Bonjour à tous !

Je pense surprendre personne en disant que cette fic va entrer en hiatus. Pourquoi ? Parce que je vais devoir me mettre à jour sur le manga et donc, me concentrer un peu plus sur la version Luffy, afin de cadrer proprement l'intervention d'Ace. Oui, je sais très bien que j'ai déjà une place pour les Shirohige, mais ce ne sont plus tout à fait les mêmes pirates. Ici, on a un équipage d'un Yonkou complet et ses alliés. BEAUCOUP de choses à prendre en compte.

Donc, voilà. Si vous voulez plus de renseignement/des nouvelles de l'avancée ou juste rester au courant, contactez moi sur Twitter ou via le Discord de la communauté (voir mon profil).

Sur ce, passons aux commentaires. Ensuite, on peut passer aux surprises.

Black-Clixia : Oui, coucou au passage / On a eu l'après et l'avant pour un lemon (oui, dans cet ordre), donc, c'est déjà un bon point. Et si j'arrive à réunir assez de courage, je pourrais faire un pour le prochain chapitre./ C'est Haruta, on l'aime pour ça, et Ace avait eu un maigre espoir qu'on lui foute la paix./ Les punitions n'ont servis à rien, et on peut dire qu'il s'est puni seul avec ses conneries. Sans compter qu'ils enchaînent sur Wa, donc, on peut pas se permettre de privé le bras-droit de son avantage./ Je cherchais un truc simple, qui soit plus « unisexe » et élégant, et je trouve que ce modèle est assez bon. / Nan, cette prise de conscience va rester dans la mémoire un moment, parce que derrière, on va enfin lui remettre une couche et il va découvrir des trucs qui vont lui faire réaliser plein de choses. Il refera pas deux fois la même erreur, ou du moins, pas jusqu'à ce point./ Je trouve ça mignon. C'est un moyen discret de partager un message et de l'affection. Sauf si on sent la jambe de Marco, personne ne va regarder sous la table. Sans compter qu'il a de longues jambes, donc, c'est compréhensible qu'on le sente bouger./ Lina est une chipie, mais elle est comme mon chat. Elle est mignonne en toute occasion, elle le sait et elle en profite./ C'était drôle à faire. Et cette attirance pour ce qui est « nouveau » va lui valoir dans quelques années son surnom de pie voleuse qui va après tout ce qui « brille »./ C'est rare quand Red râle, mais c'est pour une bonne raison à chaque fois. / Je trouvais ça craquant à écrire./ Pour une fois qu'il peut l'ignorer sans se faire taper dessus./ Haruta ne lâche pas l'affaire comme ça, et Patrick est un brin suicidaire. C'est pas pour rien que c'est le meilleur pote d'Ace./ C'était très drôle à écrire ce petit passage. Marco a son poker face, mais Ace réagi toujours au quart de tour, d'où le fait que tout le monde en rajoute une couche avec lui. Parce qu'il y aura toujours une réaction. Pour Marco, il est plus vicieux. Et y'a qu'un avertissement. Si on dépasse la ligne, on le sait pas et on se prend tout sur la figure au pire moment sans rien avoir vu venir. D'où le pourquoi on s'arrête vite. Il faut pas oublier aussi qu'avant d'être le capitaine, Marco était commandant de l'équipage depuis un moment, il a grandi dans l'équipage, on sait comment il est et donc, ce qu'il faut pas faire pour ne pas avoir un phénix en colère sur le dos. Sans compter qu'Ace est toujours le « petit-frère » de l'équipage. Plus pour longtemps, mais il le reste pour l'instant. On ne peut que taquiner le petit dernier./ « Perfection totale » ouais nan, faut pas exagérer./ Pas vraiment. Disons qu'Ace va les avoir à peine plus long, juste sous la nuque, là où Ann les aura vraiment court./ Ton vote est prit en compte, Marco va lui donner des lunettes après Wa, il n'a pas le temps dans l'immédiat./ C'est Marco le phénix, justement. C'est lui qui vit et perçoit le plus les changements. L'influence se fera sur Ace avec le temps. Et il lui faudra du temps pour réaliser vraiment ce que ça à fait sur lui, pour ensuite comprendre ce que vit son futur mari, et se rassurer sur sa peur de le voir partir pour quelqu'un d'autres. Si pour Marco, ça n'arrivera pas, notre petit oiseau sait que Ace n'est pas autant affecté par lui par leur changement de statut de simple amant à partenaire à vie, et donc, que le D. peut en effet être capable de partir et le laisser derrière. Et ce jour-là, concrètement, ce qui empêchera Marco de s'ouvrir les veines, c'est la possibilité de revoir les jumeaux./ D'où le pourquoi c'est le salopard d'amour à Ace, et rien qu'à lui./ C'est la Grand Line, et ce sont des pirates. Rien n'est certain. Mais on sait toutes les deux qu'ils ne mourront pas dans les prochains jours et certainement pas avant quelques années./ Je cherchais un moyen de le glisser à un moment ou un autre qu'ils cherchaient à concevoir. Mais ça ne sera pas pour demain le petit troisième. Et il l'a dit, si avoir un autre enfant est une façon de prouver à Ace qu'il veut qu'ils restent ensemble, il le fera. Et, concrètement, c'est réduire de quelques mois un projet sur lequel ils étaient déjà d'accord. C'est un gros romantique, ça lui va tellement bien./ Heureuse que la surprise ait été à ton goût./ Tu l'as dit, Marco est dans le milieu depuis un petit moment, donc, il commence à reconnaître les signes. La fluidité, j'en doute pas mal, mais si pour toi, ce l'était, alors, ça va./ Haruta n'a pas l'air intimidante, mais c'est une commandante des Shirohige, faut pas se fier aux apparences, elle a ce qu'il faut derrière./ Ca a fait de l'effet à Brisée ce petit coup de la langue. Et oui, personne n'aurait voulu être à sa place, mais pour le coup, les marines débitent moins de bêtises. Il faut bien faire plaisir à ses hommes, tout de même/ Il faut savoir faire pression sur les autres pour être un Yonkou et avoir ce qu'on veut/ Mister Jacob existe grâce à toi, et on va le revoir un peu aujourd'hui./ Surtout pour Ace, c'est lui qui apprécie ça le plus./ Camille n'aurait jamais cru surtout qu'elle puisse avoir des petits-enfants. Si Lilith avait eu des enfants, à moins d'être marié, le gosse lui aurait été retiré et confié à Marvin qui s'en serait débarrasser. Là, elle a des petits-enfants qu'elle pourra voir grandir et dont elle pourra profiter, sans craindre que son futur défunt époux (il va à MariGeoise, à son âge, il ne survivra pas là-bas, si on ne le tue pas), donc…oui, elle est heureuse./ J'avais fait un omake dans les Tranches de Vies sur cette chanson. Fais moi signe si tu veux entendre le titre qui a inspiré ça./ Oh, allez, c'est drôle de pourrir la réputation d'un Yonkou / Yup, elle avait pas réalisé qu'elle avait perdu ses bijoux. Ce n'est pas la première fois, mais ça arrive./ Je vais rien dire sur le raisonnement d'Ace envers Tami. Outre que ça viendra l'occasion de faire ses preuves. / Au fond, Ace est une bête sauvage, en ça, il se sent plus proche de Brisée qui assume sa brutalité (ou plutôt celle que Tami refoule) que de la miss qui cherche la paix. Garp l'a élevé avec la violence, malgré les interventions de Rayleigh. Malheureusement, ça reste là./ «Bougie » Ca fait de la lumière, mais c'est inoffensif tant qu'on surveille, d'après Missty. Donc, tu vois l'opinion de Brisée devant Ace./ Tami est passée à peu de finir en flamme et oui, Marco a quelques troubles identitaires, mais c'est drôle. Il est a eu sa phase « poule » aussi, sans parler des « poulet grillé » et « ananas volant » que lui servent ses frères./ Il a une bonne raison de la soupçonnée en sachant pour la crise de jalousie et son caractère. Il a fait une promesse, il a une dette envers Tami, ça la fout très mal si en échange, son mec la butte./ L'idée l'était pas tant que ça pour Ace. Marco montre pour la première fois de l'intérêt pour quelqu'un d'autre en dehors de l'équipage. La dernière fois, c'était Lilith, et là, c'est Tami. Et cette fois, Tami n'est pas de la famille de sang. Sans compter, qu'un saint comme Marco, pour mec… qui dirait pas « banco »/ Y'a une autre raison en plus pour que Tami ne soit pas « laisser tranquille », mais ça va venir.

