Chapitre 5 : Enquête:
-Je te dis qu'ils nous cachent un truc pas clair!
-Et moi je te dis que tu deviens barjot, mon pauvre Al!
Alphonse avait terminé sa journée auprès de Yun. Il venait de faire part de ses doutes à propos de l'identité de la fillette à son frère.
-Écoutes Al, je ne nie pas que le colonel nous cache quelque chose, après tout, il a toujours su le faire, alors je ne vois pas de différence cette fois. Mais de là à dire que cette gamine est un serial killer, la t'abuses!
-Mais j'ai jamais dit ça! Se plaignit Al.
Ed soupira, et eu un temps de réflexion.
-Bon, écoutes, si je ne me trompe, demain est un jour férié pour le colonel, donc tu n'auras sûrement pas besoin de garder la gamine, alors si tu veux, on ira tous les deux l'espionner, si ça peut te tranquilliser ta conscience, je serais content, ok? Proposa Ed.
-Mais, Ed, t'es sûr que tu veux vraiment espionner le colonel?
-C'est ça, ou alors tu vas continuer à devenir encore plus paranoïaque.
-Et si on se fait prendre?
-On se fera pas prendre, on est deux supers espions, non? On a déjà fait pire!
-Euh, bah t'as sans doute raison…
Les deux frères s'endormirent.
Le lendemain, Al fut levé aux aurores, et tira son pauvre frère qui n'avait rien demandé, de son lit. Après quelques dernières protestations de la part d'Ed, les deux frangins commencèrent leur opération « Griller le colonel ». Les frères Elric se planquèrent derrière un bout de mur, et guettèrent la sortie du colonel, ou de la mini furie. Environ une heure ou deux plus tard, quelqu'un sortit enfin du petit duplex du colonel. C'était ce dernier, et la fillette. Les deux frangins se dépêchèrent de suivre discrètement Roy. Le militaire et la fillette se dirigeaient de toute évidence vers la librairie-papeterie du coin. Cachés derrières les stands de magazines jeunesse, les frangins purent observer la scène.
-Note ça Al, le colonel vient de passer devant les magazines classés X, et il n'a même pas louché sur une des couvertures! C'est pas possible, on nous l'a lobotomisé!
-Arrête, tu dis ça comme si le colonel passait sa vie le nez dans des magazines pornos.
-Mais c'est la vérité, j'te jure, tu verrais la pile de magazines cochons empilés dans les chiottes des militaires, c'est impressionnant, j'parie qu'ils sont tous à lui!
-EEEEED, on perd leur trace!
Les deux frangins se hâtèrent de rattraper les deux autres. Le prochain arrêt de la fillette et du colonel allait sûrement se trouver dans le centre ville, car on les voyait se diriger vers une sorte de petit resto.
« Ça tombe plutôt bien, j'ai grave la dalle! » s'exclama Ed.
Les frangins s'installèrent à une table, à proximité de celle du colonel et de Yun, ni trop loin, ni trop près. De là, ils pourraient entendre toutes les conversations du colonel et de la fillette. Mais pour le moment, les dites conversations étaient inintéressantes, et se résumait à des « Qu'est ce que tu veux prendre ma puce? » ou bien des « Ça va? Tu n'as pas trop froid? ». Ed jeta un regard tueur à son jeune frère, pour l'avoir déniché de son lit si tôt pour une petite balade dans Central, dans une librairie et un resto. Ed s'apprêtait à partir, lorsqu'une phrase que la petite Yun prononça attira son attention:
« Merci Papa! »
Ed se ravisa et se rassit aussitôt, son verre de menthe glacée à la main, qu'il sirotait en silence, pendant qu'Al tentait de se cacher des regards furtifs de la fillette, qui pourrait les démasquer, son frère et lui. Ed posa lourdement son verre à présent vide sur la table et déclara d'un ton faussement solennel:
« Al, tu avais raison, il se passe un truc pas clair chez le colonel! »
Ces dernières paroles furent confirmées, lorsque le lieutenant Hawkeye vint rejoindre le colonel et sa fille à leur table, et que celle-ci embrassa délicatement l'homme sur la joue.
