Sans grande surprise, aucun des occupants du dortoir n'eut quoi que ce soit de manquant à signaler une fois le rangement terminé. De façon identique, l'enquête pour déterminer le responsable de l'état de leur chambre ne donna rien.

Harry avait toujours l'air contrarié, mais après quelques jours et plusieurs heures à disparaître à l'extérieur du château, il semblait mieux contrôler sa colère. Il n'en restait pas moins évident que le Griffondor continuait à passer un certain temps à réfléchir à l'identité de la personne qui pouvait bien être derrière le vol du journal de Tom.

Les jours passèrent sans que rien ne se produise, jusqu'au vendredi après-midi de la troisième semaine de mai. Dès le matin, le ciel avait été assombri de nuages, et avant neuf heures, un rideau de pluie s'était abattu sur Poudlard.

Rogue leur avait fait pratiquer la potion à hérisser les cheveux, en dépit d'un certain nombre de grommellements d'une poignée d'élèves à propos de leur capillarité et de l'humidité ambiante. Même Malfoy avait légèrement froncé les sourcils et Harry lui avait envoyé un sourire moqueur lorsque Rogue avait eu le dos tourné. Contrairement aux cheveux perpétuellement en bataille du Griffondor, le blond semblait consacrer un certain temps à sa coiffure chaque matin.

Harry passa une bonne partie de la classe à soupeser l'intérêt "d'accidentellement" renverser sa potion terminée sur le Serpentard. Un tel évènement lui vaudrait sans nul doute des points en moins et une retenue de la part de Rogue, mais la tête de Malfoy promettait d'être exceptionnelle. Toutefois, l'explosion du chaudron de Seamus dix minutes avant la fin du cours lui fit oublier son projet au profit de la tête ahurie de l'irlandais. Seamus avait peut-être un talent pour la pyrotechnie, mais ce don avait parfois un peu de mal à s'accorder avec les autres matières.

Vingt points en moins pour destruction de matériel, Finnegan, grinça Rogue. Et une semaine de retenue pour avoir mis la vie de vos camarades en danger avec cette explosion.

Le Griffondor sembla vouloir protester, mais ses cheveux se hérissèrent soudainement sur sa tête, accompagnés rapidement par ses sourcils, puis les poils sur ses avant-bras, et il fut bientôt évident que tout son corps était concerné par le problème. Avec les traces de suie qui couvraient son visage, Seamus avait des allures de hérisson.

- Professeur, je peux aller à l'infirmerie ? demanda l'irlandais avec un sourire hilare.

- Les toilettes les plus proches devraient suffire, répliqua Rogue. Pas la peine de revenir.

Seamus récupéra ses affaires sans perdre son sourire et sortit de la salle de Potions sous les regards amusés et envieux des autres Griffondors.

Quelques minutes plus tard, ils avaient tous rendu les flacons contenant le résultat du cours et sortaient de la salle avec la ferme intention d'aller déjeuner.

Une fois à table, Dean fronça les sourcils.

- Où est Seamus ?

- Aux toilettes pour se débarrasser des effets de la potion, répondit Hermione mécaniquement.

- Il devrait déjà être revenu, il ne loupe jamais un repas !

Devant l'argument, Harry, Ron et Neville se mirent à réfléchir et échangèrent des regards rapides.

- Peut-être que ça prend plus de temps que prévu ? proposa Harry. S'il n'est pas là à la fin du déjeuner, on ira voir où il est.

- Sans moi, déclara Hermione. J'ai prévu d'aller...

- À la bibliothèque, répondirent les garçons en choeur.

La sorcière rougit légèrement, mais hocha la tête.

Lorsqu'ils sortirent de table, le dernier membre de leur dortoir n'était toujours pas revenu, et ils résolurent d'aller le chercher en se séparant. Dean et Ron iraient voir dans la tour de Griffondor, tandis que Neville et Harry se dirigeraient vers les toilettes proches de la salle de Potions.

Alors qu'ils s'enfonçaient dans les donjons, les deux bruns entreprirent de discuter du cours de la matinée.

- J'ai vraiment hésité, admit Harry. Je veux dire, tu imagines Malfoy avec les cheveux hérissés sur sa tête ?

- Perturbant, déclara Neville en secouant la tête. Et il t'aurait sûrement lancé un sort pour se venger.

- Possible, mais ça aurait valu le coup. Je me demande si...

Impur... Sang... Tuer...

Harry se figea soudainement au milieu du couloir. Le sang quitta son visage et ses mains devinrent moites. Neville s'immobilisa en voyant que son ami avait cessé d'avancer, et se mit à paniquer en voyant le choc du héros de Griffondor.

- Harry ? Harry ?

- La... la voix... Neville, la voix est revenue, elle va tuer !

Neville blêmit et regarda autour de lui, essayant de déterminer où était le danger.

- Dans quelle direction elle est ?

Harry resta bloqué quelques instants, les yeux écarquillés, puis sembla réaliser quelque chose et hurla un nom avant de se mettre à courir.