lazarinelaugier : Je n'ai pas messenger et je n'ai pas de compte Wattpad. J'ai envoyé sur le compte associer à ce commentaire un message dont j'attends encore la réponse. Je suis joignable via twitter, discord ou mp ici. Les adresses sont sur mon profil.

portgasyuwine : Heureuse que tu aimes la fic./ Faut être folle pour être autant accroc à cette histoire. Je veux bien avoir progresser depuis mes débuts mais le début de cette histoire est cringe. Et si j'étais pas une si grosse flemmarde, je devrais les refaire./ On t'attend sur le reste de la Mash-Up !

J'annonce aussi qu'un a une chanson aujourd'hui. Les connaisseurs verront immédiatement la référence à L'Etrange Noël de Monsieur Jack. Mais je recommande la version de VoicePlay de "Ooogie Boogie's song" juste pour cette voix grave. Juste... juste transposé cette voix sur Marco... et comprenez le frisson (quoique leur interprétation en donne déjà pas mal).

Voilà ! A bientôt, donc !

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L'infirmerie était vide à l'exception de Marco qui finissait de retirer le matelas et le linge de l'un des lits quand on apporta le marine qui se débattait de toutes ses forces. On le poussa sur le sommier à nu avant de lui attacher les pieds et les mains aux extrémités. On ajusta le gros bâillon qu'on lui avait mis dans la bouche avant de le laisser en tête à tête avec le Phénix.

- J'espère que tu as passé une très bonne nuit, nous allons pas tarder à commencer, lui dit le Yonkou en retirant son manteau et sa chemise pour jeter le tout sur un lit un peu plus loin.

Il regarda sa ceinture de tissu, hésita, puis la retira aussi. Evitons de se tacher inutilement.

- Tu m'excuseras pour la douleur, mais l'anesthésie pourrait influencer l'état des organes et ce serait bête de revendre de la sous-qualité sur le marché noir.

Un petit sourire un brin amusé apparut sur le visage du blond.

- Ou peut-être que je te raconte des conneries. Mais ça n'a pas d'importance. Tu vas pas tarder à mourir de toute façon.

Il s'approcha du marine et lui arracha du cou sa plaque d'identification. Il la lut et se retint de rire.

- Colonel Sandy Claws ! Tes parents aimaient Tim Burton, non, yoi ?

Aucune réponse.

- Ah oui, le bâillon, c'est vrai.

Marco le lui retira et immédiatement, un flot d'injures lui agressa les oreilles. Il s'en détourna avec une indifférence royale et se mit à humer un petit air en allant rejoindre le rideau qui les séparait du lit d'à côté. D'un geste vif, il l'écarta, dévoilant la présence d'une plaque en métal recouverte d'un papier stérile bleu sur laquelle divers ustensiles médicaux avaient été entreposés.

- Laisse-moi te chanter la chanson, tu vas vite comprendre, annonça Marco toujours sourd aux cris du marine.

Bientôt, il hurlerait de douleur et pour sa vie. Ils le faisaient tous. Jacob l'avait fait après tout.

Il attrapa un ciseau sur la plaque et se retourna vers sa victime du jour.

- Well, well, well, what have we here?

Sandy Claws, huh?

Ouuuuh, I'm really scared !

So you're the one everybody's talkin' about ?

Et il partit dans un rire qui sonnait très faux en se rapprochant du marine pour commencer à le déchausser avec une main, laissant tomber hors du lit pompes et chaussettes.

- You're jokin', you're jokin' !

I can't believe my eyes !

You're jokin' me, you gotta be,

This can't be the right guy!

Il porta ses ciseaux au pantalon du marine, et commença à découper le tissu au niveau de la cheville, juste au-dessus du lien qui retenait les pieds. Allant au rythme de sa chanson, il commença le découpage du tissu.

- He's ancient, he's ugly.

I don't know which is worse!

I might just split a seam now !

lf I don't die laughing first.

Il passage à la jambe suivante une fois qu'il eut atteint la ceinture.

- When Mr. Oogie Boogie says,

There's trouble close at hand !

You'd better pay attention now,

'Cause I'm the Boogie Man !

And if you aren't shakin'n

Then there's something very wrong !

Il défit la ceinture de son cobaye avec un maigre sourire sanglant et froid qui eut le mérite de faire taire le marine. Le Yonkou se pencha vers le visage blanc d'effroi et reprit :

- 'Cause this may be the last time now you hear

the boogie song, ohhh…

Et il partit dans un petit enchaînement vocal et rythmé en « oooh » avant de porter ses ciseaux à la manche droite du marine qu'il commença à découper en évitant de toucher au lien de cuir qui retenait le bras.

- Well if I'm feelin' antsy,

And there's nothin' much to do.

I might just cook a special batch,

Of snake and spider stew.

And don't ya know the one thing,

That would make it work so nice?

A roly-poly Sandy Claws to add a little spice !

Il changea de côté du lit pour s'attaquer à la seconde manche en reprenant ses « oooh » avant de conclure en reprenant sa découpe :

- Oh, yeah, I'm the Oogie Boogie Man!

