Bonjour à tous, on se retrouve aujourd'hui pour le retour à la maison des Shirohige. Avec pas mal de chose sur la planche. BEAUCOUP de chose à faire. Ouep.
M'enfin. Vous avez l'habitude, Marco n'est pas du genre à se rouler les pouces.
Donc, aujourd'hui, on rentre.
Merci à tous et à toutes pour vos reviews :
Misstykata : Un peu de sadisme n'a jamsi fait de mal à personne. Sauf peut-être à Matt. Mais on le pardonne, c'est pour la bonne cause.
SnipeBen : Ton commentaire fait grandement plaisir et je t'en remercie. Logiquement, Ace devrait être un peu plus civilisé, mais faut croire que la sauvagerie et ce goût de la chasse, à force de parcourir la jungle, reste quand même sous la surface / Pour Titanrage (prononciation à la française) c'est ici que ça se passe justement. Merci encore pour ton aide dans la création de ce passage, c'est toujours un plaisir pour ces dialogues de les faire avec leur créateur. Sur ce, j'attends de voir la suite du White Devil.
Cocochoco78 : Oh allons, n'est-ce donc pas cool de voir un Ace dans toute sa sauvagerie et sa brutalité ? Je le vois particulièrement sexy comme ça ! Et quand je dis pas trop abîmé, c'est qu'il peut être soigné par la suite. Surtout si on prend en compte le pouvoir de Marco. /J'avais prévu des trucs pour lui avant la disparition de Evanae, et ils sont toujours d'actualités, ne vous en faîtes pas.
Rose-Eliade : Celui-là, tu l'aimeras encore plus, je peux t'assurer. Juste pour Lina.
Neko chan : J'ai deux trois trucs de prévu avant Wa, mais on y arrive.
: Les adaptations vont continuer. Un peu maladroitement, mais elles vont se poursuivre.
Suu-kuni : Je le voyais pas si formidable que ça, mais je suis heureuse qu'il plaise autant. / La montée de stress, oui, c'est voulu, et heureusement, elle redescend ici. / Avec des encouragements pareils, je ne peux que continuer. Je vais me donner au max pour la suite ! Merci. Bisous à toi aussi.
noirecorbeau : Disons que le sauveur de Matt arrive sous peu et pour Ben, la conclusion est ici. A voir comment va agir le White Devil.
Black-Clixia : Ace est un petit con. Et pour une fois qu'il arrive à déverser sa frousse des médecins sur quelqu'un, ça l'arrange. Cela pourrait même le guérir, qui sait ? / Oh, c'est juste un petit coucou en passant. Et quand Tami saura les raisons des menaces, je pense pas qu'elle lui en voudra. / L'Allumette aime la chasse. Il est dans son élément. Forcément qu'il s'amuse. / Serré du cul, mais on va voir ici comment ça se fini. Et ils ont voté pour savoir s'ils devaient aider ou pas. Donc, c'est un choix démocratique./ Bah faut dire qu'il a pas grandit avec Ace, donc, il a un peu plus de mal à s'y faire au taux de menace, sans compter qu'il connait pas très bien Ace, il a surtout la "légende" du pirate et tutti quanti. / L'apparition de Sabo est assez compromise, oui. Mais on verra ce qu'y est fait chez Oda, et si Evanae revient eh bien, elle devra s'adapter. / A bientôt et te prends pas trop la tête avec les Sims.
Sur ce, très bonne lecture à tous et à bientôt !
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Ils avaient réussi.
Mais une réussite qui lui laissait un goût amer dans la gorge.
Observant le large, le denden devant lui, Marco espérait sérieusement que Jinbe et sa bande s'en sortiraient. Ils étaient leurs plus anciens alliés après tout.
Il y avait aussi Pedro des Cimes qui avait perdu la vie dans cette affaire. Tout ça pour leur permettre de récupérer des copies de Ponéglyphes et de sauver Sanji.
Et à voir la tête du cuisinier à la poupe du navire des jeunes, dans sa conversation avec la jeune lapine, il réalisait pleinement ce qu'il se passait. Marco décrocha le denden qu'il avait posé sur la rambarde devant lui. Rapidement, il composa le numéro du Moby Dick. La ligne eut à peine le temps de sonner qu'on décrocha :
« Portgas, j'écoute »
- Tu dors à côté du denden ? s'étonna Marco devant la rapidité de la réponse.
« Je l'ai descendu avec moi… je… je suis soulagé d'entendre ta voix. »
Ace se racla la gorge quand sa voix dérailla légèrement. Le Yonkou eut un sourire doux en se laissant aller un peu plus sur la rambarde.
- C'est fini.
Les yeux du denden s'arrondirent à cette simple phrase, devenant deux miroirs cendrés emplis d'inquiétude.
- Je donnerai les détails plus tard, quand on sera de retour à bord durant la réunion des Commandants. Je devrais être à Anvil dans une semaine environ, si tout va bien.
Le denden ferma les yeux pour retenir ses larmes.
- Ton frère va bien. Chopper aide avec les blessés pendant qu'un charpentier s'occupe des dégâts du Sunny, yoi. On a récupéré Sanji et une fois qu'on en aura fini avec les soins et les réparations, ils reprendront leur route pour Wa.
Un souffle contrôlé s'échappa de la gorge d'Ace, bientôt suivi d'un sanglot de soulagement.
- Heey… tout va bien, pas la peine de pleurer, s'inquiéta Marco.
« Je pleure pas, abruti ! T'as de la chance que le chaton et le poussin dorment, sinon, je t'aurais engueulé pour avoir osé prétendre que je pleure ! »
Si Ace n'était pas en train de pleurer, Marco voulait bien entrer dans les ordres et faire vœu de chasteté.
- Ace, tout va bien. Calme-toi.
« Je suis calme !» lui rétorqua la voix étranglée de son amant.
- On rentre à la maison, tout va bien. On fera la fête comme on sait si bien la faire. Et tu sais ce que ça veut dire, n'est-ce-pas, yoi ?
Le rire discret qu'il obtint lui tira un sourire. Il avait réussi à apaiser son amant, c'était l'essentiel.
« Pervers. »
- Tellement, surtout quand il s'agit de toi. Si on n'avait pas quelque chose à régler à Wa no Kuni, je t'assure que je passerai une journée entière avec toi, sous la couette. Et pas à ne rien faire, yoi. J'ai bien l'intention de briser le lit et trouer le matelas pendant que je te fais hurler mon nom jusqu'à ce que tu t'arraches la gorge.
« Marco, je suis dans la cabine de la Red Line, évite ce genre de discours. »
C'était une nouvelle victoire, juste avec les joues rouges du denden et son regard fuyant.
- Je te passe ton frère ?
Le denden hocha la tête.
Marco récupéra l'escargot et se dirigea vers le pont, avant de se figer. Ah, donc, l'odeur de nourriture qu'il avait sentie avait une origine normale. Parce que Sanji avait apparemment pris possession de la cuisine du Petit Moby pour préparer quelque chose à manger pour les Shirohige. Il avait littéralement posé une des énormes marmites (l'une des favorites de Milo et Thatch) sur un tonneau et faisait, avec l'aide de Curiel qui se retenait de baver, la distribution d'un ragoût très odorant et alléchant.
- Tu as demandé l'autorisation ? s'enquit avec amusement le Yonkou.
Il eut droit en réponse à un doigt d'honneur d'une main qui tenait une louche.
- Parce que tu as dit non à Chopper quand il est monté à bord pour t'aider avec les blessés peut-être ? demanda moqueusement Sanji en servant une énième écuelle. Viens prendre ta part au lieu de dire n'importe quoi.
Marco esquissa un sourire et alla rejoindre le Sunny pour donner le denden à un Luffy en mode momie qui le regarda avec interrogation.
- Ton frère, se contenta de lui dire le Yonkou.
