Bonsoir à tous ! Petit chapitre pour avancer légèrement dans l'intrigue sans pour autant bloquer mes coéquipiers de leur côté.
Je tiens aussi à souhaiter la bienvenue à Misstykata dans la Communauté, et donc à son personnage de Tamashii (Tami) dans sa fic Le Sablier Du Coeur. S'il y en a d'autres qui hésite, là-bas, dehors, n'hésitez pas à me contact, je ne mords pas (ou alors pas trop fort *se cure les dents*). Envoyer moi un gentil pm avec une présentation de perso et en on discutera.
Je vus remercie aussi pour l'accueil que vous avez fait à mon Omake. Il a été un vrai plaisir à écrire, et je cherche toujours désespérément quoi faire dans les suivants. Ca viendra ^^
Sur ce, je vous remercie tous encore une fois et je vous dis à bientôt (j'espère) pour la suite.
Les choses se présentaient presque trop bien pour eux.
Marco resta avachi sur sa chaise, fixant le denden des yeux, jouant avec sa barbiche (tic qu'il avait développé depuis le relooking que lui avait imposé Ace… pas qu'il s'en plaigne, ça ne faisait pas de mal de changer).
L'ancien équipage de Jimbe venait de l'appeler.
D'après l'ancien second du Gyojin et donc futur nouveau capitaine des Gyojin Kaizoku, Luffy venait d'arriver dans la zone de Totland.
Et les Gyojins étaient presque sur place, ou du moins, au minimum Jimbe.
Marco avait une représentation mentale de la situation qui lui donnait presque envie d'être positif.
Mot clef : presque.
Il n'était pas fou. Il se doutait pertinemment qu'ils seraient en infériorité numérique une fois là-bas. Qu'ils avaient plus de chance d'échouer que de réussir. Mais tous les détails semblaient s'agencer pour noyer Big Mum sous l'effet de surprise.
Marco connaissait l'ambition de Big Mum avec Whole Cake. Un endroit sans xénophobie ouvert à tous, à toutes les races. C'était un beau rêve, mais le prix à payer et notamment ce qu'elle faisait derrière, dans les coulisses, ne contrebalançait pas cette utopie. Shirohige avait déjà une ou deux îles de ce genre. Et ils avaient recueilli des ressortissants du territoire de cette barge qui avaient conscience de la vérité.
Marco se fit la promesse de prendre sous son contrôle les îles de cette femme, et surtout, pousser dans la bonne direction les rêves d'égalité, sans profiter du poids politique et économique.
Le pouvoir et l'argent ne l'intéressaient pas.
Il voulait juste un monde plus sage, moins aveugle et plus ouvert pour ses enfants et ceux qu'Ace porterait pour lui peut-être dans un futur plus ou moins proche, de nouveau.
On toqua à la porte de sa cabine (pas de salle de réunion sur les navires secondaires), lui faisant tourner la tête ainsi tirer de ses pensées. La porte grande ouverte lui disait clairement qui voulait le voir. La personne qu'il avait désirée rencontrer justement.
- Ah, Kali. Merci d'être venue, yoi, salua Marco. Entre et ferme la porte.
La noiraude resta un instant immobile, puis passa le seuil de la cabine de son capitaine, refermant presque délicatement la porte derrière elle.
Marco n'avait pas besoin d'avoir le pouvoir de la femme pour savoir qu'elle avait méfiante face à lui, sans Ace dans les environs.
- Si tu veux t'asseoir, la chaise est pour toi, pointa Marco en montrant la seconde chaise à proximité du bureau où le denden était posé.
Il préféra ne pas lui imposer. Kali avait le droit de rester méfiante, c'était comme ça qu'elle parvenait à survivre d'une certaine manière. Si elle voulait rester debout, pour se faciliter les choses s'il se montrait menaçant, il ne lui en voudrait pas et cette simple phrase le lui disait.
- Merci, mais ça ira, refusa la noiraude.
Elle se rapprocha néanmoins pour mieux voir Marco.
- J'ai quelques questions sur tes pouvoirs. Je parle de ton akuma no mi, tes secrets ne m'intéressent pas si tu ne veux pas les partager, yoi.
La demoiselle inclina la tête, comme une autorisation pour le blond à continuer.
- Dans quelles limites peux-tu ressentir l'esprit des gens ?
- Tant qu'ils sont vivants. C'est la seule que je connaisse pour l'instant.
- L'influence d'akuma no mi ou autre peut t'entraver ?
- Mon atout secondaire peut entrer en jeu et m'aider, mais je préfère éviter, pour ma sécurité et celle de tous à bord.
- Quelle zone peux-tu couvrir ?
- Tout dépend.
Marco leva un sourcil.
- C'est un peu dur à expliquer… disons que tant qu'il y a des gens, mon pouvoir peut continuer à se déployer, du moment qu'il n'y a pas trois cents mètres de distance entre eux.
L'air perplexe de Marco la fit soupirer de frustration et expliquer autrement :
- Quand je veux sonder les émotions de quelqu'un, si cette personne n'est pas à côté de moi, j'accroche mon pouvoir à la personne la plus proche de moi. De là, je me lance à la suivante, puis encore la suivante. Je garde toujours un contact avec mon point de départ, mais je forme une sorte de chaîne psychique pour m'étendre au maximum. Tant qu'entre deux personnes, il y a moins de trois cents mètres, je peux m'étendre à l'infini. Cela me permet aussi d'ancrer d'une certaine façon ma conscience et de ne pas perdre la tête ou me briser l'esprit. C'est plus clair ?
