Bonjour à tous ! Comme je vous l'avais dit, j'ai dû faire une publication un peu précipiter pour éviter que Missty fasse pour moi un spoil capital.

Alors, j'annonce la couleur immédiatement.

VOUS N'ÊTES PAS PRÊT !

Ceci étant dit, on peut se concentrer sur les reviews :

Misstykata : Je dois vraiment répondre à ce commentaire, jeune fille ?

Rose-Elida : Merci.

Clixia : *se remet de sa crise de hype après avoir vu la taille de la review* Tu vas en faire une indigestion / Stavinsky a fait la boulette mais au moins, on voit pourquoi il a la haine de tout l'équipage. Elle a rien vu Haruta, elle le regardait même pas, elle l'a appelé depuis l'autre bout du pont ! / Mangetsu est un amour de chat. Elle vient de gagner tout ce qu'elle veut comme libre accès à la chambre des jumeaux et de la bonne nourriture. / C'est pas parce qu'ils sont des pirates qu'ils ont pas le droit d'être gaga de leurs enfants. / Il voulait pas faire peur à son fils qui n'a rien saisi à ce qu'il s'était passé, c'est pour ça qu'il a attendu que le gosse soit hors de vu pour laisser sortir la furie. / Tu as eu peur ? Imagine si tu avais été à la place de Stavinsky. Il a failli se faire dessus. / La punition est surtout pour éviter un troisième accident. Si on prouve qu'on est capable de faire gaffe, alors, on rejoint la liste de ceux qui peuvent rester avec les enfants sans surveillance. / Disons que ce qu'il se passe entre Luffy et Reiju va aboutir à quelque chose qui fera qu'Ace risque fort de s'évanouir. / Eda veut pas être mise à l'écart, ni qu'on dise d'elle qu'elle est en sucre. . / Il est passé par là l'année d'avant après tout. / Les emboitement sont fait exprès justement pour que ça s'encoche parfaitement. Quand on écrit pas en synchro sous une forme de RP basique, on prend le chapitre de l'autre en squelette pour écrire le sien. / j'ai bien aimé écrire ce passage. Surtout ce moment qui casse tout sur la fin. Mais je l'ai dit, tu n'es pas prête pour ce chapitre. / Ils passent leur temps à se chercher et se taquiner, c'est comme ça que marche leur relation. / Kennichi est l'héritier du titre « Saint ». Et vu mes plans, tu vas tomber par terre à son sujet XD / Il disait ça parce que Tami fait plus jeune qu'elle ne l'est. Il a sept ans de plus qu'Ace, et donc Tami. / Y'a une limite à ne pas dépasser. / Je suis triste de savoir que tes petites étoiles vont devenir des larmes. / Ace a ses raisons. Faut attendre le mois prochain pour savoir pourquoi il veut pas, mais tu auras une explication qui te tirera soit un « awwwn » ou « Ace, tu es un idiot ». Cependant, Marco va pas lâcher comme ça. / T'es tellement pas prête, Clix, tellement. Aaaawwwn, je me régale d'avance de tes larmes. / Pirate et parent peut être concilié. La famille, c'est tout pour lui, alors, il veille dessus. / Je l'ai dit, ils passent leur temps à se taquiner et se chercher, l'un est l'autre, c'est comme ça qu'ils fonctionnent. Et Ace est le pro pour ce qui est de rendre jaloux l'autre dans leur couple, il ne fait que goûter à sa propre médecine, sauf que lui, il est plus sanguin que son compagnon. Après, on sait tous que je ne fais rien au hasard… attend, je retire cette blague, on me dit au micro que je l'ai trop faîte déjà. / Je me suis tellement amusée avec le savon. C'est tellement cliché comme truc, ça en est drôle. / Marco est légèrement maso, vu comment est Ace quand il lui laisse la dominance. Et qu'il en redemande. / J'ai des plans pour Kali à Wa. Et l'un d'eux ne sera pas beau à voir. / Et personne ne sait toujours le vrai nom de Kali, pourtant. / Oui, tapage nocturne. / Disons qu'on peut difficilement le prendre au sérieux sur ce coup-là. / Ace n'a pas fini de se venger de Marco. Tant pis si c'est pas à dire comme ça, aussi ouvertement. Mais il le fallait.

J'ai fait le tour, je vous souhaite donc une bonne lecture, restez chez vous et à bientôt !

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- Alors, cette nuit ? demanda Atmos.

Marco s'assit à la table avec les jumeaux, dans son vieux jogging qui lui servait de pyjama.

- Ce n'a te regarde pas, rétorqua le capitaine. Quelqu'un a vu Ace ?

- J'ai vu Ann passer avec un sourire pas du tout rassurant, lui dit Jozu.

- Ann ? Merci Lilith.

La femme venait de déposer les biberons pour les jumeaux juste à côté du café de son frère vers lequel Lina tendait depuis un moment sa petite main. Pour le coup, les jumeaux attrapèrent tout seul leur biberon pour le boire.

- Oui, Ann, confirma l'homme-diamant. On peut s'attendre à une connerie ?

- On peut s'attendre à une connerie, oui. Poussin, le café est pour papa, et il est trop chaud pour toi.

Le blond embrassa sa fille sur le sommet de la tête parce qu'elle tendait toujours sa main vers la tasse brûlante. Kennichi entra à cet instant dans le réfectoire. Il déposa un lourd dossier avec plusieurs chemises en carton sur un coin de la table du côté de Marco en saluant son mentor.

- C'est la copie de secours de nos notes sur Wa, comme tu l'as demandé.

- Merci, j'irai lui apporter ça plus tard. Je lui dois bien ça.

- Toi et les dettes, se moqua gentiment Haruta.

- Elle a aidé à sauver la vie de ma mère, je lui dois bien ça, yoi.

- Je n'ai rien dit.

Le repas se poursuivit tranquillement jusqu'à ce qu'un puissant « PORTGAS » leur parvienne de l'extérieur. Les jumeaux se regardèrent, puis levèrent le nez vers leur père qui avait une expression blasée.

- Votre mère va me rendre chèvre. Des volontaires parmi les responsables, yoi ?

