Ennemis pour la vie... ?

Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à la merveilleuse J.K. Rowling, excepté l'intrigue et les personnages que je pourrais créer (qui sait ? lol)

Pour ceux qui ont lu le tome 6, toute ressemblance dans cette fic, importante ou non, avec des élément de ce tome est une pure coïncidence : depuis le temps que j'ai commencé cette fic (plus d'un an), toute mes idées sont pré-tome 6. Promis, je ne plagie pas (je n'aime pas passé pour une auteur sans imagination.)

Note de l'auteur : Rangez vos mouchoirs, je ne suis pas morte, et cette fic non plus ! C'est fou à quel point je peux être IMPARDONNABLE ! Une fois encore, un million de milliard de pardons pour cette affreuse attente, j'ai encore honte lol. Je sais je sais, je suis un vrai boulet quand je m'y met, mais j'avoue que j'ai été surbooké avec le travail scolaire, mes problèmes d'internet, encore, et blablablabla je ne vais tout de même pas me remettre à raconter ma vie ! Non mais, cette auteur, vraiment…

Bref, croyez moi, cela me désole de mettre autant de temps ! Mais je me dis que vous vous êtes distrait entre temps, avec le petit tome 6 hihihi. Je viens de finir de le lire en français, et je suis assez contente de voir que mon niveau en anglais n'était pas si nul du tout en fait lol, j'avais bien compris que Machin bidulchouettait Truc à la fin, ça me rassure lool! En parlant du tome 6, sans spoiler (je crois que c'est seulement autorisé le 1er, non ?), il est clair que dans la continuité du tome, ma septième année n'est pas du tout crédible, mais bon, c'est pas bien grave, hein, je l'aime quand même ma ficounette. :-D

Et je vous aime aussi, mes amours de reviewers, qui me réchauffé le cœur à chaque fois que vous m'écrivez ! Je veux vraiment poster ce chapitre, ça fait vraiment trop longtemps que vous attendez, alors, je ne répondrais pas individuellement ce soir, mais cela n'altère en rien la joie que vos messages me procurent !

Enorme merci à : serpentis-draco, draco-tu-es-a-moi, Jun Rogue, loommyloon, josselin fan de toi lol, Leïla, CrazyBeBee, mimiluna, Lili, maravillosa, Hermiona, salma, LiZaAa, RoXy MaLfOy, amorina, love story, Valoo, Emilie, relie, Shikamaru, Celebrian, CeCe, maruja, Selka, annecy, mione, bananasplit, clara, Nora, twinzy, dinue, Alex Delacour, laure, sirina,LuLu, laurie,LouRBerstein, Marionette et tous ceux que j'aurais honteusement oubliés ! Au passage, big smile au reviewers de HP Fanfiction : j'ai dépassé les 200 reviews sur ce site :-D

Chapitre 18 : Assiégés

Le silence.

Un silence lourd d'étonnement et d'incompréhension. C'était ce qui régna sur la Grande Salle pendant quelques secondes interminables, secondes durant lesquels le seul son qui résonnait entre les murs était la respiration bruyante du maître de potions, toujours à moitié effondré sur la table des professeurs. Après cinq secondes de ce silence insoutenable, Rogue finit par réellement s'écrouler au sol, entraînant avec lui quelques ustensiles posés sur la table. Le bruit que cela provoqua servi de déclencheur à la panique. Les élèves se levèrent en trombe, et se mirent à crier, se bousculant dans la panique.

Personnellement, je ne participais pas à cette panique. Pour être honnête, j'étais tellement…surpris que je n'arrivais même pas à réfléchir.

.- SILENCE !

Le professeur Dumbledore s'était redressé, les bras levé. Face à l'ordre du Directeur, les élèves stoppèrent leur épopée menée par la peur, et tous fixèrent le sorcier qui était à cet instant pour le moins imposant. McGonagall et Chourave s'était précipitées vers l'endroit où Rogue était tombé. Je me souvins alors des cris de Hermione, et tournait vivement la tête vers la table de Gryffondor. Les élèves de cette table n'avaient pas tous le courage légendaire de leur maison, car beaucoup avaient quittés leurs sièges. Ginny et Neville soutenaient toujours Hermione, sans plus vraiment s'en rendre compte, leurs regards fixés au professeur Dumbledore, comme tous les autre. Ce dernier avait fermé les yeux, une main tendue devant, récitant à voix basse et à toute vitesse des formules incompréhensibles.

Mon regard rencontra celui d'Hermione. Elle tremblait fortement, mais cette fois, aucune larme n'avait coulé sur ses joues.

« Ils sont dans le parc, Drago » me dit-elle mentalement. « Je les ai vu ! »

Dumbledore rouvrit alors les yeux, et reprit la parole, d'une voix puissante et claire :

.- Tout le monde reste quelque calme, s'il vous plaît. Paniquer est la pire des choses à faire. Je vous demande donc à tous de faire preuve de sang froid, le temps que cette information soit certifié. Et même si dans le pire des cas, les Mangemorts étaient effectivement dans le domaine, il n'y a AUCUN moyen de pénétrer dans le château, ses protections sont très puissantes. Tant que vous resterez entre ces murs, vous ne craignez-

BOUM !

Plusieurs élèves crièrent.

BOUM !

Le son provenait de la porte d'entrée du château. Quelqu'un, ou quelque chose, cognait contre le bois massif, et le son résonnait dans le hall.

Le Directeur contourna la table des professeurs et traversa la salle à grandes enjambée, récitant à nouveau des formules compliquées, main tendue, avant de sortir dans le hall d'entrée. Les élèves le suivirent malgré les protestations des professeurs, qui leur demandaient inutilement de rester dans la Grande Salle. Je me mêlais à la masse des élèves, ignorant momentanément mon statu de préfet en chef qui aurait voulu que j'obéisse, mais à cet instant, j'étais mû par la même curiosité nerveuse que les autres.

Etant plus grand que la majorité des élèves, je pouvais relativement bien voir ce que faisait le Directeur.

BOUM BOUM !

Il s'arrêta à deux mètres de la porte, baguette sortie.

.- Les coups ne servent à rien, clama t-il puissamment pour que les intrus l'entendent.

.- Nous martèlerons cette porte jusqu'à ce qu'elle cède ! Nous briserons les vitraux s'il le faut, nous lancerons des centaines de sorts, mais nous parviendrons à entrer, tout comme nous avons réussi à pénétrer dans le domaine ! cria une voix de l'autre côté.

Impossible de dire qui avait parlé, mais c'était sans aucun doute un Mangemort.

Tout autour de moi, les élèves chuchotaient, certains pleuraient. J'essayais de repérer Hermione dans la masse, mais en fut incapable. Les coups redoublèrent d'intensité contre la porte, mais elle ne céda pas. Les Mangemorts criaient, grognaient, essayaient divers sorts sur l'obstacle, y allant également à grand renfort de coups. Visiblement, cela les frustrait.

