N/A : ça aura pris six chapitres, mais ça y est, on arrive enfin à ce qui justifie le titre de cette fic :')

Merci à Ancolympe et LaFanYaoiste-2meCompte pour vos reviews


Dans les donjons, une scène très différente avait lieu.

Dès que Potter et ses suiveurs étaient sortis, la salle de classe avait explosé en commentaires et spéculations de toutes sortes. Les Serpentards n'étaient pas restés longtemps et étaient presque tous retournés dans leur salle commune après un ordre sec de Rogue.

Dès qu'ils avaient passé le tableau, Blaise avait annoncé la nouvelle à tous les membres de la maison vert et argent. L'information avait provoqué un concert d'exclamations incrédules, jusqu'à ce que Théodore, Daphné et Pansy confirment avoir vu et entendu la même chose que l'italien. Les Serpentards présents étaient presque tous immédiatement partis informer ceux qui étaient ailleurs, et probablement le reste de l'école avec.

Seul Draco n'avait pas prononcé un mot. Le blond était silencieux depuis la fin de son duel avec le Griffondor, et s'assit presque distraitement dans le fauteuil à droite de la cheminée. Crabbe et Goyle se positionnèrent aussitôt derrière lui, tandis que les autres prenaient possession des fauteuils et canapés autour pour se positionner en arc de cercle.

Même si Halloween n'était que dans une semaine, le mois d'octobre était déjà froid et l'humidité résiduelle des donjons n'arrangeait rien. Le feu qui brûlait constamment était apprécié à toute heure dans la salle commune de Serpentard. Conscient du léger malaise qui était en train de s'installer, Blaise prit sur lui de briser le silence pour répéter l'invraisemblable nouvelle.

- Donc, Potter est un fourchelangue... Le Golden Boy de Griffondor, le champion de Dumbledore, le garçon-qui-a-survécu, le...

- On a compris Blaise, le coupa Daphné.

- On parle de Potter, Daphné ! POTTER ! glapit Pansy. Un Griffondor qui parle aux serpents, c'est juste...

- Inconcevable ? Impossible ? Grotesque ? proposa Théodore.

- Tout ça à la fois, répliqua Blaise en secouant la tête. Salazar, comment est-ce que ça a pu arriver ? Même Rogue avait l'air de ne pas y croire !

- Si on en croit la rumeur, commenta Daphné, c'est un trait héréditaire.

La blonde observait soigneusement ses ongles, comme si elle y cherchait un défaut imaginaire. Elle savait parfaitement qu'elle venait de poser indirectement la question qui les taraudait tous depuis qu'ils avaient vu le Griffondor converser avec le reptile.

- Tu ne penses quand même pas sérieusement que Potter est le descendant du grand Salazar Serpentard ? fit dédaigneusement Pansy. Sa mère était une Sang-de-bourbe !

- Et la lignée des Potter a gardé ses archives familiales secrètes, même si les historiens présument qu'ils sont reliés à Godric Griffondor, poursuivit Théodore pensivement.

Un silence revint s'installer quelques instants, pendant lesquels ils réfléchirent tous au problème insoluble qui se dressait devant eux.

- Draco, ça va ? s'inquiéta Daphné.

Aussitôt, Pansy s'approcha du blond pour lui prendre la main, mais il la repoussa d'un geste brusque et se leva d'un coup pour faire les cent pas devant la cheminée, l'air à la fois perdu et furieux.

- Non, non, non, non, NON ! déclara-t-il soudain.

- Draco ? tenta Blaise.

- Potter ne peut pas être l'héritier de Serpentard ! C'est impossible !

Un peu surpris par les émotions pour une fois lisibles sur le visage ordinairement impassible de l'héritier Malfoy, les autres se regardèrent un instant avant que Théodore se dévoue.

- Draco, moins de vingt fourchelangues ont été recensés ces mille dernières années. Tu as entendu Potter parler avec ce serpent. Même si ça parait improbable...

- Il doit y avoir une autre explication, insista le blond en tournant sa tête vers les flammes.

Blaise jeta un regard à Daphné, qui avait l'air aussi étonnée que lui. Le refus catégorique de leur leader était pour le moins surprenant. Draco réagissait rarement aussi violemment, même lorsque son rival était impliqué.

- En attendant, c'est ce que toute l'école va penser, fit Blaise en haussant les épaules. J'en plaindrais presque Potter.

- Et pourquoi ça ? siffla Pansy. Être l'héritier de Serpentard est un honneur, et même s'il ne fait qu'usurper ce titre, il devrait être flatté !

Tous les autres levèrent les yeux au ciel dans un mouvement cynique et vaguement condescendant.

- Pansy, tu réalises que l'héritier de Serpentard n'a pas exactement la cote, en ce moment ? déclara Daphné. Surtout auprès des Griffondors depuis qu'un des leurs s'est fait pétrifier. Potter aura de la chance s'il ne finit pas en paria dans sa propre maison.

- Et aucun Serpentard ne voudra le soutenir vu qui il est, ajouta Blaise comme une évidence.

