N/A : Dernier chapitre du tome 2 !

J'espère que cette (temporaire) conclusion trouvera grâce à vos yeux.


Lorsqu'Harry entra dans la salle commune de Griffondor, tous les regards convergèrent sur lui. Le silence dura à peine une seconde avant d'être remplacé par des hurlements de joie. En moins de temps qu'il n'en faut à un Scroutt à pétard pour mettre le feu à une grange, Harry se retrouva assailli par les félicitations, les remerciements et les excuses. Malgré sa fatigue, le jeune sorcier eut le plus grand mal à ne pas avoir l'impression de se retrouver piégé sous une cascade d'hypocrisie.

- Harry !

En reconnaissant la voix, le sourire de Harry retrouva immédiatement sa sincérité, et il laissa Hermione lui sauter dessus pour l'engouffrer dans un câlin enthousiaste et soulagé en riant.

- Hermione ! Tu vas bien !

- Je n'arrive pas à croire que tu as pu vaincre le basilisk tout seul ! s'exclama-t-elle en le lâchant.

- On aurait pas su quoi chercher sans toi. Tu as été brillante, fit Harry sincèrement.

La jeune sorcière rougit sous le compliment, mais accepta les félicitations de son meilleur ami. Ron et Neville avaient déjà raconté à tout le monde ce qui s'était passé, mais entendre Harry reconnaître la valeur de ses recherches lui donnait l'impression d'être vraiment de retour.

- Harry !

Colin et Seamus arrivèrent vers le héros du jour, le premier avec un air d'adoration pure et le second avec un mélange de gêne, de reconnaissance et d'admiration. Harry sourit en les voyant, et commença à discuter avec les deux Griffondors.

-o-oOo-o-

Au diner, le bruit dans la Grande Salle fut assourdissant. Tous les élèves, en apprenant qu'ils étaient enfin en sécurité grâce à l'héroïsme de Harry Potter, semblaient vouloir rattraper les dernières semaines de silence tendu en parlant aussi fort que possible. Dès que Harry mis un pied dans la Grande Salle, la moitié de la table des Poufsouffles se leva pour aller s'excuser de l'avoir soupçonné et le remercier ou le féliciter de son exploit.

Le Griffondor accepta les remerciements comme il put, assura Justin qu'il n'avait pas à s'excuser et qu'il comprenait pourquoi il avait réagi de la sorte, et se sentit gloablement mal à l'aise au milieu de toute la cohue provoquée.

Lorsqu'il parvint finalement à s'asseoir, ce fut pour mieux entendre les Griffondors lui demander pour la quinzième fois de lui raconter son aventure. Neville et Hermione s'assirent respectivement à sa droite et à sa gauche pour lui permettre de respirer, mais même le rempart humain s'avéra insuffisant pour décourager les rouge et or.

Alors qu'Harry crut qu'il allait finalement craquer et partir en hurlant, Dumbledore se leva pour indiquer qu'il allait faire un discours. Le silence s'installa en l'espace d'une minute, et tous les regards se tournèrent vers le directeur.

- Mes chers élèves, c'est un plaisir d'être de retour parmi vous. Je souhaite profiter de ce repas pour remercier le professeur Chourave et madame Pomfrey d'avoir avec succès préparé et administré l'antidote aux victimes pétrifiées.

Les deux femmes se levèrent sous des applaudissements nourris, et saluèrent les élèves en souriant avant de se rasseoir pour permettre au directeur de poursuivre.

- À moins que des rumeurs aient circulé, ce qui me surprendrait grandement, fit Dumbledore avec un clin d'oeil appuyé, vous ignorez tous ce qui s'est produit hier.

Des rires retentirent dans toute la Grande Salle. Tout le monde savait que Poudlard faisait circuler les rumeurs plus vite que la Gazette du Sorcier, et qu'un secret ne le restait jamais bien longtemps.