Le grognement de désespoir du jeune Mugiwara fit rire Nami et Brook. Lui, il avait sa part à aller chercher auprès de Sanji.
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Ace fit nuit blanche mais peu importe, il était de bien trop bonne humeur après ce qu'il venait d'apprendre. Son homme revenait enfin à la maison et son frère était vivant. C'était tout ce dont il avait besoin pour faire son bonheur. Il avait littéralement sangloté de soulagement dans les bras de Haruta une fois qu'il avait fait passer la nouvelle.
Et là, dans le réfectoire à donner le petit-déjeuner aux jumeaux, il restait d'humeur rayonnante.
Qui changea à l'arrivage des primes.
Bien entendu, leurs hommes avaient eu un saut en valeur, mais il fallait dire que c'était hilarant de voir qu'on avait mis à Marco la prime la plus stupide au monde. Littéralement. Du genre, comme si on ne voulait pas avouer qu'il était un homme dangereux et qu'il valait trois milliards de berrys. Nan.
2 999 999 999 Berrys.
Cela avait mené à des fous-rires monumentaux.
A quoi ils pensaient au gouvernement, vraiment ?!
La bonne humeur d'Ace s'effaça quand il tomba sur la prime de son petit-frère. Pourquoi diable avait-on baissé le montant de sa prime ?
- Ben alors, pourquoi tu tires la gueule ? s'étonna Patrick en voyant la tête perplexe de son ami.
Et même si c'était la table des commandants normalement, il s'installa en face d'Ace qui avait les jumeaux sur les genoux avec les bibis et la prime entre eux deux.
- J'essaye de comprendre pourquoi ils ont baissé la prime de Luffy, c'est tout, indiqua Ace.
Son camarade resta interdit. Patrick prit le papier, regarda le montant, puis le remit sous le nez du D. avec sérieux.
- Tu sais lire, Gol Portgas D. Ace ? demanda l'ancien Spades.
- Ce n'est certainement pas drôle, Pat'.
- Eda' ! Le Commandant ne sait plus lire !
Edessa se leva de table et rejoignit ses camarades masculins pour enfin voir la prime. Elle roula des yeux avec amusement et s'assit à côté de son commandant pour lui pointer les chiffres.
- Donc, là, on a les centaines. Ici, les milliers. Là, les millions… Oh ! Cinq cents millions ! Et le un serait-il devant ? Mais oui ! C'est un milliard cinq cents millions ! Ton tout petit-frère vient de te dépasser !
- Il t'entend plus, il vient de s'avanouir assis, pointa Patrick avec amusement.
Une fois donc Ace ramené parmi le commun des mortels, il lâcha l'enfer sur eux.
Quand il n'était pas avec les jumeaux, il pouvait être trouvé à divers coins du navire à faire des câlins à la prime de son petit-frère, des cœurs imaginaires dégoulinant littéralement de lui, pendant qu'il cassait les oreilles à tout pirate qui aurait eu le malheur de passer à proximité en lui parlant de long, en large et en travers de son adorable petit-frère. Et on était presque certain qu'il devait en faire autant quand il était avec les jumeaux. La seule solution qu'ils trouvèrent pour se sauver de ce supplice, ce fut d'appeler Rayleigh au-secours qui accepta en riant de tenir le crachoir de son filleul.
Pas qu'ils n'aimaient pas Luffy, mais le commandant en parlait tellement qu'ils en étaient presque au stade de l'overdose.
C'est là qu'une femme prit le risque de les renvoyer dans leur cercle vicieux. Elle n'y était pour rien, elle ne savait pas ce qu'elle allait subir, mais voilà, les faits étaient là.
Une inconnue avait demandé à parler à Ace.
Ce qui impliquait de le faire raccrocher. Donc, Rayleigh ne pourrait plus leur sauver la mise. Peut-être se tourner vers Akagami ? non, Marco aurait leur tête s'ils appelaient le rouquin à l'aide.
Il faudrait bien à un moment ou un autre qu'ils décrochent Ace du denden, de toute façon.
Ainsi, Hiken sortit sur le pont et en reconnaissant Tamashii sur le quai, sauta à terre avec un sourire lumineux.
- Salut ! fit-il joyeusement. Que me vaut cette visite en cette splendide journée ?
Il remarqua néanmoins un bandage dépassant de la manche de son tee-shirt. Il avait l'air récent.
- Vous êtes en forme, remarqua-t-elle avec amusement.
- Shihihi ! Les dernières primes parlent d'elles-mêmes ! Le soulagement me monte un peu à la tête, et ne parlons même pas de ma fierté !
Avant qu'il ne puisse lui dire tout ce qu'il pensait de la nouvelle prime de son petit-frère, Stavinsky passa la tête par-dessus bord pour le couper avant qu'il ne commence :
- Je t'arrête tout de suite avant que tu te mettes à parler de ton frère pendant des heures, la dame avait quelque chose à dire.
Et il repartit sans voir le regard noir que lui lança le D.
Quel salopard ce gars.
Il revint à Tamashii et retrouva immédiatement le sourire pour lui demander ce qu'elle lui voulait.
- Je me suis chargée de la Namari. Ils sont tous dans la cale de Smoker.
…
La Namari… dans la cale de Smoker ?
Ils… ils n'étaient plus une menace ?
Ils ne découvriraient jamais Lina et son zoan ?
Sa fille était à l'abri d'eux ?
C'était trop pour lui !
Il attrapa la jeune femme dans ses bras en tremblant, ne sachant comment la remercier pour tout ce qu'elle avait fait. Et dire qu'ils avaient manqué de se battre quelques jours avant.
- Arigatou… lui souffla-t-il.
- … Vous pleurez ? demanda-t-elle.
Au vu de son immobilité et du ton de sa voix, elle devait être choquée.
- Pas du tout, réfuta le D.
Il la relâcha et s'inclina profondément, faisant virer la demoiselle à l'écarlate, aussi confuse qu'embarrassée, en essuyant discrètement ses larmes de soulagement. Il se redressa enfin, renifla un peu pour essayer de retrouver contenance et lui demanda si elle avait besoin d'autre chose.
- C'est tout ce que j'avais à dire… répondit-elle.
- Ok… Merci beaucoup, et encore désolé pour le malentendu de l'autre fois.
Il s'inclina une dernière fois et tourna les talons pour regagner le Moby Dick.
D'abord, voir avec Smoker si la Namari était vraiment hors d'état de nuire et ensuite, il pourrait déboucher le champagne.
Il essuya ses yeux de son poignet en soufflant profondément.
Lina était en sécurité, c'était le plus important pour lui. Aucun de ces stupides assassins ne viendrait après la tête de sa fille.
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Ace accepta le journal que lui offrit Tashigi en venant le trouver devant la chambre de Camille.
- Tashigi-san ! Que me vaut cette visite ? s'enquit Hiken en prenant le papier.
- Smoker-san est occupé, alors, je suis ici pour faire la relève à sa place.
Le D. leva un sourcil sans bouger de sa chaise.
- L'enquête est presque finie. D'ici cinq jours, son époux sera bon pour les cales de notre navire, et bientôt, MariJoa. Nous savons tous les deux comment et pourquoi. Nous savons, je pense aussi, le genre d'homme qu'est cet individu. Cette femme n'a rien demandé, autant la protéger.
Le pirate cligna des yeux. Smoker lui avait déjà dit tout ça, mais soit, si elle voulait faire la garde à sa place. Il se leva de sa chaise.
- La place est chaude, je vous la laisse.
Il fit un semblant de révérence à la jeune marine et s'en alla, découvrant enfin le journal qu'on lui avait fait cadeau, descendant au petit trot les marches de l'hôpital. Il s'immobilisa sur le milieu de l'escalier devant la Une.
Le fin mot de l'histoire de la Namari s'étalait sous ses yeux.
