Ennemis pour la vie... ?
Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à la merveilleuse J.K. Rowling, excepté l'intrigue et les personnages que je pourrais créer (qui sait ? lol)
Pour ceux qui ont lu le tome 6, toute ressemblance dans cette fic, importante ou non, avec des élément de ce tome est une pure coïncidence : depuis le temps que j'ai commencé cette fic (plus d'un an), toute mes idées sont pré-tome 6. Promis, je ne plagie pas (je n'aime pas passé pour une auteur sans imagination.)
Note de l'auteur : Pour la première fois depuis le début de cette fic, j'écris ma note de l'auteur avant même d'avoir commencé à écrire le chap. Mais là, je viens de faire le plan détaillé du chap, ça me déprime déjà parce que après, c'est fini, alors je me dis qu'une fois écris, je serais encore plus déprimé et nostalgique lol. Donc, voilou. J'en profite pour m'excuser du retard encore une fois. Oki, au moment où j'écris, j'ai posté le 18 hier lol mais je me doute que je vais encore traîné. Si c'est pas le cas : Houra moi ! (mais ne rêvons pas lol).Sur ce, vous avez ma permission pour le lire le chap 19, dernier avant l'épilogue. J'espère qu'il vous plaira.
Réponse aux reviews :
Pour ff net
Love-pingo : Merci beaucoup ! Pour répondre à ta question, pour moi, je me dis qu'ils ont le pouvoir de faire apparaître de la nourriture, mais sinon, je penses que Poudlard doit avoir des réserves, en cas de crise lol.
Sarah Black : Ahhh, une autre fan de Moulin Rouge, géniale lol Je suis très heureuse que mon histoire te plaise ! Ce n'est qu'en lisant la suite que tu pourras savoir si tes doutes ont raison d'exister ou non !
Melaina : Merci beaucoup ! Ca me fais très plaisir de savoir que ma fic à été la première que tu aies relu, et qu'elle t'ai fais une si bonne impression, merci !
Jun Rogue : Merci, voilà la suite, qui n'a mis qu'un mois à venir cette fois, oh miracle lool
lovedavidanders : Merci ! je crois que j'ai du t'envoyer un message privée, je sais pas si tu l'as reçu, où alors tu as pris peur, étant donné qu'on dirais que je suis bourré quand on le li,mais au pire, je te reremercies pour ta chaleureuse review, j'espère que tu apprécieras autant la suite (désolé, elle ne fait que 25 pages Word lol) !
Serdra : Merci de faire cet effort pour moi, je t'adore aussi !
CrazyBeBee : Mirci pour ta review ! Voila suite, j'espère que tu l'appréciera également !
Pour fanfic-fr
Celebrian : Ohhhh ce n'est pas bien d'être médisante ainsi ! regarde, je poste 23 jours avant noël, mouhahahaha ! Hum lol, merci beaucoup pour ta review, elle m'a bien fait rire
Jooo : Le moins que je puisse dire, c'est que tu n'auras pas eu à attendre longtemps pour avoir la suite lol ! Merci beaucoup pour ton message rempli de compliment, ça fait chaud au cœur, merci !
Pour Harry Potter Fanfiction
Relie : Lool merci pour tes reviews, elles me font toujours bien sourire ! Désolé, je n'ai pas réussi à faire 30 pages, ce chapitre ne fait que 25 pages, c'est dommage loool.
Enaielle Black : Merci ! Voilà la suite !
Nanou : Merci beaucoup pour ta review !
bloomy19 : Merci encore une fois !
malfoytom : Et oui, il y a une suite, la voilà lol. Merci !
Math : Je suis heureuse que tu apprécies toujours mon histoire ! Merci beaucoup pour ta fidélité, j'espère que la suite te plaira !
Pour Potter Magic World
Herrmione : Merci beaucoup pour cette très gentille review ! Tu vois, je n'ai mis qu'un seul mois à poster la suite,ce qui est inhabituel par rapport au deux mois que je mets habituellement lol. Pour tes questions, tu fois lire la suite ;)
Alex Delacour : Merci ! Voilà la suite que tu attendais !
Lavia : Encore une médisante à propos de l'attente looool. Enfin, ce n'est pas comme si je n'avais pas donné de raison pour qu'il ait ce genre de commentaire hihi Un gros merci pour tous ce que tu as dis ! Et oui, c'est dans la fiole d'Hermione que se trouve la poudre.
Marionette : Merci ! Voilà le nouveau chapitre !
Oliem : Merci pour ta review !
Clara : Merci, j'espère que tu aimeras la suite !
melissa potter : Merci beaucoup pour les compliments, ça me fait très plaisir !
Chapitre 19 : Quand le soleil se voile
Drago
Il y avait quelque chose de différent.
Je n'avais
même pas besoin d'user de mon don pour le savoir. Je
l'observais, et je sentais la différence. Peut-être
était ce dans ses yeux chocolat, ou bien dans son léger
sourire aux teintes tristes qu'elle m'adressait quand elle
tournait la tête vers moi. Elle savait que j'avais senti ce
changement, mais elle ne dit rien. Quand elle me rejoint à la
table, elle se contenta de s'asseoir, de me sourire doucement et de
commencer à manger. Même le fait que je ne la quitte pas
des yeux depuis plusieurs minutes déjà ne la faisait
pas réagir. Bien sûr qu'elle sentait mon regard
perçant sur elle, mais si elle avait décidé de
rester muette, elle le resterait.
C'était à cause
de sa vision. Qu'avait t-elle donc vu ? Elle avait affirmé
que ce n'était rien n'important, mais je ne marchais pas.
Hermione est trop honnête pour savoir convenablement mentir.
Avait t-elle découvert ce qu'il allait se passer demain ?
Mon estomac se tordit à cette simple pensée. Etait-ce
tellement effroyable qu'elle n'osait même pas m'en
parler ?
Je secouais doucement la tête pour moi-même.
Si Hermione avait vu quoi que soit qu'y ait un rapport avec demain,
elle m'aurait fait part de ce qu'elle avait appris, elle ne
m'aurait pas laissé dans le doute, ça ne lui
ressemblait pas. Mais…il y avait tout de même quelque chose
de différent.
Un peu rassuré par mon analyse mentale, je cessais de l'observer.
« J'ai cru que tu essayais de me rendre invisible par la pensée… » m'envoya Hermione mentalement.
Elle
s'était effectivement rendue compte de mon observation. Je
me retins de lui répondre que si elle consentait à me
dire ce qui la troublait, je n'aurais pas besoin d'user de mon
regard inquisiteur sur elle. Mais à la place, je me contentais
de lui envoyer un rapide : « Désolé »,
avant de m'efforcer à manger des légumes. Je n'avais
pas vraiment faim.
Je n'irais pas jusqu'à dire que
j'avais peur, mais je demeurais nerveux à l'approche de
demain, bien que je ne le laisse pas paraître. Hermione était
quelqu'un de fort, je le savais très bien, mais
émotionnellement, elle était beaucoup plus fragile que
moi. Elle voulait combattre, mais en était terrorisé en
même temps, cela faisait plusieurs jours que je le sentais. Je
fronçais alors les sourcils, et retournais mon regard vers
elle. Voyant que je l'observais à nouveau, elle tourna son
regard vers moi, et secoua la tête d'un air exaspéré,
mais ses yeux ne rigolaient pas. Je réalisais alors qu'ils
ne contenaient plus la lueur de peur qui y avait flotté
depuis quelques jours. Non, elle semblait…déterminée,
peut-être même résignée.
.-Dray, me dit-elle doucement avec un petit sourire. Tu sais ce qu'on dit, à force de laisser tes yeux me fixer comme ça, un coup de vent va les bloquer.
Elle comprit à ma grimace d'incrédulité que je ne voyais pas de quoi elle parlait.
Un sourire affecté apparu sur ses lèvres :
.- C'est ce que me disait ma mère quand j'étais petite pour me faire comprendre que c'était mal poli de fixer quelqu'un.
Son sourire se fana doucement, et je compris qu'elle pensait à ses parents.
.- Ne t'inquiète pas ma puce, lui dis-je avec tendresse, glissant doucement mes doigts sur sa joue. Tout sera bientôt fini, et dès demain soir, tu les reverras.
Elle me répondit par un sourire qui sonnait bien trop tristement, puis détourna les yeux
.- Oui…murmura t-elle si bas que je ne pouvais presque pas l'entendre, comme si elle le disait à elle-même. Tout sera bientôt fini…
Hermione
Maintenant
que je sais ce que je dois faire, je n'ai plus peur, ou presque
plus. Bien sûr, j'avais déjà un but avant, mais
là, c'est différent. Mes sentiments pour lui sont
tellement forts à cet instant que s'en est presque
douloureux.
Il ne pouvait savoir à quel point cela avait
été difficile pour moi de supporter le regard intense
qu'il m'envoyait, tout en m'efforçant de ne pas le
regarder. Mais il me suffisait de repenser à la raison de mon
silence pour que la force nécessaire me revienne.
C'était étrange. Personne autour de nous dans les élèves ne semblait se douter que demain, notre isolement serait terminé. Personne à part les professeurs que Dumbledore avait avertis, Drago, et moi. Je ne l'avais même pas dit à Ginny. Elle savait que j'avais un lien étrange avec Drago, mais n'ayant pas le droit de parler de la prophétie, je n'avais pas pu lui faire part de ce que je savais.
