A/N : j'ai fait de mon mieux pour dépeindre le Quidditch, mais c'est la première fois que je m'y essayais, donc tout conseil sera le bienvenu ! Et oui, j'ai mixé des éléments du premier et deuxième film, c'est voulu ;)

Instant confession de l'autrice :

Je sais que pour l'instant, ce n'est pas si différent du canon, mais... c'est une réécriture, donc les bases sont fatalement assez proches. Et je voulais prendre le temps de poser l'intrigue originelle, ajouter ma patte au récit en même temps que les premières altérations, aussi légères soient-elles. Donc si je peux être affreusement exigeante, soyez encore un peu patients ? La modification majeure ne va pas tarder à faire son entrée.

Encore merci de lire, et merci à Dulanoire, Ly-Lyra, Apozmis et LaFanYaoiste-2meCompte pour vos retours !


Le vendredi se déroula sans évènement notoire, professeurs comme élèves étant encore secoués par ce qui s'était passé la veille. Au petit-déjeuner, l'information circula comme quoi le sang utilisé pour le message était celui d'un coq et tout le monde en fut immédiatement rassuré. En revanche, l'auteur du message ne fut pas identifié et malgré avoir passé l'après-midi à la bibliothèque, Hermione revint sans la moindre information sur l'existence d'une salle appelée Chambre des Secrets à Poudlard.

Harry avait hésité à l'accompagner pour faire des recherches sur les créatures capables de pétrifier d'autres êtres vivants, mais Olivier Dubois l'avait pris à partie pour lui rappeler l'entraînement du lendemain. Une chose en entraînant une autre, il avait finalement passé l'après-midi à jouer avec Ron à la bataille explosive, puis aux échecs.

Le samedi arriva assez rapidement, et Harry se réveilla avec le sourire. Même l'insistance d'Hermione pour que Ron et lui fassent leurs devoirs ne parvint pas à entâcher sa bonne humeur. La perspective d'enfin retrouver son balai pour recommencer à voler le rendait particulièrement heureux, et lorsqu'il combina un sourire timide à de grands yeux brillants d'espoir, Hermione rendit les armes. Avec un sourire entendu, elle déclara qu'ils avaient assez travaillé pour la matinée à seulement onze heure. Elle resta cependant dans la bibliothèque jusqu'au déjeuner, où elle apparut avec un livre.

Après s'être changés rapidement, les joueurs de Griffondor se dirigèrent vers le terrain, Olivier en tête. Les jumeaux plaisantaient joyeusement, Olivier discutait stratégie avec les Poursuiveurs, et le temps était assez dégagé pour promettre de bonnes conditions de vol. Ron et Hermione avaient accompagné Harry à son entraînement, le premier pour observer les joueurs, la deuxième avec l'intention de poursuivre son livre tout en restant avec ses amis.

Toutefois, en arrivant sur le terrain, ils eurent la désagréable surprise de constater la présence de l'équipe de Serpentard.

- Flint ! interpella Olivier. On peut savoir ce que vous faites là ? J'ai réservé le terrain pour Griffondor !

Avec un sourire mauvais, le capitaine de l'équipe adverse se tourna vers les nouveaux arrivants et tendit une note à Olivier.

- On se calme, Dubois. J'ai un mot.

Sans chercher à dissimuler son agacement, le capitaine de Griffondor attrapa le parchemin et lut à haute voix ce qui était inscrit.

- Je soussigné professeur Rogue donne l'autorisation à l'équipe de Serpentard d'utiliser le terrain pour former son nouvel Attrapeur.

Un murmure de surprise parcourut les rouge et or.

- Nouvel Attrapeur ? releva Olivier en fronçant les sourcils. Qui ?

Sans un mot, les joueurs de Serpentard s'écartèrent pour permettre à un élève bien connu de s'avancer.

- Malfoy ? réagit Harry.

Le brun n'avait pas pu retenir l'agacement à la vue de son rival en tenue de Quidditch. Évidemment, le dernier domaine où il pouvait encore éviter de croiser l'insupportable blond venait de disparaître. Que Merlin le préserve d'une telle possibilité, sa vie aurait été bien trop simple sans ça.

- Et oui Potter. Et c'est loin d'être la seule nouveauté.

D'un coup, Ron remarqua un détail qui avait échappé aux Griffondors jusque-là et manqua de s'étouffer. Désignant les balais noirs et argentés portés par chaque membre de l'équipe, il s'exprima avec un mélange de stupéfaction et d'envie.

- Des Nimbus 2001 ! Où est-ce que vous les avez eu ?

- Un cadeau du père de Draco, répondit Flint avec le même sourire narquois.

- Tu vois Weasley, continua le blond, contrairement à certains, mon père peut payer ce qu'il y a de mieux.

Intérieurement, Harry se demanda si l'arrogance pouvait être convertie en énergie. Si jamais c'était le cas, l'équipe de Serpentard suffirait probablement à rivaliser avec les plus grosses centrales moldues. La pensée ne suffit cependant pas à le distraire du fait que Malfoy venait de frapper un coup bas. Le sujet de l'argent était sensible pour Ron, Harry le savait. Le sorcier roux avait d'ailleurs viré au cramoisi avant même que le blond finisse sa phrase, mais à la grande surprise de Harry, ce fut Hermione qui répliqua.