« UNE USURPATRICE S'EXCUSE AUPRÈS DE LA MYSTÉRIEUSE APPARITION ! »
Dessous, un petit article autour d'une lettre qui avait été photocopiée et jointe au journal.
Et quelle lettre, Ace ne pouvait que s'incliner devant le travail accompli avec elle.
« Ceci est un aveu et une mise en garde.
Mon nom est Anne Farley, mais vous me connaissez sous le nom de Lady Red. Pas l'apparition qui a vu le jour sur North Blue, mais celle qui a agi en tant que membre de la Namari no Tsuki, une organisation d'assassins.
C'est sous la contrainte que je vous avoue avoir volé et tué sous cette identité. En agissant de la sorte, j'ai sali ce nom et aujourd'hui, je le regrette amèrement, une lame sous la gorge. Après avoir appris mes crimes, la véritable Lady Red m'a retrouvée.
Quoi que vous pensiez, ne faites pas la même erreur que moi, parce que c'est votre vie que vous mettez en jeu, et Lady Red n'aime pas perdre. Même si vous pensez vous en sortir parce que vous êtes fort, même si vous ne croyez pas à son existence, ne tentez pas le diable.
Elle vous retrouvera »
Du putain de bon travail pour s'assurer de garder propre l'image de Lady Red. Les autres réfléchiraient à deux fois avant de se frotter à elle. Personne n'avait rien vu venir, certainement pas cette fameuse Anne, mais les faits parlaient d'eux-mêmes.
Lady Red n'était pas qu'une légende urbaine.
Elle était une entité à la puissance inconnue qu'il ne fallait pas se mettre à dos.
Il roula le journal pour le ranger dans une de ses poches et accéléra le pas pour quitter le bâtiment. Enfin, une fois dehors, il se tapa un sprint jusqu'au port, slalomant entre les riverains. Il aurait bien voulu utiliser son akuma no mi, mais on lui avait rappelé qu'il était puni et que s'il continuait de faire le con, on demanderait l'augmentation de la durée de la sanction, alors, autant ne pas tenter le diable.
Il arriva enfin sur les quais. Il dépassa le navire de la Marine, saluant les enfants de la main au passage qui le lui rendirent en hurlant de joie. Enfin, il trouva l'aura de Tamashii venant du bord d'un petit navire tranquillement amarré.
- Oh eh ! Brisée ! appela le commandant sans monter à bord.
Il se le permettait sur les navires ennemis, ceux de la Marine ou chez son frère ou Shanks, mais pas ailleurs sans autorisation. Ça ne se faisait pas, ce n'était tout simplement pas poli.
Quelques instants plus tard, une Tamashii tirant une tête de six pieds de long vint à sa rencontre depuis l'intérieur.
- Hiken, salua-t-elle sobrement avec un hochement de tête. Je peux vous aider ?
- Bonjour, je dérange pas ? se renseigna le D.
Ce qu'il faisait n'était pas très important, si elle avait quelque chose de plus prioritaire, il la laisserait et reviendrait plus tard pour lui dire ce qu'il pensait de ses actes dont le journal avait fait mention.
- Non, au contraire. J'étais sur le point d'envoyer voler mon bureau, répondit-elle avec un sourire blasé.
- Oh. J'aurai donc évité la mort prématurée d'un meuble.
Combien de fois sa paperasse lui avait donné la tentation de faire lui-même de la destruction de mobilier ? Marco l'avait arrêté plus d'une fois avant qu'il ne balance un Hiken dedans.
- Vous êtes un véritable héros, continua la femme sur la même lancée.
Bon, puisqu'elle avait l'air de passer une journée harassante, et vu ce qu'elle avait fait pour lui, il pouvait au moins essayer de lui arracher un sourire :
- Ouaiiiiiis ! Samyaza pourra en parler dans son prochain livre ! fit semblant de s'extasier le D.
Pas de réaction.
Bon, il essaierait de nouveau autrement.
- Pour parler plus sérieusement, je voulais te remercier pour l'aide au sujet de Marvin. D'ici le dix, il sera en route pour les geôles de la Terre Sainte, si j'en crois Smoker, et ça, c'est ce que j'appelle une justice poétique, qui a été en partie possible grâce à ton travail. Merci infiniment.
Tami fit un geste négligeant de la main pour dire que ce n'était rien. Pour elle, ce n'était peut-être rien, mais il était question de la grand-mère de ses jumeaux pour lui, et ça, c'était important.
- Ce n'était rien, j'ai fait beaucoup plus dur, dit-elle. Et puis ça m'a fait plaisir, malentendu à part.
- Oh oui, j'ai vu beaucoup de tes exploits dans le journal. J'ose à peine imaginer le calvaire pour accomplir certains de tes coups. En parlant de journal, j'ai vu la lettre de cette Anne de la Namari.
Ace retira son chapeau pour s'incliner, lui faisant ainsi part de son respect et de ses compliments pour ce qu'elle avait accompli.
- Mademoiselle, je vous salue bien bas devant le message fort que vous avez fait passer, et cette réussite pour laver votre nom.
Il se redressa, remettant son couvre-chef et applaudit Tamashii. Le petit rire était un début de victoire pour le D.
- Merci, merci.
- Je vais te laisser comploter de nouveau la mort de ton mobilier dans l'espoir que ça ne t'empêchera pas de hanter les océans comme la Légende Urbaine effrayante et implacable que tu es, sourit encore le fils de Roger. Je te souhaite donc une bonne journée.
- Un plaisir, pour ma part j'espère revoir un jour un exploit dont vous avez le secret. Kizaru était pas mal en rose, ricana-t-elle en retour.
- Oh, y'en a une que j'ai envie de faire, mais d'abord Oyaji, et maintenant Marco sont contre l'idée. Verser quelques substances hallucinogènes dans les réserves d'eau de la Nouvelle Marine Ford. Si ça continue, je vais finir par demander à un mercenaire de le faire pour moi. Sur ce !
Il lui tira une dernière fois son chapeau et repartit en sifflotant un petit air entrainant d'East Blue. En entendant le halètement de la femme dans son dos qui luttait pour ne pas s'effondrer de rire, le D. se dit qu'il devrait peut-être ramener la proposition sur la table avec Marco.
Hummm, à voir… peut-être lui en parler sur l'oreiller, après une très bonne partie de jambes en l'air.
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Il ne restait que trois jours de voyage avant d'arriver à Anvil mais Marco avait demandé à ce qu'on jette l'ancre sur cette île déserte. Il avait demandé à Chris de s'assurer que Benjamin ne quitte pas l'infirmerie. Le mastodonte était en très mauvais état et son corps payait tous les abus et la présence des démons, causant une guérison ralentie. Mais dans sa tête, le chef mercenaire était prêt à se battre et faire tourner le monde à sa façon. Cependant, il était temps qu'il soit mis face à face avec la réalité des choses. Il ne pouvait pas jouer sur tous les tableaux à la fois et faire sa loi partout.
- L'ancre est à l'eau, Nii-san, annonça un pirate.
Le capitaine hocha la tête.
Il avait fait garder en isolement Benjamin spécifiquement pour qu'il ne sache pas ce qu'il avait prévu. Sans compter que Marco lui-même n'avait parlé de son projet qu'à ses frères commandants à bord (bien qu'il ait appelé Ace puisque Ben était sous ses ordres et qu'il ne soit pas surpris mais aussi Haruta, puisqu'elle était la compagne officieuse du White Devil) et personne de plus. Le Phénix fit un geste de tête à l'adresse de Curiel qui lui répondit de la même façon avant d'aller dans le navire chercher les affaires de leur nakama, avec une canne à pêche, une arme et un denden.
Le quinquagénaire devrait être content, l'île était presque paradisiaque. Eau douce et nourriture à profusion.
Le zoan sifflota doucement à l'adresse du condor domestique de Titanrage et l'oiseau décolla du mât pour aller de poser sur un arbre à la lisière de la plage. On jeta une planche pour permettre de débarquer, mais Marco leur fit bien comprendre qu'ils ne descendraient pas.