Même Crabbe et Goyle hochèrent la tête pour approuver cette affirmation. Entre la réputation de Potter, son appartenance à Griffondor, et son statut de rival de Draco, le garçon à la cicatrice ne trouverait aucun soutien dans les donjons.

- En fait, il pourra s'estimer chanceux si Weasley et Granger ne le laissent pas tomber, acheva Théodore. Encore que je ne suis pas sûr que Weasley restera de son côté, il est assez stupide pour croire que quelqu'un comme Potter pourrait attaquer un autre Griffondor.

- Je pense que Granger, et peut-être Londubat, resteront avec Potter, réfléchit Blaise tout haut. Granger n'est pas assez stupide pour croire des rumeurs, et vu la façon dont Londubat a intégré leur groupe, je ne serais pas surpris qu'il ait juré loyauté au Golden Boy ou quelque chose du même genre.

Daphné hocha la tête, approuvant silencieusement l'analyse de son camarade. Elle tourna son regard vers Draco, qui se tenait toujours un peu trop près du feu. Il semblait perdu dans ses pensées et elle s'adressa gentiment à lui.

- Draco, tu devrais t'éloigner un peu de la cheminée, tu commences à être rouge au niveau du visage.

Le blond tourna la tête brusquement vers elle et la fusilla du regard.

- Personne ne t'a demandé d'être ma nourrice, Greengrass.

Et sur cette dernière déclaration, il tourna les talons pour foncer vers le dortoir, sous les yeux effarés des six autres élèves présents et les protestations de Pansy. Vexée, celle-ci partit s'enfermer à son tour dans le dortoir des filles. Crabbe et Goyle se regardèrent, haussèrent les épaules et se dirigèrent vers l'entrée de la salle commune pour aller faire un tour aux cuisines avant le déjeuner.

Restés seuls, Théodore, Daphné et Blaise se regardèrent quelques instants avant que l'italien prenne la parole.

- Qu'est-ce qui lui arrive à Draco ?

- Aucune idée, mais on dirait que ça l'a sacrément remué d'entendre Potter parler fourchelangue, répondit Daphné. Je ne l'avais encore jamais vu dans cet état.

- Ça lui passera, soupira Théodore.

Et la conversation en resta là.

-o-oOo-o-

Sans surprise, la découverte qu'il y avait un fourchelangue parmi les élèves fit le tour de l'école en un temps record, et Harry fut fixé par la maison Griffondor au grand complet à la seconde où il entra dans la salle commune. Un malaise évident s'installa, jusqu'à ce que Georges et Fred interviennent.

- Hey Harry, commença Fred, tu peux vraiment-

- Parler aux serpents ? acheva Georges.

Harry hocha la tête et se tendit une fraction de seconde, mais les jumeaux eurent un énorme sourire conjoint et échangèrent un high-five avant de foncer vers le plus jeune. Chaque jumeau lui prit une main pour la serrer énergiquement avec les leur, tout en parlant dans leur habituelle manière complémentaire.

- Cher Harry, c'est fantasmabuleux !

- Grâce à ce nouveau talent, nos blagues-

- Vont pouvoir prendre un tout autre niveau !

- Nous comptons sur ta participation-

- Pour mettre au point nos prochains méfaits-

- Et contribuer à rendre cette école-

- Nettement moins ennuyeuse !

Leur enthousiasme sincère et l'étincelle de confiance qui scintillait dans leurs yeux fit un bien fou à Harry.

- Vous savez que vous pouvez compter sur mon aide pour ça, répondit-il en souriant.

L'ambiance se détendit visiblement après l'échange. Olivier fut le suivant à s'adresser à Harry. Le capitaine de Quidditch de Griffondor avait l'air particulièrement sérieux.

- Que les choses soient claires Harry, j'ai discuté avec le reste de l'équipe, et on est unanimes.

Harry se tendit de nouveau. Il ne voulait pas perdre son poste, pas alors qu'il aimait autant voler et poursuivre le Vif d'Or, mais si le capitaine le décidait, il pouvait refuser de laisser quelqu'un de dangereux dans l'équipe.

- Et il est hors de question qu'on perde le meilleur Attrapeur de l'école juste parce qu'il parle aux serpents. Donc on t'attend pour l'entraînement demain matin sans faute.

Incrédule, Harry observa le sourire confiant d'Olivier, et jeta un oeil derrière le plus âgé. Angelina lui sourit, et les deux autres Poursuiveurs hochèrent la tête.

- Merci Olivier, fit le brun avec un soulagement manifeste.

- Pas besoin de me remercier. Même si tu es capable de pétrifier d'autres personnes, ça peut être utile pendant un match, ajouta le plus âgé avec un clin d'oeil.

Le reste de l'équipe rigola, et Harry commença à se sentir plus léger. Dean et Seamus furent les suivant à s'approcher, mais l'irlandais ne prononça pas un mot.

- Harry, honnêtement, est-ce que tu es vraiment le descendant de Salazar Serpentard ? demanda Dean.

Toute la tension qui s'était dissipée revint immédiatement. Le garçon à la cicatrice soupira, et opta pour une réponse ironique.