- Peut-être, mais aucun des joueurs de Griffondor n'a dû payer pour entrer dans l'équipe. On les a choisi pour leur talent.

Quelqu'un parmi l'équipe rouge siffla, et Harry se permit un sourire goguenard. Si Malfoy voulait jouer aux coups bas, il risquait de trouver en Hermione une adversaire de taille. La jeune sorcière aux cheveux bouclés restait à l'écart de la plupart des affrontements verbaux, mais était capable de sortir des répliques dévastatrices si elle le souhaitait.

Et au vu de la façon dont les yeux de Malfoy lançaient des éclairs, elle avait touché un point sensible.

- Personne ne t'a demandé ton avis, Sang-de-bourbe, cracha-t-il.

Les joueurs de Griffondors laissèrent échapper des exclamations choquées et le visage d'Hermione se décomposa. Harry fronça les sourcils, un peu perdu sur ce qui venait de se passer, mais devina que l'insulte était particulièrement grave pour provoquer de telles réactions. Ron parvint à pâlir puis redevenir rouge de colère en un temps record, et pointa sa baguette sur le blond avant que quiconque bouge.

- Tu vas le payer cher Malfoy !

La suite se passa très vite. Ron lança un sort, mais sa baguette mal réparée ne fonctionna pas exactement comme prévu et il se retrouva éjecté en arrière, les fesses dans l'herbe. Le reste de l'équipe et Hermione se précipitèrent à côté de lui, pendant que les Serpentards, comprenant ce qui s'était passé, commençaient à ricaner.

- Ron ! Tu vas bien, rien de cassé ? s'inquiéta Hermione.

Harry remarqua immédiatement que Ron avait l'air un peu trop vert pour aller bien, mais avant que son ami puisse dire un mot, il ouvrit la bouche pour vomir une énorme limace. D'un même mouvement, toute l'équipe s'écarta de lui avec des expressions de dégoût. En soupirant, Harry fit un signe à Hermione et les deux s'agenouillèrent pour aider leur ami à se relever.

- On va l'emmener chez Hagrid, c'est le plus près, décida le brun. Il saura quoi faire.

- Ça vaut sans doute mieux oui... bon, entraînement reporté, soupira Olivier. Je vous tiens informé de la nouvelle séance dès que j'ai un créneau.

Derrière eux, les joueurs de Serpentard étaient occupés à se moquer de l'incompétence des Griffondors. Harry et Olivier échangèrent un regard et se dirigèrent vers la sortie du stade en ignorant les rires des vert et argent, la mâchoire crispée.

Dès qu'il vit Ron vomir une limace, Hagrid s'empressa de lui donner un seau pour contenir les menaces visqueuses.

- Pas grand-chose à faire à part attendre que ça passe, déclara-t-il. Ça devrait prendre une ou deux heures.

Après leur avoir proposé des biscuits et un thé, que les deux en état d'y goûter refusèrent poliment, le demi-géant s'assit et posa une question.

- Il était pour qui, ce sort ?

- Malfoy, répondit Harry.

- Allons bon ! Qu'est-ce qui s'est passé cette fois ?

Harry raconta brièvement l'épisode du terrain, mais s'interrompit en arrivant à la partie cruciale.

- Évidemment Malfoy l'a mal pris, et il a traité Hermione de... de...

Voyant Harry hésiter, Hermione se leva et se dirigea vers la fenêtre, refusant ostensiblement de regarder qui que ce soit dans les yeux. Elle prit une inspiration forcée, et compléta la phrase.

- Il m'a traitée de Sang-de-bourbe.

Hagrid vira au rouge immédiatement.

- Il a pas fait ça !? tonna-t-il.

- Désolé mais... c'est quoi exactement cette insulte ? intervint Harry.

- Ça veut dire sang impur, exposa Hermione mécaniquement. Sang-de-bourbe est un nom infâme pour désigner quelqu'un né de parents sans pouvoirs magiques. Quelqu'un comme moi, ajouta-t-elle dans un murmure. Ce n'est pas un terme qu'on entend dans une conversation polie.

Estomaqué, Harry ne sut pas quoi répondre pendant un instant. Le concept véhiculé par l'expression lui semblait injuste, blessant et surtout complètement absurde. Hermione avait refermé la bouche et semblait difficilement combattre des larmes, et Ron continuait à vomir des limaces sans être capable de prononcer un mot entre deux spécimens. Reconnaissant son trouble, Hagrid se gratta la tête et entreprit de donner un peu plus de contexte au jeune sorcier.

- Harry, il faut que tu saches que dans le monde magique, certaines familles comme les Malfoy pensent qu'ils valent mieux que les autres parce qu'ils sont ce qu'on appelle des Sang-purs.

- Mais c'est... c'est horrible ! s'insurgea le brun.