Dans un envol de son manteau blanc de capitaine, il alla rejoindre l'infirmerie où il trouva le White Devil assis dans son lit sous la garde sévère de Chris. L'homme avait un bandage autour du crâne, un bras en écharpe et une jambe plâtrée, et tout un tas de bandages et pansement sous ses vêtements. Si ça avait été quelqu'un d'autre, Marco savait parfaitement qu'il aurait condamné un de ses patients à mort. Mais c'était Ben, il n'était pas n'importe qui. Et qui sait, il en tirerait une leçon supplémentaire de sa situation.
Il prit une béquille dans le bureau et alla rejoindre le blessé pour la lui donner.
- Je te veux sur le pont.
Son ton de voix disait clairement que c'était un ordre. Qu'il soit en état ou pas, qu'il le veuille ou non, il avait tout intérêt de sortir sur le pont.
Ben se leva difficilement, se tenant au mur de son bras valide et se tint droit face au Phénix malgré son état déplorable. Il avait l'air déboussolé, mais son regard resta vaillant. Il chercha son sac, ses armes ou quoi que ce soit qui lui appartienne des yeux pour finir bredouille, avant de parler gravement :
- J'ai encore dormi longtemps ... pas définitivement…
- Tu remercieras Haiiro pour ça.
Après tout, la brune avait presque failli y passer pour sortir le fragment d'Ashura de l'esprit de Ben, chose qui avait permis d'aider aux soins.
En gardant son visage le plus impassible possible, Marco enfonça la béquille dans la poitrine du blessé et quitta l'infirmerie. L'homme le rejoindrait dehors, il en avait tout intérêt.
Ce qui ne laissa que Chris dedans, seul avec son camarade de flotte. Le médecin resta impassible à son tour en voyant le regard froid, vide et épuisé du guerrier. Finies la fierté et l'extrême confiance en lui, il commençait enfin à se rappeler qu'il n'était que l'hôte d'un démon, pas un démon en lui-même. Cela ne dura qu'un instant, cependant. Le temps de souffler et Benjamin quitta à son tour l'infirmerie en s'appuyant lourdement sur sa béquille pour retrouver Marco et le reste de l'équipage au dehors.
Il était temps de mettre les choses au clair. Pour eux deux, tout comme pour l'équipage. Il ne pouvait pas se permettre de voir un idiot n'en faire qu'à sa tête et mettre en péril l'équilibre de leur famille. Oyaji lui avait confié cet équipage à lui, pas à Titanrage.
- Qui es-tu ? attaqua Marco.
- Un jugé semble-t-il, répondit l'homme d'une voix fatiguée. Ore wa Titanrage, Enfant de la mer, Seigneur Mercenaire, Membre de la Marine, le Démon d'Albâtre ... Tant de titres aussi futiles les uns que les autres.
Malgré son état et sa fatigue, tout le monde pouvait voir la tension sur ses épaules, comme s'il était prêt à se battre. Il adressa un bref regard à l'île avant de revenir au capitaine.
Ce n'était pas ce que voulait entendre Marco. Il n'en avait rien à foutre des titres, de la réputation. Il voulait entendre de sa bouche qu'il était un Shirohige, un des leurs. Cela ne faisait que renforcer la colère qui grondait en lui et autour de lui, cette aura d'agacement qu'il cherchait à maîtriser, à garder sous contrôle.
- Mauvaise réponse. Pourquoi es-tu dans cet équipage ? Et le sarcasme ne te sauvera pas la peau.
- Pour donner une raison à une vie qui n'en a pas, Phénix. Pour vivre auprès de gens qui ne jugeront pas le meurtrier que je suis à cette simple façade, mais par la portée de mes actes. Et si tu comptes t'énerver et me tuer, fais-le : Big Mum n'a pas l'air d'y être parvenue
Il ne comprenait rien à rien !
Il mettait de l'huile sur le feu et donnait de plus en plus envie à Marco de lui retirer le choix des mains pour le faire pour lui. Comment leur père avait-il pu voir dans cet individualiste un membre de leur famille ? Cela le dépassait.
- Je te demande une réponse courte et concise, pas de grands discours philosophiques ! C'est encore une mauvaise réponse ! Dernière chance. Qui suis-je ?
Titanrage souffla quelques instants, semblant crisper les dents quelques millisecondes, avant de relever son regard empli d'une colère qu'il refoula avec une habitude évidente.
- Notre Capitaine, celui du Shirohige Kaizokudan.
La voix du démon Augus s'était jointe à la phrase. Marco s'en foutait du démon, lui, il voulait Ben. Mais déjà, ils avançaient dans la bonne direction. Benjamin pourrait peut-être sauver sa place, puisqu'il avait dit « notre », donc, il s'était inclus dans la phrase.
- Bonne réponse. Enfin. Continuons. Tu dis « nous », donc, tu es un Shirohige toi aussi, n'est-ce pas ?
- Si je suis toujours à bord, et que je porte encore sa marque, je pense que la réponse est oui, finit par répondre le guerrier après un instant de réflexion.
Ben n'était apparemment pas affecté par la tension qui émanait de Marco, malheureusement, jamais une réponse n'avait autant déçue le Phénix.
- C'est tout ? C'est tout ce que ça représente pour toi être un Shirohige ?! Être sur un navire et un tatouage ?! Ça y est, t'es à bord et t'as un tatouage, c'est bon, t'es un des nôtres ?! C'est juste un exploit, un titre en plus à rajouter à ton tableau d'honneur que tu comptes ignorer avec le temps !? C'EST TOUT CE QUE ÇA REPRÉSENTE POUR TOI !?
Marco respira par le nez pour essayer de retrouver son calme. Sa réputation de patience était bien loin. Il souffla profondément avant de reprendre avec une voix tremblante de rage :
- Nous sommes une putain de famille ! Vous êtes tous sous ma responsabilité ! Et que je sache, c'est un frère à qui j'ai demandé de venir avec moi à Whole Cake, pas un mercenaire ! Il est de ma responsabilité de m'assurer que tout le monde retourne vivant au Moby Dick et pour ça, j'attends à ce que l'on suive mes ordres ! Est-ce que tu l'as fait ?! Oui ou non ?!
Ce fut au tour de Ben de dégager une aura de colère froide et maitrisée, fixant le Phénix avec un soupir las.
- Celui à qui tu as demandé de venir à Whole Cake était le White Devil. Il a suivi ta demande, tuer César et Perospero comme convenu, miner ce château de fond en comble, libérer le futur roi des Pirates de prison et récupérer nombre d'infos qui t'ont, pour certaines, été utiles. Mes seules incartades concernent Alarys et le testament du Shiroi Akuma.
Il souffla un instant en se massant le crâne, avant de regarder le Phénix en posant une main sur sa poitrine pas encore bandée
- Le White Devil est mort sur Whole Cake, Morgan ne mettra pas trois jours avant de l'annoncer partout. C'est donc à Titanrage, ce frère qui cherche exactement la même putain de finalité que toi, que tu as affaire maintenant. Les Shirohiges sont la famille que je n'ai jamais su maintenir en vie, et tu penses sérieusement que je ne serais là que pour le PUTAIN DE TITRE ?!
- JE ME POSE LA QUESTION JUSTEMENT ! J'ai demandé à Ace ses deux meilleurs hommes pour une mission d'assassinat. J'ai demandé un Shirohige, pas le White Devil ! Oui, César est mort. Perospero était un bon bonus. Oui, je t'ai demandé de miner le château et oui, je t'ai demandé des informations. Mais pourquoi ces deux ordres ? Parce que tu as décidé d'écouter Haiiro quand elle t'a demandé de l'aider à libérer Luffy ! Je n'ai pas donné l'ordre ! Elle était consignée à l'infirmerie ! Vous n'auriez pas dû intervenir à ce sujet ! On en a rien à faire de Alarys et de ton testament ! Tu loupes le point !
