Bonjour bonjour ! Bonne année! Bonne santé ! Et plein de bonne chose !

On se retrouve aujourd'hui pour un chapitre que vous attendez depuis un moment. J'espère fini sous peu la version Luffy, mais je vais pas faire de promesse creuse et on verra ce que dit le futur.

Merci à Rose-Eliada, Misstykata et SnipeBen pour leurs reviews (un plaisir, mon pote).

Merci aussi à Linewhirosa : les solutions radicales sont les meilleurs et ce n'est pas parce que j'ai fait un Marco "brillant" qu'il n'a pas lui-même ses moments de stupidité intensive./ Ben aura son moment pour comprendre la situation, ne t'en fait pas pour ça.

Clixia : faut pas roucouler pour des cookies. Je veux bien que ceux de Thatch soit bon, mais faut pas pousser. / J'ai rien réfléchi DU TOUT pour Wa. Ca va être un bordel, mais on va faire avec, comme toujours/ j'attends de voir ce que va donner la fic.

Ah, et si vous lisez Sea New King, y'a des riques de spoils. Vous êtes prévenus.

Sur ce, bonne lecture !

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A voir la façon dont le château s'effondrait, Marco savait que Ben avait au moins fait ça correctement. Capone entre ses serres, Luffy sur son dos, le Phénix filait vers le sol, s'éloignant des villes et de toute zone pouvant avoir des homies.

Le hasard faisait un bon travail, c'était justement là où il avait demandé à ce qu'on envoie le navire, afin que personne ne remarque l'agitation causée par ses hommes lorsqu'ils envahiraient la fête avec le miroir. Il lâcha Capone et il sentit Luffy sauter de son dos, lui permettant d'atterrir sans difficulté un peu plus loin. Il retrouva sa forme humaine et rattrapa par réflexe son manteau qu'un de ses hommes lui lança en sortant du corps de Capone. Au pas de course, ses frères et sœurs rejoignirent le navire, Kingdew et Atmos transportant entre eux le corps brisé et inconscient de Ben, Chris marchant à leur côté en transportant Haiiro sur son dos. Il ignora les quelques échanges de mots entre Nami et Bege pour prendre le ciel un instant et jeter un œil vers le château. Trop de mouvements. Et des déplacements bien trop coordonnés. Dommage.

Il se relaissa tomber vers le sol en reprenant sa forme humaine.

- Bon, l'explosion ne s'est pas passée comme je le voulais, mais on a pu gagner un peu de temps et dégommer ce foutu château, yoi, commenta-t-il en reprenant pied, son manteau correctement sur ses épaules. Streusen a frappé. Il n'a pas les mêmes réflexes qu'avant, donc, il a dû morfler, mais il a réussi à être utile une dernière fois.

- J'imagine qu'ils ne vont pas tarder à nous prendre en chasse, grommela Bege.

- Ben on s'enfuit et basta, lui dit Luffy.

C'était pas le plan depuis le début ?

- Où est votre navire, yoi ?

- Sud-ouest, à l'opposé de la planque de Bege, répondit Nami en pointant la direction en question du doigt.

Le blond hocha la tête. Il se retourna vers le navire quand il entendit Atmos le siffler.

- Haiiro n'a plus de contrôle sur Brûlée ! Elle ne sait pas si elle va se réveiller ou pas !

- Je veux tous les miroirs à l'eau ! répondit Marco en levant la voix. On en rachètera s'il faut mais je ne veux prendre aucun risque !

Le commandant hocha la tête et se détourna de Marco pour transmettre les ordres. Le blond s'était détourné juste un instant, mais quand il regarda devant lui, ce fut pour voir Bege prendre la fuite après avoir planté dans l'herbe un panneau indiquant par où partiraient Luffy et lui-même.

Un tic agita un de ses sourcils.

La prochaine fois qu'il les verrait, il s'assurerait que Chiffon finisse veuve. Il écouta les Mugiwara un instant, avant de leur souhaiter bon courage pour quitter l'île en retournant au navire. Il les surveillerait de loin jusqu'à leur sortie du territoire de Big Mum.

- On appelle le Moby ? demanda Curiel.

- Non. Pas tant qu'on est ici. Larguez les amarres.

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La cérémonie avait commencé depuis quelques heures déjà, mais ils étaient toujours sans nouvelle de ce qu'il se passait. Ça rendait tout le monde à moitié fou à bord, Ace le premier. Son homme et son frère risquaient de ne pas revenir de cet enfer, après tout. Ils savaient tous que Marco ne prendrait jamais le risque de les contacter tant qu'il serait dans le territoire de Big Mum, par peur que l'un des membres de sa famille n'intercepte l'appel. Mais le silence était une torture cruelle.

Ainsi, pour ne pas penser à cette effrayante possibilité, le jeune commandant avait embauché Edessa pour l'aider à faire la sélection, dans leur butin, des objets qui serviraient de marchandise à Liam une fois le commerce ouvert. Il était accroupi au milieu des caisses et des sacs de butin, sa belle-sœur assise un peu plus loin à même le sol, à faire une liste des éléments qu'on lui nommait, donnant de temps à autre son avis. C'est ainsi que Patrick les trouva dans la cale, un air grave sur le visage et ce qui devait être un journal roulé dans son poing. Il s'arrêta en voyant Edessa qui lui jeta un regard vaguement curieux, avant de rapporter son attention sur son commandant. Le D. releva la tête en remarquant le nouveau venu, le regardant avec espoir.

- Non, je descends pas pour ça, on n'a toujours pas de nouvelles, informa le pirate à son ami et commandant.

Le jeune homme fit bonne figure au maximum, même s'il était évident que ce manque d'information le tuait à petit feu. Il commençait à comprendre comment s'était senti tout le monde à son sujet avec ce merdier de Dressrosa.

- Pourquoi tu viens nous rendre visite ? s'enquit Edessa en embrayant sur autre chose.

