Chapitre 27 – Où il est question d'une réponse

Roy l'avait attirée contre lui et les yeux dans les siens, lui dit :

« Riza, je vous aime. Voudriez-vous sortir avec moi ? »

Riza baissa les yeux…

« Colonel… Roy… Jamais je n'aurai pensé que vous puissiez faire tout cela juste pour moi… »

Riza déglutit.

« Mais, je suis désolée, c'est impossible. »

Roy se décomposa littéralement sur place.

« Pourquoi ? »

L'assistance était toute ouie et on put entendre chuchoter derrière eux : « Qu'est-ce qu'elle a dit ? » « Elle a dit que c'était impossible. » « Oh non ! »

« Colonel, votre réputation n'est plus à faire. Et moi je n'ai aucune envie d'en faire les frais. Je me connais et je vous connais. Si je vous dis oui, on va sortir ensemble, une fois, deux fois, vous me charmerez avec vos belles paroles, vous me mettrez dans votre lit, et puis moi je vais tomber amoureuse et ensuite vous ne répondrez plus à mes appels, vous aurez toujours autre chose à faire, et finalement, je vous trouverai un jour dans les bras d'une autre, et moi, je n'aurai plus qu'à éponger mon cœur avec une serpillière. »

Riza avait déballé tout son discours d'une traite sans prendre de respiration.

« Mais, non, Riza. Vous devez me faire confiance. Je suis réellement amoureux de vous. Ce n'est pas qu'une question de sexe. Je vous ai vraiment dans la peau. Je ne vois que vous, je ne rêve que de vous, je ne pense qu'à vous. Chaque jour je me lève heureux de savoir que je vais passer une journée de plus en votre compagnie. J'ai besoin de vous, je ne vais pas aller courir après je ne sais qu'elle autre fille alors que vous serez avec moi. »

Riza releva le menton vers lui :

« Voyons Colonel, nous savons très bien tous les deux que ce n'est pas vrai. Dès que vous m'aurez mise dans votre lit, je ne vous intéresserai plus et vous passerez à une autre.

« Mais non. »

« Colonel, je pense que vous devriez arrêter ici, tout le monde nous regarde et la situation est plus qu'embarrassante. »

Roy regarda autour de lui la foule de curieux qui s'étaient amassés près de la scène pour mieux bénéficier du spectacle.

D'ailleurs à ce moment même, Bradley se frayait un chemin tractant derrière lui un Falman complètement affolé et dont l'un des faux seins lui arrivait au nombril et le maquillage avait coulé.

Roy le vit monter sur la scène et s'approcher d'eux.

Riza se figea dans un salut,

« Généralissime.

« Repos Lieutenant. Au fait, belle prestation sur scène Hawkeye. » Lui dit-il avec un grand sourire, puis se tournant vers Mustang qui le saluait aussi :

« Maintenant, pouvez-vous me dire à quoi rime tout ça ? »

« C'est une déclaration Monsieur.

« Oui, ça j'avais bien compris. Mais dois-je vous rappeler le règlement Colonel ? Les relations entre officiers supérieurs et subordonnés sont strictement interdites.

« Je connais parfaitement le règlement Monsieur.

« Vous l'enfreignez donc en toute connaissance de cause ! Savez-vous que je peux vous mettre aux arrêts pour cela ?

« Dans ce cas, vous pourriez tout aussi bien vous mettre aux arrêts vous-même puisque depuis tout à l'heure vous fraternisez avec le sergent Falman. »

Bradley sursauta :

« De quoi me parlez-vous Colonel ?

« Dorothée, c'est Falman travesti. Vous sembliez être séduit par lui alors qu'il poussait Full Metal dans sa poussette, alors je lui ai demandé de vous séduire pour que vous cessiez de tourner autour du Lieutenant Hawkeye. »

Bradley bomba le torse très dignement,

« Oui bon, de toute façon, j'ai toujours trouvé ces règles complètement stupides et d'un autre âge. Il est temps sans doute de les supprimer. »

Roy baissa la tête de dépit :

« Tout ça n'a plus d'importance Monsieur, si je peux me permettre. Le Lieutenant Hawkeye a dit non. »

Bradley se retourna vers Hawkeye.

« Est-ce vrai ?

« Oui Monsieur.

« Mais pourquoi ? Vous avez devant vous un homme charmant, beau et pas moins que Colonel, qui s'humilie devant toute une foule, qui risque sa carrière pour vous, qui va même jusqu'à me jeter dans les bras l'un de ses collègues, charmant au demeurant, pour vous préserver de moi, et vous, vous dites non ! »

« Mais Monsieur… »

« Il n'y a pas de 'mais' Lieutenant. Je vous ordonne de sortir avec le Colonel Mustang. »

« Mais…

« J'ai dit pas de mais ! C'est un ordre. »

Bradley tourna des talons.

« Bon maintenant assez perdu de temps avec cette histoire. »

Il attrapa Falman par le bras.