- Il se trouve que trois élèves de Griffondors ont fait preuve d'un courage exceptionnel, et grâce à l'aide avisée d'une quatrième élève de cette même maison, ils ont trouvé l'entrée de la Chambre des Secrets, sauvé Ginevra Weasley du basilisk qui l'y avait emmenée, et l'un d'entre eux a vaincu le monstre en combat singulier. J'accorde donc cent points chacun à Hermione Granger, Ronald Weasley, Neville Londubat et Harry Potter !

La table de Griffondor exulta à l'annonce. Presque tous les élèves se levèrent pour applaudir et pousser des cris de joie. Dumbledore venait de leur offrir la Coupe des Maisons sur un plateau, pour la seconde année consécutive. Harry se leva avec les autres, mais ressentit un malaise similaire à celui de l'année précédente à l'idée de recevoir autant de points malgré le nombre de règles qu'il avait enfreint au passage.

Les Poufsouffles et les Serdaigles applaudirent avec enthousiasme, visiblement satisfaits par la récompense accordée aux héros de Poudlard, mais les Serpentards restèrent presque silencieux. Les vert et argent semblaient partager l'avis du Golden Boy, ce qu'Harry trouva remarquablement ironique.

Dumbledore calma une fois de plus le bruit, et sourit avant d'annoncer sa dernière information.

- Enfin, en raison des récents évènements, et en cadeau de fin d'année... tous les examens ont été annulés !

Cette fois, tous les élèves se levèrent en poussant des cris de joie, à l'exception d'Hermione qui avait un air déçu, et de quelques Serdaigles. Ils rejoignirent cependant vite la liesse générale, embarqués par le bonheur de leurs amis et camarades de maison.

À la table des professeurs, presque tous les enseignants fixèrent le directeur avec un air de profonde surprise. Rogue constata que même la directrice adjointe n'avait pas l'air au courant de cette décision, et se demanda si Albus ne venait pas de l'improviser pour fêter son retour et redorer sa popularité auprès des élèves. Ce genre de manoeuvre ressemblait un peu trop à sa façon d'agir, et le professeur de Potions soupira. Seule Granger semblait comprendre qu'il s'agissait d'une idée stupide. Potter était occupé à fêter la nouvelle avec ses amis dans une cacophonie digne de la volière, probablement pour s'assurer que sa propre popularité était toujours au beau fixe.

Comment Lucius avait pu sérieusement envisager que Lord Voldemort s'était allié avec le rejeton de James Potter dépassait complètement Severus. Le garçon était le fils craché de son père, et les détails qu'il avait cru remarquer n'étaient probablement rien de plus que ce qu'ils étaient, à savoir des détails. Potter avait pu apprendre le nom du grand-père de Draco par d'autres moyens, et était probablement juste trop occupé à feindre une attitude humble pour regarder le directeur dans les yeux.

Malgré tout... malgré tout, Severus ne pouvait empêcher une part de son esprit de s'interroger. Il finit par la balayer, et recommença à fusiller Albus du regard pour une décision aussi stupide.

-o-oOo-o-

Les jours suivants passèrent à la fois très vite et très lentement pour Harry. Avec les examens annulés, les cours étaient plus détendus, mais les professeurs donnaient plus de devoirs pour s'assurer que les élèves avaient le niveau pour l'année suivante. Les beaux jours auraient pu permettre au Griffondor de faire ses devoirs dehors et profiter du soleil, mais il ne pouvait pratiquement plus faire un pas hors de sa chambre sans être abordé par une foule qui réclamait son attention.

Et encore, Harry s'estimait heureux lorsqu'il passait une journée sans recevoir une déclaration d'amour enflammée ou une proclamation d'allégeance éternelle.

Hermione, Neville et Ron faisaient de leur mieux pour écarter les élèves trop enthousiastes, mais leurs efforts demeuraient insuffisants à décourager les fans les plus motivés. Heureusement, à l'intérieur du dortoir, Seamus et Dean étaient nettement plus modérés. L'irlandais avait remercié Harry et s'était excusé de l'avoir accusé à tort, avant de faire une blague sur le fait qu'il aurait bien aimé faire exploser un serpent géant "pour voir à quoi ça ressemble à l'intérieur". Dean avait souri et secoué la tête, content de retrouver son meilleur ami, mais le regard qu'il avait envoyé à Harry avait suffit à transmettre sa gratitude.

