Salut tout le monde !
Après une longue absence, je reviens vers vous avec ce chapitre, rien que pour vous (Mana s'inquiétait de vous faire trop attendre, donc, elle a bouclé rapidos cette correction).
Je remercie encore et toujours ceux qui commente les chapitres : sabrina-visiteur (je sais pas ce qu'il s'est passé avec la mise en plage du dernier chapitre. J'essaye de rectifier ça) ; Halowii'n ( je suis contente que le chapitre t'aies plus. J'espère que celui-ci sera à la hauteur de l'attente) ; ChibchibiLuna ; Algol D. DarkWalker (Je relance Evanae, mais je pense qu'elle doit avoir pas mal de chose IRL, donc, je pars sur de l'impro pour le couple Edessa/ Sabo, avec les quelques éléments qu'elle m'a laissé. Et avec ce que je prévois, Sabo va s'en prendre plein la figure et le sentir passé bien comme il faut.) ; Iris (j'avais pas fait ce calcul, merci de me le pointer, ma chère. / J'attends de voir ça, et je me vois venir d'avance la prise de tête pour faire avec) ; Plume-ya (Eh ben, je prends ce partie par manque d'info. Avec la bonne justification je peux changer d'avis sur Dragon.) ; Nikkouyoku (je pensais avoir laissé un petit message prévenant d'un sequel, pouvant expliquer la fin bizarre. Désolée ?).
Enfin voilà ! Je vous dis à bientôt pour la suite !
« Mettons fin à tout ceci. »
Cinq mots.
Cinq mots qui agirent sur Ann comme un fouet.
Sabo ne chercha pas à lui demander ce qu'elle avait entendu. Il la connaissait trop bien pour ne pas reconnaître cette expression. La même détermination qui cachait la panique qui brillait dans ses yeux. La façon dont elle carra ses épaules, comme prête à tout renverser.
La dernière fois qu'elle avait eu cette expression, c'était à Impel Down, quand il s'était avéré qu'Akainu les attendaient.
Aussi, quand elle fonça, il la suivit immédiatement, sans prendre la peine d'avertir ses collègues. Le duo trouva rapidement un moyen de remonter à la surface, puis le Colisée. Depuis les hauteurs de celui-ci, ils virent avec effarement la cage à oiseaux et la ville en elle-même sombrer dans le chaos.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Qui a décidé de faire un remake du Grey Terminal ? souffla Sabo, éberlué.
Ann pointa son bô vers le Palais Royal, visible depuis leur perchoir.
- Je te le donne en mille, un marionnettiste. Doflamingo. Ce putain de Tenryuubito !
Sabo leva un sourcil perplexe et Ann lui répondit en tapotant son nez de sa main de libre pour lui dire comment elle savait que c'était un Tenryuubito.
- Je vois. Allons chercher Luffy, comprit Sabo.
- Le spectacle n'est pas fini.
Ann se tourna totalement vers le plateau qui soutenait le palais royal, pour le voir s'affaisser… et le palais royal prendre le large.
- Donne-moi une claque derrière le crâne, demanda Ann d'une voix morne.
- Pour ? s'enquit Sabo avec le même ton.
- Parce que malgré le fait que la situation ne s'y prête pas, je ne peux m'empêcher de m'émerveiller devant ce château qui décide de partir en promenade… devant la géographie entière d'une île qui se modifie en quelques instants. J'aime la Grand Line pour ce genre de chose.
Sabo garda un instant le silence et retira son chapeau.
- Je te donnerai cette claque si tu m'en donnes une en échange, parce que je pense à la même chose que toi. Je suis le plus jeune, donc, je te la donne en premier.
Ann accepta sans rien dire la claque derrière le crâne.
Elle la méritait.
Elle changea de main son bô et en envoya une à Sabo… manquant de lui faire mordre la pierre sous leurs pieds.
- Hey ! Je te l'ai pas donnée aussi forte ! s'indigna le blond en se massant le crâne.
- Divise la force pour trois de tes conneries : un, l'émerveillement. Deux, Liam. Trois Edessa. On en reparlera plus tard.
Et Ann décolla. Elle était peut-être contente que son frère soit là et qu'il l'ait sauvée, mais elle n'oubliait pas les conneries qu'il avait faites et pour lesquelles, elle allait lui botter le train un peu plus tard. Les claques n'étaient le préambule.
En grognant, Sabo suivit le mouvement.
Ils n'arrêtèrent pas leur course. Même pas quand Doflamingo leur annonça le début du jeu de survie. Au contraire, ils accélérèrent.