Mais soudain, ce fut comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton off. Les sorciers à l'extérieurs s'étaient tous tus, et par la même occasion, tous les élèves. Les regards apeurés étaient omniprésents. Nous comprîmes alors pourquoi ils s'étaient arrêtés. Une voix glaciale s'éleva de l'extérieure.

.- J'espère que tu ne portes pas une trop grande confiance en ta protection magique, vieux fou.

Nous avions tous deviné qui avait parlé, mais toujours aucun élève n'ouvrait la bouche, tous encore plus terrorisé. Dumbledore gardait son calme, mais son expression démontrait d'une colère intérieure.

.- Ta petite mise en scène ne m'effraie pas, Tom. Elle ne fait que confirmer ta manie de vouloir te donner en spectacle. Tu as peut-être réussi à briser les protections qui entouraient le domaine, mais soit certain d'une chose, Tom, tu auras beaucoup plus de mal à trouver celles qui protège le château, et surtout à les supprimer.

.- Stupide vieil homme ! s'écria t-il. Même en position d'infériorité, tu continus à vouloir être le plus brave. Mais sache que cette fois, tu es perdu, Dumbledore ! je n'ai pas fait que détruire tes protections, je les ai modifié ! Aucun membre de ton stupide ordre de pacotille ne peut pénétré dans le domaine ! Et très bientôt, je serais dans ton château, et alors, tu t'inclineras devant moi et m'appelleras Voldemort !

Il partit alors dans un rire cruel, et bientôt, tous ses Mangemorts en firent autant. Tout autour, les jeunes sorciers éclataient en sanglots, surtout les plus jeunes, et les élèves se serraient les uns contre les autres, dans une recherche instinctive de protection.

Le Directeur se tourna vers nous :

.- Tous dans la Grande Salle, maintenant.

Le ton était sans appel, et la masse grouillante repassa les portes de la salle. Une fois le dernier élève entré, Dumbledore ferma les portes d'un coup de baguette et marcha jusqu'au centre de la salle, où il se stoppa. Il avait une expression très grave, et le silence régnait à nouveau.

.- La situation est critique, commença t-il, mais pas encore désespérée et perdue. La protection du château est vraiment puissante, et pour l'instant, nous sommes tous en sécurité ici. Malheureusement, quand cette protection est activée, elle empêche toute personne d'entrer dans le château, mais également d'en sortir. Donc, l'évacuation est impossible pour le moment. Les mesures de sécurités suivantes sont à partir de maintenant imposées : Plus aucun élève ne quitte cette salle jusqu'à nouvel ordre, nous organiserons ensuite des tours pour se rendre aux salles de bains, ou aux dortoirs, pour récupérer un minimum d'affaires, mais pour l'instant, tout le monde reste ici.

Je regardais autour de moi, pour constater que personne ne parlait. Dumbledore reprit la parole, s'adressant aux professeurs :

.- Minerva, allez à l'infirmerie chercher Pompom. Ramenés tous les malades ici, ainsi que du matériel. Tous les autres professeurs vont partir inspecter le château, vérifié qu'il n'y aucun élève dans les dortoirs, ou n'importe où d'autre. Je donne mon entière confiance aux préfets en chefs pour vous organiser avec les préfets.

Il regarda dans ma direction, et je hochais gravement la tête.

Comme il l'avait fait quatre ans plus tôt, il envoya les tables contre le mur et fit apparaître des centaines de sacs de couchages mauves ; puis, suivit des professeurs (excepté Rogue, qu'Hagrid avait transporter dans la petite pièce qui joignait la Grande Salle), il sorti.

Immédiatement, les élèves se mirent à parler avidement entre eux. Un brouhaha indescriptible régnait à présent, et je n'arrivais pas à voir où était Hermione.

Je claquais alors vivement dans mes mains en criant :

.- Eh oh ! S'il vous plaît !

Ceux qui étaient les plus près de moi me jetèrent des regards nerveux, mais reprirent rapidement leur conversation, l'air apeuré.

Le sang me monta à la tête.

« C'est pas possible… » pensais-je, exaspéré par le comportement de mes camarades.

.- SILENCE ! cria alors une voix féminine parmi la foule. Comme cela avait été le cas avec Dumbledore, les élèves se turent, et la masse se rétracta pour laisser apparaître une Hermione légèrement tremblante, mais l'air bien énervé.

.- Je comprends que vous soyez effrayés, commença t-elle, doucement, mais avec ferveur. Je comprends que vous vous sentiez perdu, je ne suis pas dans une meilleure situation que vous. Mais, s'il vous plaît, la situation est on ne peut plus grave, alors écoutez nous.

Le silence n'était pas parfait, mais c'était déjà beaucoup mieux.

« Merci » la remerciais-je mentalement. Elle hocha la tête.

.- Bien commençais-je. La situation est pour le moins particulière, et pour le moment, vous êtes tous sous ma responsabilité et celle de Hermione Granger. Dumbledore a dit, comme vous l'avez tous entendu, qu'il était interdit de sortir de la salle, donc, je suis désolé pour ceux qui ont une envie pressante, mais ils vont devoir se retenir jusqu'au retour du Directeur. Pour rendre la surveillance plus facile, je vais vous demander de prendre un duvet et de vous regrouper par maison, là où se trouvaient vos tables respectives. Rapidement, s'il vous plaît. Les préfets de chaque maison peuvent-ils venir nous rejoindre à la table des professeurs –enfin, là où était la table ?

le brouhaha reprit, moins fort cependant, alors que les élèves suivaient mes instructions. Je me dirigeais vers l'ancien emplacement de la table des professeurs. Rapidement, les préfets de Serdaigle, Poussoufle et Serpentard arrivèrent. L'expression de Pansy me déplu immédiatement. Son visage était froid, et elle semblait frustrée. Je fus tenter d'utiliser mon pouvoir, mais repoussais vite l'idée. Ce n'était pas le moment.
Hermione finit par arriver, accompagnée de Ginny et de Colin Crivey.

.-Ron n'étant pas là, j'ai demandé à Colin de prendre sa place, expliqua t-elle.

Je hochais la tête, retenant l'envie réflexe de lui prendre la main pour la rassurer (et me rassurer…).

.- Ok, dis-je finalement au huit préfets. Pour le moment, tous ce que nous vous demandons, c'est de surveillez chacune de « vos » maisons. Veillez à ce que chacun se couche ; rien de très compliquer. S'il y a un problème, nous sommes à votre disposition. Tu as autre chose à ajouter, Hermione ?

Elle hocha la tête :

.- Rappelez vous que vous devez montrer l'exemple. La situation est dure, mais je vous demande de garder votre sang froid. Cela sera bénéfique pour tous.

C'était du Hermione tout craché, toujours très attentionné fasse aux sentiments.