- Parfaitement, et ça m'arrange parfaitement pour la mission que je veux te confier. Une des dernières missions de Frey avant sa mort était une mission de reconnaissance en territoire de Big Mum, yoi. Il nous a rapporté que Linlin avait une bibliothèque assez particulière, avec des livres dans lesquels elle enfermait des gens. Ce que j'attends de toi, c'est que tu la localises et que tu guides Benjamin jusqu'à cet endroit. Tu peux faire ça, yoi ?
- J'ai juste une question, et en aucun cas je veux paraître manquer de respect, Nii-san. Qu'est-ce qui te fait dire que la bibliothèque existe toujours ?
- Dans son rapport, Frey faisait part de l'immense fierté qu'avait Big Mum de cette bibliothèque. Aucun risque qu'elle s'en débarrasse. C'est comme une prison compressée et miniature. Voilà les documents associés, yoi.
Marco ouvrit le dossier devant son nez et en tira quelques feuilles qu'il tendit à Kali. La demoiselle les prit pour les consulter, une moue pensive sur le visage.
- Ce devrait être faisable. Je ferai un premier repérage mental, ça me permettra en plus de savoir où sont Kuro Ashi et César. Quand devrons-nous agir ?
- Je ne l'ai pas encore décidé. César, dès qu'on aura jeté l'ancre à Whole Cake, certainement. Pour cette fameuse bibliothèque… peut-être plus tard. Disons que j'aimerais garder cette source d'alliés et de chaos potentiel sous le coude, yoi.
Le denden sonna, détournant l'attention de Marco.
Kali se retira avec l'intention de voir son collègue pour lui faire part de la demande de leur capitaine, laissant le blond répondre au denden.
- Marco, j'écoute ?
« Bébé, c'est moi. »
- Ace !
Toutes les pensées sur ce qui pouvait lui arriver à Whole Cake s'envolèrent de son cerveau. Marco avec son compagnon en ligne, c'était parfait pour se changer les idées et lui mettre du baume au cœur. C'était la première fois, aussi, depuis la naissance des jumeaux, qu'il était séparé d'eux ainsi. Ace s'était éloigné, déjà, mais lui non.
- Quelque chose ne va pas à bord, ou je te manque simplement ?
« Je peux bien joindre l'utile à l'agréable. Tu manques aux jumeaux et à moi, mais c'est surtout qu'étant, même si je suis puni, le plus haut gradé, je me devais de t'informer de la décision conjointe de tes hommes. »
Marco eut un très mauvais pressentiment.
« Vous en êtes où avec Whole Cake ? »
- On entre dans le territoire. On y sera vraiment demain matin, yoi. Qu'est-ce que tu ne me dis pas, Ace ?
« Outre fais attention à toi et reviens-moi sur tes deux pieds ? Ne nous cherche pas à Sphinx. Retrouves-nous à Anvil. Je t'aime.»
Et Ace raccrocha laissant un Marco perplexe avec un mauvais pressentiment.
Il soupira et regarda par le hublot l'océan.
Dans deux jours, pour l'avant veille du mariage, il serait à Whole Cake.
Ace filait comme le vent.
Lilith ne se plaignait pas des conditions du voyage. Ace l'avait avertie mais elle avait insisté.
Elle ne chercha pas à faire la conversation et lui non plus, les laissant tous deux dans leurs pensées.
Quand ils arrivèrent en vue d'Anvil, Ace accéléra un peu plus et manqua de rentrer dans un navire au port qu'il esquiva au dernier moment.
Surprise surprise.
- Vous !
- Pas l'temps, Tashigi, lui dit Ace en attachant le Striker pour qu'il ne se barre pas. J'te suis, Lilith.
- Par ici.
Et Lilith prit Ace par le poignet pour l'entraîner dans sa course vers l'hôpital.
- Smoker-san ! appela Tashigi à l'adresse du navire.
Smoker sautait déjà à terre et partait à la poursuite du pirate.
Pour aller plus vite, Ace avait fait monter l'infirmière sur une de ses épaules et usait carrément du Free Running pour arriver en un minimum de temps à destination. Il ne reposa la blonde à terre que quand ils furent devant leur destination. Lilith se rua sur l'accueil, Ace sur les talons. Une femme aborda la sœur de Marco, essayant de la rassurer au minimum, mais Lilith était intraitable.
Elle ne se calmerait pas tant qu'elle n'aurait pas vu sa mère.
Il ne fallut pas deux minutes pour qu'on leur indique la chambre et que le duo se rue dans l'escalier.
Ils ralentirent de nouveau quand ils furent devant la chambre.
Croisant les doigts, Lilith toqua à la porte.
La pression redescendit d'un bon cran quand la voix de Camille leur parvint et autorisa à ce qu'on entre.
- Vas-y, je monte la garde dehors, encouragea Ace.
Lilith adressa un sourire crispé à Ace et entra dans la pièce.
Camille était assise dans son lit, regardant par la fenêtre. Excepté une intraveineuse scotchée à la main, elle n'avait pas de blessure apparente.
- Maman !
- Lilith !?
En sanglotant, la brave infirmière s'effondra dans les bras ouverts de sa mère qui entreprit de la rassurer.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'es pas toute seule quand même ?
Lilith continua de pleurer un moment dans les bras de sa mère.