Ann resserra sa prise sur son bô. Elle s'était jurée de ne plus tuer pour montrer qu'une autre solution était possible à son frère. Pour que ses mains ne soient pas recouvertes de sang récent quand elle touchait les jumeaux.
Mais Doflamingo était bien parti pour lui faire briser son serment.
Un frisson lui parcourut l'échine et derrière, elle entendit Sabo éternuer.
- Tu tombes malade ? s'enquit Ann.
- Non, juste Koala qui doit me casser du sucre sur le dos. T'as entendu les annonces ?
- Difficile de ne pas les entendre. Eh bien, c'est Luffy qui doit être content que pour une fois, on soit tous les trois au même niveau.
Elle cracha sur le côté de colère.
- Ne te fais pas avoir, surtout pas en t'énervant, lui dit Sabo.
- Je sais que dans un combat, c'est dangereux, merci Sabo. Je dois te rappeler que j'ai une empathique sous mes ordres ?
Sabo allait lui répondre quand un denden le tira de ses pensées.
- Ah merde, c'est vrai que Luffy m'a rendu mon denden… grommela Sabo.
- Cette cage bloque les appels vers l'extérieur, de ce que j'ai perçu, pointa Ann. Ce doit être un de tes collègues.
Les deux aînés arrêtèrent leur course et Sabo sortit son denden.
- Sabo en ligne.
« Yokatta, tu as enfin repris possession de ton denden ! »
- Pas de commentaire de ta part, je te prie, Koala. Qu'est-ce qu'il y a ?
Le denden eut une moue agacée.
« Il m'arrive que je déteste le fait de t'avoir pour supérieur, surtout quand tu pars comme ça de ton côté sans prévenir. On fait quoi, Hack et moi, pour le coup ? »
- Continue l'enquête d'origine de ton côté, et que Hack reste avec les autres pour les aider. Je vais éviter que ma foldingue de sœur ne fasse une connerie.
Ann roula des yeux dans ses orbites. Il en faisait tout autant qu'elle.
« Ok. Ne te fais pas tuer. »
- Je te retourne la demande.
Et il raccrocha.
- Koala est partie pour continuer de rassembler d'autres éléments sur le trafic d'armes, annonça Sabo.
- Je m'en fous un peu, tu sais, de ce que font tes collègues. Du moment que ça n'implique pas Luffy, vous faites ce que vous voulez.
Et Ann tourna les talons. Sabo suivit le mouvement.
- Ne Ann… tu penses quoi du nouvel amiral ?
- Il se dispute la troisième place de mes marines préférés avec Aokiji. Il veut abolir le Shichibukai, tu réalises ?
- Il veut bousiller l'équilibre… ça me plaît, surtout venant d'un marine !
- Law l'a dit… l'engrenage a été brisé. La tempête s'est levée Sab'.
Ann s'arrêta de nouveau et regarda son frangin avec un sourire foldingue et les yeux brillants.
- Le monde change sous nos yeux et nous faisons partie des premiers acteurs de ce changement. Ce futur que je pensais ne pas pouvoir offrir à la Red Line a peut-être une possibilité d'exister.
Sabo eut un sourire attendri face à sa sœur surexcitée.
- Ouais… le monde que l'on érige de nos mains est différent de celui dans lequel nous sommes nés. Et il sera meilleur pour ceux qui viennent après nous. Il sera meilleur pour la Red Line. Je peux m'occuper de Fujitora ?
- Fais-toi plaisir, mais sois pas trop méchant avec lui. Je vais aller présenter mes respects à Squardo.
Ils échangèrent une étreinte et se séparèrent.
Ann s'arrêta dans ses recherches de Squardo et sa fuite des villageois voulant la livrer à Doflamingo en sentant la voix de Sabo se préparant à un combat. Et vu ce qu'elle sentait dans les environs, elle ne put s'empêcher d'être inquiète. Certes, son frère était fort, c'était indéniable et il avait quand même botté le cul de Akainu à Impel Down.
Mais elle ne pouvait s'empêcher de se faire du souci pour lui.
Aussi, courant de ruines en ruines, de toit en toit, Ann rejoignit rapidement la scène de combat.
Sabo était dans la rue, une muraille de flammes dans son dos, Fujitora et quelques-uns de ses hommes face au Révolutionnaire.
- Peu importe la façon dont je te le demande, tu ne bougeras pas, n'est-ce pas ? demanda Fujitora.