- SEAMUS !

Neville se lança aussitôt à sa poursuite, comprenant ce qui venait d'effrayer Harry et priant Merlin de toutes ses forces pour qu'ils arrivent à temps, que son ami se trompe, ou que l'irlandais soit dans la salle commune.

Les toilettes étaient deux couloirs plus loin, et ils s'y précipitèrent avant de s'arrêter net dans l'entrée, incapable de bouger devant la scène qui les attendait.

Seamus était par terre, le visage paralysé dans une expression de terreur absolue. Il était totalement immobile, et les deux Griffondors comprirent instantanément qu'il avait été pétrifié. Quelques mèches se dressaient encore sur sa tête. Il gisait sur le dos, ses mains levées dans un geste défensif inachevé, en face des lavabos dans lesquels l'eau coulait toujours. Un des miroirs qui les surmontaient était brisé, mais aucune trace de sang n'était visible.

- I-il faut prévenir u-un professeur, fit Neville d'une voix blanche.

Harry acquiesça, reprenant peu à peu pied dans la réalité. Du coin de l'oeil, il nota un mouvement infime en périphérie de sa vision, et se détendit un tout petit peu en voyant qu'il ne s'agissait que d'araignées qui se faufilaient dans une fissure.

- Vas-y, moi je reste ici pour ne pas le laisser tout seul.

Neville hésita une fraction de seconde, mais tourna finalement les talons et se mit à courir pour trouver le professeur le plus proche.

Moins de deux minutes s'étaient écoulées quand Rogue fit son entrée, sans Neville, et visiblement contrarié.

- Potter, pourquoi est-ce que Londubat m'a deman...

Il s'interrompit en voyant le corps par terre.

- Potter, vous allez me raconter très précisément ce qui s'est passé ici.

- Seamus n'est pas venu au déjeuner, professeur. On a décidé d'aller à sa recherche avec les autres. Neville et moi on est venu vérifier les toilettes des donjons, et on l'a trouvé comme ça il y a moins de cinq minutes.

Sa voix était devenue mécanique. Rogue l'observa plus attentivement et comprit immédiatement que la mascotte de Griffondor était en état de choc. À son grand déplaisir, il dut en conclure qu'il n'y avait aucune chance que Potter soit derrière l'attaque. Aucun enfant de douze ans ne pouvait simuler une réaction pareille à un tel niveau, et de ce qu'il savait, le chouchou d'Albus n'avait aucune raison de s'en prendre à Finnegan. Non, si Potter était derrière ce genre d'attaque, il s'en serait pris aux Serpentards, pas à sa propre maison et encore moins à un de ses camarades de chambrée.

Severus se pencha sur le corps et fit les seules vérifications possibles, bien qu'il n'ait pas réellement de doute concernant l'état du Griffondor. Le Maître des Potions fut presque soulagé en entendant Minerva et Albus arriver, Londubat derrière eux. Réconforter son filleul était déjà une épreuve en soi, il n'avait aucune intention de faire de même avec le rejeton de James.

- Par tous les fondateurs, murmura McGonagall. Est-ce que... est-ce qu'il est...

- Pétrifié, compléta Rogue. Assurément.

- Harry, mon garçon, appela doucement Dumbledore. Que s'est-il passé ?

Le jeune Griffondor répéta son histoire, que Neville confirma dès qu'il eut terminé, en omettant toutefois le fait qu'Harry avait entendu une voix avant de foncer vers les toilettes.

- Albus, ça ne peut pas continuer, déclara McGonagall. Nous avons fermé les yeux parce qu'il n'y avait eu qu'une seule attaque qui pouvait être soignée, mais si ça recommence...

- Du calme, Minerva, ordonna Dumbledore. Nous allons emmener le jeune Finnegan à l'infirmerie et organiser une réunion des directeurs de maison. Quelques nouvelles directives semblent s'imposer.

-o-oOo-o-

La nouvelle comme quoi Seamus avait été pétrifié fit le tour de l'école en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, si bien qu'au diner, tout le monde était au courant. Le bruit courait qu'Harry l'avait découvert – omettant la présence de Neville – et les rumeurs comme quoi le garçon à la cicatrice était bel et bien l'héritier de Salazar et l'auteur des attaques reprirent de plus belle. Presque tous les élèves le regardaient de nouveau comme un danger potentiel, avec des yeux effrayés ou haineux. Certains avaient même commencé à raconter que Harry et Seamus s'entendaient mal, et que le célèbre sorcier avait donc décidé de punir l'irlandais.

Harry lui-même s'était remis du choc, de même que Neville, mais les deux Griffondors s'étaient arrangés pour rester uniquement entourés de Ron et Hermione. Dean était celui qui avait pris le plus mal la pétrification de l'irlandais, et n'avait pas desserré les dents depuis qu'il avait appris la nouvelle.

Dumbledore annonça qu'en raison des récents évènements, de nouvelles règles allaient être mises en place pour la sécurité des élèves. Les directeurs de maison les présenteraient le soir même. À la fin du repas, toutes les tables se vidèrent en même temps et l'ensemble de chaque maison se dirigea vers sa salle commune.