- Pas que je sache. Mais vu le nombre de choses que j'ignore sur moi et sur le monde sorcier, je pourrais aussi bien être le descendant d'un dragon, d'une sirène ou de Merlin lui-même. Qui sait, j'ai peut-être même un vampire ou une licorne parmi mes ancêtres.

Le léger sarcasme fonctionna et plusieurs rires détendirent de nouveau l'atmosphère. Dean parut rassuré, mais Seamus resta muet et incertain.

- Et qu'est-ce qui nous prouve qu'il dit la vérité ? s'exclama une fille dans le fond de la salle.

C'était une Griffondor de cinquième ou sixième année qu'Harry savait être nommée Samantha, mais à qui il n'avait jamais adressé la parole. C'était une petite brune aux yeux noisette, qui avait une coupe au carré et un grain de beauté sur le menton. Harry ne la connaissait que de vue, et l'avait aperçue quelques fois aux repas et dans la salle commune. Elle avait désormais les sourcils froncés et continuait son discours d'un ton accusateur.

- Il n'était pas au diner quand le message a été écrit ! Et on sait tous qu'il détestait Colin parce qu'il voulait tout le temps le prendre en photo !

Hermione s'avança aussitôt pour défendre Harry, son air le plus froid plaqué sur le visage.

- Le soir du message, Harry était en retenue avec Lockhart jusqu'à vingt heure trente. Ron et moi on l'a croisé dans le couloir derrière le bureau du professeur moins de cinq minutes plus tard. Personne n'aurait eu le temps d'aller trois couloirs plus loin, écrire le message, pétrifier Miss Teigne, et revenir en moins de cinq minutes. Quand on accuse quelqu'un, on se renseigne sur les faits avant, sinon c'est juste de la diffamation.

Ron prit la suite, mais avec moins d'éloquence et de logique qu'Hermione.

- Pour Colin, Harry et lui ont eu une discussion sur son obsession plusieurs jours avant qu'il soit attaqué, et Harry était à l'infirmerie cette nuit-là. Vous connaissez Pomfrey, elle l'aurait jamais laissé sortir alors que ses os étaient en train de repousser.

Samantha pinça les lèvres, furieuse que ses arguments aient été contrés, et pointa un index accusateur vers Harry.

- Peut-être, mais c'est un fourchelangue !

- Parler aux serpents n'est pas un crime, contra Neville d'une voix douce. Surtout si c'est pour empêcher qu'un élève soit mordu.

Son intervention surprit plusieurs personnes, qui n'avaient pas l'habitude de voir le timide brun prendre la parole en public, encore moins pour défendre quelqu'un.

La petite brune secoua ses cheveux en reniflant dédaigneusement, et la séparation de la maison des rouge et or devint assez évidente dans la façon que les élèves eurent de se rapprocher discrètement de l'un ou l'autre camp.

À vue de nez, Harry pouvait compter sur le soutien de Ron, Hermione, Neville, des jumeaux et de l'équipe de Quidditch. Dean et Seamus semblaient partagés, mais soucieux de préserver une sorte de cordialité neutre, et étaient imités en cela par un bon tiers des autres rouge et or. Tout le reste de la maison Griffondor semblait rejoindre Samantha et lançait des regards méfiants – au mieux – en direction du brun. Harry soutint leur regard jusqu'à ce que Fred prenne la parole.

- Ça va être l'heure d'aller manger non ?

- Tu lis dans mes pensées, Fred ! répondit George.

Et le petit groupe se dirigea vers le tableau avant de descendre dans la Grande Salle. Dans les escaliers qui menaient à la tour de Griffondor, Harry prit la parole.

- Merci à vous tous de me croire. Je vous jure que ce n'est pas moi qui ait attaqué Colin et écrit ce message.

- On le sait bien Harry, répondit doucement Angelina. C'est pour ça qu'on ne va pas laisser une bande d'imbéciles te traiter comme un criminel juste parce que tu as la même capacité qu'un sorcier mort depuis un millénaire, ajouta-t-elle en souriant.

Les paroles de la jolie Poursuiveuse aux yeux en amande remontèrent le moral du garçon à la cicatrice, et c'est avec un air un peu plus assuré que la petite troupe entra dans la Grande Salle pour le déjeuner.

Dès qu'ils passèrent les portes, tous les regards se tournèrent vers Harry et les chuchotements reprirent de plus belle. Même la table des enseignants semblait plus animée que d'habitude. Harry croisa brièvement le regard de Dumbledore, mais celui-ci resta immobile, une expression songeuse sur le visage.

En arrivant à la table de Griffondor, Ron et Hermione s'assirent chacun d'un côté de Harry, pendant que Neville et les jumeaux se mettaient en face de lui. L'équipe de Quidditch prit les places autour, établissant clairement leur soutien. Olivier lança une discussion sur le Quidditch, les jumeaux commençèrent à évoquer leurs nouvelles idées de farces, et Hermione partit sur les devoirs qu'ils avaient pour la semaine suivante.

De l'autre côté de la salle, Blaise siffla discrètement en voyant la petite démonstration des Griffondors.

- On dirait que Potter a plus de supporters que ce qu'on pensait, remarqua-t-il.