Sabo était face à lui, son Haki enrobant de blanc son bô, lui insufflant tellement de puissance qu'on pouvait presque voir des flammes s'en élever. Cela fit sourire Ann en voyant la couleur de l'enrobement. Ils étaient une trentaine, à sa connaissance, à maîtriser ce niveau de Haki. Voir que son frère faisait partie du nombre, comme elle et Luffy, la fit sourire.
- Ta question est rhétorique ou vous êtes si stupides dans la marine pour vraiment vous interroger ? Laisse-moi y réfléchir un petit instant, lui dit Sabo, sérieux malgré le sarcasme évident de ses paroles.
Il jeta un bref coup d'œil vers le toit où se tenait Ann, avant de reporter son attention sur Fujitora.
- Les Mugiwara tout comme ces hommes qui les soutiennent... Je ne laisserai personne les atteindre. Alors, toi et tes hommes, vous n'irez pas plus loin. Je te laisse la possibilité de rebrousser chemin, d'une part, parce que je n'ai pas envie de me battre futilement et d'autre part, parce que ma stupide frangine semble avoir, aussi bizarre que ça puisse paraître, du respect pour toi, Fujitora-san.
- Eh oh ! protesta Ann. D'où tu dis que je suis stupide ?!
- Quand on s'endort dans son assiette, en territoire ennemi, pour se faire avoir comme une bleue, c'est de la stupidité, rétorqua paisiblement Sabo. Tu devais pas mettre les points sur les i avec Squardo ?
Ann haussa les épaules, ne répondant pas.
Sabo connaissait la réponse tout aussi bien qu'elle. La famille avant tout. C'était la raison pour laquelle il était là, coupant la route à la marine. Et c'était pour cette raison qu'elle était venue voir comme il s'en sortait. (aussi irrécupérable l'un que l'autre)
Le regard glissa sur les marines à terre. Certains gémissaient encore. D'autres ne répondaient plus. Ann se sentit rassurée de voir que malgré tout, ils répondaient encore au Haki. Sabo n'était pas retombé dans ses mauvaises habitudes.
- Est-ce le travail des Révolutionnaires de couvrir les pirates ? s'enquit Fujitora.
Sabo eut l'air de réfléchir puis lui dit :
- Tout dépend des circonstances. Pour renverser une autorité malsaine et illégitime, telle que celle de Doflamingo, la Révolution ne peut qu'appuyer ces actions et les encourager.
Et un immense sourire étira les lèvres de Sabo.
- Mais là, dans l'immédiat, j'en ai rien à faire de la Révolution. C'est mon devoir de grand frère qui fait que je suis sur votre route. Si je n'avais pas pu le faire, Ann aurait été ici, juste à ma place. C'est ainsi que Ji-chan nous a éduqués. On prend soin des nôtres dans une famille.
Sabo fit tournoyer son arme pour la débarrasser de son Haki et la rangea dans son dos. Ann sauta à terre pour le rejoindre, et posa une main sur son épaule.
- Tu es une mère poule, Ann, on te l'a dit plus d'une fois, et tu ne changeras jamais, sourit Sabo à sa sœur.
- Dit celui qui fouine dans les infos et les affaires de ses frères pour soi-disant les protéger. Tu veux être l'Hôpital ?
- Seulement si tu acceptes le nom de Charité.
Les deux hors-la-loi eurent un petit rire puis Ann redevint sérieuse, regardant les marines, puis de nouveau son frère.
- Tu sais ce que j'attends de toi ? demanda Ann, craignant qu'en disant les mots, elle ne porte la poisse à son frère.
- Je te retourne la question. Squardo n'est pas ici. Mais rien ne dit qu'il ne trouvera pas Luffy. Epargne-toi quelques cheveux blancs, je vais gérer cette situation.
Ann hocha la tête et s'en alla de nouveau à la recherche de Squardo, se forçant à ne pas regarder en arrière, laissant son frère face aux marines.
Il ne bougerait pas. Elle le savait. Elle-même n'aurait pas bougé à sa place. Tout pour protéger leur précieux otouto. Elle soupira en accélérant légèrement sa course.
C'était dur de laisser faire. De leur laisser la possibilité de se battre et de ne pas les pousser directement hors du conflit pour les protéger.
Son Haki l'avertit d'un danger imminent et elle se projeta dans le ciel d'un Geppou. Autour d'elle, une bonne partie de la ville se retrouva coupée en deux à l'horizontale, la faisant siffler doucement.
Elle ne savait pas qui était le coupable, certainement un des hauts gradés qui affrontait Sabo, mais c'était pas du pipi de chat cette attaque. Après, il n'y avait aucun risque que ça puisse toucher son frangin. Le blond était bien au-dessus de ce genre de chose.