Mais le discours que fit Dumbledore à la fin du dîner l'apprit à tout le monde. Oh, bien sûr, il n'avait pas parlé de la prophétie. Il avait simplement affirmé que demain, tout le monde serait libre, et il avait expliqué ce que tous devraient faire le lendemain quand il en donnerait l'ordre. La nouvelle de la libération proche provoqua un vent de légèreté et de soulagement dans la salle, et j'aurais été heureuse de partager ce sentiment avec eux. Mais ce n'était pas possible.
Après
le discours, nous sommes retournés dans la petite salle avec
Drago, et je lui ai donné le deuxième flacon de potion.
Je l'ai regardé dans les yeux, pour ne pas paraître
plus soupçonnable que je ne l'étais déjà.
Il n'a posé aucune question, ne se doutant apparemment pas
une seule seconde que j'aurais pu lui donner la fiole sans la
poudre, étant donné la sérieuse discussion que
nous avions eu à son propos, combien je m'affaiblissais
facilement, et les risque que cela pourrait provoquer, si je la
prenais. Il avait une confiance aveugle en moi, et j'espérais
que, quand il découvrirait que je l'avais en quelque sorte
dupé, il ne serait pas trop blessé par mon
comportement. Non, quand il saurait les raisons de mon agissement, il
comprendrait. Il fallait qu'il me comprenne.
Sans pouvoir la
retenir, une vague de tristesse envahit mon corps, et je frissonnais
violemment. Quand il le remarqua, il ne dit rien, et enroula
immédiatement ses bras autour de moi, m'enveloppant dans sa
chaleur.
Dumbledore pénétra alors dans la salle. Son expression était calme et sérieuse.
.- Comment vous sentez-vous ? demanda t-il doucement.
Drago ne me lâcha même pas, resserrant même un peu plus son étreinte. Je fixais le regard bleu du Directeur derrière ses lunettes en demi lunes, et me retint de sortir une réponse proche de 'Comme si j'allais mourir demain'.
.- On se sent comme deux personnes qui vont combattre, répondit Drago d'une voix déterminée, et cela me fit presque sourire, de voir son côté fier reprendre immédiatement le dessus.
Mais Dumbledore ne le regarda même pas, ses yeux toujours fixés aux miens, et je me demandais s'il pratiquait la légimensie. Cela ne me dérangeait pas vraiment qu'il comprenne ce que j'avais en tête, car j'étais sûr de mon choix, mais tout comme lorsque Dray utilisait son pouvoir sur moi, cela provoquait un étrange malaise en moi. Je détournais les yeux, et forçais mon esprit à se concentrer sur le plus important pour l'instant. Demain.
.- Monsieur, commençais-je alors, à propos de ce que vous avez dis tout à l'heure…
Nous
reparlâmes donc de ce qui était prévu de faire,
affinant les idées, éclaircissant certains points, ce
qui provoquait un éphémère sentiment de
sécurité. Je m'étais toujours trouvé
dans mon élément quand les évènements à
venir sont bien prévus et préparés, où
s'ils le paraissent au moins. Certaine chose ne changeront
jamais.
Dumbledore n'évoqua plus la potion. Je ne savais
pas si c'était le fruit de mon imagination ou non, mais
j'avais la nette impression qu'il continuait à me sonder
derrière ses lunettes, sans toute fois faire déraper la
conversation vers la chose qui oppressait mon cœur.
Quand il apparut qu'il avait été tout ce qu'on pouvait pour le moment, le Directeur mit fin à la discussion, se dirigeant vers la porte. Nous nous apprêtions à le suivre, mais il nous stoppa, une main levée, un étrange petit sourire aux lèvres.
.- Vous pouvez rester ici encore un peu, nous dit-il d'une voix presque malicieuse.
D'un coup de baguette, il fit apparaître un lit derrière nous, et nous lança un regard pétillant derrière ses lunettes. Avant de refermer la porte, il nous glissa :
.- Vous avez une heure.
Normalement, j'aurais dû devenir tellement rouge de honte face à ce qu'avait pu imaginer Dumbledore que mon visage aurait pu être facilement confondu avec une tomate. Normalement, j'aurais dû me mettre à bégayer face au Directeur, terriblement gêné par ce qu'il sous entendait, pour au final me dépêcher de quitter la salle et d'aller me cacher dans mon duvet, le temps que mon malaise disparaisse, plusieurs heures plus tard au moins
Mais ce soir, rien n'était normal.
Alors, dès
que la porte se referma, je n'hésitais pas un instant, et
agrippais le T-shirt de Drago, l'embrassant presque fougueusement.
Ce dernier, toujours un peu ébahit par ce qui venait de se
passer, mit une seconde ou deux avant de réagir, mais se
reprit rapidement, glissant un bras autour de ma taille, son autre
main se faufilant immédiatement sous mon haut, ses doigts
dessinant les courbes de mon dos. Le désir de sentir ses mains
sur moi que j'avais refoulé depuis près de trois
semaines réapparu en puissance, et se profila à une
vitesse folle dans chaque centimètre carré de mon
corps, me consumant délicieusement. Je n'en pouvais plus
t'attendre de sentir nos corps à nouveau liés,
entraînant inexorablement la fusion de nos âmes durant
quelques merveilleux instant.
Notre éteinte fût
passionnée, voir même désespérée,
comme si la fatalité nous avait rejoint dans la pièce,
et guidait nos actes, nous soufflant à l'oreille que tout
cela n'existerait bientôt plus, que nous exécutions
ici notre dernière danse. Je ne pouvais pas faire taire ce
murmure, parce que je savais que ce qu'il susurrait n'était
que trop juste.
Alors, je ne le bloquais pas, et bientôt, il se mêla simplement à nos propres souffles brûlant…
Je me
réveillais quelques heures plus tard, dans la Grande Salle,
entre les bras de Drago. J'ouvris simplement les yeux, parfaitement
réveillé. J'observais les étoiles. Il y en
avait tellement, étincelantes dans le ciel d'encre. C'était
étrange, de savoir que certaines que j'observais à
cet instant étaient déjà mortes depuis des
milliers d'années. Okay, si j'allais dans ce sens là,
je pouvais également dire que je ne les observais pas vraiment
étant donné que je ne les voyais que sur un plafond
trafiqué magiquement.
Drago était réveillé.
C'était sûrement ça qui m'avait qui m'avait
sorti de mon sommeil. Une étrange sérénité
c'était emparé de moi ; j'étais
simplement là, étendu dans le noir contre la personne
qui actuellement comptait le plus pour moi, et la seule lumière
qui éclairait la Grande Salle silencieuse était celle
qui provenait des étoiles du plafond. A cet instant, j'étais
bien.
« A quoi penses-tu ? » lui demandais-je mentalement.
Il ne fût même pas étonné de me trouver éveillé, comme si lui aussi avait immédiatement sentit mon réveil. Je sentis son souffle dans mes cheveux, alors qu'il me serrait un peu plus contre lui. Il déposa un léger baiser sur mon front, avant de répondre :
« Je pensais à tous ce que nous pourrions faire après. »
L'étau qui avait disparu depuis un moment réapparu, et recommença à m'enserrer le cœur. Il entamait sans le savoir un sujet plus que douloureux à mes yeux. Une voix me susurrait 'Ne le laisse pas allez par là', mais une partie de moi ne pouvait s'empêcher de vouloir savoir ce qu'il voulait dire.
« C'est étrange… » reprit-il « c'est la première fois que je m'autorise à penser au futur, à vraiment y penser, je veux dire. »
Même par transmission mentale, je pouvais 'entendre' dans ses intonations quels sentiments l'envahissaient.
« Avant cette année, mon père avait tracé toute ma vie pour moi. A près Poudlard, je devenais Mangemort, et par la même occasion un tueur massacrant sans pitié des innocents ; j'épousais une fille comme Pansy, qui me donnerait un héritier que j'éduquerais à la traditionnelle mode Malefoy, sans amour et avec sévérité. »
Je sentais son amertume à sa colère profonde, qui n'avait que trop longtemps vécu en lui, et mes doigts glissèrent doucement dans ses cheveux fins, cherchant instinctivement à l'apaiser.
« Même si je répugnais cette idée, j'avais fini par l'accepté, parce que je savais qu'il n'y avait pas d'autre alternative pour moi, pas temps que Voldemort régnait, et après ce qui est arrivé à Potter, j'étais persuadé que je ne vivrais pas assez longtemps pour voir quelqu'un d'autre se dresser contre lui. Mais tu es entrée dans ma vie, et tout a changé. Demain, c'est nous qui nous dresserons contre lui, et je viens de réaliser que même si c'était de la folie, et que nous avions plus de risque d'échouer que de gagner, cette possibilité existait tout de même. Que nous pouvions gagner. »
.- Nous allons gagner, Dray, lui dis-je dans un murmure.
Il enfouit à nouveau sa tête dans mes cheveux, et je sentis son souffle dans mon cou.
« J'espère bien que nous allons gagner, miss Granger, parce que j'ai plein de projet pour vous. »
Une boule se formait dans ma gorge, et j'avalais difficilement.
« Ah oui ? Et quels sont-ils ? » demandais-je tout de même, feignant une légèreté que j'étais très loin de ressentir.