Bien assez pour que Smoker retrouve Ace adossé au mur, le visage masqué par son chapeau.
- L'île est neutre, Smoker, rappela Ace.
Le simple fait qu'il l'appelle par son nom et pas Kemuri disait que la situation était grave.
- Qu'est-ce que toi, tu fabriques ici tout seul ?
- Je suis l'avant-garde.
Smoker se planta devant Ace, les bras croisés.
- Tu t'y connais en loi, non ? demanda Ace.
- Heureusement, je suis un marine.
Smoker allait lui demander pourquoi quand Ace tourna la tête vers la chambre, percevant que Lilith avait arrêté de pleurer.
- On m'a dit que ce fou furieux t'avait tiré dessus…
Camille soupira et sourit avec tristesse à sa fille.
- Ce n'est rien. Ce n'est certainement pas la première, ni la dernière fois qu'il m'envoie à l'hôpital.
- C'est la fois de trop, maman ! Tu aurais dit quoi à Marco s'il était là ?! Tu as de la chance qu'il ne sache rien pour l'instant, parce qu'il n'aurait pas apprécié !
- Je vais bien.
- Où est-ce que la balle t'a touchée ?
- Dans le genou gauche.
- Montre-moi.
Avec un soupir las, Camille rejeta ses couvertures pour que sa fille puisse examiner la blessure. Elle prit ensuite tous les documents sur l'état de santé de sa mère et sortit dans le couloir pour voir le marine.
- Qu'est-ce que vous fabriquez ici, Marine ? demanda Lilith d'un air farouche.
- Je posais la même question à Portgas, rétorqua Smoker.
- Vous ne servez à rien ! Ici, vous êtes pieds et poings liés pour protéger ceux qui en ont le plus besoin ! Ace-san ?
- Oui ? demanda Ace.
- Je connais ta promesse, je ne te demande pas de la briser… mais s'il vient…
- Je le ferai souffrir autant que Sadi-chan a souffert. Dommage pour lui, ça ne le mènera pas à la mort, assura Ace. C'est grave ?
- Une balle dans le genou. C'est tout juste si elle n'a pas perdu la jambe. Elle aura besoin d'une canne voire d'une béquille pour marcher, désormais.
- Je vois.
Les yeux argentés d'Ace disaient tout ce qu'il fallait savoir. Il se tourna vers Smoker.
- Lilith l'a bien dit, t'es qu'une gêne ici, Kemuri. Mais tu me seras utile… un peu plus tard. Je te demande simplement de pas creuser trop loin ou tout s'effondrera comme un château de cartes.
- Si je lis entre les lignes, je vais devoir mettre quelqu'un en état d'arrestation, nota Smoker. Pour des crimes qu'il n'aura pas commis.
- Parce qu'on ne peut rien faire pour ceux qu'il a vraiment commis, rectifia Ace. De préférence avant que Marco ne le tue.
- Et le rapport avec ta présence ici ?
- L'homme qui nous a donné son sang a tiré au fusil sur notre mère, siffla Lilith. Je remercie les dieux qu'il soit si piètre tireur ! Il aurait pu la tuer ! La chance aurait pu faire qu'il tire à côté, mais aussi dans la tête, au lieu de la poitrine qu'il devait certainement viser.
Smoker soupira et s'éloigna.
Il aurait dû rester sur son navire.
- Oh et Smoker, deux choses…
Smoker se retourna vers Ace.
- Quand Marco sera là, lui et moi toucherons deux mots à Tashigi pour ce que tu sais… et ensuite, Sabo n'était pas à Baltigo, mais avec moi.
Marco détestait Whole Cake.
Il était pas un fana de sucre et là, il y en avait un peu trop à son goût.
- Il est déjà là, souffla Kali alors que leur navire arrivait au port. Jimbe aussi d'ailleurs. Il se dirige vers nous par la mer.
- Le mariage est demain… je veux César mort ce soir… lui répondit Marco. Et localise l'endroit dont je t'ai parlé. Ben se chargera de Jimbe.
- Je m'y mets immédiatement.
Et elle alla s'asseoir sur le pont, hors de vue, mais au plus proche de l'île.
On jeta l'ancre et Marco inspira profondément en s'avançant vers le ponton.
- Je réponds à l'invitation de Linlin ! annonça-t-il haut et clair en brandissant son carton d'invitation.
- Marco-sama, bienvenu à Whole Cake. Mama m'a chargé de vous dire que la proposition de la main de ma sœur Lola tient toujours, pointa la femme moche qui les accueillit.
- Merci de l'information Chiffon-san, mais j'ai mon regard sur une toute autre personne, yoi.
- Alors je vous conseille fortement de lui passer la bague au doigt, avant que Mama ne se rapproche du Mei-Ô pour mariée sa filleule à un de mes frères.
Qu'elle essaye et elle le regretterait amèrement. Rayleigh ne marierait jamais ses garçons contre leur gré. (Bêta : je voudrais bien voir la tête de Ray-san, tiens !)
Marco sauta à terre avec ses commandants.
- Ils sont avec moi. Je suis pas fou, sourit narquoisement le Phénix.
- Mama n'a rien prévu contre vous, Marco-sama. Si vous voulez bien me suivre, Mama va vous recevoir.
Marco hocha la tête en arrangeant son manteau sur ses épaules.
- La Germa est déjà ici ? s'enquit Marco.
- Ils sont en train d'arriver. Vous auriez pu passer par derrière et jeter l'ancre dans le lac derrière le château, il est plus proche.