Sa chanson fut interrompue par le marine qui, avec un rictus tremblant, tenta de persuader Marco de le relâcher :

- Détache-moi ou tu devras affronter d'ignobles conséquences ! Kizaru attend mon rapport, alors, je te recommande de prendre la bonne décision !

Marco le regarda un instant sans rien dire, en clignant des yeux. Il ne s'était pas attendu à cette réinterprétation du dialogue du personnage du film d'animation de la part de sa victime.

Il finit par sourire.

Ça rendait la chose encore plus amusante. Et il se remit à chanter en se retenant de rire pendant que les ciseaux faisaient leur travail sur la manche gauche de la chemise.

- You're jokin', you're jokin' !

I can't believe my ears !

Would someone shut this fella up ?

I'm drownin' in my tears !

It's funny, I'm laughing !

You really are too much !

And now, with your permission,

I'm going to do my stuff.

Le pirate se détourna de l'homme pour aller reposer les ciseaux.

- Qu'est-ce que tu vas faire, salaud ?!

- Je vais faire de mon mieux, répondit le pirate.

Et en sachant qu'il ferait une vue pour le moins effrayante, le blond leva un bistouri au niveau de son visage et adressa un sourire froid au marine par-dessus son épaule. Il reprit la chanson en revenant vers l'homme.

- Oh, the sound of rollin' dice,

To me is music in the air!

'Cause I'm a gamblin' Boogie Man !

Although I don't play fair !

Il retira d'un geste sec les vêtements découpés, déchirant le tissu là où il était mal coupé, laissant rapidement le marine en sous-vêtements grisâtres. Oh, il ne s'était pas encore fait dessus ? Il avait les tripes bien accrochées.

- It's much more fun, I must confess,

When lives are on the line.

Not mine, of course, but yours, oldboy,

Now that'd be just fine.

Marco fit courir la lame le long de la peau de son prisonnier, laissant le métal froid faire son office.

- Libère-moi rapidement ou tu devras payer le prix pour tes crimes ! cracha le marine.

Le Yonkou se contenta de rire. Il ne pouvait que rire alors qu'il faisait remonter doucement la lame de l'outil chirurgical vers le haut du corps du marine.

- Oh, brother, you're something !

You put me in a spin!

You aren't comprehending,

The position that you're in.

It's hopeless, you're finished,

You haven't got a prayer.

Avec un sourire froid, le pirate porta sa lame contre la joue de l'officier qui loucha dessus en serrant des dents, avant de jeter un coup d'œil au Phénix qui s'était assis au bord du lit, se penchant sur son visage comme s'il voulait l'embrasser, leurs lèvres si proches l'une de l'autre que le prisonnier pouvait sentir le souffle chaud de son tortionnaire.

- 'Cause I'm Mr. Marco the Phoenix, and you ain't going nowhere~

La lame commença à découper la peau du marine. Plus loin dans l'infirmerie, une légère vague percutant la coque du navire fit bouger la tête à Mister Jacob sur son socle, l'inclinant un peu plus pour changer son expression en une grimace de peur.

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Marco entassa le dernier colis dans le couloir et ramena le matériel de nettoyage dehors. Le seau était rouge sang, comme on pouvait s'y attendre. Suivaient ensuite quelques draps et un rideau tâchés de carmin dans le bac de linge sale de l'infirmerie. Cassandra s'en empara alors que d'autres gars prenaient le reste du bordel. Le blond se pencha pour ramasser le bac d'eau quand il se retrouva nez à nez avec une petite brunette avec des petites mèches blondes. La demoiselle, assise par terre, fixa son père avec deux grands yeux cendrés tout en conservant contre elle son doudou. Le bac d'eau que le Yonkou avait voulu ramasser fut attrapé par deux mains masculines dont l'annulaire droit portait un anneau de fiançailles familier, avant de disparaître de son champ de vision. Les deux zoans continuèrent de se regarder en silence, avant que la gamine ne brandisse ses bras vers son père. Le pirate hésita, puis vérifia ses mains humides, les essuya sur son pantalon pour s'assurer qu'il ne restait vraiment pas de sang dessus, avant de s'agenouiller pour prendre sa fille. Il se releva en la hissant dans ses bras, pour la serrer contre son cœur.

Un lourd soupir lui échappa alors qu'il fermait les yeux, esquissant un maigre sourire quand l'enfant se blottit un peu plus contre sa poitrine nue. Lentement, accompagné du bruit visqueux de ses chaussures encore gorgées de sang et de l'eau où il avait pataugé une bonne partie de la journée, il quitta le couloir avec sa fille pour rejoindre le pont et voir le soir tombant. Les étoiles commençaient à s'allumer dans le ciel alors que la majorité des pirates désertait environs pour aller manger.

Le duo père-fille resta un instant à regarder le ciel avant que Lina ne brandisse sa peluche vers la vigie en haut du grand mât avant de regarder son père. Le blond pencha la tête sur le côté, considérant la chose, avant de faire demi-tour. La gamine protesta jusqu'à ce que son père sorte un « shhhh » rassurant. Il s'arrêta devant les portes de l'infirmerie, hésitant, avant de se tourner vers le réfectoire. Il s'approcha de Haruta à table et lui tendit sa fille.

- Juste un instant.

La Commandante hocha la tête et récupéra sa nièce, laissant le blond repartir. Quand il revint quelques instants après, il avait eu le temps de faire un détour par sa cabine pour y déposer son manteau de capitaine, ainsi que le bijou qu'il avait généralement à sa ceinture. Désormais, il avait remis sa chemise et gardé sa ceinture de tissu à la main. Il remercia d'une voix basse sa sœur commandante en récupérant sa fille et repartit toujours aussi lentement vers le pont. Tout en gardant précieusement sa fille dans ses bras, il enroula sa longue ceinture autour de son torse et de l'enfant, avant de faire un nœud solide pour assurer le bébé à sa personne.

Il s'arrêta de nouveau sous le grand mât et regarda l'enfant contre sa poitrine, avant de fixer le sommet. Il se ramassa sur lui-même et sauta, ses ailes apparaissant brièvement pour lui permettre de finir sur l'un des espars où il se posa délicatement, ses serres se refermant sur le bois pour les assurer.

La gamine éclata de rire et recommença à brandir sa peluche vers les hauteurs du mât.

- Haut ! Haut ! Haut !

- D'accord petit poussin.

Et Marco fit un nouveau saut qui les mena jusqu'à un autre espar, puis encore un autre, toujours avec les rires d'enfant, avant de finir sur la vigie sous le sourire de celui qui était de garde.

- Je, non, nous, prenons la relève, yoi, dit le capitaine.

