Kermesse – Chapitre 9 – Où il est question de charme et de pleurs

Havoc attendait impatiemment ses premières clientes. Une petite brunette passait justement devant son stand.

« Hé, mademoiselle, un euro pour un baiser ?

« Heu, non merci. » Lui répondit-elle en le regardant de la tête au pied avec un air rieur tout en poursuivant son chemin.

Cette fois, c'est une femme blonde qui passa près du stand.

« Une jolie femme comme vous, voudra sûrement un baiser d'un beau jeune homme comme moi !

« Pas vraiment non. »

Havoc ne se décourageait pas, il y avait encore plein de femmes… il y en aurait sûrement quelques unes pour payer pour l'embrasser ! N'est-ce pas ?

Justement, il s'entendit appeler :

« Hé, jeune homme, moi je veux bien un baiser. »

Havoc dut se pencher pour voir celle qui venait de lui parler. C'était une petite grand-mère avec les joues toutes roses qui lui tendait ses lèvres.

« Hum, mais bien sûr Madame. » Il se pencha et déposa un rapide bisou.

« Woua, vous me faites revivre mes vingt ans, petit fripon !

« Content de vous rendre service Madame.

« Oh, appelez moi Agathe maintenant que nous sommes intimes ! Si je vous achète plusieurs baisers, vous me faites un prix ?

« C'est que les autres vont être jalouses si je vous consacre tout mon temps Agathe.

« Je comprend, c'est dur la vie quand on est un beau jeune homme comme vous ! Je reviendrai sans doute plus tard tout de même. »

Agathe s'éloigna en trottinant sur ses petites jambes.


Un enfant venait tout juste de lancer sa balle sur la cible la manquant d'au moins 20 cm, mais la planche sous Mustang céda tout de même l'envoyant dans l'eau.

« Hawkeye, votre planche est tombée toute seule !

« Cette planche marche très bien Colonel. »

Quelques tirs plus tard, alors qu'une grand-mère venait elle aussi de rater la cible, Mustang se retrouva de nouveau dans la bassine.

« Hawkeye, me dites pas que cette planche n'est pas truquée ! Ca suffit, je me tire ! »

Riza dégaina son arme et la pointa directement sur lui.

« Colonel, remontez sur cette planche tout de suite.

« Non, jamais de la vie.

« J'ai dit tout de suite. Je ne le répèterai pas. A trois je tire. Un… deux… »

Mustang couru se percher sur la maudite planche tout en grommelant.

Pour prouver sa bonne fois, Riza fit elle-même le tour des installations pour vérifier, mais tout était en place.

Mustang soupçonneux regarda partout autour de lui mais ne remarqua rien de particulier.


De son côté, Armstrong commençait à perdre de son enthousiasme, les petites étoiles qui brillaient ordinairement autour de lui étaient toutes pâlottes. Chaque fois qu'il avait voulu s'approcher d'un enfant pour l'amuser, celui-ci se mettait à pleurer et enfouissait sa tête dans les jupes de sa mère !

Pourtant, il en était sûr, l'art du cirque se transmettait dans sa famille depuis des générations ! Serais-je le maillon faible de la chaîne ? Cette idée lui était insupportable. Il avait toujours été à la hauteur des ambitions de sa famille.

Il se secoua, non, il ne faiblirait pas ! Il était un Armstrong et jamais un Armstrong ne baissait les bras.

De nouveau il s'approcha d'un groupe d'enfants accompagnés de leurs parents et hurla de sa voix de canard !

« A la laahlallala, les jolis petits enfants que voilà ! »

Mais une fois de plus, il n'arriva qu'à déclencher des flots de pleurs chez les petits et la colère des parents qui devaient maintenant faire face aux larmes de leurs rejetons.

En désespoir de cause, Armstrong fit ce qu'il s'avait encore faire de mieux.

Dans une pluie d'étincelles roses, il arracha ses vêtements qui volèrent dans les airs, révélant sa musculature qu'il fit rouler.

« Regarder les enfants, il n'y a aucun pleur que mes biceps ne sauraient arrêter ! C'est un art qui se passe de génération en génération dans ma famille. »

Et en effet, les pleurs cessèrent immédiatement pour être remplacés par des hurlements de joie des enfants et des cris d'admiration des parents.

On pouvait même entendre une femme demander : « On peut toucher ? », et son mari rétorquer : « Dis donc chéri ! ».

« Une scène de ménage ? Regardez Madame Monsieur, mes pectoraux vont régler le problème ! »

Ses muscles faisaient des « chomp chomp » qui laissèrent sans voix le couple.

Maintenant Armstrong, à son plus grand plaisir, était le centre d'attraction d'une petite foule d'enfants et d'adultes ébahis par son impressionnante carrure. Sans compter qu'il portait toujours sa perruque orange et son maquillage de clown.