Les huit préfets se séparèrent par groupe de deux, et je ne pus m'empêcher un regard suspicieux vers Pansy. A présent, la plupart des élèves s'étaient couchés, mais presque tous parlaient, et beaucoup pleuraient. La porte s'ouvrit alors, et beaucoup se redressèrent. McGonagall et Pomfresh pénétrèrent dans la salle, encadrant Ron, qui fixait obstinément le sol. Ils traversèrent rapidement la salle, et entrèrent dans la petite pièce où était déjà Rogue, avant de refermer la porte derrière eux. Je tournais la tête vers Hermione, et nos regards se rencontrèrent. Elle n'était qu'à un mètre de moi, et j'avais une envie insoutenable de la serrer contre moi, d'enfouir mon visage dans ses boucles foncées et de respirer son parfum. J'avais besoin de la sentir contre mon corps, mais je savais que ce n'était pas possible.

« Tu vas bien ? » l'interrogeais-je mentalement.

Elle secoua doucement la tête, une mine déconfite déformant les traits de son visage.

« Je ne comprends pas, Dray…La prophétie disait que l'attaque aurait lieu le 21, et c'est dans trois semaines ! »

Je fis un pas vers elle, me rapprochant.

« C'est trop tôt, Drago ! Je ne suis pas prête à me battre contre lui ! On ne maîtrise même pas parfaitement notre pouvoir ! Et si la prophétie était complètement fausse ? Et si ce n'était pas nous qui- »

Je lui prenais doucement les mains et les serraient dans les miennes, la regardant intensément.

« Nous allons y arriver, Hermione. Tant que nous sommes tous les deux, et que nous nous faisons confiance, nous aurons une chance. Je crois en toi, Hermione. Est-ce que tu crois en moi ? »

.- Oui, murmura t-elle dans un souffle, avant de se mordiller la lèvre nerveusement. Je fixais son tic nerveux quelques secondes, repoussant l'envi d'y déposer un baiser. Je regardais autour de nous. Les élèves continuaient à chuchoter entre eux, certainement aucun ne dormait, étant donnés les circonstances actuelles. Personne ne faisait attention à nous. Alors, je l'attirais doucement contre moi, et murmurais dans son oreille :

.- Ne perds jamais espoir, Hermione.

A cet instant, un coup retentissant se fit entendre en dehors de la salle, comme si l'on frappait à nouveau contre la porte d'entrée. Je me décollais immédiatement d'Hermione, tandis que les élèves se redressaient. C'est alors que les intrus se mirent à bombarder les vitraux. De violents choques secouèrent les vitres, et un très grand nombre d'élèves crièrent sous le vacarme. Mais les vitraux ne cédèrent pas.

.- Ne paniquez pas ! criais-je aux jeunes sorciers apeurés. Dumbledore a dit qu'ils ne pouvaient pas entrer, alors tenter de rester calme !

.- On va tous mourir ! sanglota une sorcière de Poussoufle.

Les paroles d'approbations fusèrent d'un peu partout, et levais à nouveau les mains pour essayer d'imposer le silence.

.- Personne ne va mourir ! répliquais-je fermement. Les Mangemorts ne peuvent PAS entrer, ils tentent juste de nous faire peur, et apparemment, ils y arrivent très bien.

Les coups continuèrent, et la tension régnait en maître dans la salle ; cela ne s'arrangea pas quand les portes s'ouvrir une nouvelle fois, laissant apparaître plusieurs des professeurs, ainsi que trois élèves, l'air effrayé. Ils avaient du rester dans leur dortoir. L'arrivée de professeurs sembla rassurer les élèves (je ne devais surtout pas mal le prendre…)

Dumbledore ne réapparut qu'une heure plus tard, la mine plus sombre que jamais. La première chose qu'il fit, c'était de lancer un sortilège contre les vitraux, pour les insonoriser, arrêtant ainsi les « BOUMS » incessants de secouer la Grande Salle.
Après avoir adressé quelques mots de « réconfort » à l'assemblé, il vint nous trouver, Hermione et moi, qui avions pris chacun un duvet, et nous étions mis un peu à l'écart (mais pas trop).

.- Il va être temps de mettre une stratégie en place, nous dit-il d'un ton grave. Si les choses continues ainsi, ce qui sera le cas je le crains, nous allons avoir vingt et un longs jours pour nous préparer.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Elle devrait être dehors. Elle voulait être à l'extérieur, aux côtés de son maître, à ensevelir le château sous les sortilèges. Elle voulait se redresser, tendre sa baguette, lancer une formule mortelle, et tuer le vieux fou, pendant qu'il s'y attendait le moins, terroriser encore plus ces bandes de nouilles.
Mais non. Elle ne pouvait rien faire. Rien faire à part rester étendue dans cet idiot de duvet mauve, faisant croire régulièrement qu'elle surveillait les élèves de Serpentard. C'était stupide. Stupide et inutile. Mais les paroles de son maître lui revenaient à l'esprit. « Ta présence à l'intérieur du château sera capitale, Pansy. Utilise les moyens que tu veux pour trouver la dernière formule de protection qui protège l'entrée, du moment que tu n'es pas découverte. » Oui. Une formule. C'était tout ce qui lui manquait pour permettre au Seigneur des Ténèbres et à ses fidèles de pénétrer dans l'école. La seule qui demeurait encore un mystère pour elle ; mais elle la trouverait.

Mais à cet instant, ce qu'elle désirait plus que tout, c'était se glisser dans l'autre petite salle, à l'aide de sa cape d'invisibilité qui se trouvait dans son sac, et aller serrer ses doigts autour du cou de Rogue, jusqu'à ce qu'il suffoque et rende l'âme. Le traître. Le sal petit et pitoyable TRAÎTRE ! C'était lui, l'espion qui avait honteusement trahit la confiance du Seigneur des Ténèbres. Ce n'était pas comme si son intervention théâtrale avait eut des conséquences très néfastes pour la suite des évènements, mais rien que de penser qu'il n'était qu'à une centaine de mètres d'elle, et qu'elle ne pouvait rien faire, cela la faisait rager.

Mais elle se calmait en se promettant que le moment voulu, il payerait.

Ils payeraient tous.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Nous étions assiégés.

Il n'avait pas d'autre terme pour décrire la situation dans laquelle nous nous trouvions. Quelques centaines de personnes, en grande majorité des adolescents, tous bloqués dans une même salle, avec l'impossibilité totale d'en sortir, à part pour les deux voyages quotidien aux salles de bains.

Voila la situation dans laquelle nous étions depuis une semaine.

Le premier jour, aucun évènement particulier n'avait perturbé le grand groupe. Il y avait comme une sorte d'onde de choc, au sens métaphorique du terme, qui avait secoué chaque personne, et qui nous laissait tous perdu, ne sachant pas vraiment comment agir. Dumbledore avait isolé la salle, ce qui nous évitait de subir les insoutenables sons sourds qui frappaient inlassablement les murs du château, ainsi que ses vitraux. Les gens se regardaient, discutaient à voix basse, tentaient de dormir.