- Ah bah, si c'est elle, on n'a rien à craindre ! rit l'autre pirate avant de sortir de la vigie pour attraper l'échelle de corde qui le conduirait vers le bas.

Le Phénix s'assit au bord de la vigie et regarda sa fille qui tournait la tête pour regarder avec passion le grand large. Les étoiles se reflétaient dans ses yeux alors qu'elles s'allumaient une à une dans la voute céleste.

Son attention fut détournée un bref instant de sa fille vers la tête de proue. La silhouette solitaire était parfaitement reconnaissable… parce qu'il avait dû mal à l'identifier, justement, et que cela voulait dire que ce n'était pas un de ses nakamas. Donc, ce ne pouvait être que Brisée. Elle était là, recroquevillée sur elle-même, tournant le dos au pont. Seule. Une image qui faisait de la peine à voir.

Une forme bien trop familière et translucide apparut à côté de la demoiselle.

Oyaji était de sorti.

Doucement, il retira son manteau fantomatique de capitaine et le posa sur les épaules de la jeune femme avant de s'asseoir à côté d'elle. Sa grosse main se posa sur le dos de l'informatrice dans un geste que son fils aîné l'avait vu faire plus d'une fois pour le consoler quand il allait mal ou quand l'un de ses frères n'allait pas bien. Le défunt capitaine tourna la tête vers le sommet, échangeant un regard avec son fils, avant de se reconcentrer sur la jeune femme qui avait tourné la tête pour regarder le pont. Elle sentait peut-être la présence du géant, mais elle ne semblait pas le voir vu son absence de réaction.

C'était triste de se dire que c'était dans un moment pareil qu'il réalisait qu'il avait gagné une nouvelle sœur. Mais il ne pouvait pas faire un pas en sa direction tant que les incidents étaient encore à vif. Cela n'aurait fait que raviver la douleur.

Lina brandit une main comme pour attraper les étoiles, lui rappelant sa priorité du moment. Alors, il leva la main à son tour et montra une étoile à son tour, et la nomma. Il le fit pour toutes les étoiles que sa fille pouvait voir, se faisant la promesse de venir tous les soirs ici, avec elle, pour les lui apprendre. Voyant la petite commençant à fatiguer, il l'enroba de ses plumes et recommença à fixer le large en lui soufflant un chant polynésien qu'il avait appris d'une de ses sœurs il y a longtemps en arrière.

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Kali n'avait pas besoin de sortir son nez du livre impie qu'elle lisait pour savoir qu'un fantôme se tenait à côté d'elle. Ni de qui ou pourquoi. Si elle n'avait pas eu une patience infinie, elle aurait déjà pris Ace entre quatre yeux pour lui dire ce qu'elle pensait au nom des Spades. Unique raison pour laquelle aucun d'eux n'avaient rien dit sur la situation pour le ramener sur terre, c'est parce qu'ils savaient qu'il ne les aurait pas écoutés… ou qu'il les aurait envoyés chier en disant que ce n'était pas leurs affaires.

Cela faisait deux jours que ça durait et vu comment c'était parti, ils jetteraient l'ancre à Sphinx avec le même putain de problème.

- Il est temps que cela cesse, ma fille. Je peux compter sur toi ?

Sans un mot, la brune referma son livre et se leva de son hamac pour aller le ranger dans son casier. Elle quitta ensuite le dortoir et remonta tranquillement à l'étage. Elle passa son nez sur le pont pour voir Ace sur l'un des espars à ajuster une corde. Elle se planta juste dessous, qu'il perçoive bien sa présence et attendit.

Quelques minutes plus tard, le D. sauta pour finir juste devant elle et leva un sourcil pour savoir ce qu'elle voulait. Et elle ne fit pas dans la dentelle.

Elle l'attrapa férocement par l'oreille et l'embarqua avec elle vers l'intérieur du navire, sourde à ses protestations ou aux rires des autres membres d'équipage. Le brun l'avait bien cherché.

Sans la moindre délicatesse, elle le poussa dans la salle de réunion et le fit s'asseoir à la table, avant de se planter devant son nez, les mains sur les hanches, après s'être assurée que la porte était bien fermée.

- Gol Portgas D. Ace. Je pense qu'il est temps que tu te montres responsables et assumes tes conneries, siffla la femme. Si aucun des Spades n'a mis son nez dans l'affaire, c'est parce que tu as décidé de t'y enfoncer seul et que tu nous as foutu hors du problème, mais crois-moi, on pense tous que tu t'es comporté comme un idiot fini.

En soupirant, le D. se laissa aller vers l'avant, se soutenant avec ses coudes sur ses genoux.

- Tu as vingt-trois ans, tu n'es plus un enfant. Pire, tu en as deux. Et tu as failli bousiller leur vie en plus de la tienne, pour de la jalousie mal venue.

En soupirant, elle retroussa un peu son saroual et s'accroupit pour voir les yeux de son meilleur ami.

- Depuis le temps, tu aurais dû réaliser que le Phénix n'a d'yeux que pour toi. Que tu n'avais pas besoin de te monter le bourrichon à ce point. Que, s'il fait une chose, c'est pour une bonne raison. Il faut que tu arrêtes vraiment de monter sur tes grands chevaux quand une simple discussion aurait pu arranger les choses. Tu as perdu du temps, tu as failli tout faire foirer. Alors, j'espère que cette leçon entrera dans ton crâne épais. Nous sommes d'accord, frère ?

- Oui, Kali.

- Bien. Concernant cette femme. Si tu me l'avais demandé, je t'aurais dit qu'elle est pas du tout une rivale et qu'elle est directe. Depuis qu'elle sait pour les jumeaux, je ne sens d'elle que de l'admiration et une affection sans borne. Sa façon de les considérer rivalise presque avec l'amour que toi et Marco portaient aux jumeaux. Tu lui dois donc des excuses et des explications. Me suis-je bien montrée claire, frère ?

- Oui, Kali.

- Bien. Tu restes ici jusqu'à ce que vous vous soyez expliqué. Et si tu veux mon avis, je pense que Oyaji doit être très déçu de ton comportement. Maintenant, arrête de jouer le parent paranoïaque et surprotecteur et assume tes merdes.

- Oui, Kali.

- Je ne tomberai pas dans ce stupide piège, frère. Je reviens.

Et elle se releva. Maintenant, elle devait mettre la main sur leur invitée. Elle retourna sur le pont pour voir l'informatrice en train de brûler des documents au-dessus de l'eau. Lentement, elle se rapprocha sans rien dire, faisant juste assez de bruit pour signaler sa présence. Elle attendit que les flammes finissent leur travail et prit la parole :

- Merci.

Kali se prit dans ses bras, essayant de cacher son malaise. Elle ne voulait pas repenser à tout ce qu'elle avait vécu, tout ce que son existence même signifiait. Elle voulait aller de l'avant. Mais elle voulait remercier de façon plus significative cette femme qui, sans chercher plus loin, avait accepté de se débarrasser de ces informations et recherches si dangereuses.

