Bonjour bonjour, on se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre. On dit au revoir à deux personnages et on se retrouve avec un petit nouveau pour un ou deux chapitres. Ainsi donc, je récupère de nouveau un OC d'Evanae (qui d'ailleurs s'avère être absente parce que son pc a tout simplement grillé avec une vaste majorité de ses notes dessus). On commence aussi à entrevoir une partie du bordel que sera Wa.

Merci à tous et à toutes pour vos commentaires, fav et follows. J'espère donc que ce chapitre sera à la hauteur et je vous dis à bientôt.

Black-Clixia : Ils relâchent la pression après la peur qu'ils ont eu, c'est normal. Je suis heureuse de savoir que j'ai bien retranscrit l'épisode. et non, je ferais pas la conversation entre Ace et Luffy. Nop. Pas maintenant./ J'aime m'amuser. Et je pense que depuis le temps, c'est tout simplement quelque chose de connu que je suis sadique. Et je me suis amusée avec la réaction sur la prime. Ils sont pas frangins pour rien ces deux-là./ Rayleigh te manque ? Eh bien, on l'a au denden aujourd'hui !/ Il aime bien Tami, outre le quiproquo sur la Red Line, et il a beaucoup aimé son boulot, autant le lui dire en face. / La question est... quand cela pourra-t-il être réalisé. Parce que là, ils vont vers Wa. Et on sait pas le bordel qu'Oda prévoit par la suite. Et on verra si tu es assez sage pour assister à cette "corruption". / C'est le personnage du White Devil qui veut ça et c'est surtout une pause scénaristique nécessaire. Ce qu'il adviendra, c'est au mercenaire de le décider. / Ce n'est pas la dernière fois que Marco fera une remise au clair comme ça, mais elle ne sera pas aussi frappante. Et oui, il est le capitaine, il est grand temps qu'on le réalise./ Ils sont adorables ensemble, pas vraie :3 /Dans la tête de Kali, avec ce qu'a fait Ace pour elle, elle lui doit tout. S'il lui dit de mourir, elle le fera. Donc, oui, il peut se permettre ce genre de chose avec elle. / Marco a tout fait pour essayer de tourner la page, mais Marvin a brisé sa vie avant même qu'il ne la commence, et là, non seulement il a essayé de tuer sa mère qu'il commence à connaître, mais en plus, il l'insulte et l'enfonce plus bas que terre. Tu as donc quarante longues années d'amertume et de haine qui ont bouillonné en silence qui vienne tout juste d'exploser. D'où le pétage de plomb./ J'aime profiter de chaque occasion pour montrer qu'Ace et Marco, c'est plus que du cul pour pourler cruement. C'est une relation plus profonde entre eux, et ce genre d'instant en est une preuve. / Quoi de mieux que des enfants purs et innocents pour chasser tout ce qui est mauvais. Et Lina est une fillette intelligente. Quand ça va pas, son papa lui fait ça, alors, elle sent qu'il va pas bien, donc, elle lui fait la même chose./ Oui, Marco est impartial, même quand il est question de son mec. C'est pour ça qu'il est le digne successeur de leur père./ Marco et Lilith est un lien qui se forme de jour en y aura des moments où ils se retrouveront encore devant un inconnu, mais d'autres où ils se rappelleront qu'ils sont venus au monde en même temps. Difficile de les faire, comme Lilith est secondaire à l'intrigue, mais ça se fera./C'est par la première fois que j'utilise cette idée et avoir Missty sous la main me fait d'ailleurs prendre conscience qu'il y a des choses à rajouter pour accentuer ce point. Mais j'ai beaucoup aimé cette justification. / Je pensais pas que cela soit nécessaire, mais j'en ferais mention de la différence du Ann/Anabela avec le AnnE.

Neko chan 124 : Joyeux anniversaire. Je suis contente de savoir que ce chapitre ait été un cadeau à la hauteur.

Rose-Eliade : merci.

Cocochoco78 : Au plaisir. Il y aura d'autres passages entre Camille et les jumeaux, je t'assure.

Vous pouvez rejoindre le Discord et discuter avec la Mash-UP à tout moment, donc, n'hésitez pas !

h-t-t-p-s-:-/-/-d-i-s-c-o-r-d-.-g-g-/-U-J-U-s-X-p-m

Donc, bonne lecture et à bientôt !

Et surtout, restez chez vous !

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Ace soupira et regarda Liam. Apparemment, le blond venait enfin de comprendre le sens de l'expression « prendre son courage à deux mains », parce que depuis tout à l'heure, il essayait de passer outre le D. qui s'était adossé à la porte fermée de la salle de réunion des Commandants.

Pourquoi ?

Eh bien parce que Matt était dedans en tête à tête avec Kali pour un petit test.

Pour l'avoir déjà passé, le D. savait qu'il était coriace.

Et Liam savait parfaitement que la brune était un monstre, alors, il voulait sauver son amant.

- Je vais passer un marché avec toi, Liam, dit finalement Ace. Si cet homme sort de là vivant, je te ferai plus chier sur l'affaire et je vous aiderai si Sabo fait son chieur.

- Ta foldingue de sorcière va le buter ! Aucune chance qu'elle le laisse en vie ! riposta le blond avec colère.

- C'est un simple test. N'importe qui peut le réussir. Mais il a une valeur importante.

- Et tu t'attends à ce que je reste là à me rouler les pouces quand il risque de se faire descendre ?!

- Non. J'attends de toi que tu écoutes tes aînés quand ils ne veulent que ton bien.

- MAIS BORDEL ! Je suis majeur ! Je peux faire mes choix seuls !

- Ton gars bosse pour Sabo…

- C'est un médecin, pas un révolutionnaire

- …mais il est tout de même dans les papiers de la Révolution ! Tu crois que s'il t'arrive quelque chose, on fera quoi ? On se battra pour toi !

Liam s'arrêta un instant dans sa colère pour froncer les sourcils.

- Tu viens vraiment de dire que tu as un minimum d'affection pour moi ?

- Même si nos débuts ont été plus que foireux, avec ma paranoïa et mes compétences sociales d'homme des cavernes, oui, je tiens à toi. Je n'ai peut-être pas grandi avec toi comme avec Sab' ou Lu', mais tu restes mon frère. On m'a appris tout petit qu'un grand-frère devait veiller sur ceux qui viennent après. Et c'est ce que je fais, peut-être maladroitement, mais c'est mon but de base.

Le pauvre blond resta bouche béante.

Derrière la porte, pour le coup, c'était une autre scène.

Matt, œil au beurre noir, blessures à ne plus quoi savoir qu'en foutre et autres estafilades, sans parler du bras et des doigts cassés… eh bien, Matt, même dans son sale état, était assis sur une chaise. Pas de menotte, de corde ou d'objet de tortures. Il était plus ou moins libre de mouvement. Et devant lui, sur une autre chaise, une femme qu'on lui avait présentée comme Haiiro Kali était assise avec un étrange coffret en bois devant elle, sur la table qu'elle regardait fixement, sans même cligner des paupières. Toute son attention était sur la boite. Pourtant, Matt savait qu'il devait être testé. Et que de ce test dépendait la suite de sa vie. Soit il le passait avec succès et il pourrait s'en sortir avec des soins en prime. Soit… eh bien, il quitterait le Moby les deux pieds en avant.

Cela faisait déjà cinq minutes qu'il était là, sur cette chaise… et il attendait.

Finalement, la brune pivota sur sa chaise pour se mettre face à lui, malgré les sièges vides entre eux. Elle prit la boite et la posa sur ses genoux, révélant une ouverture sombre en son centre.

- Approche.

- Pourquoi ? demanda Matt avec méfiance.

Il en avait assez de l'hospitalité des pirates. Quand Sabo disait qu'on ne savait rien de ses frères, il voulait bien le croire après avoir subi le sadisme et la cruauté, saupoudrés de folie de l'aîné.

- Tu veux sortir vivant d'ici ? Alors, fais ce que je te dis sans poser de question, lui dit froidement la femme avec une voix claquante.

Une peur anormale le saisit à la gorge.

- Approche. Tu ne veux pas me pousser à bout, reprit la pirate.

Matt se leva et alla rejoindre la pirate qui pointa le sol du doigt.

- Mets-toi à genoux.

- C'est pour tester mon humilité ?

- Non, c'est pour que tu sois à la bonne hauteur.

Roulant des yeux, le médecin/prisonnier/punching-ball se mit à genoux devant la pirate et eut un geste de sa main valide comme pour demander la suite. La brune posa une main sur la boite et tapota le dessus doucement du bout des doigts, produisant un son creux.

- Mets ta main dedans.

- Qu'est-ce qu'il y a dedans ?

- Mets ta main dedans.

- Mais…

Matt s'immobilisa en sentant quelque chose de froid contre sa carotide. Il n'avait pas vu la femme bouger, et elle était déjà là, tenant quelque chose contre sa gorge.

- Tu connais le Gom Jabbar ? Non ? Alors, laisse-moi t'instruire. C'est une arme que les nobles utilisaient il y a deux ou trois siècles. Pour faire simple, ça ressemble à une aiguille empoisonnée sur un dé à coudre. Ici, c'est du venin de serpent à sonnette.