Marco s'avança et attrapa le col du kimono de Benjamin pour l'attirer à son niveau et braquer deux yeux de rapace dans ceux du mercenaire.
- Quand je t'ai demandé si tu as obéi à mes ordres, c'est concernant ton affrontement avec Big Mum ! Je t'ai demandé de battre en retraite ! De ne pas l'affronter ! Et tu as tout bonnement ignoré un de mes ordres direct pour faire du grand standing ! Si elle ne t'avait pas envoyé directement dans la forteresse, j'aurais été soit obligé de sacrifié nos frères et sœurs pour sauver ta peau et te mettre à l'abri, ou t'abandonner pour sauver tout le monde ! Ton insubordination nous a mis en danger ! Je suis le capitaine ! Je suis responsable de l'équipage ! Je donne les ordres ! Pas toi ! Si tu veux ma place, tu devras me défier à Sphinx devant la tombe de Oyaji ! Mais pour l'instant, tu n'es qu'un simple pirate qui a passé plus de temps en vadrouille, à faire cavalier seul, plutôt qu'à essayer de faire connaissance avec sa famille et voir comment on marche ! Pire encore ! Tu donnes un mauvais exemple à nos nakamas, qui te voyant faire, pensent qu'eux aussi peuvent se permettre de n'en faire qu'à leur tête mais se feront tuer ! Oyaji t'a laissé faire, mais j'ai pas sa patience ! J'en ai assez de tes insubordinations, elles s'arrêtent donc aujourd'hui !
Marco lâcha Benjamin et lui tourna le dos pour rejoindre Curiel dans la foule qui avait le sac de Ben. Il prit le paquetage et le jeta sur le sable de l'île avant de se tourner vers le blessé.
- Puisque dans ton état, tu seras de toute façon incapable de combattre avant un moment, je te laisse ici. Tu trouveras un denden dans le sac. Si je décide que finalement, tu mérites encore une place dans notre famille, je te ferai signe, yoi. Si tu décides que tu ne peux pas suivre la hiérarchie des Shirohige, tu connais le numéro et donne-moi ta démission. Mais si je te vois hors de cette île en dehors de ces deux conditions, je te jugerai en traitre. Maintenant descends, yoi. Prends les semaines qui viennent comme une opportunité pour guérir et réfléchir à ce que tu veux vraiment. Si tu reviens, je ne tolèrerai plus la moindre insubordination ou incartade de ta part.
D'un doigt autoritaire, Marco désigna la planche pour descendre du navire.
Ben était resté sans la moindre réaction durant l'altercation. Ce ne fut que lorsque le capitaine montra l'île et son équipement qu'il laissa échapper un soupir alors qu'il réussissait plus ou moins à arranger son kimono malgré les bandages et la béquille. Quand il regarda le Phénix, le blond ne vit pas le Shirohige, seulement le démon dessous avec ses yeux rouges. Mais pour une fois, il n'y avait aucune menace de sa part.
- Oyaji savait ce que j'ai affronté pendant des années avec Augus en tête, il ne me laissait pas faire parce qu'il avait de la patience, mais parce que j'étais le seul à part lui à pouvoir le faire et qu'il restait pour vous protéger, justement, expliqua Benjamin. J'ai toujours agi pour une famille que je n'ai jamais profondément chercher à connaitre, je l'ai compris maintenant.
La façon dont Marco croisa les bras en le fixant disait que même s'il ne reviendrait pas sur sa décision, il avait au minimum son attention. Titanrage parcourut la foule silencieuse de leur famille, calme en dépit de sa vulnérabilité évidente. S'il n'avait pas eu besoin de sa béquille pour tenir debout, il aurait certainement cherché son arme.
- Je n'ai jamais prétendu être un exemple pour quiconque parmi vous, car Marco est votre aîné dans cet équipage, tandis que je ne suis que le garde-fou. Ce que j'ai fait sur Whole Cake, chacune de mes actions qui sont allées à l'encontre des choix d'Oyaji, de ceux de Fushisho ou même de ceux d'Ace… je dois rester le seul à leur avoir délibérément désobéi pour notre bien commun. Ne suivez pas ma voie qui ne mènera qu'à votre destruction, mais la leur qui vous épargnera de souffrir inutilement.
De simples mots, un simple choix de mots, cela faisait douter le Phénix. Ben était-il vraiment un Shirohige ? Il était toujours à part, il se mettait lui-même à l'écart. Il se présentait comme un garde-fou, un sauveur, le guerrier du bien commun, sans voir l'autre côté de l'équation. Les simples répercussions de ses actes qui faisaient malheureusement plus de mal que de bien.
Surtout qu'ils n'avaient pas qu'un garde-fou, mais seize. Les commandants servaient à ça.
Ben rapporta son regard sur Marco qui avait plissé très légèrement les yeux. Il fit quelque pas hasardeux à causes de ses blessures et des bandages.
- Même si des blessures ne m'ont jamais empêché de combattre, je vais obéir à cet ordre et attendrait ton appel, Capitaine.
Il n'avait donc pas conscience de l'état de son corps ? Du fait qu'être debout et un minimum mobile soit un miracle en soit ? Ou même que son corps avait du mal à guérir ? Le Phénix claqua la langue d'agacement. Il fallait qu'il réalise rapidement qu'il n'était pas le démon. Il ne l'était que dans sa tête. Le corps humain était une belle machine, mais Benjamin avait poussé la sienne trop loin et trop fort. Il tombait en morceaux.
- L'humilité s'acquiert par la défaite, m'a dit un vieil homme, il y a trente ans de cela, continua Titanrage. Aujourd'hui, je comprends enfin ses paroles. Si elle s'en sort de ses manipulations, passez le bonjour à Haiiro de ma part.
Et aussi étrange que ce soit au vu de la situation, il sourit. Un sourire sincère. Avec son corps épuisé, il boita jusqu'à la planche qu'il entreprit de descendre lentement pour rejoindre la plage.
- Que Davy Jones gonfle vos voiles, camarades. Lorsque vous reviendrez, peut-être serais-je enfin digne d'être un bon frère pour vous tous, salua le vieux mercenaire.
Marco grimpa sur une rambarde alors qu'on ramenait la planche à bord.
- Tu trouveras des médicaments pour deux mois dans ton sac, avec des instructions précises à suivre, yoi. Si tu veux pas détruire un peu plus ton corps, je te recommande de ranger ton arrogance et ta fierté au placard et de suivre les consignes de trois médecins, Chopper inclus, qui ont réussi envers et contre tout à te garder en vie.
Il enfonça ses mains dans ses poches arrière sans se détourner de Ben.
- Ensuite, quelle que soit ta décision, rappelle-toi d'une chose. Tu n'es pas Augus. Tu n'es pas un démon. Tout ça, c'est dans ta tête. Tu es humain, comme moi, comme tout le monde ici. Ce qui veut dire qu'à un moment, ton corps va te dire merde. Et tu es très près de cette limite, yoi. Alors, repose-toi et arrête de foncer comme un idiot. Tu en as bien besoin. Bonnes vacances, yoi.
Le blond se détourna alors qu'on remontait l'ancre.
Il était attendu à Anvil.
- Quelqu'un veut se joindre à Benjamin ? demanda Marco en regardant son équipage.
Le silence lui répondit.
- Bien. J'espère donc ne pas entendre d'autres murmures de mutinerie.
Le message avait tout intérêt à être passé, il avait bien assez sur les bras pour devoir s'occuper de ça aussi.
.
.
- ILS SONT LA !
Toute l'activité sur le pont se figea un instant, comme un arrêt sur image, puis, dans un même ensemble, tous se jetèrent vers le bastingage côté mer pour voir le navire qui ramenait vers eux quatre commandants et leur capitaine.