Et pourtant, en face, Brisée se contenta de hausser les épaules.

- Je… je pourrais bien te montrer de quoi il pouvait être question dans ces papiers, mais ça serait dangereux pour tout le monde à bord. Cependant… je… je peux te montrer les possibles conséquences, si ça t'intéresse. Voire te donner le nom de quelqu'un qui pourrait t'en dire plus. A toi de voir.

Essayant de garder son calme pour ne pas laisser sortir et diffuser son appréhension, elle attendit, les mains serrées sur sa peau. Elle lui devait bien ça. Qu'elle sache qu'elle n'avait pas fait cette demande pour des prunes.

- Je crois... commença-t-elle d'une voix tout aussi neutre que son visage. Qu'il vaut mieux que je reste en dehors de ça.

Un souffle, un soulagement. Kali ferma les yeux et laissa retomber ses bras.

Ace était un abruti de voir une femme pareille en ennemie.

Oyaji comptait sur elle, et il avait bien raison. Elle avait dix fois plus de raisons d'aider à régler cette affaire.

- Si la curiosité te prend un jour, trouve une mercenaire qui se fait appeler soit Alarys, soit Lucy. Une logia. Demande-lui ce qu'il s'est passé pour que je manque de la tuer.

Kali se tourna légèrement sur un côté et tendit un bras vers la porte menant à l'intérieur du navire.

- Quelqu'un a décidé de se montrer responsable. Je m'en suis assurée. Veux-tu écouter ses excuses ?

Brisée regarda une dernière fois l'océan, avant de s'avancer pour dépasser la brune, lui laissant un champ de vision parfait sur ses moindres faits et gestes.

Ace était un putain d'idiot.

Tranquillement, jouant d'un doigt avec une de ses boucles sombres, montrant bien qu'elle était indifférente aux faits et gestes de l'informatrice, elle l'escorta vers la salle de réunion. La sorcière avait confiance en cette Brisée et elle s'assura que le message passe correctement.

Elle ouvrit la porte de la salle de réunion pour que Brisée puisse entrer. Elle eut un dernier mot pour celle-ci, histoire qu'elle sache qu'elle n'était pas jetée dans la fosse au lion.

- Si la tête dure refait le con, je l'étrangle jusqu'à ce qu'il rampe à tes pieds. On est cool ?

Elle eut droit à un léger sourire en réponse.

- On est cool.

- Souviens-toi de ce que je t'ai dit frère et assume tes conneries.

Et elle referma la porte pour s'asseoir juste à côté. Avec Ace, on n'était jamais trop prudent.

Ace, quant à lui, avait changé sa position à la table pour se remettre à sa place habituelle, tout en bout de table, à la droite du siège réservé à Marco. Cependant, fini l'arrogance et le panache habituel. Le D. avait la tête dans les mains, les doigts crispés sur ses cheveux comme s'il essayait de les arracher.

Chose compréhensible, Tamashii resta debout à côté de la porte, clairement méfiante.

Après ce qu'il s'était passé, Ace ne pouvait pas lui en vouloir.

Il inspira profondément et laissa tomber ses mains à plat sur la table.

- Je suis désolé. Je me suis montré stupide. Très stupide. Et pour ça, je te demande pardon.

Il fallut un moment pour que la jeune femme se mette à parler d'une voix presque égale.

- ... Je navigue seule depuis plus de sept ans. Musha m'a rejointe il y a presque cinq ans. Avant ça, je n'avais personne. Personne à part cette femme rencontrée sur Grand Line, à qui on reprochait tous les crimes du monde. On ne se connaissait pas vraiment, on avait juste partagé une bière pendant quelques minutes, après tout. Mais ça me réconfortait sur ma solitude.

Il était l'heure pour Ace de se taire et d'ouvrir les oreilles et surtout, comprendre la profondeur de sa bêtise. Alors, il croisa les bras sur la table et se pencha un peu vers l'avant pour montrer son attention, sans rien dire ou faire d'autre que la fixer du regard, alors qu'elle continuait :

- Devoir rester éloignée de tous les proches qu'on puisse avoir pour leur propre sécurité, c'est dur. Surtout quand ça doit durer pendant des années. Croiser la même personne de temps en temps, quelqu'un qui connaît mon vrai nom, qui ne sait rien de mes crimes passés et qui me voyait comme une personne normale, ça m'a fait énormément de bien.

Un pauvre sourire presque narquois et bien triste apparu furtivement sur le visage mélancolique de l'informatrice.

- J'avais l'illusion d'avoir une amie quelque part, sur qui je pouvais tomber à tout moment.

Amie ? Ace n'imaginait pas qu'elle l'avait vu ainsi. Ils s'étaient croisés si peu souvent et n'avait pas partager grand-chose. C'était… étrange.

Elle prit sa respiration, évitant de regarder Ace qui continua de l'écouter en silence :

- J'ai essayé de réitérer avec d'autre gens, avec l'espoir qu'eux aussi pourraient m'aider à combattre cette solitude, et je l'ai amèrement regretté. J'imagine qu'au final, ce n'était pas si différent. Je pensais qu'on était capable de s'entendre, au moins un minimum, je pensais être quelqu'un pour qui tu avais au moins un peu d'estime, mais je me suis trompée, là encore.

Elle faisait fausse route. Oui, ils pouvaient s'entendre, oui, Ace avait de l'estime pour elle, certainement pour ça que se dire que Marco le trompait avec Tami lui avait fait si mal. Mais au final, rien n'empêchait que la confiance ne se gagnait pas comme ça, après quelques rencontres furtives.

- Je ne t'ai jamais menti, Portgas. Jamais. Mais ça ne suffit pas. Tu me menaces de mort, tu menaces mes proches, tu traînes mon honneur dans la boue en me rabaissant à une vulgaire indic... Qu'est-ce que je t'ai fait ?

Oui, il était clairement allé trop loin. Il le réalisait maintenant qu'il avait eu largement le temps de refroidir et de se rassurer. Il était temps qu'il expose ses fautes et demande pardon.

- Rien, répondit-il honnêtement.

Ace se frotta le visage en soupirant et se laisse aller en arrière en regardant le plafond. Comment faire comprendre ce qui lui était passé par le crâne durant ces derniers jours ?

- Je présume que tu connais déjà le goût de la trahison, n'est-ce pas ?

- Ce n'est pas la première fois, confirma-t-elle.

Ouuuh, ça faisait mal à entendre, mais il l'avait bien mérité et il devait reconnaître qu'avec du recul, c'était ce qu'il avait fait. Il se passa les mains sur le visage et recroisa les bras sans cesser de fixer le plafond qu'il trouvait apaisant dans les méandres du bois.

