Hello tout le monde !

Je fais une publication un peu à l'avance pour empêcher Misstykata de faire un GROS spoil sur l'histoire. Donc, aujourd'hui, vous avez ce chapitre, mais dimanche, vous en aurez un autre avec les publications mensuelles habituelles. Donc, profitez bien de ma générosité.

Merci à tous et à toutes d'ête encore et toujours au rendez-vous, c'est un plaisir de chaque instant de lire, lire, lire et relire vos reviews. Je vous aime tous très fort, donc gros bisous à tous ! (de loin, distance de sécurité oblige, qu'on reste tous en bonne santé).

Misstykata : Ce que Bob ingore ne peut pas lui faire de tort. Il s'en remettra, de toute façon, des conneries de sa bibiche ;3

SnipeBen : Merci pour ton approbation pour le test de Kal'. /Ben Alarys, là, elle repart en indépendant, c'est à elle de décider.

Clixia : Oui, Liam est un brave gosse, encore un peu naïf, mais il apprend vite. Et tkt, Kali a été traîté de truc bien pire que foldingue. / Ace reste un grand-frère. Ils sont partis sur le mauvais pied, mais la famille c'est ce qui passe en priorité pour lui. /Franck Herbert, le Cycle de Dune. / Pour ça, demande à Evanae./ Ca fait de mal à personne de se remettre un peu dans l'actualité. / Marco ? Sournois ? mais nooooon !/ Eh bien, c'est la Grand Line, des magouilles, t'en a à la pelle. Oda a bien fait son boulot pour les intrigues qui se mélangent. / Ace lui fera payer de ne pas avoir voulu déménager, et il ira jusqu'au bout, jusqu'à ce que son oncle cède. Qui cèdera en premier, là est la question./ Bah faut la comprendre, elle est responsable de l'équipe et elle sait pas ce que veut le pirate. Si elle veut pas se faire écraser, elle doit mordre./ Uuuuiiiii ! Mister Jacob est tout beau, tout propre ! / Marco 'est un médecin. Par contre, depuis quand Sab' est une femme ? / On verra s'il a comprit le message ou pas. S'il fonce dans le tas pour imiter Sabo, eh bien, il l'imitera et se fera tuer. /Personne ne veut lâcher ou reconnaître ses torts. Mais les mercenaires ont perdu. Ils ne le savent juste pas encore !

Rose Eliade : Merci.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et à dimanche. Ah et, c'est pas parce qu'on parle d'un déconfinement le 11 mai qu'il faut faire les cons, alors, restez chez vous.

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- Stavinsky, tu peux m'aider un instant ! appela Haruta alors qu'elle aidait à la préparation de la fête.

Le pirate regarda Red dans ses bras, puis sa commandante, avant de poser l'enfant sur le pont et d'aller rejoindre sa supérieure. Y'avait bien assez de monde sur le pont, rien ne pouvait arriver au bambin.

C'était sans compter sur le gène du D.

Décidant qu'il avait envie d'aller se coucher, l'apprenti marin se dressa sur ses petites jambes et rentra dans le navire dans un pas un peu saccadé. Sans que personne ne fasse attention à lui, il longea le mur auquel il prenait vaguement appui et se rapprocha de l'échelle par laquelle on le faisait toujours passer pour aller et sortir du dodo.

A quelques pas du trou, un feulement furieux lui fit tourner la tête pour voir Mangetsu lui couper la route, le dos arqué et le poil hérissé. Elle se dressa assez pour faire mine de lui donner un coup de patte. Sans comprendre le comportement de sa meilleure amie, le petit D. recula un peu.

- Qu'est-cRED !

Le garçonnet n'eut pas le temps de se retourner qu'il se retrouva dans les bras de son père, dans les airs, sa mère juste devant lui en plus.

Ace caressa les cheveux de son fils, le regardant de la tête aux pieds, avant de lui déposer un baiser tremblant sur le front et de ramasser Mangetsu.

- Mangetsu. Tu viens littéralement de lui sauver la vie. Je… On… t'en est reconnaissant. Merci.

Et il serra le chat dans ses bras. Marco grattouilla le crâne du félin avant d'embrasser son amant. Ils l'avaient échappé belle.

- Je sais pas pourquoi on l'a monté, mais je vais trouver qui l'a fait, assura Marco avec froideur. Tu le recouches ?

Hiken reposa le chat et prit leur fils dans ses bras.

- Il est l'heure du dodo, petit chat. Allez, bonne nuit à papa.

Red tendit les bras vers son père qui lui fit un gros bisou sur la tempe, avant de lui faire au revoir de la main, regardant les deux bruns disparaître à l'étage. Le Yonkou tourna ensuite les talons en perdant son sourire qu'il avait adressé à son fils, pour arborer un visage froid. Lentement, il rejoignit le pont, là où le gros de l'équipage était concentré. Une fois dehors, il se dirigea vers l'un des deux escaliers qui encadraient autrefois le trône de leur père. Sans changer d'allure, il monta les marches et rejoignit le pont supérieur pour s'accouder à la rambarde, juste devant le gouvernail. Là, il poussa son sifflement le plus perçant, immobilisant toute l'activité sur le pont.

Avec un regard assassin, il parcourut l'équipage, essayant de ne pas briser le bois sous ses doigts avec colère.

- Qui était avec Red pour la dernière fois ? demanda le blond avec les yeux plissés.

Quelques têtes se tournèrent dans tous les sens, avant de se braquer vers Stavinsky qui venait de lever le bras avec hésitation. Un geste du doigt du capitaine le fit s'avancer au-devant de la foule, pile en face de lui.

- Sais-tu pourquoi tu n'es pas déjà le remplaçant de Mister Jacob, Stavinsky ? demanda froidement Marco.

Le pirate déglutit et un large vide se forma autour de lui. Si le Phénix était en colère contre lui, personne ne voulait se retrouver en victime collatérale.

- J'ai fait quelque chose de mal, nii-san ? demanda avec hésitation le pirate.

- J'ai une question pour toi. Où.est.Red ?

Il insista sur chaque mot, décortiquant le moindre recoin de la phrase pour enrouler chaque syllabe dans de l'azote.

- Euh…

Le pirate regarda autour de lui, cherchant le gosse, pour pâlir à vue d'œil en réalisant justement l'absence de celui-ci.

- Sans Mangetsu, mon fils aurait fait une chute mortelle par le trou de l'échelle. Quand on s'occupe d'un enfant, on le surveille jusqu'au bout ! La première fois que quelqu'un a décidé qu'un gosse d'un an pouvait se démerder seul, ça s'est fini avec Lina avec un akuma no mi ! ACE ET MOI EN AVONS ASSEZ!

Ils furent plus d'un à déglutir devant la furie froide du Phénix.

- C'est triste de devoir punir tout le monde pour quelques idiots, mais c'est ainsi. Outre ceux qui se seront prouvés responsables, je ne vous veux pas seul avec mes enfants. Il n'y aura pas de troisième fois. Quant à toi, Stavinsky, je te recommande de rester loin d'Ace. S'il te tue, je serai la dernière personne à m'opposer à lui. J'en ai fini. Je donnerai plus tard les noms de ceux à qui on peut encore songer pour veiller sur les jumeaux.

Et dans un envol de son manteau, le Yonkou quitta son poste pour rejoindre l'intérieur du navire. Il avait encore pas mal de choses à faire.

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Il était enfin l'heure de passer aux festivités. Et Marco savait qu'avec l'incident de tout à l'heure, pas tout le monde avait l'esprit à la fête, certainement pas lui ou Ace qui faisaient acte de présence, et surtout parce qu'ils avaient une invitée. Sans elle, il aurait annulé tout ça.

Impassible, encadré à gauche par Brisée et à droite par Ace, Marco avait les bras dans le dos, laissant le soin à son amant de tenir leur verre respectif. Des deux côtés, contre les bastingages, les autres commandants étaient alignés, laissant sur le reste du pont l'équipage. Il jeta un œil à son invitée, esquissant un pauvre sourire. La pauvre femme avait l'air franchement intimidée de se voir être le centre d'attention. Ça changerait rapidement, il le savait. De là où il était, il voyait Edessa bouillir sur place dans l'idée de monopoliser leur invitée.

Pas de soucis à se faire, donc.

Surtout qu'elle avait une tenue assez conservatrice, ni trop voyante, donc, il espérait que les hommes en chien de son équipage ne seraient pas trop lourds. Après, cela revenait peut-être à essayer d'empêcher la pluie de mouiller.

Bon, il était temps de lancer le bal.