Les mains d'Ace se crispèrent faisant gémir le bois. S'il n'avait pas eu de kairoseki, il aurait déjà brûlé une bonne partie de la barrière.
Les cris et les appels commencèrent à résonner entre les deux navires, mais le D. ne prenait pas part à ce début de retrouvaille. Il cherchait une mohawk blonde et un manteau blanc…
Il n'était pas là.
Marco n'était pas à bord.
Il… il n'était pas revenu ?
Non, impossible ! Il lui avait promis ! Il n'avait pas eu le culot de briser cette promesse ?!
Deux bras familiers enlacèrent les hanches du brun et quelqu'un se colla à son dos.
- Tu cherches quelque chose, yoi ?
La tête de son amant sur son épaule et toute la peur, la tension et le stress qu'il avait réunis en l'espace de quelques secondes redescendirent d'un coup. Le D. se retourna dans l'étreinte pour faire face aux yeux bleus qu'il aimait tant et porta deux mains tremblantes au visage de son amant. Marco répondit à sa demande silencieuse et l'embrassa avec tendresse, suçotant légèrement ses lèvres pour savourer un peu plus leur goût.
Puis, le Yonkou se détacha de la bouche de son amant et lui chuchota à l'oreille à quel point il lui avait manqué.
Ce fut tout ce qu'ils purent échanger avant que le reste de leur famille ne tombe sur le poil de leur aîné pour lui souhaiter un bon retour à bord. Le second navire termina de s'amarrer et Ace traversa le pont pour sauter sur le Petit Moby. Il prit son propre bain de foule en riant, saluant ses amis et nakamas, avant d'échanger un check avec les commandants. Cependant, la raison même qui faisait qu'il avait pris la peine de changer de navire se présenta rapidement à lui.
Chris arrivait en marchant à côté de Kali qui avançait sur des béquilles, conservant de fines mèches laiteuses dans sa crinière sombre comme trace de ses actes, outre son handicap.
- Pas la peine de faire ta mère poule, elle retrouvera fin de semaine l'usage de ses jambes, rassura Chris.
- Je vais bien, assura la femme.
- Mais oui, mais oui… commenta Ace. Tu te déplaces à béquille, mais tu vas bien. Allons-y, Eda' se fera un plaisir de te faire la morale. Par contre, tu peux faire une croix sur le lait dans les jours à venir.
Il prit son amie par les hanches et refila les béquilles à Chris avant d'hisser sa camarade dans ses bras pour l'aider à changer de navire. Là, Patrick prit la relève pour faire la morale à leur amie. Cela aida très bien le jeune commandant, parce qu'il venait de sentir plus loin quelque chose d'imprévu.
Certes, que Cassandra et Lilith reviennent à cet instant en poussant le fauteuil roulant de Camille sous la garde de Kennichi, c'était normal, mais en même temps, il y avait Smoker qui venait de l'autre côté avec quelques-uns de ses propres hommes en trainant un Marvin hurlant et jurant. Donc, on pouvait comprendre que cela attire l'attention.
La tête de Marco était impayable alors qu'il regardait la scène, cherchant à comprendre le pourquoi du comment. Son regard alla de Marvin en menottes, puis de sa mère en fauteuil roulant qui venait de l'autre côté. Tranquillement, Ace vint s'appuyer au bastingage à côté de son compagnon et lui serra doucement le poignet.
- Fronce pas les sourcils comme ça, et ménage ton cerveau. L'affaire est déjà réglée, on t'en parlera plus tard.
Le blond regarda son jeune amant qui lui offrit un petit sourie rassurant.
Qui se figea avec ce que fit à cet instant Marvin.
L'homme venait de voir sa femme poussée sur son fauteuil par le pirate. Et il vit rouge. En se débattant encore plus, il jeta injures, malédictions et menaces à la vieille femme. Des insultes d'une telle bassesse et violence qu'Ace doutait même qu'un idiot comme Bluejam aurait eu le culot de l'utiliser un jour.
Le pire, ce fut la réaction de Camille. Avant, elle discutait tranquillement avec sa fille, Cassandra et Kennichi, riant même. Puis, quand son époux l'interpela, elle perdit son sourire et baissa la tête. Pas triste, non. La peur était là, certes, mais, il y avait quelque chose dans ses traits qui disait que ce n'était pas la première fois que son mari lui disait ce genre de chose.
Le silence, juste troublé par les cris de Marvin, était choqué.
On aurait presque entendu une épingle qui tombe.
Puis, ce fut l'explosion.
Littéralement.
Accompagnant le hurlement de rage de Marco, le Haki du Yonkou explosa, envoyant au sol ceux n'étant pas capable d'y résister. Et peu importe que son géniteur fasse partie du nombre, cela n'arrêta pas le pirate dans son ascension haineuse puisqu'il se jeta sous sa forme animale sur le vieil homme à terre, forçant Smoker à sortir sa jitte et à s'interposer. Les commandants se précipitèrent sur leur capitaine pour le maîtriser, mais le zoan était une boule de haine qui avait l'intention de faire couler le sang en réparation.
En voyant ça, Camille était presque effrayée. Cassandra et Lilith se dépêchèrent de monter la vieille femme dans le navire alors que Kennichi allait donner un coup de main à ses camarades pour calmer leur aîné. Ace grimpa carrément sur le dos de son amant, lui bloquant les ailes de ses jambes alors qu'il s'accrochait au dos de Marco. Le blond avait peut-être repris sa forme humaine, mais il n'entendait personne. Malgré l'opposition, il continuait d'avancer alors que les hommes de Smoker encore conscients se dépêchaient d'essayer de mettre à l'abri leur prisonnier.
- Pense aux jumeaux ! siffla le D. à l'oreille de son compagnon. Tu veux leur dire que tu as tué ton père de sang ? Il est bon pour MariJoa ! Il ne fera plus de mal à personne ! Il sort de la vie de tout le monde ! Calme-toi… s'il te plaît… il va payer pour tout ce qu'il a fait, je t'en assure ! Laisse couler, ça n'en vaut plus la peine !
Ace resserra sa prise en sentant que son homme commençait à se dégager.
- Pense à la Red Line, insista le brun. S'il te plaît bébé. Je t'en conjure…
Finalement, cela dut parvenir à percer la brume rouge de l'esprit du Yonkou qui cessa d'avancer. Lentement, ses camarades reculèrent et Ace descendit du dos de son amant. Marco resta immobile, fixant Marvin inconscient. Si un regard pouvait tuer, l'homme serait en train de hurler et supplier pour qu'on l'achève. Le blond cracha sur le côté et se détourna, retournant d'un pas rapide vers le navire avant de disparaître d'abord sur le pont, puis dans le navire en lui-même. Ace se précipita sur ses pas et l'intercepta dans le couloir alors qu'il allait s'enfermer dans leur cabine. Il l'attrapa par le poignet et le tira avec lui plus loin dans le couloir. Son amant se laissa faire et descendit avec lui à l'étage d'en bas. Quand le brun ouvrit la cabine des enfants, surprenant une infirmière qui faisait la surveillance, les jumeaux se tournèrent vers la sortie pour savoir qui venait les voir. Ace s'effaça et poussa son amant dedans.
Effet immédiat.
- PAPA !
Le Yonkou tomba à genoux et reçut dans ses bras ses deux enfants. L'infirmière se leva et sortit, laissant la petite famille seule. En silence, Ace se laissa aller sur l'encadrement de la porte, écoutant les faibles sanglots de son amant qui cachait son visage entre les épaules des deux enfants.
- Papa ?
Marco se redressa en essuyant ses yeux et regarda sa fille qui l'avait interpelé. L'enfant tendit une main vers son père qui se changea lentement, presque avec hésitation, en aile.
Comme son père changeait toujours ses bras en ailes pour les réconforter, elle-même comprenait que son papa avait besoin de réconfort et voulait l'imiter. Un faible sourire éclaira le visage du blond et il ramena les jumeaux dans ses bras, les enlaçant de ses propres ailes, tirant un sourire au D. en retrait.