- Je pense pas avoir des mains assez délicate avec ma taille pour les aider avec leur biberon, répondit Jozu.

Edwin se leva avec Kali et ils embarquèrent les jumeaux à leur table, pour la plus grande joie de l'équipage et des petits. En soupirant, Marco se leva et sortit sur le pont. Il vit sur la rambarde qu'Ann était en effet de sortie et qu'elle portait le gros manteau moutonneux de Smoker. Elle tourna la tête vers son homme, lui offrit un sourire taquin, avant de se reconcentrer sur ce qu'il se passait en bas. Blasé d'avance, le Phénix alla voir et comme il s'y attendait, un marine fulminant et littéralement fumant se tenait sur le quai.

- Dis-lui de me rendre mon manteau, réclama Smoker en pointant Ann de doigt.

Marco se tourna vers son amante. Avec sa stature de femme, le vêtement lui allait tellement grand qu'il lui faisait presque une robe courte.

- Ace, s'il te plaît, rends-lui.

- Nop ! refusa la D. avec un sourire un peu plus grand.

- Ace.

- Pas question.

- Pourquoi ?

- Tu veux vraiment avoir une bonne raison pour que je ne rende pas maintenant, dans l'instant T, ce vêtement ?

Smoker cessa de grogner pour regarder d'un œil inquiet la pirate. Et Marco craignait ce qu'il apprendrait s'il disait oui. Ann n'attendit aucune réponse. Elle pivota pour avoir les jambes dans le navire et se leva, tenant à deux mains le manteau.

Et, dos au marine, elle l'ouvrit pour que son homme puisse voir qu'elle ne portait rien dessous. Marco lui fit refermer immédiatement le vêtement.

- Ooooh, quelle déception, j'ai pas réussi à percer ta poker face, chouina la brune.

Elle se colla à la poitrine de son amant avec une moue de chien battu.

- Est-ce que j'arrive au moins à encore te plaire ?

- Va t'habiller, Ace.

- Humpf !

Et elle s'en alla avec la tête haute.

- J'ai pas envie de savoir ? demanda d'un ton blasé Smoker.

Marco se contenta de secouer la tête.

- Je veux pas savoir, donc, conclu le marine. Je tiens à ce manteau, une chance de le récupérer ?

- Je te le ramènerai. Monte à bord, on part dans pas longtemps, Matt.

Le nouvel infirmer de l'équipage venait d'arriver sur le quai, son bras toujours en écharpe pour le forcer au repos, et un sac de voyage à l'épaule. En entendant le capitaine, il se dépêcha vers la planche et grimpa à bord.

- Atmos, montre-lui les dortoirs, ensuite, Cassandra prendra la relève pour la formation, puisque c'était elle qui le voulait en élève après tout.

- Et pour la Red Line ? demanda le commandant en se rapprochant de son capitaine.

- Chaque chose en son temps, yoi.

L'homme hocha la tête, attendit que le nouvel étudiant soit sur le pont pour l'escorter dans le navire.

- Tu débauches un homme de la Révolution ? nota le marine.

- Nan. Cass' le voulait en élève, donc, j'ai fait un échange avec son chef de groupe. Une de mes infirmières qui est prête à passer son diplôme et qui, de toute façon, à de la famille dans la Révolution, contre lui qui n'est pas au point pour qu'il puisse finir sa formation. Ils sont gagnants au change, yoi. Comme ça, j'espère que Dragon me foutra la paix et restera loin de mes îles.

Il jeta un regard perçant à Smoker.

- Tu peux faire remonter ça à toute la Marine. Même si je pense que tout le système doit être revu, je ne pense pas que Dragon soit la solution finale. Un moyen, peut-être, mais pas une solution efficace et définitive.

- Tu vas me faire croire qu'il en existe une ?

Marco réfléchi un instant, avant d'incliner la tête.

- Je t'accorde le point, yoi. En tout cas, la seule raison pour laquelle je pourrais bosser avec Dragon, c'est seulement si Sabo a des soucis. Sur ce, je vais récupérer ton manteau.

Et Marco tourna les talons pour revenir dans le navire.

.


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Ace était en train de vérifier avec Jozu et Kennichi qu'ils avaient tout ce qu'il fallait pour lever l'ancre. Ils n'attendaient plus que Marco pour partir. Leur capitaine devait juste déposer les informations sur Wa auprès de Tamashii et rendre à Smoker son manteau. Le D. savait très bien que Marco lui en voulait un peu et qu'il allait le punir plus tard pour ça. Il n'y pouvait rien, mais depuis cette fichu danse d'hier soir, il craignait de se voir jeter sur le côté et de regarder l'homme de sa vie partir avec une autre. Alors, aussi triste que ça puisse paraître, si son corps était la seule chose qui lui permettrait de conserver l'attention de celui qu'il aimait, il était prêt à tomber aussi bas pour qu'ils restent ensemble.

Enfin, le blond revint à bord, avec l'air perturbé.

Il s'arrêta quand il réalisa qu'il était le centre de l'attention. Ce n'était pas le fait qu'il ne soit toujours dans son semblant de pyjama qui inquiété. C'était un vieux jogging et tee-shirt après tout. C'était son expression qui interpelée.

Puis, il parla :

- Nous allons accueillir l'informatrice à bord jusqu'à Sphinx.

Sans un mot, Ace abandonna sa tâche et quitta le pont, les poings tremblants. C'était bien ce qu'il craignait.

Il ne se retourna pas quand il entendit des pas précipités derrière lui et ce fut un réflexe de Marco qui l'empêcha de se prendre la porte dans la figure quand le D. voulu la lui claquer au nez.

- Ace ? Qu'est-ce qu'il te prend ?

Le D. se dégagea de la poigne de son amant. Il avait échoué, alors, autant ne pas continuer, si c'était couru d'avance.

- Ace !

- Me touche pas ! C'est bon, t'as trouvé mieux ailleurs, tu crois que je vais rester dans le coin à te laisser jouer comme ça alors que clairement, tu ressens plus rien !

- Mais de quoi tu parles ?