- De base, Ann ne devait pas avoir autant d'importance, expliqua-t-il. Cette identité ne devait qu'être qu'un rideau de fumée pour me protéger. Si on savait que Roger avait une fille, personne ne chercherait après un fils, encore plus s'il portait un nom différent. Même si j'ai grandi au son des insultes et des crachats, j'ai appris à encaisser la haine des gens à ce sujet. Te rencontrer était assez étrange. Appréciable, mais étrange. Clairement différent. Enfin quelqu'un qui me crachait pas à la figure. Puis, les choses ont changé avec Impel Down. J'ai réalisé que la confiance et les mots étaient des choses bien pâles en comparaison des actes quand j'ai compris que Garp n'avait rien fait quand Sabo a été emprisonné et torturé.

Il serra les poings. La blessure restera toujours là. C'était lui qui avait sorti Sabo de cette cellule alors que cette salope le violait sans remord. Et tout ce qu'il avait entendu sur la « Gueule d'Ange » dans les couloirs d'Impel Down… Cela ne serait pas arrivé si Garp était intervenu. Des informations pour les aider à le sortir de là. Ou alors, le mettre en isolement pour qu'on lui fasse pas vivre tout ça.

Il ferma les yeux un instant pour essayer de retrouver un semblant de paix. Quand il reprit son récit, sa voix était de nouveau calme, sans émotion.

- Et quasi en suivant, je me suis retrouvé enceinte. Et j'ai eu pendant toute ma grossesse des remontées de mauvais souvenirs de mon propre vécu à cause de mon ascendance. Et pour bien arranger les choses, Marco n'était pas là quand ils sont venus au monde, parce que Kizaru était sur l'île où on s'était caché. Depuis l'instant où je les ai pris dans mes bras, je me suis juré de les protéger quoiqu'il en coûte, quitte à me mettre le monde à dos. Il y a quelques jours encore, j'ai eu la preuve que je ne pouvais pas faire confiance même à cet équipage puisqu'un des seconds s'est montré irresponsable dans sa surveillance de Red. Alors, même si tu étais sympathique, tu restais une inconnue. Et ma seule méthode de défense, ça reste l'attaque. Et je réalise aujourd'hui, après avoir bien refroidi, que j'ai mordu profondément la mauvaise personne.

Tamashii n'était pas une ennemie. Elle n'était pas une menace. Elle aurait pu le devenir ; pourtant, elle préférait s'effacer. Et lui, il avait juste pris peur. L'informatrice, à côté, resta silencieuse quelques instants, avant de se laisser aller à un rire sans joie, enfonçant son visage dans une main.

Ouais, elle pouvait rire, il le méritait. Il poussa un soupir et reprit sa tête dans ses mains, attendant la suite.

- J'ai déjà presque tout perdu… lui dit-elle avec une voix étranglée. Je veux juste protéger ce qu'il me reste et réparer mes propres fautes... Ma naissance en est déjà une, mais ce n'est pas comme si j'avais choisi de venir au monde, après tout.

Elle releva la tête, gardant un sourire faux en gloussant, ne remarquant qu'au dernier moment qu'une larme solitaire roulait sur sa joue. Tami l'essuya avec indifférence.

Ace esquisse un sourire tout aussi faux. Il comprenait un peu mieux pourquoi elle s'était approchée d'elle. Ils avaient des points communs qu'on rencontrait malheureusement top couramment en ce bas monde. Et ce n'était pas positif.

- Oui, venir au monde semble être souvent être un crime, je l'ai bien trop entendu dans ma vie ce refrain. Je suis désolé pour mes menaces. Tout ce que je veux, c'est protéger les jumeaux. Les voir grandir sans devoir endosser mes erreurs et celles de leur père.

Et encore moins celles de Roger.

Il se leva et alla vers le thermos toujours plein à l'autre bout de la table. Quand il n'y avait pas de réunion de prévu, le café dedans servait pour requinquer ceux qui étaient de garde durant la nuit. Il prit une tasse propre sur le plateau qui allait avec et la remplit du liquide sombre. Il referma la bouteille et apporta la tasse à l'informatrice, gardant une certaine distance pour ne pas se montrer menaçant. Il en avait déjà assez fait, pas la peine d'en rajouter involontairement.

La jeune femme prit la tasse, lui permettant d'aller se rasseoir, mais ce n'est pas pour autant qu'elle la but. Cela ne dérangea pas le D. Il s'y était presque attendu. Mais c'était toujours mieux que d'offrir un verre d'eau qui serait toujours chaud en quittant sa main.

- La vie tient à peu de choses, finit-elle par dire. Pour toi, c'est tes enfants. Pour moi... J'espère me tromper, mais il est possible que je meure bientôt, avec ou sans ton intervention.

Ils étaient des pirates, ce genre de chose pouvait arriver n'importe quand.

- Si je peux pas aider à retarder l'inévitable, je viendrais déposer des fleurs sur ta tombe au minimum, lui dit-il. Tu préfères quoi ? Parce que moi et les fleurs, ça fait huit, je suis pas Sabo le Gentleman.

Il espérait la dérider un minimum comme ça.

- Des fleurs de sureau, répondit-elle en affichant un très léger sourire. C'est une plante noire aux vertus médicinales.

Ace cligne de yeux.

Il se serait attendu à des lys, des roses ou n'importe quoi d'autres, mais ça…

- C'est un truc de fille les plantes médicinales ? Parce que Kali m'a réclamé de la belladone pour son enterrement. Quoique... une plante noire... tu veux un souvenir de Trafalgar dans l'au-delà ?

Voir la jeune femme détourner le regard en rougissant, ce n'était pas ce à quoi il s'attendait.

- Ben... euh... je... oui ?

Le D. avait beau être con et aveugle quand il s'y mettait, il savait faire les additions tout seul comme un grand.

- Ooooh merde...

Il se pinça le nez.

- J'en loupe pas une.

Comment pouvait-il enchaîner les bourdes avec une telle facilité sans même le réaliser ? C'était le talent de Luffy, ça, pas le sien !

Il sursauta quand Tamashii fondit sur lui en panique pour lui plaquer les mains sur la bouche pour l'empêcher de parler. Elle était rouge de honte et de panique.

- Ne le dis pas !

Ace se contenta de lever les mains. Il ne ferait certainement pas une énième connerie, il avait rempli son quota pour l'année, pas la peine d'en faire plus. Avec une expression mortifiée, Tamashii se prit la tête dans les mains comme si elle voulait s'arracher les cheveux. Ce qui ferait très mal.

- Friendzone ou il est déjà casé ? se renseigna délicatement le D. Quoiqu'il a une réputation encore plus sulfureuse que celle que j'avais avant de rencontrer Marco...

Il ne termina pas sa phrase, ne poussant pas. Après tout, ce n'était pas vraiment ses affaires.