Les choses iraient mieux.
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.
Assis à la table de réunion des commandants, Marco avait les jumeaux sur les genoux. Même s'il avait l'air plus préoccupé par les enfants, ses quelques commentaires disaient qu'il était attentif à ses nakamas. Il avait notamment eu un rire narquois en apprenant sa nouvelle prime. Apprendre la mort de Pedro et les risques encourus par Jinbe et son équipe n'étaient pas de bonnes nouvelles. Mais c'était dans la description de la mission. A se frotter à un Yonkou sur son territoire, on avait peu de chance de s'en sortir vivant. On parla du cas de Ben, mais le mot était déjà passé et tout le monde l'avait venu venir. Chacun espérait que le mercenaire ferait le bon choix, mais seul le temps le leur dirait.
Puis, il fut temps d'expliquer à Marco ce qu'il s'était passé, de pourquoi ils étaient ici et non pas à Sphinx. Et seule la présence des jumeaux sur ses genoux l'empêcha de se lever pour marcher sur le navire de Smoker pour assassiner Marvin. Cependant, il ne pouvait que s'incliner devant l'idée de ses commandants. La solution était parfaite. Une douce justice quand on savait que c'était ses hommes qui envoyaient à MariJoa l'ignoble individu qui l'avait condamné à la même sentence quand il était enfant. Un très juste retour des choses.
- Sinon, c'est quoi cette affaire pour laquelle on m'a appelé à Whole Cake au sujet de Liam, yoi ? demanda Marco en s'attaquant au dernier sujet de la réunion.
Raison d'ailleurs de la présence de Cassandra alors qu'elle n'était que rarement présente à ce genre de réunion. Et il sentit la migraine se présenter quand sa sœur se laissa aller contre sa chaise avec un air butté.
- L'infirmier du groupe révolutionnaire sous les ordres de Sabo est l'amant de Liam-kun, expliqua Haruta avec calme. D'un côté, on sait tous comment est Ace quand il s'agit de la famille et le fait est qu'il soit sous les ordres de Sabo n'arrange pas la chose. De l'autre, nous avons Cassandra qui voit le potentiel d'un très bon médecin et veut le prendre en élève.
- Et il s'agit donc de cet inconnu que je sens venant de la cale.
Tout le monde hocha la tête. Marco soupira silencieusement et regarda son amant.
- Je te laisse un test. Liam est peut-être un peu jeune et légèrement naïf, mais il doit aussi pouvoir faire sa vie. Donc, tu as une occasion pour juger ton gars, yoi.
Le blond se tourna vers Cassandra.
- S'il le passe, connaissant Ace, il doit y avoir besoins de soins, donc, tu auras l'occasion de lui faire une proposition de formation, yoi. Pas de forcing. Nous sommes d'accord ?
Les deux eurent une grimace.
Marco pencha de nouveau la tête vers Ace.
- Je te laisse gérer Alarys ? Pour le coup, j'ai pas mal de choses à faire, notamment expliquer la suite des évènements à ma mère et lui présenter les jumeaux, yoi. Autre chose à dire ?
- On doit ouvrir un tonneau pour les Taiyou, rappela Haruta.
- Pas que pour eux. Quand j'en aurais fini avec ma mère, j'irais certainement voir cette Brisée pour l'inviter. Après tout, elle nous a bien aidé dans cette affaire, yoi. Sur ce, la réunion est levée. Ace, tu peux garder les jumeaux le temps que…
- Mais bien sûr, chéri, coupa son amant. Venez avec maman, mes amours.
Le brun adressa un regard menaçant aux autres commandants qui avaient laissé sortir des petits rires, avant de se lever et de récupérer les jumeaux. Le blond se leva à son tour, maintenant qu'il n'avait plus les enfants sur les genoux. Suivant son mouvement, le reste des commandants quitta la pièce.
Devant l'infirmerie, le Phénix souffla un bon coup, tira sur sa chemise pour la défroisser un peu, puis passa le seuil. Il vit immédiatement Lilith au chevet de leur mère qu'on avait mis sur un lit tout au fond de la baie médicale. Note à soi-même, voir avec Ace pour virer rapidement Liam du navire que sa mère puisse avoir la cabine. Les deux femmes cessèrent leur conversation en voyant le pirate venir vers elles.
- Tu n'étais pas obligé de t'énerver ainsi, ce n'est pas important ce qu'il dit ou fait, surtout maintenant, pointa Camille.
- Son langage entre dans ce que je ne tolère pas, surtout quand on s'adresse à un membre de ma famille, yoi, répliqua Marco en s'arrêtant à côté du lit.
La vieille femme soupira, puis sourit, étirant ses bras maigrelets vers son fils qui se pencha vers elle pour l'étreindre.
- Je suis heureuse de te revoir, mon grand garçon.
Marco frotta le dos de sa mère en réponse, puis se dégagea doucement. Il se tourna vers sa sœur, lui tendit une main en silence, et tout aussi silencieusement, Lilith lui donna le dossier médical.
- Je te pensais navigateur, tu comprends quelque chose ? s'étonna la blessée.
- Cassandra m'a fait rentrer dans le crâne bien assez de médecine pour que je collectionne quelques diplômes sur le sujet, yoi, répondit laconiquement le Yonkou en chaussant ses lunettes. Et je ne parle pas des capacités de régénération de mon zoan qui, même si elles ne sont pas aussi efficaces sur les autres que pour moi, restent très avantageuses, yoi.
- Mon garçon est donc un petit génie ?
- Certainement pas. Je suis malade, yoi.
Tout en continuant sa lecture, il tapota sa tempe du bout des doigts.
- Mon mal m'empêche d'oublier quoi que ce soit. Ça reste là, ancré dans ma cervelle, à prendre de la place. Que ce soit des choses importantes ou des détails négligeables. Et on doit pouvoir oublier pour ne pas exploser, yoi. L'avantage d'être pirate, c'est que je mène une vie bien assez active pour me défouler régulièrement. Mais le mal reste.
Le capitaine referma le dossier et le rendit à Lilith qui alla l'accrocher en pied de lit, laissant son frère replier la couverture de leur mère afin de découvrir la jambe. Il eut un claquement de langue mécontent en voyant la blessure.
- Ce qui est fait est fait, inutile de t'énerver pour si peu, Marco, minimisa sa mère.
- Tu n'aurais pas dit la même chose entre quatre planches de sapin, répliquèrent en cœur les jumeaux.
Les deux blonds échangèrent un regard, avant que le Phénix ne retourne à l'examen des sutures avec attention. C'était tellement rare ce genre d'incident qui leur rappelait que de base, ils étaient des jumeaux. Délicatement, le zoan appliqua le bout de ses doigts sur une zone restante de peau saine qu'il y avait encore sur le genou et activa ses flammes, faisant sursauter sa mère.
- Ne bouge pas, lui intima Lilith en posant ses mains sur les épaules de la vieille dame pour la rassurer.
Cassandra passa la tête hors du bureau pour voir ce qu'il se passait avant de retourner à ses affaires, pas plus intéressée que ça. Quand Marco se leva pour aller chercher de nouveaux bandages, la blessure avait meilleur aspect, avec notamment, un gonflement qui avait presque disparu là où l'articulation faisait auparavant presque deux fois sa taille. Délicatement, le capitaine banda de nouveau la blessure, avant de remettre en place la couverture et de se lever pour manipuler la transfusion.
- On va baisser un peu la dose pour les anti-douleurs, mais si tu sens que c'est vraiment douloureux, n'hésite pas à demander de l'aide, on est d'accord, yoi ?
- Oui Marco. Sinon, tes amis n'ont pas été très loquaces, mais toi, tu pourras certainement me dire ce qu'il va se passer avec Marvin dans les cales de la Marine et moi ici.