- Mes frères… mes sœurs… commença Marco. Nous sommes ici ce soir pour de nombreuses choses, dont une belle célébration.

- OUAIIIIIS ! s'écrièrent les pirates.

Ouais, l'incident était déjà passé sous le tapis. Clairement. Qu'ils ne se plaignent pas de ne plus pouvoir être en tête à tête avec les jumeaux après. Marco leva une main, obtenant rapidement le silence.

- Cependant, avant de parler de choses joyeuses, je veux parler d'un sujet très sérieux, continua-t-il. Vous avez tous remarqué que Titanrage Benjamin n'est pas revenu de Whole Cake.

Quelques pirates échangèrent un regard, d'autres baissèrent la tête d'un air coupable. Apparemment, l'affaire avait déjà fait huit fois et demi le tour du navire. Bien, au moins ils savaient de quoi il parlait.

- Votre camarade a fait preuve d'insubordination, dit-il avec sévérité. Ce qui, en plus de presque le faire tuer, aurait pu nous mettre tous en danger, yoi. Je vais donc vous faire la même remarque que j'ai fait à ceux qui sont allés à Whole Cake : quand un de vos commandants ou votre capitaine donne un ordre, c'est pour une bonne raison. Ce n'est pas parce que Titanrage fait quelque chose que vous devez vous dire que vous pouvez en faire autant. Il a peut-être oublié qu'il était un simple mortel à cause des squatteurs dans son crâne, ne faîtes pas son erreur. Votre camarade est au repos forcé sur une île déserte, yoi. S'il reviendra ou non dans notre équipage reste encore à déterminer. J'ai eu quelques mots avec lui, le tout est de savoir les conclusions qu'il en tirera. Cependant, s'il y en a ici qui refusent l'autorité de la hiérarchie, vous pouvez encore partir, avertit Marco. Je ne veux pas de mutinerie. Je préfère qu'on se quitte en bons termes, plutôt que de faire couler le sang d'un membre de notre famille. C'est la dernière fois que je tiens ce discours, yoi.

Il eut un dernier regard sévère pour l'équipage qui était silencieux au point qu'on aurait pu entendre une mouche voler. Bien, c'était entré dans les caboches, il pouvait enchaîner.

- Mais laissons là ce sujet. J'ai demandé une fête pour plusieurs choses. D'abord, je voulais qu'on ouvre un tonneau pour les Taiyou, qui ont fait le nécessaire, au péril de leur vie, pour que notre groupe et l'équipage de Luffy puissions vivre. Je lève mon verre pour eux, et j'espère qu'ils s'en sont sorti. Kampai !

- KAMPAI ! répondirent ses hommes en levant leur choppe, imités par une Brisée timidement silencieuse.

- Ensuite, deux points. Le premier, important politiquement parlant, ce sont les emmerdes sans nom que Luffy a mis dans les petits papiers de Linlin et son « fuck off » monumental à Jaijji Vinsmoke. Je n'aborderai pas le cas de César, à présent six pieds sous terre, yoi. Je dirais juste que nous pouvons être heureux que Sanji soit un foutu Mugiwara… et que je pense que même Jaijji serait le dernier surpris si sa chère Reiju venait à donner la vie à un petit Monkey dans un futur proche. Luffy lui a vraiment tapé dans l'œil, yoi !

S'il n'avait pas eu les mains pleines, Ace se serait frappé le visage. Marco devait vraiment dire ça au sujet de son frère ? Quoique si son amant y faisait allusion, c'est que Luffy lui-même avait dû charger le sujet. Bon sang, qu'est-il arrivé à son adorable et innocent petit-frère ?

Pas qu'il ait quelque chose contre les enfants nés hors mariages, puisqu'il en était un et que, malgré les demandes insistantes de Marco, lui-même refusait de se marier, mettant les jumeaux dans la même catégorie… mais l'idée que son frère laisse une traînée de mini-lui derrière ne l'enchantait pas. Il lui en toucherait deux mots, et espérait sincèrement que les remontrances que lui et Sabo avaient fait à leur frère sur les protections, avant qu'ils ne quittent Dawn, aient servi à quelque chose. À l'époque, la discussion avait été gênante. Aujourd'hui, en tant qu'adulte, c'était moins dérangeant. Mais agaçant.

Ignorant les pensées qui trottaient dans la tête de son mec, Marco continua son petit discours :

- La seconde raison de cette célébration, elle est pour vous tous et ce que vous avez fait pour moi. Parce que même si le fait que nous soyons ici, et non pas à Sphinx, est une marque d'insubordination à mon égard, je ne peux que vous remercier de votre attention, et de ce que vous avez fait pour vous assurer que ma seule famille, en dehors de cet équipage, ne meurt pas, yoi. Pour cela, je tiens à remercier aussi notre jeune invitée du jour, Brisée-san. Sans son aide, je ne pense pas que cet homme aurait été arrêté à temps pour m'empêcher de le tuer, yoi. Pour cela. Merci infiniment demoiselle. Kampai !

Il se tourna vers ladite demoiselle dont les joues prirent une couleur rosée sous les « KAMPAI ! » qui jaillirent sur le pont. Elle adressa un sourire nerveux au Yonkou, embarrassée, et recula très lentement. Ace esquissa un sourire et quitta sa place pour la pousser gentiment en avant là où elle était auparavant, avant de retourner à sa place.

- Enfin… troisième raison de cette réunion… reprit le blond. Nous sommes des pirates. Nous sommes tous du mauvais côté des lois, pourtant, Smoker, plus loin, rage de ne pas pouvoir nous arrêter et se contente de faire du gardiennage d'enfants. Je pense qu'en soit, c'est une bonne raison de festoyer, non, yoi ?

Les rires de ses hommes lui répondirent et il leva sa choppe une dernière fois pour conclure.

- Alors Kampai !

- KAMPAI !

- K-Kampai… suivit Tami avec toute la timidité du monde.

Au cri de leur capitaine, les pirates eurent un rugissement de joie et un dial fut lancé pour mettre de la musique alors que les plats étaient déposés sur les tables de fortunes faîtes au dehors avec des planches, des caisses et des tonneaux. On remonta les meilleurs tonneaux d'alcools. Chacun avait une assiette et se servait dans les plats présentés devant eux, discutant joyeusement.

Brisée eut un succès fou. Elle se fit littéralement kidnappée par Edessa, mais cela n'empêcha personne de tenter d'avoir son attention.

Ace et Marco restèrent un instant immobile, avant que le D. ne rende à son homme son verre et lui vole un baiser.

- Cassandra voulait me toucher deux mots, on se voit plus tard ?

- À plus tard, bébé.

Et Ace disparut dans la foule, laissant le blond se promener sur le pont.

Marco prenait le temps de discuter avec tout le monde, comme le bon capitaine qu'il était. Il se retint de grincer des dents en voyant que Stavinsky n'avait pas plus de remords que ça avec ce qu'il s'était passé tout à l'heure, puisque l'idiot alla tenter une drague un peu trop lourde sur leur invitée.

Pourquoi Haruta avait-elle choisi ce gars comme second, déjà ?

Quelle satisfaction de voir que la jeune femme ne se laissa pas faire et botta proprement le cul de l'abruti. Et Marco sentit une satisfaction encore plus intense en voyant les hommes d'Ace (qui tenaient compagnie à Brisée à ce moment) adressaient un regard noir à l'abruti qui faisait la serpillière. Et Edwin prouva que lui, son poste, il le méritait, parce qu'il attrapa Stavinsky et le traîna dans le cabanon à l'avant pour l'y enfermer. Satisfait, il retourna à son groupe.

Affaire réglée.

Edwin venait de surligner son nom dans la liste réduite de ceux que le couple jugeait assez responsable pour surveiller les jumeaux.

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- Tu voulais me voir ? demanda Ace. J'ai déjà eu mon contrôle médical, tu veux quoi de plus ? Un souci avec les jumeaux ?

- Du tout, rassura Cassandra en se détournant du buffet. Viens, allons parler en privé.

Encore plus perplexe et un brin inquiet, le D. suivit la blonde dans un coin du pont, loin des autres groupes.

- Tu as eu une conversation récemment avec Edessa ? s'enquit la blonde.

- Pas des masses.

- Elle t'a pas dit quelque chose de très important, depuis le départ de ton frère ?

- Outre qu'il lui manque, rien de plus.

La façon dont l'infirmière pinça des lèvres dit au D. que quelqu'un allait avoir de très gros ennuis. Il espérait seulement que ce ne soit pas pour sa tête cette fois.