« Dès que tout ceci sera terminé, je te kidnappe, et je t'emmène en France, parce que je sais que tu adores ce pays. Nous nous installerons sur la côte, et le soir, nous contemplerons le coucher du soleil, assis sur une plage. Bien sûr, au bout d'un moment, tu voudras voir d'autres paysages, parce que cela fera trop longtemps que tu n'auras pas assouvi ta soif de découverte. Alors, nous partirons, et visiterons tous les pays d'Europe. Nous irons voir les montagnes, les vallées et les plaines ; nous irons même voir les déserts d'Afrique si tu en as envie. Et puis, on se dira qu'il est temps de redevenir raisonnable, parce que le temps passe vite, et que nous saurons combien la vie est précieuse. Alors, je te demanderais en mariage, et tu diras oui, et nous passerons ensuite le reste de notre vie à élever nos enfants, puis à gâté nos petits enfants comme tous grands parents séniles qui se respects, et on mourra très très vieux, centenaires. C'est une vie qui te plairait ? »
Les larmes s'étaient misent à rouler sur mes joues. Chacune d'elles représentaient un des espoirs merveilleux auxquels pensait Drago. Et un à un, ils s'écoulaient et s'évanouissaient, ne laissant sur leur passage qu'un sillon humide. Mais il avait le droit d'y croire. Il devait croire à ces couchers de soleil sur la plage et à ses déserts, au mariage et aux petits enfants. Parce que c'était pour tout cela que la poudre se trouvait à présent dans ma fiole, et non dans la sienne. Alors, essuyant doucement mes larmes, remerciant l'obscurité de la pièce qui l'empêchait de me voir le faire, j'approchais ma bouche à quelques millimètres de son oreille, et murmurais en toute sincérité, sans tricher, parce que je le pensais vraiment :
.- Ce serait la plus merveilleuse des vies.
Drago
Le 21 juin, entre 7h00 et 12h00
Je n'étais pas nerveux.
Non, vraiment, je n'étais pas nerveux. Je l'avais été la veille, mais à présent, ma principale source d'inquiétude s'était apaisée. Je comprenais que ma peur était en partie crée par la propre angoisse d'Hermione, et la voir soudainement aussi sûre d'elle était étrange, mais c'était rassurant. Je me rendais compte qu'avec notre motivation, nous avions la possibilité de réussir. J'avais même autorisé mon esprit à dériver durant la nuit, et le discours que j'avais fait à Hermione était peut-être trop à l'eau de rose, chose que je n'avais jamais fait, mais cela n'avait plus aucune importance. J'avais ressenti le besoin de lui dire toutes ses choses, de mettre des mots sur ce que j'imaginais, sur ce que je voulais pour elle. Pour nous. Et aujourd'hui, nous semblions plus liés que nous ne l'avions jamais été.
L'éclipse
débutait à 14h58, et durerait exactement quarante-trois
minutes. Dumbledore ne savait pas exactement quand les Mangemorts
pénétreraient dans le château, et donc ignorait
le moment exact où les protections prendraient fins, ce qui
était un troublant, mais il n'avait pas l'air de s'en
inquiéter plus que nécessaire. Dans la matinée,
il fit évacuer toute la Grande Salle, et nous fûmes tous
prié de nous rendre au troisième
étage. Au début, les élèves
attendirent tous débout nerveusement, mais au bout d'un
moment, voyant que rien ne se passait, ils prirent placent au sol,
s'étalant sur toute la surface du couloir, certains
observant d'un œil sceptique la statue de la sorcière
borgne.
Je ne quittais pas Hermione. Nous ne parlions pas, parce
que nous n'en n'éprouvions pas le besoin, tout simplement.
Les minutes passaient, et une légère appréhension
commença doucement à s'installer chez chacun. Y
compris en moi.
Mais je n'étais pas nerveux.
14h16
Okay, ce n'était pas parce que je n'étais pas nerveux que je ne pouvais pas commencé à me questionner. L'éclipse débutait dans moins d'une heure à présent, et le seul fait extraordinaire fut une crise d'éternuements d'un élève de troisième année, sans raison apparente.
« Tu es nerveux. » me dit alors Hermione mentalement. Ce n'était pas une question.
« Non, » répliquais-je immédiatement, dans dureté, mais un peu frustré. « C'est étrange, c'est tout… »
« Tu devrais en parler à Dumbledore. »
« Je ne vais pas l'embêter maintenant avec mes questions stupides. Nous avons déjà parlé un nombre incalculable de fois de ce que nous devions faire une fois que ça aurait débuté. » Mais déjà fallait que ça débute.
Elle me regarda fixement, l'air plus sûr que jamais, comme si ce qu'elle me disait était la plus véridique des choses :
« Tu dois aller lui parler, Drago, pour que ça débute. »
Je pris un air légèrement renfrogné, avant de répondre :
« Je n'aime pas me sentir larguer quand tu as tes pressentiments. »
Elle me fit un sourire, avant de désigner l'endroit où se trouvait Dumbledore d'un geste du menton.
« Vas-y, je vais refaire un tour parmi les élèves en attendant. »
Et sans
attendre, elle alla rejoindre un groupe d'étudiants. Elle
m'impressionnerait toujours. Ce n'était plus qu'une
question de petites heures avant que nous soyons face à
Voldemort, et elle se comportait toujours en préfète en
chef exemplaire.
Suivant son conseil, si ce n'était son
ordre, je me dirigeais vers Dumbledore, qui discutait avec le
professeur Sinistra. Quand il me vit, il s'excusa auprès du
professeur et s'approcha de moi, qui étais un peu à
l'écart des autres.
.- Quelque chose ne va pas ? demanda t-il.
.- Non…enfin, oui…euh…
.- Tu as l'air troublé, continua t-il, toujours aussi calmement. C'est à cause de l'heure ?
J'avais vraiment l'impression d'être le seul à être nerv- à me poser des questions ici. Mais j'hochais la tête, les sourcils froncés.
.- Je sais parfaitement ce qu'Hermione et moi devons faire, je suis même assez confiant sur ce point là, mais…nous devons nous battre dans une heure, et je ne vois pas comment les Mangemorts peuvent entrer d'ici là.
Il hocha la tête, comprenant apparemment ce qui me troublait.
.- Poudlard possède de nombreuses et puissantes protections, mais cela n'empêche pas que depuis trois semaines, si ce n'est plus, Voldemort à dû tout mettre en place pour les désactiver, et il y parviendra, ça ne fait aucun doute, étant donné qu'ils vont pénétrer ici. Je me demande surtout comment il va faire pour trouver la solution à la dernière protection.
.- Quelle est cette protection, Monsieur ? lui demandais-je, curieux.
Il sourit, et regarda autour de lui avant de se pencher vers moi.
.- C'est encore une de mes brillantes idées, dit-il d'un ton conspirateur. C'est quelque chose de très simple, mais tellement surprenant que pour que la solution vienne à l'esprit, il faut vraiment être un peu tordu, ce qui est mon cas bien sûr. En réalité, il suffit de…
J'ignorais qu'à cet instant, alors qu'il me dévoilait la solution sans aucune gène (ce qui ne me troubla même pas), je venais effectivement de tout déclencher.
Pansy
14h27
Elle était stupéfaite.
Tellement stupéfaite qu'elle faillit lâcher sa cape d'invisibilité. Mais heureusement pour elle, elle ne le fit pas, sa prise sur la cape se resserrant même sous l'effet de l'adrénaline. Elle écouta encore un peu les paroles qu'échangeaient Drago et le vieux fou, mais comprenant qu'elle venait d'apprendre le plus intéressant, elle se dépêcha de s'éloigner.
Enfin. Elle venait découvrir, de la bouche de Dumbledore lui-même, ce qui allait lui permettre de faire entrer les siens. Elle jubilait, tandis qu'elle dévalait silencieusement les marches.
C'était tellement idiot ! Tellement, tellement idiot qu'elle n'aurait jamais pu y penser. Et apparemment, c'était l'effet recherché. Car Dumbledore le savait. Qui, à l'intérieur même du château, serait assez fou pour faire ce qu'elle s'apprêtait à faire ?
Elle ; mais elle ne considérait pas ses actes comme de la folie. Non, elle ne faisait que son devoir.
Arrivée au palier du premier étage, elle sortit de sous sa cape, qu'elle fourra rapidement derrière une armure, avant de se précipiter dans l'escalier, descendant à toute vitesse vers le hall, une expression terrorisé sur le visage :
.- Professeurs, professeurs !
Immédiatement, Hagrid et Bright, qui étaient de garde devant la grande porte, tournèrent leurs regards vers elle, leurs mines s'assombrissant d'inquiétude.
.- Que ce passe t-il ? demanda Hagrid d'un ton inquiet.
Pansy prit un air encore plus apeuré, feignant d'être essoufflée, comme si elle venait véritablement de dévaler trois étages.
.- Vite, vous devez immédiatement monter ! Le professeur Dumbledore m'a envoyé vous chercher ! Ils sont tous en danger !
Ils durent
hésiter…une moitié de seconde, mais devant les
talents d'actrice de la jeune fille, ils se précipitèrent
rapidement dans l'escalier, baguettes sorties. Quand ils
disparurent de sa vue, Pansy retint difficilement un éclat de
rire. Elle avait des choses plus importantes à faire.
Sans
hésiter elle courut à la porte, qu'elle débloqua
d'un coup de baguette magique, tirant ensuite avec force pour
ouvrir le lourd battant. Une fois la porte ouverte, quelqu'un à
l'extérieure tenta immédiatement de se précipiter
à l'intérieur, mais il fut instantanément
projeté en arrière, comme bloqué par un champ de
force.