Le D. fouilla le placard et sortit un sac de voyage dans lequel il commença à fourrer ses vêtements avec des mains tremblantes. Il se mordit les lèvres pour s'empêcher de pleurer. Il ne donnerait pas la satisfaction à son ex de le voir souffrir.

Quand il sentit le blond lui toucher l'épaule, il se saisit de son cadeau d'anniversaire qui était rangé à proximité. Le verre se brisa sur le visage du Phénix, laissant la fleur tristement tomber au sol.

- TU ESPÈRES QUE JE RESTE LES BRAS CROISES PENDANT QUE TU TRINGLES TA MAÎTRESSE SUR LE NAVIRE !?

- Maîtresse ? J'ai pas de maîtresse ! T'es la…

- J'EN AI ASSEZ ! TU CROIS QUE J'AI RIEN VU VENIR !

- Calmes-toi !

- NON !

- Ace, tu te fais des idées…

- Ah ouais ! Donc, tu mets en danger les jumeaux pour des prunes, c'est ça !?

Le D. força son homme à reculer avec un coup de poing dans le visage.

- Si t'en as marre de moi, suffit de le dire et je me casse. Je vais attendre qu'on arrive à Sphinx, et tu n'entendras plus parler de moi !

- Mais je veux pas que tu partes ! Je t'aime, Ace !

- ET TU TE PENSES VRAIMENT CRÉDIBLE !

Haletant, il repoussa de nouveau Marco quand il voulut l'approcher. Sa bataille contre ses larmes était perdue et elles dévalaient à présent ses joues tachetées.

- J'ai porté ces enfants pendant huit mois, et j'ai failli mourir en leur donnant la vie. Et toi ? Tu faisais joujou alors que j'avais besoin de toi. Je suis censé être là quand tu claques des doigts, mais quand j'ai besoin d'aide, je peux me gratter.

Il regarda le malheureux hibiscus au sol. Il retira avec brusquerie l'anneau de kairoseki de son doigt et le jeta vers la fenêtre avec tant de force qu'il traversa la vitre, tombant à l'eau. Il posa ensuite son pied sur la fleur et la calcina proprement, ne laissant que des cendres derrières.

- Ace, tu te fais des idées, tu te montes la tête pour rien… asseyons-nous et parlons.

- Pour que tu m'embobines avec tes conneries ?! Pas question. Laisse-moi ranger mes affaires. C'est fini, après tout. Profite de ta nouvelle conquête et de ton aura de Yonkou. Moi, j'ai d'autres priorités plutôt que rester ici à me faire détruire de l'intérieur en tant que sextoy ! C'est elle ou moi, Fushisho, et tu as clairement fait ton choix !

Ace retourna à son sac, continua de le remplir avant de se redresser et de rejoindre la porte en mettant à son épaule ses affaires.

- Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne te seras pas calmé et que tu ne m'auras pas écouté, lui dit sérieusement Marco en se mettant sur sa route, lui coupant l'accès à la porte.

Le sac tomba par terre et le D. administra une claque monumentale à son interlocuteur. Le pire dans tout ça, c'était que le Phoenix encaisse tout, sans rien dire, qu'il laisse Ace hurler, l'insulter, l'accuser de tout et n'importe quoi, et même le frapper, sans pour autant se défendre, cherchant juste à l'apaiser pour qu'ils puissent s'expliquer. Il voulait sauver leur couple qui explosait sous ses yeux. Mais la tâche semblait aussi irréalisable que les travaux d'Hercules. Quoiqu'en comparaison à la colère et la peur de perdre son amour, tenter la capture des Cavales de Diomède était un jeu d'enfant.

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Marco termina de s'habiller correctement, un mal de crâne insurmontable lui labourant les tempes. Il s'arrêta devant le miroir de la salle de bain et regarda ses yeux rougis par les larmes. Avec un cri de fureur, il y enfonça son poing.

- Espèce de bon à rien… espèce d'incapable… t'as tout perdu pour une putain de dette… il est beau le Yonkou… il est beau

Il laissa retomber sa main dans l'évier et regarda ses plumes chercher à se débarrasser des morceaux de verres toujours dans sa main. Pourquoi avait-il quitté la Terre Sainte et l'esclavage pour vivre un tel drame ? Au moins, en tant qu'esclave, il n'aurait pas vécu d'évènements lui donnant l'impression qu'on lui avait arraché le cœur.

Il soupira et secoua la tête pour chasser l'idée. Il retira à la pince à épiler les fragments de sa main et regarda les plumes guérir les marques. Il se regarda une dernière fois dans le miroir brisé et nota qu'il lui restait des traces de coupures sur le visage. Se recevoir ainsi dans la figure le cadeau d'anniversaire qui représentait l'amour qu'il éprouvait pour Ace, et le voir réduit en cendre, avait été difficile à encaisser.

Allez, fallait être positif. Ace s'était reclus avec les jumeaux, mais il était toujours à bord, Marco pouvait essayer de réparer les pots cassés.

Il se le devait.

Alors que les flammes continuaient de danser sur sa peau, il quitta sa cabine, se forçant à ignorer les dommages de la colère de son amour. Il verrait ça plus tard, il n'avait juste pas la force là, maintenant. Et il devait faire acte de présence auprès de l'équipage.

En entrant dans le réfectoire, il vit qu'Ace n'y était pas. Prévisible, mais ça faisait mal quand même. À côté, Brisée avait été intégrée à la Première Flotte. Les Spades étaient fidèles à Ace, Marco se doutait qu'ils quitteraient l'équipage si le D. s'en allait. Ça serait bien calme sans eux.

- Marco ? Ça n'a pas l'air d'aller, tu veux en parler ?

Le zoan tourna la tête vers sa jumelle qui était sur le chemin pour quitter le réfectoire, deux assiettes en main. Apparemment, elle allait manger avec leur mère dans l'infirmerie.

- Dis à maman que je la ferai déménager dans l'après-midi.

- En gros, ce ne sont pas mes affaires. Très bien. Si tu veux parler, tu sais où me trouver.

- Merci Lilith.

La femme lui offrit un pauvre sourire et quitta le réfectoire, permettant à Marco d'aller saluer l'informatrice.

