parvenais à lui lancer un coup de pied en balayette. A mon tour, je réussis à le surprendre. Il s'écroula sur moi, ce qui n'était pas vraiment une bonne chose. Le combat était inégal : je venais de subir plusieurs doloris, et il m'avait cogné sans me ménager, alors que lui, même s'il n'était pas au meilleur de sa forme, gardait une maîtrise de sa force. Nous roulâmes dans l'herbe détrempée du parc, s'agrippant mutuellement. Je profitais de la proximité de son bras avec ma bouche pour m'en saisir, et le mordre de toutes mes forces. Il poussa un hurlement de douleur et de colère. L'aspect négatif de mon initiative fut que cela lui redonna une poussée d'adrénaline, et il en profita pour m'assener d'un coup très fort dans la trachée. Ma respiration fût immédiatement coupée.

Il se releva, tandis que moi, je tentais tant bien que mal de respirer.

- C'est terminé, fils !! Tu vas CREUVER !!!! hurla t-il.

A cet instant, on aurait vraiment cru qu'il était l'ange –ou plutôt le démon- de la mort dans sa robe noir, le vent puissant faisant voler ses cheveux trempés. Mon souffle était revenu, mais demeurait très difficile. J'essayais de ramper, de m'éloigner de lui, mais je ne parvins qu'à traîner mon corps sur à peine un mètre. Il effaça ce mètre qui nous séparait, et pour m'empêcher de bouger à nouveau, posa son pied sur mon bras et appuya avec force, tellement de force que j'entendis, mais surtout sentis, l'os craquer, et je retenais un cri de douleur.

Je le vis tendre son bras droit, celui tenant sa baguette, et je sus que j'étais perdu. Alors, toutes les douleurs disparurent, et mon esprit fût envahit d'une seule image, immense et magnifique. Je voyais son visage ; elle souriait, de ce sourire que j'aimais tant, et que j'aurais souhaité embrasser une dernière fois.

J'allais mourir, et ma dernière pensée lui était entièrement dévouée…

Mais il s'avéra que Merlin devait avoir d'autres projets pour moi. Alors que mon père ouvrait la bouche et que je voyais les mots « Avada… » se former sur ses lèvres, un autre cri le stoppa :

- STUPEFIX !

Le corps de mon père se raidit, demeura immobile et droit durant une seconde avant de s'effondrer, à nouveau sur moi. L'idée de mort imminente ayant temporairement quitté mon esprit, la douleur était revenue, et dans toute sa splendeur. Sentant le lourd corps s'écraser sur mon bras cassé, je ne me retins pas cette fois, et un cri de souffrance s'échappa de mes lèvres.

Je sentis soudainement le poids mort du corps de mon paternel disparaître, tandis qu'on faisait rouler son corps sur le côté. Je gisais sur le dos, complètement trempé, glacé, meurtri et proche de sombrer. Mais je plissais les yeux pour tenter de distinguer mon sauveur, qui s'avérait être une sauveuse.

- Ginny ??! m'exclamais-je, d'une voix rauque et faible.

La jeune fille s'était agenouillée à côté de moi, et me regardais gravement.

- Salut Malefoy. Je crois que je suis arrivée juste au bon moment.

Un petit rire ironique sorti de ma bouche, me faisant immédiatement après grimacer de douleur.

- Mais…Qu'est ce que… Comment as-tu…tentais-je de lui demander, mais je n'arrivais pas à formuler une phrase concrète.

- C'est Hermione qui me l'a dit, répondit-elle. Tu peux aller jusqu'au château ?

Une seconde avant j'aurais sans doute de nouveau ri fasse à sa question mais à présent, ce n'était plus le cas. Le simple nom d'Hermione avait éclairci mon esprit. Que savait-elle ?? Pourquoi était-ce Ginny qui était venu me secourir ?

Alors, pour répondre à la question de la jeune fille, je me redressais en position assise, serrant les dents pour contenir la douleur qui brûlait divers endroits de mon corps.

- Mon bras droit est cassé, et je ne parviendrais certainement pas à marcher tout seul, répondis-je faiblement.

Ginny se mit à ma gauche et plaça son bras autour de ma taille, et j'entourais ses épaules de mon bras valide. Avec son soutien, je parvins à me redresser, mais crus pendant quelques secondes que je ne parviendrais pas à rester debout.

- Je t'emmène à l'infirmerie, dit-elle doucement.

Je fis alors un pas en avant, et elle suivit le mouvement. Je secouais la tête.

- Non…murmurais-je. Dis moi ce qui c'est passé… Qu'est-il arrivé à Hermione ?

