Chapitre 2: Yun:

Lorsqu'il se réveilla, le colonel était allongé sur un lit dans une petite chambre, cette chambre, qui était la sienne auparavant. Il se leva et il fut prit d'un soudain mal de tête. Il se rappela peu à peu pourquoi il était là, il se rappela de cet enfant, Yun. Il n'était pas prêt pour élever un enfant. Il soupira en espérant que sa mère accepterai de s'occuper de cette petite fille. Il sortit de la pièce et se dirigea vers la grande pièce où se trouvait sa mère en train d'éplucher des légumes divers et variés. Elle délaissa cette occupation quelques instants et regarda son fils:

-Tu as passé une bonne nuit?

-Que…nuit? Euuh oui enfin je crois. Et euh, et elle? Je veux dire euh…

-Yun? Oui.

Un lourd silence s'imposa dans la pièce, le colonel n'aimait pas ces moments là. Sa mère le dévisageais comme si il était venu d'un autre monde, c'était comme ça depuis qu'il était entré dans l'armée, dès qu'ils se voyaient, elle le jugeait comme s'il avait commis une faute grave et impardonnable. Un grincement de porte rompit ce long et lourd silence. La petite Yun venait d'entrer. Elle devait avoir 6 ans tout au plus. Elle avait de long cheveux noirs et ondulés qui lui retombaient avec délicatesse sur ses petites épaules. Son regard innocent laissait paraître ses grands yeux d'un bleu profond. Cette petite demoiselle tenait fermement une espèce de petite peluche en patchwork représentant un petit chat noir, avec pour yeux, deux gros boutons jaunes poussin. La petite fille regarda attentivement le nouveau venu, elle s'approcha de lui tout en continuant de le fixer avec étonnement. Le colonel était gêné, il ne savait pas comment réagir avec cette nouvelle épreuve qui accouraient à grands pas vers lui. Il prit son courage à deux mains et s'accroupit pour être a peu près à sa hauteur. La fillette, qui ne put contenir sa joie de rencontrer un nouveau visage, sauta dans les bras du colonel qui manqua de tomber à la renverse, il ne pensait pas que ça pouvait avoir autant de force une gamine.

-Tu vois, tu ferais un bon père, souffla la mère de Roy.

-Non, je ne crois pas, je suis souvent absent, je travaille beaucoup, ce serait une mauvaise idée, vraiment! Dit il toujours en serrant sa fille dans ses bras.

-Roy, tu n'a pas l'air de saisir la situation, sa mère l'a abandonné ici, je ne te donnes pas de choix, tu la prends où tu la laisses dans un quelconque orphelinat, mais en aucun cas tu la laisses ici, elle ne peux pas, je ne peux pas m'occuper d'une gamine! C'est ta fille, tu gères, ça fait 6 ans que cette pauvre Carey s'occupe de cet enfant que tu lui as infligé. Maintenant tu peux partir, je t'ai dit ce que je voulais te dire, ce n'est plus mon problème.

La femme sortit de la pièce et alla retrouver la cuisine, pour préparer son déjeuner. Le colonel, toujours avec la fillette dans les bras, fut prit d'une soudaine angoisse. Qu'allait il se passer ensuite? Il ne pouvait pas ramener la fillette chez lui, trop de bruits courraient à son sujet. Et puis, il n'avait aucune idée de comment on élève une petite fille de 6 ans. Seule une femme pouvait accomplir ce genre de choses. Une femme? Le colonel eu subitement une idée lumineuse. Il déposa la petite Yun à terre et s'empressa de rassembler ses affaires, et celles de sa fille. Cette dernière se demandait où l'emmenait on, lorsque le colonel la déposa le plus délicatement du monde dans sa voiture, elle ne broncha pas, lorsque la mère du colonel lui déposa un baiser sur le front, elle ne broncha pas non plus. Mais au plus profond d'elle même, elle se demandait où l'emmenait on. La mère de Roy lui avait vaguement dit que ce dernier était son père, mais ça, Yun ne l'avait pas compris.