- Dubois n'est pas du genre à laisser tomber ses joueurs et les jumeaux Weasley ont adopté Potter l'an dernier, réfléchit Théodore. J'imagine qu'on aurait dû s'y attendre.

- Ces idiots le lâcheront tous à la prochaine attaque, intervint Draco.

L'air hautain et dédaigneux du blond était absolument parfait, mais Blaise ne put s'empêcher de lancer une plaisanterie.

- Si c'est le cas, on pourra toujours inviter Potter à venir nous rejoindre. Entre la couleur de ses yeux et son talent pour parler aux serpents, je pense qu'il sera parfaitement à sa place parmi nous.

Draco lui adressa un regard meurtrier qui n'eut aucun effet. Daphné fit mine de réfléchir et entra dans le jeu de l'italien.

- Maintenant que tu le dis, c'est vrai que notre maison est en théorie la plus sûre pour lui, puisqu'il n'y a presque que des Sang-purs parmi nous. Personne n'aurait de raison de lui en vouloir. Et je suis persuadée qu'avec un petit coaching, il pourrait s'adapter.

- Potter ne survivrait pas deux jours à Serpentard, déclara le blond.

- Sans appui, peut-être pas, admit Théodore. Mais à supposer qu'une personne avec... disons, avec assez d'influence, le prenne officiellement sous son aile...

Le Serpentard brun laissa sa phrase en suspens, le sous-entendu à la fois parfaitement clair et informulé lui permettant de rebondir si le blond le prenait vraiment mal. Toutefois, avant que Draco puisse leur demander à quoi ils jouaient, Pansy crut bon d'intervenir.

- Draky-chou ne s'approchera jamais de Potter ! Ce Griffondor est un imbécile qui ne mérite que le mépris et qui vaut à peine mieux qu'un Sang-mêlé ! Pas vrai Draky-chou ?

- Parkinson, pour la dernière fois, arrête de m'appeler comme ça. Tu ne m'intéresses pas, et ça ne changera pas.

- Mais...

- Pas un mot de plus, Parkinson, ou mon père en entendra parler.

Devant la menace, la brune se mit à bouder et reporta son attention sur le contenu de son assiette. Lorsque Draco tourna son regard vers les trois Serpentards qui avaient lancé la conversation, il les trouva en train de discuter innocemment du prochain devoir pour le cours de Potions. Avec un froncement de sourcils suspicieux, il renonça à leur reprocher leur théorie stupide et se contenta d'écouter leur bavardage.

Pendant le reste du repas, le blond évita soigneusement de regarder dans la direction de Potter et ses supporters. Il renonça également à explorer l'idée évoquée plus tôt concernant la présence de Potter à Serpentard, et les conséquences de celle-ci sur son attitude envers le brun. Réfléchir à des hypothèses qui n'étaient pas destinées à se réaliser ne constituait qu'une perte de temps.

-o-oOo-o-

Harry passa le reste de l'après-midi dans le parc avec Ron et Neville, Hermione étant retournée à la bibliothèque. La sorcière aux cheveux bouclés semblait décidée à réunir un maximum d'informations sur les fourchelangues, la Chambre des Secrets, et les créatures capables de pétrifier. Il était évident qu'elle ne réapparaitrait pas de sitôt et les garçons n'avaient pas proposé de l'accompagner.

À la place, ils discutaient tranquillement, jusqu'à ce que Ron déclare avoir besoin d'aller aux toilettes et laisse Harry et Neville seuls. Le dernier prit son courage à deux mains et entreprit de proposer l'idée qu'il avait eue un peu plus tôt.

- Dis Harry, j'ai pensé à quelque chose... c'est sûrement une idée stupide, mais je me disais que... enfin que peut-être...

Curieux, le garçon à la cicatrice lui fit un sourire encourageant.

- Si... si tu veux, aux vacances de Noël, je pourrais aller regarder dans la bibliothèque de ma famille pour voir si je trouve un arbre généalogique des Potter, se lança finalement Neville. La plupart des grandes familles ont des archives sur les autres avec les principaux mariages, alors peut-être qu'il y aura des indices sur tes ancêtres ?

Bouche bée, le garçon à la cicatrice fixa son timide camarade pendant plusieurs secondes, avant de faire un grand sourire et de répondre avec un air de sincère gratitude.

- Ce serait vraiment génial, merci Neville.

- Je... je ne sais pas si je trouverai quelque chose, mais je te promets de chercher !

- C'est plus que ce que j'aurais imaginé, sourit Harry. Je ne savais même pas que ce genre de registres existaient ou qu'il y en avait sur ma famille.

En voyant l'air rêveur et légèrement mélancolique de l'Attrapeur, Neville se promit de recopier toutes les informations qu'il trouverait.

Ron revint quelques minutes plus tard, et la conversation se dirigea vers le championnat de Quidditch anglais.

-o-oOo-o-

Le soir même, Harry était plus qu'heureux de pouvoir tirer les rideaux et s'isoler dans son lit. Le diner avait été particulièrement long, et il avait eu l'impression que tout le hall le regardait comme s'il allait tuer quelqu'un à n'importe quel instant. Hermione était revenue de la bibliothèque pratiquement bredouille, et très agacée de cet état de fait. Le brun l'avait entendu marmonner quelque chose qui ressemblait à "autorisation pour la réserve" et avait préféré la laisser à ses réflexions.