Elle ne fit pas dix mètres qu'elle leva la tête.
Ses yeux s'arrondirent d'effroi.
C'était tout de même pas un météore, si ?
- Sabo… souffla Ann. Tu vois ce que je vois.
« Je vais gérer, continue ta route. Ne te révèle pas plus. » lui assura Sabo
Ann leva ses bras à son visage, fermant ses yeux pour se protéger de la poussière et de l'onde de choc du météore découpé en rondelle qui fit impact avec le sol.
Elle se redressa, et son Haki perçut immédiatement la voix de son frère, totalement indemne, comme en stand-by.
Elle poussa un soupir silencieux et reprit sa course à la recherche de Squardo.
Des sanglots et des supplications parvinrent à Ann.
Avec les pleurs d'un bébé.
Un homme qui disait qu'il ne voulait pas tirer.
Agissant rapidement, Ann usa de son Soru pour s'interposer entre le père de famille contrôlé par Doflamingo et la femme tenant le bébé. Un coup de pied envoya valser le flingue. Sans perdre un instant, le revers de sa main vint frapper le cou du pauvre homme, l'assommant.
- Tout va bien ? s'enquit Ann en repoussant légèrement son chapeau pour voir la jeune mère avec son bébé.
- Il-vous-vous… bégaya la femme, à la limite des larmes et de l'hystérie.
- Je l'ai juste assommé. Vous n'êtes pas blessés, vous et votre enfant ?
La femme tomba à genoux de soulagement.
- On va bien… grâce à vous…
- Alors, c'est l'essentiel.
Ann ramassa l'arme et s'en alla. Il n'y avait qu'une balle dedans, mais ça serait déjà un truc en plus. Elle fit tournoyer son bô de son autre main et le glissa dans son dos, le coinçant dans le lacet du haut de son bikini, avant d'appuyer le canon du fusil contre son épaule, la crosse reposant dans la main qu'elle avait au bord de sa poche.
Elle s'arrêta un instant, inspirant profondément, les yeux fermés, se tournant vers son Haki.
« Mon seigneur ? » sembla demander la petite voix de son fluide.
« Trouve-moi Squardo. »
Le silence tomba autour de la pirate.
Plus aucun son ne vint troubler sa concentration. La guerre continuait, le conflit se poursuivait, mais elle ne percevait rien de cela. Tout ce qu'elle voulait, c'était Squardo, et elle cherchait la voix de cet homme.
Pendant un instant, elle resta immobile, puis elle jura. Son Haki n'était pas encore assez perfectionné, elle n'arrivait pas à le sentir. Il devait cacher sa voix.
Ann rouvrit les yeux et se remit en marche, gardant son attention sur son environnement. Elle ne pouvait pas exclure une attaque surprise. Elle leva un sourcil en entendant son denden sonner et le décrocha :
- Sab', c'est toi ?
« Qui veux-tu que ce soit sur une île coupée du monde ? » demanda le blond.
- Luffy… ?
Sabo garda un instant le silence.
« Point accordé. Enfin. Je t'appelle pour te dire que tu peux cesser de ronger tes ongles jusqu'au coude. Fujitora laisse tomber le combat. Je ne comprends vraiment pas ce type. »
- Il ne poursuit pas Luffy ?
« Nop. Ah, Koala vient m'embêter. A toute. »
Et Sabo raccrocha, laissant Ann perplexe.
Fujirota était un individu encore plus étrange qu'elle ne l'avait cru. Le plus intrigant était ce qu'il avait pu dire ou faire à Sabo pour qu'il ne le poursuive pas pour s'assurer qu'il n'approcherait pas Luffy… et pour que le blond lui-même ne veuille pas s'attarder pour donner des explications.
Ann se mordilla pensivement le pouce et soupira.
Elle allait faire confiance aux tripes de son frangin dans cette affaire. Et il avait tout intérêt à ne pas s'être trompé… sinon, lui botter le cul serait la dernière chose à quoi elle penserait, pour le grand malheur de son frangin.
Une série d'explosions la surprit, la faisant presque sursauter. Elle se retourna vers la colline où le palais royal s'était planté et leva haut les sourcils en voyant les pics sortir joyeusement et sans logique apparente du flanc du plateau numéro trois. Le rire pitoyable et ridicule qui allait avec indiqua à Ann que Pica faisait chier son monde.
Elle concentra son Haki sur la situation et soupira en reconnaissant l'aura de Zoro, avec la teinte démoniaque, bien plus présente qu'auparavant, qui devait être Ashura.