- J'espère que t'es bien installée, yoi, fit-il poliment en essayant de rester neutre.

- Gomenasai, je crois que je vous cause pas mal de problèmes… répondit-elle avec un sourire d'excuse de sa place à côté d'Edessa.

Il eut un geste négligent de la main, avant d'aller s'asseoir à sa place de la table des commandants. Il n'écouta strictement pas le moindre mot de ce que disaient ses frères. Il se doutait qu'ils devaient le charrier, pensant que c'était une micro dispute, rien de grave. Ah, quelle naïveté. Il joua distraitement avec sa nourriture, mangeant peu, avant de se lever. Sa mère devait avoir fini de manger, il était temps de la déménager.

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Une tempête éclata à l'horizon.

Prévisible.

C'était le Shin Sekai.

Et les navigateurs s'attendaient à ce que d'autres suivent dans la journée.

Alors, comme une machine bien huilé, l'équipage se mit en marche. Les devil's user au centre du pont pour ne pas finir par-dessus bord ; les gros bras aux cordes ; les agiles dans les hauteurs et ceux qui ont le mal de mer, dedans.

Sauf que voilà, pendant que tout le monde courrait d'un bout à l'autre du pont, la brave Brisée se proposa de les aider. Elle ne pourrait pas se fondre dans leur rythme, dans leurs habitudes. Elle les mettrait en danger ou elle-même finirait par-dessus bord. Alors, Robb, le gros bras au style très viking et amateur de gros flingues, se chargea de lui faire comprendre ce qu'ils pensaient de leur aide. Il récupéra la jeune femme, la jeta sur son épaule et la ramena dans le navire.

- Je t'aime bien, t'es gentille et mignonne, mais ta place c'est dans la cale avant que je nourrisse les poissons avec tes restes.

Et il s'en alla en courant sous la pluie et l'orage pour aider ses camarades.

Clairement, elle était ici pour rester dans son coin et ne déranger personne. Déjà qu'on devait la surveiller pour qu'elle ne s'approche pas des jumeaux…

Comme si cela pouvait arriver. Depuis qu'elle était à bord personne n'avait vu les enfants. Ace s'était enfermé dans leur cabine et refusait l'entrée à quiconque venant le déranger. Est-ce qu'il se rappelait que les enfants avaient un check-up dans la semaine ? bonne question.

Cette fois encore, une fois l'orage passé, Marco descendit à l'étage des commandants. Il ignora le murmure des conversations entre sa mère et sa sœur. Il ne voulait pas les impliquer dans ses problèmes de couples. C'était à lui de gérer.

Il toqua à la porte.

Pas de réponse.

- S'il te plaît, laisse-moi entrer. On doit parler.

Toujours aucune réponse. Pire encore, Ace décida de sortir sa guitare histoire d'étouffer le son de sa voix.

- Bébé… s'il te plaît.

Le brun continua avec son instrument pour la plus grande joie des enfants s'il en croyait les cris des poussins dans leur chambre.

Marco laissa tomber sa tête contre la porte, une main collée au bois.

- Je t'en prie, laisse-moi parler. Tu te fais des idées.

Toujours aucune réponse.

Il se retourna en soupirant. Lentement, il se laissa glisser sur le sol, assit contre la porte, un regard larmoyant vers le plafond.

Il devait être resté ainsi un moment, puisque Lilith remarqua sa présence. Elle veilla à ne pas ouvrir trop la porte pour que leur mère ne puisse pas voir son état. Elle se contenta de se planter devant son frère et de tendre ses mains vers lui. En silence, il les accepta et se releva avec son aide. La femme ouvrit ses bras, proposant un câlin de réconfort que le Phoenix accepta. Les yeux fermés, le visage caché dans le creux du cou de l'infirmière, il se força à respirer calmement. Sa sœur finit par se dégager et lui essuya des larmes qui avaient fini par lui échapper.

- Tu as besoin d'un bon rasage, frangin, parce que tu commences à ne plus avoir de bouc, mais une petite barbe.

- Peut-être.

Il n'avait pas la force de faire un truc aussi simple et banal qu'un rasage. Après tout, Ace n'était pas là pour lui dire qu'il piquait ou qu'il le trouvait mignon comme ça. À quoi bon s'en faire si la barbe lui poussait.

- Haruta nous a laissé quelques albums photos, et si tu venais nous parler de ces images ?

C'était une question rhétorique, puisque sans attendre de réponse, elle l'entraîna vers la chambre. Camille était assise dans le lit, une veste laineuse sur les épaules. Elle tapota le bord de son lit en souriant à son fils qui s'y assit docilement.

- Tu veux en parler ?

- Je vais bien, assura le pirate.

Le regard qu'elle lui adressa disait qu'elle ne le trompait certainement pas, mais accepta de laisser tomber. Elle enlaça son fils pour l'embrasser sur la tempe, avant de se laisser aller correctement en arrière pour revenir aux albums photos qu'elle et sa fille regardaient précédemment.

Il les laissa en silence parcourir les pages de quelques moments marquant de l'équipage, les fêtes mémorables, les rires, les joies, les évènements exceptionnels.

- C'est le Mei-ô, non ? reconnut Camille en montrant une photo où on voyait Rayleigh il y a quelques années en arrière brandissant à bout de bras un Thatch qu'il tenait par le fond de culotte.

- Ouais. Thatch avait mystérieusement disparu deux semaines avant. On avait remué ciel et terre pour savoir où il était passé, pour voir Rayleigh débarquer un beau jour avec lui en disant qu'il avait aidé Shanks à faire une sale blague à leur équipage.

- Et ça ?

Camille montra une photo un peu plus loin devant un feu de joie avec Haruta toute fière devant, puis la suivante la montrant fuir avec le feu au cul, littéralement.

- Le feu de joie, c'est l'ancien uniforme du colonel Haruta de la Marine. Le jour où elle a pris notre marque et a accepté de rejoindre la famille. Elle a eu le malheur de se tenir un peu trop près du feu.

