L'entraînement de Quidditch du lendemain se passa parfaitement bien. Harry réussit à attraper le Vif d'Or en moins de quinze minutes à chaque fois, et le trouva même en moins de cinq minutes à deux reprises. Les autres joueurs étaient à la fois concentrés et détendus, et toute l'équipe quitta le stade avec le sourire.

Harry aurait préféré rester à voler librement toute la journée et éviter les regards des autres élèves, mais les Serdaigles avait réservé le terrain après eux. Au déjeuner, il fut rejoint par Ron, Hermione et Neville, qui avaient tous les trois profité de la matinée pour faire leurs devoirs.

- J'irai à la bibliothèque cet après-midi pour faire les miens, déclara Harry.

Hermione eut un grand sourire et annonça aussitôt qu'elle l'accompagnerait.

- En fait, je voudrais aussi faire des recherches sur quelqu'un, ajouta Harry. À tout hasard 'Mione, plaisanta-t-il, tu ne saurais pas qui est Tom Jedusor ?

La sorcière secoua la tête, mais Ron répondit automatiquement en se resservant des cuisses de poulet.

- C'était un préfet de Poudlard dans les années 1940 qui a reçu une récompense spéciale pour services rendus à l'école.

Les trois autres Griffondors le regardèrent avec ahurissement.

- Quoi ? fit le roux. J'ai dû nettoyer sa plaque pendant au moins vingt minutes avant que Rusard soit satisfait !

Un soupir de soulagement collectif s'échappa des trois autres. L'explication était nettement plus logique. Curieux, Neville s'adressa à Harry.

- Pourquoi tu veux faire des recherches sur lui ?

- J'ai découvert que le carnet que j'ai trouvé il n'y a pas longtemps lui appartenait, répondit Harry. Son nom ne me disait rien, alors j'ai voulu en apprendre davantage.

Le brun préféra taire le fait que le carnet lui avait répondu et ce que Tom et lui avaient partagé. Détestant mentir à ses amis, il avait opté pour une vérité partielle, qui sembla les contenter. Hermione lui promit même de l'aider dans ses recherches pour qu'il puisse avancer dans ses devoirs.

Aussitôt le déjeuner terminé, Harry, Hermione et Neville – qui voulait approfondir un chapitre d'Herbologie – allèrent récupérer leurs affaires pour se diriger vers la bibliothèque. Ron fut partagé un instant entre affronter madame Pince et des heures d'ennuis, ou se passer de ses meilleurs amis, et décida finalement de rester dans la salle commune.

Une fois parmi les livres, les trois Griffondors se dirigèrent rapidement vers une table reculée pour être tranquilles, et sortirent leurs affaires avant d'aller chercher les ouvrages dont ils avaient besoin. Harry s'attaqua à sa rédaction de Métamorphose tandis que Neville avait trouvé un épais volume sur les plantes magiques des marécages d'Amérique du Sud. Hermione avait une pile de livres qui traitaient de l'histoire de Poudlard et de ses fondateurs. Bientôt, il n'y eut plus que le bruit des pages tournées et des plumes sur le papier.

Hermione était à la fois frustrée et ravie. Frustrée, parce que ses chers livres étaient en train d'échouer les uns après les autres à lui fournir les informations qu'elle cherchait. Ravie, parce que pour une fois qu'elle passait un dimanche après-midi dans son endroit préféré de l'école, ses amis étaient avec elle – et de leur plein gré en plus. La seule exception étant Ron. Mais la jeune sorcière avait rapidement compris que Ronald Weasley n'était pas, et ne serait probablement jamais, un amateur de lecture et de révisions. Il faisait des efforts pour elle et Harry, mais il trainait tellement des pieds à chaque séance qu'elle devait passer la moitié du temps à le rappeler à l'ordre.

C'est avec plaisir que la meilleure élève de son année constata que Neville et Harry étaient bien plus concentrés et efficaces qu'à l'accoutumée. Finalement, peut-être était-ce mieux que Ron ne les ait pas accompagné... Ainsi, ils finiraient tous leurs tâches plus rapidement. Elle avait d'abord été surprise lorsque Neville s'était greffé à leur petit groupe, mais un regard de Harry l'avait rassurée et elle avait fait comme si de rien n'était. Depuis, le timide Griffondor se révélait être fiable, aimable, et plus capable que ce qu'elle pensait au premier abord. Son plus gros problème semblait résider dans son manque de confiance en lui-même, mais Hermione ne doutait pas que quelques semaines auprès de Harry suffisent à créer un changement radical. Elle sourit affectueusement en regardant discrètement ce dernier, toujours penché sur son devoir de Métamorphose.

Harry avait cet étrange effet sur les gens. D'aucuns pourraient croire qu'en étant aussi célèbre qu'il l'était, il serait arrogant et hautain, mais le Golden Boy de Griffondor était une des plus gentilles personnes qu'Hermione ait jamais rencontrées. Plus que sa puissance ou son talent, il possédait un coeur d'or et avait une façon de regarder ses amis qui exprimait mieux que les mots à quel point il croyait en eux. L'année précédente, la sorcière aux cheveux châtains avait eu l'impression de tomber amoureuse du brun, mais avait rapidement réalisé qu'elle n'éprouverait jamais de sentiments romantiques envers lui. Elle l'aimait énormément, bien sûr, mais pas de cette manière. Et de ce qu'elle avait compris, la chose était réciproque.

