Kermesse – Chapitre 8 – Où il est question d'une démonstration.

Le Colonel se tenait devant une grande bassine d'eau au-dessus de laquelle était fixée une planche reliée à une cible grosse comme une assiette.

Et maintenant il voyait parfaitement où était l'arnaque. Contrairement à ce qu'il avait pu croire, il ne s'agissait pas de tir sur des ballons ou des pipes en plastique, il ne serait même pas la cible comme il avait un instant craint, encore qu'à cet instant précis, il aurait préféré !

La voix de Riza lui parvint claire et sans pitié :

« Installez vous confortablement Colonel.

« Que je m'installe où Lieutenant ?

« Mais, sur la planche évidemment ! Où d'autre voulez-vous vous installer. Vous allez voir, ça va être drôle.

« Vous aviez dit que ce serait sans danger.

« Je ne vois pas où est le danger à être plongé dans une simple bassine d'eau Colonel !

« Arrgg, vous savez combien je déteste l'eau. »

Elle lui répondit d'un air innocent :

« Mais voyons Colonel, vous nous le répétez depuis des jours, c'est pour la bonne cause. Au moins vous n'avez pas à porter une minijupe vous. Aller, sur la planche ou bien voulez vous que je dégaine mes arguments ? » Elle insista lourdement sur ces derniers mots.

Roy n'eut d'autre choix que de s'installer sur la planche branlante.

La kermesse était maintenant ouverte et la foule avait déjà envahi les allées. Riza se tourna vers les spectateurs qui s'étaient amassés devant leur stand.

« Mesdames, Messieurs, et jeune public, je vais vous faire une petite démonstration.

Voila, c'est très simple, le but du jeu est de faire tomber notre cher Colonel ici présent dans l'eau et pour cela, il suffit juste de viser la grosse cible là bas.

Je vous montre. »

Riza prit une balle qu'elle fit sauter une fois dans sa paume puis prit son élan et la lança sur Roy qui ne put malheureusement l'éviter au risque de plonger dans la bassine sous lui et la reçu en plein estomac ce qui lui arracha un grognement de douleur et déclancha une vague de rires dans l'assistance.

« Oups, je suis maladroite ! Je recommence. »

De nouveau elle prit une balle et cette fois-ci visa la cible et comme de bien entendu fit mouche ce qui déclencha la chute de Mustang dans la bassine et l'hilarité de la foule.

Il se releva en crachant l'eau qu'il avait avalée dans l'opération. Il dégoulinait d'eau et jetait des regards meurtriers à Riza tout en jurant. Non seulement il était complètement trempé mais en plus il était l'objet de toutes les moqueries de la foule !

« Voyons Colonel, calmez vous, après tout c'est pour la bonne cause comme vous nous dites tous les jours ! Et puis modérez votre langage, il y a des enfants dans l'assistance ! Allez hop ! En selle ! »

« Vous voyez Mesdames et Messieurs, ce n'est pas compliqué ! Alors qui veut tenter sa chance ? »

Une dizaine de mains se levèrent.

« Et bien c'est partit et visez bien si vous voulez faire prendre un bain à notre Colonel ! ».


Dans leur coin, Falman et Edward étaient morts de rire à la tête de leur Colonel. Soudain un éclair de malice éclaira les yeux d'Edward.

« Falman, j'ai une idée. »

Il s'abaissa par terre et posa ses mains au sol pour une transmutation. Falman acquiesça à la vue de l'objet :

« Je crois que j'ai compris. »

« Oh frangin, que vas-tu encore inventer ? », se lamenta Alphonse qui voyait venir les ennuis chaque fois qu'Ed voulait défier le Colonel.

Au même moment, une maman et son enfant s'étaient approchés de la poussette :

« Regarde Maman, le bébé, ça tétine est aussi grande que lui ! »

Edward cligna des yeux, n'en croyant pas ses oreilles. Même les enfants se moquaient de lui.

« Tu vois ce qui t'attend si tu ne bois ton lait tout les matins ! Tu resteras tout petit comme lui. Par contre si tu le bois, tu deviendras grand et fort comme celui déguisé en armure.»

« QUI APPELLEZ VOUS MINUS QU'IL FAUT UNE LOUPE SUPERGROSSISSANTE POUR LE VOIR ? »

« Il est rigolo le bébé lorsqu'il crie, Maman, encore ! »

« Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? » se plaignit Edward

« T'as pas bu ton lait lorsque tu étais petit », lui répondirent en choeur Falman et Alphonse.

« Je veux mourir, même mon propre frère me trahit ! » Soupira Edward en regrimpant dans sa poussette.