Ils continuèrent un instant, présentant d'ailleurs Frey qui venait régulièrement sur les images pour picorer le crâne de Marco avec sa forme d'aigle-harpie, avant de se prendre un coup de serre agacé d'un jeunot vexé. Puis, vint une image qui laissa Camille perplexe et qui fit ouvrir des yeux ronds à Lilith.

Marco, couvert de sang, rouge d'embarras, bistouri en main, se tenait à côté de Mister Jacob légèrement couvert de sang lui aussi.

- C'est… devina Lilith.

- Ouais, confirma Marco.

C'était bien le jour où il avait fait le dépeçage du marine Jacob Cimini, l'homme qui avait essayé d'agresser une des étudiantes de l'époque. S'ils avaient gardé le squelette et la plaque, ils s'étaient fait un plaisir de renvoyer le reste à son supérieur, Kizaru à l'époque. Marco se souvenait encore de la galère que ça avait été de détacher la peau du visage en la gardant intacte, surtout avec l'homme toujours vivant dessous. C'était la première fois qu'il faisait ce genre de chose sur un humanoïde. Il avait étudié sur des animaux déjà morts auparavant, mais pour sa première dissection humaine, on avait choisi un patient toujours vivant. Cassandra avait trouvé drôle de le prendre en photo cet infâme jour. Frey l'en avait remercié, parce qu'il avait passé une semaine à se réveiller toutes les deux heures à cause des cauchemars de son camarade de chambré ou pour l'aider à respirer quand il gardait la tête trop longtemps dans les chiottes pour vomir.

- On change de photo ? proposa Marco en regardant sa sœur.

Lilith tourna la page pour toute réponse.

- J'ai envie de savoir ? demanda Camille.

- Non, clairement pas, lui dirent les jumeaux.

Ils continuèrent à parler des photos. Si les femmes riaient devant certaines, Marco n'avait clairement pas le cœur à ça. Même si cet instant avec sa famille lui faisait du bien, ça ne l'aidait pas pour autant avec ses propres problèmes.

Quand il vit une nouvelle page se tourner, il blanchit, mais Lilith fut plus rapide et retira l'album du lit avant que son frère ne puisse l'attraper.

- Voyons voir, qu'est-ce qui te fait tirer une tête pareille… réfléchi l'infirmière en parcourant les images.

- Lilith, tourne la page, s'il te plaît.

- Allez, ne soit pas mauvais joueur… ça ne peut pas être pire que le caleçon avec les pinups en tenue hawaïenne.

- J'ai déjà dit que c'était un cadeau de mauvais goût de Thatch et que je l'ai détruit le jour-même.

- Ooooh, que vois-je ?

Lilith venait de tomber sur une photo et ne put s'en empêcher : elle siffla.

- Jolie fille !

- Ta gueule et rends-moi ça.

Camille tendit une main vers l'album.

- Non non non non non ! paniqua son fils.

Trop tard, la vieille femme avait sous les yeux ce que son fils ne voulait pas qu'elle voit. Une photo prise discrètement dans une salle de bal. Elle montrait Aokiji en train de flirter avec une belle blonde aux longs cheveux cascadant bas dans son dos, un maquillage très voyant et une robe, qui même si elle cachait bien sa poitrine, arrivait à la mettre en valeur et restait très risquée dans le reste de la coupe. Si le futur amiral avait l'air de croire qu'il avait une touche, la femme, elle, elle cherchait clairement une issue de secours.

Même comme ça, Camille ne pouvait pas se tromper.

Elle regarda la légende sous la photo.

« Marta au bal des marines. »

Marco s'empara du livre et gratta l'image pour la retirer de là.

- Putain, bande de salopards, ils l'ont enduite d'huile de kairoseki ! ragea le zoan devant l'échec.

- Je pensais avoir eu des faux jumeaux, et non pas des jumelles. Mais je dois dire que ma seconde fille cachée devrait ne pas forcer autant sur le maquillage.

- J'ai rien demandé à personne ! « Personne ne te reconnaîtra comme ça » ! Tu parles, merci Izou pour ton aide ! Et c'était pour une mission ! J'avais jamais fait d'infiltration avant, Ed' disait que ça serait parfait et je suis tombé dans le panneau !

- Tu veux de l'aide ? demanda avec amusement sa mère en le voyant galérer à retirer l'image.

- Nan, ça sert à rien, ils doivent mettre régulièrement de l'huile sur la page, parce qu'elle glisse comme une anguille.

Il tourna la page et reposa le livre.

- Le bleu te va très bien, mon chéri.

Camille eut droit à un regard noir.

- Estime-toi heureux que la photo la plus humiliante de toi ne soit pas dans les albums. Cassandra me l'a montrée. Le rose te va très bien aussi, taquina Lilith. Et les talons mettent tes longues jambes très en valeur.

Marco se leva et marcha d'un pas morne hors de la pièce.

- Où tu vas ? demanda sa mère.

- Me noyer parce qu'il existe encore des exemplaires de cette putain de photo. Je trouverai les négatifs, un jour, je le jure.

Et il referma la porte derrière lui.

- Il parle de quelle photo ? s'enquit Camille.

Lilith se contenta de revenir à l'album, avec un petit sourire amusé.

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Matt resta là, à cligner des yeux, devant les deux enfants qui venaient d'entrer dans l'infirmerie. Il leva sa main tout juste rétablie, un doigt tendu comme s'il allait dire quelque chose. Il referma la bouche, hésitant, puis la rouvrit, pour finalement, la refermer définitivement.

Chris secoua la tête en soupirant.

C'était déjà bien qu'Ace montre le bout de son nez pour autre chose que nourrir les jumeaux. Au moins, il s'était rappelé que les enfants devaient faire leur check-up. Quoiqu'en voyant la tête du logia, lui aussi aurait bien besoin d'un médecin. Il avait des yeux injectés de sang et un visage pâle. Même en le sortant de Dressrosa ou d'Impel Down, le médecin doutait que son ami ait eu une aussi mauvaise mine.

Tout ça pour un chagrin d'amour. Qui faisait que le Yonkou avait pour le coup l'inimitié totale des anciens Spades. Brisée aurait pu la subir, mais elle était juste prise au milieu comme une victime innocente. À force de la surveiller, il était visible qu'elle n'avait rien de menaçant ou même un semblant de relation avec Marco. Cela faisait cinq jours que ça durait, ils avaient eu le temps de le remarquer.