Avec l'œil de son Haki, elle perçut les mouvements agiles et vifs du sabreur, sa force dans ses attaques, tout ça pour avoir Pica qui se rétractait en sécurité au moindre danger.
Résolument, la pirate tourna les talons dans cette direction. Autant garder un œil sur son frangin.
Ann n'en croyait pas ses yeux.
C'était une blague ?!
Quand ils pensaient avoir touché la limite de la soif de mort de Doflamingo, il y avait autre chose en plus.
Ce connard s'amusait à faire rétrécir la cage ?!
Ann serra les dents pour ne pas s'énerver plus et aida une énième personne à atteindre le centre-ville. Plus aucun endroit n'était à l'abri sur l'île, mais autant leur faire gagner quelques minutes de vie.
Dans d'autres circonstances, elle aurait demandé à son frère de se dépêcher, mais quelque chose la gêner dans la voix qu'elle sentait appartenant à son frangin. Quelque chose ne tournait pas rond.
Il fallait que tout cela cesse rapidement.
Ou elle perdrait son petit frère. Pas parce qu'il allait mourir.
Mais parce qu'il prendrait certainement une vie. Il tomberait dans la même erreur qu'elle et Sabo avaient faite.
Si Davy Jones l'entendait, elle espérait qu'il accomplirait un miracle.
Elle était en pleine évacuation quand quelque chose tomba à terre, à la vitesse d'un boulet de canon lancé par Garp.
Un quelque chose qui s'avéra être Doflamingo.
Elle leva haut les sourcils en voyant l'état de son tortionnaire. Il avait l'air de s'être pris une belle raclée. L'homme se releva et Ann allait l'attaquer quand son Haki lui dit de ne pas bouger.
Un albinos apparut juste au niveau de la tête de Doffy, lui envoya un coup de pied dans la tronche, l'éjectant plus loin.
Le gars retomba à terre, sur ses deux jambes, un sourire niais et bienheureux sur les lèvres.
- Luffy ? reconnut Ann.
Elle n'en croyait ni ses yeux, ni son Haki. Son abruti de frangin maîtrisait autant, si ce n'est presque mieux qu'elle le Haki blanc, au point de s'en recouvrir en entier et faire concurrence à ce bon vieux Ben. Combiné à une variation de la fameuse technique de Sabo… le tout était de savoir comment il faisait pour effacer sa voix pour que le Haki ne le perçoive quasiment plus, sans pour autant que le cerveau soit influencé.
Ann n'eut pas l'occasion de pousser plus ses réflexions que Luffy disparaissait de nouveau.
…
- Pour reprendre les bons termes de cette chère Haruta… Whisky Tango Foxtrot ? souffla Ann.
Elle s'ébroua comme un chien et reprit l'évacuation de plus belle. Elle ne pouvait pas se permettre le luxe de rester buggée sur ça.
Un bruit lui parvint et la voix de Riku leur résonna depuis des microphones.
« Mon peuple, vous m'entendez ? Je suis le Roi Riku Doldo III, l'ancien Roi de Dressrosa… »
Ann se redressa et regarda dans la direction d'où elle sentait l'homme qui leur parlait. Autour d'elle, tout le monde s'était plus ou moins arrêté pour écouter :
« Laissez-moi vous expliquer ce qu'il se passe dans ce pays. Nous sommes tous coincés dans une énorme Birdcage mise en place par Doflamingo. C'est son idée d'un Escape Game, apparemment. Et pour empirer les choses, la Birdcage rétrécit de plus en plus et découpe tout sur son passage. Nous sommes maintenant confrontés à cette réalité qui nous frappe. Incapables d'en saisir vraiment le sens, alors que nous fuyons pour nos vies. Laissez-moi vous le dire, ceci n'est pas un rêve ! »
Ann eut un reniflement narquois. Ses côtes et ses nombreuses blessures lui rappelaient déjà que ce n'était pas un mauvais rêve.
« Mais tout ce qui s'est passé aujourd'hui n'est pas forcément tragique. Nous avons vécu pendant dix longues années sous le règne de ce pirate ! Pendant tout ce temps ! Nous étions dans une cage qui s'appelait Dressrosa ! Des marionnettes vivantes sous son contrôle pendant dix longues, très longues années ! Ceci aussi est notre réalité ! Mais... tout va se terminer aujourd'hui ! La famille Donxiquotte que tous croyaient invincible est tombée grâce à l'aide de ces braves guerriers et se rapproche maintenant de sa destruction ! Les commandants de la famille ne sont plus ! Le seul ennemi qu'il reste est l'actuel Roi de Dressrosa ! »
C'était un point positif, mais ils n'étaient pas encore sortis du tunnel.