.- Quand arrêteras-tu d'être aussi incapable, Crabbe ? demanda immédiatement une voix glaciale.
Puis, réalisant qui se trouvait devant la porte, Voldemort se désintéressa de son idiot de Mangemort, accordant toute son attention à Pansy. Celle-ci ne pu retenir un sourire machiavélique de s'installer sur ses lèvres, tandis qu'elle s'inclinait profondément devant lui, ne coupant jamais le contact visuel. Puis :
.- Mon maître, je vous donne la permission d'entrer.
Hermione
14h33
Les bras
croisés, j'observais le lac à travers la fenêtre.
Les gens discutaient autour de moi, mais je n'y prêtais pas
intention. C'était une belle journée. Mais la
réflexion du soleil sur les eaux du lac me prouvait l'arrivée
silencieuse de l'éclipse, un croissant noir apparaissant
progressivement, grossissant minute après minute devant
l'astre brûlant.
Le vingt et un juin. Jour de l'équinoxe
d'été, auquel était ajouté cette année
l'alignement de cinq des planètes du système solaire.
C'était comme si tout s'associait pour mettre en place
cette fameuse lutte finale.
Je n'avais jamais cru au destin, tout comme je n'avais jamais cru à l'existence d'une force supérieure qui nous dirigerait d'une certaine façon. Mon esprit était bien trop rationnel pour ça. J'avais accepté sans presque aucune surprise le fait que j'étais une sorcière, malgré le manque flagrant de rationalité dans cette nouvelle, parce que c'était quelque chose qui m'était apparu évident. Il ne pouvait en être autrement. Mais… est-ce que moi, née de parents moldus, j'avais hérité de dons magiques par un seul fait du hasard ? Je ne m'étais jamais posé la question, parce que je n'avais jamais eu l'impression de jouer un rôle capital dans quoi que ce soit. A Poudlard, j'avais accompagné Harry dans un grand nombre de ses aventures, mais c'était lui qui avait le pouvoir, je le savais tout simplement, tout comme Ron. A présent…Par son existence, le prophétie m'avait apporté Drago, et d'une manière ou d'une autre, les pouvoirs nécessaires pour accomplir ma mission. Alors, devais-je croire au destin ?
Un picotement que je connaissais bien à présent me traversa la nuque, et ma tête se détourna immédiatement des eaux étincelantes du lac pour fixer l'arrivée des escaliers, plusieurs mètres plus loin. Ce fut ensuite mon corps tout entier qui fut secoué d'un frisson glacial, et je pris une profonde inspiration.
.- Ca a commencé… murmurais-je alors, sans quitter l'escalier des yeux.
Au même instant, Hagrid et le professeur Bright apparurent en courant en haut des marches, baguette et parapluie rose sortis, la mine creusée par l'inquiétude. Ils se stoppèrent, stupéfaits, alors que toutes les conversations s'évanouissaient, et que tous les yeux se fixaient sur eux. Dumbledore, qui s'était apparemment mis à l'écart pour discuter avec Drago, les rejoignit à grands pas.
.- Qu'y a-t-il ? demanda t-il immédiatement. Pourquoi avez-vous laissé la porte sans surveillance ?
.- Professeur Dumbledore, une élève est venue nous voir, complètement paniquée, nous disant que vous étiez tous en danger ici, et que nous devions monter !
Les traits de Dumbledore, déjà bien creusé par l'inquiétude, s'assombrir encore d'avantage.
.- Qui est cette élève ? demanda t-il sèchement, alors que presque tous les jeunes sorciers s'étaient levés à présents.
.- C'est P-
Mais le professeur Bright ne pu jamais finir sa phrase, des éclats de rires puissants provenant des étages inférieurs. Les élèves commencèrent à paniquer, à s'agiter, et Dumbledore réagit immédiatement, en se précipitant sur la statue de la sorcière borne et ouvrant le passage secret, avant de se tourner vers les élèves :
.- Restez calmes, s'il vous plaît ! Vous allez tous faire ce que je vous ai indiqué hier au dîner. La barrière est levée, vous pouvez donc tous vous rendre à Prés au Lard par ce passage, où l'on s'occupera immédiatement de vous. Dès que vous arrivé là-bas, dégagez tout de suite le passage, pour laisser les renforts pénétrer le château par le passage !
Sans ce faire prier, les élèves commencèrent à se faufiler rapidement par le passage, et rapidement, je sentis une poigne sur mon bras. Je sursautais et me retournais, me retrouvant face au visage sérieux et pâle de Drago.
« Viens, nous ne devons pas rester là. »
Je le savais, nous ne devions pas rester, mais je regardais les élèves qui se massaient autour de la nouvelle sortie, et il m'était difficile d'admettre que je devais tous les abandonnés à leur sort. Et puis, il y avait quelque chose de bizarre.
« Tu ne les abandonnes pas, Hermione ! » reprit Drago, comme s'il avait véritablement lu dans mes pensées. « C'est pour les sauver tous que nous devons nous éloigner. Regarde, ils sont presque tous passés ! »
Il avait raison, le couloir était presque désert à présent, et quand je croisais le regard de Dumbledore, il indiqua l'autre couloir d'un geste impératif, et j'hochais la tête, glissant ma main dans celle Drago.
« Allons-y »
Drago
14h42
Nous
marchions à grand pas à travers les couloirs de plus en
plus sombres de l'école, à fur et à mesure que
les minutes passaient, et que le ciel s'assombrissait. Aux sons que
nous entendions, il était clair que les Mangemorts étaient
dans le château, et que les membres de l'Ordre étaient
arrivés. Je savais que la situation rappelait à
Hermione ce qu'elle avait vécu en juillet dernier. J'avais
vu ce qu'il s'était passé, quand elle en avait
rêvé, et Dumbledore avait, ce jour là, également
dit à Harry de s'éloigner pendant qu'ils tentaient
de mettre le plus de Mangemorts hors-jeu, pour que son affrontement
avec Voldemort soit le 'moins risqué' possible.
D'après
les paroles de mon père durant notre dernière et pour
le moins douloureuse rencontre, Voldemort avait été mis
au courant, d'une façon ou d'une autre, de l'existence
de nouveaux 'ennemis'. S'il savait que j'étais l'un
d'eux, il devait également savoir pour Hermione, et il ne
faisait aucun doute que si nous tombions sur des Mangemorts, ces
derniers tenteraient de nous mener à leur maître.
Hermione s'arrêta soudain, et je fis de même, surpris.
.- Qu'est-ce que qu'il y a ? lui demandais-je d'une voix pressée.
Elle fixait la porte qui se trouvait à sa gauche, et je réalisais que c'était celle de la volière. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas pourquoi notre arrivée près de la salle changeait quoi que ce soit.
.- Je dois envoyer une lettre, dit-elle doucement, avant de lâcher ma main et de saisir la poignée.
Je la regardais entrer dans la salle sombre, la bouche à moitié ouverte. Une détonation quelque part à proximité me sorti de ma stupeur, et je me précipitais dans la salle. Presque tous les oiseaux étaient partis, mais la jeune fille avait néanmoins réussi à trouver un hibou, et attachait un parchemin à sa patte.
« Hermione ! » l'appelais-je. « Ce n'est vraiment pas le moment d'envoyer du courrier ! »
Je la rejoignais à grand pas près de la fenêtre au moment où elle laissait l'oiseau s'envoler. Je posais une main sur mon bras et la retournais, sans aucune dureté, mais avec empressement. Je secouais la tête, bloquant mes yeux aux siens.
« C'est de la folie, ma puce, les Mangemorts peuvent arriver d'une minute à l'autre ! »
Elle soutint mon regard pendant encore une seconde, avant de retourner ses yeux vers le ciel sombre où le hibou avait disparut.
.- Je devais envoyer cette lettre à mes parents…murmura t-elle faiblement.
A cet instant, elle sembla si fragile que j'éprouvais le besoin urgent de la serrer contre moi, de la réconforter, parce que je réalisais que quelque chose la troublait intensément, même si je ne parvenais pas à déterminer quoi. Mais avant que je n'ai pu l'enlacer, une autre détonation suivit de cris de douleur à l'extérieur me fit retourner à la réalité, et Hermione sembla elle aussi réalisé que nous n'étions véritablement pas dans la bonne pièce pour ce cacher, étant donnée qu'elle était aussi un magnifique cul de sac. Tenant toujours son bras, je l'entraînais vers la sortie.
« Sortons d'ici. » lui dis-je d'une voix tendue.
Je poussais un petit soupir de soulagement quand, une fois hors de la salle, je réalisais que le couloir était toujours désert. Presque en courant, nous nous dirigeâmes vers le couloir de droite, quand trois hommes cagoulés surgirent soudainement de ce dernier.
.- Stupéfix ! hurlais-je immédiatement en pointant ma baguette.
Mon éclair rouge manqua le Mangemort de peu, mais celui qui était sorti de la baguette d'Hermione frappa de plein fouet celui du milieu, qui s'écroula au sol.
« COURS ! » lui criais-je, resserrant ma prise sur bras, nous précipitant dans la direction opposée.
Des
éclairs nous frôlaient, et nous lançâmes
plusieurs protego, qui nous évita bien des ennuis.
Arrivés au palier de l'escalier de l'étage auquel
nous nous trouvions, un autre Mangemort surgit devant nous, et la
seule échappatoire était composée de marches.