- Sans façon, yoi.
Les commandants derrière se marraient à la proposition.
Chiffon ne tarda pas plus et guida rapidement Marco jusqu'à Big Mum.
- Oi, Marco, tu veux parier sur la première question qu'elle te posera ? demanda Curiel.
- Curiel, Marco ne fera pas de pari sur le sujet, c'est plus qu'évident, lui pointa Atmos.
- Y'a trois possibilités, pointa Kingdew. Soit elle l'interroge sur Ace en sous-entendant qu'elle veut le marier à une de ses filles, soit elle pose des questions sur Ann avec la même idée, mais pour un de ses fils… soit elle rappelle à Marco sa promise.
- Soit je vous en colle une à tous les trois, yoi, soupira Marco avec lassitude. Vous auriez parlé comme ça à Oyaji ou vous faîtes ça juste pour me ridiculiser devant l'ennemi ?
- Marco, Oyaji était Oyaji, on n'est pas fous, lui dit Curiel en toute honnêteté. Mais toi, même si tu as pris du galon, t'es notre frangin ! Allez, fais pas cette tête frérot ! On t'adore ! Mais qui aime bien châtie bien !
- Désolé Chiffon-san…
Marco se retourna et les trois gamins qui se prétendaient des Commandants se récoltèrent trois bosses volumineuses sur le crâne. Satisfait, Marco s'épousseta les mains avant de faire signe à Chiffon qu'ils pouvaient reprendre.
Ils entrèrent enfin dans le palais de Big Mum.
La femme, toujours aussi immense et moche que la dernière fois que Marco l'avait vue, discutait avec Jaijji. L'enfoiré de Vinsmoke qui faisait chier son monde avec ce mariage.
- Charlotte… Vinsmoke… salua Marco de sa voix traînante sans cacher son hostilité.
- La dernière personne que je m'attendais à voir ici, nota Jaijji.
- Marco, mon petit Marco… hmmmm ! Tu sens toujours aussi bon, petit poulet frit ! salua Big Mum avec un large sourire.
- Je suis pas comestible, ne tente même pas, je suis plus le gamin à qui tu as essayé de marier Lola. Et avant que tu ne poses la question, non, je ne reviendrai pas sur la décision la concernant, yoi. Tu me marieras aucun Shirohige à ta famille de dégénérés mentaux. La seule raison pour laquelle Vinsmoke doit avoir cédé Kuro Ashi, c'est que le pauvre gosse doit être quantité négligeable à ses yeux. Après, c'est valable pour toi et tes gosses, yoi.
- T'es bien hostile ! ricana Big Mum. Où sont les gosses de Roger ?
- Ace a autre chose à foutre de sa vie que venir à cette stupide Tea Party et Ann est… Ann. Et n'y songe même pas, Rayleigh ne te laissera pas faire, pas plus que moi, mes hommes… et Akagami.
Il ne parla pas des Mugiwara. Avec Sanji dans cette panade, elle les avait déjà à dos.
La Yonkou se contenta de rire.
- Bien, abrégeons, soupira Marco. J'ai un cadeau pour chacun des mariés.
Marco tourna deux yeux dorés vers Jaijji qui leva un sourcil.
- Tu es loin d'être ma personne favorite au monde, Vinsmoke. J'apprends que tu as fait détruire le cadeau de Sanji, et je te jure que je vous exterminerai tous. Jusqu'au dernier, yoi. Et même ta chère Reiju y passera, que ce soit une femme ou non.
- Respecte ceux qui te sont supérieurs, mécréant ! siffla Jaijji.
- Je vois qu'une larve pourrie par le pouvoir et consanguinité qui apporte le malheur à ceux qui ne lui demandent rien. La dernière personne qui m'a parlé ainsi est certainement morte. J'avais neuf ans quand je pense l'avoir tuée, yoi. C'est encore flou, je me souviens juste du visage de ce salopard et je me réveille sans la moindre égratignure et couvert de sang… et avec une grosse prime sur le crâne. Tu veux m'aider à éclaircir ce vieux souvenir ? Je suis ton homme et je suis certain que Charlotte trouvera son pays encore plus appétissant une fois recouvert de ton sang vicié, yoi.
- Marco… souffla Atmos en avertissement.
- Merci Atmos, tu as raison, je m'égare. Curiel ?
Curiel s'avança avec une mallette.
- Ce sont les cadeaux à chacun des mariés de la part de notre équipage, yoi. Où sont-ils ?
- Pudding cherche une robe de mariée avec Tamago, lui dit la Yonkou. Quant au gamin de la Germa, vois avec son père.
- Il rumine sous la surveillance de sa sœur. Je lui apporterai le cadeau.
- Non. Pour Sanji, je lui donne en main propre, yoi.
- Et qu'est-ce qui nous fait dire que tu n'en profiteras pas pour gâcher ce mariage ? demanda Jaijji en plissant les yeux.
Les pirates présents éclatèrent de rire.
- Jaijji… c'est la seule raison pour laquelle cet homme a accepté de venir à ma Tea Party ! sourit largement Big Mum. Mais il n'agira pas ainsi, de façon aussi peu élégante et aussi directe. Il est plus… sournois.
- A devoir gérer et les navigateurs, et les assassins entre la mort de Frey et l'arrivée d'Ace, je pense que la flotte de Portgas m'a un peu trop influencé toutes ces années, yoi.