En fait, Harry et elle avaient une relation plus proche d'un frère et une soeur qu'autre chose. Étant tous deux enfants uniques, ils trouvaient en l'autre une sorte de fratrie de substitution que Ron ne pourrait jamais comprendre. À l'inverse, Neville semblait avoir rapidement intégré le genre de connexion qu'il y avait entre eux. Avec le temps, Hermione ne serait pas surprise qu'Harry et lui nouent le même genre de relation fraternelle. Elle-même n'y voyait aucun inconvénient tant que sa propre relation avec Harry n'était pas menacée, mais Neville ne semblait pas être du genre maladivement possessif.

- Hermione, tout va bien ? demanda Harry.

Clignant rapidement des yeux, elle se rendit compte qu'elle fixait son ami depuis un bon moment. Elle lui sourit chaleureusement avant de répondre.

- J'ai pensé à quelque chose et je me suis un peu perdue dans mes réflexions.

Harry lui sourit en retour, et retourna à ses devoirs.

-o-oOo-o-

Lorsque les trois Griffondors retournèrent à leur salle commune, l'heure du diner était proche et leurs estomacs commençaient à se faire entendre par-dessus leurs voix.

- Il était temps qu'on arrête, je crois, sourit Hermione.

- Je pense aussi, approuva Harry. Tu as trouvé ce que tu voulais, Neville ?

- Ce livre était incroyable ! s'exclama le brun. C'est phénoménal tout ce que les plantes peuvent faire quand elles sont cultivées et utilisées correctement.

Les deux autres eurent un petit rire devant l'enthousiasme de leur camarade. Ils commençaient à comprendre que la timidité de Neville avait tendance à disparaître lorsque celui-ci parlait de botanique. Il rougit légèrement en les entendant, mais conserva son sourire en constatant qu'il n'y avait aucune moquerie dans leur réaction, uniquement une démonstration de bonne humeur.

- Et toi Hermione, tu as trouvé ce que tu cherchais ?

- Pas vraiment, soupira-t-elle. Je ne trouve rien sur la Chambre des Secrets, les récits sur les fondateurs n'évoquent presque rien de Salazar Serpentard, et tout ce que j'ai pu apprendre sur Tom Jedusor, c'est qu'il a quitté l'Angleterre peu après avoir eu son diplôme, et personne ne sait ce qu'il est devenu depuis. Je n'ai même pas pu trouver la raison pour laquelle il a reçu sa distinction !

Harry fronça les sourcils.

- Je me demande ce qui a bien pu lui arriver, murmura-t-il.

Hermione et Neville se regardèrent et haussèrent les épaules.

- Pour ça, il faudrait le lui demander directement, déclara la sorcière.

Harry ne précisa pas que c'était exactement ce qu'il comptait faire, et prononça le mot de passe pour accéder à la salle commune.

- ENFIN ! s'écria Ron. J'ai cru que vous ne reviendriez jamais !

- N'exagère pas, Ron, le sermonna Hermione.

- Dépêchez-vous de poser vos affaires pour qu'on puisse descendre, je suis en train de mourir de faim !

Avec une expression amusée, Harry et les deux autres allèrent poser leurs sacs dans les dortoirs.

Le diner se passa sans histoires, même si Harry ne fit que picorer jusqu'à ce que Neville le lui signale discrètement avec un regard insistant. En soupirant de façon exagérée, le garçon à la cicatrice accepta de se faire resservir et poussa ses préoccupations dans un coin de son esprit jusqu'à la fin du repas. Il parvint toutefois à esquiver le dessert, le pudding étant clairement trop sucré à son goût. La plupart des sucreries avaient perdu tout attrait pour lui après des années à en être privé. Il avait appris à ne pas en avoir vraiment envie, et à quelques rares exceptions près, les desserts et autres pâtisseries avaient plus tendance à l'écoeurer qu'autre chose.

Comme la veille, il alla se coucher tôt et attrapa de quoi écrire ainsi que le journal avant de se retirer derrière ses rideaux, lançant un "bonne nuit" général à ses camarades de chambrée. Il réitéra la disposition de la veille, et commença aussitôt à écrire.

Bonsoir Tom.

La réponse ne se fit pas attendre.

Bonsoir Harry.

Le jeune sorcier décida d'être honnête dès le départ. Il n'aimait pas mentir, encore moins à quelqu'un qu'il pourrait considérer comme un ami ou un allié dans un avenir proche.

J'espère que tu ne m'en veux pas, mais j'ai cherché des informations sur toi aujourd'hui.

Le contraire m'aurait surpris. Me ferais-tu part de ce que tu as découvert ?

Harry était incapable de dire comment, mais il sentait l'amusement à travers le journal en même temps qu'il lisait les mots.

Tu étais un préfet, tu as reçu une récompense spéciale pour services rendus à l'école, et tu as quitté l'Angleterre après avoir eu ton diplôme. C'est tout ce que j'ai appris.