Un bruit de limace retentit plus fort que les autres et Ron parvint à sortir trois mots.

- C'est répugnant oui !

- Et surtout, ajouta Hagrid, ce sont des balivernes ! Sang impur, non mais je vous jure... De nos jours il y a pas un seul sorcier qui a pas au moins un peu de sang moldu dans les veines. Sans compter qu'ils doivent encore trouver un sort que notre Hermione sache pas refaire !

La dernière phrase était évidemment pour remonter le moral d'Hermione, mais Harry ne la trouvait pas moins véridique. Il n'avait encore jamais vu un sujet qui résistait longtemps à son amie. Elle avait même réussi à déterminer que ce qui était caché dans l'école l'année précédente était la pierre philosophale de Flammel, sans aucun indice pour l'aider ! Constatant le début de sourire qui était revenu sur le visage de la sorcière aux cheveux bouclés, Harry lui sourit largement.

- Oublie cette histoire, Hermione. Malfoy est un imbécile prétentieux, rien de plus. D'ailleurs, tu es toujours devant lui dans toutes les matières. En fait, si on parle de notes, tu es toujours devant tout le monde, ajouta-t-il en rigolant.

- Bien dit Harry ! s'exclama Hagrid.

Hermione rougit légèrement sous le compliment, mais sourit plus largement et revint s'asseoir à côté de son ami. Harry posa brièvement sa main sur la sienne et la serra un instant en témoignage de soutien. Même Ron parvint – non sans difficulté – à former une sorte de sourire rassurant en direction de son amie.

Le Golden Trio quitta la cabane d'Hagrid deux heures plus tard, après que Ron ait définitivement arrêté de cracher des limaces. Le rouquin insista sur le fait qu'il avait impérativement besoin de se brosser les dents avec au minimum un détergent magique après ce qui lui était arrivé, et personne n'objecta quoi que ce soit à cette déclaration.

Pendant le trajet jusqu'au dortoir, Ron eut la désagréable surprise de constater que toute l'école était au courant de sa mésaventure. Serdaigles et Poufsouffles s'éloignaient prudemment de lui dans les couloirs, quelques Griffondors lui demandèrent s'il allait mieux en retenant un sourire hilare avec plus ou moins de réussite, et les Serpentards lui sortirent pratiquement toutes les blagues possibles sur les gastéropodes.

Harry était très surpris que Ron n'ait pas explosé avant la moitié du chemin, et encore plus qu'il se soit retenu jusqu'au dortoir. Il comprit lorsque son ami resta presque quinze minutes complètes dans la salle de bain à se brosser les dents et enchainer les gargarismes. Le brun espérait simplement que le diner se passerait sans encombres, mais entre les réflexions des Serpentards et l'air hilare des jumeaux devant la déconfiture de leur frère, il avait comme un doute.

-o-oOo-o-

Les semaines suivantes passèrent sans trop de problème. Les professeurs avaient pris un rythme régulier dans la quantité de devoirs donnés, et Griffondor avait pu retrouver un créneau convenable pour les entraînements de Quidditch. Le plus gros problème de Harry était de parvenir à éviter le désormais redoutable duo composé de Lockhart et Colin Crivey. Colin était gentil, mais un peu trop enthousiaste lorsqu'il s'agissait de Harry et de photo.

Le première année ne se souciait pas vraiment de Lockhart, mais ce dernier adorait être pris en photo et tentait par tous les moyens de passer du temps avec Harry. Le jeune sorcier s'était plusieurs fois retrouvé coincé par les deux sans ses amis, et avait dû batailler ferme pour s'échapper.

Au bout de la troisième fois, il avait craqué et prit Colin à part pour une discussion privée.

- Juste une dernière Harry, elles sont géniales !

- Colin, écoute-moi deux minutes s'il te plait, soupira le brun.

Avec de grands yeux brillants d'admiration, le plus jeune se tut immédiatement et fit un grand sourire, prêt à écouter son idole.

- Écoute, je comprends que tu aimes me prendre en photo, mais... est-ce que tu crois que tu pourrais... te calmer un peu ?

Un air déçu se peignit sur le visage du jeune photographe, et se transforma rapidement en une expression d'horreur affligée.

- Oh je suis désolé, je croyais que ça te dérangeait pas... tu me détestes maintenant ?

En voyant les larmes approcher, Harry fit aussitôt machine arrière. Merlin, il n'était pas équipé pour gérer les débordements émotionnels des autres et encore moins les réactions démesurées d'un fan.

- Colin, écoute-moi, je ne te déteste pas, d'accord ? Regarde-moi, je ne te déteste pas, répéta-t-il calmement.

- Promis ? renifla le jeune photographe.

- Promis, soupira Harry. Je veux juste que tu comprennes que je tiens à ma vie privée, tu vois ? Pas de soucis pour une photo de temps en temps si ça te fait plaisir, mais me faire mitrailler tous les deux jours... c'est pas mon truc.

Colin hocha la tête timidement, signalant qu'il avait compris. En son for intérieur, il était surtout soulagé que son héros ne le déteste pas et soit même d'accord pour d'autres photographies à l'avenir.