Marco tourna le dos à Yonkou, conscient que Kingdew et Atmos pouvaient protéger ses arrières. Il ouvrit la mallette dans les bras de Curiel et tira un fin rouleau de papier scellé.
- De la part de Thatch, pointa Marco en refermant la mallette. Pour Pudding. Et qu'elle s'étouffe avec.
Il donna le rouleau à Chiffon qui l'accepta.
- Et maintenant, Sanji, sourit tranquillement Marco à Jaijji.
Sanji s'était assis sur son balcon pour regarder dehors, ignorant tout bonnement celle qui voulait se prétendre sa sœur.
Il manqua de tomber dans le vide en voyant qui accompagnait son père dans sa chambre.
- Le Yonkou Fushisho Marco a insisté pour te remettre en main propre ton cadeau de mariage… et en privé. Ne le vexe pas, fiston, menaça le chef de la famille Vinsmoke. Reiju, avec moi.
Reiju se leva et quitta la pièce avec son père, laissant Marco seul avec Sanji. Le Phénix referma la porte, scanna les environs de son Haki avant d'aller vers une table.
- Denden espion ? demanda tout bas Marco en posant sa mallette sur une table.
- Aucun, rassura Sanji en se levant de son perchoir. Sympa le manteau.
- Les choses ont changé depuis la dernière fois, yoi.
Marco se rapprocha de Sanji et lui sourit tristement en lui posant une main sur l'épaule.
- Aaah, Sanji…
- Ouais… ça résume tout.
Et sans véritable raison, les deux blonds partirent dans un fou rire monumental.
C'était tellement typique des Mugiwara d'avoir des emmerdes hors norme qu'on ne pouvait que rire de cette situation.
Hoquetant de rire, Sanji se contenta de sourire aux félicitations hilares du Phénix.
- Parait que t'as un cadeau pour ce magnifique mariage ? s'enquit Sanji.
Le regard de Marco tomba sur les bracelets explosifs que portait le cuistot, quand celui-ci s'alluma une cigarette.
- C'est ce à quoi je pense ? demanda Marco.
Pour avoir porté que trop longtemps ce genre de chose en collier, il ne pouvait que les reconnaitre.
- Si ce à quoi tu penses fait boom, alors oui.
- C'est vicieux…
- C'est mon géniteur. C'est Vinsmoke.
- Viens par-là. On va faire vite, mais merci Curiel, j'ai sa boite à outil, yoi.
Marco entraîna Sanji près de la table et ouvrit la mallette, dévoilant un épais livre fait maison.
- Ton cadeau, de la part de Thatch. A conserver, même après l'échec du mariage. Et ne proteste pas. Ils ne t'auront pas, yoi.
Sanji leva les mains pour dire qu'il ne dirait rien et accepta le livre. Il l'ouvrit et commença à le feuilleter avec curiosité. En le parcourant, ses yeux s'arrondirent.
- Ce sont… des recettes… ?
- Certaines sont de famille qu'il a pu récupérer, d'autres il les a conçues. Tu peux clairement voir la différence entre les deux, parce que celles qu'il a conçues sont dignes de quelqu'un qui a connu la rue et la faim. Digne d'un pirate, yoi.
Sanji eu un sourire. Un vrai sourire. Depuis le début de cette histoire, il n'avait plus souri.
Marco retira le double fond de la mallette pour dévoiler quelques outils. Il prit le plus petit tournevis qu'il trouva et tendit une main à Sanji.
Comprenant le message, il lui confia son poignet gauche.
- Pour avoir déjà porté ces horreurs, je connais leur fonctionnement, grommela Marco en cherchant visiblement quelque chose dans l'intérieur du bracelet.
- Comment tu t'en es sorti ? s'enquit Sanji.
- La première fois ? Pas la moindre idée, yoi. Pas de souvenir de cet instant précis. La seconde fois… j'étais déjà un phénix et j'ai pu me régénérer suite à l'explosion.
Marco parvint à retirer une petite plaque de l'intérieur du bracelet, dévoilant le câblage. Il posa le tournevis et prit une petite pince pour couper le fil qui déclencherait l'explosion, avant de remettre la plaque en place et procéder de façon identique du côté droit.
- Je peux te demander un service ?
- Non, yoi.
Marco sourit à l'air choqué de Sanji.
- Je sais ce que tu vas me demander, et sachant ce que je sais, je ne peux pas te le rendre.
Marco termina ce qu'ils faisaient et rangea ses outils.
- Sanji. Sois logique. Nami a voulu se sacrifier deux fois, yoi. Qu'est-ce que vous avez fait ?
- On est partis la chercher.
- Vivi était prête à mourir pour son pays et vous avez fait quoi ?
- On s'est battus pour elle.
- Robin a voulu se rendre pour vous… comment vous avez réagi ?
- On a rasé Enies Lobby.
- Brook n'avait plus d'ombre, yoi…
- On est partis la lui reprendre, quitte à en mourir.
- Keimi…
- On a foutu le bordel dans une vente aux esclaves.
- Tu sais pourquoi Impel Down a souffert, n'est-ce pas, yoi ?
- Sabo s'est fait prendre et Luffy est parti à sa recherche.
- Dressrosa ?
- Ann était en mauvaise posture, Luffy a voulu l'aider.
Marco sourit. Le grognement de Sanji disait qu'il avait parfaitement compris là où voulait en venir le Shirohige. Marco referma sa mallette et posa une main sur l'épaule de Sanji.