Son camarade se gratta la nuque en grimaçant, clairement pas emballé par l'idée de dire ce qu'il voulait devant la jeune femme. Il regarda son poing, puis son amie, avant de se résigner.

- C'est pas comme ça que j'aurais voulu que tu l'apprennes. Je suis désolé.

- Il est arrivé quelque chose à Sabo ? paniqua la jeune femme en se levant d'un bond.

En silence, Ace se releva lui aussi, si pâle que même ses tâches de rousseur avaient disparu de son visage.

- Il est vivant, rassura Patrick. Pour combien de temps ? Là, ça dépend de vous deux. Je ne suis que le messager, ne me frappez pas.

Et il déroula ce qu'il avait apporté, dévoilant la couverture en papier glacé d'un magazine people. Ace soupira de soulagement. Ce genre de revue de presse disait rarement des trucs utiles ou vrais. C'était surtout des spéculations plus ou moins erronées, basées sur des rumeurs et des ragots. Même les photos étaient truquées généralement. Peu de chance de trouver dedans de quoi lui faire peur.

- Un magazine people ? Vraiment ? T'as rien de mieux à foutre que de t'intéresser à ces ragots de bonne femme ? se moqua le jeune parent.

Edessa lui administra un coup sur le crâne avec la liste qu'elle avait entre les mains. Le D. la regarda sans comprendre. Pourquoi elle le frappait celle-là ? C'était parce qu'il avait dit bonne femme ?

- Une infirmière m'a demandé de te le refiler, Ace, après que Cassandra l'ait lu pour se distraire. Cette édition met des doutes sur toi et Marco...

Ace haussa les sourcils, clairement pas inquiet pour un sou. Ça lui serait vaguement utile pour protéger les arrières de son couple et rajouter une couche pour l'existence d'Ann, mais clairement pas de quoi lui faire peur.

-...et... Et ton frère Sabo a fait une méga bourde, continua Patrick clairement inquiet. Je suis vraiment désolé, Eda, c'est pas comme ça que l'on doit apprendre qu'on a des cornes.

Quoi ? Son frère Sabo ?! Son Tenshi ? Aller voir ailleurs ?! Si on lui disait Luffy, ok, ça aurait été crédible, vu qu'il n'avait pas l'air de chercher d'attache, mais là, ce n'était juste pas dans le caractère du blondinet, trop fidèle et têtu pour rompre un engagement pareil !

Apparemment, les conséquences de leurs problèmes de couple étaient encore trop récentes pour Edessa puisqu'elle paniqua clairement à cette idée, envisagent réellement que son fiancé puisse aller voir ailleurs. Elle arracha le magazine des mains de Patrick et le feuilleta rapidement pour trouver la preuve de l'adultère commis par le Révolutionnaire. Vaguement curieux, Ace se pencha par-dessus l'épaule de la demoiselle, les mains dans les poches arrière de son short. Finalement, ce fut une double page qu'offrit, dans une grande photo centrale, la raison pour laquelle on disait de Sabo qu'il était infidèle. On y voyait un couple. Qu'il soit question de deux hommes bien trop proches l'un de l'autre pour ce qui devait être un lieu public n'était pas le plus intéressant. On avait un brun à peine plus âgé qu'Ace, qui faisait un nettoyage des amygdales d'un blondinet, lui mettant clairement les mains aux fesses et essayant en vain d'aller plus loin malgré la présence de leurs vêtements. Et le blond de la photo avait l'air d'apprécier, vu comment il s'accrochait à son amant.

Ace et Edessa restèrent silencieux un instant, puis ils se regardèrent, avant de lever les yeux vers Patrick qui attendait l'explosion.

Elle ne vint pas. Edessa se détourna en essayant de juguler un rire nerveux, laissant le magazine entre les mains d'Ace qui le roula correctement avant de l'enduire de Haki et de frapper son second sur le crâne avec.

- Aouch ! On frappe pas le messager ! J'y suis pour rien, moi, si ton frangin est allé voir ailleurs ! protesta Patrick en se massant le crâne.

- C'est pas Sabo mais Liam, andouille !

- Liam ? T'es certain ? s'étonna l'ancien Spade.

- Je sais encore reconnaître mes frères, espèce d'imbécile ! Je veux bien qu'ils se ressemblent, mais pas à ce point !

Et le commandant administra un nouveau coup avec la revue pour faire bonne mesure, même si le pauvre Patrick était tout penaud de son erreur. Mais Ace avait déjà autre chose en tête car il revint très vite à la photographie. Clairement, Liam avait de bons goûts. Mais ce gars était familier, il en était certain. Il fronça les sourcils et finit par avoir l'illumination. Cet homme avait été sur le pont du navire que commandait apparemment son frère et sur lequel il aurait dû quitter Dressrosa avec ses collègues s'il n'en avait pas été décidé autrement.

Donc, ce mec était de la Révolution et en plus de ça, de l'équipe de Sabo.

Le Tenshi allait adorer.

- Eda', tu peux laisser un message à Sabo pour lui recommander de lire l'article, s'il te plaît ? demanda Ace avec un léger sourire.

- Bien entendu. Je lui dis quoi ?

- Que je vais me faire une bonne grillade avec un de ses gars.

- Attends, c'est un révolutionnaire ? C'est pas un médecin ? s'étonna Patrick. Cassandra a dit l'avoir rencontré l'autre jour à l'hosto. Elle disait qu'il aurait fait un bon élève.

- C'est un des gars de Sabo, je l'ai vu de loin à Dressrosa quand Sabo a fait ses adieux à son équipe. Il est possible que ce soit le médecin de son groupe. Donc, à moins que le Tenshi en décide autrement, je vais incinérer son médecin. Pat', va dire à Cass' que si elle le veut comme élève, elle a tout intérêt à avoir un sacré argumentaire auprès de Marco.

- Pourquoi tu vas pas le lui dire toi ? demanda son ami.

- D'après toi ?