Sans hésiter une seule seconde, nous dévalâmes
l'escalier. Seulement, en arrivant au niveau inférieur, je
ne vis pas la jambe d'un autre Mangemort, et je trébuchais,
avant de m'étaler au sol, et j'aurais entraîné
Hermione avec moi si je n'avais pas eu la bonne idée de lui
lâcher le bras. Je réprimais un cri de douleur quand mon
menton percuta durement le sol en pierre, me sonnant pendant quelques
secondes, mais je distinguais tout de même la formule d'entrave
qu'Hermione lança immédiatement au sorcier qui avait
eu l'idée de me faire un croche-pied. Mais nous avions
toujours trois Mangemorts qui nous poursuivaient.
Hermione m'aida
à me redresser, et nous nous remîmes à courir, à
la recherche des autres escaliers. Ci et là gisait des corps
inertes au sol, certains appartenaient à l'Ordre , d'autres
portaient des cagoules. Les exclamations furieuses derrières
nous nous indiquaient que nos poursuivant n'avait pas abandonné,
mais à par leurs cris et nos respirations bruyantes, alors que
nous dévalions encore un escalier, les couloirs étaient
redevenus silencieux. Il n'y avait tout de même pas assez de
corps au sol pour que les combats soient déjà tous
terminés. Ils étaient tous dans le parc.
Arrivés au nouveau palier, j'entraînais immédiatement Hermione avec moi vers le couloir de droite, la plaquant au mur, nous cachant dans la pénombre. Nous essayions tant bien que mal de contrôler nos respirations saccadées.
« Ils arrivent ! » me prévint-elle.
Je me retournais sans hésitation, baguette tendue et lançais un puissant sortilège d'éjection, qui expulsa les trois hommes à trois mètres de nous. Je ne m'autorisais même pas à m'étonner moi-même de la puissance de mon sort (ce n'était pas du tout le moment de jouer les modestes), reprenant tout de suite notre course folle vers les étages inférieurs.
Hermione
14h58
C'était fou qu'elle effet pouvait avoir l'adrénaline sur l'organisme. Drago et moi courions à toute vitesse dans les couloirs, et mes nerfs étaient à vifs. Un Mangemort qui eut la bêtise de nous barrer la route s'en rendit compte quand il reçu de plein fouet un puissant sort de béton, qui l'assomma net avant même qu'il n'ait pu comprendre ce qui lui arrivait.
Quand nous arrivâmes finalement dans le hall, il y avait deux sorciers entrain de ce battre. Je reconnu Charlie Weasley, et pendant une seconde, seconde durant laquelle Drago lança un protego autour de nous, je me sentis comme stupéfié alors que je réalisais ce qui m'avait tellement troublé quand Dumbledore avait fait sortir les élèves.
« Ron ! » m'exclamais-je alors.
Drago me plaqua une nouvelle fois au mur, pour m'éviter de recevoir un sort lancer par Charlie ou par le Mangemort, c'était impossible de le déterminer, tellement leur lutte était violente. M'empoignant à nouveau la main, Drago nous entraîna vers la porte dont les battants de bois étaient grands ouverts. Il ne semblait pas avoir entendu mon cri, ou bien était-il bien trop occupé à assurer notre sécurité à tout les deux pour s'en préoccuper.
.- Il n'était pas dans le couloir quand Dumbledore a évacué les élèves ! m'exclamais-je alors que nous émergions dans la nuit.
Dans la nuit. Encore une fois, je me stoppais net, prise par surprise. Okay, je savais qu'il y avait une éclipse, mais je peux jurer que c'était quand même quelque chose qui surprenait beaucoup. Il était trois heures de l'après-midi, et pourtant, il faisait nuit noire dans le parc, et c'était plus que troublant soudainement.
.- Hermione, nous sommes en plein milieu du parc, on ne peux pas s'arrêter comme ça ! On pensera à Ron plus tard ! me dis Drago, essayant apparemment de me faire sortir de mes pensées en cet instant pas du tout adéquat, je devais le reconnaître.
.-Je crois pourtant que vous allez devoir vous en préoccuper maintenant, dit une voix derrière nous, et nous nous retournâmes dans un même mouvement, et la stupeur nous envahit tous les deux quand nous réalisâmes qui étaient les deux personnes qui se trouvaient devant nous.
Drago
15h00
J'aurais dû m'en douter. Merlin, c'était tellement évidant, comment avais-je pu ne pas comprendre ? Elle était sous mon nez depuis le début, et je n'avais absolument rien vu !
Pansy Parkinson.
Elle se tenait à quelques mètres de nous, un sourire mauvais aux lèvres, et Ron Weasley était à ses côtés, le regard légèrement vitreux. Partout autour de nous, des gens criaient, combattaient, et les éclairs que projetaient les baguettes éclairaient brièvement la nuit temporaires. Et moi, qu'est-ce que je faisais ? J'étais là, la bouche ouverte, contemplant béatement la personne que j'avais toujours considéré comme plus que stupide, et qui, finalement, s'avérait être plus que ça. Sortant de ma torpeur, je serrais un peu plus fort la main d'Hermione dans la mienne, sans quitter Pansy une seule seconde des yeux.
.- Pansy, dis-je finalement du ton le plus haineux possible.
.- Drago, répondit cette dernière sans dépérir de son sourire.
.- Tu es folle te t'exposer ainsi devant nous, je vais te-
.- Tu vas me quoi ? me coupa t-elle d'un ton soudainement glaciale. Pour le moment tu ne fais rien, parce que tu viens de comprendre que je n'étais pas la cruche que tu as toujours pensé que j'étais, et que c'est toi qui serait fou de m'attaquer.
.- Tu as envoûté Ron, dit alors Hermione, et je tournais la tête vers elle, remarquant son teint soudainement très pâle.
.- Effectivement, répondit Pansy avec un grand sourire qui avait quelque chose de glaçant. J'adore vous pourrir la vie, c'est très jouissif. En plus, j'ai un petit toutou à ma disposition qui ne refuse jamais aucun de mes ordres !
En disant ça, elle tapota la tête de Weasley comme s'il s'agissait bien d'un chien.
.- Hein, Ronald, n'est-ce pas que tu regrettes ne pas avoir pu aller jusqu'au bout avec la sang-de-bourbe ?
La main qui tenait ma baguette se contracta durement face aux paroles de Pansy, renforçant ma colère. Et ce n'était pas seulement contre elle que j'étais en colère, mais également contre moi. Car maintenant que j'avais les faits en face de moi, tout me semblait évident. Je pouvais encore revoir Pansy, au début de l'année scolaire, toujours entrain de me coller comme elle l'avait toujours fait, puis…puis, plus rien. J'avais été tellement accaparé par les autres évènements que je n'avais même pas pensé à elle. Et pourtant, elle avait eu des comportements étranges. Des moments évidents me revenaient à l'esprit, comme la fois où elle avait attaquer verbalement Hermione, et qu'après que je l'eu giflé, elle m'avait dit…que j'allais payer.
Ce flash de compréhension du apparaître dans mon expression, car le sourire de Pansy devint encore plus large.
.- Tu as l'air surpris, Drago, dit-elle d'un ton moqueur. La stupide Pansy a bien changé, n'est-ce pas ? Je tiens une place plus importante dans les plans du Seigneur des Ténèbres que n'importe qui d'autre. J'ai beaucoup progressé depuis le jour où j'ai essayé de t'exterminer, sang de bourbe, en t'envoyant le Xonarion.
Mon
souffle se contracta momentanément dans ma cage thoracique, et
je sentis Hermione se contracter à mes côtés.
Cette avalanche de nouvelles avait quelque chose d'étourdissant.
Alors c'était elle qui était responsable de
tout ça ? Car si nous n'avions pas eu nos pouvoirs,
nous n'aurions jamais pu affronter Voldemort, et nos pouvoirs, nous
les avions eu à cause de l'attaque du Xonarion.
Mais ce
n'était pas le moment de rester là comme une statue.
Nous étions actuellement dans une phase plutôt neutre,
celle où dans les histoires les méchants se dévoilent
aux gentils en parlant, parlant et reparlant de leur extrême
intelligence, ce qui laisse souvent l'occasion aux gentils en
question de mettre les méchants hors jeu.
Sauf que nous n'étions pas dans une histoire, et que, bien que Pansy ait tendance à ce vanter sans gène, nous n'étions pas vraiment bien parti pour la mettre chaos. J'étais en position de combat, Hermione aussi, et je regardais successivement Pansy et Weasley, dont l'expression ne me plaisait pas du tout. Pendant une seconde, tout sembla figé. Puis, quelqu'un cria plus fort que les autres quelque part dans le parc, et ce fut comme une détonation.
.- Vas-y ! cria Pansy à Ron, et immédiatement, avant même que nous n'ayons eu le temps de faire un geste pour nous défendre, il fonçait sur nous tel un animal enragé. Mais ce n'était pas moi qu'il visait. Il percuta durement Hermione, qui cria de surprise et de douleur mêlées, et la main de cette dernière s'arracha à la mienne, tandis qu'ils tombaient tous deux au sol. Immédiatement, sans même chercher à utiliser ma baguette, je me précipitais sur eux, mains en avant, prêtes à agripper Weasley pour lui faire lâcher sa prise sur Hermione. Mais avant que mes doigts aient frôlé les vêtements de Weasley, je fus frappé dans le dos par un puissant sort, sans aucun doute un sort d'expulsion, étant donné la façon dont mon corps quitta le sol, pour ne le retrouver que trois mètres plus loin, me laissant complètement sonné. Mais je ne pouvais pas me permettre d'être sonné ; je tentais de me redresser, mais Pansy l'avait remarqué, et sans que je ne puisse rien faire, je me retrouvais pétrifié de la tête aux pieds, incapable de faire le moindre geste pour aider Hermione.