Elle me fixa d'un air étonné, se demandant sûrement comment j'avais deviné qu'il était arrivé quelque chose, mais cet air disparut vite de son visage. Nous continuions à avancer lentement, et elle finit par répondre :

- Je suis allée à votre salle commune il y a quinze minutes pour qu'on aille manger, et j'ai trouvé Hermione encore plus mal que d'habitude. Elle disait que quelque chose n'allait, que la nuit tombait, et qu'elle sentait que tu n'allais pas bien. J'ai essayé de la rassurer, de lui dire que tu allais bien, et que tu serais bientôt rentré. Elle a finit par accepter d'aller manger. Mais alors qu'on se dirigeait vers le portrait, elle…elle s'est arrêtée, et tout son corps s'est mis à trembler.

J'entendis au ton de sa voix que l'événement l'avait beaucoup surpris et inquiété. Je savais ce que c'était. C'était ce qui arrivait quand Hermione avait une prémonition. C'était toujours très impressionnant à voir, et je savais que moi-même, je ne m'y ferais jamais.

*-_Flash back_-*

- Hermione, ça va ?? demanda Ginny, d'une voix serrée par l'angoisse.

Immobile au milieu de la pièce, son amie s'était arrêtée de marcher, et tout son corps tremblait, même ses yeux derrière ses pupilles. Soudain, ses paupières s'ouvrirent, et ses yeux fixèrent le vide, écarquillés par une terreur sans nom. Sa bouche s'entrouvrit, et un gémissement en sorti :

- Drago !

Soudain, la jeune fille s'écroula, et Ginny réagit rapidement, attrapant le corps de son amie, ralentissant sa chute.

- Hermione ! s'exclama Ginny.

Elle étendit le corps de la jeune sorcière sur le tapis, et posa une main sur son front. Les yeux d'Hermione s'ouvrirent de nouveau, et Ginny vit qu'ils étaient remplis de larmes.

- Drago ! cria t-elle. Oh, Merlin !!

Elle se mit alors en sangloter violemment et essaya de se redresser, mais Ginny l'en empêcha, très inquiète de l'état de son amie. Tout son corps tremblait à nouveau, et son visage était trempé, pas seulement par les larmes.

- Hermione, ne bouge pas ! Je vais chercher Mrs Pomfresh, tu ne vas bien !

Hermione secoua frénétiquement la tête.

- Non !! Il va mourir Ginny ! Je dois aller le secourir !!
Ginny ne comprenait qu'à moitié ce que voulais dire la jeune fille, mais savait inexplicablement que son amie ne délirait pas.

- Tu ne bouges pas, ordonna t-elle. Où est-il ?

- Dans le parc, gémit Hermione, toujours en pleurs. Son père va le tuer, je dois y aller !

- Non, toi tu ne bouges pas, tu n'es pas en état ! Où est-il exactement ??

- Près de l'entrée du terrain de quidditch ! C'est trop tard, il l'a tué ! sanglota t-elle.

Ginny se leva d'un bond et couru jusqu'à l'entrée de la salle commune.

- Je te le ramènerais vivant, je te le promets ! lui dit-elle avant de sortir à toute vitesse de la pièce.

*-_Fin du flash back_-*

Nous étions presque arrivés au château à présent. Ginny venait de me raconter ce qu'il s'était passé un peu plus tôt.

- Merci Ginny, me sentis-je obligé de la remercier, me sentant envahit par la gratitude pour m'avoir sauvé, mais surtout pour avoir empêcher Hermione de sortir, ce qui l'avait certainement sauvé elle aussi.

- Nous sommes quitte maintenant, Malefoy, répondit-elle en me regardant gravement, mais un léger sourire apparaissait sur ses lèvres.

Je voulus sourire à mon tour, mais seulement une grimace de douleur apparut sur mon visage. Mon corps meurtri me lançait d'un peu partout.

- Tiens le coup, me dit-elle doucement, resserrant son étreinte autour de ma taille. Nous serons bientôt à l'infirmerie.

Je secouais à nouveau la tête, et me forçais à accélérer l'allure.

- Non, répétais-je d'un ton décidé. Amène-moi à la salle commune.

Sa mine devint indécise :

- Mais tu as vu dans qu'elle état tu es ! Tu dois être soigné !

Nouveau secouement de tête.

- Je m'en contre fiche. Hermione doit savoir que je vais bien.

Un rire jaune lui échappa :

- C'est sûr que de te voir dans cet état là va la rassurer…

Je la fis taire d'un regard appuyé, tandis que nous entreprenions de gravir les marches qui menaient à la grande porte d'entrée du château.

- Ca va être dur de t'emmener jusqu'en haut sans que personne ne te voit, dit-elle alors.

- Tout le monde doit dîner, répondis-je doucement. Allons-y.