-o-oOo-o-

Dans les donjons, Rogue avait décidé d'en finir au plus vite et était entré dans la salle commune presque en même temps que ses élèves. Il déroula un parchemin devant lui et balaya l'ensemble des Serpentards de son regard perçant.

- Soyez tous attentifs car je ne répèterai rien. À partir d'aujourd'hui, les règles suivantes entrent en vigueur. Tous les élèves doivent avoir rejoint leur salle commune à dix-huit heures, et ne pas en sortir après. Tous les élèves seront accompagnés à leur salle de cours par un professeur. Tous les entraînements et matchs de Quidditch sont annulés jusqu'à nouvel ordre. Aucune exception.

Il leva immédiatement une main pour couper court à toute tentative de protestation et eut un regard menaçant envers ceux qu'ils savaient être les plus susceptibles de contourner ces nouvelles instructions, en commençant par Draco.

- Ces règles ont été approuvées par l'ensemble du corps enseignant pour une bonne raison. J'attends de vous que vous vous montriez plus intelligents qu'une bande de Griffondors sans cervelles. Sans quoi, cela pourrait être votre corps pétrifié qui serait retrouvé, et mes journées sont assez occupées pour ne pas ajouter une famille larmoyante dans mon bureau.

Et sans même demander s'il y avait des questions, il tourna les talons et rejoignit ses propres quartiers, laissant ses Serpentards analyser ce qu'il venait de leur annoncer.

Les discussions se lancèrent dès que le portrait se referma, tous les élèves formant des petits groupes pour donner leur avis sur le nouveau règlement.

Assis à côté de Draco, Blaise poussa un long sifflement.

- On dirait que Dumbledore commence enfin à s'inquiéter, ajouta-t-il ensuite.

- Pas étonnant, approuva Théo en haussant les épaules. Finnegan est un Sang-mêlé et un Griffondor. Si les attaques reprennent et qu'on apprend que le directeur n'a rien fait pour protéger les élèves...

- Il ne restera pas plus de quelques jours à son poste, mon père s'en assurera, compléta Draco.

Debout à côté de la cheminée, Daphné regarda ses amis avec un air pensif.

- Vous pensez qu'il y aura une autre attaque ?

- Oui, déclara Pansy sans hésiter.

Tous les autres se tournèrent vers elle, perplexes qu'elle ait répondu et qu'elle soit aussi sûre de son fait.

- Quoi ? Ne me dites pas que je suis la seule à avoir eu l'impression que quelque chose avait interrompu le responsable après la première attaque. Je ne sais pas ce qui a pu retenir l'héritier aussi longtemps mais une chose est sûre, ça ne fait plus effet.

Théo et Blaise échangèrent un regard, Draco resta inexpressif, et Daphné se mordit la langue. Un peu plus loin, Crabbe et Goyle écoutaient silencieusement la conversation, Millicent Bulstrode à côté d'eux. Aucun ne l'admettrait à voix haute, mais ils avaient tous envisagé cette hypothèse au moins une fois.

- Ça nous ramène encore à Potter, déclara Théo. Il paraît que c'est lui qui a découvert Finnegan.

- Londubat était avec lui, contra immédiatement Daphné. J'ai entendu Granger le dire aux soeurs Patil.

- Vu le nombre de coïncidences en sa défaveur, résuma Blaise, ou bien Potter est vraiment l'héritier, ou il a une malchance d'un niveau légendaire.

Draco esquissa l'ombre d'un sourire moqueur.

- Si c'était n'importe qui d'autre, j'aurais dit la première option. Mais on parle de Potter. S'il y a le moindre danger dans un rayon de cent kilomètres, on peut être sûr que ce sera pour lui.

Tous les Serpentards à portée de voix hochèrent solennellement la tête à cette déclaration. S'il y avait bien une chose qui mettait tout le monde d'accord à propos de Harry Potter, c'est qu'il avait tendance à être un aimant à danger. Le silence régna quelques instants, marquant la fin du sujet.

- Qu'est-ce qu'on fait pour les nouvelles règles, Draco ? demanda Théo.

Les discussions dans la salle commune s'affaiblirent imperceptiblement, mais il ne faisait aucun doute que tout les Serpentards attendaient la réponse de l'héritier Malfoy. Sa décision influencerait le reste de sa maison. Draco en prit conscience en quelques secondes, mais ne laissa rien paraître de la satisfaction qu'il en tirait. Le blond réfléchit quelques instants, puis eut un sourire machiavélique.

- Autant les respecter. Après tout, personne ici n'est censé être une cible potentielle pour l'héritier. Et j'ai hâte de voir combien de temps les Griffondors vont tenir avant d'enfreindre le nouveau règlement. Je donne une semaine à Potter et sa bande avant d'être surpris dans les couloirs après dix-huit heure.