Je n'en suis pas étonné. Peu de gens doivent se souvenir de moi aujourd'hui.

L'amusement était toujours perceptible, mais était maintenant chargé d'une note ironique. Harry se demanda si en plus des mots et des souvenirs, Tom pouvait véhiculer des émotions via le carnet. Une question de plus à ajouter à la liste qu'il avait pour son mystérieux interlocuteur.

En fait, j'aimerais en savoir plus sur toi. Et j'aurais aussi besoin de ton aide.

La réponse mit un peu de temps à apparaître cette fois, comme si Tom avait pris le temps de choisir soigneusement ses mots.

Je comprends que tu sois curieux, Harry. J'accepte de te parler de moi et de mon histoire, mais ce sera donnant-donnant. Tu n'es pas le seul dont la curiosité a été éveillée, et je souhaite te connaître davantage. Quant à mon aide, cela dépendra de ce que tu demandes.

Harry poussa un soupir de soulagement, sourit, et reprit sa plume avec un air malicieux qui dansait au fond de ses prunelles. Même si le journal semblait digne de confiance jusqu'à présent, il n'était pas prêt à confier sa vie sans satisfaire sa curiosité en retour.

Merci Tom. Je ne vois pas ce que tu pourrais vouloir savoir sur moi, mais je répondrai à tes questions si tu réponds aux miennes.

C'est de bonne guerre, et la juste réponse que l'on peut attendre d'un Serpentard.

Le jeune sorcier écarquilla les yeux.

Désolé de te décevoir, Tom, mais je suis à Griffondor.

Griffondor ? Curieux... un esprit comme le tien serait à sa place dans mon ancienne maison.

Harry déglutit difficilement. Il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle ce qui s'était passé lors de la cérémonie de répartition et la suggestion initiale du Choixpeau. En revanche, il n'était pas réellement surpris que Tom ait été un Serpentard. Du peu qu'il avait entrevu de la personnalité de son interlocuteur, la maison vert et argent lui correspondait bien. Le brun préféra tout de même changer de sujet.

Si tu étais à Serpentard, je peux te poser une question ?

Je t'en prie, mais si c'est un moyen détourné de lancer un concours d'insultes entre représentants de maisons rivales, sache que je serai extrêmement déçu.

Harry fronça les sourcils. Est-ce que tous les Griffondors étaient comme ça cinquante ans plus tôt ? Quoique, lorsqu'il y réfléchissait, la plupart des Griffondors étaient comme ça aujourd'hui... Avec un soupir consterné pour sa propre maison, il répondit rapidement.

Je n'insulte personne simplement pour la maison dans laquelle ils sont, Tom. Je voulais te demander si tu savais quelque chose à propos d'une salle nommée "Chambre des Secrets" qui serait cachée dans Poudlard.

La réponse ne tarda pas.

Me voilà rassuré. Concernant ta question, pourquoi t'intéresses-tu à la Chambre des Secrets ? Elle ne concerne que la légende de Salazar Serpentard et sa famille, un Griffondor ne devrait pas avoir à s'en préoccuper.

Quelqu'un l'a ouverte cette année, et un élève a été pétrifié. Il y a aussi eu un message écrit avec du sang de coq sur un mur, et les professeurs sont inquiets. J'ai entendu Dumbledore dire qu'elle avait été ouverte dans le passé, et je me demandais si tu avais été à Poudlard quand c'était arrivé.

Harry retint son souffle. Il avait été un peu direct, mais il avait l'impression que mieux valait jouer franc-jeu avec Tom. Même s'il avait la curieuse impression que celui-ci connaissait déjà une partie des nouvelles qu'il lui partageait. Peut-être que c'était en rapport avec son précédent propriétaire ? Peut-être que l'élève qui s'était débarrassé du journal avait déjà raconté les évènements qui avait eu lieu dans l'école ? Après tout, Tom lui avait dit qu'il ne pouvait rien dévoiler qui permettrait d'identifier ceux qui avaient écrit dans son journal...

Harry interrompit ses réflexions lorsque son paragraphe disparut pour laisser la place à la réponse.

J'étais en effet présent lorsque la Chambre des Secrets a été ouverte pour la première fois. Si tu le souhaites, je peux te montrer ce qui s'est passé.

C'est vrai ?

Oui. Mais en échange, tu devras également répondre à quelques-unes de mes questions. Après tout, nous avons un accord, n'est-ce pas ?

Harry sourit avant d'écrire qu'il acceptait. Il n'en attendait pas moins du Serpentard, mais sentait que la pointe de méfiance entre eux pourrait sans doute s'atténuer ou disparaitre avec le temps.

Comme la dernière fois, les pages du journal se tournèrent vivement toutes seules avant de s'arrêter brusquement. Une nouvelle date s'inscrit en haut à gauche.

13 juin 1942

Cette fois, Harry était un peu plus préparé à la lumière aveuglante qui sortit des pages du journal. Naturellement, son sens de l'équilibre étant ce qu'il était, ça ne l'empêcha pas de trébucher dans les escaliers où il atterrit.