Elle soupira bruyamment, comme si elle n'approuvait vraiment pas l'idée, ce qui était très certainement le cas, mais ouvrit la porte de sa main libre.

Le hall était désert, et de nombreux éclat de voix provenait de la Grande Salle, dont la porte demeurait ouverte, comme toujours.

- Ils vont nous voir passer, dit-elle calmement.

- Non, répliquais-je, en continuant d'avancer, la faisant avancer dans le même temps.

- Comment peux-tu en être aussi sûr ?? demanda t-elle, exaspérée par ma certitude inébranlable.

- Je le sais, c'est tout.

Tout ce que je voulais à cet instant, c'était arriver le plus rapidement possible au cinquième étage, imaginant que trop bien dans quel état d'esprit se trouvait Hermione.
Comme je l'avais affirmé à Ginny, personne dans la Grande Salle ne nous remarqua, et nous pûmes entreprendre la montée des marches de cinq étages. Cela prit un moment, car malgré ma volonté d'acier, mon corps protestait férocement, et ma tête était régulièrement envahit de vertiges qui manquaient de me faire sombrer à chaque fois.

Mais nous arrivâmes finalement à destination. A peine Ginny eut-elle eut le temps de prononcer le mot de passe à Lady (qui me regardait avec des yeux écarquillés) que la silhouette d'Hermione apparut dans l'ouverture. J'entendis son cri avant même de pouvoir discerner les traits de son visage, mes yeux refusant de rester ouverts.

- Oh, Merlin !!!! Drago !

Un sanglot résonnait dans sa voix plus qu'inquiète, et je sentis sa main sur ma joue.

« Je vais bien… » tentais-je de la rassurer mentalement, tandis que je les sentais me « porter » dans la pièce, avant de m'étendre sur les tapis.

- Pourquoi ne l'as-tu pas emmené à l'infirmerie ?? demanda Hermione à Ginny, pleurant toujours à moitié.

- Il n'a pas voulu !! répondit vivement la rouquine, craignant apparemment de se faire accuser injustement. Il voulait absolument monter pour te montrer qu'il « allait bien »… Je vais chercher Mrs Pomfresh !

J'entendis ses pas rapides tandis qu'elle sortait de la salle, puis me forçais à entrouvrir les yeux, et vit Hermione venir se placer près de moi. Son visage était très pâle et inondé de larmes, et la peur brillait encore dans ses yeux noisette.

- Je vais bien, ma puce…chuchotais-je. Ce ne sont pas des blessures mortelles…

- Je t'ai vu mourir, murmura t-elle, posant maladroitement sa main sur ma poitrine, craignant de me faire mal. Il te tuait. J'ai eu tellement peur…

Les larmes coulaient abondamment sur ses joues, et j'aurais souhaité pouvoir les stopper.

- S'il te plaît, Hermione… calme-toi, ça va aller…

Mais elle secoua vivement la tête, un air déterminé apparaissant soudain sur son visage.

- Je ne peux pas te laisser dans cet état, dit-elle d'un ton décidé, néanmoins tremblant.

Alors, elle plaça sa deuxième main sur mon front, déplaçant la première au niveau de mon cœur, et ferma les yeux.

Il se passa alors quelque chose de très étrange

Une douce chaleur envahit la totalité de mon corps, plus puissante au niveau des mes blessures les plus graves. Une aura blanchâtre et brillante se détacha alors du corps de la jeune fille, et une même aura entoura mon propre corps ; mes yeux se fermèrent instinctivement, aveuglés par l'éclat qu'elles projetaient. C'était tout simplement incroyable. Hallucinant.

La lumière disparut soudainement, et le corps d'Hermione s'écroula sur le mien.

- Hermione !! m'exclamais-je, resserrant mes bras autour d'elle.

Pivotant sur moi-même, j'échangeais nos positions : elle se retrouvait sur le tapis, moi au-dessus d'elle, rempli par l'inquiétude.

Je me rendis alors compte que je n'avais plus mal. Absolument plus aucune douleur ne traversait mon corps, à part celle de mon cœur, causé par l'état de la personne que j'aimais. Mon bras n'était plus cassé, et je débordais d'énergie. Ce n'était pas du tout le cas d'Hermione. Son teint était d'une pâleur horriblement mortelle.

- Hermione ! répétais-je, encore plus fort, posant une main sur sa joue.

Ses yeux s'agitèrent légèrement sous ses paupières, qui s'entrouvrirent légèrement. Un léger sourire éclaira son visage.

- Salut…murmura t-elle.

Au même moment, Ginny revint, accompagné de Mrs Pomfresh et du professeur Dumbledore.

L'infirmière, comme à son habitude, poussa un cri aigu en me voyant.