Matt se tourna vers Chris, l'air de lui demander le pourquoi du comment.

- Quand on dit Red Line à bord, on parle des jumeaux. Red et Lina. Tu sais ce que tu risques si ça sort du navire, n'est-ce pas ?

- La Kaizoku Hime a eu des enfants ? s'étrangla l'infirmier. Attendez, elle est à bord ?

- C'est un peu compliqué, mais la réponse est plus ou moins.

- Au lieu de palabrer, tu peux faire ce pourquoi je les ai montés, demanda d'une voix glaciale Ace qui avait posé les enfants sur un des lits en attendant.

- Oui, pas de soucis.

Le commandant montra Matt du doigt et d'un geste du pouce vers la sortie, lui fit comprendre de virer du coin.

- Va pas l'énerver plus quand il est déjà dans cet état, recommanda Chris.

- J'ai des révisions à faire, de toute façon, approuva Matt.

Et il fila de la pièce.

Le frisé soupira et alla dans le bureau pour récupérer le dossier des jumeaux avant de revenir dans l'infirmerie.

- On sera dans deux jours à Sphinx, dit-il.

Ace ne répondit pas alors que Chris posait le dossier à côté des enfants.

- Qui commence ?

- Va pour Red, lui dit le brun d'une voix morte.

- Ok bonhomme. On retire le tee-shirt ?

Le garçonnet leva docilement les bras et laissa Chris lui retirer son haut.

- Les mecs ont déjà préparé leurs affaires, tu sais, insista le médecin en prenant son stéthoscope pour écouter ce qu'il se passait dans la poitrine du garçonnet.

- Pour faire quoi ? demanda aigrement Ace. On est quinze, avec deux enfants en plus et pas de navire. Partir reviendrait à bousiller vos vies.

- Et tu vas faire quoi, toi, tout seul, avec deux gosses à charge ? Tu as trop de fierté pour retourner chez ton oncle ou voir Akagami pour lui demander de l'aide. Ensemble, on peut s'en sortir, Ace. Et surtout, tu te doutes que quoique tu dises, Kali considère qu'elle a une dette à vie auprès de toi. On te suivra tous jusqu'au bout, et elle en premier, même si la destination est l'Enfer. On est peut-être des Shirohige, mais avant tout, on reste des Spades. On est tes hommes.

Ace ne répondit rien.

Jugeant que ça ne servait à rien de continuer la conversation, Chris retourna à l'examen des enfants.

Il avait quasiment fini avec Lina quand un cri leur parvint de la cuisine. Un des gars de la flotte de Thatch débarqua en courant pour demander de l'aide, laissant le D. pour le coup tout seul avec les jumeaux.

Le brun soupira et regarda ses enfants qui le fixer en retour.

- Je suis désolé mes amours. J'espérais mieux pour vous deux, chuchota le pirate.

Les laisser grandir sans leur père n'était pas ce qu'il voulait, mais avec le coup de poignard en plein cœur que lui avait infligé Marco, il ne pouvait pas rester à bord. Et il savait que s'il laissait les enfants ici, il ne les reverrait jamais.

Il tourna la tête en entendant quelqu'un entrer dans l'infirmerie.

- Konnichiwa ? appela la voix de Tamashii.

Merde.

Il se dépêcha de hisser les jumeaux dans ses bras. Il se glissa aussi discrètement que possible de l'autre côté du rideau, se rapprochant de la salle de bain. Hors de question qu'il laisse cette femme voire ses enfants. Elle lui avait déjà pris son homme, elle ne lui prendrait pas ses enfants.

Sauf que voilà, la tête curieuse de l'informatrice apparut à l'angle du rideau qu'il venait de passer.

Merde.

Grillé.

Il regarda ses enfants.

Il leva les yeux vers la femme. Foutu pour foutu, autant détruire ce qui avait tout foutu en l'air. Il allait la tuer. Ses enfants seraient en sécurité et il se vengerait ainsi de la trahison de Marco.

- Aaaanw, c'est qui ? demanda l'informatrice à la limite de l'adoration devant les bouts de chou qui lui adressaient des regards curieux.

Comme toujours Red chercha à se cacher, extrêmement timide. Il fourra son visage entre la poitrine de sa mère et sa peluche. De l'autre côté, Lina pencha la tête sur le côté, intriguée. Tamashii leur adressa un grand coucou de la main, sans pour autant s'approcher. Qu'elle le fasse, Ace n'attendait que ça. Il n'attendait qu'un petit pas sur la ligne invisible qui la rendrait menaçante pour les jumeaux. Par réflexe, il se tourna pour les protéger de sa carrure, grognant d'un air menaçant. Allez, qu'elle approche, il n'attendait que ça.

- C'est les vôtre ? demanda-t-elle, complètement gaga, les mains sur les joues.

Elle ne réalisait donc pas la situation dans laquelle elle était ? Elle était stupide ? Ou elle cherchait vraiment à ce qu'il commette un meurtre devant les jumeaux ?

- Mama ? demanda Lina en regardant son parent.

Superbe timing, Lina. La petite venait de ruiner un peu plus les efforts de sa mère pour la protéger avec son frère.

- Oh là là, félicitations ! s'extasia encore Tami. Ils sont tellement adorables !

La porte de l'infirmerie s'ouvrit de nouveau.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici, yoi ?

Comme s'il n'y avait pas déjà assez de problème comme ça…

Marco débarquait à cet instant. Il regarda les enfants, puis son homme, avant de se tourner vers Tamashii, essayant de se dire comment il allait s'arranger pour étouffer cette affaire.

L'enthousiasme et la sincérité qui irradiaient de la femme manquèrent de le renverser.

- Félicitations ! adressa-t-elle aux deux hommes.

Et elle savait faire des additions, il voulait bien le lui accorder. Quelque chose lui disait aussi qu'elle serait plus une alliée pour les jumeaux qu'une menace. Cela le fit soupirer de soulagement. Bon, la situation n'était pas aussi grave.