« Nous avons toujours un dîner de prévu tous les deux. »

Falman éclata en sanglots

« Oh, vous pleurez de joie ma petite caille, comme c'est touchant ! Vous allez voir, je vais bien m'occuper de vous. »

Sur ceux, Bradley s'éloigna à travers la foule éberluée, toujours en tirant par la main un Falman désespéré.

Mustang se retourna pour faire face à Riza, mais elle avait déjà tourné des talons et s'éloignait vers sa loge.

Il poussa un soupir de désespoir. Tout avait été de travers aujourd'hui. Un vrai cauchemar. Le seul point positif dans toute cette histoire, c'est que cette loi stupide soit enfin abrogée.

Mais à quoi bon maintenant, puisque Riza l'avait rejeté.

Tant pis.


Il était assis sur les marches de la scène et il regardait les équipes de nettoyage tout démonter et ranger.

Il poussa son énième soupir depuis tout à l'heure. Tout à coup, il sentit une main se poser sur son épaule et Riza s'assit juste à côté de lui.

Elle se tourna vers lui et lui sourit :

« Ca va ? »

Roy haussa des épaules.

« Je viens juste de passer la pire journée de toute ma vie. A par ça, tout va bien.

« Oui, sans doute, mais ça ne doit être rien à côté de ce que doit vivre Falman en ce moment. »

Roy sourit.

« Vous avez raison. »

Il se tourna pour la regarder.

« Vous savez Lieutenant, vous n'êtes pas obligée d'obéir à Bradley.

« Je sais bien.

« En tout cas, je ne voudrai pas que vous sortiez avec moi parce qu'on vous en aura donné l'ordre. »

Roy regarda ses mains qui reposaient sur ses genoux,

« Sinon, je l'aurai fait depuis longtemps. »

Riza regardait droit devant elle,

« Vous savez Colonel, je vous dois toujours un dîner pour m'avoir sauvée des griffes de Bradley. »

« Je vous en fait cadeau Lieutenant.

« Vraiment ? »

Riza se releva et lui tendit sa main pour l'aider à se relever.

« C'est bien dommage alors… »

Ils étaient face à face à présent, et Riza tenait toujours la main de Roy dans la sienne.

« Non seulement, j'avais une super minijupe à mettre et en plus, je m'étais dit que peut-être, si vous étiez gentil, nous aurions pu faire suivre ce dîner d'une soupe à l'oignon. »

Roy sembla réfléchir un instant aux paroles de Riza. Puis son regard s'éclaira.

Il attira Riza plus près de lui.

« Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je peux être très gentil. Surtout lorsque cela me tient à cœur. »

Riza sourit en enlaçant ses bras autour de son cou :

« Alors je suis sûre que nous irons jusqu'à la soupe.

« Je pense même qu'un petit déjeuner s'imposera. »

Il se pencha et l'embrassa. Baiser auquel répondit Riza.

« On y va ? »

« Oui. »

Ils s'éloignèrent sans se lâcher la main.

« Riza, je peux te demander qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

« Je n'ai pas changé d'avis. J'ai toujours voulu dire « oui », mais pas devant tout ce public !... Et puis, je trouve mes cheveux un peu ternes en ce moment.

« Quoi ?

« Laisse tomber et embrasse moi. »

Roy fut trop heureux de lui obéir.

Puis Riza s'arrêta net :

« Roy, tu crois que tu m'aimeras toujours demain matin ? »

« Bien sûr que non, j'irai me précipiter dans les bras d'une autre à peine levé.

« Quoi ? »

« Mais non, je plaisante. Crois moi Riza. Je t'aime. Ca fait des mois que je ne pense qu'à toi et que je ne vois plus aucune femme. Tu n'avais pas remarqué ?

« Si mais je ne pensais pas que c'était à cause de moi, je me disais que tu avais du choper une maladie honteuse ou un truc comme ça… »

Roy lui coupa la parole en l'embrassant.

« Si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à regarder tout ce que tu m'as fait faire aujourd'hui.

« Oui, mais au moins tu m'auras fait porter une extra minijupe à paillettes et puis, je te promets que tu n'auras pas à le regretter. »

Ils repartirent tous les deux enlacés et souriants.

Fin


NdlA : Eh bien voila, c'est sur ce chapitre que se referme cette histoire.

Je dois dire que jamais je n'aurai pensé qu'elle aurait suscité autant d'engoûment et que j'écrirai autant de chapitres. J'espère que cette fin vous convient.

Sinon, pour ceux qui n'auraient pas saisi, la soupe à l'oignon se prend en général vers 5h00 du matin (il me semble), en tout cas l'idée c'était que Riza suggérait à Roy de passer plus qu'une soirée avec lui.

En tout cas, je remercie tous ceux qui m'ont soutenue dans ce projet et j'espère vous retrouver sur les autres histoires.

Bises

Frip-Ouille