- Et après, tu dis que t'es pas phobique ?!

- Ce n'est pas une question de phobie, c'est une question de traumatisme. Tu serais surpris du nombre de fois que Garp m'a envoyé à l'hosto, et encore plus des fois où il m'a enlevé des soins intensifs pour un de ses entraînements, pour m'y renvoyer en urgence presque tout de suite après ! Si j'étais phobique, je serais pas avec Marco et on aurait pas eu les jumeaux, je peux te l'assurer ! Et de toute façon, j'ai deux mots à toucher à Liam !

Il se dirigea vers la porte de la cale en caressant le couteau à sa ceinture.

- Il est temps de partir en chasse avant que Sabo ne prenne les meilleurs morceaux du vieux con qui profite de l'innocence de notre petit-frère, marmonna le D.

Il grimpa rapidement les échelons, dépassant d'abord les dortoirs, puis il arriva dans le couloir des commandants. Il alla ouvrir la porte de la cabine des jumeaux, faisant sursauter Liam qui gardait pour la première fois les deux petits.

- Tout va bien ! paniqua le blond en se levant d'un bond de là où il jouait avec les deux enfants. Tout se passe très bien ! Promis !

Ace baissa les yeux sur le tapis de jeu des jumeaux qui, en voyant leur mère, se mirent joyeusement à piailler des « mama » enthousiastes. Hiken posa un genou à terre pour les embrasser sur le front, leur demandant quelques instants de patience. Avec un sourire indéchiffrable au coin des lèvres, il se releva, le magazine dans son dos.

- Tu ne m'as pas dit que la nuit avait été bonne, Liam… et moi qui me faisais du souci de ne pas t'avoir vu rentrer !

- Je dois prendre ça comment ? s'enquit le blond avec un air inquiet.

- Eh bien, tout dépend de ce que tu penses de cette si belle photo qui te met très bien en valeur !

Et la photo termina devant le nez du blond qui la saisit avec deux mains tremblantes, la mâchoire au sol, le visage rouge comme une écrevisse bien trop cuite. Les choses ne s'arrangèrent pas quand le D. passa un bras autour de ses épaules. Il tenta de se justifier, mais un simple « shhh » lui fit comprendre qu'Ace avait quelque chose d'important à dire.

- Que tu t'amuses, je serais le dernier à te le reprocher, même si je te rappellerai gentiment de ne pas oublier de sortir couvert. Mais ici, on a un petit problème. C'est pas la claire différence d'âge qui me dérange, je suis très mal placé pour te le reprocher, mais c'est plutôt le type en lui-même, ou plutôt son affiliation, qui me dérange.

- Matt est médecin, où est le souci ? demanda Liam d'une petite voix.

- Le souci ? C'est que c'est un médecin de la Révolution. Pire encore, il bosse pour Sabo.

Le plus jeune perdit ses couleurs. Doucement, le pirate approcha sa bouche de l'oreille du blondinet pour lui souffler avec une langueur sadique :

- Tu as cinq minutes pour lui faire tes adieux, et après, je lui apprendrai le prix à payer pour avoir touché à mon petit-frère. Alors va et vite. Le chrono commence maintenant.

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Ace regarda sa montre avec satisfaction.

Le temps imparti était écoulé.

Sabo avait demandé à ce qu'il ne tue pas directement Matt et Cassandra avait appuyé la demande en disant qu'il avait du potentiel. Mais rien n'empêchait de lui faire peur, de faire joujou. Et du moment qu'il n'était pas trop abîmé….

Ah ! Sabo lui avait donné le feu vert, du moment qu'il était en état de marche à la fin ! Il allait en profiter.

- J'vais chasser, annonça Ace en dépassant Haruta sur le pont.

- T'as pas encore récupéré tes pleins pouvoirs, rappela la Commandante.

- Je reste sur l'île et je vais me contenter de faire peur à un Révolutionnaire qui croit pouvoir faire joujou avec Liam en toute impunité.

Le D. se tourna vers sa collègue, les mains dans les poches et lui offrit un grand sourire.

- S'il te plaît, Haruta, puis-je avoir le feu vert pour aller faire joujou avec un médecin révolutionnaire qui a cru que parce qu'il bossait pour Sabo, ça lui donne tous les droits ?

La commandante se massa le nez avec agacement.

- Casse-toi.

- Merciii~ !

Et il sauta à terre, croisant rapidement Tamashii sous sa forme d'homme qui avait l'air de suivre quelqu'un avec assiduité. Ils échangèrent un vague salut avant que chacun n'aille de son côté, permettant au pirate de s'enfoncer un instant avant de s'arrêter au milieu d'une artère de la ville.

Il resta un instant immobile le temps que son Haki se mette à percevoir toute l'île. Il percevait chaque Voix. Il se concentra sur Liam, concentrant son Haki sur lui. Un sourire apparut sur ses lèvres en l'entendant parlant au denden. Gardant une oreille sur lui, il étira de nouveau ses sens, cherchant quelqu'un qui réponde à son frère.

- Je t'ai trouvé… murmura le D. avec un sourire immense.

L'instant suivant, il filait au travers les rues et les toits pour se rapprocher de sa cible au plein milieu de la place du marché. Ace laissa filtrer juste assez de son Haoshoku, malgré qu'il soit dans l'angle d'un mur, pour que ce révolutionnaire sente la menace. Quand il se mit en mouvement, le pirate le suivit immédiatement.

Sentant sa cible sur le point de se retourner, Ace se réfugia derrière un étal, faisant juste dépasser un bout de sa jambe pour que Matt réalise que quelqu'un se cachait là. Allait-il mordre à l'hameçon ou continuer de marcher sans savoir qu'il descendait un escalier sans fin vers la terreur ? Finalement, le révolutionnaire continua sa route, permettant au Commandant de continuer son petit jeu. Il ne pouvait pas accentuer sur le Haoshoku, pas dans une zone aussi peuplée, ça lui demanderait bien trop de finesse, et ça dirait directement au gars qui le suivait. Mais le Busoshoku était toujours une option. Aisément, Ace sauta sur un toit, se rapprocha un peu plus de sa cible, avant de se trouver un bon perchoir et de lâcher un peu d'Armement en plus, à moitié caché derrière une cheminée.