- Si je te dis qu'Edessa n'est pas punie et que c'est tout autre chose qui fait qu'elle ait privé d'alcool depuis la cuite de l'autre soir, tu fais le rapprochement tout seul ?

Ace s'était demandé ce que sa belle-sœur avait bien pu faire pour que les infirmières aillent jusque-là, mais apprendre ça…

Un soupçon lui vint dans le crâne. Un très gros soupçon.

- C'est pas un peu tôt pour penser à…

- Ace, si pour toi, on a pas réagi immédiatement, c'est parce que d'une, tu es un logia et que tu n'es pas naturellement une femme. Pour une personne qui a toujours été une femme, la puberté apporte ce qu'on appelle les menstruations. Leur absence peut avoir plus d'une cause. La première chose qu'on vérifie à bord, quand il est question d'une femme, c'est une grossesse, parce que sinon, c'est que la femme a un gros souci de santé.

Le D. se prit la tête dans sa main.

Oh putain de bordel de merde.

Il avait la tête qui lui tournait.

Il vacilla, mais se retint de justesse. Pas besoin de le lui dire pour qu'il se doute qu'il avait plus ou moins aidé la situation avec son sale coup de la cale.

Il allait être tonton.

- Et dire que Sabo est désormais injoignable… grogna le D.

Il allait être tonton.

Putain… il devrait être heureux pour son frère, mais là, il avait une trouille monumentale. Certainement la même trouille qu'avait ressenti Sabo quand il avait appris pour la grossesse de la Red Line.

Et pour bien arranger les choses, il était responsable d'Edessa. Il était son commandant. Si elle perdait le bébé durant la mission… il ne se le pardonnerait jamais.

Ses pensées furent troublées par l'arrivée de Kali sur ses béquilles.

- Je viens quérir auprès de la chef infirmière une solution radicale pour calmer les hommes dans leur comportement, dit la brune. Surtout quand notre invitée m'a l'air d'avoir un souci sentimental. Ace, tout va bien ?

Mentir ne servait à rien avec Kali, mais elle n'était certainement pas en état pour partager son souci, surtout quand lui-même pouvait s'entretenir avec son compagnon.

Marco allait adorer la nouvelle !

- Rien pour quoi tu puisses m'aider, assura Ace.

- Pour ce qui est des hommes, je vais faire passer le mot comme quoi je cherche des cobayes. J'ai bientôt un nouvel élève et Mister Jacob ne peut pas aider pour tout, dit Cassandra. Si tu as besoin de quoique ce soit, Ace, tu sais où me trouver.

- Je toucherai deux mots à Marco, mais déjà, je vais voir notre invitée. Je verrai ça demain matin.

Et il raccompagna Kali auprès du reste du groupe qui était en train de rire des pitreries de Eric. L'ancien navigateur des Spades était à terre.

- Tu peux te relever tout seul ou même pour ça t'as besoin d'un plan pour t'orienter ? lança Haiiro en arrivant.

Eric se releva sous les rires du groupe juste à l'instant où Ace les rejoignait.

- Pourquoi ça rigole ici ? demanda-t-il avec amusement.

- C'est une fête, Ace, c'est un peu le principe, ricana Edessa.

- Pas faux. Tout se passe bien ? demanda-t-il ensuite à Tami. Si un gars te fait des misères, hésite pas à m'appeler.

- Je pense que je leur ai fait assez peur pour qu'il n'y ait plus de problème, répondit-elle avec un sourire d'excuse, passant une main sur sa nuque avec embarras.

- Good, approuva-t-il. Rien de mieux qu'une main ferme pour calmer des hommes qui ont chaud dans le pantalon. Au besoin, dis-leur que Cassandra cherche des cobayes, ça refroidira tout le monde.

- Je note, acquiesça-t-elle en voyant les gars grimacer.

Il lui tapota gentiment le bras avant de s'éloigner en lui souhaitant de bien profiter de la soirée et de la nourriture. Il adressa un regard à Edessa lui disant qu'ils devraient parler sous peu, avant d'aller trouver Marco. Son amant était en pleine conversation avec Vista quand il remarqua le D. lui faire un signe de tête avec un air sérieux. Le capitaine s'excusa et alla rejoindre son amant qui l'entraîna dans le couloir. Immédiatement, le blond posa une main un brin possessive sur la hanche de son jeune amant.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu veux que je te dise la version directe ou la charade ?

- C'est grave, yoi ?

- Edessa est enceinte.

Les yeux du blond s'arrondirent sous la nouvelle.

- Cassandra vient de me le dire. Vu comment elle a lâché le poisson, je pense qu'elle a dû faire promettre à Eda de me mettre au parfum, mais ça n'a pas été fait.

Le blond se pinça le nez en inspirant profondément.

- C'était vraiment pas le moment pour ça, yoi, dit le Yonkou.

- On est des pirates, il n'y a jamais de bon moment pour ça, bébé. Et on est très mal placé pour leur jeter la pierre.

- Tu regrettes ?

Ace cligna des yeux. De quoi parlait Marco ?

- Tu regrettes qu'on ait eu la Red Line ? demanda de nouveau le plus vieux.

Le D. n'avait qu'une réponse à cette stupide idée. Il posa sa choppe sur le sol, crocheta avec son talon une jambe de son amant avant de lui attraper sa nuque entre ses mains, l'attirant à lui pour un baiser langoureux qui aurait arraché l'âme de n'importe qui d'autre.

À côté, le Soul Pocus de Big Mum, c'était du pipi de chat.

Comme il s'y attendait, Ace se retrouva plaqué contre le mur, sa seconde jambe montée à la hanche du plus vieux qui approfondissait l'échange jusqu'à ce que leurs poumons hurlent d'agonie. Ils se séparèrent juste assez pour respirer, leurs deux nez se touchant encore et un léger filet de bave les connectant encore l'un à l'autre.

- Les jumeaux sont le plus beau des cadeaux que l'on m'ait fait depuis l'entrée de Sabo dans la famille. Et de nous deux, tu es celui qui veut absolument repousser le troisième enfant, chuchota Ace.

Ils échangèrent un bref baiser avant que Marco ne trouve refuge dans le creux de son cou, profitant juste de l'étreinte.

- Tu sais, lui dit le brun.

- Quoi donc ?

- J'étais tellement tourné sur ce qui m'arrivait que je réalisais pas ce qu'il se passait autour de moi, pendant la grossesse. Savoir qu'Eda est à son tour enceinte, me fait réaliser tout ce que tout le monde pouvait penser et craindre dans mon état.

- C'est ta décision, yoi. Si tu veux qu'on la laisse à Sphinx avec Cass', Lilith et ma mère, je donnerai l'ordre.

Ace secoua la tête.

- Non, ce n'est pas une bonne idée. Surtout qu'elle nous renverra dans les dents que j'étais moi-même sur le terrain jusqu'à la moitié de la grossesse.

Marco pencha juste un peu la tête pour qu'ils puissent échanger un regard.

- Il faudra la garder à l'œil, alors, yoi.

- J'en ai bien l'intention.

Ace laissa tomber sa tête contre le mur de bois derrière lui, son regard vers le plafond.

- D'un côté, j'ai la trouille et de l'autre, je me souviens de ce que je ressentais à cet instant.

Il laissa retomba son visage sur celui de son homme quand il décida d'essayer de lui faire un suçon dans le cou. Quel idiot.

- Tu t'amuses bien avec ma gorge ? demanda Ace. Tu sais que j'essaye d'avoir une discussion un minimum sérieuse avec toi ?

- Vu votre position, on dirait plutôt que vous vous essayez à l'exhibitionnisme, commenta une pirate en passant par là. Vous occupez pas de moi, je vais juste aux toilettes.

Et la femme continua sa route tranquillement dans le couloir.

Le couple se regarda, hésitant entre la gêne et le rire, avant que le Phénix ne laisse son amant retrouver le sol.

- Donc, Edessa sera à Wa ?

- Elle sera à Wa, dit Ace en hochant la tête. Mais certainement pas en solo.

Le couple échangea un dernier baiser avant de retourner sur le pont. Ace passa une main sur sa gorge et fit disparaître en une petite gerbe de flamme son suçon naissant.

- Portgas, kairoseki, rappela à l'ordre son capitaine.

Le blond toujours en arrière, Ace continua son avancée en se penchant juste pour ramasser sa boisson. Il adressa juste un doigt d'honneur à son amant, montrant bien qu'il avait à son majeur l'anneau de kairoseki. Il tira la langue par-dessus son épaule à son capitaine, avant de reprendre sa marche.