- D'accord Harry, je... j'essaierai d'être plus raisonnable.

- Merci Colin, sourit le brun. Peut-être que tu pourrais m'en montrer quelques-unes quand tu les auras développées ? ajouta-t-il gentiment.

Un immense sourire fendit le visage du première année, et il parut se retenir à grand-peine de sauter de joie. Il fallut presque dix minutes à Harry pour le calmer et lui faire promettre de ne pas prendre de photos sans autorisation expresse de la personne photographiée. Colin finit par accepter, et repartit immédiatement en disant qu'il allait s'entrainer à photographier d'autres sujets pour faire les plus belles photos possibles quand Harry serait d'accord.

C'est un Harry Potter épuisé qui rejoint Ron et Hermione au déjeuner ce jour-là, mais au moins, le problème Lockhart et photos était partiellement réglé.

-o-oOo-o-

Quelques jours plus tard arriva un évènement des plus attendus : le premier match de Quidditch de l'année. Comme le voulait la tradition, le premier match de Poudlard voyait s'affronter Griffondor et Serpentard, et Harry entendait depuis presque une semaine des encouragements à battre Draco dans la course au Vif d'Or. La tension était palpable dans toute l'école, et la quantité de retenues distribuée durant les jours précédents le match augmenta de façon vertigineuse.

Une fois dans les vestiaires, Harry sentit l'excitation monter. Il adorait voler, il adorait chercher et poursuivre le Vif d'Or, et il adorait avoir une vraie compétition pour l'obtenir. Quelque chose en lui le poussait à aller toujours plus loin lorsqu'il était dans les airs, une sorte d'envie irrépressible de montrer que le ciel était son domaine couplée à une enivrante sensation de liberté.

- Bon, on reprend une dernière fois, commenta Olivier.

L'équipe passa quelques minutes à répéter les tactiques mises au point pour remporter la victoire. Harry fut attentif, quand bien même son rôle était à la fois plus limité et plus simple que celui des autres.

- Harry, on compte sur toi pour attraper le Vif le plus rapidement possible. On va faire de notre mieux pour le score, mais avec les balais qu'ils ont... honnêtement, on part avec un handicap, admit le capitaine.

- T'inquiète Olivier, on connait Harry ! lança George.

- Meilleur Attrapeur de Griffondor et Poudlard depuis au moins un siècle ou deux ! enchaina Fred.

Toute l'équipe rigola en voyant les joues en feu du plus jeune, et ils se dirigèrent vers l'entrée du terrain.

- Rappelez-vous, ils ont peut-être les meilleurs balais, mais nous on est les meilleurs tout court ! rappela Olivier en guise de cri de ralliement.

Les deux équipes se tinrent un instant côte à côte, juste avant d'entrer dans le stade. Harry était naturellement positionné juste à côté de Malfoy, et ignora la présence du blond en se focalisant exclusivement sur le bruit de la foule et la brise qu'il sentait à l'extérieur.

Au son de la corne, les deux équipes entrèrent dans le stade en volant, sous les acclamations du public. Comme l'année précédente, Lee Jordan était commentateur, mais aujourd'hui McGonagall se tenait juste à côté de lui. À voir l'air désapprobateur de la directrice de la maison Griffondor, elle devait avoir passé les dernières minutes à le sermonner sur l'impartialité nécessaire à sa mission. Et s'attendait probablement à devoir le reprendre à de multiples reprises au cours du match.

Madame Bibine, très droite et l'air encore plus strict que d'habitude, s'avança juste devant la caisse qui contenait les balles, au centre du terrain.

- Que les choses soient claires ! Je veux du fair-play de la part de chaque équipe !

Elle prit le temps de menacer du regard chaque membre des deux maisons, Attrapeurs compris, et ouvrit la caisse. Lee commença aussitôt à parler.

- Les Cognards et le Vif d'Or sont lâchés !

Madame Bibine saisit le Souaffle dans ses mains après avoir mis le sifflet dans sa bouche, jeta un dernier regard à chaque capitaine, et lança la balle principale d'un coup en même temps que le son strident d'un coup de sifflet retentit.

- Le Souaffle est libéré, la partie commence ! Allez Griffondor, montrez à ces serpents que... oui pardon professeur, je veux dire allez les joueurs, montrez-nous un beau match !

Harry retint un sourire amusé en entendant Lee. Il n'avait même pas tenu une minute avant d'encourager son équipe. L'Attrapeur de Griffondor alla rapidement se placer en hauteur pour ne pas gêner son équipe et garder une meilleure vision d'ensemble. En face de lui, de l'autre côté du terrain, Malfoy avait fait de même.

- Aie aie aie Serpentard a déjà marqué... dix points pour eux ! En même temps c'est pas vraiment fair-play niveau équipement donc... oui pardon professeur, je voulais juste dire que Serpentard marque dix points. Bravo Serpentard. Yay.