- Nous sommes quatre cent huit Shirohige, en me comptant, sur cette île. Moi, trois commandants et leurs flottes, plus trois gars de la flotte spécialisée dans les assassinats et infiltrations. Peu importe qu'on te conduise à l'autel, Sanji, tu ne connaîtras pas les plaisirs de la vie d'homme marié.
- Tu les connais toi ? demanda Sanji avec une esquisse de sourire.
- Malheureusement non. J'ai encaissé trois refus, mais je suis trop têtu pour laisser tomber, yoi.
Cela fit rire Sanji.
- J'ai appris pour la Red Line. Félicitations, un coup de maître.
- Merci, yoi. Si j'avais pas l'impression que le monde se ligue contre moi pour m'empêcher de pouvoir me concentrer sur une seule chose, j'aurais eu envie de dire que le troisième est en route. La tête de Luffy aurait été mémorable, yoi.
Cela fit rire Sanji qui voyait déjà la fête qu'aurait réclamée son capitaine. Son rire mourut rapidement, le laissant tristement contempler son insouciance et bonheur passés. Marco lui serra l'épaule d'un geste réconfortant en voyant le changement, devinant ses pensées. Sanji lui rappelait énormément Thatch, au-delà de la cuisine.
- Tu retrouveras ta cuisine, Sanji. Et que tu me crois ou non, mes commandants me font dire qu'ils veulent goûter à tes plats.
La porte s'ouvrit à cet instant sur Reiju.
- Au vu de l'hostilité que vous montrez envers mon père, Yonkou-dono, il m'a envoyée pour vous dire qu'il ne faut pas tant de temps pour offrir un cadeau, pointa délicatement et poliment la jeune femme.
- Mais il en faut pour deux vieux amis afin de refaire le monde et prendre des nouvelles, yoi, pointa Marco d'un air glacial. Dernier mot pour toi, Sanji. N'oublie pas ce que ça apporte de s'arrêter aux apparences. Pudding a l'air ravissante et presque naïve… mais c'est un serpent, yoi. Ne te fais pas mordre, elle est presque aussi sadique que mon infirmière en chef ! Sur ce, je vais m'assurer que Charlotte n'a pas eu envie de croquer mes hommes ou de les marier dans mon dos, yoi.
- Invite-moi quand Ann dira oui ! lança Sanji en souriant au Yonkou qui s'en allait.
- Connaissant le garçon d'honneur, tu seras au premier rang, lui répondit Marco.
Et la porte de referma.
Cela avait été une visite constructive. Maintenant, il devait mettre la main sur Luffy.
Ace avait eu besoin de décompresser. Tant pis pour sa punition. Personne ne le saurait.
Une simple bière en main, assis dans un coin sombre du bar, Hiken inspirait profondément, essayant de se détendre un peu. Son plan avançait plus ou moins bien pour ce qu'il prévoyait de faire, mais il aurait eu besoin de plus d'informations. Et le Moby Dick n'était pas encore là, sans compter que devoir passer un maximum de temps à protéger la mère de Marco, plutôt qu'à faire la vengeance, ça ne l'aidait pas à avancer.
Promenant son regard dans le bar, son attention tomba sur une jeune femme, les cheveux brun clair, d'environ son âge
Ace se rappelait de ce regard améthyste. A la fois curieux et déterminé, portant une ombre lourde à l'intérieur. Le genre de regard qu'il abordait depuis qu'il avait appris ce que le monde lui réservait comme sort pour un simple incident de naissance…
Un sourire étira les lèvres d'Ace.
Voilà l'allié qu'il lui fallait.
Il fit un geste à un serveur et indiqua la demoiselle plongée dans sa lecture un peu plus loin.
- Remettez-lui la même chose, demanda-t-il en désignant la jeune femme.
- Bien, Gol-san.
- Portgas. Gol, c'est soit mon père, soit ma sœur.
Le serveur s'inclina à la hâte et passa derrière le bar. Il resservit une boisson qu'il apporta à la jeune femme qui le fixa avec perplexité. Le serveur dut lui dire qui lui avait offerte, parce que la demoiselle se tourna vers Ace qui leva sa propre bière en salutation. Le serveur s'en alla et la jeune femme prit sa boisson nouvellement servie pour aller rejoindre Ace qui écarta une chaise à sa table pour la laisser s'asseoir.
- Merci pour le verre, remercia la jeune femme avec un sourire de coin.
- Avec plaisir, Tamashii-san…. Ou devrais-je dire Lady Red.
Et Ace prit son temps pour boire une gorgée de sa bière, regardant les diverses émotions défilant dans les yeux de la jeune femme face à lui.
- Je présume que c'est un remboursement pour cette fois où c'est moi qui vous ais offert à boire, Hime-sama.
Ace eut une grimace.
A la fois parce qu'il avait la confirmation que Law avait parlé à au moins une personne de sa double identité, mais aussi à cause du titre.
- J'ai foutu plus d'une claque à mon équipage et mes frères pour les Hime et Ouji. Ne partons pas sur de mauvaises bases, alors que je suis sûr le point de te proposer un travail.
Tamashii haussa un sourcil et se laissa aller en avant, attentive.
- Un travail qu'un Taisho et fuku-senshô d'un des plus puissants équipages ne peut pas faire seul ? Voyez-vous ça.
- J'ai les mains pleines à jouer les gardes du corps. Je fais une pause parce que j'ai pu convaincre Smoker de bien vouloir me remplacer.