Marco soupira et arrangea un minimum sa tenue pour aller voir comment se portait son invitée d'honneur. Il mit un sourire sur son visage, histoire de faire un minimum bonne impression, même si l'air que lui lança Haiiro (qui monopolisait un tonneau comme siège pour presque toute la soirée) disait qu'il n'était peut-être pas très convaincant. Cependant, la vue des infirmières qui tournaient autour de la pauvre informatrice comme des vautours en quête de chair fraîche, c'était un peu amusant.

- Tout se passe bien par ici ? demanda-t-il avant de se tourner vers les infirmières. Vous avez fini de disséquer la vie de notre invitée, demoiselles ?

- Tout va bien Nii-san ! gloussa l'une d'elles.

- Sauvez-moi Yonkou-san, ce sont des requins affamés ! rit Brisée.

Au moins, elle profitait de la soirée, c'était une bonne chose. Elle avait le droit de s'amuser.

- Les filles, si vous dites durant vos examens qu'il est acceptable de pratiquer une autopsie sur un sujet vivant, je peux vous assurer que vous n'aurez pas votre diplôme, yoi. Et Cassandra sera très désappointée, averti avec amusement le blond en regardant les futurs ex-élèves de sa sœur.

- Haaan, il faut pas vexer Cassandra-sensei ! s'exclama l'une d'elles.

Pendant que les infirmières gloussaient, le blond se tourna vers son invitée.

- Vraiment. Tout va bien ? insista-t-il. J'ai vu le vol plané de Stavinsky, des soucis ?

Si ce con avait dépassé les bornes, il aurait toutes les excuses du monde pour le tuer, et honnêtement, après que Red ait frôlé la mort, il était prêt à tout pour descendre cet idiot.

- De ce que j'ai vu, mon réflexe n'a pas déclenché de guerre, donc j'imagine que oui, tout va bien. J'apprécie juste peu d'être touchée sans autorisation, surtout par surprise, répondit la jeune femme.

- Stavinsky a toujours été le genre d'homme à prendre ses aises avec les femmes. Après, il suffit toujours d'un avertissement pour qu'il se calme, yoi. Il ne reviendra pas t'embêter. Quant à la guerre, aucun risque, surtout pour lui.

Il était un peu trop entreprenant, et vu qu'à cause de lui, il fallait avoir des recommandations en béton armée pour profiter des jumeaux, il s'était fait quelques inimitiés dans l'équipage.

- Tu n'es pas la première à l'avoir fait voler, yoi.

Il montra Kali du menton avec un rire. La brune se contenta de hausser un sourcil pour toute réponse.

- Miss Haiiro a essayé de l'étrangler avec son sari durant son premier jour à bord.

Il désigna ensuite Edessa d'un geste de la tête.

- Celle-ci, elle a voulu l'assommer avec une bouteille de rhum qui fut sauvée de justesse par Curiel, yoi.

Cela aurait été triste de gâcher de l'alcool pour un idiot pareil.

- Pourquoi je ne suis pas surprise ? rit l'informatrice.

- Ce sont les aléas des gros équipages, ricana-t-il en réponse. On trouve tout et n'importe quoi, yoi.

- Au moins je n'ai pas à craindre ce genre de choses avec Musha, pointa-t-elle avec amusement.

- Clairement. Ah, et si Stefan vient te voir, pas d'inquiétude à avoir. Il est grand, mais doux comme un agneau s'il n'y a pas de canon qui résonne. Il suffit juste de décrocher la moustache pour lui trouver un jouet, yoi.

Le chien avait beau être d'Elbaf, il commençait à se faire vieux. Il n'était pas méchant, rien à craindre, autant avertir l'informatrice qu'elle n'attaque pas par erreur leur mascotte.

- Pas de problème, sourit-elle.

- La migraine ?

- Partie, merci encore. Je ne sais pas exactement ce que vous avez fait, mais je suis en pleine forme.

- Juste mon devoir de médecin et accéléré la régénération sanguine, yoi. C'est ce que je peux faire avec mes plumes sur les autres. N'hésite pas à aller te servir, on a plus qu'assez en nourriture et on refera des provisions au cas où. Un estomac plein terminera de te remettre sur pied. Merci encore pour ton aide et je te souhaite une bonne soirée, yoi.

Marco la salua de la tête et se détourna pour s'éloigner afin de reprendre son tour du pont. C'est d'ailleurs en se dirigeant vers un groupe de son ancienne flotte qu'il remarqua quelque chose d'intéressant. Kennichi jetait des regards très fréquents sur l'informatrice. Venant de l'homme sérieux qu'il avait vu grandir et qu'il avait formé, il était… surpris. Et pour la première fois, il comprenait l'intérêt que ses frères et sœurs voyaient de le taquiner, lui, en permanence sur sa vie sentimentale. Profitant du fait que son ancien apprenti s'éloigne du groupe pour aller se chercher un peu plus à manger, le blond l'intercepta en chemin avec un sourire qui disait qu'il savait tout.

- Aurais-tu vu quelque chose d'intéressant du côté de la flotte d'Ace, Kennichi, yoi ?

Le brun cligna des yeux, puis baissa la tête d'un air coupable pour tirer nerveusement sur la fine tresse grise qui pendait dans sa nuque.

- Crâche le morceau.

- Arrête, nii-san, t'y mets pas, marmonna le Commandant clairement embarrassé.

Marco eu un rire et lui entoura les épaules d'un bras.

- Kennichi, Kennichi… qu'est-ce qui fait que tu es encore cloué ici à faire les timides alors qu'elle te plaît, yoi ?

- J'ai l'âge d'être son père.

Marco se détacha de son commandant et le regarda en levant un sourcil. Il laissa son regard errait sur le pont pour s'attacher à Ace un peu plus loin qui était en train d'accorder sa guitare. Kennichi suivit le regard de son frère. Sentant l'attention, le D. arrêta ce qu'il faisait, les regarda d'un air interrogateur, mais Marco avait déjà rapporté son attention sur son petit-frère d'adoption. Il sourit un peu plus et leva un sourcil entendu.

Le message était simple. Marco avait dix-neuf ans d'écart avec Ace. Pourtant, ils étaient heureux et parents de deux enfants… qu'est-ce qui empêchait Kennichi de tenter sa chance ? Le commandant grogna et regarda en direction des filles, plus précisément Kali.

- Qu'a fait Haiiro ? demanda Marco.

- Elle m'a gentiment déconseillé de tenter ma chance, Nii-san.

- Gentiment ?

- Oui, moi aussi ça m'a surpris.

- Kennichi… je ne connais pas les motivations de Kali, yoi. Mais je n'ai qu'une question pour toi. Je ne veux pas ta réponse, juste que tu restes le Saint que tu es. Donc, ma question… qu'est-ce que tu as à perdre, yoi ?

Le jeune Yasei vira au rouge pivoine et Marco lui tapota le dos avant d'aller rejoindre son amant un peu plus loin, assis à côté du dial sur la rambarde intérieure. Le Phénix s'assit à côté de lui, laissant sa choppe à terre, avant de lui prendre sa guitare des mains.

- HEY ! Tu m'as pas privé de musique ! C'était pas dans le contr-

Ace fut interrompu par le baiser soudain de son compagnon. Il haussa des sourcils avant de se laisser aller dans l'étreinte. Les deux mains sur ses hanches le firent se lever pour le guider entre les jambes de son homme qui lui entoura la taille de ses bras pour le garder en place. Sans briser le baiser, Ace passa ses bras autour du cou du blond, savourant le contact.

Ils finirent par se détacher, le souffle court.

- La nuit est encore trop jeune pour qu'on la finisse déjà tout nu sous les draps, chéri… souffla Ace avec un petit sourire.

- C'est juste un avant-goût de ce que sera la soirée quand tout le monde sera trop alcoolisé pour remarquer notre absence, yoi. Tu vas pas me faire croire que ça te déplaît…

Marco embrassa son compagnon derrière l'oreille, faisant ronronner de bien être le D.

- …je veux aussi que tu saches que tu m'avais manqué… chuchota-t-il.

Il l'embrassa juste sous la mâchoire.

- … et que je te remercie pour tout ce que tu fais pour moi, bébé, yoi.

Il lui déposa un baiser chaste sur les lèvres.

Ace eu un sourire lumineux et lui rendit le bisou.

- Tu m'as accepté et supporté, envers et contre tout. Tu as attendu que je finisse de grandir avec patience et devienne enfin un adulte… je te dois ça.

Le noiraud fit un nouveau baiser sur le nez du blond.