Aucune foutue réaction.

Quelle déception.

Le Commandant soupira.

A s'attaquer généralement à des combattants, il avait pris l'habitude d'augmenter son aura menaçante en jouant sur son Haki, chose que ses cibles sentaient. Mais le con de révolutionnaire avait l'air d'un manche dans le domaine.

« Reprends ton sang-froid, Ace. Tu es un prédateur et tu as une proie dans ton viseur. Montre-lui qu'il est menacé »

Il sauta du toit et accéléra le pas pour se rapprocher encore un peu de sa proie, se mettant à le suivre sans vergogne, le fixant intensément, quasiment sans détourner le regard, évitant les passant qu'il devinait à la lisière de ses sens.

L'homme se retourna d'un bond, mais pas assez vite pour qu'Ace puisse se perdre dans la foule, comme s'il était un fragment d'imagination. Cet homme l'avait peut-être vu, mais le Commandant ne resta pas visible assez longtemps pour que le révolutionnaire puisse avoir la confirmation qu'il le suivait bien. L'individu resta un instant à scruter la foule, avant de se remettre en marche, continuant de regarder par-dessus son épaule.

Comme c'est mignon.

L'homme s'arrêta à un étal, et Ace le dépassa avec la foule, continuant de le fixer intensément, jusqu'à arriver à un angle de rue où il resta juste au bord le temps d'être certain qu'il serait au moins aperçu. Un nouveau regard dans sa direction et le pirate fondit dans les ombres avec un petit rire. De son Haki, le D. le sentit bouger, comme hésitant, avant de quitter la foule et de s'aventurer dans des rues plus petites.

L'erreur de débutant.

Les toits servent à quelque chose et vu qu'il y avait moins de monde, il pouvait recommencer à jouer avec le Haoshoku.

Ace se hissa aisément sur le toit de la maison la plus proche, ignorant la milice qui commençait à être alerté par son comportement. Il resta debout sur le sommet, regardant sa proie nerveuse s'enfoncer dans la ruelle si peu peuplée. Il recula d'un pas pour se mettre hors de vue et lâcha un cran de son Haoshoku.

Dans la ruelle, les pas s'accélérèrent.

Le pirate admettait que ce gars en avait dans le pantalon. Ace revint sur le bord du toit et sauta en bas, derrière une caisse, faisant exprès de faire du bruit en atterrissant.

- Haaan… hehehe…

Un tout petit rire qui résonna bien trop entre les murs de la ruelle. Le révolutionnaire ne posa aucune question.

Il prit la fuite.

Justement ce qu'Ace voulait.

Il aimait la chasse, il aimait être le chasseur, faire peur à des proies, écraser leur esprit sans avoir à les toucher directement.

Maintenant, il fallait rajouter la pression et guider lentement vers le navire. Ce serait tellement plus pratique pour la suite des opérations. Il ne lui ferait pas trop bobo, mais il s'amuserait énormément. De sa cachette, il leva une main en visant correctement, avant de tirer un Higan, faisant tomber une tuile qui manque de justesse sa proie.

L'homme détala comme un lapin en poussant un cri de peur.

C'était justement ce que le pirate visait.

Ace suivit la procession de sa proie en restant dans l'ombre des ruelles, faisant tomber des tuiles sur le chemin pour couper la route au fuyard et ainsi, le guider vers le Moby Dick, continuant de faire monter son niveau de menace et faisant toujours bien attention à continuer de mettre la pression sur le fuyard.

Et juste à la sortie d'une ruelle qui devait déboucher sur le port, Ace accéléra le pas. Il sauta littéralement sur l'homme qu'il poursuivait, le ceinturant d'un bras et lui attrapant le visage de l'autre, lui recouvrant la bouche et le nez de façon à l'empêcher de respirer, se positionnant de façon à ce qu'il n'est pas l'idée de lui envoyer un coup de pied arrière dans les parties pour se libérer. Entre ses bras, sa proie se débattit, luttant pour retrouver son souffle et sa liberté, mais en réponse, l'étau de resserra, avec par-dessus, le Haoshoku.

Ce ne fut donc pas étonnant que le pauvre homme finisse par s'évanouir.

Satisfait, Hiken hissa l'homme sur son épaule comme un sac de patates et retourna en sifflotant vers le navire sous l'air blasé de ses nakamas qui le regardèrent faire en silence, avant de secouer la tête et de revenir à leurs affaires.

- Eda', tu peux appeler Sabo s'il te plaît ? demanda le vice-capitaine en sautant à bord du navire.

- Je dois lui dire qu'il va perdre un de ses hommes ? s'enquit la jeune femme avec lassitude.

- Je lui laisse une semaine pour se manifester. Passer ce délai, et je le livre à la Marine.

Ace eut un sourire encore plus grand alors qu'il se mettait à caqueter machiavéliquement. Il allait installer son invité tout en bas et commencer à faire joujou.

- Je le laisse en vie, mais je sais pas s'il sera en bonne santé physique et mentale quand j'en aurais fini, s'il se dépêche pas.

Et il s'éloigna en sifflotant joyeusement.

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Marco était occupé avec Chris et deux infirmières.

Ils avaient eu quelques blessés, mais le cas le plus préoccupant restait Benjamin. Son corps était totalement brisé, et à chaque fois que le Phénix arrivait à lui recoudre un bout, un autre morceau se déchirait.

Il sentait l'énergie mauvaise et malfaisante qui provenait du corps de l'homme, cherchant à s'en échapper, craquant les coutures comme si le corps n'était qu'un costume trop étroit. L'homme ne guérissait pas. Au contraire, il mourrait.