Le souvenir était différent, et le garçon à la cicatrice reconnut en un clin d'oeil les contours familiers de Poudlard. Les torches étaient allumées, et les escaliers étaient déserts à l'exception d'une silhouette immobile qui se tenait un peu plus haut, à quelques marches de l'entrée d'un couloir. Harry s'approcha, et eut un temps d'arrêt ahuri.

Devant lui se tenait une version plus âgée de Tom, qui avait une quinzaine d'années. Et pour être totalement honnête avec lui-même, Harry devait admettre que le petit garçon brun avait clairement été favorisé par les années concernant son physique. Ses cheveux bruns étaient désormais coiffés en ondulations soignées, son visage s'était légèrement affiné, et sa posture était droite et fière. Harry ne doutait pas un instant que ce Tom Jedusor avait dû avoir la moitié de l'école à ses pieds à l'époque, mais l'air grave que l'adolescent arborait le sortit rapidement de ses réflexions esthétiques.

Un mouvement attira l'oeil du Griffondor depuis l'intérieur du couloir, et son sang se glaça.

Deux hommes portaient un brancard recouvert d'un drap blanc qui couvrait la forme d'un corps. Lorsqu'il passa devant Tom, un léger déséquilibre dans l'escalier provoqua un mouvement sur la civière, et un poignet tomba sur le côté, inerte. Le Serpentard suivit l'ensemble du regard, jusqu'à ce qu'une voix l'appelle doucement.

- Ce n'est pas prudent de se promener dans les couloirs à cette heure-là, Tom.

- Professeur Dumbledore.

Le souvenir monta les marches qui le séparaient d'un Dumbledore qui avait l'air beaucoup plus jeune, et dont la barbe et les cheveux étaient bruns. En revanche, il avait les mêmes lunettes en demi-lune.

- Je voulais simplement savoir si ce que le professeur Dippet avait dit était vrai.

- J'en ai bien peur, Tom, répondit Dumbledore.

- Et... pour l'école, monsieur. Poudlard ne va pas fermer, n'est-ce pas ? Je n'ai nulle part où aller.

- Je crains malheureusement que le professeur Dippet n'ait pas le choix après ce qui vient de se produire.

Le corps de Tom se raidit immédiatement, mais ce fut la seule manifestation d'émotion du Serpentard. Il semblait avoir appris à parfaitement maitriser ses émotions. Après un instant d'hésitation, le préfet reprit avec une voix posée.

- Et si... et si tout s'arrêtait, professeur ? Si le coupable se faisait prendre ? L'école resterait ouverte, n'est-ce pas ?

Dumbledore fronça légèrement les sourcils, ses yeux scintillèrent et il se pencha imperceptiblement vers Tom pour lui répondre.

- Je suppose que oui. Y a-t-il quelque chose dont tu veux me parler, Tom ?

- Non monsieur, il n'y a rien.

- Très bien mon garçon. Tu peux t'en aller.

Le Serpentard inclina la tête dans un salut court, et tourna les talons. Harry s'attendait à ce que le souvenir s'arrête, mais ce ne fut pas le cas et il fut rapidement obligé de courir pour rattraper Tom. Celui-ci tourna dans une multitude de couloirs, jusqu'à arriver devant une porte reculée, à travers laquelle on entendait une voix étouffée. Sans un mot, le préfet ouvrit la porte et pour la seconde fois en peu de temps, Harry fut pris par surprise.

À l'intérieur de la chambre se tenait Hagrid, beaucoup plus jeune également, qui avait refermé un coffre en bois dès que la porte avait été ouverte.

- C'est terminé Hagrid, annonça Tom. Je sais que tu n'as jamais voulu tuer qui que ce soit, mais les choses sont allées trop loin. Écarte-toi.

- Non ! protesta le demi-géant.

Et il se posa aussitôt devant le coffre de façon protectrice. La démonstration n'impressionna absolument pas le Serpentard, qui sortit sa baguette et la pointa sur l'autre élève.

- Les parents de l'élève qui est morte arrivent demain. Je pense que le moins que l'on puisse faire, c'est de supprimer la chose qui a tué leur fille, déclara Tom froidement.

- Ne fais pas ça ! Aragog n'a jamais tué personne, jamais !

- Un monstre n'est pas un animal de compagnie, Hagrid. Écarte-toi.

- Non !

- Cistem Aperio !

Le sortilège frappa le coffre de plein fouet et le couvercle de celui-ci s'ouvrit violemment. Une énorme araignée en sortit et se mit aussitôt à fuir vers la porte. Ses huit pattes cliquetaient rapidement sur le sol en pierre à mesure qu'elle se rapprochait de son échappatoire.

- Arania Exumai ! lança Tom dans sa direction.

L'araignée esquiva deux tentatives et parvint à s'enfuir.

- Aragog ! s'écria Hagrid.

Le Griffondor fit mine de vouloir la suivre, mais s'interrompit lorsque Tom pointa sa baguette sur lui. Le préfet avait toujours l'air froid, mais Harry crut voir une étincelle de regret briller dans les prunelles marron pendant une fraction de seconde.

- Je ne peux pas te laisser partir. Nous allons aller voir le professeur Dippet pour lui expliquer ce qui s'est passé. On va te confisquer ta baguette et tu seras renvoyé.