Le deuxième jour, les professeurs organisèrent une 'excursion' aux dortoirs. Ce fut quelque chose de rapide. Nous avions tous le droit à cinq minutes dans notre dortoir, pour remplir un sac du minimum nécessaire, et récupérer les éventuels animaux de compagnies. En sortant de ma chambre, j'étais rester quelques secondes à observer la pièce sous moi, inhabituellement sombre en l'absence de feu, et je m'étais surprise à éprouver un pincement au cœur en me disant que c'était peut-être la dernière fois que je venais ici. La mélancolie m'avait envahit, me rappelant tous ce que j'avais vécu ici durant ces quelques mois. J'avais rejoint Drago près de la table, et nous avions passé nos deux minutes trente restantes enlacés, cherchant l'un dans l'autre à combler cet étrange vide qui s'était creusé.
C'était la fin d'une époque.

Le troisième jour, il y eu la première crise d'angoisse.
Cela m'a fortement marqué, parce que j'étais entrain de parler à la jeune sorcière à qui s'était arrivée. C'était une petite élève de Serdaigle aux boucles blondes et au teint pâle, en fin de première année, et elle m'avait appelé d'une petite voix quand j'étais passé près d'elle, durant ma 'ronde'.

.- Est-ce que…Est-ce que je pourrais bientôt prévenir mes parents ? m'a-t-elle interrogé d'une voix tremblante.

Je lui expliquais doucement que malheureusement, il n'y avait toujours aucun moyen d'avoir des contacts avec l'extérieur. Ses yeux verts s'étaient remplis de larmes, et son corps commença à trembler légèrement.

.- Mais…Mais…je dois les prévenir ! Ce sont des moldus, il ne comprennent pas le monde de la magie, ils…ils ne vont pas savoir ce que…ce que…

Sa respiration était devenue saccadée, et elle avait portée une main à sa gorge, les yeux exorbités par la peur.

.- Je…je ne peux plus…respirer…

Incapable de savoir comment la secourir, j'avais appeler à l'aide, et Mrs Pomfresh était accourus, et l'avait rapidement calmé.
Nous avions tous reçus un cours censé nous expliquer comment garder notre calme, et contrôler notre respiration si nous sentions l'angoisse nous envahir.

Le quatrième jour, ce fut le tour des phobies. De la claustrophobie pour être exacte.

C'était étrange…La Grande Salle était sans nul doute la pièce la plus grande du château, comme l'indiquait son nom, et pourtant, au bout de quatre jours, certains commencèrent à se sentir oppressés. En plein milieu de l'après midi, un garçon de Poussoufle s'était précipité vers la porte et avait commencé à cogner dessus, hurlant qu'il voulait sortir, que l'air n'était plus suffisant pour nous tous. Sa réaction avait provoquer une vague de panique dans toute la salle, et bientôt, des dizaines de personnes étaient sous l'emprise de l'angoisse. Les professeurs calmèrent tout le monde de leur mieux. J'aurais du le faire aussi, mais j'étais figé, incapable de bouger, ne répondant même aux appels de Drago. Je n'avais plus rien dit de la journée, et ce fut seulement la nuit, quand je fus emmitouflé dans mon duvet, que je permis les larmes silencieuses de couler sur mes joues, libérant une partie de la pression accumulée. Je m'étais réveillé entre les bras de Drago, qui m'avait serré contre lui. Après tout, pourquoi continué à ce cacher ? Plus rien ne pouvait sortir de cette salle de toute façon…

Dumbledore était rarement dans la Grande Salle avec nous. Nous savions qu'il tentait de communiquer avec l'extérieur, et j'étais presque persuadé qu'il avait réussi. Il organisait lentement la contre attaque. Le deuxième jour, il nous avait montrer, à Drago et moi, une autre pièce adjacente à la Grande Salle (une autre que celle qui servait provisoirement d'infirmerie), où nous pouvions nous entraîner librement. Ce que nous fîmes. Durant cette première semaine, nous passions de long moments à nous exercé, à faire fonctionner nos dons. Nous ne parlions presque pas. Nous n'avions plus besoin de mot, presque plus de pensées.

Cela faisait donc une semaine que nous étions assiégés, et Dumbledore vint enfin nous retrouver dans la pièce d'entraînement.
Drago venait tout juste de contrer un éclair rouge puissant que je lui avais envoyé, et Dumbledore hocha la tête d'un air solennel.

.-Vous vous débrouillez très bien, dit-il doucement.

J'abaissais ma baguette, et me reprochais de Drago, avant de tourner mon regard vers le Directeur.

.- Que devons nous faire, monsieur ? demanda Drago d'une voix calme, entrelaçant doucement ses doigts aux miens.

.- Dans deux semaines, l'éclipse aura lieu, et normalement, nous nous battrons ce jour là. J'ai réussi à entrer en contact avec les membres de l'Ordre, grâce à Fumseck ; il s'avère que le bouclier qui protège le château n'a pas d'effet sur le phénix. A l'heure actuelle, tous les membres sont à Prés au Lard, et ils tentent régulièrement de pénétrer dans le domaine, bien qu'ils savent que c'est inutile. Mais d'après leurs rapports, les Mangemorts sont également bloqués à l'intérieur du parc à présent. Il n'y plus qu'à espérer que trois semaines dans cette situation vont les affaiblir.

Mais j'entendais bien dans son ton qu'il ne le pensait pas vraiment. Malgré moi, je ne pouvais m'empêcher d'être un peu sceptique à présent sur notre sort à venir.

.- Monsieur, commençais-je doucement. Je suis désolé mais… ce qui nous arrive me déconcerte trop. Je n'arrête pas de me poser des questions sur la prophétie, sur son contenu, et il m'arrive même de penser que ce qu'elle dit n'est peut-être pas vrai, finalement.

Les doigts de Drago serrèrent un peu plus forts les miens, sans dureté. Nous avions déjà eu cette discussion tous les deux, mais cela n'avait pas servi à me rassurer.

Dumbledore hocha gravement la tête, la compréhension brillant dans ses pupilles bleus, derrière ses lunettes :

.- Je comprends parfaitement que tu puisses douter Hermione. Une des conséquences d'un isolement dans lequel nous nous trouvons, c'est qu'il provoque très souvent une baisse importante du moral, et de la confiance en sois. Pour ma part, la prophétie ne me semble en rien altérée. Elle indique que le combat final aura lieu durant une éclipse, ce qui va se produire le 21, et que vous aurez tous les deux la possibilité de détruire Voldemort. Vous avez cette possibilité de le détruire parce que vous posséder quelque chose que Voldemort ignore et répugne plus que tout, quelque chose que possédait Harry.