Le garçon à la cicatrice avait eu toutes les difficultés du monde à cacher qu'il avait toujours le journal avec lui, et à écrire à Tom une fois les lumières éteintes. Neville en particulier était attentif aux signes de traumatisme tardif et aux cauchemars ou insomnies de la part de son ami. Harry appréciait l'intention et la sollicitude sincère de son camarade de chambrée, mais une telle attention lui compliquait indubitablement la tâche. Les rares échanges que Harry avait pu avoir avec Tom avaient été brefs et factuels, tout juste de quoi se tenir au courant sans éveiller les soupçons.

Pour couronner le tout, Rogue semblait le surveiller à chaque repas et chaque cours de Potions, comme s'il essayait d'entrer dans son crâne. Harry n'aurait pas été surpris d'apprendre que son professeur était également un Légilimens, et se montrait donc prudent également.

À la fin de la semaine, Harry n'avait toujours pas pu aller voir Artémis et commençait à sérieusement s'inquiéter pour la basilisk. Le dimanche matin, en se levant, il finit par craquer.

- Nev ?

- Salut Harry, fit Neville en bâillant.

- Je vais être invisible aujourd'hui. Si j'entends encore une déclaration ou que quelqu'un me saute dessus dans un couloir, je vais exploser, expliqua le Golden Boy.

Neville lui sourit d'un air compréhensif et hocha la tête. Les derniers jours avaient été durs pour Harry. Recevoir des démonstrations d'affection de la part de personnes qui le regardaient d'un air effrayé ou soupçonneux moins de dix jours auparavant était éprouvant, et il n'était pas surpris que le célèbre Griffondor ait besoin de souffler un peu.

- Je préviendrai Hermione et Ron pour qu'ils ne s'inquiètent pas.

- Merci, sourit Harry d'un air soulagé.

Harry sortit rapidement sa cape d'invisibilité de sa malle, et tourna le dos à Neville pour mettre le journal de Tom dans sa sacoche avec quelques affaires.

-o-oOo-o-

Une fois la cape enfilée et après avoir fait un petit détour par les cuisines, Harry commença à se diriger vers les toilettes de Mimi Geignarde, avant de se rappeler que le passage était bloqué. Il grimaça en réalisant que repasser par la salle commune de Serpentard n'était pas une option envisageable s'il voulait rester discret.

Un éclair de lucidité le traversa et il chercha un endroit pour se poser sans éveiller les soupçons. Le Griffondor jeta son dévolu sur la première salle de classe inoccupée, lança un sort pour s'assurer que la porte resterait fermée, et sortit le carnet.

Bonjour Tom

Bonjour Harry, tout va bien ?

Je vais retourner voir Artémis, mais le passage dans les toilettes est bloqué. Tu connais un autre moyen de rejoindre la Chambre ?

Il y a celui de la salle commune de Serpentard, que j'ai utilisé quelques fois, mais je suppose qu'y accéder sans te faire remarquer sera un peu compliqué. Je ne connais pas les autres, mais je ne serais pas surpris qu'il existe un passage dans la salle de Potions. Ou quelque part dans les donjons.

Harry fronça les sourcils, aucune de ces options n'allait être facile à trouver, même s'il devait admettre qu'elles étaient les plus logiques.

Je vais chercher, merci pour les conseils.

Sans attendre une réponse de Tom, il referma le carnet, annula son sort et ressortit de la salle le plus discrètement possible pour se rendre dans les donjons. Harry espérait qu'il pourrait accéder à la salle de Potions et qu'il y avait effectivement un passage dans ladite salle. Explorer tous les couloirs sombres et humides autour de la salle commune des Serpentards en sifflant au hasard pour espérer trouver une porte secrète n'était pas la façon dont il souhaitait passer son dimanche.