Hermione
15h08
Une
douleur lancinante explosa dans mon bras gauche, et ma respiration se
coupa quand mon dos percuta violement le sol, le corps lourds de Ron
sur moi n'arrangeant absolument rien. J'étouffais une
exclamation de douleur quand ma respiration recommença à
fonctionner, et je tentais immédiatement de me dégager
de l'emprise de Ron, de vieilles angoisses remontant à la
surface face à cette situation que trop ressemblante. Il
fallait que je me contrôle, ce n'était pas du tout le
moment de laisser ma peur prendre le dessus ! Drago devait être
en prise avec Pansy, je devais lui venir en aide !
Continuant
à me débattre, mes gestes n'étant cependant
plus seulement dirigés par une peur panique, plus par une vive
hâte, je réalisais alors que Ron ne tentait pas de me
blesser comme cela avait été le cas quelques mois plus
tôt. Il maintenait sa prise sur moi, m'empêchant de me
relever, mais sinon, il semblait…presque bloquer. Rencontrant son
regard pour la première fois depuis qu'il m'avait projeté
au sol, je fus surprise par la turbulence qui y régnait,
contrastant avec son état quasi stoïque. Je réalisais
alors ce qu'il se passait.
Il luttait.
Il luttait contre cette force qui était en lui, qui l'avait envahit dès que Pansy lui avait fait boire la potion, et qui se réveillait à chaque fois que celle-ci lui donnait un ordre. Il cherchait à se libérer de cette emprise, et j'étais témoins de ce combat contre lui-même. Je sus qu'il fallait que je lui vienne en aide. J'arrêtais de me débattre, mes yeux fixer aux siens.
.- Je sais que tu ne vas pas me blesser, Ron, lui dis-je le plus calmement possible. Je sais qu'elle te l'a ordonné, qu'elle a de nouveau fait fonctionner ce pouvoir qu'elle a sur toi, et que tu n'as encore jamais pu contrôler. Mais je sais que tu m'entends, Ron. Je sais que tu peux arriver à te libérer !
Le trouble dans ses yeux était de plus en plus intense, et ses bras, contractés par l'effort qu'ils fournissaient pour me maintenir au sol, tremblaient de plus en plus fort.
.- Her…mione…arriva t-il à articuler.
.- Qu'est-ce que tu fais, espèce d'idiot ! Je t'ai ordonné de la tuer, pas de t'endormir sur elle !
Le cri de Pansy me parvint et une nouvelle dose d'adrénaline fusa dans mes veines, me préparant à de nouveau subir des attaques de Ron., car la brume sembla s'épaissir dans son regard. Pourtant, même si ses bras tremblaient moins, il ne bougea pas. Mon espoir, qui avait commencé à s'évanouir, repris en peu d'envergure.
Mais le visage de Pansy m'apparut alors par-dessus l'épaule de Ron. Toute trace de sourire avait disparut de ses lèvres, et son expression était sombre et haineuse. Dévoilant son vrai visage, elle avait véritablement quelque chose de terrifiant ainsi. Elle pouvait me tuer. J'étais à sa merci complète, et il lui suffisait de prononcer une simple formule pour que je meure sur le champ. Mais elle ne l'avait toujours pas fait. Car elle éprouverait plus de plaisir à voir Ron le faire, réalisais-je alors. Elle avait le besoin sadique de voir le jeune homme mettre fin aux jours de celle qui avait été sa meilleure amie depuis plus de six ans, et pour laquelle il ressentait sans doute plus que de l'amitié.
De sa main gauche, elle enserra l'arrière du cou de Ron, et se pencha vers lui, pour lui ordonner à l'oreille :
.- Fais le tout de suite, Ronald, sinon je lui fais subir les pires tortures possibles, et c'est toi qui lui infligeras. Je connais encore beaucoup d'autres moyens de te forcer à le faire, alors ne cherche pas à lutter.
Quelque chose clignota dans le regard de Ron, avant de redevenir brumeux, et mon rythme cardiaque, déjà très rapide, accéléra encore, tandis qu'il approchait ses lèvres de mon oreille.
.- Je suis désolé Hermione…murmura t-il si bas que je l'entendis à peine.
Je
n'aurais pas dû me résigner, mais à cet
instant, j'avais l'impression que tout était perdu. Je
n'entendais ni ne voyais plus aucun signe de Drago, et mon cœur se
serrait douloureusement, ne souhaitant même pas imaginé
ce que Pansy avait pu lui faire, n'osant pas pensé que ce
que j'avais fais pour empêcher ma vision de se réaliser
serait en fait inutile, à cause de cette immonde garce. Je
fermais les yeux, un flot de larmes les envahissants soudain, et tout
ce que je souhaitais à cet instant, c'était qu'il
fasse vite.
Mais alors que je me préparais au coup fatal,
je sentis soudain le poids de Ron quitter mon corps, et un cri
déchirant de douleur transperça la nuit. J'ouvrais
immédiatement les yeux, et fut frapper de stupeur par la
vision qui s'offrait à moi.
Il lui avait fait croire qu'elle le contrôlait toujours, et avait profiter de cette impression pour la prendre par surprise. Il avait du se retourner brutalement, et avait apparemment frappé avec la seule chose qui pouvait blesser et qui se trouvait à porter de main. Car ce que je voyais, à présent, c'était le corps de Pansy, qui était tombé au sol, ses deux mains placés justes au niveau du cœur, cherchant dans un geste automatique à retirer la baguette qui était plantée dans sa poitrine. Mais elle n'y parviendrait jamais. Je la regardais avec horreur tandis qu'elle suffoquait et se tordais au sol, son sang s'écoulant sur l'herbe. Apparemment, avoir un rôle capitale dans les plans du Seigneur des Ténèbres n'empêchait pas de rendre fatale une perforation du cœur. Bientôt, elle ne bougea plus.
Ron s'écroula une seconde plus tard à côté, tremblant comme une feuille. Je m'efforçais à sortir de la transe de stupeur et d'horreur mélangées pour rejoindre son corps, évitant de regarder celui de Pansy. Prenant le pouls de Ron, je compris qu'il n'était pas mort, mais que son conflit mental qui s'était terminé en une apogée macabre avait du l'épuiser, et je ne cherchais pas à le réanimé, parce qu'il était sûrement plus en sécurité ainsi que conscient. Je me levais maladroitement et commençais à m'éloigner.
Je
réalisais que je tremblais comme une feuille, et que mon
estomac ne se portait pas bien du tout. Avant que je n'aie pu faire
un pas de plus, je me pliais en deux et rendis la petite quantité
de nourriture que j'avais réussi à avaler à
midi.
J'avais toujours détesté Pansy, et savoir
qu'elle avait passé les derniers mois à faire de ma
vie un enfer n'arrangeais mes sentiments, sinon pour les rendre
encore plus péjoratifs. Mais ce n'était pas pour ça
que j'avais trouvé ça réjouissant d'assister
en direct à sa mort sanglante, surtout que celle-ci était
causée par Ron. Non, peut importait qui était la
personne, et quel était la nature de mes sentiments envers
cette personne, je n'éprouverais jamais aucune satisfaction
à être témoin de sa mort.
Mais peut-être pourrais-je bientôt faire une exception pour Voldemort.
Retombant alors durement à la réalité, je réalisais alors que j'étais toujours au milieu du parc, et que le ciel était toujours parsemé d'étoile. Les batailles tout autour du parc avaient grandement diminuées, mais subsistaient toujours. J'entendais d'ailleurs derrière un angle du château, à une centaine de mètres, de nombreuses et fréquentes détonations qui me prouvaient qu'il se tenait là-bas une bataille acharnée.
Mes yeux se mirent alors à sonder frénétiquement autour de moi, et se stoppèrent sur une forme immobile au sol à moins d'une dizaine de mètres de moi. Je reconnu immédiatement cette forme.
.- Drago ! criais-je d'une voix brisée.
Je me précipitais vers lui, tombant à genoux à côté de lui, attrapant avec empressement son poignée, plus qu'apeuré par le fait que ses yeux soient ouverts et fixe. Il ne pouvait pas mourir, il ne pouvait pas mourir, il ne pouvait pas mourir ! Ma vision m'avait permis de l'empêcher, ce n'était pas Pansy qui devait le faire courir autant de risque !
Un pouls. Je sentais un pouls. Je poussais un soupir de soulagement en réalisant qu'il était seulement pétrifié.
D'une simple formule, je levais le sort. A peine fut t-il à nouveau libre qu'il se redressa brutalement, en criant mon nom. Quand il me vit, tremblante face à lui, les joues humides, il me serra immédiatement contre lui en murmurant des mots incompréhensibles, et je l'agrippais tout aussi désespérément.
Drago
15h17
Je finis par relâcher mon étreinte, au bout d'un moment indéterminé. C'était difficile, car j'étais tellement soulagé de la savoir saine et sauve que j'aurais voulu la garder contre moi éternellement. Mais les choses étaient loin d'être fini, nous le savions tous les deux. La phase la plus importante était à venir, et sa venue était plus qu'imminente à présent.