Dans les tribunes, la plupart des Poufsouffles et des Serdaigles étaient déjà en train de rire à s'en tenir les côtes en écoutant les commentaires. De l'autre côté des gradins, les Griffondors grimaçaient, et les Serpentards exultaient. Harry retint une grimace. De son point de vue en hauteur, il avait une parfaite vision du terrain, et ce qu'il voyait ne lui plaisait pas vraiment.

Serpentard avait un avantage indéniable avec les nimbus 2001. Au bout de quinze minutes, il devint évident que malgré l'excellence des tactiques des rouge et or, la supériorité des balais était un atout contre lequel il était presque impossible de lutter sur le long terme. Griffondor se maintenait tant bien que mal à seulement vingt points de moins que Serpentard, notamment grâce à une performance hors norme d'Olivier, qui sortait un match incroyable.

Flint sembla d'ailleurs s'en rendre compte, et après un arrêt particulièrement délicat du gardien Griffondor, saisit la batte d'un des batteurs et envoya un Cognard droit sur le capitaine adverse. Le timing était parfaitement choisi et Olivier n'eut pas le temps de l'éviter. Le Cognard percuta son plexus et le Gardien parvint à peine à se maintenir sur son balai jusqu'au sol, où il tomba inconscient. Une nuée de cris indignés se fit entendre depuis la tribune de Griffondor.

- Alors ça, c'est vraiment dégueulasse Flint ! Non mais c'est vrai professeur, ça se fait pas de... Comment ça une retenue pour langage inapproprié ?

Harry fronça les sourcils et pinça les lèvres. Dire que madame Bibine avait demandé un match fair-play avant le début de la partie... avoir l'avantage matériel ne semblait pas suffire à leurs adversaires du jour. Et avec le Gardien hors-jeu, ce n'était qu'une question de temps avant que Griffondor se fasse sérieusement distancer. Concentré sur la partie en-dessous de lui pendant quelques minutes, il ne vit pas un balai arriver juste au-dessus du sien et sursauta en entendant une voix.

- Alors Potter, on a peur des hauteurs ?

Harry ne répliqua pas. À la place, il fit tourner son balai et fonça vers Malfoy, plus précisément vers sa tête. Le blond paniqua pendant une seconde mais s'écarta rapidement, et semblait prêt à insulter son rival lorsqu'il comprit le but de la manoeuvre.

Harry avait repéré le Vif d'Or, et l'avait pris en chasse. Le mouvement soudain des deux Attrapeurs ne passa pas inaperçu, et provoqua une montée d'exclamations depuis les tribunes. Le Vif passa derrière les anneaux de Serpentard, et remonta vers le ciel avant de se diriger vers les gradins. Le brun se rapprochait de la balle, entièrement concentré sur l'éclat doré devant lui.

Un cri de Fred le sortit cependant de sa trajectoire.

- ATTENTION HARRY !

Le brun tourna les yeux juste à temps pour voir le Cognard qui lui fonçait dessus et réagit en un éclair. Plutôt que de décaler son balai, il se laissa glisser sur le côté et se retrouva la tête à l'envers avant de revenir à sa position initiale une fois la menace passée.

- WAOUH ! Vous avez vu ça tout le monde !? Harry a fait un tour complet sur son balai pour éviter le Cognard ! Même chez les pros on ne voit pas ce genre de mouvement tous les jours ! Quoi professeur, vous allez pas encore me reprocher d'être partial sur ce coup-là, vous avez vu ce qu'il a fait ?

Malheureusement pour Harry, l'intervention de la balle agressive et son évitement lui avait fait perdre le Vif d'Or de vue. Il se rassura toutefois en constatant que Malfoy était remonté observer la partie de plus haut, ayant vraisemblablement également perdu la petite balle dorée.

- HARRY !

Cette fois, ce fut George qui dévia le Cognard d'un magistral coup de batte avant que celui-ci atteigne l'Attrapeur. Le batteur vola quelques instants à côté du brun, légèrement essoufflé.

- Qu'est-ce qui se passe avec ce Cognard ? demanda Harry.

- Aucune idée, mais il a l'air de t'en vouloir. Surveille tes arrières, Fred et moi on va se relayer pour te protéger, mais avec Olivier qui est tombé, on est limités.

Le brun acquiesça et retourna à son poste d'observation habituel. Il croisa le regard de Malfoy, et s'attendant à une remarque ou une réplique cinglante, il fut surpris de voir un éclair d'admiration fuser dans les yeux gris. C'était une impression fugace, mais Harry était presque certain de l'avoir vu avant que l'habituel masque hautain revienne en place.

Il rangea cette pensée dans un coin de son cerveau pour plus tard, et prit quelques inspirations profondes pour retrouver sa concentration.

Plus bas, deux joueurs de Serpentard avaient piégé Angelina, une des Poursuiveuses, et l'avaient forcée à lâcher le Souaffle avant de l'envoyer dans une tribune. Elle atterrit au sol, à moitié sous la tenture, inconsciente. Harry sentit une colère sourde monter en lui en voyant l'équipe adverse s'en prendre à ses camarades de vol, mais se força à ignorer l'émotion pour se focaliser sur sa méthode habituelle.