-o-oOo-o-

Harry passa presque une heure dans la salle des Potions avant de trouver un minuscule serpent gravé sur une des dalles de pierre. Naturellement, il s'agissait de celle située contre le mur derrière le bureau du professeur, à moitié couverte de traces qui rendaient l'identification pratiquement impossible. Harry ne l'aurait d'ailleurs pas trouvée s'il n'avait pas été forcé de reculer lorsque Rogue était passé en coup de vent pour prendre un paquet de copies.

Il s'attendait à une porte qui s'ouvrirait derrière le tableau, et fut surpris lorsque la dalle se décala pour faire apparaître un escalier qui descendait dans les profondeurs. Ne voulant pas prendre le risque d'alerter Rogue à cause du bruit, il descendit rapidement et ferma le passage derrière lui. Le Griffondor lança un Lumos, et descendit dans les souterrains.

Harry sourit en se faisant la remarque que la Chambre des Secrets possédait bien plus qu'une seule entrée. À condition de savoir quoi chercher. Et de comprendre comment Salazar avait réfléchi pour les placer. Et de parler fourchelangue.

Tout bien réfléchi, Harry n'était pas si surpris que personne ne les ait jamais trouvées. Le jeune sorcier se demanda si son ancêtre n'avait pas en plus ajouté des sorts qui empêchaient d'autres sorciers que ses descendants d'entrer sans être accompagnés par un membre de sa famille. Dans la mesure où le fondateur avait créé une salle indétectable pour y cacher une basilisk tout aussi indétectable, en sachant qu'il avait passé un pacte – qui s'étendrait à sa descendance – avec l'espèce entière... quelques protections supplémentaires n'auraient rien eu d'étonnant.

Harry entra dans la salle par une des têtes de serpent sculptées, et se retrouva dans une Chambre des Secrets totalement vide.

- Artémis ? siffla-t-il.

Il s'inquiéta pendant un instant que celle-ci soit toujours blessée et en danger, puis eut une exclamation de surprise en entendant un mouvement rocailleux. Sur le mur où était sculpté le visage de Salazar, la bouche venait de s'ouvrir pour laisser sortir le reptile.

- Maître Harry, salua Artémis gracieusement.

- Comment vont tes blessures ?

Le reptile aux proportions gigantesques s'approcha de Harry, qui semblait encore plus petit et plus frêle que d'habitude en comparaison. Non pas qu'il y ait quiconque d'autre présent pour lui en faire la remarque, mais le fait restait amusant. La basilisk paraissait heureuse de le voir, et appuya doucement sa tête contre le torse du Griffondor avant de se tourner pour lui montrer son cou.

- Guéries, évidemment. Je suis une Reine des Serpents, pas une vulgaire vipère domestique.

- Je n'en doute pas un instant, sourit Harry. Mais je me fais toujours du souci pour ceux à qui je tiens.

Artémis ne répondit pas directement, mais émit un sifflement qui transmettait assez bien son contentement. Le jeune sorcier sourit. Il avait toujours eu un faible pour les reptiles – encore plus depuis l'épisode du vivarium – mais la basilisk était absolument magnifique, et semblait à des lieues du monstre sanguinaire décrit dans les livres. Ou du moins, elle l'était pour Harry et Tom, et aussi loin qu'Harry était concerné, c'était le principal. Ses amis apprendraient en temps et en heure à apprécier la beauté d'Artémis.

- J'ai oublié de te demander la dernière fois, mais tu n'as pas de problème pour te nourrir en restant cachée ici ?

Le serpent géant émit une série de sifflements courts en remuant la tête, et il fallut plusieurs secondes au garçon à la cicatrice pour comprendre qu'elle était en train de rire.

- Pas du tout, maître Harry. Les cavernes et les passages regorgent de petites proies délicieuses. Bien sûr, les humains seraient plus nourrissants, mais nous ne devons pas le faire sans ordre d'un héritier.

- Je ne veux pas de meurtres en mon nom, se dépêcha de dire Harry. Si jamais tu manques de proies, il y a la Forêt Interdite. Je ne sais pas si tu en manges, mais il y a un nid d'acromentules dedans, elles sont au moins plusieurs centaines donc tu ne devrais pas manquer de nourriture.