- Chris, remplace-moi, demanda Marco.

L'ancien Spades hocha la tête et prit l'aiguille des mains de son capitaine pour essayer de recoudre une énième plaie du géant. Le blond retira ses gants chirurgicaux et les jeta dans la poubelle dédiée, avant de sortir de la baie médicale. Il allait rejoindre le dortoir des femmes quand il entendit le denden sonner dans sa cabine. Avec un agacement clair, le capitaine tourna sur ses talons et retourna à sa cabine.

- Quoi ? aboya-t-il en décrochant le denden avec brusquerie.

« Merci mon dieu, tu es toujours vivant… » soupira une voix à l'autre bout qu'il identifia comme sa Lilith.

- Ecoute, Lilith, c'est vraiment pas le moment, si tu veux de mes nouvelles, il va falloir que tu attendes que je rappelle.

« Cassandra-san m'a demandé de le faire. »

Marco leva un sourcil.

Cassandra savait que dans une affaire comme celle-ci, les contacts étaient déconseillés. Pourquoi avait-elle demandé à Lilith de l'appeler ?

« Elle a trouvé un homme qui a du talent et beaucoup de potentiel qu'elle veut prendre en élève… »

- Elle lui fait passer l'interrogatoire habituelle et basta, où est le souci, yoi ?

« Il s'avère qu'il bosse pour ton futur beau-frère. Et Ace-san vient de le ramener à bord pour qu'il serve de rappel à l'ordre aux révolutionnaires sur, je cite, pourquoi ils ne doivent pas approcher de leur famille. »

- Qu'est-ce que ce gars a fait à Luffy pour que ça remonte ainsi aux oreilles d'Ace ?

« Il s'agit pas de Mugiwara-san. La presse people a pris un cliché de cet homme en compagnie de Liam-kun, et à ma connaissance, le bouche-à-bouche ne se fait pas avec une main au cul et la langue qui nettoie les amygdales. »

- Viol ? demanda lentement le Phénix.

Il n'avait peut-être pas beaucoup d'affection pour le blond, mais s'il apprenait que ce gars avait touché Liam sans son consentement, Marco renverrait ce connard en petits morceaux à Dragon.

« Non, le gamin est consentant, suffisamment pour avoir essayé de le sauver de la colère d'Ace-san, même si c'était peine perdue. »

Au moins une bonne nouvelle.

« Le fait est qu'Ace-san veut lui apprendre que quand on dit "loin de la famille", ça inclus Liam-kun. Et malheureusement, à côté, Cassandra-san veut le prendre sous son aile, et Edessa-san essaye en vain de joindre Sabo-san. Voilà. »

Marco ferma les yeux en soupirant.

Pourquoi est-ce qu'il avait fallu qu'il hérite de l'équipage le plus casse-pompe des océans ?

- Dis à Ace d'y aller mollo pour l'instant. Je rappellerai quand on sera hors du territoire de Big Mum pour en discuter avec Cassandra, et elle a intérêt d'avoir des arguments très convaincants. Là, j'ai pas le temps, j'ai une urgence, yoi.

« Je transmet. Rentre vite »

- On a déjà levé l'ancre, alors à très vite.

Marco raccrocha et soupira de nouveau. Il avait besoin d'une aspirine maintenant. Il quitta la cabine et dans un envol de son manteau de capitaine, descendit dans les profondeurs du navire, allant toquer à la porte du dortoir des femmes. Il n'y avait qu'une personne dedans, et seulement parce que l'infirmerie était comble. Quand Haiiro répondit, le capitaine pénétra dans la pièce qu'il traversa jusqu'au hamac de la femme qui le regarda venir avec un visage lisse.

- Senshô, salua la brune.

- Haiiro. J'ai une question pour toi.

Et il leva un doigt pour bien l'expliciter.

Elle hocha doucement la tête.

- Peux-tu pratiquer un exorcisme sans te mettre en danger ou aggraver ton état ?

- Titanrage ? Seulement s'il est affaibli.

- Je pense que dans son état, on peut le considérer comme affaibli, yoi.

La brune retira des béquilles de son hamac et avec l'aide de Marco, posa les pieds au sol.

- J'ai besoin de matériel et on s'en occupe quand vous voulez, senshô.

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Ace regarda sa proie avec satisfaction. Attaché à une chaise, en caleçon, avec des chaines et des menottes en kairoseki pour lui garder les bras, le torse et les jambes immobiles, le pauvre gars ne risquait pas d'aller bien loin. Et si jamais il avait eu de quoi crocheter des serrures dans ses affaires, il pouvait s'asseoir dessus.

Le D. attrapa un bon gros baquet empli d'eau de mer et le renversa sur l'homme qui se réveilla en sursaut.

- Bonjour, bonjour ! salua Ace.

Il reposa le seau vide et se pencha en avant en souriant, ses mains bien appuyées sur ses cuisses pour regarder son jouet.

- Dis-moi, bonhomme c'est quoi ton prénom ?

- …euuuh… M-Matt…

- Enchanté Matt ! Est-ce que tu sais pourquoi tu es ici ?

L'homme répondit tout bas.

- Pardon, je ne t'ai pas entendu, sourit Ace avec une trop bonne humeur et un trop grand sourire.

- J-j-je sais pas…

- Je crois savoir que Sabo est ton chef.

- J'suis médecin, pas un révolutionnaire…

- Tu bosses pour Sabo, ça revient au même pour moi.

Ace lui attrapa le visage dans une poigne assez puissante pour laisser un bleu.

- Je crois qu'il a été mis au clair que, sauf quelques rares exceptions, vous n'aviez pas le droit de vous approcher de notre famille. Et c'est étalé dans tooooute la presse à scandale que tu as fait bien plus que de t'approcher de mon petit-frère Liam.

- Je savais pas ! se défendit en hurlant Matt. J'ai vu un beau garçon, j'ai voulu faire sa connaissance et on a accroché, c'est tout !