- Épouse-moi, bébé, demanda Marco avec espoir.

Ace eu un soupir et leva les yeux au ciel.

- Va t'occuper de ton invitée au lieu de remettre le sujet sur le tapis.

Il l'embrassa sur les lèvres une dernière fois avant de se détacher des bras de son homme pour revenir s'asseoir sur la rambarde et reprendre sa guitare. Il éteignit le dial à côté, s'attirant menaces et grognements, jusqu'à ce qu'il se mette à jouer une mélodie entraînante. Bientôt, les assiettes furent posées avec des choppes, les tables de fortunes repoussées sur les bords et des pirates se mirent à danser, alors que les autres musiciens du dimanche de l'équipage allaient chercher leur propre instrument pour se joindre à Ace. Marco allait retourner auprès de Brisée quand il vit Kennichi rejoindre la jeune femme. Il décida donc d'aller voir sa jumelle pour lui proposer une danse. Rien ne lui disait que Kennichi y arriverait, mais il n'allait pas lui bousiller une opportunité. Frey aurait sa peau s'il l'apprenait, et ce n'était pas la mort qui l'en aurait empêché.

La soirée était claire, un peu fraîche, mais l'alcool et les festivités rendaient ça supportable.

.


.

Ace se faisait chier. Royalement.

Et Marco était allé voir si sa mère avait besoin de médocs pour dormir afin de compenser la fête et le bruit qu'ils faisaient. Pendant qu'il participait à l'orchestre, il remarqua Patrick discutant avec Tamashii et vu le regard qu'il jeta dans sa direction, le D. se doutait très bien que son bras-droit et meilleur pote (avant même Thatch), était en train de raconter des conneries sur lui. Meilleure solution, attirer son attention sur autre chose. Une danse, par exemple. Il posa sa guitare et alla rejoindre rapidement le groupe et offrit sa main à Tamashii qui le fixa avec perplexité, puis regarda Edessa, comme si elle pensait que c'était elle qu'il voulait inviter à danser.

Ce qui n'était certainement pas le cas. Il n'était pas fou. Il savait que sa belle-sœur n'aimait pas ça.

- Ace sait que s'il m'invite, il se retrouvera avec mon genou là où ça fait mal, confirma Edessa. Tous les hommes de la flotte le savent, même Ben, j'ai horreur de danser.

- Si j'avais voulu t'inviter à danser, Edessa, tu l'aurais su, fit Hiken. Non, c'est à notre invitée d'honneur que je le demande.

- Euh... fit Tami, pas très sûre d'elle. Je ne sais pas swinger.

Swinger ? Elle avait besoin de découvrir la beauté du rock.

Il leva les yeux au ciel et lui prit gentiment mais fermement la main. Il allait lui apprendre ce que c'était de danser, tout comme Makino lui avait enseigné.

- D'une, c'est pas du Swing, mais du Jitterbug, c'est différent. De deux, s'il n'y a que le fait de ne pas savoir danser qui te gêne, je vais t'apprendre. Pas la version acrobatique, bien entendu...

Il regarda vers un couple de danseur qui semblait ne pratiquement jamais toucher le sol, multipliant les acrobaties et sauts en tout genre. Dommage que Marco n'aime pas le rock et soit plus danse de salon, parce que bon sang, il aurait tellement eu envie de danser un rock acrobatique avec lui un de ces quatre.

- Mais avec les pas de base, c'est déjà bien, et chacun apporte sa petite touche personnelle, conclut-il.

Sans vraiment laisser le choix à Tami qui appela au secours Edessa qui se contenta d'agiter un mouchoir blanc en souriant depuis son siège sur un tonneaux, l'informatrice se retrouva sur le semblant de piste de danse, face à Ace qui lui tenait les deux mains par les premières phalanges, levées au niveau des épaules.

- Le Jitterbug est très simple. Il reprend beaucoup de danses, mais seul le rythme change. Tu peux valser dessus, faire du classique et bien d'autres. Tant que tu restes dans l'esprit et le groove, tu peux pas te tromper, ok ?

- ... Hm... répondit-elle, pas très convaincue.

- Tu vas voir, c'est très facile.

- J'ai dit la même chose à Law quand je lui ai appris à valser, rétorqua-t-elle avec ironie. Et je parie que ses orteils se souviennent encore de mes talons.

Trafalgar Law.

Qui valse.

Ouais, nan, il allait devoir se laver le cerveau à la javel pour cette idée stupide. Il remarqua tout juste Tamashii jetant ses chaussures à Edessa qui les rattrapa.

- Imaginer Trafalgar valser est une idée très dérangeante. Enfin, main droite sur mon épaule, dit-il alors qu'elle obéissait. Maintenant, mouvement basique des pieds. Regarde.

Maintenant qu'elle lui avait mise la main sur l'épaule, il lui apprit les pas de base du rock.

Il piétina lentement une fois, deux fois, trois fois, quatre fois sur place, avant de rapprocher son pied gauche du droit. Il écarta le droit en réponse et recommença à piétiner, avant de ramener le droit sur le gauche et d'écarter le gauche et de recommencer. Tami le regarda faire un instant, puis suivi les pas, d'abord lentement, puis avec plus assurance

- T'as mémorisé ? demanda-t-il.

- Oui, je pense.

Un coup d'œil à l'orchestre et il eut droit à un hochement de tête. C'était le moment de lui enseigner la vraie nature du rock !

- Alors tu peux tout oublier !

Tirant un cri de surprise de la jeune femme, il la repoussa au loin d'un mouvement de bras, avant de la ramener en tourbillonnant vers lui et de l'entraîner dans un enchaînement de pas de danse sans queue ni tête. Pendant un instant, Tamashii se laissa valdinguer d'un côté à l'autre avant de se rappeler très certainement de ce que lui avait dit Ace : le Jitterbug prenait des pas de tout un tas de danse. Alors, elle se mit à apporter sa touche personnelle à l'échange, usant de ses propres pas de danse en s'efforçant de suivre le rythme entraînant et de ne percuter aucun pirate autour d'elle.

Perfect !

- Eh ben tu vois ! T'as tout compris ! rit Ace.

Son regard aurait pu être impressionnant si elle ne s'était pas mise à sourire juste en suivant

Finalement elle laissa tomber l'affaire et éclata de rire, bien plus détendue. Ils passèrent un certain temps à danser à deux, des fois c'était lui qui menait, lui montrant au passage des pas bien à lui, d'autres fois, c'était elle. Riant aux éclats, Tami se laissa entraîner sur les rythmes parfois affolants et épuisant des instruments, avant de finalement demander pitié pour ses jambes et aller s'effondrer en riant, à bout de souffle dans un coin avec Ace tout aussi haletant et rieur

- Merci pour l'initiation, Portgas-sensei, souffla Tami.

- De rien ! Si tu en veux d'autres, n'hésite pas ! Tu veux boire pour te rafraîchir ?

- Pas de refus.

Le brun se leva pour aller chercher de nouveaux verres (connaissant ses nakamas, laisser un verre plein, sans surveillance, signifiait sa disparition) avant de revenir s'asseoir à côté de la jeune femme pour lui donner la boisson qu'elle descendit presque d'une traite tellement elle avait soif. Il avait bien fait de prendre un alcool pas trop fort, pour le coup.

- Après Wa, tu as des plans ? Parce que j'aurais un contrat un tantinet risqué à proposer à Lady-san, lui dit Ace en se rappelant d'une idée qui lui trottait dans le crâne de temps à autre depuis Dressrosa.

- C'est à voir, répondit-elle en le regardant d'un air vaguement intrigué. Si je retrouve le Cœur il y a des chances pour que je reste avec son équipage, cette fois. Mais selon la demande, ça devrait pouvoir se faire.

Au moins, elle voulait bien l'écouter, c'était déjà ça.

- Le danger vient des lieux et donc, des obstacles. Le reste, ça pourrait, je pense, mener à une expérience sympathique, voir amusante, assura-t-il. Vu la popularité de la série, je suppose que tu connais "Les Aventures des Sept Mers" ? Au moins de nom.

- J'attends le prochain volume, sourit-elle tranquillement.

Le nombre des adeptes de la plume de Sabo ne se comptaient plus. On allait finir par vouer un culte à cette série.

- Tu as vu passer l'article sur son auteur ? s'enquit le D.

- Quand est-ce qu'il a paru ?

- L'été dernier. Peu après Impel Down. À se demander ce qu'il avait dans le crâne en donnant cet interview au vu de la situation à cet instant.

