N/A : Je n'ai pas résisté à twister un peu la Saint Valentin après avoir eu une idée stupide. Vous êtes prévenu(e)s.
Réponses aux reviews.
Luciedra711 : je confirme que la catatonie n'est pas à prendre à la légère, c'est pour ça que j'ai seulement repris certains des symptômes pour Harry. Neville a eu une belle frayeur avec cet épisode. Je suis contente que Draco te plaise, j'aime bien l'écrire ^^ J'espère que ta curiosité sera satisfaite au fur et à mesure des chapitres. Merci à toi de prendre le temps de laisser un commentaire :)
Guest : tout le principe de Harry Potter, c'est que certains personnages cachent des choses à d'autres XD Concernant Tom, je suis ravie que tu apprécies sa présence et sa caractérisation dans cette histoire. J'espère que la suite te plaira tout autant !
Les semaines suivantes s'enchaînèrent rapidement.
Au grand déplaisir de Harry, le calendrier afficha soudainement que la Saint-Valentin était dans trois jours. Le Griffondor avait été suffisamment traumatisé l'année précédente pour envisager sérieusement de supplier Hermione de le laisser passer la journée en sécurité dans son lit. Malheureusement, celle-ci se montra intraitable et Harry n'eut pas d'autre choix que de promettre qu'il assisterait bien aux cours de ce funeste lundi.
Pour un peu, il en aurait regretté d'avoir regagné sa popularité. Avoir toute l'école qui le regardait de façon effrayée ou haineuse était difficile à supporter, mais Harry préférait encore ça à la... créativité dont les autres élèves avaient fait preuve l'année précédente.
Le vendredi après-midi, Harry retrouva Hermione et Neville à la bibliothèque. Sous l'impulsion de la sorcière aux cheveux bouclés, ils avaient pris l'habitude d'utiliser leur après-midi de libre pour s'avancer sur leurs devoirs et pouvoir profiter librement de leur weekend. Les deux garçons évitaient soigneusement de mentionner que dans le cas d'Hermione, profiter de son weekend se traduisait en règle générale le passer à la bibliothèque.
Le Golden Boy achevait son devoir de Charmes, lorsque deux personnes qu'il n'aurait jamais cru voir dans cette partie de Poudlard apparurent à côté de leur table.
- Harry ! chuchota joyeusement Fred.
- Exactement le sorcier que nous cherchions ! poursuivit George sur le même ton.
Hermione leur lança un regard soupçonneux, et Neville leva la tête de son parchemin.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Harry.
- Nous avons eu une idée brillante.
- Pour fêter la Saint-Valentin en beauté !
Au vu de l'étincelle de malice qui illuminait les deux paires d'yeux qui le fixaient, Harry sentit sa curiosité s'éveiller. Il hésita une seconde, puis rangea ses affaires.
- 'Mione, Nev, j'y vais. Je terminerai mes devoirs demain après le Quidditch.
Hermione leva les yeux au ciel mais ne fit aucun commentaire et se replongea dans son livre. Le garçon-qui-a-survécu ne douta pas un instant que sa meilleure amie le forcerait à tenir parole. Neville lui sourit et adressa un petit signe de tête aux trois Griffondors lorsqu'ils s'éloignèrent.
Les jumeaux ne perdirent pas de temps à entraîner Harry dans une partie inutilisée du château, avant d'entrer dans une salle de classe vide et poussiéreuse. Quelques tables faisaient face à un bureau sur une estrade, mais la plupart des chaises manquaient, probablement réquisitionnées pour d'autres salles de classe au fur et à mesure du temps et des besoins.
Après avoir fermé la porte, les conspirateurs s'assirent chacun sur une table et Harry eut un sourire entendu.
- Alors, qu'est-ce que vous avez en tête exactement ?
Fred et George échangèrent un bref regard complice, et comprirent en une seconde qu'Harry avait déjà décidé de les aider.
- On pensait envoyer une carte à chaque personne de l'école, commença George.
- Y compris Rusard ! intervint Fred.
- Mais avec un petit détail particulier pour les différencier des cartes normales.
- Quel genre de détail ? demanda Harry.
Le brun avait l'étrange pressentiment qu'il allait aimer la réponse.
- Des beuglantes de Saint-Valentin dans une langue aléatoire, cris d'animaux inclus ! déclarèrent-ils en choeur.