Son ton resta calme, mais le message était clair derrière. S'il tenait un minimum à sa vie, il se devait de faire de qu'on lui disait. Surtout pour soutenir Liam qui se disputait avec nul autre que le fils de Gol D. Roger dehors, d'après les cris. Il ne pouvait pas le laisser tomber dans cette affaire.

Alors, il leva sa main valide et, en essayant de ne pas trembler, il la fit entrer dans la boite.

- Retire cette main de cette boite sans que je te le dise, et tu mourras.

- On teste quoi exactement ? demanda Matt avec hésitation.

- Simplement le genre de créature que tu es. Si tu es une créature rationnelle, tu garderas ta main à sa place. Si tu es un animal et écoute ton instinct, ce sera la mort.

- Et c'est cette boite qui permettra de faire la différence ?

Un sourire à faire froid dans le dos apparut sur le visage de la brune.

- Ça gratte, n'est-ce pas ?

Matt cligna des yeux. De quoi parlait-elle ?

- C'est une démangeaison bien insistante qui envahit ta main…

Maintenant qu'elle le disait… c'est vrai que sa main dans la boite le démangeait. Il voulait vraiment se la gratter.

- Est-ce que…

Kali le coupa avant que la question ne puisse se finir.

- Une démangeaison qui devient de plus en plus irritante…

C'était elle ! Il en était persuadé ! C'était elle qui lui donnait envie de se gratter ! Mais pourquoi ? Outre lui donner envie de se frotter la main avec les ongles pour se débarrasser de cette impression urticante, il ne voyait pas le but de la manœuvre.

- La démangeaison devient brûlure…

La chaleur qu'il ressentait dans cette boite venait de dépasser le stade de l'agaçant et se rapprochait de celui de la douleur et de l'insupportable.

- Ta main brûle, n'est-ce pas ? Tu sens ta chair se déchirer et le sang couler…

Matt ferma et rouvrit plusieurs fois sa main, mais rien à faire, il souffrait. Il n'avait qu'une envie, c'était retirer sa main de cette maudite boite. Mais il savait que s'il le faisait, il y perdrait la vie. Il devait s'accrocher. Il serra les dents, fixant avec haine l'innocente boite dans laquelle sa main subissait l'enfer.

- C'est un fer rouge qui roule sur ta main…

Les larmes de douleur montèrent aux yeux du pauvre homme.

- …fer rouge, sur fer rouge, sur fer rouge…

- PUTAIN CA FAIT MAL !

Il devait se contrôler, ignorer la douleur, survivre à l'expérience. Son instinct lui hurlait de retirer sa main et il sentait ses muscules se contracter en rythme avec la douleur, comme pour essayer de sortir de la boite, mais il devait lutter contre tout ça. La brûlure montait toujours plus, la chaleur avait gagné une partie de son avant-bras. Il sentait le sang ruisseler sur la paume de sa main, bouillant et douloureux.

- … fer rouge, sur fer rouge, sur rouge…

Allez, il pouvait passer cette épreuve ! Il pouvait le faire ! Tant pis pour sa main ! Il pourrait être avec Liam ! Il pourrait toujours trouver une prothèse, même si ça signifiait devoir renoncer à son amour pour la médecine ! Il ignora les larmes qui roulèrent sur ses joues, se concentrant pour taire toutes les sensations et son désir de retirer sa main de la boite.

- Stop.

Sans qu'il ne puisse comprendre le pourquoi du comment, la douleur s'envola comme si elle n'avait jamais existé. Il ouvrit un œil, incrédule, alors que la brune reculait, laissant la boite reposer sur ses genoux. Elle retira avec précaution l'aiguille au bout de son doigt pour la ranger dans un petit étuis de cuir.

- Tu peux retirer ta main, le test est fini.

Matt la regarda avec une certaine crainte, puis la boite. Inspirant profondément, il ferma les yeux et retira ce qu'il restait de sa main de l'objet. Il ouvrit un œil pour apprécier les dégâts, avant d'ouvrir le second avec surprise. Hormis quelques rougeurs, sa main était intacte. Pas de sang, pas de blessure. Rien.

Pourtant, la douleur avait été bien réelle…

- Comment… qu'est-ce qu'il y a dans cette boite ? souffla le médecin en examinant sa main comme s'il n'arrivait pas à en croire ses yeux.

- Les deux pires ennemis de l'être humain. L'inconnu et l'imagination. On en a fini ici, Ace !

La porte s'ouvrit, non pas sur Ace, mais sur Cassandra avec le nécessaire médical. Kali reposa sa boite sur la table et attrapa ses béquilles par terre pour quitter la pièce. Le D. entra brièvement pour récupérer l'accessoire de sa nakama avant de ressortir. Avant que Liam ne puisse entrer, le D. le prit par l'épaule et l'embarqua vers l'échelle.

- Vide ta cabine, c'est ici que tu t'installes désormais. J'ai pas mal de trucs à faire moi aussi, donc, ce sont les gars qui vont t'aider pour le déménagement.

- Et Matt ?

- Le reste dépend de lui. Cassandra le veut comme élève, et Sabo ne s'est toujours pas manifesté, ce qui n'est pas surprenant avec la Rêverie qui commence demain.

- C'est quoi le rapport ?

- Dragon ne laissera pas passer cette occasion et Sabo est littéralement son meilleur homme. Fais l'addition tout seul et croise les doigts.

Ace s'arrêta devant l'échelle et jeta un regard sévère à son jeune frère.

- Va préparer tes affaires pendant que je range la boite à cauchemar et que je choppe les gars pour tout ce qui sera ta marchandise, monsieur l'antiquaire.

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Marco avait trouvé assez facilement le navire de l'informatrice. Et ce fut une louve enceinte qui l'accueillit avec un gémissement curieux depuis le pont. De ce que son Haki lui disait, la personne qu'il cherchait était là ; autant demander gentiment s'il pouvait la voir en évitant de crier comme un malotru.

- Ton alpha est là ?

Jappement positif.

- Puis-je la voir, yoi ?

Nouveau jappement et la louve disparut. Marco croisa les bras, caressant machinalement son tatouage en attendant le retour de la louve avec l'informatrice. Quand la femme arriva enfin, elle était bien pâle, l'air malade et les cheveux en bataille, comme si elle venait tout juste de se réveiller.

- Bonjour, je passe au mauvais moment, non ? salua le pirate.

L'informatrice se figea, plus que confuse. Elle n'avait vraiment pas l'air dans son assiette. Anémie à vue de nez. En tout cas, le temps de réaction n'était pas au top. Elle blanchit un peu plus alors qu'il utilisait la planche à proximité pour monter sur le navire.

La peur ? Probablement. Il restait un Yonkou, après tout. Il resta calme et conserva une attitude neutre et non-menaçante. Il s'arrêta à une certaine distance d'elle, avant de lever lentement le bras pour prendre délicatement entre ses longs doigts le front de la jeune femme. Il se concentra sur la régénération sanguine et activa ses plumes. Cela aurait été mieux s'il avait pu avoir accès directement aux os et donc, à la réserve de globules rouges, mais la femme n'apprécierait peut-être pas un tel contact, surtout venant d'un homme plus fort, âgé et dangereux.

Elle reprenait déjà des couleurs, et c'était positif.

Et cela dut être assez efficace pour qu'elle brise le silence et lui demande avec une certaine hésitation :

- A-Ano… Qu'est-ce qui me vaut la visite d'un Yonkou ? demanda-t-elle.

Prenant garde de parler à voix basse pour ne pas intensifier le mal de tête qu'il devinait, il lui expliqua la raison de sa présence sur le pont de son petit navire :

- Eh bien, de base, je voulais vous parler d'une affaire récente sur laquelle vous avez travaillée. Mais j'ai trouvé une patiente en chemin. Si j'en juge votre pâleur, ojou-san, vous devez être la propriétaire de la belle flaque de sang sur les quais, yoi.

Difficile de manquer la flaque qu'il y avait entre le Moby Dick et le navire de Smoker.

Sans cesser l'action de ses plumes, il commença à masser doucement les tempes de la jeune femme. Il ne l'avouerait jamais à Cassandra mais qu'est-ce qu'il aimait être un médecin parfois. Enfin. Médecin/zoan/phénix. Sinon, c'était moins drôle.

- Nous devrions peut-être parler à l'intérieur, proposa-t-il.

Elle prit un air plus professionnel et neutre pour l'inviter à entrer alors qu'il lui adressait son sourire habituel. L'intérieur ressemblait à un micro studio, parfait pour une personne et une louve, mais il ne s'y intéressa pas des masses. Il s'assit sur la chaise qu'elle tira pour lui alors que la louve allait s'attaquer à un vieux jouet.

- Vous voulez boire quelque chose ?

- Ce que vous avez de prêt, sinon, pas la peine de vous embêter, répondit-il.

Ah ! Quelle galère d'avoir de grandes jambes !

- J'ai besoin de me réveiller de toute façon, assura-t-elle. Un café, ça vous tente ?

- Merci bien, yoi. J'en ai besoin, moi aussi. La journée s'étire un peu trop à mon goût.

Et elle n'était toujours pas finie. Entre sa mère, Marvin, Matt (toujours pas fini) et il savait qu'Ace devait gérer Alarys qui était toujours dans la cale de l'autre navire, il avait de quoi faire. Et dire qu'en revenant, il n'avait eu qu'une envie, c'était prendre Ace et s'enfermer dans leur cabine pour ne plus en sortir pendant une semaine.