Hermione,
qui avait puisé des forces dans notre étreinte,
m'expliqua brièvement ce qu'il venait de se passer, et je
lançais quelques brefs regards vers l'endroits où les
formes de deux corps se dessinaient plusieurs mètres plus
loin. Il était inutile d'y porter plus d'intention pour le
moment. Nous avions des choses plus importantes à faire. Nous
nous relevâmes et nous longeâmes les murs du château
jusqu'à l'angle, ce qui nous permis de regarder
discrètement ce qui se passait de l'autre côté
du parc.
Nous avions une bonne idée sur qui étaient
entrain de combattre avec autant de ferveurs rien qu'aux sons qui
produisaient leurs sorts, mais cela n'empêcha pas que nous
restâmes quelques secondes figées face au combat des
sorciers les plus puissants.
Là, au milieu des arbres calcinés par la puissance des sorts, se tenaient Voldemort et Dumbledore, deux titans de la magie qui s'affrontaient sans relâche. Ils semblaient tous deux bien atteint, mais encore assez puissant pour continuer. Entre les flashs de lumières et les détonations, ils échangeaient un étrange dialogue comme seuls eux deux pouvaient entretenir, mélangeant la haine et la folie de Voldemort, au calme relatif et à la sagesse de Dumbledore. Et ce qui semblait faire entrer le Mage Noir dans une colère encore plus profonde, c'était le fait qu'entre les coups et les paroles, Dumbledore se mettait à réciter des formules complexes, baguette tendue, fabriquant ainsi une sorte de champs magnétique en sa direction, comme si…comme s'il cherchait à attirer quelque chose.
« Il est entrain de la récupérer. » me dit Hermione mentalement, observant tout comme moi, à moitié cachée, le duel.
Je n'avais
même pas besoin de lui demander de quoi elle parlait, c'était
évident. Dumbledore était entrain de chercher à
récupérer l'âme de Potter, et à en juger
par l'irritation de plus en plus grande de Voldemort, et
l'assurance grandissante de Dumbledore, l'opération se
déroulait plutôt bien. Ce qui signifiait que nous
allions bientôt devoir entrer en scène.
Je tournais
mon regard vers Hermione, et je vis dans son regard chocolat qu'elle
pensait à la même chose que moi.
Je plongeais la main dans la poche intérieure de ma robe de sorcier, et en sortait la petite fiole contenant la potion bordeaux. De son côté, Hermione avait fait de même, et observais la fiole, perdu dans une intense réflexion. Puis, voyant que je l'observais, elle me fit un timide sourire et déboucha le flacon. Je fis de même et commençais à le porter à mes lèvres, mais m'arrêtais à mis chemin. Hermione se figea en voyant mon brusque arrêt, mais je lui souris à mon tour. Puis je tendais ma fiole vers elle.
« Ce serait stupide de ne pas trinquer à notre proche victoire. » dis-je doucement.
Bientôt, elle me renvoya le même sourire tremblant, et tendit sa fiole. Elles se rencontrèrent, produisant un petit son aigu qui s'entendit à peine à cause des sons puissants à quelques mètres de nous. C'était stupide, je le savais. Complètement stupide et inutile, étant donné le moment. Mais ça aidait.
.- A notre proche victoire…murmura Hermione.
D'un même mouvement, nous portâmes les fioles à nos lèvres.
Hermione
15h22
Quand le liquide coula dans ma gorge, je ne sentis rien. Puis, arriva la chaleur. Une chaleur rayonnante qui sembla s'infiltrer dans chacune de mes cellules. En l'espace de quelques secondes je sentis une énergie débordante prendre place en moi, et la fatigue provoquée par les évènements de la dernière heure sembla s'envoler. J'avais l'impression d'être une boule d'énergie.
« Comment tu te sens ? » me demanda Drago, qui semblait aussi hagard que moi.
« Puissante. »
Il hocha la tête, et je devais halluciner, parce que j'avais maintenant l'impression qu'un fin halot lumineux l'entourait.
« Tu brilles, » me dit-il alors, tendant une main vers mon visage.
J'esquivais, m'éloignant légèrement :
« Plus de contact physique pour l'instant, Dray, tu le sais bien. »
Il approuva, « C'est vrai, tu as raison, excuse moi. »
Je savais
ce qu'il ressentait. C'était comme si nos énergies
respectives s'attiraient, et voulaient absolument se mêler.
Mais c'était trop tôt. Pour le moment, il était
grand temps de se préoccuper de l'avancer des choses entre
Voldemort et Dumbledore.
Regardant derrière le mur, je vis
Dumbledore de nouveau plongé dans son incantation, tandis que
Voldemort poussait un cri de rage, comme bloqué par le champ
que créait le sorcier. Quand ce dernier arrêta,
Voldemort riposta immédiatement en lui envoyant un éclair
couleur de feu, que Dumbledore parvint à bloquer. Puis, il
recommença une nouvelle fois à réciter ses
formules, et le Mage Noir se bloqua à nouveau. Et soudain,
elle apparu, entre les deux sorciers. La sphère. Une brume
bleuâtre se mouvait à l'intérieur.
L'âme d'Harry.
Je vis que Voldemort reprenait possession de ses facultés de bouger, et je n'hésitais pas une seconde. Je sortais de ma cachette et tendais ma baguette.
.- Accio ! criais-je avec force, et la sphère fonça vers moi.
Je sus à cet instant que la dernière phase venait de commencer.
Drago
La sphère fonçait à toute vitesse vers Hermione, et je compris qu'elle ne parviendrait pas à l'attraper. Je me précipitais à mon tour hors de la production du mur et interceptais l'objet, usant des réflexes que le quiddich m'avait permis d'acquérir.
Au même instant, Voldemort qui avait réussi à s'extraire de l'emprise du sort poussa un grognement de rage et pointa avec puissance sa baguette vers Dumbledore, en y faisant sortir un puissant jet rouge sang qui atteignit Dumbledore ; ce dernier, n'ayant pas eu le temps se remettre de son incantation, fut frapper de plein fouet et fut projeter en arrière. Je vis avec horreur le corps inerte du Directeur atterrir dans les eaux du lac. Immédiatement, des êtres de l'eau apparurent à la surface et entraînèrent le corps avec eux. Je me doutais qu'ils ne lui feraient aucun mal.
Mais le fait était qu'à présent, nous nous retrouvions seuls face à Lord Voldemort.
Ce dernier avait tourné la tête vers nous, et nous observait d'un air à la fois sceptique et moqueur. Je glissais la petite sphère dans la poche de ma robe, et commençais à faire quelques pas vers notre ennemi, Hermione faisant de même à mes côtés. Nous nous rapprochions assez pour pouvoir 'dialoguer', mais également dans un but tactique.
Je n'avais pas peur. La dose d'énergie que je venais de prendre avait également fait grossir mon quota de courage. Il suffisait juste de rester calme, et tout se passerait bien.
Il aurait pu nous tuer. Il aurait pu nous exterminer en moins d'une seconde, mais il ne l'avait toujours pas fait. Parce qu'il aimait se donner en spectacle.
Il m'avait reconnu, je le savais, et avait reconnu Hermione aussi. A chaque nouveau pas que nous faisions vers lui, son sourire à la fois moqueur et sadique s'élargissait, et quand nous nous arrêtâmes finalement à moins d'une dizaine de mètres de lui, il ne pu retenir un rire mauvais :
.- Alors c'est donc vous mes deux ennemis ? Je suis désolé de vous dire ça, mais Potter avait beau être pitoyable, il avait plus d'envergure que vous deux réunis.
« Il va te lancer un endoloris » me prévint Hermione mentalement.
Effectivement, à peine eut-il finit sa phrase qu'il lança le sort, mais j'avais été prévenu. Je lançais un protego au même moment, et cela dévia le sort. Jamais je n'avais trouvé les pressentiments d'Hermione aussi pratique.
« Il va recommencer »
Effectivement, il recommença, plusieurs fois, mais, cela tenait presque du miracle, nous ne fûmes touché par aucun des sorts. Je tentais également de renvoyer des sorts, mais il était clair qu'ils ne l'atteignirent pas.
Il commença à s'impatienter, cela était visible. Il ne supportait pas que nous puissions bloquer ainsi tous ses sorts.
.- Soit, vous avez des réflexes, mais cela ne vous empêchera pas de mourir. Vous n'avez aucun pouvoir comparé à moi ! Je peux vous écraser d'un simple coup de baguette !
Nous
savions parfaitement qu'il pouvait faire ce qu'il disait. Mais
nous savions également autre chose, nous savions qu'il avait
tord sur un point. Nous avions un pouvoir qu'il n'avait pas, et
qu'il craignait. Et cela suffisait à nous rendre si sûr
de nous qu'aucune de nos remarques ne pouvait nous atteindre.
Il
devait sentir cette assurance qui émanait de nous, et
également cette chose qui se dégageait de nos corps, et
cela ne lui plaisait pas. Je fis fonctionner mon don d'empathie, et
fut ravi du résultat. Nous ne l'impressionnions pas assez
pour lui faire peur.
Mais il était inquiet.
Le moment était venu.
Hermione
Nous ne pouvions plus reculer.