Observer l'ensemble du terrain de Quidditch et des gradins comme un gigantesque tableau.

Prendre en compte toutes les couleurs chatoyantes.

Les ignorer une par une.

Être attentif au moindre mouvement provoquant un éclat.

Là !

Harry fonça d'un coup, toute son attention focalisée sur la petite balle dorée qui voletait à l'autre bout du terrain. Derrière lui, Malfoy eut une exclamation de surprise et le suivit avec moins d'une seconde d'écart.

Leur mouvement ne passa pas inaperçu et la foule se leva de nouveau, prête à acclamer l'Attrapeur victorieux.

Alors qu'ils se rapprochaient du Vif, celui-ci sembla percevoir qu'il était en danger et se mit d'un coup à voler beaucoup plus vite dans la direction opposée. Harry suivit, sa conscience l'avertissant en arrière-plan que la présence de Malfoy derrière lui se rapprochait. Le brun ne quitta pas le Vif d'Or des yeux pour autant, et le suivit sans hésiter lorsqu'il passa sous les tentures pour aller se perdre dans les structures en bois qui soutenaient les tribunes.

Harry évitait les traverses sans ralentir, estimant d'une manière purement instinctive la meilleure esquive à adopter en une fraction de seconde. Du coin de l'oeil, il remarqua la présence de Malfoy, qui semblait suivre sa trajectoire depuis l'intérieur du stade en se fiant au bruit et aux trous des tentures.

Un craquement lui fit cependant détourner les yeux de la balle pendant un instant, juste le temps de remarquer que le Cognard un peu trop agressif avait décidé de le reprendre comme cible et le suivait en ligne droite. Heureusement pour Harry, les structures en bois qu'il devait casser pour avancer le ralentissaient suffisamment pour qu'il ne constitue pas une menace immédiate.

Le Vif d'Or sortit soudain des tribunes, ce qui permit à Malfoy de rattraper son retard sur le Griffondor. La balle dorée continua à voler le long des tribunes en remontant progressivement, puis réalisa un piqué surprise vers le sol.

Sans réfléchir, les deux Attrapeurs plongèrent à sa suite. Harry sentait l'excitation monter en lui, l'ivresse de la compétition aérienne et la proximité de la victoire faisant leur effet habituel sur le jeune Griffondor.

Il n'entendit pas l'exclamation étouffée du Serpentard, pas plus qu'il ne le vit freiner alors que le sol était désormais dangereusement proche. Tout son être était focalisé sur le Vif d'Or.

À la dernière seconde, alors que des cris d'effroi commençaient à envahir les tribunes, il partit dans une vrille contrôlée tout en redressant le manche de son balai et en tendant le bras vers l'infernale balle dorée. Alors que Lee et l'ensemble du stade saluait la manoeuvre audacieuse avec des cris d'admiration, Harry continua à filer comme l'éclair au ras du sol, la main désormais à seulement quelques centimètres du Vif d'Or. Un cri de prévention soudain résonna à sa droite, mais passa complètement inaperçu et le Griffondor sentit l'impact avant de voir l'objet arriver.

Le Cognard avait frappé son poignet de plein fouet. Une grimace tordit le visage de l'Attrapeur, mais des années de mauvais traitement chez les Dursleys lui avaient appris à gérer la douleur. En serrant les dents, il trouva le moyen d'accélérer encore.

Dirigeant son balai exclusivement avec ses jambes pendant les derniers instants, Harry finit par carrément sauter et tomba sur le sol, le poing serré.

La foule retint son souffle un instant, puis Harry se retourna pour s'allonger sur le dos, un grand sourire aux lèvres, et tendit son bras valide vers le ciel.

Entre ses doigts, le Vif d'Or scintillait au soleil, visible par tous.

Madame Bibine siffla le coup d'arrêt et le public exulta.

- HARRY POTTER A ATTRAPÉ LE VIF D'OR ! hurla Lee. Griffondor gagne deux cents à cent trente ! Bien fait les Serpentards, ça vous apprendra à tricher et vous comporter comme des... attendez professeur j'ai le droit d'être content non !? On a gagné !

Allongé au soleil, Harry revenait doucement dans son corps, la douleur lancinante de son poignet refusant de le laisser savourer plus longtemps la douce euphorie de la victoire. Il allait se redresser lorsqu'un sifflement remit tous ses sens en éveil, juste à temps pour tourner sur lui-même et éviter le Cognard qui fonçait sur son bras.

Harry ne réfléchit même pas à l'étrangeté de la chose et passa immédiatement en mode réflexe, évitant de justesse une deuxième attaque entre ses jambes, puis une troisième à côté de sa tête, sans même avoir le temps de se relever.

Avant que le Cognard puisse le viser une nouvelle fois, quelqu'un cria un sort et il y eut un éclair lumineux.

- Finite Incantatem !

La balle explosa en vol, ne laissant derrière elle qu'une pluie d'étincelles. Harry souffla enfin et reconnut Hermione parmi les personnes qui couraient vers lui. La sorcière aux cheveux bouclés avait sa baguette à la main et il comprit que c'était elle qui avait lancé le sort. Derrière elle se pressaient Ron et Hagrid, suivis par Lockhart, McGonagall, les deux tiers du corps enseignant et ce qui ressemblait aux trois quarts de l'école.

