Kermesse – Chapitre 14 – Où il est question d'un marché

Riza aidait le docteur à transporter Bradley à la tente médicale. Ils le déposèrent sur un lit.

« Führer Bradley, je suis tellement désolée, comment puis-je me faire pardonner ? »

Le médecin la regarda en soupirant et lui dit à voix basse, « Je vous avais dit de tenir votre langue. »

Bradley releva sa tête pour la regarder.

« Que diriez-vous d'un dîner en tête à tête ce soir ?

« Hum, c'est-à-dire, que j'ai ce numéro avec Mustang et cette chanson…

« Et bien, nous irons après, de toute façon, je dois assister au spectacle étant la personne la plus importante de ce pays et l'instigateur de cette kermesse, je me dois d'y être. Et puis, vous ne voudriez pas me contrarier n'est-ce pas Lieutenant ? »

« Je vous avais prévenue ! » lui murmura de nouveau le médecin.

« Il n'y a rien que vous puissiez faire ? Genre le rendre intransportable ou mieux inconscient ?

« En lui cassant l'autre pied ? Vous croyez que cela l'arrêtera ? Vous vous êtes mise toute seule dans cette galère, débrouillez vous maintenant. »

Riza se sentait prise au piège comme un canari en cage. Comment allait-elle se tirer de ce bourbier ?

« Loin de moi l'idée de vous contrarier, Führer. Je serai ravie de dîner avec vous ce soir.

« Bien, je préfère cette attitude. »

Mais qu'ont-ils tous à user de leur autorité ces bonhommes ? D'abord Mustang et maintenant Bradley. C'est de l'harcèlement sexuel ! Je devrais peut-être moi aussi envisager de gravir les échelons de l'armée pour échapper à tous ces obsédés !

Riza se laissa aller à sa rêverie : Hum, je me demande ce que ça donnerait Roy Mustang en esclave sexuel ? Riza arrête ça tout de suite ! Que vas-tu imaginer là ? Tu ne vas pas devenir comme eux tout de même ? Même si c'est très tentant.

Et tout ça à cause de Mustang, si celui-ci ne l'avait pas entraînée dans cette galère au départ, jamais elle n'en serait là.

Cette pensée ramena son esprit à la vision qu'elle avait eu du Colonel sous la tente médicale. Que faisait-il là ?

Elle se tourna et le chercha du regard. Justement, il l'observait de sa civière en tenant un sachet plein de glace contre sa pommette tuméfiée. L'espèce de bimbo qui lui servait d'infirmière n'était plus en vue. Elle s'approcha de lui.

« Jolie robe Hawkeye.

« Merci Colonel. Où est donc passé le dindon qui vous sert d'infirmière ?

Ca y est, nous y sommes, se dit Mustang.

« Oh, vous voulez parler de Nausicaa, elle est charmante n'est-ce pas ?

« C'est juste qu'il ne faut pas qu'elle travaille dans une maison de retraite, sous risque de créer une épidémie de crise cardiaque. C'est réglementaire ce genre de tenue ? Et puis ce rire, c'est ridicule ! »

Riza se lança dans une imitation du rire de Nausicaa, elle battit des paupières et mit sa main devant sa bouche en poussant des « Hihihhihi »

« Non mais vraiment, il n'y a que dans les dessins animés qu'on rigole comme ça.

« Moi j'aime bien. » Mustang voulait enfoncer le clou.

« Ca j'en doute pas.

« Seriez-vous en train de me faire une crise de jalousie Hawkeye ?

« Moi, jalouse de cette mijaurée ? Me faites pas rire Colonel. Je vaux beaucoup mieux qu'elle. En plus vous avez au moins dix ans de plus qu'elle, je suis sûre que si on lui presse le nez, il y a le lait qui sort !

« Oh la Hawkeye, vous êtes dure avec elle, et puis je ne suis pas si vieux que ça !

« Je sais parfaitement quel âge vous avez Colonel.

« Laissons cela de côté pour le moment. »

Mustang laissa promener son regard sur le corps de Riza.

« Dites moi plutôt où est caché votre flingue ?

« C'est hors de propos Colonel !

« Je posais juste la question, après tout, vous êtes l'officier chargé de ma protection, j'ai le droit de m'inquiéter de ce genre de question. »

Riza soupira et remonta sa robe sur ses cuisses pour faire apparaître le holster contenant son arme.

Respire Roy, respire. Mon Dieu je vais défaillir ! Riza qui me montre ses cuisses ! Je n'en espérais pas tant !

Le sang commença à couler du nez de Mustang. Riza, qui mettait ce saignement de nez sur l'état général de son Colonel, se leva pour attraper un mouchoir en papier pour lui essuyer le sang du visage.

« Que vous est-il arrivé ?

« Un mari jaloux.

« Ah, c'était donc vous ! Ca devait bien arriver un jour, à cavaler après tout se qui ressemble de près ou de loin à une femme ! C'est même étonnant que vous ne vous soyez pas fait prendre plus tôt. »

Oui, plus aucun doute, c'est bien de la jalousie que je sens dans ses paroles sans compter sa réaction envers cette infirmière un peu trop sexy. Vas y en douceur Roy, le poisson est ferré, remonte ta ligne doucement où tu vas le perdre !