Une fois de retour dans la salle commune, il s'était immédiatement dirigé vers la bibliothèque pour être tranquille et avait été rejoint par les trois autres, qui semblaient avoir pris à coeur de ne pas le laisser seul. Harry ne savait pas si c'était pour le protéger des autres élèves, ou juste pour le réconforter. Toutefois, après une heure à sentir les regards accusateurs et haineux, il était allé se coucher en déclarant qu'il voulait être en forme pour l'entraînement de Quidditch le lendemain matin.

Il se mit rapidement en pyjama, mais au moment de poser ses lunettes, il remarqua le journal et se rappela qu'il n'avait toujours pas regardé qui était son propriétaire.

Curieux, il l'ouvrit et constata qu'il était complètement vierge. Pas un mot, pas un dessin, pas même une tache d'encre sur la totalité des pages. Aucun nom n'était indiqué ou gravé sur la couverture en cuir, absolument rien qui permette de l'identifier.

De plus en plus intrigué, Harry attrapa son sac de cours et en sortit rapidement une plume et un encrier avant de prendre sa baguette, le carnet, et de tirer les rideaux autour de son lit. Les tentures étaient assez épaisses pour lui permettre de lancer un lumos sans que la moindre lumière filtre à travers, un des rares moyens pour faire en sorte d'offrir un semblant d'intimité aux élèves, malgré la vie en dortoir.

À moins que ce ne soit pour aider les insomniaques à occuper leurs nuits sans déranger les autres élèves et sans braver le couvre-feu.

Quoi qu'il en soit, ce détail arrangeait Harry dans le cas présent. Il installa précautionneusement l'encrier pour éviter toute chute malencontreuse, lança un lumos de la main gauche et ouvrit le journal sur ses genoux, tournant quelques pages avant de le bloquer avec la main qui tenait sa baguette. La position était un peu bancale, mais permettait au brun de pouvoir utiliser sa main droite pour écrire sans être déséquilibré.

Il trempa sa plume dans l'encrier, et inscrivit une phrase juste pour voir ce qui se passerait.

Je m'appelle Harry Potter.

Pendant quelques secondes, il ne se passa rien, et Harry se trouva idiot. Évidemment qu'il ne se passerait rien, il venait juste d'écrire sur du papier, comme il le faisait tous les jours en cours. Il leva les yeux au ciel devant sa propre stupidité, et soupira avant de se demander ce qu'il allait bien pouvoir faire de ce journal... avant de se figer.

Les mots étaient en train de disparaître. Dès que l'encre avait fini de sécher, la phrase avait été comme absorbée par la page. Harry écarquilla les yeux. Était-ce la raison pour laquelle le journal était vide ?

Soudain, d'autres mots apparurent, dans une écriture nettement plus soignée que ses pattes de mouches.

Enchanté Harry Potter, je m'appelle Tom Jedusor.

Harry en resta bouche bée. Il n'avait jamais entendu parler d'un livre qui répondait lorsqu'on écrivait dessus. À moins que ce soit le propriétaire du journal ? Mais le nom ne disait absolument rien à Harry. Après, bien sûr, le brun ne connaissait pas de nom tous les élèves de Poudlard. Il hésita un instant, puis reprit sa plume. Ce n'était pas tous les jours qu'on tombait sur un journal qui vous répondait après tout !

Est-ce que tu es un élève de Poudlard, Tom ? Je ne crois pas avoir déjà entendu ton nom.

Comme la première fois, les mots disparurent dès que l'encre fut sèche. La réponse vint rapidement.

Plus maintenant. J'ai étudié à Poudlard au début des années 1940, et peu de gens doivent se rappeler de moi.

Harry fit un rapide calcul. Ça faisait presque cinquante ans plus tôt ! Pas étonnant que le nom de Tom Jedusor ne lui dise rien. Alors qu'il réfléchissait à ce qu'il pourrait écrire, la phrase disparut et fut remplacée par une autre.

Dis-moi Harry, tu n'es pas effrayé par un journal qui te répond ?

Le brun haussa les sourcils et eut un petit sourire. Vu ce qu'il avait déjà vécu, il allait falloir plus qu'un livre qui parle pour l'intimider. Reprenant sa plume, il répondit juste en-dessous de la phrase avant que celle-ci ne disparaisse.

Désolé Tom, je ne suis pas facilement effrayé.

Cette fois, la réponse fut presque immédiate.

Vraiment ?

Harry étouffa un petit rire. Qui que soit ce Tom Jedusor, il arrivait assez bien à transmettre un air dubitatif et sarcastique par écrit.

Vraiment. Tu es peut-être un journal conscient d'un demi-siècle, mais en douze ans, j'ai déjà failli mourir quatre fois. Alors il en faut davantage pour me faire peur.

Voilà qui n'est pas courant. Serait-ce indiscret de demander comment un enfant peut frôler la mort aussi régulièrement ?