- Merci, yoi. Ace ?

La seule réponse qu'il eut ce fut un feulement menaçant. Si les jumeaux n'avaient pas été dans ses bras, le D. se serait jeté sur lui pour lui en foutre une. Le pirate recula même contre le mur à chaque fois que le blond faisait un pas vers lui aussi calmement que possible.

- Ace ? Je peux prendre l'un de mes enfants, s'il te plaît ? demanda-t-il avec une infinie patience.

- Nan !

Si Marco prenait l'un des jumeaux, il savait qu'il ne les reverrait plus. Pas question ! Il leur avait donné la vie !

- S'il te plaît, Ace, yoi, insista-t-il en avançant un peu plus.

- Nan !

Le fils de Roger était désormais collé contre le mur du fond tandis que le Yonkou s'approchait toujours plus, d'un calme olympien. Dès qu'il fut à portée, Red leva les bras vers son père qui le réceptionna.

Si quelqu'un avait entendu un bruit de verre qui se fissure, il aurait en fait entendu le cœur d'Ace qui commençait à se briser.

- Là, fit Marco en calant le petit sur sa hanche avant de se tourner vers Brisée. Tu n'as jamais vu ces enfants, nous sommes d'accord ?

- C'était pour ça toutes les menaces, alors… Je comprends tout maintenant, fit l'informatrice, encore un peu dans les nuages. Ces petits bouts seraient en danger si jamais la mauvaise personne venait à être au courant.

Et elle frappa son poing dans sa paume.

- Je vais devoir surveiller le réseau d'un peu plus prêt, conclut-elle.

Exact, une alliée. Il le sentait, le phénix le percevait.

La scène amusa Lina, pour une raison mystérieuse. La gamine, grande curieuse, tendit la main vers l'informatrice. Cela fit fondre le sourire béat de la jeune femme en une expression de douleur alors qu'elle reculait.

- Oh, non, je ne peux pas m'approcher, petit ange…

- C'est pas un ange, c'est un poussin, corrigea le Yonkou, avant d'adresser un regard noir à son amant.

Qu'il fasse un effort, elle n'allait pas les manger.

Ace hésita, puis comprit.

Il avait perdu. Littéralement tout perdu.

L'instant où sa fille quitta ses bras pour ceux de la jeune femme, c'est son cœur qui finit de se briser. Surtout que sa fille soit si contente d'être dans les bras de cette femme était un coup de trop pour lui.

- Lina, nomma-t-il.

Quelle sache au moins comment se nomme la fille qu'elle allait élever, puisque lui, apparemment, il dérangeait.

Il laissa pendre ses bras le long de son corps alors que Tamashii prenait la fillette. La petite était si innocente, si heureuse devant cette femme, gazouillant joyeusement.

Il avait envie de pleurer.

- Tu peux aller dire à tout le monde que ça sert plus à rien de jouer à cache-cache, yoi, dit doucement Marco à Ace.

Le D. resta un instant à regarder sa fille et la femme qui avait pris sa place, avant de quitter la pièce. D'après le bruit de ses pas, Marco savait qu'il n'avait pas l'intention de parler à quiconque puisqu'il marchait d'un pas rapide vers les profondeurs du navire. Ils devaient vraiment parler.

En retenant un soupir, le blond se rapprocha de l'informatrice. Voyant le mouvement, Red accepta de sortir son nez de derrière sa peluche pour regarder la femme qui tenait sa sœur.

- Lui, c'est Red, présenta Marco.

- Red et Lina… murmura l'informatrice, les yeux humides.

- Gol D. Red et Portgas D. Lina, compléta le père de famille. Qui devaient retourner à la sieste de toute façon. Tu voulais quelque chose, yoi ?

- Hm… Oui, je suis venue pour Musha… acquiesça-t-elle en se rappelant de pourquoi elle était là de base.

Ah, oui, la louve, la raison même de la présence à bord de la femme. L'animal choisit cet instant pour se manifester en poussant un jappement. Et comme les enfants n'avaient jamais vu de loup, fallait s'attendre à de la curiosité. Si Lina n'était pas tentée des masses de s'approcher du loup, ce n'était pas le cas de Red qui lui tira sur la chemise pour lui demander de le laisser descendre. Alors, son père s'accroupit et l'assit sur sa cuisse. Après le coup qu'il leur avait fait l'autre jour, pas question de le laisser comme ça par terre désormais. Pas avant qu'il ne soit assez grand pour savoir comment monter et descendre une échelle et comment se réceptionner pour ne pas se faire mal en cas de chute. Tout curieux, l'enfant tendit sa main à la louve qui y nicha son museau, le faisant rire. Cela tira un sourire à Marco. Le premier depuis un long moment.

- Mais oui, petit chat, mais oui, fit-il avec attendrissement.

Red riait, tout content, en sautillant à moitié sur la cuisse de son père. Le petit bonhomme regarda son papa, sa sœur, avant de tendre de nouveau sa main vers la louve qui souffla dedans, faisant rire de nouveau l'enfant. Il avait le sourire d'Ace, c'était tellement flagrant. Et c'était un sourire qui lui manquait. Qu'il soit maudit s'il ne faisait rien pour le revoir.

La porte de l'infirmerie s'ouvrit sur un Chris ronchon qui s'immobilisa en voyant la scène.

- Oups ? fit l'infirmier.

- Tu en avais fini avec les jumeaux ? se fit confirmer Marco.

Chris hocha lentement la tête.

- Tu peux te charger de la louve, le temps que je ramène les jumeaux en bas et que j'essaie d'avoir une sérieuse discussion avec Ace, s'il te plaît ?

Nouvel hochement de tête.

- Merci. Allez, c'est l'heure de la sieste les petits monstres. Tu viens avec papa, petit poussin ?

Lina tendit ses bras docilement vers son père qui se releva en remettant son fils sur sa hanche. Il récupéra la fillette dans son second bras. Il appuya un instant son front contre celui de la gamine qui lui sourit d'un air malicieux. Il lui rendit le sourire et l'embrassa sur le front.

- Dîtes au revoir les enfants. On y va, yoi.