« C'est de l'histoire ancienne. Je n'ai vu personne depuis plusieurs semaines.

« Vous n'êtes pas obligé de vous expliquer, vous ne me devez rien Colonel.

« Je voulais juste que vous le sachiez. Et vous ? C'est quoi cette histoire avec Bradley ? »

Riza soupira et s'assit de nouveau à côté de lui.

« Nous dansions un tango au stand de Maria Ross. Il a laissé traîner ses mains là où il n'aurait pas dû, je ne sais pas ce qui m'a pris, je lui ai broyé le pied avec mon talon. Broyé au sens littéral du terme ! Maintenant je dois dîner avec lui ce soir et si je refuse, je crains le pire.

« Comment ça ? C'est lui qui a tort dans cette affaire.

« Sans doute, mais il est Führer et moi simple lieutenant. Je n'ai pas le choix, je crains fort de devoir payer de ma personne maintenant.

« Ca c'est hors de question. Je ne le laisserai pas faire ! »

Riza le regarda avec un faible sourire. Ce qu'il pouvait être touchant parfois ce Colonel, et protecteur ! C'est tout de même bizarre que cela l'embête que Bradley m'emmène dîner alors que lui-même n'a de cesse de me faire porter cette fichue minijupe !

« C'est gentil Colonel, mais je ne vois pas ce que vous pourriez faire pour l'empêcher. A moins de trouver quelqu'un d'autre sur laquelle il pourrait jeter son dévolu. Mais je n'envie pas cette fille. Peut-être devrais-je lui envoyer cette infirmière…

« Laissez moi réfléchir un instant. Je vais trouver quelque chose.

« Ce n'est vraiment pas un cadeau ce Bradley, il ne sait pas se conduire, il saute sur tout ce qui bouge, je l'ai même vu pincer les fesses de Falman tout à l'heure alors qu'il promenait Edward en poussette.

Mais oui, bien sûr, Falman ! Voila la solution.

« Dites moi Riza, si j'arrive à vous débarrasser de Bradley, aurai-je droit à une récompense ?

« Mais c'est pas vrai, vous ne lâchez jamais l'affaire vous ? M'obliger à porter ce costume à paillettes ridicule ne vous suffit pas !

« C'est un marché honnête ! Je vous débarrasse de Bradley et vous m'accordez une soirée.

« En gros vous me proposez d'échanger un pervers contre un autre ? Je n'y gagne rien moi !

« Franchement entre Bradley et Moi, lequel est le pire ? Et ne réfléchissez pas, vous me feriez de la peine ! Moi au moins je ne vous ai pas pincé les fesses » Je suis plus intelligent que ça ! En tout cas je ne le ferai pas avant d'avoir obtenu un baiser de vous…

« Bon ok, si vous arrivez à me sortir de cette situation, je vous accorde un dîner.

« J'ai dit une soirée !

« Et moi un dîner, c'est à prendre ou à laisser, Colonel.

« Ok, va pour un dîner alors.

« On est d'accord alors. Bon, c'est pas que je m'ennuie mais il est temps je crois que j'aille me préparer pour notre numéro.

« N'oubliez pas la minijupe et les talons.

« Et comment voulez vous que je l'oublie ? Vous êtes sans cesse à me le rappeler. »

C'est pas vrai ce qu'il me fait faire tout de même ! Et pourquoi je cède en plus ! Je ferai mieux de lui tirer une balle là tout de suite maintenant pendant qu'il est à ma merci.

Soupir ! Que ferai-je ensuite sans lui ? La vie serait moins drôle sans lui dans les parages. Je dois bien lui accorder cela. Et puis, il a supporté la planche et la bassine d'eau toute l'après-midi, presque sans broncher….

Riza s'éloignait déjà.

« Hé Hawkeye !

« Oui Colonel ?

« Vous êtes vraiment superbe dans cette robe. J'aime beaucoup.

Riza lui retourna son sourire : « Plus qu'une blouse d'infirmière ?

« Sans aucun doute. Quoique si j'ai l'occasion de vous voir en costume d'infirmière, je ne réponds de rien !

« Si vous arrivez à me débarrasser de qui vous savez, je porterai une robe qui sera encore plus à votre goût.

« Promis ? » Des étoiles avaient remplacé les pupilles de Mustang.

« Promis.

« C'est que j'aime le style où il y a le moins de tissus !

« Je sais. »

Arg, qu'est-ce qui m'arrive ? Tout d'abord cette crise de jalousie et maintenant me voilà à flirter avec Mustang ! Je dois vraiment être fatiguée. Vivement ce soir que je me couche.


Mustang va-t-il réussir à Débarrasser Riza du Führer ? Quel rôle va-t-il faire jouer à Falman ? Riza va-t-elle céder à son Colonel ? Nausicaa, l'infirmière trop sexy, va-t-elle être la source d'une épidémie de crises cardiaques ?

Pour le savoir, il faudra attendre de lire les prochains chapitres !

Bises à toutes et tous et keep R&R !