- Peut-être, mais les faits restent les mêmes. Tu bosses pour la révolution, que tu sois un révolutionnaire ou pas. Et tu as touché à mon frangin.

La poigne sur le visage du prisonnier s'était adoucie, comme pour lui caresser avec une affection peu rassurante la joue. Ace se rapprocha tout en continuant son geste.

- Tu veux que je te dise ? La seule chose qui permettra que tu ressortes en vie de cette cale… c'est Sabo, mais il est injoignable pour l'instant. Tu crois qu'il prend comment la nouvelle, lui ? Je me demande s'il voudra te laisser en vie~…

Craaac !

Matt se mit à hurler de douleur quand Ace lui retourna un doigt en continuant de sourire paisiblement.

- Ce n'est que le début, garde ton souffle, tu en auras besoin, lui sourit le pirate en continuant de le caresser la joue avec tendresse.

Un second doigt se brisa dans la poigne du pirate.

Il allait bien s'amuser.

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Quelques pirates tournèrent la tête en entendant une explosion un peu plus loin du côté de la plage où Marco savait que les Mugiwara avaient leur navire. Ils n'étaient donc toujours pas partis ?

Il pivota hors du chemin d'une épée, tordit le bras du homie qui l'avait attaqué et lui prit l'arme des mains pour le décapiter. Ils avaient rencontré des navires de guerre sur leur chemin pour quitter le territoire de Big Mum et il n'était pas question qu'ils se laissent avoir comme ça. Certains de ses hommes se relayaient pour continuer à manœuvrer le navire en dépit du fait qu'ils soient sous attaque.

Le blond fit un immense mouvement du bras avant de trancher l'air pour produire une immense lame volante qui décapita d'autres homies. Il se tourna vers un de ses frères et poussa une série de sifflements.

Comprenant le message, l'homme fila vers l'arrière du navire pour jeter des barils pleins de poudre à la flotte qui furent ensuite exploser par des plumes de feu. L'onde éloigna les deux navires-tartes du Petit Moby et leur permit de reprendre leur avance, empêchant d'autres homies et pirates de venir les envahir.

Une seconde explosion résonna au loin et Atmos pointa du doigt l'impensable. Un navire était en train de voler à toute vitesse au travers le ciel. Big Mum avait-elle réussi à rattraper le Sunny pour le jeter au loin ?

« Ici Amande. »

Marco regarda à ses pieds et ramassa le denden dans la main de Oven qu'il venait de tuer.

« Le vaisseau ennemi s'est échappé. Dans le ciel. »

Le Phénix secoua la tête. C'était typiquement le genre de chose qu'était bien capable de faire les Mugiwara. Il ne comprenait pas qu'il arrive encore à être surpris.

Avec eux, les accidents se succédaient. Les coïncidences. Comme si le destin lui-même voulait s'assurer qu'ils survivent. Il attendrait une accalmie pour passer un coup de fil aux Mugiwara et voir où ils en étaient. Là, ils n'avaient pas le temps.

Curiel le siffla et lui fit signe de se rapprocher du bord où il était. Le Yonkou se débarrassa des obstacles sur son passage, sautant au-dessus de ses nakamas et sur les ennemis, avant de rejoindre le rebord du navire pour voir qu'un des gars de l'ancien équipage de Jinbe avait escaladé le rebord du navire pour leur parler.

- Praline est en train de détourner toutes les limaces de mer. Vous pouvez fuir, vous ne vous ferez pas prendre !

- Merci. Retourne à ton équipage, ne reste pas là, on va s'en sortir, yoi !

Le gyojin n'attendit pas plus pour replonger à l'eau.

C'était un autre exemple des accidents qui faciliterait l'ascension au trône de Luffy. Il était temps de passer un petit coup de fil pour tenir les autres au courant.

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Haruta raccrocha le denden en soupirant, son neveu sur ses genoux, après le coup de fil de Marco.

Ace embrassa sa fille sur le crâne, gardant ses lèvres sur la masse noire et blonde du bébé dans ses bras, conservant son visage dans l'ombre.

- Est-ce que ça ira ? demanda-t-il avec une voix atone.

- Oui, je m'y attendais, je l'avais déjà averti que ça lui pendait au nez, assura la Commandante. J'aime Ben, rien ne le changera. Mais cet équipage est toute ma vie. Je ne peux tout simplement pas lui tourner le dos et m'opposer à Marco alors que c'est mon compagnon qui est en tort. J'espère qu'il fera le bon choix.

Elle se laissa aller en arrière en passant une main dans les cheveux de Red qui continua de jouer avec sa peluche.

- C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question.

- Je vais bien, assura calmement le vice-capitaine.

- A d'autres, Ace.

- Je t'assure, je vais très bien. J'ai foi en Luffy.

Il se leva avec un sourire qui sonnait faux sur son visage et se pencha vers sa nakama pour récupérer son fils. D'un pas calme, il quitta la pièce et se laissa tomber à l'étage du dessous pour la plus grande joie des jumeaux. Il ouvrit la cabine des enfants avec son coude et la referma derrière lui de son dos. Il déposa les enfants parmi leurs jouets avant de s'effondrer par terre, contre un mur, laissant la peur, l'inquiétude enfin apparaître sur son visage. Il ferma les yeux pour retenir ses larmes.

D'un côté, il aurait voulu que Marco s'assure que Luffy quitte le territoire avant de partir lui-même, mais de l'autre, il comprenait parfaitement que son amant ne reste pas plus longtemps. Ils avaient déjà fait énormément pour l'équipage de son petit-frère, mettant en péril le fragile équilibre entre les Yonkou. Plus que leur équipage, c'était leurs îles qui étaient en danger. Ils prenaient de gros risques en prévoyant une attaque sur Wa, cette affaire avec Big Mum n'était pas là pour arranger les choses.

Il essuya ses larmes rebelles avec son poignet.