- Merlin tout puissant !! Que vous est-il arrivé ??!

Elle me rejoint rapidement et s'agenouilla à côté de moi, affichant une mine très inquiète. Mais ne me sentant pas du tout mal en point, je secouais vivement la tête quand elle tendit une main vers moi.

- Non, je vais bien ! m'exclamais-je. Occupez-vous d'Hermione !

Elle fronça les sourcils, tourna la tête vers la jeune fille étendue par terre, les yeux toujours légèrement ouvert, puis releva les yeux vers moi, ne comprenant apparemment pas comment je pouvais aller bien.

Il était vrai qu'étant donné mon état extérieur, elle pouvait s'inquiéter : ma robe était déchirée, trempée, tachée par la boue et mon visage était sans aucun doute recouvert de sang. Mais les blessures dont ce sang était issu n'existaient plus.

-Je vais bien, répétais-je plus calmement. S'il vous plaît, occupez-vous d'abord d'elle.

Elle se pencha finalement sur la jeune fille, pris son pouls et posa une main sur son front.

- Son pouls est trop faible et elle a de la fièvre, dit-elle d'un grave. Il faut l'emmener immédiatement à l'infirmerie.

Aussitôt ces paroles prononcées, elle se releva et prononça une formule de lévitation pour transporter le corps d'Hermione. J'aurais souhaité l'accompagner, mais Dumbledore me lança un regard perçant, et je me souvenais alors que mon père gisait toujours stupéfixé dans le parc. Je devais le mettre au courant. Je croisais alors le regard de Ginny, qui me regardait étrangement, une profonde incrédulité et surprise gravée sur son visage. Il était clair qu'elle s'interrogeait sur ce qui avait pu se passer pour qu'en l'espace de même pas dix minutes, je passe d'un état critique à mon état actuel.

Elle n'était pas la seule à se le demander.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Pansy couru à travers le parc, complètement indifférente à la pluie qui tombait avec force, la trempant totalement.

Elle savait où chercher.

Quand elle le vit, son habituel sourire méchamment diabolique apparut sur ses lèvres. Elle le rejoignit et s'assit à califourchon sur lui sans ménagement. C'était sans conteste la position qu'elle préférait pour dominer un homme.

Elle sortit sa baguette, l'agita légèrement, et les yeux de Lucius s'ouvrirent.

- N'essais pas de bouger, lui ordonna t-elle. Tu ne pourrais pas même si tu le voulais de toute façon : tu n'es plus totalement stupéfixé, mais la seule chose que tu puisses faire, c'est me voir et m'écouter, tout le reste est paralysé. Tu aimes ce sort ?

Bien sûr, il ne répondit pas, mais elle sembla trouver ses propres remarques extrêmement drôles, car un rire machiavélique lui échappa, tandis qu'elle rejetait la tête en arrière, avant de la tourner de nouveau vers son prisonnier.

- Tu sais, mon petit Lucius, le Maître n'apprécie vraiment pas que les gens qu'il torture s'échappent. D'ailleurs, si tu as réussi cet exploit, c'est certainement parce que tu as été son bras droit pendant de nombreuses années. Mais ce n'est plus le cas maintenant. C'est moi, son bras droit !

Sur les derniers mots, elle se saisit du bras en question et le tordit dans un geste vif, et une seconde plus tard, le bruit sec d'un os qui craque se fit entendre, preuve d'une charmante fracture ouverte. Lucius Malefoy ne pouvait ni bouger, ni crier, mais la douleur apparut nettement dans ses yeux écarquillés.

La sorcière approcha doucement sa bouche de l'oreille du Mangemort, et dit d'un ton doucereux :

- Même si c'était très mal de ta part de t'échapper, nous avons quand même pu en tirer profit. Grâce toi, j'ai pu constater que ma mission se déroulait parfaitement. Merci Lucius. C'était ta dernière bonne action.

Elle tendit sa baguette au-dessus de sa tête, sembla réfléchir quelques secondes, puis ajouta avec un sourire :

- Tu as peut-être une dernière chose à dire ?

Elle agita de nouveau sa baguette, et immédiatement après, la bouche de Lucius s'ouvrit.

- Qui es-tu ??? cria t-il dans une exclamation où se mêlait colère, douleur, mais aussi la peur.

Un nouveau geste lui rebloqua la langue, et la jeune fille se pencha à nouveau sur lui, son sourire plus élargit que jamais. Elle laissa à peine deux centimètres entre leurs deux visages, et répondit, d'une voix calme et on ne peut plus sérieuse :

- Ton pire cauchemar.