Mais non, il devait organiser une fête et comme ils étaient capitaine et second en commande, ils devaient faire acte de présence une bonne partie de la soirée.

Il croisa ses mains sur la table, conscient de la méfiance et de la discrète surveillance de la jeune femme. Elle dut remarquer son intention parce que ses épaules se détendirent légèrement. Elle termina de préparer le café et le déposa devant le blond. Il la remercia alors qu'elle s'asseyait en face avec une infusion de plantes. Certainement pour apaiser son mal de crâne. Il trempa ses lèvres dans le café et le savoura. Sec. Court…

Perfect.

- Hm, excellent, complimenta-t-il après avoir trempé ses lèvres dans sa boisson. Thatch a toujours tendance à le faire trop long, juste pour m'embêter.

Brisée répondit au compliment par un hochement de tête en souriant pendant qu'elle buvait son propre verre.

- Donc, attaqua-t-elle, de quoi vous vouliez me parler, concernant cette affaire récente ?

- J'ai eu une longue, très longue et très sérieuse discussion avec Ace à votre sujet, Brisée-san, yoi, commença-t-il, toujours à voix assez basse. Et je tiens à m'excuser pour le comportement de mon compagnon. Même si je saisis parfaitement pourquoi il a fait ça et comment, dans sa tête de linotte, il a réussi à vous voir en menace sur l'instant, je lui ai bien fait comprendre que vous menacer était la pire chose à faire, yoi.

Quand il était question des jumeaux, autant l'un que l'autre pouvait voir le mal là où il n'y était pas. Il n'allait pas jeter la pierre à son mec alors qu'il ne cherchait qu'à protéger ses enfants.

Il prit une nouvelle gorgée de son café et présenta ses excuses pour le comportement d'Ace ;

- Je vous demande donc pardon.

- Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, vous savez, commença à réfuter Brisée. Si j'étais à sa place, je…

Elle s'interrompit une seconde, avant d'afficher un sourire blasé.

- Non, je ne ferais pas la même chose, mais dans un autre contexte ou d'autres circonstances, ça n'aurait pas été impossible, conclut-t-elle avant de boire dans sa tasse pour reprendre contenance.

- Ace est quelqu'un de surprotecteur. Dans ce genre de situation, ça se finit toujours très mal. Soyez contente, je connais un jeune infirmier qui a beaucoup moins de chance que vous, pour un sujet où il y a pourtant moins de raisons de s'en faire, yoi, pointa le Yonkou. Ce qui veut dire que même si vous lui faites peur, il vous aime bien.

Entre Matt qui « profitait » de Liam et une possible menace de Brisée sur les jumeaux, il est vrai que le simple fait que la jeune femme soit encore en vie était en soit une preuve qu'Ace avait de l'affection et un semblant de respect pour elle. Parce que si ça n'avait pas été le cas, elle serait morte depuis longtemps.

- So ka… sourit la femme. Tout ça pour dire que je comprends pourquoi il a fait ça, et tant qu'il ne recommence pas, je n'ai pas vraiment la tête à lui en vouloir.

- Il ne recommencera pas, assura le blond.

Mais maintenant que la jeune femme savait qu'il y avait une anguille sous roche, autant l'avertir de ce qu'il se passerait si elle poussait sa curiosité. Il se pencha vers elle, le visage dur et lui parla calmement, durement, droit dans les yeux :

- Pour la simple et bonne raison que la prochaine fois, c'est pour un risque réel et que ce sera moi en face, avec mon flingue entre vos deux yeux.

La demoiselle perdit son sourire pour une moue mi-dépitée, mi-boudeuse.

- Je n'ai pas l'intention de fouiner de votre côté sans autorisation ou demande de votre part, répondit-elle en croisant les bras. Ça m'ennuierait de vous avoir en ennemis.

Le Yonkou se remit en arrière sur sa chaise, heureux de voir qu'ils étaient clairs et qu'elle ne ferait pas l'erreur de mettre son nez là où il n'avait rien à y faire.

- Hm. Mais laissons là les sujets qui fâchent, yoi.

- C'est vous qui l'avez abordé à la base, soupira-t-elle. Law sait des choses que j'ignore, et je sais infiniment plus que lui sur des tas et des tas de sujets différents. Ce n'est pas parce que je le connais qu'il va tout me raconter, surtout s'il sait que les informations qu'il détient sont dangereuses.

Elle but une nouvelle gorgée de sa tasse.

Le sujet ayant été bien exploité, ils pouvaient passer à autre chose. La raison même de sa visite.

- Je voulais aussi vous remercier pour l'affaire O'hara, lui dit Marco.

En réponse, la femme toussa dans son verre, mais il l'ignora.

- J'ai une dette envers vous, continua-t-il.

Brisée s'essuya la bouche pour relever les yeux de Marco qui fixait sa propre tasse sans la voir. L'état de santé de sa mère était certes inquiétant, surtout avec son âge et son état de fatigue, mais savoir que ce n'était pas la première fois que ça arrivait… ça lui faisait monter la haine. Vivement qu'ils se barrent d'ici. Il n'aimait pas cette île et ne l'aimerait jamais.

- Yonkou-san, commença la femme. Vous faites erreur.

- En quoi ? demanda-t-il curieusement.

- Portgas est venu me voir en tant que client, il n'est pas question d'une dette.

Marco garda un bref instant le silence, pour bien la regarder dans les yeux, avec un sourcil à peine levé, avant de formuler sa réponse :

- Petit un, Ace ne vous a pas mis le couteau sous la gorge pour que vous preniez le contrat, non ? Vous étiez libre de refuser, plus encore en sachant comment a fini la conversation, yoi. Petit deux, je sais très bien que vous avez refusé la récompense bien dérisoire qu'il vous a proposée, par rapport à ce que vous avez fait pour moi. Quelque chose à me dire en plus ? Parce que je peux continuer, yoi.

Et il se permit un sourire satisfait. Il avait une réputation à tenir, on n'avait pas le dernier mot sur lui comme ça. La femme tiqua en affichant une mine blasée.

- J'ai refusé l'argent parce que je suis multi-millionnaire, ça m'encombrerait plus qu'autre chose…

Ah oui, l'infâme histoire du fruit de l'atronach…

- Autre raison pour laquelle on vous en doit une, pointa-t-il avec amusement. Moi, pour la bonne tranche de rire que j'ai eue en apprenant qu'une nouvelle venue avait arnaqué ce con d'Akagami, et Ace pour l'excuse formidable que vous lui avez offerte afin qu'il puisse user de son fruit sous sa forme féminine, yoi.

La demoiselle se pinça l'arête du nez.

- Je savais que j'aurais dû me méfier de l'effet papillon… Voilà qu'un Yonkou me dit être mon débiteur…

L'Effet Papillon est toujours très vicieux, certes, mais elle ne réalisait pas toute la portée de ce qu'elle avait fait. Elle avait tout fait pour qu'on puisse l'arrêter et que Smoker prenne en charge Marvin. Elle avait même fourni des plans à Ace au cas où il voudrait en rajouter une couche.

Elle les avait aidés à sauver Camille O'Hara.

- Il est question de ma mère, lui dit-il avec sérieux, penché en avant. Je pense qu'il est normal que je vous sois reconnaissant, non ?

- … J'imagine…

Mais c'était mal connaître Marco que de croire qu'il allait s'arrêter là :

- L'homme que vous avez aidé à éjecter du tableau a brisé ma vie avant même que je ne la commence. Pendant des années, il a martyrisé ma sœur jumelle et ma mère. Quand il lui a tiré dans la jambe, c'était pour la tuer, yoi. Et ce n'était pas la première fois.

Il avança une main pour la poser sur l'avant-bras de Brisée qui se mit à la fixer, un peu troublée.

- Je commence tout juste à la connaître, continua-t-il. Sans votre aide, il aurait fallu faire les choses autrement pour la protéger, et cela aurait pu finir par un échec. Alors je vous interdis formellement de minimiser l'aide que vous avez apportée à cette affaire. Parce que pour moi, elle n'a aucun prix, yoi.

Elle resta immobile et silencieuse, avant de finalement réagir comme si elle venait de quitter son petit monde. Elle hocha d'abord la tête, avant de s'excuser :

- Je n'avais pas réalisé. Gomen.

Le Yonkou lui sourit avant de reprendre sa main, aussi délicatement qu'il l'avait posée.

- A la base, je voulais vous inviter à vous joindre à une célébration que j'avais prévue pour fêter tout un tas de choses, mais vous n'avez pas l'air très bien. Une prochaine fois, peut-être, yoi.

- Je vais très bien, réfuta-t-elle distraitement, levant les yeux au ciel. Le saignement était accidentel et ce que vous avez fait a réglé le problème.

Elle devait se défendre sur sa santé par réflexe parce qu'elle s'arrêta juste après quand le reste de la phrase de Marco monta à son cerveau :

- Attendez, quoi ?

Le Phénix n'avait pas l'intention de la laisser filer :

- Alors c'est parfait, fit Marco avec un grand sourire.

Et il acheva sa tasse.

- Mais… voulut-elle protester.

- Ce soir, vingt heures, au Moby Dick. Pas besoin de manger avant de venir, ou de prendre une tenue particulière. Je vous attendrai, yoi.

- Matte !