Il voudrait tant être là-bas, à se battre, à accomplir son devoir de grand-frère et d'assurer une route sans danger pour son petit-frère.

Mais il avait d'autres devoirs à accomplir.

En songeant à ses idées d'adolescent, il avait envie de rire.

On n'était jamais libre. On avait seulement la possibilité de choisir les chaînes qu'on voulait porter. Plus jeune, il avait cru que seuls ses frères seraient ce qui compterait le plus à ses yeux.

Mais aujourd'hui, il avait de plus importantes responsabilités. Des devoirs qui le forçaient à rester là, le cul sur le plancher, au lieu d'être dehors pour se battre.

- Mama ?

Ace adressa un sourire à ses enfants, ne désirant pas les inquiéter. Il devait se concentrer sur le positif, pour l'instant, et garder la foi.

- Papa rentre bientôt, mes amours. Très bientôt.

Il tira de sa poche sa montre à gousset et l'ouvrit. Cadeau de Marco pour ses dix-neuf ans.

Il était huit heures du soir.

- Allez, les amours, il est l'heure d'aller au lit.

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Marco était devant ses hommes, tous les pirates réunis.

Il était temps de voter. Il pouvait prendre la décision seul, mais il ne voulait pas aller contre les désirs de ses frères et sœurs. Ce n'était pas la méthode des Shirohige.

- Ceux qui sont pour la retraite à gauche. Les autres à droite. Je me plierai au choix du plus grand nombre. Et je comprendrais parfaitement ceux qui voudront qu'on fasse demi-tour, yoi. Non, pas vous. Je connais votre réponse, je veux la leur.

Les commandants se regardèrent alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre le reste de l'équipage pour donner leur avis, mais y renoncèrent. Si Marco voulait la réponse de leurs frères et sœurs des flottes, sans influence quelconque, alors, ils l'auraient.

Et étonnamment, outre trois quatre pirates, ils étaient tous unanimes.

- On est des Shirohige, annonça Natasha pour le reste de ceux qui voulaient retourner au combat. Et nous savons que le petit Mugiwara serait prêt à faire ce que l'on est sur le point de faire, si les rôles avaient été inversés.

- Ne restez pas sur le pont ou dans le passage pendant l'affrontement, demanda le capitaine aux quatre qui ne voulaient pas qu'ils restent ici. Atmos, à la barre. On vire de bord, il y a un combat qui nous attend. Je veux tous les canons prêts à faire feu, yoi ! Curiel, tu gères à tribord, Kingdew, à bâbord ! On restera suffisamment loin pour empêcher un abordage ! Si ça vire au vinaigre, on se tire !

- Et toi, Nii-san, tu vas faire quoi ? demanda quelqu'un.

- Question stupide, ce que je fais de mieux, voler dans les plumes de nos ennemis.

En disant ça, sa silhouette prit rapidement sa forme anomale et il gagna le ciel d'un puissant battement d'aile. Il prit assez en hauteur pour dépasser les hommes en vigies et avoir une meilleure vue possible sur les eaux autour. Repérant la zone de conflit, il redescendit vers les flots du côté en question. Immédiatement, les voiles furent réorientées pour suivre la direction qu'il venait de donner.

Le Petit Moby voguait à présent pour prendre à revers l'armada des Charlottes.

Quitte à foutre la merde, autant affaiblir un maximum cette femme et ses pions.

Tout le monde chercherait une réponse sur pourquoi il avait embarqué ses hommes dans cette affaire. Qu'ils cherchent donc.

Comme l'avait été Oyaji pour eux, il était un père de famille et il faisait le nécessaire pour protéger ses enfants. Et pour ça, il devait faire comprendre à tous et à toutes que ce n'était pas parce que Edward Newgate était mort qu'ils étaient des lions dont on avait retiré les crocs.

Ils pouvaient mordre, et mordre très fort.

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Ace avait déplacé le denden dans la cabine des jumeaux. Il était là, assis sur un des anciens lits de la cabine, faisant face à celui qui accueillait les deux bambins. Les deux poussins dormaient profondément.

Quelque part dans la ville, minuit sonna, mais il resta là, les mains jointes entre ses genoux.

Il avait essayé de dormir, mais le sommeil le fuyait. La peur lui nouait l'estomac. Avec des doigts tremblants, il frotta son visage blanchi par les soucis.

Il comprenait plus que jamais ce que ça voulait dire avoir le cul entre deux chaises. Et il savait qu'en étant assis ainsi, c'était le meilleur moyen de tomber.

Il pouvait perdre son amant et son frère.

Plus tard, quand ils seraient assez âgés, ses enfants pourraient lui reprocher de ne pas être intervenu. D'avoir laissé leur père et leur oncle mourir.

Tout l'équipage pouvait dire que c'était sa faute s'ils perdaient leur capitaine. Parce que sans lui, Marco n'aurait pas eu besoin de se frotter avec Big Mum. S'il était parti à Whole Cake, c'était pour aider Luffy. Et par extension lui.

Il serra les dents pour ne pas se mettre à sangloter, priant encore et toujours pour avoir cet appel de denden qui lui dirait qu'il n'avait pas tout perdu ce soir.

Ses ongles s'enfoncèrent dans son cuir chevelu, faisant couler un peu de sang sur son front pour se contenir et ne pas réveiller les enfants.

Il ramena ses jambes contre sa poitrine, ses talons sur le bord du lit, les larmes commençant à envahir ses yeux, étouffant au mieux le sanglot qui voulait sortir.

On ne pouvait pas lui faire ça.

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Pour les avoir, il faudrait que l'armada de Big Mum se retourne, et vu comment ils avançaient serrés, la manœuvre ne serait pas facile. A côté, le Petit Moby avait un large champ de manœuvre et une maniabilité parfaite en dépit de sa taille. Daifuku et Smoothie avaient compris ce que visait Marco et donc cherchaient à l'avoir en plein vol sans se détourner de leur poursuite de Luffy. Marco fonça comme une lance au travers les voiles du navire du duo et fondit sur Smoothie.