Sa remarque provoqua des rictus entendus dans toute la salle. Draco crut même entendre Flint discourir à propos de Dubois, et de la façon dont l'autre capitaine allait forcément réagir en apprenant que le Quidditch était annulé. Apparemment, pour Dubois, peu importaient les circonstances, on ne pouvait pas annuler le Quidditch.

- Une semaine, c'est généreux, remarqua Daphné. Je parie qu'on peut les faire craquer en moins longtemps que ça avec les bonnes provocations.

Elle échangea un sourire malicieux avec ses camarades, et alla s'installer sur un fauteuil dans une pose élégante.

- Alors, comment va-t-on exaspérer nos Griffondors préférés dans les jours qui viennent ? demanda-t-elle.

Avec avoir échangé quelques regards de connivence, les Serpentards de deuxième année se mirent à faire ce qu'ils faisaient le mieux. Comploter contre leur maison rivale.

-o-oOo-o-

Le weekend se déroula dans une ambiance tendue pour tous les élèves. Au vu de l'approche des examens, chaque maison se vit attribuer une demi-journée pour aller à la bibliothèque et emprunter des livres pour étudier dans leurs dortoirs respectifs.

Le lundi, la règle selon laquelle les élèves seraient accompagnés entre chaque cours par un professeur provoqua un retard sur la plupart des classes, et les enseignants parurent tous plus tendus qu'à l'accoutumée. Même Lockhart semblait moins enclin à fanfaronner que d'habitude, et Chourave avait perdu son air jovial.

Le mardi matin, à la fin du cours d'Histoire, Harry discutait avec Ron et Neville pendant qu'Hermione réunissait ses notes à côté d'eux.

- On a forcément loupé un indice, quelque chose, s'obstinait le célèbre Griffondor.

- Harry, on a retourné le problème dans tous les sens, soupira Neville. Tu as entendu une voix trois fois, mais personne d'autre que toi ne l'entend. À chaque fois, on a trouvé une victime pétrifiée juste après, sans explication et sans aucune trace de présence. On n'a aucun moyen de deviner qui est l'héritier de Salazar à partir de ça.

Soudain, une exclamation de stupeur rententit dans toute la classe, faisant sursauter tous les élèves et relever la tête au professeur Binns. Tous les regards se tournèrent vers Hermione, qui était devenue excessivement pâle et semblait avoir eu une terrifiante épiphanie.

- Tout va bien, miss Granger ? s'enquit le fantôme.

- J-je, oui, pardon professeur.

Les élèves sortirent, mais la sorcière aux cheveux bouclés avait le regard perdu dans le vide en sortant de la salle, et tremblait un peu.

- Hermione ? s'inquiéta Harry.

- Harry, déclara-t-elle soudainement, je crois que j'ai compris quelque chose, il faut que j'aille à la bibliothèque tout de suite !

Et elle se précipita vers la salle en question, sans se préoccuper d'être accompagnée par un professeur. Les garçons se regardèrent, extrêmement surpris par son comportement.

- Qu'est-ce qui lui arrive ? demanda Neville.

- C'est Hermione, répondit Ron en haussant les épaules. Dans le doute, elle va à la bibliothèque.

- Sans un professeur pour l'accompagner et respecter le règlement ? objecta le Golden Boy. Quoi qu'elle ait pu comprendre, ça devait être vraiment important. On devrait la rejoindre.

- Elle t'enverra balader, Harry. Et elle nous racontera ce qu'elle a compris au déjeuner.

Le brun hésita un moment, mais finit par se laisser convaincre et accompagna les deux autres jusque dans la Grande Salle pour jouer aux échecs avant que le repas soit servi.

Lorsque celui-ci commença sans qu'Hermione soit revenue, Harry sentit malgré lui une angoisse monter dans sa poitrine. La dernière fois qu'un Griffondor avait manqué le repas...

Juste avant le dessert, McGonagall entra soudainement, le teint blême sous son habituelle allure stricte. Tous les élèves se tournèrent vers la directrice-adjointe, mais celle-ci se dirigea droit vers la table des Griffondors. L'inquiétude monta d'un cran dans l'esprit de Harry. Il avait un terrible pressentiment.

- Potter, Weasley, Londubat, suivez-moi. Il y a quelque chose que vous devez voir.

Le visage de Harry perdit immédiatement toute trace de couleurs. Un regard en direction de Neville lui indiqua que celui-ci était arrivé à la même conclusion. Même Ron semblait inquiet à présent. Sans un mot, les trois Griffondors suivirent leur directrice de maison jusqu'à l'infirmerie.

- Je vous préviens, murmura McGonagall, vous risquez d'avoir un choc.

À ce niveau, Harry n'avait même pas besoin d'attendre qu'elle écarte les rideaux pour deviner qui était sur le lit.

- HERMIONE !

Les trois garçons se précipitèrent au chevet de leur amie. La jeune sorcière était pétrifiée, son corps anormalement rigide et figé dans une posture qui indiquait qu'elle était debout lorsqu'elle avait été attaquée. Une de ses mains était serrée le long de son corps, et l'autre était levée devant elle, juste en face de ses yeux. Un petit miroir de poche était posé sur la table de chevet à côté de son lit.