La jeune femme se leva en voyant le Yonkou poser la tasse dans l'évier et se diriger vers les escaliers pour sortir.

- Je n'ai pas dit oui ! protesta-t-elle, prise au dépourvu.

- Mais vous n'avez pas dit « non », non plus, donc je vous dis à ce soir, rétorqua le blond avec amusement. Et si vous avez toujours mal au crâne, je vous enverrai Cassandra avec des médicaments.

Il se permit de rire. Certes, si on ne connaissait pas Cassandra, c'était un peu difficile d'imaginer la menace, mais c'était toujours très amusant.

- Elle sera ravie de faire votre connaissance, conclut-il avant de refermer la porte derrière lui.

Une chose en moins sur sa to-do list. Maintenant, il pouvait s'occuper de ce qui retenait Matt chez les Révolutionnaires et il ne resterait que la fête à prévoir. Après le rapport d'Ace au sujet de Alarys, si son amant finissait avant de son côté.

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Ace descendit dans la cale du Petit Moby pour retrouver une vieille rencontre qu'il avait faite durant sa montée de la Grand Line. Loin en East Blue, le jour même de sa rencontre avec Patrick. Il s'en rappelait comme si c'était hier. A l'époque, la femme avait eu un talent indéniable pour passer inaperçue, sans parler que ce qu'il apprit plus tard comme étant un démon permettant de modifier son aura pour qu'elle n'attire pas assez l'attention de son Haki à peine plus haut que basique.

Cependant, cette femme l'avait interpellé, montrant que dehors, il n'était pas le seul avec Luffy à posséder ce talent avec le changement de genre sexuel.

Alarys D. Alya, né Alex.

Et assise dans la cale, les mains et les pieds retenus par du kairoseki à un poteau aidant au soutien de l'étage du dessus, la femme n'avait pas beaucoup changé. Toujours aussi blonde, avec des yeux d'un mauve assez clair.

Ils se fixèrent un instant en silence, avant qu'Ace ne soupire, se gratte le crâne et s'avance un peu plus.

- Dans quel bordel tu t'es mise cette fois, Alarys ?

Il s'accroupit pour se mettre à son niveau, les mains plus ou moins jointes entre ses genoux. La blonde lui rendit son air blasé en répondant, clairement sur la défensive :

- J'étais juste en train d'exécuter ma mission.

Puisqu'en la fouillant, on avait découvert l'appartenance de la femme aux mercenaires, il savait comment mener cette discussion pour avoir et des infos, et un possible allié.

- Je croyais que vous évitiez de vous associer aux Yonkous ? Tu me diras, le White Devil et John le Sobre sont des exceptions, mais je me disais que seuls les chefs pouvaient faire ça. Tu es loin d'être en haut de la chaîne alimentaire.

- Je suis pas suicidaire au point de me lancer toute seule là-dedans, j'ai pas vraiment eu le choix

Ah ! Intéressant. Menace ou ordre. Ou alors, c'était un moyen d'obtenir un moyen de pression ou d'engranger une faveur pour arriver à un but bien précis. Mais d'une façon ou d'une autre, le but n'était pas de bosser volontairement pour Big Mum.

- Qui t'a mis dans un pétrin pareil ?

- Quelqu'un de suffisamment puissant pour que je donne pas son nom sans contrepartie

Très alléchant comme information. Très très alléchant. Allez, il fallait qu'il tourne la situation à son avantage, avoir des infos, des pépites pour tirer le meilleur parti de la situation :

- Je te le demande surtout pour que Marco puisse émettre quelques plaintes aux Mercenaires parce que ta présence a presque fait foirer une de nos missions. D'ailleurs, je t'aurais bien foutu mon poing dans la figure pour ce que tu as fait à Kali, mais vu comment elle est revenue, je me doute parfaitement qu'elle a réussi à te le faire payer.

- Il n'y a pas que ma vie en jeu dans cette histoire. Si ton capitaine émet la moindre plainte, je perds mon partenaire. Et je te rappelle que c'est elle qui m'a attaquée. Et essayé de m'exorciser.

- Parce qu'elle était en mission et que même si elle déteste le gars, elle devait tout de même le protéger.

Ace eut un sourire ironique. Il avait eu raison de penser que quelque chose l'avait impliquée de force dans cette affaire. Et c'était une bonne chose, parce qu'ils pourraient arriver à quelque chose ensemble.

- Comme quoi, tu n'es pas la seule à devoir protéger quelqu'un, Alarys.

- Je me retrouve prise là-dedans justement parce que je voulais nous éviter l'attention du démon, rétorqua la mercenaire. Et je doute qu'il ait besoin de protection contre moi.

Exact, Ben n'avait pas besoin d'aide pour quelqu'un du calibre d'Alarys, mais ça aurait fait certainement tout foirer si elle avait vu ce qu'ils fabriquaient.

- Le fait est qu'on doit te garder au frais. Parce qu'on a travaillé pour faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre, et ta "mort" (il illustra les guillemets avec ses doigts) fait partie du plan pour le coup. Tu comprends donc où je veux en venir.

- Ma mort n'annule pas mon ordre de mission pour autant. Et je vais pas rester ici alors qu'on a besoin de moi ailleurs.

- C'était quoi ton ordre de mission ? Parce que César est mort.

Et pour le coup, si sa mission était de s'assurer qu'il ne crèverait pas, c'était loupé.

- César était une mission secondaire. J'étais censée rester avec la Yonkou jusqu'à deux semaines après la Tea Party. Mais si vous l'avez vraiment tué, je suis bien dans la merde...

Bon, ça ce n'était pas si grave que ça.

- Lui, il est mort. Et ça fait quoi...? Une semaine et demie depuis la Tea Party, si je me trompe pas.

Il réfléchit un instant pour se confirmer que c'était bien le cas, avant de se redresser en voyant l'exclamation de la prisonnière :

- C'est une blague ?!

Elle tenta de se relever en secouant légèrement ses chaînes, mais elle était trop faible et le kairoseki sapait les quelques forces qu'elle avait.

- Je dois absolument rentrer !

Ouais, nan, mauvaise idée.

- Et si on t'offre un nouveau contrat ? proposa Ace en essayant de sauver la situation pour arranger tout le monde.

- Quel type de contrat ? se renseigna Alya.

- Protection. Ne t'en fais pas pour la négociation, Marco a une dague à la place de la langue et tournera la situation du bon côté.

La mercenaire roula des yeux avec une certaine exaspération.

- Le problème, c'est pas la négociation, je ne peux tout simplement pas abandonner ma mission. Si je suis pas revenue d'ici la fin de la semaine, ça risque de mal se finir.

Pas faisable. Si Big Mum apprenait que la mercenaire qu'elle avait embauchée pour la protection de César était vivante, elle voudrait l'interroger, et donc, elle saurait que ce n'était pas Kaidou qui était derrière la mort du scientifique et la destruction du laboratoire.

- Et nous, si on te laisse sortir, c'est tous nos plans qui tombent en morceaux. Alors, soit tu nous en dis plus, et on s'assure d'arranger ta situation, soit, désolé de te le dire, mais tu vas rester ici jusqu'à ce qu'on en ait fini. Ce qui peut se conclure en quelques jours, comme en quelques mois.

Alarys était une vraie D., il se sentirait mal de lui faire un coup pareil. Elle soupira légèrement avant de se mettre à réfléchir. Venant apparemment à une conclusion, elle finit par demander :

- Qu'est-ce que tu connais de l'organisation des Mercenaires ?

- Rien, répondit le D. avant d'avancer son idée. Mais j'ai la ligne directe pour John le Sobre et il doit avoir le moyen de contacter le Pyrobarbare avec qui j'ai déjà eu quelques contacts. Avec ça, je pense qu'il serait faisable de pouvoir négocier directement avec eux. J'aurais bien dit que je pouvais aussi m'adresser au White Devil, mais il est en convalescence.

Alya adressa un regard surpris à Ace qui confirma l'improbable :

- Ouep. Kali est dangereuse quand on la pousse dans ses retranchements.

Il soupira en se massant le nez. Il ne voulait pas parler de la merde que devenait Kali quand elle perdait la raison. Patrick en faisait encore des cauchemars. Mais là n'était pas le sujet. Il voulait bien faire plaisir à tout le monde, mais pour ça, il fallait qu'on l'aide.

- Donne-moi des clefs, Alarys, et on peut arranger un maximum la situation.

Et le ciel, voire Davy Jones dut l'entendre parce qu'Alya lui donna les clefs.

- Black Jeanne. Elle est numéro Quatre de l'organisation, même si elle en a pas grand-chose à foutre. Il est de notoriété publique qu'elle déteste le White Devil alors quand il a fallu se faire discret, Luc avait organisé une rencontre pour lui proposer un échange de services. On s'est fait doubler comme des bleus, et mon partenaire sert d'otage pendant que je remplis des missions pour son compte.

- Ah.

Voilà donc toute la situation. Il appuya son menton sur son poing pour réfléchir. Il avait une petite idée de comment résoudre la situation. Comment sortir de cette situation ? Simple : libérer l'otage et peut-être même dénoncer Black Jeanne. Mmmh, il aimait l'idée.

- Il est retenue en otage où ? Shabaody ?

- C'est là que je l'ai vu la dernière fois, mais c'est pas comme si Black me tenait au courant de ses déplacements...

