Enfant Caché
Chapitre 1: Par une mauvaise journée de printemps:
De fins rayons de soleil traversaient la pièce pour atteindre le visage du colonel Mustang dont les traits étaient tirés de fatigue. Une énorme journée l'attendait, et ça il le savait bien. Pour commencer, le lieutenant, Hawkeye venait de lui remettre un énorme rapport sur les crimes de la semaine, il devait le lire attentivement, et régler les problèmes majeurs qui composaient le lourd dossier. Il soupira en pensant à ce travail déplaisant qu'il allait devoir faire. De plus, dans la journée, le Fullmetal Alchemist, accompagné de son jeune frère, arriverait à 14h15 précises à la gare principale de Central. Encore une corvée de plus à ajouter à son palmarès. Et enfin, la cerise sur le gâteau, sa mère, qui depuis qu'il est devenu militaire, ne s'intéresse guère à lui, décide soudainement, et pour une raison qui échappe encore au colonel, de l'inviter ce soir à 19h30. Cette journée sera chargée, et salement chargée.
Lorsque le colonel se décida enfin à consulter le rapport, la porte s'ouvrit avec fracas pour laisser le passage au commandant Armstrong, qui d'après son regard rempli d'étincelles, désirait tailler une bavette avec Mustang. Le colonel allait donc expliquer « gentiment » qu'il ne voulait en aucun cas être dérangé:
- Armstrong! S'il vous plait, une sale journée commence, alors à moins que vous ne désiriez être le prochain sur ma liste noire, vous avez un grand intérêt à déguerpir de mon bureau tout de suite! Hurla t'il.
Le commandant quitta la pièce sans demander son reste de peur que le colonel le transforme en hot-dog. Mustang se remit vite au travail, et ce fut vers midi et demie, qu'il réussi à boucler, tant bien que mal, cet énorme rapport, bien qu'en réfléchissant un peu, il avait sûrement sauté 2 ou 3 affaires trop pénibles à son goûts. Il se contenta donc d'avoir réglé 4 ou 5 vols et 3 agressions.
Mustang, après cet effort, pris un déjeuner bien mérité au mess des officiers et sauta dans le premier taxi en espérant atteindre la gare à temps.
« Je n'espérais vraiment plus vous voir »
Telles étaient les paroles qu'offrait Edward Elric au colonel lorsque celui-ci arriva avec 10 minutes de retard. Le colonel ne perdit pas pour autant son sang froid, il inspira un bon coup et ordonna aux deux soldats qui accompagnaient les frères Elric de porter les affaires de la petite teigne et de la grande armure.
-j'espère que ce petit voyage a arrangé ton fichu caractère, en tout cas, cela n'a pas été le cas pour ta taille, souffla le colonel qui désirait en finir avec le blondinet.
-J'aimerais vous y voir, en tout cas, ce n'est pas vous qui faite toutes les missions dangereuses que vous me coller sur le dos, râla le Fullmetal.
-Crois moi Ed, j'aimerais bien être à ta place parfois, murmura Mustang.
-Vous dites?
-Rien, montes dans le taxi, on devrait se voir demain matin.
-Vous ne rentrez pas? S'étonna le Fullmetal.
-Non j'ai encore une dernière corvée désagréable à accomplir.
Il laissa là, deux frères perplexes sous la remarque du supérieur d'Edward.
-Tu aurais pu te changer pour rendre visite à ta mère, Roy!
Une femme, âgée, venait d'ouvrir la porte une petite maison de campagne au colonel. Sa longue robe noire ayant une tendance à déteindre, bougeait de gauche à droite lorsqu'elle se déplaçait « comme auparavant » pensa Mustang. Cette femme, qui était sa mère, avait déjà tout d'une grand-mère au foyer. Ses cheveux, tressés en chignon, laissait paraître un visage aux traits fins. Cette femme qui lui paraissait si grande autrefois, était si petite maintenant.
Il passa le seuil de la porte et rentra dans une petite pièce mal éclairée où une petite table trônait au beau milieu de cet étrange salle. Il montèrent deux petites marches menant vers une salle plus spacieuse munie de grandes fenêtres. Le colonel prit une chaise et s'installa, sa mère s'assit en face de lui et le regarda droit dans les yeux, presque avec mépris.
-alors, ça se passe bien ta vie à Central? Fit elle en poussant un long soupir.
-Je crois que oui, dit il malgré l'horrible journée qu'il venait de passer, quoique cela ne pouvait pas être pire que d'être en face de cette femme qui le rejetait durant toute son enfance.
Après un long silence, la mère du colonel reprit:
-Bien entendu, je suppose que tu sais que je ne t'ai pas fait venir pour rien, tout du moins, je l'espère.
-Viens en au fait.
La femme ne répondit pas tout de suite, elle se leva, sans offrir ne serais-ce qu'un regard à son fils, et disparue derrière une petite porte. Lorsqu'elle revint, elle avait un enfant, une petite fille, dans les bras. Elle se rassit doucement sur sa chaise sous les regards interrogateurs de son fils.
-Te rappelles tu de Carey? Murmura la femme.
Le sang de Roy ne fit qu'un tour lorsque sa mère prononça le nom de cette femme; Carey.
Elle avait été un ancien amour, très ancien, il était encore jeune, trop jeune. Et sans savoir vraiment pourquoi, elle l'avait quitté, comme ça, sans donner d'explication.
La mère du colonel poursuit:
-Elle est passé il y a quelques jours, et elle a laissé cette fillette, qu'elle appelle Yun. D'après ce qu'elle m'a dit, et d'après ce que j'ai compris, c'est ta fille et fatiguée et lasse, cette « Carey » ne pouvait plus s'en occuper, elle te la laisse donc.
Le colonel Mustang ne répondit pas, d'ailleurs il n'a jamais répondu, il était, sous le choc. Il sentit une goutte de sueur couler tout le long de son visage. Comment était-ce possible? Comment pouvait-il avoir un enfant? Lui, qui faisait passer son travail avant toute chose.
Ce fut le noir complet, il ne vit plus rien. L'obscurité totale. Il sentit juste le parfum de sa ère autour de lui, ce parfum qui l'avait dégoûté plus que tout, lorsqu'il était enfant.