Juste ça pouvait dire que l'affaire était légale. Du moins une partie.
- En quoi consiste mon job ?
Ace attrapa son sac et fouilla dedans pour trouver une photo qu'il avait pu prendre discrétos de Marvin. Il la posa sur la table et nota derrière le nom de l'homme et son adresse, avant de la faire glisser à Tamashii.
- Ce gars est un civil qui doit apprendre qu'il est temps qu'il paye son mauvais karma. Je veux tout sur lui. Jusqu'au nombre de poils de cul qu'il avait à la naissance. De préférence… les tâches dans sa vie et sa carrière.
- Et si je ne trouve rien ?
- Alors, j'utiliserai les infos récoltées pour monter de toutes pièces des crimes si crédibles qu'on n'y verra que du feu, lui le premier. Pour ce qui est du salaire….
Ace aligna sur la table une belle liasse de billets qu'il avait volés depuis son arrivée sur l'île.
- Bien sûr, ce n'est qu'un avant-goût, on en rediscutera quand le boulot sera fait.
Il aurait le temps de voler d'autres personnes et échoppes pour réunir un salaire correct pour la femme devant lui. Ses punitions étaient une horreur dans ce genre de situation.
Tamashii prit la photo et observa le vieil homme grincheux et acariâtre qu'était Marvin.
- Qu'est-ce qu'il vous a fait ? demanda-t-elle.
- Il a tiré sur sa femme. C'est tout ce que je dirais sur le sujet.
La lueur qui passa dans le regard mauve de la jeune femme lui plut. Cela lui rappelait Kali quand on appuyait sur ses mauvais boutons (spécialité de Benjamin, d'ailleurs). La jeune femme avait les yeux d'un mauve plus naturel que ceux améthyste de sa camarade, mais la lueur restait la même. Ace ne serait pas surpris si Marvin se retrouvait avec un ou deux crimes qu'il n'avait pas commis dans les infos que lui trouverait Tamashii… sans que lui-même ne lève le petit-doigt.
- Je serais à l'hôpital, jouant les videurs, quand tu auras fini. Ma seule exigence niveau timing, c'est avant que mon capitaine ne débarque. On veut tous éviter à tout prix qu'il s'occupe de l'affaire.
Quand Marco apprendrait l'histoire, il tuerait cet homme. Pas qu'Ace lui en veuille, il voulait juste pour la conscience de son amant, que celui-ci ne doive pas vivre le restant de ses jours avec l'idée qu'il avait tué celui qui lui avait donné son sang. Certes, c'était tout ce qu'avait fait Marvin, mais c'était déjà trop pour que Marco s'en sorte sans séquelle suite à ce meurtre.
La mort d'Oyaji était déjà en trop pour la conscience du blond.
- Serait-ce trop demander pourquoi un pirate si respectueux de la hiérarchie et coutume, veuille tenir son propre capitaine, voire, amant, à l'écart ? Je préfère savoir dans quoi je trempe, lui dit Tamashii en baissant la voix.
Elle voulait jouer à ça ?
Ace jeta un œil autour d'eux et se pencha vers Tamashii, mortellement sérieux.
- Que serais-tu capable de faire pour protéger ceux que tu aimes, Sablier du Nord ? Tu n'es pas la seule informatrice sur le marché. Il y en a d'autres qui pratiquent depuis plus longtemps que toi, avec un réseau bien plus étendu. Tu rappelleras aussi au Cœur du Nord, ou devrais-je dire Trafalgar, que je le garde à l'œil. Qu'il ouvre le bec, et tu sautes. C'est pas contre toi. Je viens de le dire, et il comprendra parfaitement. Je ne recule devant rien pour protéger ceux que j'aime.
Ace termina sa bière. Tamashii était le talon d'Achille qui assurerait le silence de Law sur les jumeaux.
- Comment... Le Sablier et le Cœur... réussit-elle à articuler sous la colère et l'inquiétude.
Yep, Ace avait touché où ça fait mal.
Il en avait rien à foutre de leur relation à tous les deux. Il savait qu'elle était importante pour Law, d'où la menace qui remonterait rapidement au Shi no Gekai. Qui décrypterait exactement ce de quoi il était question. Ace n'avait pas confiance en lui. Il lui devait peut-être la vie, mais pour les jumeaux, c'était une autre affaire.
-Disons que j'ai gardé l'œil sur ton précieux Cœur, suite à une vieille mission où j'ai dû enquêter sur plusieurs rookies, déclara-t-il d'un moqueur. Quant au Sablier, Baby 5, à Dressrosa, m'a parlé de l'existence d'une gamine appelée Tamashii, nom peu commun, par ailleurs, qui avait disparu avec Law il y a des années... Vu que je suis invité à son mariage avec Sai de la Happo Navy, je pense que l'info est fiable… Le reste n'était pas bien dur à deviner... vous n'êtes pas les seuls à user des annonces codées dans les journaux. C'est vieux comme Erode.
- Et si c'était Ann qui sautait ? siffla Tamashii d'un air menaçant.
Les mains dans les poches, Ace se débarrassa de son anneau de kairoseki avec un air moqueur. Il prit son temps pour récupérer son sac, le mettre à l'épaule, et profita de l'entrée d'un nouveau client pour faire naître un clone de feu devant la porte.
- ACE ! Tu comptes draguer encore longtemps ?! T'es pire que Ji-chan ! rouspéta l'apparition en noir représentant Ann.