Je pouvais encore revoir Harry assis dans un des fauteuils de la salle commune de Gryffondor, l'an dernier, lors d'une de nos nombreuses discutions sur sa mission. Il avait évoquer plusieurs fois ce 'pouvoir' que ne possédait pas et ne posséderait jamais Voldemort, et je me souvenais que cela le laissait sceptique. Mais à cet instant, je commençais à faire le rapprochement avec notre propre situation, à Drago et moi.

.- La capacité d'aimer…murmurais-je doucement, en relevant les yeux vers Dumbledore.

Il hocha gravement la tête, nous observant intensément :

.- L'an dernier, durant les nombreuses séances d'entraînement qu'Harry a effectué avec moi, nous en sommes venus à parler de ce pouvoir. Il ne faisait aucun doute qu'il ne comprenait pas réellement la porter d'un tel don. Mais ce que j'ai également compris, c'est qu'il ne sentait plus libre de ses actes, à cause de la prophétie. Il pensait qu'il n'avait pas le choix, que son destin était tout tracé en quelque sorte.

Une vague d'étonnement m'envahit, non seulement parce qu'Harry ne m'avait jamais fait part de ses doutes à ce sujets, mais également parce que c'était exactement ce que je ressentais. Un regard échangé avec Drago m'apprit qu'il devait penser exactement la même chose.

.- Et je pense ne pas me tromper en affirmant que vous avez le même sentiment, reprit Dumbledore. Je crois que c'est encore une fois une erreur de ma part de ne pas avoir éclairci ce point là avec vous le jour où vous avez découvert la prophétie. Comme je l'ai expliqué à Harry l'an dernier, la prophétie ne vous oblige absolument à rien. Ce n'est pas parce qu'une voyante à eut une prémonition qu'une quelconque force c'est crée, vous obligeant à agir de telle ou telle manière. Non, la prophétie entraîne certains évènements, mais elle ne vous commande pas. Voldemort connaissait la moitié de l'ancienne prophétie, et il a dû être informé d'un passage de la nouvelle, étant donné les révélations de ton père, Drago, et un de ses grands défauts, c'est qu'il y accorde, lui, une trop grande importance. Harry a compris que même s'il n'avait pas été mis au courant de la prophétie, il aurait tout de même eut besoin de tenter de détruire Voldemort, pour toutes les tragédies dont il avait été le responsable. Alors, je vous pose la même question aujourd'hui : Si vous n'aviez jamais entendu la prophétie, auriez vous quand même eut le désir de mettre fin aux agissements de Voldemort ?

Les pensées bouillonnaient dans ma tête. Je comprenais où Dumbledore voulait en venir. Je pouvais revoir les attaques de Mangemorts, les gens pleurant leur perte, les conséquences d'agissements maléfiques sur les gens qui m'entouraient, sur Ron, et surtout, sur Harry. Je pouvais revoir le détraqueur, le rire sadique de Voldemort, le regard vide d'Harry, la brume bleue qui tourbillonnait dans une sphère, et les appels de mon ami. Soudain, le même sentiment qui m'avait envahit plusieurs moi plus tôt alors que j'avais dû abandonner mon meilleur ami sur son lit à Ste Mangouste me revint en puissance. Une envie intense de vengeance. Il restait encore une chance de sauver à Harry, et de mettre fin aux horreurs que provoquait le mage noir. Je saisissais cette chance.

.- J'en ai le désir, affirma Drago, d'une voix ferme et sans un soupçon de doute, ayant apparemment retrouver foie en toutes ses propres motivations. Glissant mes yeux vers les pupilles bleues et pétillantes du Directeur, j'hochais à mon tour la tête :

.- J'en ai le désir.

&&&&

Notre plan prenait forme. Dumbledore nous avait expliqué ce qu'il avait eut comme idée, et nous avions tout de suite adhérés, envahit par une nouvelle et puissante volonté d'agir, et de terrasser Voldemort. Le lendemain de cette discussion, Dumbledore était revenu dans la petite salle, avec tous les ingrédients nécessaire à la fabrication d'une potion, de la potion dont nous aurions besoin si nous voulions avoir assez de puissance pour tenir contre le mage noir. Sa concoction se faisait en quatorze jours, ce qui nous laissait tout juste assez de temps pour la réaliser avant le jour fatidique.
En dernier, Dumbledore nous tendit une petite bourse, dans laquelle se trouvait de la poudre argentée.

.- C'est de la poudre de corne de licorne ! m'exclamais-je, surprise.

En effet, j'avais de quoi être étonnée, cette substance était très rare, et avait des propriétés magiques extrêmement puissantes, et il fallait en user avec une très grande prudence.

.- C'est exact, à confirmé Dumbledore. Vous connaissez sans aucun doute les nombreuses propriétés de cette poudre, surtout ses action sur l'énergie vitale d'une personne. Elle permet de l'augmenter de façon remarquable, ce qui est très utile dans le cas présent. Mais les effets secondaires sont également plus importants, c'est pour cela que vous devez en user avec soin. Quand vous aurez fins la potion, et que vous l'aurez versé dans deux fioles différentes, alors vous pourrez verser la poudre dans l'une des deux. Il faut mieux qu'elle soit ingurgitée par la personne qui a le plus d'endurance.

Le choix entre Drago et moi fut rapidement établit. Il ne faisait aucun doute que Drago était beaucoup plus résistant, et ce dernier ne tenait absolument pas à me faire courir le moindre risque en plus, ce que je comprenais sans trop de difficulté, bien que l'idée d'apparaître comme quelqu'un de faible à ses yeux ne me plaise pas vraiment.

Ainsi continua à s'écouler le temps. Nous nous entraînions sans relâche, et nous préparions avec soin la potion qui nous serait capitale à la réussite de notre plan, jour après jour.

Le onze juin amena avec lui les dix-huit ans de Drago. Je n'avais rien à lui offrir, et cela me déplût fortement, bien que ce dernier n'est pas arrêté de me répéter tout au long de la journée que cela n'avait absolument aucune importance, qu'il n'avait jamais porté une grande attention aux cadeaux, et, me dit-il cinq ou six fois, pouvoir glisser ses doigts dans mes cheveux était un présent bien suffisant pour lui. Cela ne m'empêchais pas de ressentir de la frustration pour autant. Je sais bien que l'amour physique n'est pas considéré comme indispensable, et j'aurais été la première à l'affirmer il y a quelques mois, mais à présent, je réalisais que cette affirmation pouvait s'avérer faussée. Ok, nous avions une salle pour nous tout seul la plupart du temps, mais nous avions jamais osé nous aventurer dans d'autres types d'exercice que l'entraînements, car il y avait toujours le risque que Dumbledore, ou n'importe qui d'autre d'ailleurs, pénètre dans la salle, ce qui aurait été pour le moins…gênant. Alors, parce que nous vivions une situation quotidienne assez stressante, que, malgré une réelle motivation, beaucoup de choses reposaient sur nos épaules, et que lors de son anniversaire, je ne pouvais même pas l'aimer comme je le voulais, oui, j'étais un peu frustré.
Mais il fallait relativiser, j'avais la chance d'être auprès de lui pour traverser cette épreuve.