Harry hésita, mais haussa les épaules après y avoir réfléchi quelques instants. Après tout, tout le monde était déjà au courant qu'il passait sa vie à se mettre en danger.

La première fois, un mage noir – Voldemort – a tué mes parents et a tenté de me tuer aussi alors que j'avais un an. J'ignore pourquoi, mais ça n'a pas marché et c'est lui qui a disparu. Ensuite, un professeur a ensorcelé mon balai quand j'avais onze ans. Et puis j'ai dû affronter ce même professeur qui servait de transport à Voldemort pour l'empêcher de récupérer un artefact puissant qui l'aurait ramené à la vie.

Impressionnant curriculum, je l'admets. Mais ça ne fait que trois occasions, et si je ne m'abuse, tu en as mentionné quatre.

Harry répondit immédiatement, presque par réflexe.

Mes amis et moi avons affronté un troll dans des toilettes lors du dernier Halloween.

L'encre sécha, disparut, mais aucune réponse ne vint pendant presque les deux minutes qui suivirent, et Harry eut l'impression désagréable que ce journal – ou plutôt Tom – doutait de ce qu'il venait d'écrire. Finalement, une réponse apparut.

Tu sais Harry, une des caractéristiques de ce journal, c'est que je ne peux divulguer aucune information permettant d'identifier celui ou celle qui écrit sur ces pages.

Le coeur du jeune sorcier loupa un battement et il s'immobilisa sur son lit, bloquant instinctivement sa respiration. Si la réplique sous-entendait bien ce qu'il pensait, il était face à quelqu'un de nettement plus perspicace que les personnes qui l'entouraient. Se rappelant d'un coup que respirer était vital pour un être humain, il recommença à envoyer de l'air à ses poumons, et écrivit une réponse d'une main légèrement tremblante.

Qu'est-ce que tu veux dire, Tom ?

Cette fois, l'encre eut à peine le temps de sécher avant l'apparition de la réponse.

Je veux dire que tu peux me raconter la vérité sans crainte. Ce n'est pas face à un troll que tu as failli mourir la quatrième fois, n'est-ce pas ?

Les respirations du brun se raccourcirent, et ses tremblements augmentèrent légèrement. Il hésita, n'ayant jamais raconté cet épisode de sa vie à personne. Il n'avait pas pu se résoudre à affronter les regards de dégoût ou de pitié que ses amis auraient eu en l'entendant, ou les moqueries de Malfoy et des Serpentards s'ils l'avaient appris. Harry n'avait pas eu la possibilité d'en parler à Dumbledore car leurs discussions avaient toujours porté sur d'autres sujets, et il savait d'avance qu'aucun professeur ne le croirait.

Et là, entre ses mains, il tenait la possibilité de révéler un des secrets qui lui pesait le plus et dont il était le plus honteux. Une brusque réalisation se fit dans l'esprit de Harry, lorsqu'il se rappela qu'il ne savait absolument rien de ce Tom Jedusor, ni comment il pouvait lui parler depuis ce journal, quel genre de magie avait été employée, ou même quelles étaient ses intentions. Se confier à lui était incroyablement risqué et probablement stupide.

Mais d'un autre côté... peut-être que Tom ne l'humilierait pas. Et s'il le faisait, il pouvait toujours fermer le journal et ne jamais le rouvrir, et personne n'en saurait rien. Sa décision prise, le jeune sorcier raffermit sa prise sur sa plume et écrivit sa réponse.

Non, ce n'était pas face au troll. C'était à cause de ma famille.

Voilà, il l'avait dit. Il attendit nerveusement la réponse de son interlocuteur, qui mit un peu de temps à arriver.

Je croyais que tu avais vaincu un mage noir ? Pourquoi ta famille voudrait-elle te tuer ?

D'une certaine manière, Harry eut l'impression de ressentir l'incompréhension de Tom. Presque comme s'il était en face de lui avec un air perplexe. Le célèbre Griffondor ne put retenir un petit sourire amer en lisant la phrase, et entreprit de développer sa déclaration. Au point où il en était, autant tout révéler et s'en détacher une bonne fois pour toutes. Il se répéta qu'il avait toujours la possibilité de détruire ou cacher le journal après.

Après la mort de mes parents, j'ai été confié à la soeur de ma mère et sa famille. Ma mère était une Né-moldue. Ma tante, mon oncle et mon cousin sont moldus et détestent la magie.

Cette fois, la réponse fut presque instantanée.

Laisse-moi deviner, ils t'ont maltraité dès que tu as montré des signes d'activité magique ?

Sans se rendre compte que le livre ne pouvait pas le voir, Harry secoua la tête.

Non, ça a commencé avant. Mais je ne m'étais pas rendu compte que la façon dont ils s'occupaient de moi n'était pas normale avant d'arriver à Poudlard. C'est après une de leurs punitions que j'ai failli mourir.

Que s'est-il s'est passé ?

Harry inspira un grand coup, et se lança. Il n'était pas encore prêt à entrer dans les détails de tous les mauvais traitements qu'il avait reçus chez les Dursleys, mais un seul évènement était.. envisageable. Tom n'avait pas l'air de se moquer de lui. Le brun commença à écrire, et très vite, les mots semblèrent se déverser d'eux-mêmes, comme un barrage qui venait de céder.