Harry se redressa doucement et tendit le Vif d'Or à madame Bibine, qui venait de se poser à côté de lui. Elle récupéra la balle sans dire un mot, mais avec un petit sourire. Elle laissa aussitôt le champ libre à Ron et Hermione, qui tombèrent presque à côté du brun.

- Merlin Harry, c'était géant !

- Harry, c'était de la folie !

L'Attrapeur ne put retenir un sourire amusé devant la différence de réaction entre ses meilleurs amis, mais son expression se mua rapidement en grimace lorsque l'un d'entre eux effleura son poignet blessé.

À sa grande frayeur, Ron fut poussé sans ménagement par Lockhart, qui s'installa juste à côté de Harry et sortit sa baguette.

- Ne t'inquiète pas Harry, je vais réparer ce poignet en un clin d'oeil !

- NON ! s'écria le brun. Pas vous !

Il tenta de fusiller le plus âgé du regard, mais cette méthode fut inefficace car Lockhart balaya son opposition d'un revers de main avec un petit rire amusé.

- Pauvre garçon, avec la douleur il ne sait plus ce qu'il dit.

Complètement sourd aux protestations, le professeur de Défense attrapa le bras du Griffondor et prononça une incantation, provoquant une lumière bleue au bout de sa baguette. Pendant un instant, Harry sentit la douleur disparaitre et envisagea la possibilité que l'incompétent blond ait réussi son sort. Puis il réalisa le problème et fut incapable de choisir quelle émotion exprimer entre incrédulité et indignation.

- Ah oui... c'est un problème qui arrive de temps en temps, se justifia Lockhart.

Dans la main du professeur, le bras de Harry était désormais totalement flasque à partir du coude, sa main se pliant dans une position totalement impossible en temps normal.

- Il faut voir le bon côté des choses, reprit Lockhart d'un ton enjoué. Au moins, les os ne sont plus cassés !

- Cassés ? tonna Hagrid. Cassés !? Il n'y a plus un seul os !

Avant que la situation devienne hors de contrôle, McGonagall prit la parole et le contrôle de la situation.

- Hagrid, reprenez-vous je vous prie. Granger, Weasley, veuillez emmener Potter à l'infirmerie. Gilderoy, je pense que vous et moi devrions avoir une petite discussion. Tous les autres, retournez au château.

Au vu du ton sec que la directrice de Griffondor avait pris, chacun obéit sans protester. Le match et les commentaires de Lee avaient apparemment épuisé son stock de patience pour la journée et personne ne voulait prendre le risque de l'énerver davantage.

En arrivant à l'infirmerie, Harry eut la surprise de voir Malfoy déjà allongé sur un lit et gémissant de douleur, mais fut incapable de réfréner un sourire amusé. Quoi que son rival ait bien pu se faire, ça n'avait rien de réellement grave. Le garçon à la cicatrice avait suffisamment d'expérience avec les diverses façons d'exprimer la souffrance physique pour reconnaître quand celle-ci était feinte. Apparemment, Malfoy avait juste envie d'être au centre des préoccupations de la petite troupe de Serpentards qui entourait son lit.

Pour sa part, le Griffondor fut pratiquement forcé de s'allonger sur un lit en attendant que l'infirmière arrive, et passa ces quelques minutes à rassurer le reste de l'équipe de Quidditch – moins Olivier et Angelina qui récupéraient toujours – et ses amis qu'il allait bien. Pomfrey finit par arriver, un air furieux sur le visage et une bouteille dans la main. Elle passa en coup de vent devant le lit de Malfoy et tourna la tête juste le temps de lui adresser la parole d'une voix sèche.

- Pour l'amour de Merlin Malfoy ! Vous n'êtes pas à l'agonie, vous pouvez partir !

À la vue du dragon de l'infirmerie en colère, tout le groupe autour de Harry s'écarta en un temps record pour lui laisser accès au lit, et l'Attrapeur eut d'un coup du mal à déglutir.

- Il aurait fallu tout de suite me l'amener ! tempéta-t-elle. Je peux ressouder des os en un clin d'oeil, mais les faire repousser !

Harry n'eut même pas le temps de protester que Lockhart avait refusé de l'écouter qu'Hermione, inquiète, le devança.

- Vous pensez quand même y arriver ?

- Oh j'y arriverai, c'est certain ! Mais ça va être très douloureux. Croyez-moi Potter, la nuit va être pénible.

En voyant la bouteille en forme de squelette, et les deux flacons – qu'il reconnaissait comme des potions de nutrition et d'anti-douleur – que l'infirmière fit léviter jusqu'à elle, Harry eut soudain très envie de s'enfuir. Il aurait sans doute tenté sa chance si son bras avait été moins mal en point et si le regard menaçant de Pomfrey ne l'en avait pas dissuadé.

- Allez Potter, avalez-moi ça, fit-elle en lui tendant un verre.