Yep, Harry aimait la réponse. Un grand sourire hilare apparut sur son visage pendant que les jumeaux détaillaient leur plan.
- On y travaille depuis deux semaines et on a réussi à avoir des échantillons de presque toutes les langues dont on a besoin, développa Fred.
- D'ailleurs, un petit conseil.
- Évite de te trouver à proximité des élèves qui tomberont sur certaines cartes.
- Surtout celles en drakkanis.
Rien qu'à la tête de George, Harry devina que sa propre expression devait refléter l'ahurissement qu'il éprouvait.
- La langue des dragons, expliqua George. Charlie nous en a envoyé un extrait depuis la Roumanie. C'est un peu plus rocailleux que le fourchelangue, alors hurlé par une beuglante...
Le plus jeune grimaça immédiatement en imaginant le résultat d'un tel son. Il connaissait le nom de la langue des dragons, puisque Tom l'avait mentionnée lorsqu'il avait évoqué son voyage en Albanie, mais ne s'était pas attendu à ce que ses amis parviennent à l'intégrer à leur plan. Du peu que l'ancien préfet lui en avait dit, Harry décida qu'il valait sans doute mieux qu'il évite les cartes en question.
Les jumeaux reprirent la parole avant que le brun puisse partir trop loin dans ses pensées.
- Et donc, cher Harry, dans la mesure où tu parles fourchelangue.
- Une langue rare ! intervint Fred.
- Et qui a tendance à effrayer les gens, rappela George.
- Nous espérions que tu nous ferais l'honneur de participer !
Harry ne pouvait pas dire qu'il ne l'avait pas vu venir. Mais à la perspective d'effrayer quelques personnes sans pour autant faire de mal à qui que ce soit... Le Golden Boy sauta de la table sur laquelle il était assis, et fit craquer ses doigts avec un sourire conspirateur.
- Qu'est-ce que je dois faire exactement ?
Les jumeaux lui rendirent son sourire machiavélique, et commencèrent à lui donner les instructions nécessaires.
Une heure et plusieurs fous rires plus tard, les trois Griffondors retournèrent à leur salle commune comme si de rien n'était. Au final, Harry passa un weekend agréable et ignora totalement la frénésie générale autour de lui. Quelque chose lui soufflait que cette année, le quatorze février allait être bien plus amusant que ce à quoi Poudlard s'attendait.
-o-oOo-o-
Le lundi matin arriva, et avec lui les décorations roses qui envahissaient Poudlard à chaque mi-février. Dumbledore fit un discours sur la beauté et la pureté du sentiment dès le petit-déjeuner. Il avait cru bon d'assortir sa tenue à l'ambiance générale et arborait des robes mauves que toute la Grande Salle s'accorda à décrire comme atrocement moches. Lorsqu'il acheva d'expliquer comment les prétendants pourraient transmettre leur attention, Harry pâlit.
- Comment ça cette année, les cartes et les cadeaux volent tous seuls jusqu'à la personne à qui ils sont destinés ?
- De quoi tu te plains Harry, tu vas en recevoir plein ! s'exclama Ron.
Le sorcier roux avait un air envieux sur le visage, mais le brun se contenta de faire une grimace désespérée et de laisser sa tête tomber sur la table.
Neville tapota doucement sur l'épaule de son ami en guise de soutien moral. Contrairement à Ron, il n'était absolument pas jaloux de la popularité du Golden Boy lorsqu'il s'agissait de la Saint-Valentin. Recevoir une foule de marques d'affections creuses n'était pas vraiment sa vision du romantisme.
- Harry, commença Hermione, tu sais que...
- GGRRREEEEUUUUUUUUUUARRRGNHH !
Le hurlement venait de la table des Serdaigles, où une sixième année venait d'ouvrir une enveloppe rose qui avait aussitôt lâché son bruyant message inintelligible. Rouge de honte et de colère, elle se leva et exigea de savoir qui était le responsable et ce qu'une aussi mauvaise blague signifiait. Un silence total s'abattit sur la grande salle, qu'Hagrid brisa avec un sourire gêné.
- Aucune idée du responsable, mais c'était pour sûr le cri d'un hypogriffe en rut.
Le silence dura une seconde supplémentaire avant que les rires explosent un peu partout, et même McGonagall se fendit d'un petit sourire malicieux après un bref regard vers la table de Griffondor.