Les deux gosses agitèrent leur main vers les adultes alors que Marco quittait l'infirmerie. Il remonta le couloir, essayant de rester calme. Il sauta à l'étage inférieur pour l'amusement des jumeaux et se dirigea vers la cabine des enfants. Sachant qu'Ace ne pouvait être que dedans, il toqua du pied au panneau. Ace prit son temps avant de venir lui ouvrir et vu sa tête, il avait certainement fait un effort pour essayer de cacher qu'il avait pleuré. Il écarquilla les yeux en voyant les enfants.

- C'est l'heure de la sieste, et tu es leur mère, se contenta de lui dire Marco.

- Mama !

Répondant à l'appel de sa fille, le fils de Roger la récupéra dans ses bras et la serra fort contre son cœur. Marco serra les dents en l'entendant étouffer un sanglot et s'avança dans la pièce pour poser son fils dans son lit.

- Et tu nous refais pas le coup de t'en échapper, d'accord, bonhomme ? Tu fais ta sieste comme le grand garçon que tu es, yoi.

Red tira la langue à son père qui la lui attrapa entre deux doigts.

- Depuis quand tu me tires la langue, toi. Je vais me fâcher Red.

La langue retourna rapidement dans la bouche du môme qui accepta en grognant de poser ses fesses dans son lit. Ce n'est pas pour autant qu'il s'allongea. Quant à Lina, elle s'accrocha de son mieux à la rambarde de son propre berceau pour essayer de voir son jumeau et lui faire la causette quand sa mère l'y déposa.

Les deux parents regardèrent la scène, à la fois résigné et attendrit. Puis, Ace tourna le dos à Marco pour croiser les bras, laissant juste de visible le jaune de sa chemise alors qu'il se forçait à regarder le large par le hublot.

- Ace.

Le D. n'eut pas l'air de lui accorder la moindre attention.

Le plus vieux pouvait dire tant de chose, mais s'il refusait de l'entendre, à quoi bon ?

En soupirant, le blond fouilla ses poches et sorti un écrin qu'il n'avait pas lâché ces derniers jours. De l'autre, il tira une chaîne en or bien familière. Il s'avança de deux pas et la tendit par-dessus l'épaule du brun qui la regarda.

- Tu l'as perdu l'autre jour.

- Et ? demanda froidement le D.

- Sa place est à ton poignet.

Ace détourna la tête dans l'autre sens avec un reniflement narquois.

Alors, le blond brandit son autre main de l'autre côté de la tête et du pouce, ouvrit l'écrin.

- Épouse-moi.

Le brun tourna si vite la tête que ses vertèbres craquèrent en réponse. Avant que le plus jeune ne se remette à crier et donc, faire peur aux enfants et surtout, l'empêche de s'exprimer, Marco se remit à parler :

- Tu me demandes de choisir entre toi et elle, et mon choix n'est pas nécessaire, parce qu'il n'y a qu'une personne dans ma vie, et c'est toi, yoi. J'ai vu cette femme pour la première fois le soir de la fête et vu ce qu'elle a fait pour ma mère, je pensais que l'aider en retour serait un bon moyen de rembourser ma dette.

Il fit un pas en avant, et prit comme un bon signe le fait que le D. ne recule pas. Même s'il avait toujours les bras croisés et un regard incendiaire qui faisait roussir sa chemise, il l'écoutait, c'était déjà un bon point.

- Sa louve va avoir des petits. Et vu que la seule méthode pour entrer à Wa est violente, elle ne supportera pas le voyage. J'ai proposé à Brisée-san de prendre Musha à bord, mais elle avait raison en disant que la bête ne serait pas tranquille de devoir faire le voyage sur un navire qu'elle ne connaît pas et au milieu d'inconnu, yoi. J'ai fait tout ça pour aider la louve, rien de plus, rien de moins. Ce n'est pas ma maîtresse. Je n'ai pas besoin d'aller voir ailleurs quand je vis H-24 avec l'homme de ma vie.

Il s'arrêta devant Ace, les deux bijoux entre eux.

- Si tu as réussi à te mettre dans le crâne que j'avais une aventure extra conjugale, alors, c'est que j'ai commis une erreur quelque part dans mon rôle de partenaire. Parce que tu ne devrais pas vivre ces craintes constamment. Je dois donc me racheter pour ces fautes.

L'odeur de brûler disparut.

- Tu n'es pas tout blanc non plus, puisque tu ne m'as pas laissé m'expliquer sur le moment, ce qui nous a fait vivre cinq jours très désagréables à l'un comme à l'autre.

- Tu… tu n'as vraiment pas l'intention… de te débarrasser de moi et de… de refaire ta vie avec cette femme et les enfants ? demanda Ace d'une petite voix.

Marco lui prit doucement son poignet et y remit la chaîne en or, mais ne lui relâcha pas la main après.

- Je serais tout bonnement incapable de te mettre dehors. Si tu veux partir, je te laisserai partir. Et je ne te séparerai pas des enfants. Comme tu me l'as si bien rappelé, c'est toi qui les as portés et mis au monde, yoi. Tout ce que j'espère, c'est qu'à défaut qu'on puisse rester une famille, tu me laisses les voir régulièrement. Mais on en est pas encore, là, du moins, je l'espère.

Il pencha la tête pour appuyer son front contre celui du brun, plongeant ses yeux océans dans ceux de cendres et d'onyx de l'homme de sa vie.

- Gol Portgas D. Ace. C'est la dernière fois que je te pose cette question. Je n'ai pas l'intention d'insister plus. Veux-tu m'épouser ?

- Après… après tout ça… tu…

- Oui, malgré tout ce qu'il s'est passé, je veux toujours autant t'épouser, voir même plus. Excuse-moi d'être un peu vieux jeu. Alors, yoi ?

Le plus jeune fondit en larmes et se réfugia contre Marco en sanglotant, demandant pardon en boucle entre deux hoquets. Sans rien dire, le blond l'enveloppa dans ses bras, le serrant fort contre sa poitrine, son nez dans les boucles sombres qu'il aimait tant.

- Oui…

Marco sourit.