Artémis siffla de surprise, puis de colère en déduisant la façon dont son maître possédait des informations aussi précises.

- Ces misérables créatures ont osé attaquer un héritier du Maître des Serpents ?

- Pour être honnête, on est allés droit dans leur nid. Aragog a répondu à nos questions, mais ses descendants étaient un peu agressifs. Mais pas besoin de vengeance ou de tous les détruire, ajouta rapidement Harry. Hagrid s'en rendrait compte, et des gens pourraient deviner que tu es toujours en vie.

La basilisk sembla réfléchir quelques instants avant de répondre avec un air satisfait.

- Soit, maître Harry. J'irai leur donner une leçon, mais je ne détruirai pas tout le nid. Je n'ai jamais eu l'occasion de goûter la chair d'acromentules, peut-être que ces pathétiques araignées ont meilleur goût que les rongeurs. Nulle créature ne peut attaquer le maître d'une basilisk sans en payer le prix, ajouta-t-elle avec une aura glaciale.

Harry déglutit avec quelques difficultés en entendant la menace aussi mortelle qu'absolue qui résonnait dans la voix d'Artémis. Il se trouva d'un coup très heureux de sa position et de sa réconciliation avec Tom. Affronter la fureur d'un basilisk était clairement un défi qu'il ne souhaitait pas relever. Au moins, il réglait la question des attaques de serpent géant pour les années à venir, tout en trouvant un moyen de réguler la population d'arachnides dans la Forêt Interdite.

Le garçon à la cicatrice se contenta donc d'un léger sourire et d'un hochement de tête, puis chercha un endroit pas trop humide pour s'installer et sortir un livre, ainsi que le journal de Tom. Il finit par se poser sur une des têtes de serpent sculptées. Les scultptures ornementales étaient larges, plates, et étonnament sèches par rapport au reste de la pièce.

La journée se déroula paisiblement jusqu'à l'heure du diner. Artémis et lui discutèrent de choses et d'autres pendant le déjeuner. Harry apprit ainsi qu'il existait une douzaine de passages secrets reliés à la Chambre spécialement pour les humains, et que des tunnels différents étaient prévus pour les basilisks. Apparemment, un des chemins pour sorciers menaient à la bibliothèque, et Harry décida qu'il emprunterait celui-ci pour ressortir.

Il discuta également avec Tom, silencieusement, et lui raconta en détail l'épisode avec Dumbledore et sa courte discussion avec Lucius Malfoy. Cette dernière amusa grandement l'ancien préfet, qui indiqua à Harry qu'il venait très probablement de devenir le responsable de plusieurs nuits blanches pour l'aristocrate dans les semaines à venir. Le Serpentard lui confirma également que Severus était un Légilimens, et lui conseilla de rester prudent en sa présence. Le maître des Potions avait été un espion pour les deux camps pendant la dernière guerre, et Tom lui-même n'était pas certain de savoir à qui allait réellement son allégeance.

Harry prit bonne note de toutes les informations. Pendant presque tout le temps qu'il passa dans la Chambre, Artémis demeura près de lui, généralement enroulée au sol et sa tête reposant à côté du Griffondor. Pendant qu'il lisait, le jeune sorcier avait très vite pris le réflexe de caresser ses écailles. Leur douceur lisse était toujours aussi apaisante et rassurante au toucher, et la basilisk semblait ravie de la démonstration d'affection. Harry supposa qu'elle n'avait pas eu beaucoup d'amis ou de créatures avec qui communiquer avant lui.

Lorsque sa montre lui indiqua qu'il ferait mieux de ne pas trop tarder à repartir, Harry referma son livre et s'étira, notant après coup le regard curieux du reptile.

- Tout va bien, Artémis ?

- Je ne pourrai pas te protéger une fois que tu auras quitté l'école, siffla-t-elle.

À voir son expression, il s'agissait d'un vrai problème pour elle, et Harry en fut surpris. De ce que Tom lui avait raconté, ce n'était pas un comportement habituel pour un basilisk, même envers un descendant de Salazar.