C'était encore mieux, il connaissait quelqu'un qui allait regretter de ne pas avoir accepté de déménager. Le D se leva et quitta l'endroit. Il remonta rapidement dans les étages et rejoignit la cabine du capitaine du navire secondaire pour y récupérer un denden. Il retourna ensuite vers la cale en composant le numéro du bar de Shakky. De nouveau devant Alarys, le denden sonnant toujours sous le bras, il posa l'animal par terre avant de s'asseoir en tailleur.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Alya.

- J'appelle le dieu des situations désespérées, annonça le D.

Et Shakky avait choisi le parfait moment pour décrocher au vu de sa réponse :

« Il va être content de savoir que tu l'appelles comme ça, Ace-chan ! Je te passe ton oncle ? »

- Bonjour, Shakky, et oui, je voudrais lui parler, s'il te plaît.

« Pas de souci. »

Quelques bruits indiquèrent que le denden était transporté ailleurs.

- Rien que ça... Il a intérêt à être puissant ton dieu, marmonna Alarys.

Ace lui adressa un regard vexé. Elle osait remettre en doute les talents du Mei-ô ?

- Ne mets pas en doute la puissance du génie.

Le denden changea d'interlocuteur de l'autre côté, et on entendit Rayleigh :

« Ace ? Shakky a dit que tu as besoin de moi ? »

- Toooontooon ! J'ai besoin de ta super puissance ! chouina humoristiquement le Commandant. Je peux pas m'en charger alors que je vais vers Wa et qu'il est possiblement question de Shabaody ! J'ai besoin de sauver quelqu'un des griffes d'une mercenaire timbrée !

« Et pourquoi moi ? » demanda avec un ton à la fois amusé et blasé le vieil homme.

- T'es un pro et t'as refusé de quitter l'archipel. Alors, autant t'embaucher.

Oui, il n'avait aucune pitié pour son parrain. Le D. tendit le combiné vers son homologue sans laisser le temps au retraité de protester :

- Dis-lui tout ce que tu sais. Genre, description de ton pote ; le dernier endroit que tu l'as vu, etc.

Alya ne se fit pas prier, sachant que c'était vraiment sa meilleure chance de s'en sortir pour le coup :

- Un homme d'une trentaine d'années, roux, plutôt grand, qui se fait appeler Kijo. Il a un fruit, paramecia, qui lui permet de lire dans les pensées. On a été séparés dans les zones de non-droit, entre les groves seize et dix-sept. On a réussi à rentrer en contact une dernière fois grâce à Luc, juste avant que je parte en mission. Il était dans une cellule, quelque part dans la zone de non-droit. Mais je ne sais pas s'il a bougé depuis.

Rayleigh garda le silence, puis soupira, résigné de devoir faire le travail pour son filleul.

« C'est déjà pas mal. C'est un début de piste, je devrais m'en sortir avec ça...même si c'est gonflé de ta part de faire travailler un retraité pour toi, Ace. »

- Je paie bien tes dettes de jeux, tu peux bien rendre ce petit service à ton neveu adoré.

Le soupir de Rayleigh voulait tout dire.

« Je te tiens au courant pour le sauvetage, pas trop de bêtises, Ace »

- Tu me connais, Ji-chan.

« Justement, c'est pour ça que je m'inquiète. Prends soin de toi et de la famille. »

- Fais gaffe aux symptômes de la sénilité et embrasse Shakky.

La communication se conclut donc sur le rire de la femme en fond. Ace raccrocha et offrit un grand sourire ravi à Alya.

- L'affaire est dans le sac ! Tu peux presque considérer ton pote comme sauvé !

Elle ferma les yeux un instant pour soupirer de soulagement. C'était clairement un poids de moins pour elle. Elle offrit un sourire épuisé à Ace en le remerciant :

- Merci beaucoup. Et du coup ce contrat ?

Le Shirohige sortit les clefs des fers d'Alarys de sa poche en lui disant ce qui était prévu pour la suite :

- Vu que ton affaire implique Black Jeanne, il faut au moins d'autres membres du conseil de notre côté, on va donc se mettre en contact avec Le Sobre et Lennon.

Il commença à faire tomber les entraves de la mercenaire.

- Une fois l'affaire conclue, Marco te rencontrera certainement en personne pour te donner les détails.

La dernière entrave fut ouverte et Ace se releva.

- On se retrouve tout à l'heure. Tu veux bien rester ici en attendant ? Je vais voir avec les cuistots pour qu'on t'apporte de quoi bouffer, tu dois avoir la dalle.

- Merci.

Ace hocha la tête et quitta de nouveau la cale.

La longue liste de choses à faire commençait à se réduire. A peine un peu, mais un peu quand même.

.


.

Vista était en train de s'assurer que tout soit en ordre pour la fête de ce soir quand un « oh hé ! Les pirates ! » l'interpela. En se penchant par-dessus bord, il nota la présence de Matt, avec une bien meilleure mine mais avec tout de même le bras droit immobilisé. Avec lui, deux révolutionnaires. Koala et un jeunot, encore un adolescent qui tenait de façon protectrice une de ses mains contre sa poitrine. Main certainement blessée au vu des bandages et de la façon que le jeune avait de la tenir.

- L'infirmier et son patient, on l'attendait, mais toi, t'étais pas dans la liste des invités, la belle, commenta Vista.

- Je suis responsable de ces deux-là, donc, je veux des explications ! rétorqua un peu violemment Koala en gonflant les joues, les mains sur les hanches. Si c'est un coup de Portgas, j'en ai rien à faire de ce que pense Sabo, mais il repartira de cette île dans une petite boite d'allumettes !

- Alors là ! Je peux t'assurer que la seule chose dont il est responsable, c'est l'état de ton médecin. La suite, c'est Cassandra !

- Je m'en fiche, de quel droit vous volez des hommes comme ça à la Révolution !?

- Je ne suis pas un révolutionnaire. Je bosse pour vous, mais je ne suis pas un des vôtres. J'ai l'impression de le dire régulièrement en ce moment, rectifia Matt avec lassitude.

Vista resta un instant immobile, cherchant les enfants de son Haki. C'était bon, ils étaient à l'étage inférieur. Il invita les visiteurs à le rejoindre d'un geste du bras. Le trio ne se fit pas attendre pour grimper sur le pont et suivre Vista à l'intérieur qui les guida jusqu'à l'infirmerie, là où il trouva Marco et (miracle) Ace qui racontait quelque chose à leur capitaine. Ils s'arrêtèrent devant le trio. Le blond adressa un regard à son amant qui serra les dents, s'inclina et recula pour tirer un peu plus sur le rideau pour préserver l'intimité de Camille qu'on n'avait pas encore déménagée.

- Je veux des explications ! J'en ai rien à foutre que tu sautes la frangine de Sabo, monsieur le Yonkou ! Je suis responsable de cette équipe ! Hors de question que je te laisse débaucher mes hommes !

- Je ne débauche personne. Matt n'est pas un révolutionnaire, mais un étudiant en médecine que vous avez embauché alors qu'il n'a pas fini sa formation. Et je ne suis pas stupide au point de laisser un équipage en mer sans médecin, yoi. Et je me défends, ce n'est pas une de mes lubies, c'est une idée de ma Chef Infirmière.

- J'ai les oreilles qui sifflent, je suis là ! répondit Cassandra en entrant dans la pièce en transportant un sac mortuaire avec une des infirmières. Mon patient et mon nouvel élève sont là, parfait. Tu prends Ace et tu me remontes Mister Jacob sur son socle, Marco !

- Je suis obligé ? demanda presque plaintivement le D.

Marco avait déjà récupéré la main du gamin et commençait à retirer le bandage.

- Ton nom ? s'enquit le Yonkou.

- Joshua.

Le dernier bandage tomba et Cassandra vint voir la blessure.

- Ouais nan. Tu prends qui tu veux, mais pas Marco pour remonter Mister Jacob, Ace, marmonna la blonde.

Et elle poussa carrément dans les bras d'Ace le sac mortuaire qui produisit un bruit sec comme une multitude d'objets qui s'entrechoquent. Le trio du groupe révolutionnaire regarda le sac mortuaire avec un air méfiant et circonspect.

- J'peux demander de l'aide à Chris ? Parce que j'y connais rien à ce truc ! Et pourquoi vous l'avez démonté aussi ?

- Hygiène, tu crois quoi ! On va pas garder un nid à poussière ainsi dans l'infirmerie. Faut le nettoyer de temps à autres.

D'un geste du pouce, elle fit comprendre à Ace d'aller chercher Chris, chose que fit immédiatement le D. Marco installa sur un lit une plaque de métal qu'il tira d'un placard après l'avoir nettoyé et alla se laver soigneusement les mains.

- Prends-toi une chaise et installe-toi de façon à poser la main sur la plaque, yoi.

Cassandra prit ensuite la relève à l'évier pendant que Marco s'asseyait en face de Josh autour du lit. L'infirmière en chef étala les instruments qui pourraient être utile sur du papier médical stérile à proximité et tout le monde, infirmières et Koala incluses, se pencha pour voir ce que ferait le Phénix.

- Anesthésie. Je suis pas sadique, tu souffres déjà pas mal, ça se voit, yoi, informa le blond en prenant la seringue que lui donna Cassandra.