Devant l'air défait et désespéré du demi-géant, Harry sentit la tristesse l'envahir. Il tendit la main vers son ami pour le consoler, le soutenir, n'importe quoi, mais la lumière aveuglante revint et il se retrouva assis sur son lit.

Il lui fallut près d'une minute pour se calmer et laisser le temps à son cerveau d'enregistrer et d'accepter ce qu'il venait de voir. Et même lorsque ce fut le cas, il n'arrivait pas à le croire. Hagrid ne pouvait pas être celui qui avait ouvert la Chambre des Secrets, c'était... c'était impossible. D'accord, le gardien de Poudlard avait tendance à un peu trop apprécier les animaux dangereux, mais de là à en conserver un mortel dans le château !

Tout à ses pensées, il faillit ne pas remarquer les mots qui réapparurent dans le carnet.

Voilà ce qui m'a valu ma récompense spéciale pour services rendus à l'école.

Le brun à la cicatrice lut les mots, mais fut incapable de digérer toutes les informations qu'il venait de recevoir. Il gribouilla quelques mots à la va-vite en guise de réponse.

J'ai besoin de réfléchir à tout ça, je répondrai à tes questions demain d'accord ?

La réponse ne tarda pas.

Prends le temps qu'il te faut, Harry.

Rassuré que Tom ne se vexe pas, Harry referma le journal, posa tout en vrac à côté de son lit et jeta presque ses lunettes sur la table de chevet avant d'enfoncer sa tête dans un oreiller.

Trop de pensées s'agitaient dans sa tête. Poudlard avait failli fermer. Une élève était morte. Hagrid avait été renvoyé à cause de Tom pour avoir gardé le monstre dans sa chambre. Il n'arrivait pas à tout mettre en ordre. Trop d'informations contradictoires, trop de mélange entre connaissances et émotions.

En soupirant, il comprit qu'il allait devoir en parler à ses amis pour qu'ils y réfléchissent ensemble. Grimaçant d'avance aux remontrances qu'Hermione allait inévitablement lui sortir, il tenta de s'endormir pour oublier ses problèmes jusqu'au lendemain matin.

-o-oOo-o-

- Wow Harry, tu es sûr que tu as dormi cette nuit ?

Le brun lança un regard noir à Ron, amplifié par les cernes qui se dessinaient sous ses yeux. Le sommeil s'était obstinément refusé au célèbre Griffondor, sa découverte de la veille tournant en boucle dans sa tête.

Ils descendirent au petit-déjeuner, Harry étouffant un bâillement magistral en arrivant aux portes de la Grande Salle. Neville s'assit à côté de lui et lui passa la corbeille de fruits, ce qui valut au timide Griffondor un regard reconnaissant de la part de son camarade. Les vitamines ne seraient pas de trop s'il voulait avoir une chance de survivre à la journée. À la simple idée de devoir supporter Lockhart pendant tout un cours, Harry prit la tête dans ses mains et grimaça. Il n'était définitivement pas d'humeur à supporter l'insupportable vedette.

Le cours de Métamorphose se déroula lentement, et demanda des trésors de contrôle à Harry pour ne pas s'endormir sous le nez de McGonagall. Celle-ci complimenta Hermione pour son dernier devoir, et le brun constata qu'il avait réussi à obtenir un Effort Exceptionnel sur le sien. Il s'en estimait satisfait, et parvint même à sourire à Neville lorsque celui-ci reçut – à sa grande surprise – un Acceptable. Passer du temps à la bibliothèque en compagnie d'Hermione lui avait visiblement été bénéfique.

Ils arrivèrent ensuite au cours de Défense, et entrèrent juste avant les Serpentards. Naturellement, Malfoy remarqua ses cernes et eut un sourire moqueur.

- Joli maquillage Potter. Tu essaies de lancer une nouvelle tendance ?

Harry était trop fatigué pour répliquer et entra sans même lancer un regard au blond ou aux autres qui ricanaient. Il s'affala sur son bureau, laissa tomber son sac et posa sa tête sur ses bras croisés. La leçon de McGonagall avait exigé toute la concentration et l'énergie qu'il était capable de produire pour la journée, et il était complètement épuisé. Naturellement, Ron crut bon de répondre à sa place.

- La ferme Malfoy, s'il y en a un qui se maquille ici c'est toi !

- Je ne te savais pas expert en la matière, Weasley. À te voir, on jurerait que les seuls conseils esthétiques que tu reçois sont ceux d'un troll.

Le Griffondor devint rouge de colère, et l'envie le démangeait de mettre son poing dans la figure arrogante du Serpentard. Il serrait déjà sa main droite lorsqu'Hermione l'interrompit en soupirant, une main sur son épaule.

- Ron, ignore-le.

- Mais 'Mione, il a...

- J'ai entendu, le coupa-t-elle. Mais Harry s'en fiche et tu devrais en faire autant. En répondant, tu lui donnes exactement ce qu'il veut.

- Mais...

- Ron. Le professeur va arriver. Allons nous asseoir.

Le ton de la jeune sorcière ne laissait aucune place à la négociation et le rouquin se laissa entraîner à sa place habituelle sous les regards et commentaires moqueurs des Serpentards. Draco et les autres s'assirent aussi, puis Lockhart arriva et Neville secoua discrètement Harry. Le Golden Boy leva la tête, regarda le professeur et grimaça avant de tenter comme il pouvait de rester éveillé.