- On l'a trouvée dans la bibliothèque, fit doucement McGonagall. Avec ce miroir. L'un de vous a-t-il une explication ?

- C'est ma faute, murmura Harry. J'aurais dû l'accompagner. Si j'avais été avec elle lorsque c'est arrivé...

- Vous auriez été attaqué aussi, et probablement pétrifié ou tué, le coupa McGonagall. Miss Granger était au courant du nouveau règlement, et elle a sciemment choisi de l'enfreindre. Est-ce que l'un d'entre vous a une idée de ce qui a pu la pousser à faire une chose pareille ?

Harry sentit une part de son monde s'effondrer. Hermione était une des constantes de sa vie, une de ses premières amies, un puits de connaissances autoritaire et buté, celle qui lui faisait la leçon sur les examens et les révisions, celle qui trouvait toujours les solutions à toutes les énigmes. La voir pétrifiée, en sachant qu'il aurait pu l'empêcher, ou au moins la protéger, s'il avait écouté ses instincts et l'avait suivie... Il se rendit compte qu'il avait commencé à pleurer lorsqu'il sentit ses joues devenir humides.

Neville et Ron étaient dans un état similaire, mais tentèrent néanmoins de répondre comme ils pouvaient à leur professeur.

- On discutait des attaques en sortant du cours d'histoire, commença Ron en reniflant.

- Elle a dit d'un coup qu'elle avait compris quelque chose et qu'elle devait aller à la bibliothèque, compléta Neville en combattant les larmes. On n'en sait pas plus.

McGonagall prit une longue respiration, très digne, et reprit la parole.

- Je vois. J'espérais que vous en sauriez davantage. Vous pouvez...

- Je reste avec elle, déclara soudainement Harry.

Neville et Ron le regardèrent, surpris et inquiets. Eux non plus ne souhaitaient pas quitter leur amie, mais leur directrice de maison allait probablement refuser de les laisser louper les cours. À leur grande surprise, la stricte professeur de Métamorphose afficha un air compréhensif et un petit sourire triste.

- Vous êtes tous les trois excusés pour le reste de la journée. Vous avez ma permission spéciale, tant que vous restez dans l'infirmerie.

- Merci professeur, murmura Neville.

Elle invoqua trois chaises, et leur lança un dernier regard avant de repartir. La stoïque animagus sentait son maintien vaciller et ses yeux s'embuer, mais elle concentra sa force mentale pour reprendre le contrôle de ses émotions. Ses élèves avaient besoin d'elle, et Minerva ne les laisserait pas tomber. Bien que la plupart des sorciers aient une fâcheuse tendance à l'oublier, un vrai Griffondor révélait sa véritable force lorsqu'il protégeait ceux qui lui étaient chers. Le monstre de cette maudite Chambre s'en était déjà pris à trois de ses élèves. Minerva se fit le serment qu'elle ne le laisserait pas en prendre un de plus.

-o-oOo-o-

En quelques heures, la rumeur se répandit qu'Hermione Granger avait été pétrifiée, pendant qu'Harry était dans la Grande Salle sous les yeux de tout le monde. Tout Poudlard en fut secoué dans ses certitudes. Si Seamus et Harry étaient camarades de chambrée et susceptibles d'être en désaccord, chacun savait que jamais Harry Potter n'aurait attaqué sa meilleure amie.

La question de l'identité de l'héritier se reposa de plus belle, et même si Harry restait le candidat plébiscité, le doute commença à s'installer. Lorsque le Golden Boy apparut au diner, un mélange de tristesse absolue et de fureur noire émanait de lui, et personne ne se risqua à lui poser la moindre question. Les Griffondors préférèrent s'adresser à Ron et Neville, dont les réponses furent reprises par les Poufsouffles à proximité, qui furent eux-mêmes entendus par les Serdaigles, qui les répétèrent juste assez fort pour être entendus par les Serpentards.

- Alors c'est confirmé, Granger est bel et bien la nouvelle victime, souffla Daphné.

- Draco, tu devrais être content, la place de major de promotion va enfin se libérer, plaisanta Blaise.

Le blond se contenta d'une expression dédaigneuse. Bien sûr, il souhaitait être premier de sa promotion et pas deuxième, mais gagner par forfait n'était qu'à moitié satisfaisant.

- Entre nous, déclara Théo, j'espère pour l'héritier qu'il ne sera pas démasqué.

Une série de regards curieux le dévisagèrent. D'un mouvement de menton, le Serpentard brun indiqua l'autre côté de la salle. Ils suivirent tous son indication et tombèrent directement sur Potter, qui semblait toujours partagé entre chagrin et colère. Il sembla d'un coup relever une phrase à côté de lui et son regard devint purement meurtrier, provoquant un frisson généralisé chez tous ceux qui l'avaient aperçu.

- Vous savez, déclara Blaise, je crois que si Potter démasque l'héritier, la lignée de Salazar pourrait bien s'éteindre.