Tout le monde ignora royalement Ace quand il revint dans l'infirmerie avec Chris pour l'aider avec le sac. Le Yonkou fit l'injection et rapidement, le soulagement put se lire dans les yeux du blessé. A l'aide de la pointe d'un bistouri, les lèvres de la blessure furent délicatement écartées pour laisser meilleure vue sur les nerfs et les os.

- La coupure s'enfonce jusqu'où ? s'enquit Cassandra auprès de Matt.

- La tête du métacarpe du majeur est en partie entaillée, répondit l'infirmier. Si l'angle avait été différent, cela aurait atteint le scaphoïde.

- Comment tu t'es fait ça ? s'enquit Marco en levant les yeux vers l'adolescent.

- Dressrosa. J'ai essayé de repousser la cage à oiseau, mais mon Haki n'a pas tenu, répondit le jeune.

Ace se redressa et regarda un peu mieux le gosse. C'était donc après lui que Sabo avait gueulé à cet instant, pendant qu'ils luttaient contre la technique de Doffy.

- Puisque tu es ici comme élève, va voir par-dessus l'épaule de la tête de piaf et dis-nous ce que tu vois, exigea Cassandra à Matt.

Le brun bougea pour contourner le Yonkou tout en jetant un œil méfiant à Ace qui était retourné à ses affaires avec Chris. Dans sa nouvelle position, le futur élève se pencha au-dessus de la main blessée pour mieux la voir.

- La calcification du métacarpe a commencé, mais ça s'accompagne d'une grosseur anormale. A côté, on a toujours une rupture pour les artères et les nerfs digitaux palmaires propres et simples. Fléchisseurs sectionnés.

- Bonjour l'hémorragie, grommela Chris. Non, Ace, tu inverses là.

- Je vais pouvoir récupérer ma main ? Soyez honnête, demanda avec inquiétude Joshua.

- A moins de tomber sur des services médicaux de pointe avec un bloc opératoire et tout le bordel, non, tu ne la retrouveras pas, lui dit froidement Cassandra.

- Sauf que dans ton malheur, tu as de la chance que je sois là, yoi. Je vais devoir briser la calcification pour qu'elle se reforme correctement.

Mettant assez de Haki dans la pointe du bistouri pour qu'il puisse y arriver, le blond tapota sur la zone osseuse qui se brisa. Avec une pince que lui donna immédiatement sa sœur, il retira les fragments osseux pour les déposer dans un haricot de métal tout proche. Puis, il posa ses outils et attrapa entre ses deux mains le membre blessé, faisant glapir le révolutionnaire.

- Vous faîtes quoi, là ? demanda Koala.

- Régénération. La spécialité de mon zoan. Ce n'est pas instantané, ni parfait sur autrui, mais ça fait déjà un très bon travail, yoi. Tu n'as pas à avoir peur, les flammes ne seront pas douloureuses.

Et immédiatement, un bouquet de flammes turquoises pailletées d'or enroba les trois mains jointes pendant que le blond fermait les yeux, se concentrant sur son souvenir clair, net et précis, qu'il avait d'une main saine. Si pendant un instant, Josh resta tendu, il finit par se détendre lentement, fixant avec une certaine perplexité les doigts du zoan qui masquaient la blessure.

- Ca gratte.

Matt lui adressa un regard assassin à ce commentaire qui fit rentrer la tête dans les épaules au pauvre adolescent.

- C'est normal, se contentèrent de lui répondre les médecins des Shirohige.

Puis, finalement, Marco poussa un profond soupir et éteignit son pouvoir pour se laisser aller sur le dossier de sa chaise avec fatigue. Il laissa retomber ses mains mollement le long de son corps pour ne pas se tacher, laissant voir le résultat. Ce qui fit tomber quelques mâchoires. L'os était totalement réparé et les muscles n'avaient plus que quelques ruptures que le temps finirait de combler. Les tendons avaient été remis en place et il ne manquait que la chair pour recouvrir le tout.

- Aria, s'il te plaît, occupe-toi du bandage le temps que je me lave les mains et me prenne un café, demanda Marco en se levant, clairement exténué.

La future diplômée hocha la tête et alla se laver les mains avant de revenir et bander la main avec délicatesse après avoir mis quelques compresses stériles sur le membre à nu. Elle venait de finir quand Marco revint avec sa tasse de café.

- Que faut-il faire ? demanda Cassandra à la demoiselle aux cheveux vert foncé.

- Garder la blessure et les bandages au propre, et le membre au froid pour limiter la douleur. Rééducation lente et précautionneuse. Trois à quatre mois de repos.

- Bon travail, demoiselle.

Joshua récupéra sa main sans trop savoir quoi dire.

- S'il suit les indications d'Aria, il retrouvera l'usage complet de sa main, yoi. Et comme elle a déjà de la famille dans la Révolution, elle fait une parfaite remplaçante pour Mathew, expliqua Marco. Sa formation est achevée, il ne lui reste que le diplôme à obtenir. A toi de décider si l'échange est acceptable ou pas, yoi.

Koala regarda Marco comme s'il se foutait d'elle.

- FINI !

L'attention de tout le monde se porta sur le duo Chris et Ace qui avait fini son bordel. A présent, devant eux, on avait un squelette blanchi par les lavages et le temps qui souriait moqueusement à l'infirmerie. Le D. était en train de passer une fine chaîne en acier autour des cervicales pour laisser ensuite retomber un matricule de Marine sur le sternum.

- Aaah ! Mister Jacob, vous m'aviez tellement manqué ! sourit joyeusement Cassandra.

- Pendant que vous négociez, je peux toucher deux mots en privé au gamin ? demanda Ace après un regard circonspect à la blonde.

- Qu'est-ce que tu lui veux ? demanda Koala avec méfiance.

- C'est entre lui et moi.

- Ecoute, je me suis déjà pris la haine de ta jumelle dans la figure à Dressrosa, donc, pas question que je te laisse en tête à tête avec Josh !

Comme pour prêter serment, le brun leva la main.

- Je jure solennellement de ne pas traumatiser ou faire de mal au gosse.

Koala s'apprêta à refuser, mais Josh la prit de court en acceptant. Il demanda s'il pouvait se lever et quitta ensuite l'infirmerie avec le Premier Commandant. Ils se contentèrent de traverser le couloir jusqu'à la salle de réunion. Ace referma la porte derrière eux et alla s'asseoir sur la table, montrant une des chaises au jeune qui s'y assit avec une certaine appréhension.

- Je vais pas y aller par quatre chemin, j'aime pas ça, dit d'office Ace. Comme l'a dit Koala, j'aime pas la Révolution, sauf que toi, tu es un gosse.

- Je suis pas un gosse !

- A mes yeux, tu en es un, alors ta gueule et laisse-moi parler. C'est important ce que j'ai à dire. Et c'est au sujet de Sabo.

Josh referma avec un claquement sonore sa mâchoire, se faisant attentif.

- Ann m'a rapporté le comportement de l'idiot. Si en tant qu'auteur, Sabo a un talent immense, pour s'exprimer lui-même sur son ressenti, faut s'asseoir sur lui avec un pied de biche, et le connaître assez pour trouver une faille pour qu'il accepte de lâcher un morceau de ce qu'il a dans la caboche. Chose que tu ne peux pas faire. C'est pour ça que je vais te faire la traduction.

- Quelle traduction ?

Ace repoussa une chaise de sa chaussure pour appuyer son pied dessus et joignit ses mains.

- Sabo se fait beaucoup de soucis pour toi. Il ne le montrera pas, parce qu'il a la trouille qu'on se serve de toi pour l'avoir lui. S'il s'attache autant à ta petite personne, gamin, c'est parce que tu lui ressembles.

- Je lui ressemble ? s'étonna l'adolescent.

- Tu es tel qu'il était quand il a commencé dans la Révolution. Pleins d'idéaux ; d'idées reçues et de rêves. Tu veux prouver ta valeur, ce que tu vaux. Sauf qu'à ce rythme, comme Sabo, tu vas te faire réduire en charpie. Ne cherche pas à lui ressembler. Essaye d'être toi. Pense à toi, avant de penser à lui ou aux ordres. Les morts ne peuvent plus combattre. Aujourd'hui, tu as une possibilité de retrouver ta main, mais garde en tête le fait que cela n'aurait pu jamais arriver. Qu'est-ce que tu aurais fait ? A moins que tu trouves une prothèse correcte, tu n'aurais plus servi à grand-chose dans les rangs de la Révolution. Tu aurais été juste un nom de plus à rajouter sur une liste pour motiver d'autres idiots à se battre pour la cause.

- Vous attendez que je vous dise quoi ? Que je démissionne ?

- Non. Simplement que tu fasses plus attention et que tu ne cherches pas à imiter Sabo. Vous vous ressemblez peut-être sur certains points, mais vous êtes différents. Cela ne te rendra pas service de vouloir l'imiter. Et tu lui causeras plus de soucis que de services. Même s'il ne le montre pas, il s'en fait pour toi et votre équipe.

- Pourtant, il nous a laissé tomber à Dressrosa.

- Parce qu'il l'a toujours dit, entre sa famille et la Révolution, il nous choisira toujours. Comme je choisirais toujours ma famille par rapport à cet équipage. Ensuite, on dit pas « non » comme ça à Ann. Je suis très bien placé pour le savoir.

Ace se releva de la table et se dirigea vers la porte. Comprenant le message, Josh se leva pour sortir, mais le D. avait une dernière chose à dire :

- Vous avez son dernier livre à bord ?