Blaise eut un rictus amusé en voyant le célèbre Griffondor piquer du nez moins de dix minutes plus tard. Discrètement, il indiqua ce fait à Draco avec un coup de menton vers le bureau de son rival.

- On dirait que Potter a passé une sale nuit...

Le blond resta sans rien dire, mais ses sourcils se froncèrent très légèrement en observant le Griffondor, qui s'était apparemment endormi sur son bureau.

- S'il continue à t'ignorer, poursuivit innocemment l'italien, on va finir par penser que ton rival n'est pas Potter mais Weasley.

Les yeux gris se tournèrent vers Blaise et le fusillèrent pendant quelques secondes.

- Pas un mot de plus, Blaise. Weasley ne serait même pas digne d'être mon serviteur, siffla-t-il.

- Weasley n'est pas vraiment digne de quoi que ce soit, intervint Théodore depuis le bureau de derrière. En fait, je ne pense même pas que le mot dignité fasse partie de son vocabulaire.

Tous les élèves dans un rayons de deux chaises hochèrent la tête de concert. Daphné poursuivit sur le même ton, profitant de ce que Lockhart était à l'autre bout de la classe et tentait d'attirer l'attention de Potter.

- Même Granger et Londubat ont plus de manières que lui.

- Daphné, même le calamar géant a plus de manières que Weasley, argumenta Blaise.

Son commentaire provoqua une série de ricanements approbateurs parmi les Serpentards.

- N'empêche, je me demande ce qui a bien pu arriver à Potter pour qu'il soit dans cet état, reprit Blaise d'un air songeur.

- On parle de Potter, rappela Théodore. À tous les coups, le crapaud de Londubat s'est échappé du dortoir et en brave et chevaleresque Griffondor qu'il est, il a passé la nuit dans l'école pour l'attraper.

- Non, j'ai mieux, lança Daphné. Il a passé la nuit à réconforter leur pathétique fantôme qui s'est encore fait refuser l'entrée au club des chasseurs sans têtes.

Un à un, les vert et argents y allèrent tous de leur théorie, jetant parfois des regards vers le fameux Sauveur du Monde Sorcier avant de rire discrètement. Ils avaient leur occupation pour tout le cours.

De l'autre côté, Neville et Hermione avaient remarqué l'étrange manège des Serpentards, mais avaient échangé un regard entendu pour les ignorer. Neville était à côté de Harry, et Hermione et Ron étaient assis derrière eux. Harry était profondément endormi sur sa table, et Neville avait finalement décidé de le laisser dormir. Hermione lui passerait sans doute ses notes, et lui-même se chargeait de dissimuler ce détail aux yeux de Lockhart pour permettre à son ami de se reposer.

Seul Ron semblait furieux. Il était le plus proche des Serpentards, et entendaient les moqueries qui fusaient les unes après les autres. Hermione lui avait décoché un coup de coude dans les côtes lorsqu'il avait fait mine de se tourner pour leur répondre, et depuis, il rongeait son frein. Comment ses amis pouvaient rester aussi calmes alors que les serpents les insultaient à quelques mètres d'eux, il ne comprenait pas. Harry était trop épuisé pour répliquer, donc c'était à eux de le défendre, c'était leur rôle d'attaquer ces vicieux serpents à sa place ! Mais non, Hermione prenait des notes et Neville surveillait Harry. Ron se méfiait un peu de Neville. Le brun s'était greffé à leur trio du jour au lendemain, comme si c'était la chose la plus normale du monde.

Mais Harry avait paru content, alors il n'avait rien dit. Après tout, ce n'était pas comme si le timide et apeuré Neville pouvait lui voler son meilleur ami. Même s'ils avaient passé du temps sans lui à la bibliothèque, Ron savait qu'Harry restait SON meilleur ami. C'était lui qui avait participé à leur aventure l'an dernier, lui qui aidait Harry à comprendre le Quidditch et les échecs sorciers, lui qui avait la confiance du plus célèbre élève de Poudlard. Si Neville pensait pouvoir lui voler ça, il se trompait lourdement.

Rassuré sur le fait que Harry resterait toujours son meilleur ami, Ron entreprit de réfléchir à un moyen de se venger des Serpentards.

Dix minutes avant la fin du cours, Harry releva doucement la tête, les cheveux encore plus ébouriffés que d'habitude et l'air groggy. Neville lui adressa un petit sourire discret et un hochement de tête. Attrapant un bout de parchemin et de quoi écrire dans son sac, Harry jeta quelques mots sur le papier avant de le plier et de le passer à l'autre Griffondor, en indiquant de le passer ensuite à Ron et Hermione. Neville le lut, hocha de nouveau la tête, et envoya le message derrière lui.

Ron l'attrapa et l'ouvrit rapidement, avant d'écrire un mot dessus et de le passer à Hermione, qui en fit autant. Avant que le parchemin puisse retourner à Harry, une voix hautaine résonna juste assez fort dans la classe pour être entendue par Lockhart.