Alors, elle se redressa, et une seconde plus tard, un éclair vert illumina le parc durant une brève seconde, puis les ténèbres reprirent leur place, comme si rien ne s'était passé.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Mrs Pomfresh n'avait pas vraiment envie de me laisser sortir de l'infirmerie, mais elle n'avait pas de réelles raisons de me garder, donc, elle était obligée. Et puis, je n'en pouvais plus, j'avais l'impression d'avoir passé la moitié de ma septième année dans cette pièce. Je commençais à la détester.

De toute façon, ce n'était pas comme si la raison de ma présence à l'infirmerie était extrêmement grave : d'après Mrs Pomfresh, c'était juste une énorme fatigue. Elle ne comprenait d'ailleurs pas comment c'était arrivé. D'après elle c'était comme si mon corps s'était vidé de presque toute son énergie en l'espace de quelques secondes.
Moi, je savais parfaitement ce qui en était la cause, mais je ne lui avais pas dit. Car j'avais beau savoir ce qui avait utilisé mon énergie, je n'avais aucune idée de comment c'était possible. Enfin, il était clair que l'étrange pouvoir qui était apparu entre Drago et moi -celui qui avait effacé la mémoire de Zabini- était le responsable, mais je n'arrivais pas vraiment à comprendre son fonctionnement. C'était arrivé tellement…soudainement ! J'avais vu Drago dans cet horrible état, et j'avais su que je devais faire quelque chose, que je pouvais faire quelque chose. Apparemment, cela avait bien fonctionné, mis à part le fait que ça m'avait vidé de toutes mes forces.

J'avais donc passé la nuit à l'infirmerie. Mrs Pomfresh m'avait régulièrement fait boire des potions au goût affreux qui avait pour but de me « remettre sur pied » d'après elle. Drago était venu me voir très tôt (dès que Mrs Pomfresh l'avait autorisé). Il ne portait plus aucune trace de violence physique, et il avait bien entendu nettoyé le sang de son visage et changé ses vêtements. Mais sa mine était très sombre, et je pouvais sentir l'inquiétude qui émanait de lui, et qu'elle n'était pas seulement liée à mon état.

Après l'avoir rassuré, en lui affirmant que j'allais bien (en tout cas mieux), je lui demandais, prenant ses mains et entrelaçant ses doigts aux miens :

- Qu'est-ce qu'il y a, Drago ?

Il fixa intensément son regard dans le mien durant quelques secondes, puis regarda autour de lui, comme s'il voulait s'assurer que personne ne pourrait l'entendre.

« Tu n'es pas obligé de me le dire à voix haute » dis-je mentalement. Le fait qu'il ait « oublié » ce pouvoir montrait à quel point son esprit devait être embrouillé.

« Tu sais, Ginny a stupéfixé mon père quand elle est venu me chercher. Je suis retourné avec Dumbledore à l'emplacement où on l'avait laissé. Il était toujours là mais… »

Il s'arrêta, puis releva enfin les yeux vers moi :

- Il est mort.

Ce que je ressentis à cet instant était un mélange de profonde surprise et d'incrédulité. Mis à part le fait d'apprendre que le père de Drago était mort, c'était sa réaction qui me troublait.

« Tu… es triste ? » tentais-je, un peu perdu.

Il fronça les sourcils et secoua la tête lentement.

« Non, je ne suis pas triste. Mais…ce qui me perturbe c'est que, durant toute mon enfance, à chaque fois qu'il s'en prenait à moi, qu'il 'm'apprenait la vie' comme il disait, je souhaitais qu'il disparaisse. Je souhaitais sa mort. Et maintenant qu'il est bel et bien mort, je me rends compte qu'au fond de moi, j'avais toujours pensé que serait moi qui l'enverrais en enfer… Je viens de réaliser que j'aurais été capable de le faire, et c'est… »

Je compris qu'il ne parviendrait pas à terminer sa phrase. Je lâchais ses mains et passais mes bras autour de sa taille, le serrant contre moi.

- Ne culpabilise pas parce que tu l'as pensé, Dray…murmurais-je dans son cou. Tu ne sauras jamais si cela serait arrivé ou non.

Il poussa un profond soupire, la tête à moitié enfouit dans mes cheveux.

- Je t'aime Hermione… dit-il à mon oreille.

Je resserrais mon étreinte :

- Je t'aime aussi.

*****
Quand il avait quitté l'infirmerie, il semblait soulagé d'un poids. Les paroles que nous avions échangées depuis son aveu n'étaient pas nombreuses. Je l'avais juste questionné sur la façon dont était mort son père, et comment avait réagit Dumbledore. Le Directeur lui avait dit que Lucius avait été tué par un Avada Kedavra, et qu'il allait faire fouiller le parc, pour tenter de retrouver son assassin. Bien sûr, cela n'avait pas donné de résultat.