Harry était tout aussi hilare que les autres, même en ayant su à l'avance ce qui allait se produire. Lorsqu'il parvint à se calmer, ce fut pour constater que quatre ou cinq enveloppes d'un rose parfaitement écoeurant étaient posées devant son assiette. Le Golden Boy soupira, et ouvrit la première avec l'intention d'en finir au plus vite. Cette décision s'avéra être une très mauvaise idée, car le message se mit aussitôt à se chanter tout seul.
- Oh Harry, je me noie dans tes yeuuuux, de toi mon coeur est amoureuuux, depuis ce jour où tu m'as parléééééé, je rêve de t'embrasseeeeeeer...
Horrifié, le Griffondor n'eut pas d'autre option que d'attendre que l'entièreté des trois longs couplets se terminent avant de pouvoir refermer l'enveloppe avec un regard horrifié. Autour de lui, Ron, Dean et Seamus étaient pliés de rire et Neville se mordait la lèvre pour retenir sa propre hilarité.
En constatant que trois autres lettres s'étaient jointes à la pile devant lui, Harry paniqua et se leva de table.
- J'abandonne, on se retrouve en classe.
Et il sortit à toute vitesse de la Grande Salle, sans remarquer que chaque lettre non-ouverte s'était précipitée à sa suite. Harry ignora délibérément les rires et les commentaires sur la disparition de son courage Griffondorien.
-o-oOo-o-
Les Serpentards de deuxième année arrivèrent en avance au cours de Défense, principalement sous l'injonction de Draco qui ne voulait pas manquer l'arrivée du Golden Boy de Griffondor. Lorsque son rival entra, il avait si piètre allure que le sorcier blond ne regretta pas une seconde d'avoir pressé le pas.
Potter avait l'air complètement désespéré, alors qu'il avait à peine eu une heure de cours. Il s'avança jusqu'à son bureau, toujours suivi par une dizaine de lettres et paquets qui se posèrent devant lui dès qu'il fut assis. Avec un grognement, il tenta en vain de les écarter.
- Qu'est-ce qu'il y a Potter, le sauveur du monde sorcier est incapable de supporter quelques déclarations enflammées ?
Le Griffondor lui adressa un regard noir, qui le fit ricaner. Toutefois, au moment où il ouvrit la bouche pour répliquer, Lockhart sortit de son bureau.
- Ah, mes chers élèves, je crains fort qu'aujourd'hui ne soit pas le meilleur jour pour une de mes leçons démonstratives, à la place, veuillez... hum... veuillez lire... voyons voir... les cinq chapitres suivants de mon autobiographie et faites-en un résumé que vous laisserez sur votre table à la fin du cours !
Et il retourna dans son bureau en fermant la porte à clé. Avec des soupirs exaspérés, Griffondors et Serpentards sortirent les livres en question et de quoi écrire.
- Combien que ce narcissique va passer la journée à lire les lettres de son fan-club ? lança Seamus.
- Draco, tu as entendu ça ? intervint Blaise. Un Griffondor qui utilise un mot de plus de deux syllabes, je croyais que c'était une légende...
La tension augmenta immédiatement entre les deux côtés de la salle, et la plupart des élèves se tournèrent pour faire face à leurs adversaires.
- Pas aussi rare qu'un serpent qui intéresse quelqu'un, répliqua Ron. Je parie qu'aucun de vous n'a reçu quoi que ce soit !
Sans un mot, Draco, Daphné et Blaise claquèrent des doigts et trois piles d'enveloppes s'alignèrent sur leurs tables respectives. Aucun des trois Serpentards ne manqua le discret facepalm des trois autres membres du petit groupe de Griffondors.
- Contrairement à ce que tu insinues, Weasley, déclara Daphné, la plupart des élèves savent apprécier la beauté là où elle se trouve.
Ron était devenu rouge – de colère ou de honte, difficile à dire – et cherchait désespérément quelque chose à répliquer lorsqu'une nouvelle lettre arriva et se dirigea en direction du Serpentard blond.
- Décidément Draco, tu brises tous les coeurs, s'amusa Théodore.
- Évidemment puisqu'il ne s'intéresse qu'à moi, intervint Pansy en fusillant l'enveloppe des yeux.
- Je ne m'intéresse à personne. Ou plutôt, personne n'est assez intéressant pour moi, corrigea le concerné avec un sourire suffisant.