- On fait passer des notes en douce, Granger ? lança Malfoy.

- Miss Granger, ça ne vous ressemble pas, s'exclama Lockhart. Vous qui êtes d'ordinaire si appliquée...

Sentant venir le décompte de points, Harry intervint aussitôt avec un sourire poli mais encore plein de sommeil.

- C'est ma faute professeur. J'ai mal dormi la nuit dernière, et ça m'a empêché de suivre votre cours correctement. J'espérais qu'Hermione accepterait de me passer ses notes, mais je n'ai pas voulu déranger votre leçon.

- Ah, je comprends mieux ! Harry, Harry, Harry, il fallait me prévenir qu'il y avait une raison à ton état, je t'aurais excusé immédiatement.

Il ajouta un clin d'oeil complice à sa phrase, toujours dans le genre "les célébrités doivent se soutenir entre elles", et Harry força un sourire avant qu'un nouveau bâillement le force à mettre sa main devant sa bouche. Lockhart se tourna vers Hermione, un sourire approbateur plaqué sur le visage.

- Quelle était votre réponse à sa question, Miss Granger ?

- Naturellement, j'étais d'accord pour l'aider, professeur, déclara-t-elle sans ciller. Je pense qu'il est important que les élèves se soutiennent entre eux lorsque les circonstances l'exigent.

- Excellente attitude, je pense que cela mérite bien dix points pour Griffondor ! Prenez exemple, vous autres, l'entraide est une valeur importante du monde magique, surtout lorsque qu'à l'inverse de sorciers de mon niveau et de mon talent, vous ne pouvez pas toujours vous défendre seuls.

Et Lockhart repartit dans le récit d'une de ses aventures, impliquant un village sauvé d'une meute de loup-garous ou quelque exploit du même acabit.

Un peu plus loin dans la classe, Pansy renifla dédaigneusement et Blaise eut un sifflement admiratif.

- Qui aurait cru que miss Je-sais-tout en personne pouvait mentir à un prof comme ça ?

- Tu penses vraiment qu'elle a osé mentir à Lockhart ? demanda Daphné en haussant un sourcil.

- Potter aurait attendu la fin de la classe ou le déjeuner pour lui demander ses cours, intervint Draco. Aucune chance qu'il fasse passer un mot à ses trois toutous juste pour ça.

- Je suis d'accord, approuva Théodore. Il leur a plus probablement donné rendez-vous pour quelque chose.

- On s'en fiche de ce qu'il y avait sur ce parchemin, déclara Pansy d'un air supérieur. Ce qui est intolérable, c'est qu'ils ont fait passer un mot en cours et qu'ils ont eu des points pour ça ! Je n'arrive pas à croire que Lockhart fasse autant de favoritisme !

Oubliant opportunément qu'un certain professeur de Potions avait tendance à faire la même chose avec eux, ils approuvèrent tous l'injustice de la chose.

Après le cours d'Herbologie – où Harry avait réussi à rester juste assez éveillé pour aider Neville à réaliser la tâche qui leur était confiée par groupes de deux – les quatre Griffondors restèrent un tout petit peu plus longtemps que nécessaire dans la serre en prétendant ranger leurs affaires.

Une fois sûrs qu'ils étaient les derniers, Harry les entraîna à l'opposé du château pour aller s'installer sous un arbre situé à moins de vingt mètres de la Forêt Interdite, et depuis lequel ils pouvaient voir la cabane d'Hagrid. La position avait l'avantage d'offrir un champ de vision très large qui les avertirait de la moindre personne qui s'approcherait assez pour les entendre. Une fois installés, Hermione, Neville et Ron regardèrent Harry avec curiosité. Celui-ci passa une main dans ses cheveux, l'air hésitant, avant de se lancer.

- Vous vous souvenez du journal que j'ai trouvé ?

- Celui qui appartenait à Tom Jedusor ?

- Celui qui était dans les toilettes ?

Hermione et Ron avaient répondu en même temps, et la première envoya un regard de reproche au second avant de désigner Neville discrètement.

- Je pense qu'on peut lui dire, 'Mione, soupira Harry.

- Me dire quoi ? demanda Neville.

- On va prouver que Malfoy est l'héritier de Serpentard ! déclara Ron triomphalement.

Son affirmation lui valut un soupir de Harry, un air incrédule de Neville et une remarque exaspérée d'Hermione.

- Pour la dernière fois Ronald, ce n'est pas ce qu'on va faire !

Et avant que le roux proteste, la sorcière se tourna vers Neville pour lui donner une explication rapide.

- Si Harry te fait confiance, je te fais confiance aussi. Mais garde ça pour toi. On pense que Malfoy a peut-être accès à plus d'informations sur la Chambre des Secrets et l'héritier de Serpentard, notamment grâce à son père. On est en train de préparer du polynectar dans les toilettes de Mimi Geignarde pour prendre l'apparence de Bulstrode, Crabbe et Goyle, pour pouvoir l'interroger sans qu'il s'en rende compte.

Neville était bouche bée. Il comprenait à présent dans quel genre d'aventures il s'embarquait en décidant de soutenir Harry. Il réfléchit quelques instants, puis prit la parole sérieusement.