Il but une gorgée d'alcool alors qu'elle réfléchissait. Vu que c'était au début de ses « vacances » forcées, Ace s'en rappelait parfaitement. Il était passé du rire à la colère toutes les deux secondes à cause de cet article.

- Oh. J'étais out à ce moment-là, fini par dire la jeune femme.

- Ah. Eh bien tu sauras que Samyaza est Sabo. Et cet idiot a beaucoup de fans dans la marine. Il a même offert son livre à plusieurs officiers. Et un spécifiquement en kairoseki à Akainu. La dédicace disait, si je me souviens bien "tu m'as cramé la gueule, essaie maintenant de cramer mon livre"!

Même si pour lui, cette annonce avait été faîte trop tôt, et surtout, au mauvais moment, il ne pouvait que saluer le culot et l'audace de son petit-frère.

- Donc, reprit-il. Le fait est que toute la Marine à le livre. Toute ? Non. Un irréductible résiste à l'invasion, bien qu'il ne puisse pas faire grand-chose contre. D'où le pourquoi j'ai besoin de Lady. Pour faire de la lecture.

- Une séance de lecture à un officier Marine, certainement à la nouvelle Marine Ford... réfléchit-elle. C'est tentant mais je n'ai absolument aucune idée sur quand je pourrais tenter.

- Je m'en doute, acquiesça Hiken. Je pense bien que Fujitora peut attendre. Mais c'est juste triste que sa cécité le prive de la plume du Tenshi. Pour le paiement, je peux m'assurer que tu recevras les prochains tomes du livre, avant même qu'ils ne touchent les étagères des libraires. Et pour compléter, une fois que le montant final sera fixé...

Il fouilla dans ses poches et en tira un relevé bancaire avec un mauvais sourire. Si Garp savait comment il avait réussi à mettre la main sur les coordonnées de son compte bancaire, il le pourchasserait jusqu'en enfer.

- Genkotsu avancera la monnaie, cette fois. J'ai bien assez à faire à devoir payer les dettes de mon parrain.

Et il ne pouvait pas utiliser cet argent là pour tirer d'affaire Rayleigh, parce que sinon, le vieux fou se rendrait compte que quelque chose ne va pas devant les sommes colossales qui lui seraient retirées régulièrement.

Il tendit le papier à Tami qui le refusa en étouffant son rire.

- On en reparlera quand ce sera fait, je rappelle que j'ai encore près de sept cent millions de berrys à moi toute seule, ricana-t-elle.

- Ok. Merci encore pour l'akuma no mi. Marco m'a dit que c'est grâce à toi que Shanks me l'a refilé. C'est difficile de devoir jouer un autre rôle en devant garder mes flammes sous contrôle... surtout avec mon tempérament. Ce zoan est une bénédiction.

Tellement. Surtout avec tout ce que Shanks lui avait laissé comme documentation sur ce zoan, c'était à croire qu'il s'était préparé à le trouver depuis de longues années et seulement pour le lui refourguer.

- Hm, pas de quoi, j'imagine. Je préfère ça que de voir Musha mordre dedans...

Elle réprima un frisson d'horreur qu'Ace partagea. Ouais, nan, un animal avec un akuma no mi aussi destructeur, ça aurait été la pire chose !

- On se serait retrouvé avec une louve-démoniaque-flamboyante et craquante, rit-il finalement pour essayer de cacher son horreur.

Il but son verre, puis réalisa qu'il venait d'avouer que lui, Hiken no Portgas D. Ace, mec et bras-droit d'un Yonkou, avait trouvé quelque chose craquant. Il se tourna à moitié vers Tamashii pour la menacer du doigt.

- Si tu répètes que j'ai admis qu'elle était craquante, je te fais taire.

- La fin du monde viendra d'elle, j'en suis persuadée, répondit-elle avec un haussement d'épaules.

- Ooooh, j'ai quelques doutes. Je suis prêt à mettre ma main à couper que Luffy sera l'instigateur de la fin du monde. Ou alors, il me causera définitivement des cheveux blancs.

- Les cheveux blancs dans tous les cas, fin du monde ou pas, ricana-t-elle.

- Kampai !

- Kampai !

Ils trinquèrent en riant et finirent leurs boissons. Ace redevint rapidement sérieux, cependant.

- Autre chose ? demanda Tami en voyant l'air d'Ace.

- Y'a un truc qui me chiffonne à ton sujet depuis notre première rencontre dans le Paradis, expliqua-t-il. Aujourd'hui, je sais d'où ça vient. Je peux revenir sur un point que tu m'as dit ce jour-là ?

La jeune femme leva un sourcil perplexe.

- Lequel ? s'enquit-elle.

-Tu m'as dit que tu ne connaissais pas ton nom en entier. T'as fait des recherches sur le sujet ou ça t'intéresse pas ? Parce que j'ai une idée. Ça vaut ce que ça vaut, mais c'est toujours ça, si tu veux.

- Disons que ma mère est morte à ma naissance, je n'ai jamais rien su de mes parents et je n'ai jamais vraiment songé à me renseigner, avoua-t-elle. Je ne me pose pas vraiment la question. Plutôt que fouiller dans mon propre passé, je préfère m'assurer que mes proches auront un avenir.

- C'est une bonne façon de voir les choses. Les vivants auxquels ont tient sont bien plus important que les morts, même si on leur doit la vie.

Il toucha le médaillon à son cou et se tut. Oui, les morts, même si on leur devait quelque chose, ne servaient plus à grand-chose, outre un exemple à suivre ou pas. Le plus important restait les vivants.

.


.

Ace se réveilla en sursaut, le souffle haletant. Il cligna frénétiquement des yeux. Y'avait un baille depuis qu'il n'avait pas eu de crise de narcolepsie avec un réveil aussi violent. Le souffle haletant et se frotta vigoureusement le visage.

- Tout va bien ? demanda une voix à sa gauche.

Le D. sursauta, jaillissant presque de sa peau, et tourna la tête. Tamashii le regarda avec perplexité. Oui, forcément, on se pose toujours des questions quand on voit quelqu'un s'endormir comme ça, sans raison. Il avait zappé qu'ils étaient en train de discuter auparavant.

- Crise, courant. Pas de quoi crier au meurtre, sauf si on veut utiliser ça pour une blague, éluda-t-il.

- Hm, j'ai déjà entendu parler du phénomène... Narcolepsie, c'est ça ?

Ouep, version radicale, m'enfin, il avait toujours les pires conneries du monde.

- Hm. Nous disions ? embraya le brun.

- Que je me demande bien ce que tu as pu trouver sur moi qui ne sait même pas mon nom de naissance, répondit-elle.

- Ah oui. J'ai pas le nom complet, je suis pas voyant, je fais pas dans l'ésotérisme, je laisse ça à Kal', commença-t-il. Cependant, je suis presque persuadé que tu es une porteuse du D. Le pourquoi du comment, ça serait trop long à expliquer, mais on a déjà eu une discussion avec le Cœur à Dressrosa, Lu' et moi, à ce sujet. Et je pense que tu es dans le même cas que lui.

Il lui jeta un regard presque amusé. Elle ne connaîtrait pas l'Éveil, elle devrait se sentir heureuse. Il serait presque curieux de voir la discussion entre les deux.

- Au moins, tu risques pas de te réveiller avec un kenbushoku qui risque de t'infliger une migraine, lui dit-elle.

L'expression de la jeune femme laissait penser qu'elle avait prise en pleine face un mur. Yup, pas mal à penser.

- C'est une discussion que vous pouvez avoir tous les deux tranquillement et y réfléchir comme tu veux, finit le pirate.

La demoiselle ne l'écoutait pas, apparemment, et de ce que son Haki lui disait, les jumeaux avaient besoin de quelque chose. Il laissa donc la jeune femme à ses pensées et descendit voir ses enfants.

En humant doucement, il remonta le couloir, se laissa glisser sur l'échelle et entra sur la pointe des pieds dans la cabine des jumeaux. Comme il l'avait perçu, Lina râlait. Rien de bien grave, il s'avéra qu'elle avait juste perdu sa peluche. Il lui remit son doudou dans les bras et lui chuchota sa berceuse jusqu'à ce qu'elle se rendorme. Satisfait, il l'embrassa délicatement sur le front. Il chassa quelques mèches de sa frange, lui dégageant le front.

Sa fille était magnifique. Son poussin.

Il se rapprocha ensuite du lit de son fils. Red s'était roulé en boule, dormant tranquillement comme le petit chaton qu'il était.

Il serait un beau garçon. Tellement craquant.