De l'autre côté de la salle, Harry s'était désintéressé de la conversation et tentait d'en profiter pour discrètement ouvrir ses lettres et en finir au plus vite. Il entendit vaguement Ron et Malfoy continuer à échanger, et le premier défier le second de la lire à haute voix. Ron espérait probablement que le contenu serait aussi gênant que les lettres qu'Harry recevait depuis le petit-déjeuner.
- Peur de se ridiculiser, Malfoy ? provoqua Ron.
Les yeux du blond lancèrent des éclairs au Griffondor roux, et il ouvrit l'enveloppe.
Une série de sifflements et de sons rauques en sortit pendant une dizaine de secondes, poussant la plupart des élèves à se boucher les oreilles. Lorsque ce fut fini, le Serpentard froissa la lettre en une boule de papier qu'il envoya vers les Griffondors.
- Très amusant, vraiment. Qui a eu l'idée de cette...
Il s'interrompit en voyant Potter se lever, un sourire aux lèvres, et ramasser délicatement la boule de papier pour la défroisser. Le Griffonfor se dirigea ensuite vers Draco, et se mit à parler d'une voix mesurée, pendant que deux orbes émeraude se fixaient dans son regard gris.
- Doutez que les étoiles ne soient de flamme, doutez que le soleil n'accomplisse son tour. Doutez que la vérité soit menteuse, infâme, mais ne doutez jamais de mon amour.
Il déposa le parchemin devant son rival dans un silence absolu et une classe pratiquement métamorphosée en poissons rouges. Même les Serpentards étaient bouche bée, incapables de comprendre ce qui était en train de se passer.
- Le choix de la langue était approprié pour un Serpentard, déclara le brun sans cesser de sourire. Une aussi belle déclaration méritait d'être traduite.
Et il retourna à sa place, laissant derrière lui un Draco sans voix et un groupe de Serpentards abasourdis. De son côté, le Golden Boy cessa d'ouvrir les lettres qui lui étaient destinées, et commença tranquillement le travail donné par Lockhart.
-o-oOo-o-
Après le cours d'Herbologie, Harry alla s'enfermer dans une salle de classe vide et éloignée de tout pour ouvrir toutes ses lettres et paquets. Il savait déjà qu'il donnerait toutes les sucreries à Ron, celles-ci n'ayant aucun attrait pour lui-même. Heureusement pour ses oreilles, peu de personnes avaient opté pour un message chanté et il se contenta d'ignorer les poèmes et déclarations d'élèves à qui il n'avait probablement jamais adressé la parole.
En revenant à la salle commune, il tomba sur Fred et George au détour d'un couloir, qui l'interrogèrent du regard. Sans répondre, il fit un sourire et leva la main pour leur faire un high-five à chacun.
- Le timing était parfait, fit-il en riant.
- Alors, comment Malfoy a réagi ? demanda George.
- Furieux, puis surpris, et il est resté sans voix pendant plus d'une minute.
- Malfoy sans voix ? s'étonna Fred. On aurait dû faire ça beaucoup plus tôt, George.
- Tout à fait d'accord, Fred. Dis-nous Harry, c'est le fourchelangue ou la déclaration qui l'a fait planter ?
- La déclaration, je crois.
Devant les deux grands sourires qui lui firent face, Harry recula aussitôt.
- Non, énonça-t-il d'un air déterminé.
- Harry !
- Non. Il est hors de question que je cite du Shakespeare à Malfoy pour qu'il se taise.
- Et du Byron ?
- Ou du Marlowe ?
Harry les fusilla du regard, sans grand effet.
- Je ne referai pas de déclaration d'amour à Malfoy, même pour une blague.
- Même en fourchelangue pour lui faire peur ?
Le brun leva les yeux au ciel avant de répondre par la négative une fois de plus, et annonça le mot de passe au portrait de la grosse dame pour entrer et fuir auprès de ses amis.
- HARRY ! s'écria Ron.
En voyant l'air horrifié de Ron, le héros de Griffondor comprit que son ami ne s'était toujours pas remis de le voir déclamer des vers aussi romantiques à son rival. Et vu à quel point Neville et Hermione ne se donnaient même plus la peine de retenir leurs rires, la soirée s'annonçait longue.
-o-oOo-o-
Dans la salle commune de Serpentard, l'ambiance était légèrement différente, mais le sujet restait le même.
- Alors Draco, qu'est-ce que ça fait de recevoir une déclaration d'amour de Potter ? lança Blaise avec un sourire hilare.