Quand nous ne nous préparions pas, nous étions avec les autres, dans la Grande Salle. L'organisation 'tous le monde regroupé par maison ' avait vite disparut, et rapidement, il n'y eut plus aucune distinction entre les élèves des différentes maisons, qui s'étaient tous rapprochés les uns des autres, dans un geste inconscient de protection collective. Même pour les repas, les élèves s'asseyaient à n'importe laquelle des quatre tables. Le seul moment où les quatre maisons réapparaissaient, c'était pour les voyages aux salles de bains, qui se faisaient par maison et par années.

La première semaine avait été très difficile pour tout le monde, mais passé ce cape, l'atmosphère avait commencé à ce détendre. Bien sûr, personne n'oubliait la menace qui subsistait à l'extérieur, mais après tout, Dumbledore avait raison, les Mangemorts ne pouvaient pour le moment pas pénétrer dans le château, et nous ne manquions ni d'eau ni de nourriture. C'est étrange, mais après cette première semaine, les élèves demandèrent volontairement aux professeurs de continuer à leur enseigner ce qu'ils pouvaient. Je ne pouvais que leur donner raison, car j'aurais été la première à faire la demande si je n'avais pas été accaparé par le reste ; de plus, ils avaient besoin de s'occuper. Je comprenais que trop bien cette volonté de ne pas rester complètement inactif quand la situation est critique. Le professeur Bright et ses cours de défense contre les forces du mal avaient le plus de succès.

Le treize juin, Ron fut autorisé à sortir de 'l'infirmerie de secours'. Je savais qu'il n'était pas resté enfermé deux semaines dans cette salle à cause d'une blessure ou d'une maladie, mais plutôt par prudence. Dumbledore voulait s'assurer que cela ne serait pas dangereux de le laisser en compagnie des autres élèves alors qu'il pouvait, involontairement, perdre le contrôle de lui-même. J'en étais venu à la conclusion que le Directeur pensait toujours que la personne qui se servait de Ron pour parvenir à ses fins n'était certainement pas parmi ses élèves et professeurs, et que le risque était donc minime. Je ne pouvais qu'espérer que cela soit vrai. Pour le moment, il ne cherchait pas à m'approcher, et je ne le souhaitais pas non plus. De toute manière, j'étais très rarement seule, Drago étant à mes côtés pratiquement vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Le lendemain, se fut le professeur Rogue qui émergea de la petite salle. Lui, par contre, avait bien été en convalescence depuis le début de notre isolation forcée. Il paraissait un peu plus pâle que d'habitude, mais Mrs Pomfresh avait apparemment guéri toutes ses blessures extérieures, et il conservait son légendaire masque froid et distant. Comme Dumbledore et les autres professeurs membres de l'Ordre, il disparaissait parfois de la Grande Salle pendant plusieurs heures.

Harry m'avait souvent fait part de son impression de voir le temps s'accélérer à l'approche d'un évènement légèrement redouté, et bien que j'en avais déjà été témoin par moi-même plusieurs fois, cela n'avait jamais pris cette ampleur. Où donc disparaissaient les jours ? Je ne les voyaient plus passés, et lentement, mais sûrement, un nœud d'appréhension se forma dans mon ventre, et ne se desserra plus. Bien que la préparation de la potion se déroule parfaitement, et que nos entraînements commencent réellement à porter ses fruits, je ne pouvais m'empêcher d'être anxieuse. C'était entre autre pour cela que j'évitais Ron, cherchant surtout à éviter une nouvelle vague d'émotions fortes.

Mais le dix-neuf, soit deux jours avant le jour J, je me retrouvais face à lui sans vraiment en avoir le choix.
Je devais emmener les filles de cinquième et sixième années de Gryffondor aux salles de bain, avec un des préfets de la maison. Ginny étant en sixième année, et Ron ayant récupéré son statut de préfet, il était simple de comprendre pourquoi je me retrouvais seule dans un couloir avec Ronald Weasley.

Il était en face de moi, et je faisais mon possible pour garder mes yeux fixement baissés sur mes pieds, m'intimant mentalement de rester calme, me répétant que c'était une question de quelques minutes, vingt aux maximum, car les élèves avaient l'obligation de prendre des douches rapides. La porte était juste à côté de moi, et je forçais mon esprit à s'attacher au son de l'eau qui coulait à l'intérieur, et aux discussions à moitié étouffées qui filtraient à travers l'épaisseur de la porte. De toute façon, Ginny avait dit qu'elle irait le plus vite possible, elle connaissait mes craintes, et j'étais persuadé que Drago lui avait lui-même intimé de me laisser seule avec Ron le moins longtemps possible. No stress, Hermione, no stress…

.- Je me souviens de cette salle de bain…

La voix de Ron transperça le silence du couloir. Sa phrase avait été à peine plus élevée qu'un murmure, et malgré moi, je relevais les yeux vers lui, qui était appuyé en face de moi au mur. Lui aussi fixait ses chaussures, et le faible éclairage du couloir ne me permettait pas de distinguer parfaitement ses traits, mes il y avait comme une aura de tristesse qui flottait autour de lui.

.- C'était l'an dernier, vers noël. On t'attendait ici, dans ce couloir, avec Harry, quand on a entendit un cri strident en provenance de la salle de bain, dans laquelle tu te trouvais. On est entrée, et nous nous sommes retrouvé nez à nez avec deux septièmes années de Serdaigle qui avait d'énormes bulles de savons de toutes les couleurs qui leur sortait par le nez, la bouche, les oreilles, et 'par tous les orifices possibles' as-tu ajoutés, après. C'était vraisemblablement toi qui étais la responsable de cette douloureuse expérience savonneuse.

Harry regarda les deux filles sortirent en courant de la salle de bain, une main plaquée sur la bouche. Reportant son attention sur les deux derniers occupants de la pièces, il vit le reste de ce qui avait dû être une expression énervée sur le visage d'Hermione, et échangea un regard significatif avec Ron.

.- Euh…pourquoi avons-nous été témoins d'un concours de bulles, Mione ? tenta ce dernier.

Hermione haussa des épaules, en rangeant sa baguette dans sa poche.

.- Je leur ai simplement… passé un savon, dit-elle d'une voix innocente, avant de glousser malgré elle. Mais en voyant les regards interloqués qu'échangeaient ses amis, elle arrêta de rire.

.- J'ai simplement entendu un bout de leur discussion et… ça ne pas plus.

.- Et ? encouragea Harry, parce qu'il ne voyait toujours pas où Hermione voulait en venir.

Cette dernière, qui avait entrepris de se laver les mains, coupa l'eau et tourna doucement leur regard vers eux, une expression sérieuse sur le visage. Un petit sourire triste s'accrocha à ses lèvres.

.- C'est juste que je n'apprécie pas quand des personnes se permettent de juger et d'insulter sans fondement mes meilleurs amis, dit-elle doucement.