- Non, admit-il, mais ne t'en fait pas pour moi, tenta-t-il de la rassurer.

- Je pourrais t'aider davantage avec un pacte de familier.

- Je croyais qu'il y en avait déjà un créé par Salazar ? demanda Harry d'un air surpris.

- Le Maître des Serpents a créé un pacte entre sa famille et mon espèce. Un véritable pacte de familier entre un sorcier et son familier, créé spécialement entre les deux créatures par un rituel, est bien plus puissant. Avec le temps, je pourrais être invoquée directement à tes côtés, nous pourrions avoir une connexion mentale, et tu pourrais protéger tes proches de mon regard.

Harry sentit sa mâchoire tomber légèrement et sa bouche former un "o" de surprise. Il comprenait que ce que lui proposait Artémis n'était pas à prendre à la légère, le ton – ou plutôt les sifflements – sérieux du serpent géant suffisaient à l'en convaincre.

- Qu'est-ce que le rituel impliquerait pour toi et moi ?

- Je m'engage à te protéger, ainsi que ta famille. En échange, tu t'engages à me fournir nourriture et abri.

- Est-ce que tu pourrais te satisfaire de Poudlard et des acromentules ou des rongeurs, au moins pour les années à venir ?

- Je le fais depuis ma naissance, maître Harry. Je n'envisageais pas autre chose avant de te rencontrer.

Harry prit une grande inspiration, comprit qu'il envisageait le plus sérieusement du monde de réaliser un rituel qui ferait d'Artémis son familier. Une basilisk, une Reine des Serpents, un reptile géant au regard et au poison mortel, une des plus dangereuses créatures au monde... serait liée à lui pour la vie. Il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour réaliser que ça ne lui posait pas le moindre problème. Pendant un instant, Harry se demanda s'il était devenu complètement fou, ou s'il n'aurait pas dû effectivement accepter d'aller à Serpentard dès sa première année. La tête de Malfoy en découvrant Artémis aurait probablement été impayable. Le Griffondor secoua la tête pour chasser le blond de son esprit, et tourna un regard déterminé vers les yeux dorés de la basilisk.

- Artémis, ce serait un honneur pour moi de créer ce lien avec toi. Est-ce que tu sais ce qu'il faut faire pour accomplir le rituel ?

Le serpent géant sembla s'illuminer en réalisant que Harry acceptait son offre, et se mit à lui expliquer ce qui était nécessaire. Heureusement, le rituel en lui-même était assez simple, puisqu'il s'agissait davantage de renforcer le lien déjà créé par leurs ancêtres respectifs. Harry devait faire une coupure assez profonde pour qu'elle saigne, sur Artémis puis dans la paume de sa main. Ensuite, il devait appliquer la paume de sa main sur la blessure du serpent, et prononcer un serment magique.

La basilisk insista sur le fait que la force de leur lien – et donc les pouvoirs qui en découleraient – dépendrait autant de leur puissance respective que de la sincérité éprouvée pendant le rituel. Harry écouta très attentivement, et hocha la tête avant de sortir sa baguette. Plus il y pensait, plus l'idée qu'Artémis resterait toujours à ses côtés pour le protéger, ainsi que ses proches, lui plaisait. Il faudrait juste qu'Hedwige et elle arrivent à s'entendre.

- Prête ? demanda Hary lorsqu'il fut certain d'avoir tout mémorisé.

Artémis hocha solennellement la tête, et approcha son front du descendant de Salazar. Harry se concentra un bref instant, et lança un sort qui produisit une légère coupure entre les deux yeux de la basilisk, juste assez profonde pour qu'un filet de sang apparaisse. Il utilisa ensuite le même sort sur la paume de sa main gauche et serra à peine la mâchoire en sentant la coupure. Il avait connu nettement pire, rien qu'en cuisinant. Lorsque le liquide carmin se mit à couler, Harry avança pour poser sa main sur la coupure d'Artémis et ferma instinctivement les yeux. Sa propre paume lui paraissait brûlante une fois posée sur l'animal à sang froid.