- Visiblement, ça laisse sans voix, répondit Théo du ton le plus neutre qu'il put.
- En même temps, je le comprends, soupira Daphné d'un air rêveur. C'est officiel, Draco, je suis jalouse. Tu veux bien partager Potter avec moi ?
- Daphné ! s'indigna Pansy. Comment peux-tu y songer ?
La blonde sourit un peu plus largement, et soupira en exagérant son air énamouré, tout en s'allongeant un peu plus dans son fauteuil.
- Il est célèbre, puissant, d'une bonne famille, populaire, mignon, il a du charme, de la répartie, et il déclame du Shakespeare pour la Saint-Valentin, énuméra Daphné. Qui refuserait un prétendant pareil ?
- J'avoue qu'il a des arguments, admit Blaise avec un sourire hilare. Draco, tu ne vois pas d'objection à ce qu'on tente notre chance avec lui s'il ne t'intéresse pas ?
- Vu la façon dont Potter n'avait d'yeux que pour lui, je pense que vous perdrez votre temps à le courtiser, répliqua Théo.
Daphné et Blaise laissèrent échapper des soupirs mélodramatiques.
- Hélas, trois fois hélas, je crois bien que tu as raison.
- Quel dommage.
Un léger silence s'installa et ce fut à ce moment qu'ils remarquèrent que le principal intéressé n'avait pas dit un mot de toute la conversation et semblait plongé dans ses pensées.
- Salle de Serpentard au Prince de Glace ! appela l'italien.
- Je ne suis pas sourd, Blaise.
- Mes excuses, mais tu ignores nos questions depuis tout à l'heure.
Draco soupira, visiblement exaspéré d'être interrompu dans ses réflexions.
- Si ce n'est que ça. Potter m'a surpris, et il reste mon rival. Oubliez l'idée de le courtiser, je ne veux pas d'interférences.
- Un Malfoy ne partage pas, c'est ça ? le taquina Daphné. Pas même son rival ?
- Exactement.
Et il se leva pour rejoindre le dortoir, laissant le petit groupe échanger des regards à la fois surpris et amusés.
-o-oOo-o-
Le mois de février se poursuivit. Harry raconta à Tom l'épisode de la Saint-Valentin, et l'ancien préfet fut très amusé par la farce des jumeaux. Il en avait presque admis être impressionné par la mise en oeuvre.
Le Griffondor continua les exercices de méditation que Tom lui enseignait, en les complexifiant progressivement. D'après le Serpentard, Harry progressait rapidement et serait en mesure de passer à l'étape supérieure après les examens de fin d'année.
Les semaines et les mois passèrent, apportant avec eux le printemps et des températures nettement plus agréables.
Bientôt, ils arrivèrent au mois de mai, ce qui signifiait qu'il ne leur restait que deux mois avant la fin de l'école et un peu moins avant le début des examens. Comme lors de la première année, Hermione avait pratiquement élu domicile à la bibliothèque. Mais contrairement à la première année, où Ron et Harry avaient fui la salle et profité des beaux jours, Neville et Harry rejoignaient régulièrement la sorcière la plus brillante de leur année. Seul Ron demeurait hostile à l'idée de passer autant de temps le nez dans les livres.
Neville souhaitait remonter ses notes et profitait des connaissances d'Hermione, tandis qu'Harry révisait plus tranquillement les différentes matières en demandant de temps en temps de l'aide à son amie. Lorsque le soleil revint pour marquer le début de l'été, les deux bruns tentèrent de convaincre la jeune fille aux cheveux bouclés de faire leurs séances de révisions à l'extérieur. Celle-ci accepta un compromis de quelques heures par semaine.
Ron se désolait de voir ses trois – il avait finalement accepté que leur trio devienne un quatuor – meilleurs amis passer tant de temps dans les livres, mais les rejoignait parfois sous l'injonction d'Hermione. Celle-ci était prompte à rappeler à toute la tour de Griffondor que les notes aux examens étaient ce qui déterminait leur avenir.
Le vendredi après-midi de la première semaine de mai, les quatre Griffondors de deuxième année étaient donc installés dans le parc, assis ou allongés sur l'herbe, chacun avec un ou plusieurs livres autour d'eux. Quelques Serdaigles qui passaient dans les couloirs adjacents les avaient regardé d'un air surpris, avant de les saluer poliment et de poursuivre leur chemin.