Une boule n'avait cessé de grossir dans ma gorge, et mes yeux étaient légèrement humides. Ron n'aurait même pas eu besoin de raconter la totalité de l'histoire, je m'en souvenais très bien. Ces deux filles m'avaient vraiment exaspérés, pour que j'aille jusqu'à leur lancé leur sortilège dont elle avait été victimes. Une vague de nostalgie intense se profila en moi, à la pensée de ses jours passés tous les trois ensemble.

.- Le professeur Flitwick m'a donné une retenue pour ça…murmurais-je, haïssant le léger tremblement de ma voix, bien que presque indécelable étant donné le ton sur lequel j'avais parlé.

Il releva enfin les yeux, et nos regards regard se bloquèrent. Malgré la pénombre, je pouvais parfaitement lire la douleur dans ses yeux.

.- Que nous ai t-il arrivé, Hermione ? demanda t-il d'une voix serrée.

Je fermais douloureusement les yeux, et secouais doucement la tête, refoulant mes larmes.

.- Nous avons été…écartelés, répondis-je toujours dans un murmure.

Je ne trouvais pas de meilleur terme pour définir ce qui avait détruit notre trio. Oui, nous avions été écartelés. D'abord Harry, puis Ron et moi. Nous ne formions plus le tout que nous avions été pendant six ans, et je savais que la cicatrice que cela avait crée ne se refermerait jamais totalement.

.- Je sais que je t'ai blessé, Hermione…dit-il toujours de cette même vois triste qui faisait saigner doucement mon cœur meurtri. Et je te promets que si je pouvais faire n'importe quoi pour tout arranger, je le ferais…Cette…femme se sert de moi. Tu dois sans aucun doute avoir le même discours que Malefoy sur le sujet, mais j'aimerais pouvoir m'expliquer.

Mon rythme cardiaque s'était accéléré. Il voulait parler de ce qui s'était passé. Une voix dans ma tête hurlait de le faire taire, m'ordonnait de courir, de m'enfouir loin de lui et des souvenirs encore trop douloureux. Mais je n'en fis rien. J'avais besoin d'entendre ce qu'il avait à dire :

.- Je t'écoute.

Il passa une main nerveuse dans sa chevelure rousse et poussa un soupir à fendre l'âme :

.- La potion qu'elle m'a fait boire est vraiment efficace quand le 'sujet' désir exécuter les ordre qui lui sont donnés. Je ne te mentirais pas, pour ce qui s'est passé au match de quiddich, je ne suis pas étonné, je…je n'ai même pas tenté de résister parce que…parce que je le voulais. Je ne sais pas exactement qu'elle est la nature de ta relation avec Malefoy mais-

.- Nous nous aimons Ron, le coupais-je doucement, mais fermement, rendant impossible un quelconque rebutage

Je voulais que les choses soient claires sur ce point là. Et de toute façon, tous les élèves étaient sans aucun doute au courant de notre relation, étant donné que nous n'éprouvions aucune gêne à partager le même sac de couchage.

Je vis une rapide grimace déformer ses traits, et il déglutit difficilement, avant d'hocher la tête d'un air contraint.

.- Bref…Pour moi, Malefoy n'a pas changer, et mes sentiments pour le moins négatifs à son égard n'ont pas évoluer, si ce n'est vers un point encore plus négatif…

Je comprenais en partis les fondements de cette haine, mais cela ne m'empêchait pas de m'irriter face à ses propos. Mais je ne dis rien, attendant qu'il continu.

.- Donc, que je doive l'attaquer n'a pas vraiment été une…corvée, avoua t-il, tout de même un peu honteux. Mais…pour ce que je t'ai fait subir…Je peux te faire la promesse, Hermione, que je n'ai jamais eu la moindre envie de te blesser physiquement de la façon dont elle m'a forcé à le faire. Je suis forcé de reconnaître que j'étais blessé, parce que tu t'éloignais de moi, que je me retrouvais seul, et que tu passais tout ton temps avec l'autre foui- Malefoy. Alors, oui, j'ai peut-être eut envie de…te faire payer, d'une certaine façon, mais une fois encore, le terme est beaucoup trop fort pour décrire ce que je ressentais. Tu…tu comptes beaucoup pour moi, Hermione, et je me déteste pour ce que j'ai fait, ou faillit faire…Je suis tellement désolé…

Sa voix s'éteint, et j'essayais les fines larmes qui avaient à nouveau roulés sur mes joues.

.- Moi aussi, je suis désolé Ron…dis-je d'une voix un peu tremblante, mais déterminée. Je suis désolé que ça ce soit terminé comme ça…

Avant qu'il n'ait eu le temps d'ajouter quoi que ce soit, la porte de la salle de bain s'ouvrit, et les filles en sortirent. Une fois la dernière sortie, je rejoignais Ginny à l'avant du groupe, essuyant les dernières traces de larmes.

&&&&

Le vingt juin. Dix-sept heures trente. Cela me vint une ou deux fois à l'esprit que demain, à la même heure, l'éclipse serait terminé, et la guerre avec elle, espérais-je. Ok, cela m'était peut-être venu à l'esprit un peu plus souvent qu'une ou deux fois…Mille fois ? Dix mille fois ?
Je ne pouvais même pas décrire ce que je ressentais. Tout semblait prendre une tournure légèrement surréaliste à l'approche du vingt et un. Je sentais comme un gouffre tout autour de moi, un abîme qui cherchait à m'avaler, à m'entraîner dans les ténèbres emplis du doute, de la peur, de l'angoisse. Mais il suffisait que je lève les yeux du chaudron dans lequel reposait la potion, que mon regard rencontre le bleu argenté du sien, et que je vois le petit sourire tendre qui naissait sur ses lèvres pour que le vide s'éloigne loin, très loin. Quoi qu'il arrive, je savais qu'il serait là. Il ne me laisserait pas tomber. Demain, tout serait fini, et d'ici là, je ferais ce que je devais faire, voulait faire, et j'y arriverais, parce qu'il était là, et qu'il ne me lâcherait pas.

.- Je crois qu'elle est belle et bien fini, dis-je doucement, en observant le liquide bordeaux nuancé tournoyer doucement dans le chaudron.

Elle avait exactement la bonne consistance. Une potion parfaite, pour un plan parfait. Mieux valait être la plus optimiste possible.
Dumbledore nous avait rejoint un peu plus d'une heure plus tôt, et avait contempler notre travail, une expression ravi sur le visage. Il avait dit de la laisser encore reposer pendant une heure, puis de la mettre dans les deux flacons. Nous ne devions la boire que demain.

.- Oui, elle est fini, confirma Drago, me lançant un regard pénétrant.