Un jour, pour l'anniversaire des onze ans de mon cousin, on est allés au zoo et il y a eu un accident avec un python. Je n'avais pas fait exprès de faire de la magie, je ne savais même pas que la magie existait à l'époque, et il n'a pas été blessé, mais mon oncle et ma tante étaient furieux. Cette nuit-là, mon oncle a passé des heures à me frapper. Je ne sais pas pendant combien de temps exactement, mais à la fin, j'avais du sang partout, mes poignets et une de mes chevilles étaient cassés, et plusieurs de mes côtes aussi, je crois. J'avais mal partout, il avait même utilisé la boucle de sa ceinture pour frapper mon dos et mes jambes, je crois qu'il a voulu s'assurer qu'il n'y aurait aucune part de moi qui serait épargnée. Quand il a fini, il m'a attrapé par mon poignet cassé et m'a jeté dans la voiture avant de m'emmener dans la forêt et de m'abandonner là, en m'ordonnant de ne pas revenir avant au moins une semaine. J'étais complètement incapable de bouger, et il m'a abandonné dans une forêt au milieu de la nuit. Je crois qu'il voulait que je meure, mais qu'il n'avait pas le courage de me tuer lui-même. J'ai réussi à me traîner jusqu'à un gros buisson pour me cacher, et j'ai perdu connaissance. Je ne me rappelle pas ce qui s'est passé après, mais quand je me suis réveillé, je ne crachais plus de sang et mes blessures allaient beaucoup mieux. J'ai été retrouvé par une famille qui vivait dans la même rue, et ils m'ont ramené chez mon oncle et ma tante qui ont inventé une histoire pour expliquer ce que je faisais seul à dix ans dans une forêt. Avec le sang sur mes vêtements, la famille a eu du mal à les croire et ils n'ont pas recommencé pour ne pas être soupçonnés par les services sociaux. Un mois plus tard, j'ai reçu ma lettre pour Poudlard et j'ai découvert que j'avais un nom célèbre, que mes parents étaient des héros, que la magie existait, et que j'allais avoir un endroit où aller pendant les sept prochaines années à part pendant les vacances d'été où je devrais retourner vivre chez eux.

Harry leva sa plume, relâcha une dernière respiration qu'il n'avait pas remarqué avoir retenue, et se sentit soudainement épuisé. Raconter cette histoire lui donnait une étrange sensation de soulagement et il avait l'impression qu'un poids venait de disparaître de ses épaules. Le jeune sorcier était encore tremblant, mais se sentait un peu mieux.

L'impression d'apaisement disparut soudainement lorsqu'il remarqua les lignes s'effacer l'une après l'autre, et il réalisa qu'il venait de confier une des parties les plus intimes et humiliantes de sa vie à un inconnu. La honte le submergea immédiatement, et il reprit aussitôt sa plume pour gribouiller quelques mots à peine lisibles sous l'effet de l'émotion.

Je suis désolé, je ne voulais pas raconter tout ça, c'était stupide de ma part.

Avant qu'il puisse continuer, une simple phrase apparut.

Tu n'as pas à être embarrassé.

Harry reprit sa plume pour répliquer, mais Tom n'avait visiblement pas terminé.

Tu n'es pas le seul orphelin à avoir grandi parmi les moldus sans connaître l'existence de la magie. J'ai expérimenté leur cruauté vis-à-vis de tout ce qu'ils considèrent comme "anormal". Si tu le souhaites, je peux te montrer une part de mon histoire.

Le brun fut estomaqué. Est-ce que Tom était en train de lui dire qu'il avait vécu la même chose que lui ? Fébrilement, il répondit par une question.

Comment ?

Cette fois, il n'y eut pas de réponse, mais les pages du journal se tournèrent brusquement jusqu'à s'arrêter, et une date apparut sur le coin supérieur gauche.

2 Novembre 1932

Avant qu'Harry puisse réagir, une vive lumière s'échappa depuis le centre du journal, et le Griffondor fut happé à l'intérieur.

Il atterrit directement dans une chambre et regarda autour de lui en paniquant, avant de comprendre qu'il avait directement été transporté dans un souvenir de Tom. Harry se calma aussitôt, et observa ce qu'il y avait autour de lui.

La chambre dans laquelle il se trouvait était sombre, avec des murs grisâtres sur lesquels trainaient des traces de moisissures. Une armoire branlante à la peinture noire écaillée, un bureau qui avait connu des jours meilleurs et un simple lit en métal constituaient le seul mobilier de la pièce.

Harry estima que le matelas et la couverture qui le recouvrait étaient à peu près les mêmes que ceux qu'il avait chez les Dursleys. La petite fenêtre était à moitié cachée par de vieux rideaux verts qui partaient en lambeaux, et le ciel extérieur était rempli de nuages noirs. L'ambiance qui régnait dans la pièce était assez sinistre et Harry se sentit mal à l'aise.