Vers quatre heure, Harry s'étira et sortit le journal de Tom de sa sacoche. Il se sentait désormais un peu plus en confiance et osait le sortir en présence de ses amis lorsqu'il était certain que ceux-ci ne pourraient pas le lire. En l'occurrence, Hermione était plongée dans un livre de Charmes, Neville lisait attentivement un chapitre de Métamorphose, et Ron faisait semblant de réviser l'Herbologie. Un magazine de Quidditch dépassait du manuel, mais heureusement pour le roux, Hermione ne semblait pas encore s'en être aperçu.
Bonjour Tom.
Bonjour Harry. Tu fais une pause dans tes révisions, je présume ?
Le Griffondor sourit. Bien qu'il ne l'ait jamais dit explicitement, les quelques discussions que le Serpentard et lui avaient eues concernant les cours et les examens laissaient entendre que Tom avait été un élève brillant.
Oui, j'ai pu avancer ce que je voulais et il fait trop beau dehors pour continuer. Et puis il reste encore plus d'un mois et demi avant les examens.
Dans la mesure où tu ne vises pas d'être major de promotion, j'imagine que je ne peux pas vraiment te le reprocher. Est-ce qu'une raison particulière te pousse à me parler aussi tôt dans la journée ? Draco t'aurait-il enfin rendu ta déclaration enflammée ?
Harry étouffa un grognement et leva les yeux au ciel. Il savait qu'il avait fait une erreur en racontant cette partie de la Saint-Valentin à son ami. Depuis qu'il l'avait appris, Tom le taquinait régulièrement sur sa relation avec Malfoy – qu'il persistait à appeler par son prénom – et lui demandait s'il avait eu une réponse.
Les premières fois, le brun s'était immédiatement indigné et avait écrit de longues paragraphes pour expliquer à quel point le blond était insupportable. Au bout du troisième, l'amusement qui s'était échappé du carnet avait finalement fait comprendre à Harry que Tom était juste en train de plaisanter.
Très drôle. Non, Malfoy ne m'a pas parlé de la journée et je ne m'en plains certainement pas.
Les mots s'effacèrent lentement, et Harry sentit l'amusement transmis par le carnet augmenter.
Quel dommage. Une déclaration d'amour aussi élégante à un âge aussi tendre que le vôtre mérite davantage d'attention. La prochaine fois que je croiserai Lucius, je lui signalerai le manque de manières de son fils.
Harry essaya d'imaginer la scène, et échoua lamentablement. Peu importait comment il tournait la possibilité dans son esprit, il était incapable de visualiser un tel échange. Dans le doute, et peu enclin à poursuivre sur cette voie, il tourna la discussion vers un autre sujet.
En fait, je voulais te demander ce que tu avais pris comme options en troisième année. Je ne pense pas prendre Etude des Moldus, mais les quatre autres me semblent intéressantes. Même si l'Arithmancie a l'air compl
Une exclamation effrayée dans son dos l'interrompit au milieu de sa phrase et il se tourna aussitôt en refermant le journal. Concentré sur sa discussion avec Tom, il n'avait pas remarqué le groupe de première années de Griffondors qui s'était approché.
- Ginny, tout va bien ? demanda Hermione en fronçant les sourcils.
Harry comprit que la petite soeur de Ron était celle qui avait pratiquement crié et tourna son regard vers elle, curieux de ce qui avait pu provoquer une telle réaction. Le visage de la jeune sorcière passa de très blanc à très rouge en quelques secondes.
- Ginny ? répéta Ron.
- J-je vais bien, balbutia-t-elle.
Harry et probablement Neville allaient insister, lorsqu'un garçon du groupe s'avança et prit la parole d'une voix nerveuse mais pleine d'espoir.
- En fait on se demandait si on pouvait rester avec vous et réviser pour les examens et vous demander de l'aide quand on est bloqués et...
- Respire ! l'interrompit Harry en riant.
Pendant que le garçon s'exécutait, le Golden Boy jeta un rapide coup d'oeil à ses trois amis, qui hochèrent la tête sans hésiter.
- Pas de soucis, bien sûr que vous pouvez rester. On vous aidera du mieux qu'on peut.