Nous restâmes ainsi à nous fixer pendant un moment indéterminé. Cela nous arrivait de plus en plus souvent. De simple moment de clarté entre nous. Pas de paroles, pas de mots, seulement des regards. Je savais que brûlait en lui le même désir charnel qui se consumait en moi. C'était quelque chose dont nous avions plus que conscience, mais que nous contrôlions sans problèmes. Sans trop de problèmes. Mais la nuit, durant mon sommeil, endormi dans la chaleur de ses bras, je ne pouvais empêcher mes rêves de combler par eux même ce manque que je ressentais.

Sortant de ma rêverie, je cherchais des yeux les deux fioles dans lesquels nous devions verser la potion. J'en trouvait une à côté du chaudron, mais ne voyait pas l'autre. Drago me l'a tendit alors, avec un léger sourire.

.- C'est ça que tu cherches ? demanda t-il avec une pointe d'amusement dans la voix.

Ok, il n'y avait rien de drôle dans sa remarque, mais je ne pus m'empêcher de lui sourire en retour. Tendant le main pour la prendre, nos doigts rentrèrent en contact durant une fraction de seconde. Une simple fraction de seconde de contact, à cet instant. Mais cela suffit.

Cela suffit pour que mon esprit s'arrache de mon corps, et que je vive une des plus flous et des plus terribles visions de ma vie.

C'était une vision de demain, je n'avais aucun doute là dessus. Mais au lieu de voir ce qui allait se passer, je le sus, tout simplement. Je sus soudain une quantité abominable de chose, et cela me terrassa.

Du verre explosa au sol. Ouvrant soudainement les yeux, je réalisais que c'était la fiole que j'avais lâché qui était tombée sur les pierres froides. Je tremblais comme une feuille entre les bras de Drago.

Il se décolla légèrement pour me regarder, l'inquiétude peinte sur son visage.

.- Ca va ?

Je fus incapable de parler. Comment pouvais-je aller bien ?

Mais je me contentais d'hocher vivement la tête, prenant une profonde respiration, les yeux fermés.

« Ca va… » lui transmis-je par pensée. « Ce n'était…ce n'était rien d'important…une vision complètement inutile… »

Pourquoi est-ce que je lui mentais ? Parce qu'il ne devait pas savoir ce qui pouvait arrivé, ce qui allait lui arrivé, parce que le dire rendrait les choses beaucoup trop réelles.

.- Tu es sûr ? insista t-il, les sourcils froncés.

J'hochais une nouvelle fois la tête :

.- Et n'utilise pas ton pouvoir sur moi, tu sais bien que j'ai horreur de ça…

Il ne sourit pas, et continua de m'observer avec attention, comme s'il cherchait à lire en moi, sans user de son don (parce qu'il m'avait promis de ne plus le faire sans ma permission).

Détournant les yeux de ce regard trop intense, je saisissais ma baguette entre mes doigts légèrement tremblant, tentant de contrôler mon rythme cardiaque. Je réparais le flacon d'un coup de baguette, avant de le remplir de potion.

Un léger frappement se fit entendre à la porte, et bientôt, la tête de Ginny apparut dans l'encadrement.

.- Le dîner est servi, nous informa t-elle. Dumbledore m'a dit de vous traîner de force si vous ne vouliez pas venir. Il dit que vous avez besoin de prendre des forces.

.- On arrive tout de suite, répondis-je immédiatement, ne laissant pas le temps à Drago de parler. Tu n'as qu'à y aller avec elle, Drago, je finis de préparer les fioles, et j'arrive.

Je savais pertinemment que je ne le dupais pas, mais il fallait qu'il sorte, tout de suite. Il me lança un regard significatif, et je me contentais de lui répondre par mon propre regard insistant.

.- Vas-y, Dray, j'arrive dans deux minutes, je te promets…

Il ne semblait pas vraiment convaincu, mais il savait que cela ne servait à rien d'insister avec moi. Alors, me lançant un dernier regard, il suivit Ginny, et bientôt, la porte se referma sur eux.

J'autorisais alors le flot de sentiments et d'émotions que j'avais bloqué depuis ma vision à m'envahir, et tombait à genoux sur le sol, la respiration haletante. Je ne pouvais pas laisser ça ce produire. Je ne pouvais même pas l'envisager. Je savais ce que je devais faire. J'avais depuis le début toujours eu confiance en mes pressentiments et mes visions, et à cet instant, aussi terrible qu'était la vérité, j'y croyais.

Il n'y avait pas d'autre solution.

Alors, je me redressais, toujours tremblante, et remplissait la deuxième fiole. Je pris ensuite la bourse contenant la poudre et l'observait pendant quelques secondes. Tout dépendait de cette poudre, de son pouvoir.
Je versais la totalité de la petite bourse dans l'une des fioles, puis la refermait et l'agitait de la façon que Dumbledore m'avait indiquée. Puis, sans un soupçon de doute, je plaçais la fiole dans la poche intérieure de ma robe, et refermais l'autre, destinée à Drago, avant de me diriger vers la porte.

Cela devait en être ainsi. Il avait toujours été là pour m'empêcher de sombrer dans l'abîme sombre qui menaçait de m'emporter.

C'était à mon tour de l'empêcher de tomber.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

N/A : Je n'y crois pas ! J'ai ENFIN finis le chapitre 18, c'est un miracle, chers lecteurs et lectrices ! En toute sincérité, j'ai cru que je n'y arriverais jamais. Comprenez moi bien, je sais exactement où je vais –j'ai eu la fin de cette fic en tête avant même d'avoir assez d'idée pour la construire lol-, mais après, il faut arrivé à l'atteindre, cette fin. De plus, c'est moins facile d'écrire ce genre de chapitre où l'action est quasi inexistante, j'ai peur de traîner en longueur :-S Au fait, si vous avez rien compris aux deux dernière pages, c'est normale, d'une part parce que je fais exprès de pas être explicite, et d'autre part parce que, faisant exprès de ne pas être explicite, et écrivant depuis plus de trois heures d'affilés, cela à tendance à me rendre légèrement confuse loool.

J'espère que vous l'aurez apprécié quand même. Normalement, je ne voulais pas du tout le finir là, je devais écrire d'autre évènements après, mais là, vu la taille qu'il fait déjà, et comme j'ai pas envie de bâcler, c'est pas très grave, je m'arrangerais pour le mettre dans le 19. Je sens d'ailleurs qu'il va être long celui, étant donné que je tiens ABSOLUMENT à ce que ce soit le dernier avant l'épilogue, donc s'il doit faire 30 pages, il fera 30 pages ! Je sais que vous ne vous en plaindrez pas, avouez ;-)

Il y a juste un truc qui me revient là, à propos de mon chapitre, celui que je viens d'achever je veux dire, le discours de Dumbledore, je sais que c'est légèrement beaucoup plagié avec celui du vrai Dumby dans le tome 6, mais je l'ai trouvé tellement juste que je n'ai pas pu m'empêcher de le ressortir ! Merci pour le coup de main, JK !

Merci de votre patience, et de votre lecture ! N'hésitez pas à me laissez vos impressions !

Elialys