- J'arrive, Ann ! assura Ace.
Il adressa un petit sourire à Tamashii qui eut une moue boudeuse et s'en alla, jetant de la monnaie qu'il piqua dans un portefeuille au hasard pour payer les consommations, avant de quitter le bar.
Il eut un sourire satisfait.
Le Moby Dick arrivé, Cassandra avait pris les choses en main à l'hôpital. A sa manière.
Un scalpel sous la gorge du directeur de l'établissement et elle avait eu carte blanche sur tous les médocs et la responsabilité exclusive de Camille.
Elle avait juré à tout le monde qu'elle serait sympa avec la mère de leur capitaine, et elle le fut :
- Maman, voici Cassandra, notre chef infirmière.
- Bonjour à vous, Camille-san. Je vais m'occuper désormais de vous.
- Je vous en prie, ce n'est pas nécessaire, avait protesté Camille.
- Vous ne voulez pas faire de la peine à vos enfants, non ? avait demandé sournoisement la blondasse sadique.
Cela laissa les mains libres à Ace pour faire un bras d'honneur définitif à ses punitions et faire ce qu'il faisait de mieux, en attendant que Tamashii en finisse avec sa collecte d'info.
- Je peux savoir ce que tu fabriques vraiment Portgas ? demanda Smoker en retrouvant le pirate dans une bibliothèque.
- J'étudie la législation sur les femmes, Smoker. J'ai pas pensé à demander… les gosses de Punk Hazard… Lu' m'a dit que tu t'en chargeais.
- On les a confiés à Vegapunk. Le vieux a pété une durite en voyant ce qu'a fait César et il bosse pour renverser le processus. Très bien joué pour protéger la petite, les dials ont fait le tour des services appropriés et sa prime est en calcul.
Ace haussa des épaules alors que Smoker se prenait une chaise à sa table.
- Qu'est-ce que tu vises ?
- A faire quelque chose de plus ou moins légal pour protéger quelqu'un.
- Ta belle-mère ?
- Il faudrait que je dise oui, pour ça, Kemuri. Et Hime-sama n'a pas l'intention de se marier dans les jours à venir.
Ace posa un doigt sur un paragraphe de son bouquin et prit des notes.
- De ce que je vois, si on la prend comme ça, et qu'on la déménage, légalement, il aura le droit de la réclamer ou même d'être conduit jusqu'à elle. Même si elle était sur une de nos îles, ça ne fera que déplacer le problème et on veut tous éviter à Marco de faire couler le sang de ce barjot. On veut s'assurer qu'elle soit légalement indépendante ou au minimum, sous la tutelle de Marco.
Ace tourna une page et continua sa lecture en diagonal pendant un moment, avant de revenir en arrière et faire tourner son livre vers Smoker en lui pointant du doigt un paragraphe.
- Ose me dire que c'est normal que la loi autorise la maltraitance des femmes, sur Anvil. Ose me dire que c'est normal que la loi le laisse tuer sa femme et en reprendre une autre derrière s'il le veut.
Le paragraphe du texte législatif le disait clairement.
Cela fit serrer les dents de Smoker. Comment pouvait-il faire son job quand la législation lui liait les mains ?
- C'est pour ça que ce qu'on prévoit n'est pas très légal pour évacuer l'enfoiré. Mais avec ce qu'on te donnera, s'il ne passe pas le restant de ses jours à Impel Down, alors, c'est que vos lois sont mal faites. La Rêverie est pour bientôt, fais-le remonter à qui de droit.
- Pourquoi tu détestes autant la loi, Portgas ?
Ace referma le livre.
- Outre les raisons évidentes que la propagande pro-marine par la violence n'est pas une éducation pour un enfant ? Ou que mon sang me condamne à mort pour lui tout seul ?
- Oui. A moins que tu veuilles pas parler de propagande pro-pirate faite par ton parrain.
- Plus douce et sournoise, et mieux accueilli, celle-ci. Enfin… Tu sais pourquoi Sabo a décidé de devenir révolutionnaire ? Parce qu'il a découvert le genre de pourriture qu'était sa famille.
Ace se laissa aller en arrière sur sa chaise, la balançant sur deux pieds.
- A force de se frotter au Gouvernement, on finit par les sentir de loin, eux et leurs actes. Plus l'expérience est traumatisante, plus elle nous marque. Prendre le soleil en se remettant d'une grippe n'est pas un crime. Pourtant, Luffy et moi avons été poursuivis comme du vulgaire gibier par des marines alors qu'on était que des gamins. Devoir, à sept ans, tuer un homme, change quelqu'un. Voir les autorités fermer les yeux sur un bidonville en flammes, juste parce qu'il faut se faire beau pour les Tenryuubito, ça vous dégoûte à jamais de servir la justice des marines.
Ace laissa sa chaise retomber sur ses deux pieds et se pencha en avant vers Smoker, les bras croisés sur la table, les yeux brûlants de haine.
- Mon nez se rappelle des ordures en flammes et des humains qui brûlent vifs quand le Sekai Seifu est en mouvement. Pareil pour Luffy. Et Law nous a parlé de cadavres en décomposition et du Hakuen. Tire tes conclusions de tout ça sur le fait que je déteste autant la loi et que ça me fait chier de devoir bosser avec elle sur cette affaire. Mon serment tient toujours, et je sais que Marco m'en voudrait de le briser sur cet homme. Bonne journée.
Ace se leva, laissant un Smoker pensif derrière lui.