Le garçon et les six autres élèves parurent ne pas en croire leurs oreilles, puis affichèrent de grands sourires avant d'immédiatement s'asseoir à côté des quatre deuxième années. Bien vite, ceux-ci abandonnèrent leurs propres révisions pour aider les plus jeunes Griffondors. En quelques minutes, chacun se retrouva avec un ou deux élèves en fonction de leurs spécialités respectives.
Neville expliquait les propriétés de certaines plantes à une petite brune et Hermione interrogeait Ginny et un garçon aux cheveux châtains sur les charmes et enchantements. Harry avait pris en main la révision des sorts de Défense pour deux garçons et une fille, et Ron tentait tant bien que mal de faire réciter son cours d'Histoire à une pétillante blonde nommée Amanda.
Lorsqu'ils remontèrent à la salle commune avant d'aller diner, les première années rouge et or avaient tous un sourire ravi aux lèvres.
À partir de ce jour-là, il ne fut pas rare d'observer le groupe de quatre Griffondors entouré de quelques autres élèves de leur maison qui étaient motivés pour réviser. Si le fait en lui-même ne dérangeait pas Harry, le Golden Boy arrêta de prendre le journal de Tom avec lui pendant leurs séances. Il préférait ne pas prendre le risque qu'un autre élève réalise qu'il avait un carnet qui lui répondait.
-o-oOo-o-
Le mercredi matin de la semaine suivante, Harry, Ron et Hermione se dirigèrent directement vers la Grande Salle pour le déjeuner après leur cours. Seul Neville préféra aller poser ses affaires avant d'aller manger.
Harry lui garda sa place habituelle à côté de lui, et commença à se servir. Hermione était en train de mentalement répéter son planning de révisions pour la fin de la semaine, et Ron la regardait faire avec des yeux ronds, incapable de comprendre ce qui pouvait bien lui rester à ingurgiter en terme de savoir.
Soudain, Neville entra en courant dans la Grande Salle et se précipita vers ses amis, un air paniqué sur le visage.
- HARRY ! cria-t-il. Je sais pas qui a fait ça, mais viens vite !
Le garçon à la cicatrice réagit en un clin d'oeil et se leva, attrapant son sac en un mouvement fluide avant de suivre son camarade essoufflé au pas de course. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'Hermione et Ron avaient fait de même, et les quatre sortirent en ignorant les regards médusés du reste de la Grande Salle.
Harry ne savait pas à quoi s'attendre, mais fut presque surpris lorsque Neville les conduisit à la salle commune de Griffondor avant de se diriger vers la porte de leur dortoir. Il s'était attendu à une attaque, un monstre ou au minimum une série de pièges mortels à affronter.
Lorsque le brun ouvrit la porte de la chambre commune des garçons de deuxième année, l'inquiétude qu'il avait trouvé le moyen de calmer remonta en flèche.
Tous les lits étaient défaits et les rideaux ouverts. Les malles étaient toutes ouvertes en grand et leur contenu éparpillé sur le sol. Certains oreillers étaient déchirés, et des plumes avaient été dispersées un peu partout. Même leurs affaires de cours avaient été renversées et jetées par terre sans la moindre considération.
Harry fut soudainement saisi d'un doute affreux et fonça vers son lit, pendant qu'Hermione entrait dans la pièce et commençait à faire les déductions qu'elle pouvait.
- C'est forcément un Griffondor, personne d'autre ne connait notre mot de passe ! Ou alors ce n'est pas un élève, ajouta-t-elle sans y croire.
- En tout cas, celui qui a fait ça devait chercher quelque chose, ajouta Ron.
- Et il l'a trouvé.
Les trois Griffondors sursautèrent. La voix de Harry était devenue sombre et froide, pleine de colère contenue. Même Neville, qui était toujours en train de reprendre son souffle, sentit un frisson lui traverser l'échine. En cet instant précis, leur instinct à tous les trois leur hurla que la personne accroupie à quelques pas d'eux était dangereuse.
Harry inspira lentement, dans une tentative de calmer la colère qui s'emparait de lui, avant de poursuivre.
- Le journal de Tom a disparu.
Immédiatement, les trois autres pâlirent. Ils avaient tous compris et accepté que Tom faisait désormais partie des rares personnes à qui Harry avait accordé son amitié et sa confiance. Quiconque avait volé le carnet de l'ancien préfet venait de se mettre à dos le Golden Boy de Griffondor, et il ne faisait aucun doute qu'il ou elle allait le regretter.