Il n'eut pas besoin de préciser qu'il ne s'agissait qu'à moitié d'une plaisanterie.

-o-oOo-o-

Le jeudi matin, lorsque la Gazette du Sorcier arriva sur les tables du petit déjeuner, les attaques étaient publiées en première page. Apparemment, les deux pétrifications supplémentaires avaient été impossibles à étouffer plus de quarante-huit heures. Plusieurs articles étaient consacrés à la Chambre des Secrets, la légende de Salazar Serpentard, et les portraits des victimes recensées jusqu'à maintenant.

- Ecoutez ça, lança Ron. Le Ministère a indiqué que des mesures de protection supplémentaires et des actions fortes seraient engagées dans les délais les plus brefs.

- Qu'est-ce que ça veut dire à votre avis ? demanda Neville. Ce n'est pas comme s'ils avaient un coupable à arrêter ou...

- Ils en ont un, réalisa Harry d'un coup.

Les deux autres Griffondors le regardèrent d'un air troublé.

- Hagrid. Il a été accusé il y a cinquante ans, et condamné.

- Si le Ministère veut montrer qu'il agit sans trop chercher, comprit Neville, Hagrid fait un coupable parfait... Même s'il est innocent, ils n'ont pas grand-chose à perdre. Personne à part Dumbledore ne cherchera à le défendre.

- Mais on ne peut pas les laisser l'arrêter ! s'indigna Ron.

Harry réfléchit quelques instants, fronça les sourcils, et inspira un grand coup.

- On ne peut pas les en empêcher. Mais on peut aller demander à Hagrid de nous raconter ce qu'il sait. Peut-être qu'il aura d'autres informations qui nous aideront à comprendre ce qui s'est passé il y a cinquante ans.

- Mais Harry, objecta Neville, on doit être dans les dortoirs à dix-huit heures et ne pas en sortir après. Comment on va faire le trajet sans se faire repérer ?

Ron et Harry échangèrent un regard de connivence. Même si le brun ne faisait plus totalement confiance à son premier ami, ils avaient vécu des moments forts et le Golden Boy n'était pas prêt à tirer un trait définitif sur leur amitié. Pas à cause d'un mensonge vieux d'un an qui avait sans doute une explication.

- J'ai une cape d'invisibilité, sourit Harry. On tient sans difficulté à trois dessous. Sortir et rentrer sans être vus ne sera pas un problème.

- Après, personne ne t'oblige à venir, suggéra Ron.

Même s'il pensait que son insinuation était subtile, aucun des deux autres ne loupa le ressentiment présent dans la phrase. Mais les mois passés auprès de Harry et Hermione, et le soutien constant que Neville avait reçu des deux Griffondors, avaient eu une nette influence sur sa timidité initiale. Il carra les épaules et regarda Ron dans les yeux en répondant.

- Hermione est mon amie aussi. Je veux vous aider autant que je peux.

- Vous comptez sortir après le couvre-feu ? intervint soudainement une voix proche d'eux.

- Dean ?

Le Griffondor avait visiblement entendu les dernières phrases de leur conversation. Harry hésita un instant, puis remarqua le feu qui brûlait dans les yeux de son camarade de chambrée.

- On pense que le Ministère va faire quelque chose contre Hagrid, parce qu'il a été accusé à tort d'avoir ouvert la Chambre des Secrets il y a cinquante ans. On veut sortir ce soir pour lui demander s'il sait quoi que ce soit qui pourrait nous aider à trouver la Chambre ou identifier l'héritier.

Le garçon à la cicatrice retint son souffle. Il avait tout misé sur sa connaissance du caractère de Dean, et savait que ce serait quitte ou double avec le Sang-mêlé. Ce dernier réfléchit quelques secondes, puis prit sa décision.

- Je vous couvrirai si quelqu'un demande où vous êtes. Mais... Harry ?

- Oui ?

- Seamus est mon meilleur ami. Si tu trouves qui l'a attaqué, fit-il d'un air sombre, assure-toi qu'il le regrette.

Le seul garçon noir du dortoir arborait un regard furieux, qui n'était toutefois pas directement destiné au héros de Griffondor. Harry hocha une fois la tête, le même sérieux dans les yeux.

- Compte sur moi.

-o-oOo-o-

À dix-sept heure trente, les quatre Griffondors étaient dans leur chambre et Harry sortit sa cape. Neville constata qu'ils tenaient effectivement à trois dessous et Dean laissa échapper un sifflement admiratif.

- C'est la première fois que je vois une cape d'invisibilité... Elles sont censées être super rares ! Où est-ce que tu l'as trouvée, Harry ?

- Elle était à mon père, répondit le brun.

- Oh. Désolé, s'excusa-t-il.

Le garçon à la cicatrice fit un signe de main pour signifier qu'il n'y avait pas de problème.

- On va juste avoir besoin que tu ouvres la porte du dortoir, indiqua Harry. On te fera signe quand on reviendra pour que tu la rouvres, il faut juste que tu restes dans la salle commune jusque-là.