- Accorde-moi une danse en sortant de la flotte, yoi.

Et il la poussa à l'eau avant de reprendre son envol pour éviter le génie de Daifuku.

Il força sur ses ailes pour rejoindre le Thousand Sunny qui avait clairement souffert et se laissa tomber sur le pont pour recevoir une Nami en larmes dans ses bras et un Chopper tout autant sanglotant sur sa jambe.

- Merci de ne pas me coller, Nami, demanda gentiment le blond.

En reniflant, la rousse recula et essaya de retrouver son calme.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'enquit le Yonkou en montrant les dégâts.

- Quelqu'un a dit à Big Mum qu'on avait son gâteau de mariage à bord alors qu'elle était en pleine crise alimentaire, répondit Jinbe qui était à la barre.

- Je vois. J'ai entendu pour Luffy, vous allez le récupérer comment, yoi ?

- Sanji est sur l'île là-bas, mais la Germa vient de s'y mettre alors qu'on pensait leur aide temporaire, pointa la rousse en se frottant le front.

Marco se retourna vers le port en feu et reconnut facilement la flotte des Vinsmoke.

Avait-on titillé Jaijji dans le mauvais sens du poil pour qu'il veuille y mettre son grain de sel ? Possible.

- Dis à Sanji de filer vers le port, je vais les récupérer. Katakuri n'est pas n'importe qui, Luffy ne doit pas être en très bon état suite à ce combat, ils auront besoin d'aide, yoi.

Et sans un mot de plus, il reprit son envol, filant aussi vite qu'il le pouvait vers le port, dépassant le navire de la flotte principale de la Germa pour voir Sanji traversant le ciel aussi vite qu'il le pouvait avec un Luffy apparemment inconscient contre son épaule. S'il était vivant, c'était qu'il avait vaincu Katakuri. Et même si son état disait qu'il avait dû le sentir passer, cela restait un bel exploit.

Il se rapprocha du duo et réussit à attraper Sanji par sa ceinture, accélérant la cadence pour rejoindre le navire qui accueillit leur retour avec des hurlements de joie.

Les ailes iraient toujours plus vite que le Geppou.

Il laissa tomber son chargement, resta assez longtemps pour dire qu'il faisait ça en remerciement pour Dressrosa et qu'il ferait au mieux pour leur provoquer une trouée par laquelle fuir, avant de reprendre son vol vers le navire sur lequel il se laissa tomber dans une roulade en reprenant brutalement sa forme humaine (Frey l'aurait tué pour continuer ses atterrissages comme ça, mais c'était plus rapide). Immédiatement, Curiel lui jeta son manteau sur les épaules et l'informa des dernières informations qu'ils avaient pu réceptionner :

- Un gâteau de mariage, certainement empoissonné, a été déposé à Funwari et Big Mum sera dessus d'un moment à l'autre.

- Si Sanji a eu son mot à dire dans la préparation, ça ne sera pas le cas, yoi. Big Mum ne sera plus un problème ce soir.

Et il se dirigea vers la barre pour donner ses ordres à Atmos, interpellant Kingdew au passage pour lui dire qu'il aurait certainement du boulot de charpentier sous peu.

- Morgans et Stussy sont en train de quitter le territoire de Big Mum, de ce qu'on a entendu sur le denden qu'on a récupéré, continua Curiel.

- Bien. Les Charlottes ne pourront pas étouffer ce qu'il s'est passé ici, yoi. Atmos ! On va faire une belle trouée dans l'armada de Big Mum pour permettre au Thousand Sunny de fuir.

- AYE !

Et les ordres furent hurler aux quatre coins du navire.

S'ils mouraient, triste à dire, mais Ace saurait que l'un comme l'autre, ils avaient trouvé la mort en luttant de toutes leurs forces.

Grand et droit.

Debout, comme leur père.

Pour ce en quoi ils croyaient.

Pour leur famille, leur amitié.

Pour un futur meilleur.

- Marco ! Il y a des cuirassiers ! avertit quelqu'un.

Oui, ça serait plus difficile de couler ceux-là, mais ils feraient le maximum.

Le denden qu'ils avaient récupéré leur annonça un message d'un des hommes de Big Mum.

La crise de Big Mum était stoppée. Tous les honneurs retombaient sur Pudding, mais peu importait. Marco avait foi en Sanji, autant qu'en Thatch, quand il était question de cuisine. Et il savait que Big Mum ne viendrait plus les faire chier pendant un petit moment.

- Marco ! Aladin est là !

Le blond se détourna des cuirassiers pour rejoindre le bord où on lui signalait la sirène. Et il se rembrunit à ce que lui disait le médecin des Taiyou. Même si ça lui permettrait de revoir en vie les jumeaux et de ramener à Ace son jeune frère, la solution ne lui plaisait pas.

Mais les hommes de Jimbe étaient déterminés.

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Les Shirohige n'étaient pas les seuls à avoir pris un denden des Big Mum et à suivre tout ce qu'il se passait. Alors qu'ils quittaient le territoire par les airs, Stussy et Morgans écoutaient ce qu'il se passait sans en perdre une miette. Et Morgans prenait clairement parti pour le jeune chapeau de paille.

- Je vais dire le fond de ma pensée, Stussy, dit le journaliste. Mugiwara est un candidat très sérieux. En effet, avec son talent de se faire des alliés improbables prêts à la mort pour lui, il est, parmi ceux que l'on nomme la Pire Génération, celui qui a le plus de chance de devenir le Roi des Pirates. Les jumeaux de Roger n'auront pas besoin de l'aider pour ça, à lui tout seul, il a le talent pour se trouver des alliés dans cette mission. Tu l'as entendu ! Si Marco est venu, ce n'est pas pour amitié, mais pour repayer une dette !

Des paroles prophétiques ?

Le futur le dirait peut-être.