Marco termina ses manipulations et se rassit sur le bord du lit.
- Je vais te faire aménager sur l'île de Sphinx. C'est la terre natale de Oyaji. On y passe au moins deux à trois fois par an. Là-bas, tu pourras reprendre des forces et profiter enfin de la vie, yoi. Cela aussi nous permettra de nous voir plus souvent et longtemps, sans la menace et la pression perpétuelle qu'on avait auparavant. Sans parler que je connais suffisamment les habitants de l'île pour savoir que tout ira bien pour toi, une fois là-bas, yoi.
Lilith toussota un instant, s'attirant un regard perplexe des deux autres.
- Vous n'oubliez rien, senshô-san ? s'enquit plaisamment Lilith.
- Et si tu allais voir si Cassandra n'a pas besoin d'aide, yoi ?
Sa sœur se contenta de rire narquoisement.
- Pourquoi, encore une fois, j'ai l'impression de manquer quelque chose d'important ? demanda Camille en regardant ses jumeaux.
Marco adressa un regard sévère à sa sœur qui se détourna pour s'en aller.
- Si on me cherche, je suis au denden. Je viendrais vérifier que tu as bien tout dit à maman. Tu es un grand garçon, Marco et tu connais l'autre alternative.
Et avec un rire, elle s'en alla en fermant la porte, laissant un Yonkou blasé derrière elle.
- Pourquoi j'ai hérité de cet équipage, déjà ?
- Tu veux vraiment qu'on te donne une réponse ? demanda Cassandra en allant fermer la porte du bureau pour laisser de l'intimité au duo.
Camille eut un rire en voyant le regard que son fils lançait à la porte, avant de prendre ses mains entre les siennes.
- Tu n'aimes pas être le capitaine ? demanda-t-elle en souriant.
- Concrètement, mes devoirs n'ont pas vraiment changé, je faisais déjà la majorité de tout ça à la place de Oyaji, devant sa santé déclinante, sans compter qu'avec la taille de ses mains, signer les chèques et les documents, il ne pouvait pas vraiment le faire, yoi. Le plus dur, ça reste son absence. Récemment, j'ai dû étouffer les premiers symptômes d'une mutinerie. Le temps fera son œuvre, mais pour l'instant, c'est compliqué.
- J'ai foi en toi, mon garçon.
Elle lui caressa les mains, puis remarqua le tatouage sur l'avant-bras.
- Venant d'un pirate, je ne devrais pas être surprise de voir que tu as un nouveau tatouage. Il doit être symbolique, parce que je vois mal ce qu'il représente. Je peux ?
Le blond remonta la manche de sa chemise, dévoilant la totalité du ruban rouge qui y était tatoué et dont la manche cachait auparavant une bonne moitié. Pour le coup, la date complète apparut.
- Ça représente quoi ?
- Un ruban rouge. Ou plus simplement, une ligne rouge. Comme la Red Line.
- Et la date ?
Marco soupira et retira la main de sa mère de son bras pour la regarder dans les yeux.
- Réponds honnêtement à ma question. Et quand je dis honnêtement, c'est vraiment honnêtement.
- Qu'est-ce qui te tracasse ? rit doucement la vieille femme.
- Gol D. Anabela. Tu penses quoi d'elle ?
- Que c'est une chic fille, peut-être avec un caractère très enflammé. J'ai pas mal côtoyé son frère, plus qu'elle, donc, je ne saurais pas dire, mais je suis assez vieille pour lire entre les lignes dans les journaux et savoir qu'elle n'est pas une fille méchante. Lilith me parle en bien d'elle dans ses lettres.
- Si je te dis que je veux l'épouser, tu me réponds quoi, yoi ?
Les yeux de la vieille dame s'illuminèrent.
- Vous mariez ? Mais c'est merveilleux ! Jamais je n'aurais pu imaginer qu'en dépit de la piraterie, tu puisses avoir l'occasion de trouver une jeune femme avec qui tu puisses fonder une famille ! C'est la meilleure nouvelle que j'ai eue l'occasion d'entendre depuis bien longtemps ! Vous avez arrêté une date ? Un lieu ? Qui va l'accompagner à l'autel ? Oh bon sang, faut que je me…
- … que tu calmes tes ardeurs parce que j'en suis au stade d'essayer de lui faire comprendre pourquoi je l'ai demandée en mariage, yoi, coupa son fils en dépit du sourire qui venait d'apparaître sur ses lèvres. Je lui ai déjà fait ma demande et elle m'a sorti une liste longue comme le bras de raisons pour dire que le mariage ne ferait que nous encombrer.
La tristesse et la déception se disputèrent le visage de la vieille femme.
- J'ai l'intention de lui refaire ma demande, un non ne signe pas la fin de notre relation, rassura le blond. On est toujours aussi bien ensemble, toujours aussi amoureux, ça ne change pas, yoi.
- Tu veux ma bénédiction ? Je te la donne sans hésitation !
- Merci, mais ce n'était pas mon but. Je veux que tu gardes en tête que ce que je vais te dire est très dangereux dans le monde où on vit. Quoi que tu verras, entendras ou apprendras peut nous mettre tous en danger, toi y compris.
- Motus et bouche cousue, tu n'as pas à t'en faire. Je ne suis qu'une simple femme, les manigances, les complots, tout ça, ce n'est pas pour moi. Tu me promets une vie paisible et une possibilité de voir mes enfants faire la leur en étant heureux, à défaut d'être en sécurité. Pourquoi diable est-ce que je mettrais tout ça en danger ? Arrête de faire des détours et soit direct. Qu'est-ce qui te rend si nerveux et si précautionneux ?
Marco soupira et posa une main sur son tatouage, caressant tendrement la date en noir sur l'encre rouge.
- Tu m'as demandé la date, ce qu'elle représentait… eh bien, c'est une date de naissance. Ann et moi avons eu des enfants. Des jumeaux, yoi. Gol D. Red et Portgas D. Lina, qu'on surnomme entre nous Red Line.
Un ange passa.
Puis deux.
Et trois.
Bien assez pour s'organiser une partie fine.
Camille cligna des yeux et fixa son fils comme si elle le voyait pour la première fois.
- Tu… vous… vous avez eu des enfants ? Tous les deux ?
- Vu la ressemblance, je peux t'assurer que ce sont bien les miens, confirma avec amusement Marco. Lina a littéralement deux mèches blondes et Red mes yeux.
Que sa mère tombe dans ses bras en pleurant n'était pas la réaction qu'il attendait. Et il ne put pas s'y attarder parce qu'on toqua avec un pied à la porte. Se doutant de quoi il s'agissait, Marco se leva du lit et alla ouvrir, faisant face au sourire attendri de son amant qui avait les jumeaux dans les bras avec chacun son doudou oiseau. Ace leva un sourcil, l'air de dire « qu'est-ce qu'on te disait » avant de mettre les enfants dans les bras de leur père.
- Je vais investir la salle de réunion avec Haiiro pour tester le gars. Il risque de hurler un peu, mais on restera très propre, dit à voix basse le D.
Le blond hocha la tête et son commandant referma la porte sur eux, isolant de nouveau l'infirmerie. Arrangeant un peu la position de Lina qui s'était penchée en arrière pour mieux regarder quelque chose, le père retourna au chevet de sa mère et délicatement, posa les enfants sur le lit en veillant à les garder loin de la blessure.
- Les enfants, je vous présente votre grand-mère. Dîtes-lui bonjour, demanda Marco en se rasseyant sur le rebord du matelas.
- ozour ! salua joyeusement Lina alors que Red se cachait derrière son doudou.
- Ils sont magnifiques, mon chéri, ce sont de si beaux enfants ! sanglota la nouvelle grand-mère.
Oh oui, aux yeux de Marco, ses deux enfants étaient les plus beaux. Il déposa un baiser sur le crâne du duo.
Sa fierté et sa joie.