À reculons, Harry tenta de boire la potion et recracha immédiatement. Il avait l'habitude du goût désagréable des potions médicales, mais celle-ci était positivement infecte.

- Vous vous attendiez à quoi ? À du jus de citrouille ? lui reprocha l'infirmière.

Et elle remplit de nouveau son verre jusqu'à la dose prescrite. Se sachant coincé, Harry respira un grand coup, serra les dents, bloqua sa respiration et vida le contenu d'un trait avant de faire une grimace écoeurée. Hermione lui passa un verre d'eau sortit d'on ne sait où, et Harry l'avala avec bonheur avant d'envoyer un regard reconnaissant à sa meilleure amie.

- Allez Potter, encore une dose de chaque et ce sera fini.

Avec un soupir, Harry regarda les deux potions qui restaient et se résigna. Il tenta de protester quand il apprit qu'il devrait rester la nuit, mais les efforts conjoints de Pomfrey et d'Hermione, l'insistance de Ron et les demandes de l'équipe de Griffondor – au complet avec le réveil d'Olivier et Angelina – finirent par avoir raison de son obstination.

Un peu avant le couvre-feu, le brun reçut la visite de Dumbledore. Le vieil homme avait ses habituelles lunettes en demi-lune dont Harry n'avait jamais compris l'aspect pratique, et des robes bleu électrique. Il s'arrêta au pied du lit et regarda le jeune sorcier d'un air préoccupé.

- Harry, mon garçon. Comment te sens-tu ?

- Ça peut aller professeur, répondit Harry avec un petit sourire.

- Bien, bien. Madame Pomfrey est toujours aussi intraitable avec ses patients à ce que je vois, ajouta-t-il avec amusement.

Harry sourit plus largement, avant de froncer les sourcils.

- Professeur Dumbledore... qu'est-ce qui s'est passé avec le Cognard ? Pourquoi est-ce qu'il m'a attaqué ?

- Malheureusement mon garçon, je n'ai pas la réponse à ta question, soupira le directeur. Il a apparemment été ensorcelé avant le début du match, mais sa destruction a empêché toute forme d'identification de l'auteur.

Alors qu'Harry réfléchissait à la réponse, un peu étonné, il remarqua de nouveau le scintillement dans les yeux bleus de Dumbledore et eut une vague impression désagréable. Celle-ci disparut rapidement et il lança la conversation sur un autre sujet.

- Dites professeur... par rapport à ce qui s'est passé dans les couloirs il y a quelques semaines, je voulais vous demander... Qu'est-ce que c'est que la Chambre des Secrets ? Et pourquoi le message parlait d'un héritier ?

Un éclair de contrariété fusa sur le visage habituellement bienveillant du directeur, mais disparut si rapidement qu'Harry ne l'aurait pas remarqué s'il n'avait pas été attentif.

- Harry, mon garçon, ce n'est pas à toi de te préoccuper de ce problème, balaya-t-il. Je crois que tu as eu assez d'aventures comme ça pour cette année, sans compter ce qui s'est passé l'an dernier avec le professeur Quirell...

La culpabilité revint aussitôt en force dans l'esprit de Harry, tordant son estomac et menaçant de lui faire rendre le contenu de ce dernier. Vaincre Voldemort, il pouvait vivre avec, mais tuer un professeur, quelqu'un qui avait probablement été fanatisé ou manipulé pour servir de corps à un fou sanguinaire... l'idée le rendait toujours aussi malade des mois après.

Dumbledore parut remarquer son trouble, et s'approcha de lui pour lui tapoter l'épaule.

- Tes motivations sont nobles, Harry, je n'en doute pas. Mais il faut que tu fasses confiance au corps enseignant pour protéger les élèves. Après tout, Poudlard est l'endroit le plus sûr de Grande-Bretagne, rappela-t-il. Et avec quelqu'un d'aussi renommé que Gilderoy Lockhart qui a rejoint nos rangs cette année, tu n'as pas à t'inquiéter.

Harry parvint à sortir un sourire rassuré, mais ne put s'empêcher de sentir son inquiétude et son désarroi monter en flèche aux paroles du directeur. Si la garantie majeure de protection des élèves était la présence de Lockhart, Harry était tout sauf rassuré.

- Entendu professeur, répondit-il finalement.

Les yeux de Dumbledore pétillèrent une dernière fois, et le directeur de Poudlard sortit de l'infirmerie alors que Pomfrey se rapprochait dangereusement, sans doute pour signaler que l'heure des visites était finie. Le regard de l'infirmière s'adoucit quelque peu en regardant Harry, et elle lui sourit avant de lui souhaiter une bonne nuit.


Commentaire de la bêta : Ah la la, tant de choses qui s'installent... Soyez patients petits lecteurs, tout vient à point à qui sait attendre ! Je vous promets une réécriture de qua-li-tay ! Avez-vous remarqué les différences subtiles dans la trame de l'histoire ? Les pointes de sarcasme de notre Golden Boy préféré ? La suite ne pourra que vous plaire. À dans deux semaines ?