« Et celui qui le combat en ce moment est le pirate Mugiwara no Luffy ! Et je suis sûr qu'il sera celui qui brisera également cette cage pour nous ! Que l'on gagne ou que l'on perde, tout va se décider dans quelques minutes ! Alors je vous en prie, courez et tentez de survivre ! Ne vous poussez pas et ne vous bousculez pas...! Continuez de courir ! Même si vous êtes à bout de souffle ou même si vos jambes se brisent ! Je vous en prie, restez en vie ! »
Ann eut un pauvre sourire en entendant la voix du Roi se briser par ses larmes.
« Il y a toujours de l'espoir ! Je vous en prie, n'abandonnez pas ! »
Cela fit l'effet d'un coup de fouet pour tout le monde et les citoyens de Dressrosa reprirent leur fuite.
- Onee-san !
Ann baissa les yeux en voyant une gamine la tirer par le bras avec détermination.
- Il faut faire comme le Roi a dit ! Il faut fuir ! disait la fillette.
- Ne traînez pas, Gol-san ! encouragea un homme en passant en courant à proximité d'elle.
Ann eut un pauvre rire et poussa gentiment la fillette dans le dos pour lui faire signe de partir devant.
- Vas-y, je vais voir si…
La voix d'Ann se bloqua dans sa gorge. Son Haki venait de repérer Squardo.
Elle jura en réalisant qu'il allait attaquer Luffy par derrière pendant qu'il était concentré sur son combat avec Doflamingo.
- Où sont tes parents ? demanda Ann à la gamine.
- Je sais pas… plus loin, je crois.
Ann la hissa dans les bras.
- Tu t'accroches à moi, et tu ne me lâches pas ! On va rejoindre très vite le centre-ville !
La fillette hocha la tête et Ann partit vers le centre-ville avec le soru le plus rapide qu'elle pouvait faire dans sa situation.
Squardo était là, prêt à décapiter Luffy. Ann ne le laissa pas faire.
Il n'en était pas question. Elle resserra sa prise sur la fillette et se jeta sur son frère. Celui-ci devait percevoir quelque chose dans son état second, car il se baissa sur ses jambes, lui permettant de s'appuyer sur sa tête. En moins de deux, un coup de pied envoya paître Squardo.
- N'y songe même pas ! siffla Ann.
Un petit saut et elle se tint à côté de Luffy, les deux pieds à terre.
Sabo arriva à cet instant, courant comme un dératé, pour freiner brutalement en voyant la scène.
- Prends la gamine, ce gars est pour moi, demanda Ann en lançant la fillette à son frère.
- Et Luffy ?
- Je crois qu'il ne nous entend même pas.
Luffy avançait en effet à la rencontre de Doflamingo, sans un regard pour sa fratrie.
Ann conserva un œil sur Squardo, ses oreilles percevant le combat à venir entre Luffy et Doflamingo, mais aussi le fait que Sabo venait d'évacuer.
- Luffy, si tu m'entends, embarque le combat ailleurs, s'il te plaît, qu'on ne se gêne pas mutuellement.
Luffy devait l'avoir perçue parce qu'il fonça sur Doflamingo et parvint à l'entraîner plus loin.
Ann regarda Squardo qui luttait pour se relever.
Les gens autour d'eux murmuraient.
- Que tu en veuilles à Ace ou moi, je peux comprendre, mais Luffy, là, ça me dépasse. Tu as vraiment besoin d'aide. Je suis sûr qu'on peut trouver dans tout ce beau monde un psy qui voudra bien te faire passer sur son divan.
- Je veux vous faire souffrir autant que ton père m'a fait mal ! Je veux la vengeance !
- T'as vraiment besoin de te faire soigner…
- Derniers mots pitoyables !
Ann se prit de plein fouet un coup qui l'envoya dans les décombres, se cognant sauvagement la tête et la nuque. Les cris autour d'elle s'élevèrent.
Si elle n'avait pas été un logia, elle serait morte.
Déjà, son feu faisait son office.
Avec un soupir, la jeune femme se redressa en position assise avant de se relever.
- Bon, ok. Je dois être fatiguée pour ne pas pouvoir éviter un coup pareil. On va directement y aller à fond. J'ai tenu tout ce temps sans montrer mon pouvoir, mais si ça veut dire crever…
Et elle s'embrasa.
- C'est impossible ! C'est ton jumeau qui a ce pouvoir ! rugit Squardo.
- Qui a dit que c'était le pouvoir d'un logia ?