- Je crois…

- Eh bien, tu reliras le chapitre dix-sept. Et recommande le vingt-quatre à Koala. Ah et si Sabo demande, je n'ai rien dit, on n'a jamais parlé, on est d'accord ?

- D'accord. Et merci.

- Tu sauras maintenant que si l'idiot se la joue celui qui n'en a rien à foutre, c'est parce qu'il intériorise et qu'il a le cerveau en surchauffe pour trouver une solution. Allez, vas-y avant que Koala ne veuille me tuer.

La porte s'ouvrit et le jeune s'en alla, rejoignant Koala qui attendait dans le couloir avec Aria. Le trio s'en alla sous le regard du D. qui s'avança jusqu'à la sortie du couloir vers le pont, ne sortant pas pour autant. Ils étaient hors de vue depuis longtemps quand Marco vint l'enlacer par derrière, nichant son nez dans le creux du cou de son amant.

- Ton instinct parental aurait-il encore frappé, yoi ?

Il embrassa la peau douce du brun en resserrant sa prise sur sa taille.

- Ta gueule.

- Moi aussi je t'aime.

Ace esquissa un sourire et tourna la tête pour embrasser la peau nue du crâne de son compagnon, avant de lui donner une petite claque sur la hanche.

- Allez bébé, on a une conversation importante à avoir avec quelques mercenaires.

Le blond soupira et se laissa tirer par la main vers la salle de réunion par son amant. Avec un sourire un brin amusé, le plus jeune tira une chaise sur laquelle il installa son capitaine, juste devant le denden et composa le numéro de Shanks.

- On doit vraiment passer par lui, yoi ? demanda presque plaintivement le blond.

- T'es un Yonkou, comporte-toi en Yonkou, lui dit Ace.

On décrocha de l'autre côté sur un Shanks grognon.

- Hey, Shanks, désolé de déranger, mais j'appelle pour affaire.

« Tu prends même pas des nouvelles de ton grand-frère ! » chouina le roux.

- Je sais très bien que tu es à court d'alcool, c'est pour ça que tu râles. Marco veut parler à John le Sobre pour une affaire de Mercenaires.

- S'il te plaît, rajouta Marco pour être un minimum poli.

« Ce doit être important, je présume. »

On entendit clairement dans tout le navire Shanks appeler le mercenaire de l'autre côté du denden. Et c'est un mercenaire bourru et tout aussi grommelant que le Yonkou qui prit la parole pour demander à proximité de son capitaine/employeur ce que voulait les Shirohige.

Avant que le Roux ne puisse en placer une, Marco intervint :

- Je commence par quoi ? Black Jeanne qui manque de faire foirer une mission d'importance capitale concernant Kaidou et Big Mum ? Ou le fait que j'ai actuellement une des vôtre dans mes cales, yoi ?

Le denden écarquilla les yeux pendant un instant, comme si le cerveau de leur propriétaire avait du mal à déchiffrer ce qui venait d'être dit. On entendait un bruit indiquant qu'un verre vide avait été posé à proximité et le denden passa de la main de Shanks à celle de John. Le Roux lança un salut à Ace avant de s'éloigner, les laissant entre eux.

« J'ai dû mal saisir, Fushisho. En quoi est-ce que des mercenaires ont pu intervenir dans un échange pareil, précisément où ton équipage se trouvait aussi ? Si tu veux bien développer. » demanda le Sobre.

Le blond voulait mettre une majorité de chance de son côté. Et pour ça, il fallait un autre membre « rationnel » du conseil dans cette conversation :

- Puisqu'il est question d'un membre du conseil, je pense qu'il serait recommandable de prendre en ligne un autre de vos collègues, capable d'être sérieux quelques instants. Titanrage étant indisponible, Bob Lennon serait une bonne option. J'expliquerai tout une fois qu'il sera en ligne.

Le denden fronça les sourcils et sortit un autre denden en marmonnant dans sa barbe :

« Hmm, j'aurais pensé qu'il aurait régler la question lui-même, bien qu'il aime être indisponible. Ce que tu me dis là est une accusation importante, tant sur le conseil que sur les mercenaires, Fushisho. J'espère que tes arguments sont fondés, le Pyrobarbare serait ennuyé si on le dérange en pleine mission, tout comme moi. »

- Aucun souci sur l'authenticité de mes accusations, je peux t'en assurer, yoi.

Pendant que John composait le numéro du « Pyrobarbare », un autre membre « raisonnable » du Conseil dirigeant des Mercenaires, Ace se pencha pour enlacer par-derrière le cou de son amant, lui effleurant l'épaule d'un baiser presque fantomatique que le blond lui rendit discrètement sur la tempe. Puis enfin, une nouvelle voix sortit du denden, venant apparemment du second escargophone que le mercenaire avait sorti :

« Ouaip ? Pyro-barbare à l'appareil ! »

« Salut, Pyrobarbare. Tu n'es pas en mission pour le moment, j'espère ? » salut le Sobre.

« Je rentrais, en fait. J'ai mis plus de temps de prévu parce qu'on a eu un problème en chemin. »

Marco embrassa de nouveau discrètement la tempe d'Ace pour qu'il ne s'impatiente pas trop. La patience n'était toujours pas le fort du D.

« Mouais, je lirais le rapport la prochaine fois que je redescendrais. » dit le Sobre.

Le bruit de bois disait qu'il devait bouger sur sa chaise, avant de reprendre sa conversation :

« Je vais faire clair : on a un Fushisho ici présent qui aurait eu des soucis parce que la Quatrième nous a fait un coup dans le dos. »

« T'es sérieux ? » demanda sérieusement le mercenaire/star du métal.

Puisqu'on l'avait introduit, autant qu'il se manifeste. D'abord, la politesse, puis les affaires :

- Bonsoir, navré pour le dérangement, yoi. Comme je l'ai déjà dit, j'ai une plainte à formuler concernant Black Jeanne. Comme vous l'avez vu dans le journal, mon équipage a été impliqué dans l'affaire de Whole Cake. Je pense que vous pouvez imaginer ma surprise de voir une mercenaire, même pas un gros nom de votre organisation, sur place, yoi. Mercenaire chanceuse parce qu'un peu plus et elle se faisait déchiqueter.

« Et Blackie l'aurait envoyée là-bas ? » se fit confirmer le Pyrobarbare.

- Hmhm. En usant d'un otage pour cela, dit presque moqueusement Marco.

« Pour sûr, c'est tout sauf passer inaperçu, votre petite histoire. Et c'est bien dans la méthode de Black d'utiliser des coups foireux ... » commenta John en essayant de contenir l'exaspération de sa voix. « Le nom de cette mercenaire je te prie. »

Marco allait répondre mais Ace le devança. Il avait gardé un œil sur Alarys de loin dès leur première rencontre, il savait très bien que ce n'était pas sous son vrai nom qu'elle bossait pour les mercenaires :

- Elle se fait connaître de vos services sous le nom de Lucie. Femme d'une vingtaine d'années, yeux mauves.

« Hm. » fit Bob avec un étrange sérieux presque… inquiétant. « Je suis pas certain de la connaître, mais si c'est celle à qui je pense... »

« Ca peut être n'importe qui qui se prendrait pour un mercenaire, ça. » intervint John assez calme et sérieux devant la situation pendant qu'il essayait de voir toutes les possibilités. « Tu as d'autres éléments de preuves pour indiquer un lien avec notre organisation ? »

- On a procédé à sa fouille et c'est comme ça qu'on a découvert que c'était une des vôtres puisqu'elle portait les insignes de votre profession, yoi, informa Marco.

On le prenait pour un débutant ? Il n'avançait pas des points aussi importants sans preuves.

- Je peux aussi vous dire que c'est une logia et que l'otage qu'utilise Black Jeanne contre elle est un autre mercenaire. Son partenaire, un certain Kijo, rajouta Ace. On a rien de plus à vous dire sur le sujet, j'en ai peur.

« Inconnu au bataillon, mais si elle avait nos insignes, c'est que c'est vraiment une mercenaire, et donc que Blackie a vraiment fait une connerie. » conclut le Pyrobarbare.

John prit son temps avant de répondre :

« Oui, et une grosse pour le coup. Il faudra confirmer avec la liste complète une fois rentré. J'espère qu'elle n'est pas encore morte, Fushisho ? Ou Titanrage a décidé de s'en charger lui-même avant de disparaitre ? »

Le sourire de Marco se fit un peu plus prédateur :

- Disons que l'augmentation de la prime de Haiiro Kali n'est pas inconnue à l'absence de Titanrage ou à la présence de cette Lucie à mon bord, yoi. Sans lui, ma nakama aurait eu raison de votre mercenaire. Elle s'en est remise, je suis pas cruel pour la laisser répandre ses entrailles sur mon plancher. Vu qu'elle est censée être morte dans l'incident, je ne peux pas la laisser partir ainsi, sans assurance qu'elle ne sera pas reprise par Big Mum ou votre Black Jeanne, sous peine de voir mon plan s'effondrer comme un château de cartes yoi.

Ace se mit à sourire alors que son amant prenait ses aises. C'était stupide, mais bordel, il aimait voir son mec en pleine négociation. Ça lui faisait quelque chose dans ses entrailles. Son homme était juste tellement… sexy dans ce genre de situation.