Soudain, la porte s'ouvrit sur un enfant de cinq ou six ans, et Harry retint une exclamation horrifiée. Le petit garçon brun qui venait d'entrer avait une chemise grise trouée par endroits, un short marron qui s'arrêtait aux genous, et un gilet vert foncé qui avait probablement appartenu à un enfant plus grand que lui. Mais au-delà de la pauvreté évidente, ce fut l'état physique du garçon qui horrifia Harry.

L'enfant avait un oeil au beurre noir, ses genoux étaient écorchés au point de saigner, et il tenait son bras gauche d'une façon qui indiquait que celui-ci devait être douloureux. Les yeux marrons étaient brillants de larmes difficilement contenues et aussitôt que la porte fut fermée, il se laissa tomber contre celle-ci et se mit à pleurer silencieusement.

Harry voulut courir vers le petit garçon, le prendre dans ses bras et le rassurer, mais se rendit compte qu'il était complètement invisible lorsque l'enfant ne parut pas le remarquer et que la main du Griffondor traversa son épaule. Dans ce souvenir, il n'avait pas plus de consistence qu'un fantôme.

Deux voix de femmes se firent entendre de l'autre côté de la porte, et Tom – du moins Harry supposait qu'il s'agissait de Tom – releva doucement la tête, essayant probablement d'entendre ce qui se disait malgré les chuchotements.

- J'ai entendu que Jedusor a encore attaqué un autre enfant...

- Encore ? Ce n'est plus possible, on ne peut plus le garder ici !

- Mais qu'est-ce qu'on va en faire ? Aucune famille ne veut d'un monstre pareil, et franchement, on ne peut pas les blâmer.

- Il faut le tenir à l'écart des autres enfants. Peut-être lui dire de rester dans sa chambre sauf pour les repas...

- Et si on l'envoyait à l'orphelinat de Scornshall ?

- On peut demander un transfert le plus rapidement possible oui ! Tant qu'on est débarrassés de ce monstre, peu importe où il va.

Difficilement, l'enfant se releva et se dirigea sans un bruit jusqu'au lit, où il s'enfouit sous la couette avant de laisser libre cours à ses sanglots. Harry sentit son coeur se serrer en voyant des expressions si tristes sur un visage si jeune. La scène était terriblement proche de sa propre enfance, et il comprenait parfaitement les émotions qui envahissaient le petit garçon. Douleur, incompréhension, tristesse, vide, solitude. Le Golden Boy ne connaissait que trop bien cette rengaine.

Une lumière aveuglante apparut de nouveau, et lorsqu'Harry rouvrit les yeux, il était de nouveau dans son lit, et il sentait des larmes couler silencieusement sur ses joues. Le sorcier attrapa sa baguette, et lança un nouveau Lumos juste à temps pour voir les lettres se former.

Le monde est cruel envers les gens différents, Harry. Toi et moi le savons mieux que personne. Depuis ce journal, je ne peux rien faire pour le changer, mais je peux t'écouter et comprendre ce que tu as vécu mieux qu'aucun de tes camarades ne pourra jamais le faire.

Le Griffondor essuya ses larmes avec sa manche, fit un sourire reconnaissant et attrapa sa plume pour écrire deux mots.

Merci Tom.

La réponse ne tarda pas.

Je t'en prie, Harry.

Le Griffondor referma doucement le journal, et ouvrit rapidement ses rideaux pour tout poser sur sa table de chevet, y compris l'encrier qui – miraculeusement – ne s'était pas renversé pendant son voyage à l'intérieur du carnet. Il termina par ses lunettes et retourna à l'intérieur de son lit, protégé par les rideaux du baldaquin.

Harry se glissa sous les draps, et enchaina lentement quelques grandes respirations pour tenter de mettre son esprit au clair. Le journal s'était révélé nettement plus intéressant que ce qu'il pensait. Mais à présent, le jeune sorcier souhaitait en savoir plus sur ce Tom Jedusor, qui avait visiblement eu le même genre d'enfance que lui avant d'arriver à Poudlard. Est-ce qu'une famille l'avait finalement adopté ? Est-ce qu'il avait dû retourner dans cet horrible orphelinat tous les étés ? Qu'était-il devenu après Poudlard ?

Harry écarquilla soudainement les yeux lorsqu'une idée lui vint à l'esprit. Tom avait été à Poudlard presque cinquante ans plus tôt. Et s'il avait été un élève lorsque la Chambre des Secrets avait été ouverte pour la première ? Peut-être qu'il pourrait lui dire ce qui s'était passé ?

Le brun à la cicatrice se mordit la lèvre, et résolut d'utiliser l'après-midi du lendemain pour chercher qui était Tom Jedusor, et pour lui poser directement la question ensuite. Sa décision prise, il ferma les yeux et essaya de s'endormir, malgré les images d'un petit garçon brun sanglotant sur un lit.


Commentaire de la bêta : Alors, ce chapitre ? Pas mal non ? Harry va bientôt avoir autant de titres que Daenerys Targaryen, les jumeaux sont des amours, et surtout Harry a rencontré Tom... Tant de choses qui se mettent en place ! Et croyez-moi ce n'est que le début -wink wink-

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