En souriant, le pirate embrassa délicatement l'enfant sur le front avant de lui arranger sa couverture. Il quitta délicatement la pièce et referma la porte derrière lui. Il ne savait pas quelle heure il était, mais de ce qu'il avait vu, le reste de l'équipage commencer à être pas mal alcoolisé. Il était peut-être temps de dire « fuck it » à leurs responsabilités et d'aller se coucher.

Petit problème en arrivant, c'est que Marco avait apparemment décidé que faire un putain de foutu tango avec Tamashii, au milieu du pont, c'était une bonne idée !

S'il n'avait pas eu son kairoseki, Ace aurait tout réduit en cendre.

Et en plus, cette garce lui envoyait un clin d'œil !

Il allait la tuer ! L'étriper ! L'égorger ! Lui faire bouffer ses propres intestins ! Il lui ferait goûter à tout ce que son esprit pouvait mettre au point comme torture, pendant que lui, il savourerait ses cris et ses suppliques. Elle demanderait à ce qu'il l'achève…

Il tourna brutalement les talons quand la danse se finit, ne loupant certainement pas le baisemain de son homme.

Et ce salopard lui demandait de l'épouser à côté !? Et puis quoi encore !

Il entra dans sa cabine et claqua la porte, qui de toute façon se rouvrit quasi immédiatement derrière lui sur un blondinet un peu trop souriant.

- Quelqu'un serait-il en train de me faire une crise de jalousie, yoi ? demanda malicieusement le Yonkou en accrochant son manteau au dos de la porte.

- Oh ta gueule, lui cracha le D.

- Alors, ça fait quel effet d'être à l'autre bout d'une crise de jalousie, pour une fois ?

Sans se départir de son petit sourire, il se déchaussa et se dirigea vers la salle de bain, contournant son compagnon au passage avec ce même air enrageant.

- Et tu veux que je prenne tes stupides demandes en mariage au sérieux quand tu décides de faire du rentre-dedans avec une femme, devant tout le monde !

Marco secoua la tête alors qu'il commençait à se déshabiller pour se prendre une douche. Il avait fait un long voyage et n'avait pas encore eu le temps de se prendre ce simple plaisir relaxant.

- Je ne lui aies pas fait du rentre-dedans, comme tu dis, Ace. Puisque mon mec ne veut pas danser de tango avec moi, Brisée-san a accepté d'en partager un. C'est tout, yoi. Ne te fait pas d'idée et ne t'accroche pas à ça comme excuse pour remettre en doute ma sincérité.

Le Phénix regarda son amant venir se planter sur le seuil de la salle de bain, les bras croisés d'un air mécontent avec des sourcils royalement froncés. Il était tellement sexy comme ça. Le blond lança sa chemise dans l'évier pour commencer à s'attaquer à sa ceinture, son mec dans son dos.

- Ce n'était qu'une danse, bébé…

- Ne m'appelle pas comme ça !

Le blond roula des yeux et jeta la ceinture avec le bijou et son poignard dans l'évier à son tour pour déboutonner son pantalon.

- Il n'empêche que tu fais tout un cinéma pour rien, mon ange. Même pour un tango, on a gardé nos distances.

- ELLE TE GRIMPAIT QUASIMENT DESSUS !

- Quasiment veut dire que justement, elle ne le faisait pas. C'était bien l'un des tango les plus chastes que j'ai vu, yoi.

Le pantalon et son sous-vêtement tombèrent en petite pile autour de ses pieds. Il grimpa dans l'immense baignoire. C'était l'un des avantages d'avoir repris la cabine du paternelle : l'excès de place. Il lança l'eau chaude et attrapa le savon.

- Donc, je peux m'asseoir sur des excuses, c'est ça ? Je tourne le dos un instant pour aller voir tes enfants et toi, tu flirtes avec le premier jupon venu ! Pourquoi diable je suis tombé amoureux d'un connard comme toi ! ragea le brun.

Le blond laissa s'échapper un soupir d'exaspération. Il allait en remettre une couche quand la savonnette décida qu'il était l'heure de prendre sa liberté.

Ziouuup ! Elle s'envola de la poigne du blond, fit un bel arc de cercle dans les airs avant de retomber bruyamment dans le fond de la baignoire. Avec un tsk d'agacement, il plia sa longue silhouette vers l'avant pour rattraper l'objet en fuite, qui encore et toujours, décida de lui filer entre les doigts. Ace le regarda faire en levant un sourcil, puis en esquissant un petit sourire moqueur. Finalement, il n'allait pas se venger en laissant son homme seul ce soir.

Profitant que le Yonkou soit occupé à regarder ses pieds, le D. se déshabilla rapidement pour se glisser le plus discrètement derrière lui.

Marco avait enfin son savon en main quand il sentit une main avec un anneau en kairoseki se poser sur sa hanche.

- Quelqu'un a perdu quelque chose, on dirait, je me trompe~?

Zioup.

Le savon fila une énième fois entre les doigts de Marco.

.


.

Kali se faisait royalement chier, et en plus, elle était crevée. Sans Edessa, elle serait dans son hamac à roupiller tranquillement, mais nan, il fallait qu'elle soit ici, à s'ennuyer pire qu'un rat mort, sur un tonneau devenu inconfortable depuis le temps qu'elle était assise dessus.

Elle se retint de jeter un œil à l'informatrice quand elle sentit celle-ci la dévisager. Oui, elle était la dernière membre d'une espèce qui serait éteinte avec elle. Et ? Ce n'était pas une raison pour la dévisager ainsi.

Elle allait prendre une de ses béquilles au sol pour la lui balancer dans la figure quand Brisée parla :

- C'est moi où les cheveux blancs se résorbent ? Enfin, si ce n'est pas indiscret.

- C'est le cas.

Oui, c'était indiscret mais oui, la couleur blanche commençait à se résorber pour rendre à sa crinière sa teinte noir classique. Mais la Kuudere ne fit pas l'effort d'expliciter tout ça à la femme, se contentant de ruminer sombrement dans son coin. Tiens, Smoker n'était pas couché, elle le sentait venir vers eux.

De nouveau, Brisée ouvrit la bouche pour lancer une conversation que Kali n'avait pas envie d'entretenir :

- C'est peut-être juste une impression, mais vous m'êtes familière…

Si elle n'était pas l'invité d'un Yonkou, Kali l'aurait tué pour avoir la paix.

- J'ai une prime, comme la majorité des gens à bord, répondit froidement la brune. Sans parler que je fais partie du groupe, et d'Impel Down, et de Whole Cake. Donc oui, je suis pas vraiment madame tout le monde.

- Non, c'est différent. C'est la première fois que je vous rencontre en personne, mais sans compter la prime j'ai vraiment l'impression de vous avoir déjà vu-... la photo.

Haiiro daigna enfin adresser un regard, ne comprenant pas de quoi elle parlait. Surtout que oui, c'était logique qu'on ait des photos sur les primes. Quand elle eut l'explication, elle sentit de la peur et de la rage pour la première fois depuis très longtemps :

- Il y a quelques années j'ai trouvé une photo sur une tombe. Il y avait une petite fille qui vous ressemblait comme deux gouttes d'eau. La météo avait abîmé la photo mais on pouvait encore distinguer les personnes dessus.

Cette salope, cette connasse, cette…. Cette stupide humaine inconsciente avait osé profaner la tombe de J'rem ! Kali allait la tuer. La dépecer. Et utiliser ce qu'il restait d'elle dans un bon vieux rituel magique afin de condamner son âme à une souffrance éternelle.

- Si tu as touché à sa tombe tu ne quitteras pas en vie ce navire, siffla-t-elle.

- Pourquoi j'aurais fait ça ? s'enquit l'informatrice en essayant de rester calme.

- On ne va sur la Petite Sarkomand que pour une seule raison. Et ceux qui le font ne reculent pas devant le pillage de tombe pour obtenir ce qu'ils veulent.

C'était d'ailleurs une raison qui faisait qu'elle était heureuse de ne pas avoir eu de corps à mettre en terre. Au moins, personne ne pouvait troubler le repos des restes du seul membre de sa famille de sang qu'elle ait jamais aimé. Elle savait qu'elle aurait dû demander à Ace de raser les ruines de l'île durant leur passage. Détruire tout ce qui pourrait être pillé et utilisé. Écarter tout le danger que représentait les connaissances de son peuple entre les mains de novices et d'ignorants Debout grâce à une seule béquille, elle s'avança, son couteau dans sa seule main de libre pour en finir avec cette inconsciente. On pouvait au moins lui accordait que pour rester calme, Brisée était assez douée.