« ... 'culé va... » ricana nerveusement Bob.

- On écoute pas du Linkin Park en ce moment, Lennon, plus du AC/DC, mais on parlera musique un autre jour, si tu veux, intervient Ace.

Il grimaça quand il se prit une pichenette de son mec en représailles pour son intervention inutile et stupide.

- Pour revenir au sujet avant cette stupide digression, sans parler du fait qu'on a été assez magnanime pour la laisser en vie, et que c'est grâce à nous qu'un de vos hommes va être libéré et non pas assassiné par traitrise, je pense qu'un... semblant de remboursement serait un beau geste de votre organisation, yoi.

« On rembourse pas un contrat, c'est pas dans notre SAV. » lui dit Lennon.

- Aurais-je oublié de préciser que sans moi, le numéro Un serait mort à Whole Cake aussi, parce que j'ai pris le risque de le sauver de la rage de Big Mum, yoi ? Serait-ce une dette que je vois à l'horizon ?

« Cet enfoiré sait très bien se débrouiller tout seul comme un grand, il se démerde. Et je croyais que c'était un des vôtres ? » protesta le Pyrobarbare.

« Ce n'est pas du genre du Shiroi Akuma de trahir un contrat, Fushisho. Pas sans une bonne raison. Quant à cette mercenaire, je te suis reconnaissant de ne pas l'avoir tuée mais sa situation ne figurait pas dans nos contrats officiels pour permettre un remboursement. » dit calmement John. « Quant au cas du numéro Un, le Pyrobarbare n'a pas totalement tort. Il devait être en contrat chez vous depuis un moment, je me trompe ? »

- La situation entre nous et Ben n'a rien à voir ici. Il nous a tous mis en danger en refusant d'écouter un ordre d'un supérieur, sans parler des problèmes qu'il a causés au niveau des chaînes de commandes. Et pour sa santé, sans trahir le secret médical, je dirais simplement qu'il a eu en pleine face un rappel de son humanité, yoi. Il n'empêche que la présence de votre mercenaire a failli tout faire foirer. Non seulement elle reste un témoin dérangeant de mes plans, mais en plus, elle aurait pu causer la mort de Haiiro. Etant donnée qu'elle était là-bas sous les ordres de Black Jeanne, je pense que vous pouvez comprendre ma situation. Soit j'ai une réparation de la situation, avec au choix un contrat dans mon affaire contre Kaidou ou alors la tête sur un plateau de la numéro Quatre... ou je pense que vous pouvez vous attendre sous peu à quelques ennuis, yoi. Ennuis dont Akagami ne t'aidera pas à t'en sortir, John le Sobre, sous peine de se voir forcer de combattre son petit-frère.

Marco n'avait pas besoin de regarder Ace pour savoir qu'il était d'accord avec ce qu'il venait de dire. Même si affronter ceux qu'il considérait comme des oncles lui ferait mal, il serait prêt à aller en guerre contre Shanks pour atteindre John le Sobre dans leur combat vengeur contre les Mercenaires. Sa meilleure amie subissait encore des contre-coups de cette affaire. Il était normal qu'ils réclament réparation.

« Oh-oh, calmos ! Fallait le dire tout de suite que tu voulais un autre contrat ! » protesta le Lennon.

- Je veux pas un contrat commercial, je veux un contrat de réparation.

Marco voulait qu'on sache sur tous les océans que les Mercenaires avaient courbé l'échine pour échapper à une vendetta de leur part.

« C'est pareil » répliqua la star de la chanson.

Ce à quoi Ace répondit par un reniflement narquois :

- Et moi, je suis Roger.

« T'es bien son gamin ? Comme on dit la pomme tombe jamais loin de l'arbre ! » se moqua le chef mercenaire.

Le D. fronça les sourcils. Marco fut reconnaissant que son mec ait eu une remontée de bretelle pour lui rappeler sa punition concernant le kairoseki, parce que dans d'autres circonstances, sa chemise n'aurait pas survécu.

- Et un Hiken jamais loin des gueules des métalleux du dimanche, menaça le D.

Marco ignora la protestation du Pyrobarbre pour s'adresser à l'autre mercenaire :

- Alors, le Sobre, que faisons-nous, yoi ? Ai-je une reconnaissance de la dette que vous me devez ?

« Tu m'as dit ce que je voulais savoir, Fushisho. Même si je ne tiens pas la numéro Quatre en haute estime, elle n'a pas commis de crime à ma connaissance pour que je t'offre un contrat pour sa tête. Cependant, je pense avoir une proposition qui pourrait t'intéresser vis à vis de mes associés qui sont présents à ton bord. »

- Je suis à votre écoute, messieurs, yoi, assura Marco.

« Le Shiroi Akuma étant à l'heure actuelle sous contrat privé particulier avec ton équipage, il est le seul responsable de sa situation vis à vis de tes hommes et de ta hiérarchie. Dans le cas de cette Lucie, il y a effectivement eu nuisance involontaire de notre Organisation dans vos affaires, et je consens à proposer un contrat de remboursement exceptionnel.

Il sourit à son tour à Marco.

« Elle restera à ton bord pour accomplir des missions le temps que ton affaire avec Kaidou se termine, et nous sera restituée entière et en vie une fois cette mission achevée. »

Marco pencha la tête pour regarder Ace qui hocha la tête pour dire que c'était très bien comme ça. Le Yonkou avait déjà la première partie de sa réparation dans sa palme avec l'offre du Sobre. Le reste viendrait tout seul. Un mot par-ci par-là, et le tour serait joué. De quoi renforcer la protection autour de son équipage et par extension des jumeaux.

« Quelque chose à dire contre cette décision, Pyrobarbare ? » demanda John.

« Hm... Nan, je vais faire ouvrir une enquête pour les magouilles de Blackie. » annonça Bob.

- Ce sont vos affaires internes, ça, par contre, donc faîtes ce qui vous amuse. Cependant, la réparation me convient parfaitement, puisqu'Ace pense que les compétences de Lucie peuvent vraiment nous être utiles. Cependant, je ne pense pas que Rayleigh se contentera d'un contrat gratos pour la libération de ce Kijo. Trouvez donc rapidement de quoi contenter la cupidité et les dettes de jeux du vieux Mei-ô, yoi, se moqua le blond. Concernant le contrat entre nous et Ben, comme vous dîtes, même si ce n'est pas vraiment ça, disons qu'il est pour l'instant en suspens. Si vous voulez plus d'informations, je vous donne le numéro auquel le joindre, yoi.

« ... meh. Je pourrai gérer, j'imagine. Mais ça va prendre un moment pour rentrer. » marmonna Bob.

« Il n'était pas question d'un contrat avec le Mei-ô, Fushisho. Ce Kijo est également une affaire interne aux mercenaires, comme tu dis. Nous ne sommes pas responsables de ces déboires aux jeux qui semblent vous retomber dessus » protesta John. « Je te laisse voir pour les détails, Pyrobarbare. Nous vous enverrons une forme complète du contrat prochainement. Quant au Shiroi Akuma, je pense qu'il sait déjà comment nous contacter, mais donner son nouveau numéro serait bien urbain de ta part. »

Et il tenta une imitation foireuse du sourire de Shakky.

Il était temps de renforcer le fait qu'ils avaient une dette envers leur équipage. Cela serait foireux pour Alarys, mais les leurs avant tout.

- Ah bah si c'est ça, j'appelle le vieux maintenant et il sera content de ne pas avoir à faire de sauvetage ! Mais faudra expliquer sa mort à Lucie, elle y tient à son pote ! se moqua clairement Ace.

- Très bien, Lucie est donc en contrat gratuitement pour nous, conclut Marco. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, messieurs, yoi.

« Cela ne concerne que notre organisation, qu'il soit sans crainte. C'est un plaisir également, Fushisho. Elle restera en contrat gratuit avec vous jusqu'à la réussite de ton affaire uniquement. En espérant que tu fasses de nouveau appel correctement à nos services une prochaine fois »

- J'y réfléchirai, si je suis satisfait de ce contrat-ci, yoi. Le Sobre, Lenon, ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, yoi

« Mouais, je sais pas où l'enquête me mènera, mais faudra pas s'étonner si on se croise, au cas où. » commenta Bob.

- Nous verrons bien, bonne journée à vous messieurs.

Et Marco raccrocha après avoir donné le numéro auquel joindre Ben. Immédiatement, Ace se calla sur les genoux de son homme et l'embrassa à pleine bouche, esquissant un sourire en sentant la longue main fine glisser sur sa hanche vers son postérieur.

- Et si on se faisait porter pâle pour la fête et qu'on allait régler nos affaires sous la couette, yoi ? proposa le blond en appuyant son front contre celui de son jeune amant.

- Même si je suis bien d'accord avec l'idée, on ne peut pas se le permettre. D'une, tu es un des médecins de l'équipage, ce ne serait pas crédible, de deux, on doit donner à manger aux jumeaux et les coucher. Et de trois, je croyais que tu devais aborder des sujets importants durant cette réunion ? sourit Ace en caressant du pouce la ligne du menton du blond.

Ils s'embrassèrent chastement et un sourire taquin fit une fugitive apparition sur le visage du D.

- Si tu es sage, rien ne dit qu'on pourra pas s'absenter quand l'alcool aura eu raison de tout le monde.