« T'as vu ça frérot? »
Après un autre temps de réflexion, Ed répondit à son frère:
« Là, ça devient vraiment pas net du tout. »
Ed tenta de se lever mais il fut arrêté par Al.
-Arrête, qu'est ce que tu fous? S'exclama Al.
-Beeh! Que veux tu que je fasse, je vais aller surprendre leur conversation!
-C'est du grand n'importe quoi ton plan! Imagine qu'ils soient en train de parler de euh… de légumes?
-Mais pourquoi ils parleraient de légumes?
-Bah j'sais pas! Imagine que le lieutenant vienne de faire les courses! S'exclama Al.
-Vu sous cet angle, c'est pas faux… Mais là n'est pas la question, on les a chopé! Roy c'est le père de la gamine et Riza c'est la mère!
-Arrête Ed, là tu te fais un mélo pas possible!
-Mais si! J'en suis sûr, regarde, la gamine, elle ressemble au lieutenant Hawkeye!
-Naaan! Regardes, Riza a les yeux noisettes, et la petite, elle a les yeux bleus!
-Mais ça veut rien dire! Regarde, le colonel a les yeux bleus!
-Oui, mais il les a bleus foncés, et Yun les a bleus clairs! Y'a forcément le mélange d'une autre femme !
-Sur ce point là on est d'accord! Mais la mère, c'est Riza! Je suis sûr que ce vieux chnoque s'est tapé son subordonné!
-EEEED, c'est pas possible, ce que tu peux être con des fois! C'est toi qui deviens parano!
-Et beh! Bonjour la discrétion, on va se faire griller en moins de deux!
-De toute manière, si on se fait choper, c'est toi qui leur dira tout! Se plaignit Al.
-Que…MOI? Et non mon ptit coco, c'était TON idée donc TU leur diras TOUT!
-Maaaaieuuh ! Je m'en fous je leur dirais rien …
-Bon, de toute manière, on aura rien à leur dire, puisqu'on ne se fera pas prendre, n'est ce pas?
-Mouais, si tu le dis…répondit Al peu convaincu.
Les deux frères se calmèrent et continuèrent d'observer la table où était assis le colonel, sa fille et Riza. Pendant qu'Al, fidèle à sa mission, ne perdait pas une miette de la conversation entre Roy et son lieutenant, Ed, lui, louchait sur le brochettes de bœuf grillées, qui étaient posées non loin de lui, comme un cadeau du ciel. Ed s'empara discrètement de l'une d'entre elle, enfin il croyait qu'il l'avait fait assez discrètement pour que le serveur ne le voit pas. Il avait tort, et il allait provoquer une petite émeute.
-Monsieur, je vous pris de payer ce que vous avez pris et de vous en aller, ou sinon, veuillez nous rendre ce que vous avez volé, souffla l'homme.
-Euh, sérieux j'aimerais bien mais, il n'en reste plus grand chose, hé hé !
-Alors veuillez me payer!
-Euh, encore une fois j'aimerais bien mais euh, j'ai plus un rond, hé, c'est marrant non?
-Je ne partage pas votre joie, monsieur.
-EEED, mais t'es franchement con des fois! S'exclama Al.
-Bah t'as cas payer, répondit son frère.
Puis une voix stridente se fit entendre de la foule:
-EED, AAL, mais que faites vous là?
-Winry? Répondirent les deux frangins à l'unisson.
-Ça va les gars? Fit elle avec un grand sourire.
-Euh, là tu vois, pas trop, euh t'as pas 3 Euros à nous filer par hasard? Demanda Ed l'air gêné.
Winry enfonça son regard dans celui d'Edward.
-Qu'est ce que vous avez encore foutu tous les deux?
-Euuuh bah, c'est assez long à t'expliquer, vois tu…
-Ed a bouffé une brochette qu'il n'a pas payé, expliqua Al.
-Merci à la solidarité entre frère, merci, vraiment merci Al… souffla Ed.
-Bon, je paye pour cette fois, râla la jeune fille.
Mais avant que les trois jeunes gens puisse quitter le restaurant le plus discrètement possible, une voix féminine les interpella:
-Edward, Alphonse? Que faites vous ici?
C'était le lieutenant Hawkeye, accompagné du colonel et de sa fille.
« C'en est finis de nous. » murmura Ed.