- Pas faux, vu ce qui se trouvait là-bas, accorda Brisée avec un léger tremblement de sa voix. Mais la tombe était encore en un seul morceau, juste un peu poussiéreuse.

Haiiro resta immobile, la fixant dans les yeux. Devait-elle lui faire confiance ? Elle n'était pas certaine. Finalement elle se rassit, mais conserva encore son pouvoir sur elle.

- De toute façon c'est qu'une pierre tombale sans tombe. Je n'ai eu aucun corps à mettre dessous, admit Kali.

Elle regarda Brisée en plissant des yeux quand celle-ci poussa un léger soupir de soulagement. C'était quoi son souci ?

- Mes condoléances, lui dit la femme.

- Cela faisait dix ans que l'on ne s'était pas vu, j'ai eu le temps de m'y faire, répondit Haiiro en haussant les épaules avant de ranger son arme.

Elle ne savait pas si elle avait pu faire son deuil ou pas, au final. Cela remontait à si longtemps, elle n'était pas certaine de comment elle devait se sentir en songeant à lui et à sa mort.

- Vous avez fait quoi de vos découvertes ? demanda la brune pour changer le cheminement de ses pensées.

Brisée prit le temps de réfléchir alors que la paramecia baissait le niveau de menace de son akuma no mi.

- Je les ai gardés dans un coin en attendant de pouvoir traduire tout ça. J'ai pu en comprendre une partie, mais c'est peu par rapport à tout ce que j'ai ramassé qui était encore en état.

La sorcière lui coupa directement la route pour cette idée.

- Ne cherchez pas à traduire vos découvertes. Mieux, détruisez tout.

Et bizarrement, l'informatrice lui fit confiance. Elle hocha la tête avec sérieux en disant que ça serait fait.

- Si vous voulez. De toute façon je vois difficilement comment ça peut m'être utile.

- Ça ne fera que vous apporter des ennuis. Détruire ce à quoi vous tenez le plus. J'ai failli tuer un ami par accident à cause de ça.

- Je détruirai tout en rentrant, assura immédiatement l'informatrice.

La brune crispa sa main sur sa cuisse. Elle ne voulait pas qu'on trouve le secret de ce qui faisait d'elle une arme incontrôlable. Cela avait failli lui coûter la vie de l'une des premières personnes qu'elle pouvait considérer comme un ami. Elle ne voulait pas que cela cause d'autres drames ailleurs.

- Désolée d'avoir mis les pieds dans le plat, je voulais juste confirmer un doute, s'excusa l'informatrice.

De mieux en mieux. Cette femme était clairement étrange. Peut-être est-ce que c'était pour ça qu'Ace avait autant d'intérêt pour elle.

- Vous avez pas le profil de l'occultiste, remarqua Kali. Vous aviez perdu votre chemin pour finir là-bas ?

- Non, je cherchais des infos sur le charmant colocataire crânien du White Devil. Un défi entre lui et moi pour qu'il m'enseigne le Haki.

Kali la regarda, remettant clairement et visiblement sa santé mentale en doute. Elle devait être folle pour accepter l'enseignement de cet abrutit égocentrique qui se croyait doté de la science infuse.

- Quoi ? fit l'informatrice en voyant l'air qu'on lui adressait.

- Titanrage pour professeur ? C'est du suicide et du masochisme. Je vous pensais assez intelligente pour rester loin d'individus comme lui.

- Je n'ai jamais dit être saine d'esprit...

C'était une excuse qu'Ace avait souvent sortit dans leur montée de la Grand Line.

- Et puis à l'époque je ne savais pas ce qui m'attendait. Il faut dire aussi que je n'avais pas vraiment le choix. Mais bon, ce qui est fait est fait.

Un maigre sourire se dessina sur le visage de Kali en fixant l'horizon. Finalement, le travail de ses aïeuls était inefficace. Elle n'avait pas réussi sa mission.

- Vous savez ? C'est avec ce que vous devez détruire que j'ai failli le tuer à Whole Cake.

Mais ce n'était pas assez. Même comme ça, elle n'était pas assez puissante pour protéger les siens. Elle devait aller plus loin, plus haut et plus fort.

- Hm... Les cheveux blancs ont un rapport alors, en déduisit l'informatrice.

Haiiro reprit ses béquilles et se leva. Elle n'allait pas apprendre à cette femme comment faire des additions, elle était assez grande pour ça. De toute façon, elle devait aller sortir du lit les deux chefs de l'équipage.

- On a tous un monstre en nous qu'on peut plus ou moins contrôler avec un prix. Si Edessa me cherche, je suis allée me coucher.

- Bonne nuit, lui souhaita Brisée.

Kali ne lui répondait pas, traversa la fête sur ses béquilles et fini par rejoindre la cabine du capitaine. Elle toqua et patienta. Quelques longs moments après, la porte s'entrouvrit juste assez pour qu'un Ace au souffle court passe sa tête au dehors.

- Kemuri vient foutre la merde. Moi, je vais au lit.

Le D. eut un « tsk » d'agacement avant de regarder derrière lui. Il se tourna de nouveau vers son amie.

- On se met décent et on arrive. Bonne nuit.

- Merci. Bonne nuit à vous deux aussi.

Ace referma la porte, permettant à la brune de partir et quelques minutes après, il sortit de la cabine avec Marco, tous deux finissant d'enfiler leur haut de pyjama alors qu'ils étaient encore pas mal mouillés.

- J'vais le tuer. S'il a pas une bonne excuse pour cette interruption, je vais lui arracher la tête… cracha le brun.

- Même si c'est intéressant le sexe sous la douche, je préfère toujours une position horizontale pour ce genre de chose, yoi, commenta Marco. Donc, vu que tu n'avais pas l'intention d'attendre qu'on soit au lit, comme je te le proposais, ça m'arrange cette interruption.

Son amant lui adressa son regard le plus noir avant de lui pincer vicieusement les fesses. Marco endura l'attaque sans rien laisser paraître. Ils finirent enfin sur le pont pour voir la majorité de l'équipage réuni côté port. En voyant le numéro un et deux de l'équipage débarquer, on leur fit une place au bastingage. Smoker était en bas, sur le quai, un bloc-notes en main où il écrivait déjà.

- Qu'est-ce que tu fabriques, t'as pas mieux à foutre que venir nous faire chier à une heure pareille ? attaqua Ace.

- C'est vous qui faîte chier tout le monde en ce moment ! ragea le marine. J'ai le nom de tout le monde, ici, alors, si vous voulez pas que je vous colle une amende, baissez le volume.

- Tu viens jusqu'ici juste pour ça ? s'étonna Marco.

- Ce con croit qu'il peut interrompre une fête des Shirohige ! se moqua un gars.

Le reste de l'équipage eu un rire. Leurs fêtes étaient connues pour être dingue. Pas moyen qu'un simple marine puisse en stopper une.

- Je vous colle à tous une amende pour tapage nocturne, soit un montant de cinquante trois milles trois cent cinquante berrys à payer dans les quinze jours, gronda Smoker en resserrant ses mâchoires sur son cigare.

Cela fit rire encore plus fort les pirates.

- Par personne, insista le logia.

Les rires des pirates redoublèrent d'intensité.

- Smoker, Smoker, Smoker… soupira Marco. Tu crois vraiment que des pirates vont payer ton amande pour ta nuisance sonore ?

- Va te faire enculer, Fushisho.

Le silence s'abattit sur les pirates et beaucoup portèrent une main à leur arme. On ne disait pas ça à leur capitaine. Le rire d'Ace surprit donc tout le monde. Le D. se tenait à la rambarde, luttant pour ne pas s'effondrer de rire. Tout le monde le regarda sans comprendre, avant que Marco ne se mette à blanchir.

Son amant avait une idée derrière la tête. Il n'avait pas fini de se venger de ce tango.

Quand le D. se redressa avec son grand sourire, le blond savait qu'il était dans la merde.

- Jusqu'à ce que tu viennes râler jusqu'ici, c'était justement ce que j'étais en train de lui faire.

Le rire revint avec les sifflements et les « bouhs » moqueurs de l'équipage. Ace se tourna vers son chéri avec un sourire qui était d'une innocence trompeuse.

- Tu as entendu le Vice-Amiral, chéri. Alors, te fais pas prier et remettons-nous au travail. Promis, je serai pas trop méchant avec tes magnifiques fesses. J'y tiens trop.

Portgas D. Ace, ou comment faire durer une vengeance en humiliant son homme devant l'équipage et la Marine.