Pour toute réponse, la jeune femme rentra la tête dans ses épaules en se raidissant comme une planche.

Ouais, nan, il n'allait pas remettre les pieds dans le plat. Pas cette fois, il avait déjà fait assez.

- Je... je... je vais pas pousser plus, je pense, sauf si tu veux des conseils de couple, mais vu le merdier que j'ai foutu dans le mien ces derniers jours, je suis pas le mieux placer, je pense, lui dit Ace avec une légère grimace. Je peux que te souhaiter bon courage et toucher du bois pour toi. Ah, et demander pardon pour cette stupide affaire dont a parlé Marco. Habituellement, c'est moi qui m'amuse à le rendre jaloux, donc, me retrouver de l'autre côté a été un très mauvais retour de l'ascenseur au milieu duquel tu t'es retrouvée sans rien demander à personne. Désolé de t'avoir impliqué dans tout ça et de t'avoir accusé à tort.

Voir son mec s'intéresser à quelqu'un d'autre lui avait fait peur pour des broutilles et il réalisait que cette fille n'était certainement pas une rivale. Putain, mais qu'est-ce qu'il était con.

- Ne... Personne ne doit savoir... Même pas lui... Surtout pas lui... supplia-t-elle en le secouant par les épaules. Jure-moi que tu ne diras rien à Law, ni à personne !

Ace lui adresse un regard dubitatif. Il n'était pas stupide à ce point. Bon ok, les apparences jouaient contre lui, mais il avait ses limites dans la bêtise.

- C'est pas parce qu'il nous a sauvé après Impel Down que c'est mon meilleur pote. C'est lui qui a embarqué mon petit-frère dans ces affaires de Smiles et tout ! J'lui dois rien ! S'il est assez con pour pas voir ce qu'il a juste sous le nez, c'est son problème et le tien, accessoirement. Mais je vais certainement pas y foutre mon nez !

Il n'aimait pas faire ça. Pour le cas de Edessa et Sabo, il avait dû intervenir parce qu'il s'agissait de sa nakama et de la marraine de sa fille, ainsi que de son frère et du parrain. Mais sinon, il serait resté dans son coin.

Et au final, ça se finissait avec lui sur le point de devenir tonton. Il en connaissait un qui n'allait pas en revenir ! Quoiqu'il devait toujours toucher deux mots à Luffy sur les remontées qu'il avait eu de son comportement à Whole Cake.

En face, Tamashii affichait une inquiétude qu'il n'avait jamais vu chez elle jusqu'à présent. Elle le scrutait, l'analysait, avant de le relâcher en marmonnant quelque chose sur se jeter à la mer.

- Je me suis senti très pathétique et stupide durant toute cette conversation si ça peut te rassurer. Alors, disons qu'on est quitte et qu'on va de l'avant. Ok ? proposa le D. histoire de mettre fin à cette conversation très embarrassante.

Il lui tend la main.

Elle lui serra finalement la main avec le même air qu'un chiot qu'on aurait eu le malheur d'abandonné sous la pluie.

- Concernant la bête sauvage... tu peux lui dire qu'on reprend notre conversation de l'autre soir quand elle veut ? Je serais très intéressé pour échanger des techniques avec une experte en la matière, dit-il avec un sourire innocent.

Si Marco n'aimait pas parler de son comportement brutal et sauvage en dehors de ce qu'il laissait transparaître durant le sexe, Ace assumait parfaitement qu'il était une bête sauvage assoiffée de souffrance et de sang.

- Je... suis toujours là quand elle fait surface, alors c'est gentil de proposer, mais moi je vais m'en passer...

- Dommage. Je l'aime bien.

Son Haki réagit. Les jumeaux avaient besoin de quelque chose. Et Marco n'était apparemment pas disponible.

- Je dois descendre, Marco est occupé et les jumeaux semblent avoir besoin de quelque chose. Je te dis à plus tard ?

La seconde personnalité se manifesta pour lui pointer un petit quelque chose qu'il n'avait volontairement pas dit :

- Et les excuses, ça arrive ?

Ace la regarda avec un reniflement narquois. C'était une vieille leçon qu'il avait appris de Rayleigh la première fois que Dadan l'avait insulté. Son parrain avait fait la morale à la bandit quand le gosse n'avait que six ans. Et lui, de derrière les jambes de l'ancien pirate, il avait appris la nuance du verbe « s'excuser ». Et depuis ce jour, il s'était dit que s'il devait faire une connerie, il ne l'utiliserait pas.

- Je peux excuser autant que je veux mon comportement en disant "je m'excuse", mais ça n'a aucune valeur si la personne en face ne les accepte pas, outre me féliciter d'avoir prononcé des paroles vides. En demandant pardon et en disant que je suis désolé, je dis simplement que je regrette mes actes et attends le jugement de la personne que j'ai blessée et à qui j'ai demandé le pardon.

Le tout était de savoir si elle accepterait ses regrets ou pas.

- Eh bien... fit Tami en se passant une main sur la nuque. C'est toi qui m'as dit que la parole n'était rien face aux actes.

Et ça lui allait parfaitement. Il le lui montra en s'inclinant profondément sans la quitter du regard.

- Eh bien, je veillerais à ce que mes actes prouvent ma sincérité à l'avenir.

Le sourire léger de son interlocutrice était un premier pas dans la bonne direction.

- Faisons comme ça, lui dit-elle.

Le D. se redressa et allait partir quand il se rappela du commentaire de la Bête Sauvage de l'autre soir. Il se retourna avec un sourire taquin vers la jeune femme.

- Ah, et la bête sauvage. Ouais, mon fiancé est beau-gosse, je suis tout à fait d'accord avec le commentaire et tu connais pas la moitié. Cependant, c'est mon beau-gosse de fiancé. Alors, t'approche pas trop, d'acc ?

- J'ai dit qu'il était beau-gosse, pas que j'allais lui sauter dessus, fit remarquer la seconde personnalité.

Oh, si elle avait assisté à ce qu'il était arrivé au con de marine de l'autre soir, elle aurait revu le jugement sur le beau-gosse en montant le niveau, mais il lui accordait ça.

- Ouf, je risque pas de le retrouver avec les entrailles à l'air dans les prochaines heures ! Sur ce, je vous dis à midi, mesdames.

Tamashii et sa seconde personnalité le saluèrent alors qu'il sortait.

- Ca c'est bien passé. Désolé d'être un idiot, lui dit le jeune homme.

La sorcière se contenta de hocher la tête en se levant de son poste par terre. Elle suivait Ace en dépit de sa connerie latente. Il était celui qui lui avait donné le goût à la vie, après tout.