- Vous pouvez compter sur moi pour garder le secret. Si besoin, je couvrirai votre absence auprès des autres Griffondors pendant que vous êtes chez les Serpentards.

À la vue des trois sourires qui s'épanouirent sur les visages en face du sien, il comprit qu'il avait pris la bonne décision.

- Ça pourra sûrement nous aider, déclara Harry. Pour en revenir à ce que je disais, on a trouvé un journal dans les toilettes et je l'ai récupéré.

- Et il appartenait à un certain Tom Jedusor, répéta Neville.

Harry hocha la tête, et Hermione prit la suite pour résumer les informations qu'ils avaient à son sujet.

- Ce Jedusor a été préfet dans les années 1940, a reçu une distinction spéciale pour services rendus à l'école, et a quitté l'Angleterre après avoir eu son diplôme. C'est tout ce qu'on a pu apprendre de lui, ajouta-t-elle à l'attention de Ron.

Ron hocha la tête une fois, mais ne semblait pas spécialement voir où la discussion se dirigeait. Le garçon à la cicatrice inspira un grand coup avant de reprendre la parole.

- En fait... pas tout à fait.

- Comment ça ?

- Et bien... j'ai trouvé ça bizarre que le journal soit complètement vide, alors j'ai commencé à écrire quelques lignes dessus. Et il a répondu.

- QUOI !?

Le bruit de la triple exclamation de surprise fit grimacer Harry, qui passa une main dans ses cheveux, un peu gêné, avant de poursuivre.

- Oui, apparemment Tom a ensorcelé son journal pour qu'il contienne son souvenir, et il peut répondre quand on écrit dedans... Alors on a un peu parlé lui et moi.

- Harry, tu... je ne sais même pas par où commencer, déclara Hermione en secouant la tête. C'était incroyablement risqué et irresponsable de faire une chose pareille. Tu ne sais pas quelles sont ses intentions, quelle magie il a utilisé pour ensorceler ce journal ! J'espère que tu ne lui as rien confié de trop personnel !

Ron était muet, et Neville semblait pensif. Harry réfléchit quelques instants pour trouver une réponse qui lui permettrait de ne pas mentir sans pour autant trop en dévoiler.

- On a trouvé un accord pour partager des informations à tour de rôle, déclara-t-il finalement. Mais je ne lui ai pas parlé de nos aventures ou de la pierre philosophale, par exemple, ajouta-t-il rapidement. Je sais qu'il vaut mieux faire attention avec les objets ensorcelés, 'Mione.

Hermione sembla légèrement rassurée, et se contenta d'un regard de reproche. Elle semblait satisfaite de savoir qu'Harry avait conscience du danger, et ce dernier préféra ne pas approfondir davantage le sujet.

- Je lui ai demandé s'il savait quelque chose sur la Chambre des Secrets, et... il m'a montré un souvenir.

Le jeune sorcier leur raconta la scène aussi fidèlement que possible. L'intervention de Dumbledore, le fait qu'une élève ait été tuée, la confrontation entre Tom et Hagrid et la fuite de l'araignée. À la fin, les trois Griffondors avaient l'air à la fois stupéfaits et horrifiés.

- Ce serait Hagrid qui a ouvert la chambre et libéré le monstre ? murmura Hermione. Mais ça n'a aucun sens...

- On ne le connait pas ce Tom après tout, appuya Ron. Pour moi, c'était un sale mouchard.

- Le monstre avait tué quelqu'un Ron ! répliqua Harry. Qu'est-ce qu'on aurait fait à sa place ?

- Mais si c'est Hagrid le responsable... pourquoi il a attendu aussi longtemps pour la rouvrir ? demanda Neville. Et qu'est-ce que le monstre est devenu pendant tout ce temps ?

L'autre brun soupira.

- Je n'en sais rien. Et c'est ce qui m'inquiète. Le souvenir était vrai, j'en suis sûr, mais... mais ça ne colle pas. Il y a encore trop de points obscurs.

- Et on ne peut pas vraiment demander à Hagrid s'il a lâché un monstre dans l'école récemment, ajouta Hermione.

Les garçons eurent une grimace expressive. Avoir cette conversation avec le gentil demi-géant serait... au mieux, mortellement gênant.

- Au moins, on en sait un peu plus sur ce qui s'est passé la dernière fois qu'elle a été ouverte, résuma Neville.

- Qu'est-ce qu'on fait alors ? demanda Ron.

- On attend, décida Harry. Au moins le temps que la potion soit prête et qu'on interroge Malfoy. On aura peut-être plus d'informations après lui avoir parlé.

Les trois autres approuvèrent silencieusement, et les quatre Griffondors retournèrent vers le château en silence, tous plongés dans leurs pensées. Et dans le cas de Harry, prêt à retrouver son lit pour rattraper quelques heures de sommeil avant le diner.


Commentaire de la bêta : Les relations avancent, c'est moi qui vous le dit ! Les petits Serpentards sont bien trop adorables vous ne trouvez pas ? Ron commence à se montrer, Tom entre en scène et Harry dort. À sa place, je ferais pareil...

Merci d'avoir lu, et n'oubliez pas la petite review qui fait plaisir, Nellana a besoin de tout votre soutien !