- Aucun problème. Mais pour le portrait ?

- Il y a encore des gens qui rentrent en ce moment, on en profitera pour sortir. Et on essaiera d'être discrets en revenant.

Dean acquiesça, puis leur sourit.

- Bonne chance à tous les trois.

- Merci.

Ils enfilèrent la cape, devenant effectivement invisibles. Dean attendit quelques instants, puis ouvrit la porte en grand et se dirigea vers la salle commune. À sa surprise, une première année s'approcha de lui.

- Ginny ? demanda-t-il.

- Je... je me demandais si Harry était rentré, j-je voudrais lui parler, fit-elle en rougissant.

- Il est... occupé, mentit Dean. Avec ce qui est arrivé à Hermione, Ron, Neville et lui sont un peu déprimés et il vaut mieux les laisser seuls ce soir, improvisa-t-il.

La petite rousse eut un air déçu, mais murmura un "je comprends" avant de retourner dans son propre dortoir. Pendant ce temps, le portrait de la grosse dame s'était ouvert pour laisser entrer d'autres Griffondors. Espérant que ses camarades en avaient profité pour passer de l'autre côté, Dean s'assit sur le fauteuil le plus proche et laissa son esprit vagabonder. Seamus lui manquait.

Son meilleur ami avait toujours quelque chose à dire, une idée farfelue à réaliser, de quoi passer le temps peu importe les circonstances. Il était à peine correct aux échecs, mais redoutable à la bataille explosive. Un peu crédule et parfois énervant, mais toujours sincère dans ses excuses et prêt à se mettre en quatre pour se faire pardonner. L'irlandais était aussi explosif que sa magie. Le voir pétrifié, figé et immobile, dépourvu de l'étincelle de vie qui brillait toujours dans ses yeux... Dans un soupir, Dean espéra qu'Harry et les autres trouveraient assez d'informations ce soir pour mettre un terme aux attaques. Et venger leurs amis respectifs.

Inconscients des pensées de leur camarade, les trois Griffondors s'étaient glissés hors de leur salle commune sans problème et poursuivaient leur chemin vers la cabane de Hagrid.

Lorsqu'ils y parvinrent, après avoir évité McGonagall de justesse dans un couloir, Harry toqua lourdement sur la porte à travers la cape.

Hagrid ouvrit la porte, une arbalète à la main et l'air inquiet.

- Qui va là ? Montrez-vous !

- Hagrid, c'est nous ! s'exclama Ron.

Harry retira la cape au même instant, et le demi-géant sembla à la fois être rassuré et encore plus inquiet.

- Qu'est-ce que vous faites dehors ? Oh peu importe, rentrez vite.

Une fois à l'intérieur, il leur servit un thé sans les regarder dans les yeux, et Harry remarqua que ses mains tremblaient. Il prit sur lui de lancer le sujet, puisque Ron et Neville semblaient mal à l'aise et préféraient lui laisser le soin d'ouvrir la discussion.

- Hagrid, on veut savoir ce qui s'est passé il y a cinquante ans. On sait que la Chambre a été ouverte, ajouta-t-il aussitôt, et qu'une élève a été tuée par le monstre qui était dans le coffre qu...

- Qui vous a raconté tout ça ? l'interrompit le demi-géant.

Sous la barbe et les cheveux, le gardien des clés de Poudlard avait blêmi de façon visible. Pendant la seconde où Harry hésita à répondre, Hagrid se pencha en avant.

- Écoutez, tout ce que je peux vous dire concernant cette histoire, c'est que...

Il fut interrompu par des coups frappés à sa porte. Il chuchota aussitôt aux trois Griffondors de se dissimuler sous la cape, et rangea les tasses à la hâte avant d'aller ouvrir, son arbalète toujours à la main. Harry, Neville et Ron se reculèrent pour être certains que personne ne leur rentrerait dedans.

- Professeur Dumbledore, Ministre Fudge, salua Hagrid en baissant son arbalète.

- Bonsoir Hagrid, pouvons-nous entrer ?

- Bien sûr.

Le Ministre de la Magie entra le premier, l'air embarrassé par la situation et un peu coupable de ce qu'il s'apprêtait à faire. Dumbledore le suivit et referma la porte derrière lui.

- Une affaire fâcheuse, Hagrid, une affaire très fâcheuse, commença Fudge. Trois agressions d'enfants de moldus, je me devais d'intervenir.

- Cornelius, intervint le directeur, Hagrid a toute ma confiance.

- J'en ai parfaitement conscience, Albus, accepta immédiatement le ministre. Mais j'ai bien peur que les antécédents de Hagrid ne jouent pas en sa faveur... je vais devoir l'emmener.

- M'emmener ? M'emmener où ? Pas à la prison d'Azkaban j'espère ? Je n'ai jamais attaqué personne, professeur, vous savez que c'est vrai !

Le demi-géant semblait choqué et presque terrorisé à la seule mention du nom de la prison, et Harry se demanda à quel point l'endroit était horrible pour effrayer Hagrid à ce point.