Drago avait du partir pour aller en cours (Mrs Pomfresh m'avait autorisé à n'y aller que l'après midi…), et j'étais resté une bonne heure à réfléchir dans mon lit, à ce que m'avait dit Drago, mais également à quelque chose qui m'était arrivé juste après mon utilisation du « pouvoir ». Peut-être étais-ce simplement un rêve, mais cela ressemblait plus à une prémonition, comme il m'arrivait d'en avoir régulièrement. Mais, je n'avais rien vu de précis. Tout ce que je distinguais, c'était une étrange brume. Une brume bleuâtre. Il m'était impossible de dire si cette brume était quelque chose de grand ou de petit, mais je pouvais sentir que c'était quelque chose de spécial.

Je n'y avais plus vraiment pensé depuis, avec tout ce qui était arrivée, mais cela venait de me revenir à l'esprit, et me mettait mal à l'aise. Je sentais que je devais comprendre quelque chose, mais n'arrivais pas à déterminer quoi.

Finalement, j'en eu assez de me torturer l'esprit. C'était une chose que je faisais bien trop souvent depuis quelques temps. Je me levais donc, me rhabillais et sortais de l'infirmerie après avoir prévenu Mrs Pomfresh (qui se contenta de me lancer un regard mécontent pour montrer sa désapprobation).

Je montais d'un pas tranquille, toujours un peu perdue dans mes pensées. Je me rendis compte que j'étais bientôt arrivée au tableau de la Grosse Dame. Depuis le début de l'année scolaire, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un petit pincement au cœur quand je passais devant, aux souvenirs que cette salle évoquait. Mais aujourd'hui, ce ne fut pas un pincement que je ressentis en arrivant près du portrait.

Ce fut une vague glaciale qui traversa mon corps.

Ron était adossé au mur, les yeux fermés, sa valise à côté de lui. Il dût sentir ma présence, ou bien avait-il tout simplement entendu le glapissement qui était sorti de mes lèvres sans que je puisse le contrôler.

Il était à quatre mètres de moi. Je sentis mon cœur se mettre à battre de façon incontrôlable, ma respiration devint difficile, et des tremblements avaient déjà envahi mes jambes et mes mains. Il me fixait, sans rien dire. Puis, soudain, un petit sourire éclaira son visage.

- Salut Hermione…dit-il doucement. Dis, tu n'aurais pas le mot de passe de Gryffondor, je me suis rendu compte en arrivant ici que je ne l'avais pas.

J'étais complètement incapable de répondre. C'était à présent mes dents qui s'entrechoquaient. J'avais froid.

Il fronça les sourcils :

- Ca ne va pas ?

Il faisait comme si rien ne s'était passé. Merlin, il agissait comme si rien n'était arrivé ! Comment étais-je sensé réagit face à ça ?? Mon angoisse était telle que je reculais d'un pas.

Sa mine inquiète disparut enfin, et son teint pâlit, tandis qu'il fermait brièvement les yeux. Il semblait faire tomber un masque.

- Je suis désolé, Mione… dit-il doucement, en faisant un pas dans ma direction.

- Ne t'a- t'approche pas, Ron, criais-je d'une voix serrée par la peur, reculant d'un nouveau pas.

Son visage se crispa dans une expression douloureuse, mais il continuait d'avancer doucement.

- Mione… S'il te plaît, pardonne-moi. Je te jure que jamais je n'ai eu l'intention de te blesser…

Ca, je le savais, mais ce n'était pas pour ça que je me sentais mieux ! Les images de mon agression revenaient de nouveau dans mon esprit. Il n'était plus qu'à un mètre de moi, et il tendit la main, comme s'il voulait la poser sur mon épaule, mais je ne lui en laissais pas l'occasion. D'un geste rapide, je sortais ma baguette et la tendais vers lui d'un geste menaçant.

- Ne me touche pas !! Criais-je. Plus jamais ! Tu as compris, Ron, plus jamais !

Avant qu'il n'ait pu ajouter quelque chose, je partis en courant en direction du 5ème étage. J'entrais dans les premières toilettes qui passaient, et rendais tout le petit déjeuner que Mrs Pomfresh m'avait apporté, une heure plus tôt, tout en sanglotant violemment.

Les évènements de la veille m'avaient complètement fait oublier que Ron revenait aujourd'hui. Ca m'avait pris par surprise, ce qui était encore pire. Cela faisait deux semaines que je m'efforçais à reprendre confiance en moi, et en les autres, mais là, c'était un peu trop d'un coup.

Alors que je tentais de me relever pour sortir de la cabine, un nouveau flash m'apparut.