Lorsque le colonel démarra la voiture, la fillette posa la question qui lui démangeait la langue depuis quelques temps:

« Où vas t'on? »

Le colonel ne répondit pas tout de suite, il réfléchit quelques instants de peur de dire des choses frustrantes aux yeux de la gamine. Il répondit alors:

« Dans ton nouveau chez toi! »

La fillette ne put retenir un immense sourire, qui fit frémir le colonel. La gamine eu vite fait de s'endormir au bout de quelques kilomètres de voiture. Lorsqu'elle se réveilla, elle vit de grandes mains la porter et la sortir délicatement du véhicule.

Ils arrivèrent dans l'appartement du colonel, un petit duplex, pas très grand, mais suffisant pour 2 personnes. Ils montèrent les escaliers et prirent un petit couloir qui les mena dans une petite chambre, avec un grand lit, sur lequel Roy posa délicatement sa fille. Il fit mine de partir, mais la fillette attrapa un pan de sa chemise.

-Reste un peu s'il te plaît, murmura t'elle.

Le colonel resta dans la pièce et prit la valise de la fillette. Il en sortit un petit pyjama bleuâtre. Il vêtit la fillette de ce pyjama et la borda pour ne pas qu'elle attrape froid. Il s'assit au bord du lit et la regarda. Il avait son idée pour l'élever, il savait quoi faire, ou plutôt, il savait à qui demander. Il sourit en y pensant. Lorsqu'il pensa que la fille dormait, celle-ci l'empêcha une nouvelle fois de partir:

-Mamie (car tel était le nom donné à la mère de Mustang) m'a dit que t'étais mon papa, c'est vrai? Questionna t'elle.

-Oui, c'est vrai, assura t'il.

-Alors, bonne nuit papa.

Le colonel fut émue par cette dernière phrase. Il sortit de la pièce sans faire le moindre bruit. Il redescendit les escaliers et sauta sur le téléphone qui était sur sa table de nuit, dans sa chambre. Il regarda l'heure, 23h45, parfait. Il composa un numéro, qu'il étrangement connaissait parfaitement. Ce fut une voix féminine qui vint répondre:

-Allô?

-Lieutenant Hawkeye, ici le colonel Mustang, je vous ordonne de venir dans mes appartements, immédiatement!

-Vous êtes sûr que vous allez bien?

-Ne discutez pas et venez tout de suite!

Sur ce, il raccrocha, laissant son lieutenant perplexe devant l'attitude de son supérieur à une heure tardive. Elle s'apprêta, et en quelques minutes, elle fut prête, devant la porte du petit duplex du colonel. Lorsqu'elle y pénétra, elle fut presque surprise de voir l'appartement d'un homme célibataire, si bien tenu. Elle n'était jamais vraiment rentrée dans l'appartement de son supérieur. Elle fut accueillie par un colonel, apparemment fatigué, à moitié avachi sur le canapé. L'homme lui raconta toute l'histoire, la demande subite de sa mère, la petite Yun, les embêtements etc…

Puis à ce moment là, le colonel inspira un bon coup et dit d'un ton solennel:

-Voulez vous bien m'aider à l'élever, je n'y connais rien, et je pensais qu'une femme pourrait mieux que moi élever un enfant.

Étrangement, la jeune femme rougit, si le cas n'avait pas été de telle sorte, cette demande ressemblait vaguement à une demande en mariage.

-Colonel, je ne sais pas si je suis assez calé sur le sujet pour vous être d 'une quelconque utilité. Mais je serais ravie de vous aider, fit elle en rougissant encore plus.

-Bien, merci, je vous laisse jusqu'à demain pour vous installer, fit il.

-Bien col… Pardon? Je…je dois venir habiter chez…chez vous? Questionna t'elle en rougissant de plus belle.

-Bien entendu, cela sera plus pratique comme ça, sur ce, je vous souhaite une bonne nuit, et je compte sur vous. Vous pouvez disposer. Dit il posément.

Le lieutenant fut vite sortit de l'appartement du colonel, presque sous le choc. Elle rentra chez elle en titubant, comme si elle venait de boire des litres et des litres d'alcool cul sec. Lorsqu'elle fut seule, chez elle, elle se jeta sur son lit et soupira. Elle allait vivre sous le même toit que le colonel. Était-ce légal? Pour tout vous dire, elle n'en avait rien à faire, elle était juste heureuse, tout simplement.

De son côté, le colonel n'eu pas des pensées aussi bousculées que celles de son lieutenant. Il s'endormit même très vite. En pensant juste à la journée de demain qui s'offrait à lui.