Tami sortit à la suite d'Hiken, clairement plus soulagée et un peu plus sereine après cette conversation. Bon, les choses s'étaient bien passées, Kali pouvait retourner à ses affaires. Oyaji serait content. Quelle ne fut pas sa surprise quand la femme se jeta à son cou avec un léger rire, la serrant dans ses bras.

- Toi, je t'aime, souffla-t-elle avec son petit rire.

Kali devient toute rouge, ouvre et ferme la bouche comme un poisson hors de l'eau, droite comme une planche dans l'étreinte.

On… on… on venait bien de lui dire qu'on l'aimait ?

C'était la première fois qu'on lui disait ça.

Quand Brisée s'en alla, Kali resta droite, immobile, toujours sous le choc, les yeux embués de larmes.

On l'aimait.

.


.

C'était un entraînement important qu'il devrait poursuivre tout du long du voyage jusqu'à qu'ils arrivent à Wa. Et même à Wa, tant qu'il n'y aurait pas de combat, il devrait le poursuivre. C'était d'une importance toute particulière. Il devrait apprendre à donner la vie. Rendre son feu indépendant de lui. Autonome.

Raison pour laquelle il mordait une énième fois la poussière.

Dans un bruit d'embrasement, l'atronach disparut, le laissant se relever.

- Tu es certain de vouloir le faire ? demanda Haruta. Franchement, ça me semble infaisable. Tu essayes littéralement de te séparer en deux.

- Ta gueule et remets-toi en garde, grommela le D. en se remettant debout.

Il ramassa son arme et derrière, Jozu soupira pour se remettre en position, son corps se transformant partiellement en diamant. Juste devant lui, une langue de feu jaillit du sol, prenant rapidement la forme de l'atronach qui leva un bras en préparant une attaque.

Comme une bonne majorité de l'équipage, Marco était assis autour de l'arène improvisée, observant les tentatives de son compagnon. De son point de vue, le D. essayait de faire quelque chose de nouveau dans l'histoire des akuma no mi. Ou en tout cas, qui n'avait jamais été couché sur papier ou transmis suffisamment à l'oral pour être enregistré.

Est-ce qu'il cherchait l'Eveil de son logia ?

Ou simplement à rendre sa liberté au feu en lui ?

Quel que soit le but, c'était encore à voir et honnêtement, c'était encore très flou.

L'atronach n'était pas de cet avis.

En soupirant, il regarda l'heure. Ouais, il était temps pour les jumeaux de faire leur sieste. Il rangea sa montre à gousset dans sa poche de pantalon et quitta le pont, son manteau blanc se balançant lentement au rythme de sa marche. Il se laissa tomber dans l'échelle un étage plus bas, puis encore un autre pour arriver au bon étage et aux dortoirs. En marchant tranquillement, il avança jusqu'à la porte des femmes et y toqua. Il entendit vaguement un « entrez » de la part d'une fille et ouvrit la porte. Il s'arrêta sur le seuil en se demandant s'il ne rêvait pas. Kali lui jeta un vague regard depuis son hamac qu'elle partageait dans l'instant T avec les deux enfants qui riaient et applaudissaient devant le spectacle que leur offrait Brisée avec un spectacle de marionnettes. D'où elle les sortait, c'était une très bonne question, mais la petite histoire qu'elle racontait avec était adorable et hilarante. Il se laissa aller contre le cadran de la porte, attendant la fin du show puisque la jeune informatrice ne l'avait pas encore remarqué. Quand elle inclina les marionnettes, il applaudit le spectacle, faisant sursauter la femme qui se redressa d'un bond. En voyant qui venait vers elles, elle cacha ses mains avec les poupées dans son dos et ne bougea plus, restant figée comme une statue, tout en commençant à suer à grande eau.

Il se contenta de sourire et se tourna vers Kali.

- C'est l'heure de la sieste, yoi.

Et il attrapa son fils qui réclamait un nouveau spectacle. Sans un mot, Kali repoussa la légère couverture qu'elle avait posée sur les enfants pour qu'ils ne prennent pas froid et se leva de son hamac, Lina sur la hanche. Elle offrit (putain, miracle !) un sourire à Brisée et se dirigea vers la sortie du dortoir pour attendre le capitaine.

- Je te dis à plus tard, ma sœur, yoi ? s'enquit le capitaine.

Brisée se contenta de lever les sourcils, ne comprenant apparemment pas pourquoi il lui disait ça. Ou peut-être que c'était le « ma sœur » qui intriguait.

Ce n'est pas pour autant qu'il lui donna plus d'explications sur le moment. C'était trop savoureux pour tout expliquer clairement. Et avec tout ce qu'il s'était passé dernièrement, ils avaient bien besoin de rire. Alors, avec une démarche volontairement lente, il se dirigea vers la porte.

- Tu dis à tout à l'heure à tatie, chaton ?

Et son fils, il fit un truc merveilleux, comme si, aussi jeune soit-il, il avait saisi ce qu'il se passait dans le crâne de son père. Parce qu'il ne se tourna pas vers Kali pour lui dire bonne nuit. Non, il se tourna par-dessus l'épaule de son père et agita sa main vers Brisée en souriant.

- Ta... tie... répéta la femme d'un ton dubitatif.

Marco s'arrêta.

Est-ce que c'était l'heure de la grande révélation ?

Il regarda son fils qui lui offrit un air innocent.

Hmmm, oui, c'était le bon moment.

Alors, le Yonkou se tourna partiellement vers la demoiselle qu'il laissait derrière et leva un sourcil un brin amusé.

- Oyaji t'a adoptée, tu es donc ma jeune sœur et par conséquent, une des très nombreuses tantes de ce chenapan. C'est logique, non, yoi ?

Les secondes s'étirèrent longuement alors que Brisée passait lentement de la pierre à la poussière, perdant vie et couleur devant la stupéfaction et l'incompréhension. Ah ? Le cerveau aurait-il choisi de cesser son fonctionnement aussi vite ? Il devait faire vite avant qu'il rende l'âme pour mettre le coup de grâce.

- Aurais-je oublié de te souhaiter la bienvenue dans la famille ? demanda le Yonkou avec un amusement palpable. Oups, navré, ça m'est sorti de la tête, yoi. On fera la fête à Wa, parce que pour ce genre de chose, il faut une famille complète, ce qui n'est pas le cas à présent.

Et avec un sourire à peine plus grand, il regarda la femme devenir littéralement de la poussière sur le sol et se détourna pour rejoindre sa nakama qui attendait sur le pas de la porte.

- Aaaah, c'est pour ça que le fantôme de Oyaji a pris autant d'intérêt pour elle, réalisa enfin la sorcière. Eh bien, à tout à l'heure ma sœur.

La porte se referma sur eux alors qu'ils échangeaient un bref rire dans le couloir. Ce fut une expérience amusante. Et il était temps que cela soit dit.

Ils jetteraient l'ancre à Sphinx demain dans la matinée après tout.