Cette fois-ci encore, je vis la brume bleue. Mais je pouvais évaluer sa taille à présent. Elle était contenue dans une sphère de la taille d'une prophétie, où elle tourbillonnait inlassablement. Ce n'était pas une prophétie. C'était autre chose, une chose qui dégageait une aura puissante. Soudain, j'eu l'impression de me déplacer. Je me sentais aspiré par la sphère, je me rapprochais à toute allure. Alors que je pénétrais dans la texture bleue, je sus que j'allais comprendre. Oui, je-

BONG !!

- Aie !!

Je portais une main à mon front douloureux et regardais autour de moi. J'étais toujours dans la cabine des toilettes, et je venais de m'effondrer, ce qui avait permis la rencontre douloureuse de mon front avec la cuvette des toilettes. Si je m'étais trouvée dans un autre état d'esprit, j'aurais peut-être pu trouver ça comique, mais ce n'était pas le cas. Je me sentais faible, nerveuse, et frustrée, car j'avais presque découvert l'identité de la sphère. D'ailleurs, si je n'étais pas tombée, j'aurais sans doute compris.

Je me relevais donc une nouvelle fois, sortais des toilettes, et me rendais à la salle commune, non sans regarder régulièrement derrière mon épaule, avec la peur d'y voir Ron.

Je passais le reste de la journée roulée en boule sur le canapé, à essayer de mettre de l'ordre dans mes pensées, ce qui consistait en gros à ne pas penser à Ron et à essayer de déterminer ce que signifiait mes nouvelles visions. Le seul break que je m'étais accordée dans cette difficile journée avait été dans l'après-midi, pour prendre une longue douche chaude et grignoter une pomme. Mais après ça, je m'étais allongée sur le tapis près du feu, essayant inutilement de dormir (Mrs Pomfresh avait peut-être un peu trop forcé sur la dose des potions qui « remettent sur pied »…).

C'est ainsi que Drago me trouva, quand il revint en fin d'après midi. Sa mine inquiète s'effaça quand il vit que j'étais bien là.

- Tu n'étais pas au cours commun de DCFM, me dit-il doucement en s'asseyant près de moi, je me suis inquiété, j'ai cru qu'il t'était de nouveau arrivée quelque chose.

Je haussais les épaules, tout en continuant à le regarder.

- C'est un peu ce qui m'est arrivée…dis-je d'une voix tremblante.

L'inquiétude réapparut sur son visage tandis que m'asseyais pour être à sa hauteur.

- Que s'est-il passé ??

Je lui racontais ma rencontre avec Ron, essayant de retenir mes larmes, mais passais outre mes visions.

Il me serra contre lui, et je me permettais enfin de me détendre. Jamais je ne serais aussi bien que dans ses bras.

- J'ai réfléchi à quelque chose qui pourrait nous changer les idées, dit-il doucement dans mon oreille.

Je me décollais de lui et lui lançais un regard interrogateur.

- On pourrait s'entraîner, essayer de comprendre comment utiliser notre nouveau pouvoir.

- Tu parles de celui que j'ai utilisé hier ?

Il hocha la tête.

- Et celui que nous avons utilisé le mois dernier face à l'autre crétin.

Sa remarque me soutira un sourire, et il sourit à son tour, avant de poser une main sur ma joue.

- Tu devrais sourire plus souvent, mon ange…dit-il doucement.

- J'aimerais bien…répondis-je, avant qu'il ne m'embrasse tendrement

Je frissonnais sous la sensation que produisaient ses lèvres contre les miennes. Depuis ce qui s'était passé avec Ron, je m'étais montrée un peu réticente sur les rapports physiques, et Drago ne m'avait jamais forcé à rien. Mais ce soir, je sentais quelque chose de différent. J'avais failli le perdre hier soir, et je ne voulais plus passer mon temps à le fuir. Passant mes bras autour de son cou, j'approfondissais le baiser.

Au bout d'un moment, il se détacha de moi, le souffle court.

- Ma puce, dit-il un peu essoufflé, ce n'est pas que je n'apprécie pas ce genre de distraction –au contraire- mais je crois vraiment que nous devons essayer d'en découvrir plus sur notre lien.

- Il y a peut-être moyen de concilier les deux, répondis-je avec un petit sourire.

Sa tête me prouva qu'il ne voyait pas ce que je voulais dire.

- Ce que j'ai remarqué, expliquais-je, c'est que ce nouveau pouvoir est apparu à chaque fois que nous ressentions un sentiment puissant, et que nous étions en contact.

Il sembla réfléchir, puis hocha la tête, une mine excitée apparaissant sur son visage tandis qu'il comprenait ce que je voulais dire :

- La première fois, c'était la colère provoquée par Zabini.

Je confirmais d'un hochement de tête.