La voix d'Ann parvint comme déformée, avec une étrange résonance. Le feu se calma, dévoilant son apparence. Elle était totalement enflammée, des pieds à la tête, même les cheveux, bien que quelques mèches soient restées intactes pour former une paire de cornes de gazelle qui s'arquait vers l'arrière. Ses vêtements n'étaient plus qu'un petit tas sur le sol, la laissant à nu avec un corps flamboyant, son Haki lui faisant une sorte d'armure minimale qui n'avait pas grand-chose à faire outre censurer ce qu'il fallait. Deux immenses ailes de flammes et de Haki s'étalaient dans son dos, telle les ailes d'un dragon.
- Je ne suis pas un logia, mais un zoan.
Elle s'avança, flottant avec élégance à quelques centimètres du sol, sans avoir besoin de bouger quoi que ce soit. Elle leva un bras, un sourire étirant son visage qui avait disparu au-dessus du nez.
Squardo dut esquiver de justesse une lance de flammes qui manqua de l'épingler comme un papillon. Ann tournoya sur elle-même, une autre lance de flammes entre ses mains. Elle crépita un instant, puis disparut.
Au même moment, des gerbes de flammes jaillirent sur le sol, coupant toute retraite au pirate. L'homme se retourna de justesse pour ne pas se faire frapper dans le dos, mais ne put éviter le coup de poing de flammes qu'il reçut en suivant.
D'un simple battement d'ailes, Ann était haut dans le ciel, évitant la lame de Squardo avec aisance, avant de fondre sur lui pour l'attaquer de nouveau.
Elle ne le laisserait pas toucher à son frère.
Ann devint une simple ligne de flammes et fondit sur ses vêtements, les réintégrant avant de reprendre forme humaine dans eux.
- Pourquoi… tu ne m'achèves pas… ? demanda la forme brûlée et sanguinolente de Squardo un peu plus loin.
- Simplement parce que d'une part, j'ai pris la décision de ne plus tuer quiconque et d'autre part, parce que je n'ai rien contre toi.
Elle ramassa son bô et le glissa dans son dos, le coinçant de nouveau dans la ficelle de son haut de bikini.
- Je me fiche de ta rancune envers mon père ou mon oncle. Je ne juge que la personne que j'ai devant moi, pour ce qu'elle est, pas pour sa famille. Si tu as un problème avec les Roger Kaizoku, vois avec eux. Néanmoins…
Ann se tourna vers Squardo à demi, l'air menaçante.
- Recommence à t'en prendre à ceux qui me sont chers, et je n'aurais aucun scrupule à briser ma promesse en te tuant. Si j'étais toi, je me ferais oublier.
Et Ann reprit sa route en courant pour rejoindre ceux luttant contre la Birdcage.
Elle trouva Zoro, en compagnie de Fujitora, deux samouraïs et Sabo, luttant avec leur Haki et leurs armes. Ann se joignit à eux, tirant de nouveau son bô et poussa de toutes ses forces.
- Sabo ! appela-t-elle.
S'il ne l'entendait pas malgré le bruit, son Haki au minimum devrait la percevoir.
- Quoi ? grinça Sabo.
Ouf, il l'entendait.
- Luffy va faire une connerie. Je sais pas pourquoi, mais je le sens venir comme ça… dès que la cage disparaît, on file le chercher, ok ?
Sabo fronça les sourcils et se reconcentra sur la cage.
- J'ai la même impression.
Ann appuya de nouveau de toutes ses forces contre la cage. Elle ignora le monde, priant Davy Jones, ses bras tremblant d'épuisement.
Puis enfin, la cage disparut.
Elle manqua de chuter vers l'avant, mais Sabo la rattrapa.
Ensemble, ils coururent jusqu'au lieu de l'affrontement, pas si loin que ça. Et en voyant Luffy brandir un bô de Haki pur pour tabasser à mort Doflamingo, elle comprit son pressentiment.
- ARRÊTE !
Elle et Sabo s'accrochèrent à Luffy, luttant pour l'éloigner de l'homme inconscient et méconnaissable.
Un peu plus et Luffy l'aurait tué.
Le bô disparut et Luffy vacilla, ses yeux nacrés redevenant noirs. Il battit un instant des paupières et regarda avec perplexité Ann et Sabo qui lui tenaient fermement les bras.- Ace ? Sabo ? Qu'est-ce que…
-On peux savoir ce que tu comptais faire, espèce d'abruti ? rugit Sabo, hors de lui, en cognant le sommet de la tête de son frère. Je t'interdis de tuer qui que ce (soit) , tu m'entends ! grogna-t-il encore, tremblant de rage.