- Ce sera simplement le temps qu'un procès ait lieu, nuança Fudge. Par ailleurs, il s'agit d'une mesure de précaution et si les attaques continuent, ce que personne ne souhaite naturellement, nous saurons que vous êtes innocent. Soyez raisonnables, il ne s'agit...

Une fois encore, quelqu'un toqua à la porte et Harry commença à s'inquiéter en voyant Dumbledore aller ouvrir. Si trop de gens entraient dans le petit salon de la cabane du garde-chasse, les trois élèves finiraient par être découverts.

Harry fut soulagé en ne voyant qu'une personne rentrer, mais ce soulagement fut immédiatement évincé par l'exaspération qui monta en lui lorsqu'il s'aperçut que la personne en question était Lucius Malfoy. Le père de son rival affichait le même air suffisant et hautain, en plus arrogant – si possible – que son fils. La seule différence notable par rapport à la première fois où il l'avait vu était ses cheveux, retenus en arrière par un ruban noir.

- Cornelius, fit-il d'un ton satisfait en remarquant le ministre derrière Dumbledore. J'espérais vous trouver ici.

- Qu'est-ce que vous faites ? tonna Hagrid. Sortez immédiatement de ma maison !

- Oh, soyez sans crainte, je n'éprouve aucun plaisir à me trouver dans cette... maison, acheva-t-il avec un air à la fois perplexe et dégoûté.

- Lucius, commença le ministre, pour quelle raison...

- On m'a dit que le directeur était ici, fit-il en se tournant vers Dumbledore. Le conseil d'administration s'est réuni et a décidé qu'il était temps pour vous de laisser la main. J'ai ici l'ordre de suspension, fit-il en tendant un parchemin.

Sous la cape, les trois Griffondors retinrent à peine leurs exclamations de surprise. Fort heureusement, le bruit fut totalement éclipsé par la réaction d'Hagrid.

- Vous ne pouvez pas faire partir le professeur Dumbledore, sans lui les enfants de moldus sont condamnés ! Je vous préviens la prochaine fois il y aura des morts !

- Vous croyez ? répliqua Lucius Malfoy.

Le ton de l'aristocrate était excessivement posé et contrôlé.

- Allons, du calme Hagrid, fit Dumbledore. Si le conseil souhaite mon départ, il est bien évident que je m'en irai.

Fudge avait l'air un peu dépassé par les évènements, Lucius Malfoy était satisfait, Hagrid secouait la tête en désapprobation et les trois Griffondors invisibles n'en croyaient pas leurs oreilles. Le directeur allait réellement quitter l'école aussi facilement que ça ?

- Cependant, ajouta-t-il en s'avançant vers le gouverneur, vous constaterez qu'à Poudlard, une aide sera toujours accordée à ceux qui en font la demande.

Et pendant une seconde, son regard se dirigea droit sur l'endroit où se trouvaient Harry, Ron et Neville. Ceux-ci écarquillèrent les yeux, pendant que l'aristocrate semblait légèrement pris au dépourvu par l'affirmation.

- Que voilà de nobles sentiments, répondit-il finalement. Nous y allons ?

Il apparut clairement que la question n'en était pas une, puisqu'il se dirigea vers la porte. Dumbledore resta tourné un instant de plus vers les trois Griffondors qu'il n'était pas censé voir et fit un clin d'oeil. Ensuite, il rejoignit la porte et sortit à la suite de Lucius, qui appela Fudge depuis l'extérieur. Le ministre eut l'air encore plus embarrassé que lorsqu'il était arrivé, et s'adressa au demi-géant.

- Allons Hagrid, venez...

Résigné, le garde-chasse se balança légèrement d'avant en arrière et lança quelques phrases l'air de rien.

- Ahem... si quelqu'un voulait savoir quelque chose... tout ce qu'il aurait à faire, ce serait de suivre les araignées ! Il serait sur la bonne voie.

Le ministre eut un air profondément dubitatif, comme s'il doutait de la santé mentale du demi-géant qui était censé avoir toute la confiance du directeur de Poudlard. Avant de sortir de chez lui, Hagrid passa devant Fudge et donna une dernière consigne.

- Ah, et il faudra que quelqu'un donne à manger à Crockdur.

Fudge le laissa sortir en premier, l'air toujours un peu perdu quant à ce qu'il venait d'entendre. Le ministre se contenta de murmurer un "bon chien" à Crockdur avant de quitter la cabane à son tour, inconscient de laisser trois élèves complètement abasourdis derrière lui.


Commentaire de la bêta : Un jour il faudra qu'on parle de la sécurité à Poudlard. Genre il faut trois accidents graves potentiellement mortels avant de faire un truc. Il n'y a pasdes protocoles spéciaux pour ce genre de situation ? Quand on met des centaines de gamins aux pouvoirs magiques à côté d'une civilisation aquatique potentiellement agressive et d'une forêt peuplée de créatures toutes plus dangereuses les unes que les autres, on doit se préparer un minimum...