- Et hier, c'était beaucoup de peur, continua t-il en passant une main dans mes cheveux.

- Et d'amour…complétais-je, résistant à la tentation de dévorer le sourire qui était apparu sur ses lèvres.

- Donc, pour le faire apparaître, il faut… ressentir quelque chose de fort ? demanda t-il, comprenant apparemment où je voulais en venir.

En guise de confirmation, je l'embrassais à nouveau, une main glissée dans ses cheveux blonds. Doucement, je me laissais tomber en arrière, l'entraînant avec moi, trouvant la position allongée plus confortable. C'était la première fois depuis deux semaines que je ne ressentais pas d'angoisse, la chaleur liée au désir prenait de nouveau la possession de mon corps.

- Il ne se passe rien ? demandais-je entre deux baisers.

- Rien qui n'ait un rapport… avec le pouvoir… répondit-il. Peut-être qu'il faut… essayer de bien se concentrer sur ce qu'on ressent…essayer de faire comme si… on voulait l'expulser…

Je fis ce qu'il me demandait ; ce n'était pas vraiment difficile. Me concentrer sur ce que je ressentais ? Humm, il me facilitait la tâche. Une de ses mains baladeuses se fraya un chemin sous mon t-shirt, et le contact de sa main avec ma peau provoqua un frisson délicieux. Concentre-toi, Hermione.

Alors que je forçais mon esprit à s'imprégner le plus possible des sensations exquises qu'il produisait, je sentis une nouvelle chaleur m'envahir, quelque chose de fort.

- Hermione… ? Je crois que ça fonctionne.

J'ouvrais un œil, puis les deux, légèrement époustouflée (et essoufflée). Nos deux corps collés l'un contre l'autre étaient entourés d'un halo blanc éclatant, qui nous entourant, créant ainsi une sorte de bulle de protection. Je me sentais tellement bien. Sans rien répondre à Drago, je l'attirais à nouveau contre moi, avec encore plus de fougue. Sa bouche quitta ma bouche et la laissa glisser jusqu'à mon oreille, dont il mordilla gentiment le lobe, avant d'y murmurer :

- Tu m'as manqué, Hermione…

Je l'avais bien compris, il n'avait même pas besoin de me le signaler. Il alla ensuite embrasser le creux situé entre mon cou et mon épaule, et je ne pus réprimer un gémissement.

Mais alors que je ne m'y attendais absolument pas, mon esprit se détacha à nouveau de la réalité, et une nouvelle vision commença. Le début était identique à celle que j'avais eu dans la matinée. Je voyais la sphère où se mouvait la brume bleue, et j'y fus aspirée à une vitesse vertigineuse. Cette fois, je pénétrais dans la brume, et tout devint bleu, mais rapidement, mon esprit fut assaillit d'images. Elles passaient tellement rapidement que je n'arrivais pas à distinguer ce qu'elles représentaient, mais je crus entrevoir mon visage, et celui d'autres personnes qui me semblaient familières.

Hermione…Hermione…Hermione

Une voix qui venait de partout à la fois résonnait dans mon esprit. Elle répétait mon nom. Elle m'était tellement familière, mais…

Hermione, aide-moi…

Oui, elle appartenait à quelqu'un que je connaissais bien, mais tout se brouillait.

Aide-moi…

Alors une des images se stoppa, et le déclic se fit dans mon esprit, tandis qu'une atroce compréhension m'envahissait.

Mes yeux s'ouvrirent, et je me redressais d'un mouvement brusque. Drago s'était assis et avait pris mes mains dans les siennes, la mine inquiète. D'ailleurs, quand il vit mes yeux exorbités, et ma bouche béatement ouverte, son inquiétude grandit.

- Hermione, qu'est-ce qu'il y a ??

Des larmes se mirent alors à couler sur mes joues, tandis que je continuais à fixer le mur.

- C'est Voldemort, dis-je d'une voix éteinte.

- Quoi ?? Qu'est-ce qu'il y a ???

Je glissais enfin mes yeux vers les siens :

- Il a l'âme d'Harry.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

N/A : NIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAKK niak niak niak niaaaaaaaaak !

Alalaaaa, j'adore les cliffhangers :d :d :d :d

Bon, je voulais vous demander un truc (c'est bon, remettez vous, ce n'est qu'une histoire ! loooool ). Pour la suite, à votre avis, il faudrait mieux qu'ils essayent de la récupérer tout de suite pour avoir ryry lors du combat final, ou alors, ils vont trouvé ça trop dangereux, et attendront que soit Voldy qui leur apporte sur un plateau (enfin, vous voyer ce que je veux dire ) ?

J'attends vos commentaires avec beaucoup d'impatience :

Enormes kissous !

Elialys (la méchante niak)