Il ne nous restait que quelques secondes pour agir, avant qu'il ne revienne à la charge, je le savais, c'était maintenant où jamais.
Je
n'éprouvais plus aucun doute. J'avais cru Drago mort
quelques minutes plus tôt, et cela n'avait fait que raviver
ma conviction que ce que je faisais était la meilleure des
choses possibles. Je l'aimais trop pour le laisser mourir sans rien
faire, et le moment était venu de prouver que j'avais changé
le cours des évènements grâce à ma
vision.
Nos regards se rencontrèrent, et le temps sembla
soudain s'arrêter. Je plongeais dans l'océan bleu
orageux des ses yeux et laissais tout mon être s'imprégner
de ce sentiment puissant et infini que je ressentais pour lui, et le
cœur plus gonflé que jamais, je lui sourit. Il me le rendit.
Plus aucune échappatoire n'était possible. Mais je
savais au plus profond de mon être que j'avais fais le bon
choix.
Alors que l'aura lumineuse qui entourait nos corps s'intensifiait sous l'effet de notre simple contact visuel, je fermais les yeux et nos doigts s'entrelacèrent, puis nos mains se refermèrent l'une dans l'autre.
Je faisais ça pour lui. Parce que je l'aimais.
Drago
Quand nos mains se refermèrent avec force, ce qui se produisit alors fut époustouflant. Toute l'énergie que je contenais sembla ce condenser en notre point de liaison, et soudain, ce point explosa, tout comme cela avait été le cas plusieurs mois plus tôt, mais avec une puissance démultipliée.
La sphère d'énergie se propulsa tout autour de nous, et alla frapper Voldemort de plein fouet, qui fut prit par surprise. Mais contrairement à ce qui s'était passé avec Zabini, il ne fut pas éjecter. La lumière l'enveloppa, et il se mit véritablement à hurler, hurler comme si quelque chose de terriblement douloureux lui était infligé. Je fermais les yeux, et concentrais toute mes pensées et ma puissance sur ce qui faisait notre force à Hermione et à moi.
C'était vertigineux. J'avais l'impression de faire un voyage dans un flot de sensations tellement intense que mon esprit semblait presque détaché de mon corps. C'était extraordinaire, comme si à cet instant, j'étais véritablement et purement relié à Hermione, que nos deux âmes ne formaient plus qu'une seule et même entité, et Voldemort continuait d'hurler. Rouvrant les yeux, je ne distinguais que lumière tout autour de nous.
Nous allions gagner, réalisais-je alors, me sentant plus puissant que je ne l'avais jamais été.
Puis, la puissance diminua. La lumière commença à décroître, l'halo autour de mon corps s'affinant doucement. Mais je réalisais alors que celui d'Hermione s'amincissait à une vitesse folle. La sphère d'au moins dix mètres de diamètre qui nous entouraient jusqu'à présent disparu brutalement, et il ne demeura plus que la lumière blanche autour de Voldemort, qui ne hurlait plus mais qui était comme bloqué au sol, autour de moi également.
Mais ce qui m'inquiéta le plus, ce fut Hermione.
Dès que la sphère lumineuse eut disparu, elle s'écroula au sol, et je suivais le mouvement, nos doigts toujours fermement enlacés. Je me sentais vidé de mon énergie, mais pas assez pour sombrer dans l'inconscience. Je regardais avec une inquiétude le corps tremblant d'Hermione, qui n'était entouré que d'une fine aura blanche à présent, bien plus faible qu'elle ne l'avait été jusqu'à présent. Bien trop faible.
.- Hermione, murmurais-je doucement, posant ma main lumineuse sur sa joue pâle.
Elle ouvrit les yeux, et tenta une esquisse de sourire.
.- Ca a…marché… dit-elle d'une voix faible.
J'hochais la tête, et lançais un regard vers la masse immobile à quelques mètres de nous. Je remarquais que plus l'halo d'Hermione faiblissait, plus celui qui entourait Voldemort diminuait également. Mais le mien ne changeait plus.
Je réalisais alors que ce n'était pas normal. La poudre de corne de licorne devait utiliser le maximum de mon énergie nécessaire pour affaiblir Voldemort, et c'était pourtant l'énergie vitale d'Hermione qui disparaissait. Je ne comprenais p-.
Une vérité effroyable m'envahit alors que je réalisais ce qu'Hermione avait fait. Je comprenais soudain tout, pourquoi elle avait agit si étrangement hier soir après sa vision, pourquoi son comportement avait été tellement modifié par rapport aux derniers jours.
Elle avait bu la potion contenant la poudre de corne de licorne.
.- Non, non, non…dis-je d'un ton suppliant, mes doigts caressant son visage pâle. Hermione, qu'est-ce que tu as fais ?
Elle rouvrit les yeux, et sa respiration saccadée me déchira le cœur, alors que la lumière continuait de baisser autour d'elle.
.- Il le fallait…murmura t-elle doucement. Je n'aurais jamais pu te laisser mourir, Drago.
Mon corps fut envahit par la panique à l'entente de cette phrase, et je rapprochais mon visage tout près du sien, mes traits déformés par l'angoisse.
.- Ne dis pas ça Hermione, aucun de nous deux ne va mourir ! Je n'allais pas mourir, tu n'avais pas besoin de prendre cette potion ! Tu savais que tu ne devais pas prendre la poudre, c'était beaucoup trop dangereux !
Sa respiration était de plus en plus faible, mais son regard ne quittait pas le mien. Elle leva avec lenteur sa main libre et la posa sur ma joue.
.- Je t'aime, Drago…Et personne ne m'a jamais fais me sentir aimé comme je l'ai été avec toi.
Mon cœur battait si vite et si fort que je n'entendais presque pas ses faibles paroles. Jamais mon cœur n'avait été aussi douloureusement serré, et une peur sans nom s'était profilée dans mes veines, dans chaque cellule de mon corps.
.- Ne me fais pas ça, Hermione, la suppliais-je d'une voix brisée. J'ai besoin de toi.
.- Tu y arriveras, Drago…c'est à toi de tout finir…
Un liquide chaud se mit à rouler sur mes joues, et mon corps tremblait violement.
.- Hermione, Hermione…murmurais-je d'un ton désespéré, resserrant un peu plus fort sa main dans la mienne, réalisant qu'elle était de plus en plus froide.
Elle sourit doucement, et sa main glissa à nouveau sur ma joue, essuyant doucement les sillons humides qui la traversait.
.- Tu vois…dit-elle dans un souffle. Je t'avais dit que j'y arriverais…
Un sanglot s'échappa de ma gorge, et je collais son front au mien, souhaitant de toutes mes forces que cela lui transmettrait l'énergie dont elle avait plus que besoin à cet instant.
« Et je t'avais dit de ne jamais rien faire pour y arriver ! » criais-je mentalement, incapable de parler. « Pourquoi tu as fais ça, pourquoi ? »
« Je l'ai fais pour toi, Drago…Je l'ai fais pour que tu vives…S'il te plaît, prouve moi que je ne l'ai pas fait pour rien… Continus à vivre… »
Je décollais mon visage du sien pour pourvoir la regarder, et nos yeux se rencontrèrent. Une dernière fois. Puis, ses paupières s'abaissèrent, et la lumière disparût totalement. J'aurais voulu mourir, hurler de douleur, et mourir maintenant, au lieu de ne pouvoir que pleurer. Je ne pouvais plus vivre, pas sans elle.
C'est alors que j'entendis le rire. Un rire faible, mais rempli de moquerie et de méchanceté. Redressant la tête, à travers la buée qui envahissait mes yeux, je distinguais le corps toujours au sol de Voldemort, qui à présent n'était plus éclairé, et était secoué d'un rire interminable et abominable :
.- Pitoyable…Je l'avais dit, complètement pitoyable…
Toute ma douleur se mua alors en une colère indescriptible, qui ne demandait qu'à exploser. Oui, si la colère partait, la douleur s'en irait aussi, et Hermione rouvrirait les yeux. Son rire s'intensifia alors qu'il commençait à reprendre des forces, et ma haine n'en fut qu'augmenter, et je fus soudain aveuglé par ce sentiment puissant.
Alors, j'empoignais ma baguette et me redressais d'un bond, tendant le bras vers lui. Je n'hésitais pas une seule seconde.
.- AVADA KEDAVRA ! hurlais-je aussi fort que je pus, y mettant toute ma haine et ma colère.
Le puissant jet vert sortit dans un souffle du bout de baguette et alla frapper Voldemort, et bientôt son corps ne bougea plus. C'était fini.
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15h41
La baguette de Drago glissa de ses doigts et tomba au sol. Bientôt, il la rejoignit, tombant à genoux à côté du corps à présent sans vie de celle qu'il avait aimé plus que tout. Tremblant de tout son être, il serra le corps de la jeune fille contre lui, enfouissant son visage sa robe, secoué de sanglot déchirant.
Alors, un rayon de soleil apparu. Doucement, la lune commença à s'éloigner, et l'astre brûlant recommença à éclairer. Ses rayons brûlants glissèrent doucement sur les eaux du lacs, scintillant comme mille diamants, puis atteignit l'endroit où les deux corps étaient enlacés. La lune continua à se retirer, et le soleil à briller. Le ciel était bleu, et tout était redevenu calme. La nature ne se souciait pas de tout ce qui venait de se produire. Aujourd'hui était le 21 juin.
L'été débutait.
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N/A : Pardon.
Epilogue dès que possible…