- Même un taré pervers bon pour l'asile comme Doflamingo ! renchérit Ann, assez remontée elle aussi, en lui offrant une nouvelle bosse.
- Mais euh… qu'est-ce qu'il s'est passé pour que vous soyez en colère contre moi ? grommela le plus jeune en se frottant la tête.
- C'est ton chef d'œuvre ! Admire ! pointa Sabo en montrant du doigt Doflamingo.
- Je vais faire un nœud avec ton cou et te renvoyer à Dawn… menaça la pirate.
- C'est moi qui ai fait ça ? s'étonna naïvement Luffy. Euh... Ace ? Sabo ?
Le blond tremblait toujours, tout en tenant son frère. Il ne pouvait pas s'arrêter de trembler tellement la rage le consumait. Lâchant Luffy, il s'éloigna de quelques pas, par mesure de précaution ; qui sait ce qu'il serait capable de faire dans son état de fureur. Il se tourna néanmoins vers son cadet. Ann s'agitait comme un loup en cage, blanche de fureur et de peur.
Elle s'était fait une raison pour son cas, depuis des années. Voir Sabo chuter dans la catégorie assassin avait été un coup très dur pour elle. Elle-même avait eu du mal à se remettre de son premier sang, et elle avait appliqué sur son frère la méthode que Rayleigh avait utilisée avec elle pour l'aider à s'en remettre. Mais l'idée que leur tout petit-frère, le garçon pour qui elle serait prête à mourir... quasiment tuer quelqu'un... c'était un coup dur pour elle. Elle ne se voyait pas refaire la même chose pour lui. Elle le supporterait pas. Elle ne voulait pas imaginer passant par ce qu'elle et Sabo avaient vécu. Elle voulait lui épargner toutes ces nuits de cauchemars.
- Je te préviens Luffy... si tu en arrives là, tu ne seras plus digne de devenir le Roi des pirates, lança Sabo d'un ton aussi dur que ses yeux qui jetaient encore des éclairs.
- Ce qui fait de toi quelqu'un que je vois sur le trône, contrairement aux rookies qui se disputent la place de mon père, c'est parce que tu as encore les mains blanches. Salies-les et je ferai tout mon possible pour te couper la voie jusqu'à Raftell, siffla Ann en essayant de contenir sa fureur.
Luffy se figea sous le choc des reproches et menace alors qu'Ann décidait de laisser Sabo cuver sa colère quelques instants, et hurler pour eux deux, puisqu'il n'en avait certainement pas fini. Elle prit son denden dans son sac, se disant qu'elle pourrait enfin se clamer et décompresser pour la première fois depuis sa mission à Sacramento, et ce, malgré l'explosion du Révolutionnaire. Elle composa rapidement le numéro du Moby Dick et tomba sur Thatch.
- Hey, mec… j'ai des nouvelles de Dressrosa. Tu peux réunir un max de monde ? Et les faire s'asseoir de préférence… ?
« Qu'est-ce que tu as encore foutu ? »
- Dépêche avant que je me laisse aller à ma crise de narcolepsie.
Thatch reposa le denden et s'en alla. Vu le brouhaha qu'il y eu rapidement, il avait dû rameuter la moitié du navire. Le denden fut pris en main et l'expression ainsi que les yeux bleus lui dirent que Marco était désormais en ligne.
- He, chéri… on a beaucoup de saké dans la cale ?
« Bien assez pour qu'on soit tous ivres pendant une semaine, yoi. Qu'est-ce que tu as à annoncer ? »
- César Clown est entre les mains de l'équipage de Luffy… l'usine de SMILE est en miettes… et la Donquixotte Family disparue. Luffy vient de faire gagner à un stupide flamant rose un séjour gratos pour Impel Down… oh, et, il faudra qu'on envoie à la Happou Navy nos félicitations à Don Sai pour son futur mariage avec Baby Five, une ancienne sous-fifre de Doflamingo. On a aussi un Amiral humain qui prendra certainement la responsabilité de la merde du pays, et le retour au pouvoir d'un bon souverain comme Riku Doldo III. En bref, tout est bien qui finit bien. Je crois qu'à présent que toutes les merdes sont passées, je peux enfin me permettre de perdre connaissance. Bonne nuit…
Et Ann tomba joyeusement dans les pommes sans entendre les cris d'inquiétude de son compagnon.
Elle eut une petite pensée pour Sabo qui devrait se taper par denden un Marco mort d'inquiétude pour elle.