Quelques instants plus tard, Dean et Seamus entrèrent à leur tour et laissèrent échapper des sifflements de surprise, avant de s'écarter devant McGonagall. Celle-ci pinça les lèvres devant le désordre.
- Puis-je savoir ce qui s'est passé ici ?
- Quand je suis revenu de cours pour poser mes affaires, répondit Neville, j'ai trouvé la chambre dans cet état. Je suis allé prévenir les autres et on est revenus ici.
- Je vois. Potter, on vous a dérobé quelque chose ?
Harry se releva lentement, sembla hésiter une seconde, et regarda sa directrice de maison.
- Toutes mes affaires sont là, professeur, répondit-il.
McGonagall haussa un sourcil, visiblement convaincue du contraire. Derrière elle, Hermione se mordit les lèvres. Mentir à un professeur pour un mot concernant un rendez-vous était une chose, mais mentir à sa directrice de maison concernant une affaire de vol et de vandalisme, c'en était une autre.
- Peut-être n'avez-vous pas encore trouvé. Messieurs, je vous prie de ranger vos affaires et de déterminer au plus vite s'il vous manque quelque chose. Peut-être le responsable de ce... désordre n'a-t-il pas trouvé ce qu'il cherchait.
Et sur ces entrefaites, la professeure de Métamorphose sortit de la pièce avec la ferme intention de prévenir le directeur et de lancer une enquête.
- Harry ! explosa Hermione dès qu'elle put. Comment as-tu pu mentir à McGonagall !?
- Je n'ai pas menti, fit-il en haussant les épaules. Techniquement, ajouta-t-il, le journal de Tom ne fait pas partie de mes affaires.
La sorcière le fusilla du regard, Neville eut un sourire amusé et Ron fronça les sourcils. Derrière eux, Dean et Seamus avaient l'air un peu perdus et ne comprenaient pas très bien de quoi il était question.
- Harry, déclara le roux, je crois que les Serpentards sont en train de déteindre sur toi.
Le brun esquissa un début de sourire, mais celui-ci n'atteint pas ses yeux. À force de parler avec Tom, il avait appris qu'en présence d'un potentiel Légilimens, mieux valait toujours dire la vérité. Ou du moins, une version de la vérité. Tout était question de formulation d'après l'ancien préfet. Harry ne pensait pas que McGonagall utiliserait la Légilimancie sur ses élèves si elle en était capable, elle était trop droite et honorable pour ça. Mais il n'avait pas voulu lui mentir pour autant et les mots étaient sortis d'eux-mêmes.
- Hey Harry, quelqu'un a retourné le dortoir juste pour te prendre un truc ? demanda Dean sans y croire.
- Apparemment, soupira le Golden Boy.
- Merlin, il ne pouvait pas juste te le demander ? jura Seamus. On va en avoir pour une éternité à tout ranger.
- Autant s'y mettre maintenant, soupira Neville.
Les cinq Griffondors de deuxième année s'attaquèrent à la tâche en râlant et maudissant la personne responsable de l'état de leur chambre. Seul Neville jetait de temps en temps un coup d'oeil discret à Harry. L'aura furieuse et menaçante qu'il avait sentie au début s'était calmée, mais il avait l'impression que son ami l'avait tout juste intériorisée et la gardait temporairement sous contrôle. Aussi il ne fut pas surpris lorsqu'Harry déclara vouloir aller faire un tour – seul – après avoir fini de ranger.
Neville avait remarqué qu'Harry trouvait presque toujours un moyen de s'éclipser pendant quelques heures, une ou deux fois par mois en moyenne. Il s'en était inquiété au début, puis avait constaté que le Griffondor en revenait toujours avec un air plus détendu et apaisé. Lorsqu'il avait posé la question à Hermione, celle-ci avait haussé les épaules et déclaré qu'Harry avait "besoin d'être seul de temps en temps". Ron et elle lui avaient promis de ne pas le suivre lorsqu'ils étaient en première année.
Et en l'occurrence, Harry semblait avoir grand besoin de calmer sa colère à l'idée que quelqu'un avait volé le seul moyen de contact qu'il avait avec Tom.
Commentaire de la bêta : Une bien belle Saint Valentin n'est-ce pas ? Il faut dire que notre Harry sait choisir ses mots... Il a bien grandi notre petit lion, mais ce nouveau coup dur risque d'être compliqué à gérer ! Impossible de passer un moment tranquille à Poudlard...