- Artémis, par nos sangs partagés, j'implore ta protection et ton amitié. Par nos esprits liés, je te promets nourriture et foyer. Au nom de mon ancêtre et du tien, je demande à la Magie de reconnaître notre lien.

Une lueur dorée se mit à danser autour d'eux, avant de se concentrer sur l'endroit où leurs sangs respectifs se mélangeaient. Soudain, chacune de leur blessure se soigna d'elle-même et une onde de magie les traversa. Harry enleva sa paume et l'observa quelques instants, avant de remarquer qu'il ressentait la présence d'Artémis. Comme si la basilisk était plus nette dans son esprit, son existence plus tangible, plus définie.

Curieux, le Griffondor la regarda pour lui demander si elle ressentait quelque chose de similaire, et eut un hoquet de surprise. À l'endroit où sa blessure avait été, ses écailles avaient pris une couleur différente pour former l'image d'un éclair noir, parfaitement identique à celui qui existait sur son front.

Soudainement inquiet, le Griffondor regarda de nouveau la paume de sa main, et vit un tatouage – ou du moins ce qui ressemblait beaucoup à un tatouage – se former dans sa paume. Un serpent enroulé sur lui-même, à l'exception de sa tête qui était redressée. À sa grande surprise, lorsque la tracé et les détails se furent finalement fixés, le tatouage s'anima et remonta le long de son poignet pour disparaitre sous ses vêtements.

Harry leva un regard abasourdi vers Artémis, qui semblait à la fois extrêmement fière et incroyablement heureuse.

- Le rituel est complété, maître Harry. C'est un honneur d'être le familier d'un aussi noble héritier, fit-elle en s'inclinant.

- Artémis, c'est moi qui suis honoré de t'avoir pour familier... et pour amie.

Visiblement, sa réponse était la bonne, et il sentit la satisfaction de la basilisk à travers leur nouveau lien. Il espérait simplement que le tatouage aurait le bon sens de rester caché jusqu'à ce qu'il puisse le dévoiler sans crainte. Ron – et probablement toute la maison Griffondor avec lui – hurlerait au scandale s'il apprenait qu'il avait désormais un tatouage magique de l'emblême de leur maison rivale. Certes, tant qu'ils n'apprenaient pas ce que ce tatouage signifiait réellement, le pire serait évité, mais Harry ne souhaitait pas devoir improviser une justification quelconque.

Il resta quelques minutes de plus avec son – désormais officiel – familier, principalement pour comprendre comment ouvrir et fermer la connexion qui s'était instinctivement ouverte entre eux. Puis le Griffondor remarqua l'heure, et s'excusa rapidement avant de foncer dans la tête de serpent qui, d'après Artémis, menait à la bibliothèque.

Après une bonne vingtaine de minutes passée à monter des escaliers, Harry arriva à une trappe fermée. Le jeune sorcier attendit quelques instants pour écouter tous les sons de l'autre côté, mais n'entendit rien.

- Ouvre-toi, demanda-t-il dans un murmure.

Fort heureusement, la trappe s'ouvrit sur une allée particulièrement reculée et déserte de la bibliothèque, et Harry put rapidement en sortir, dissimulé par sa cape d'invisibilité. Il referma la trappe, prit le temps de noter exactement où elle se situait pour ne pas avoir à la chercher pendant des heures au cas où il voudrait l'emprunter de nouveau, et se dirigea vers la tour de Griffondor.

Lorsqu'il arriva dans le dortoir, personne d'autre ne s'y trouvait. Harry enleva la cape, rangea soigneusement le journal de Tom, et posa le reste de ses affaires sur son lit. Le garçon à la cicatrice jeta un rapide coup d'oeil dans le miroir de la salle de bain pour vérifier que son tatouage n'était pas visible. En se concentrant, il parvint à sentir que le serpent s'était sagement enroulé dans son dos et semblait assez bien installé pour ne plus bouger.

Soulagé, il descendit rejoindre les autres dans la salle commune des rouges et or, où il supporta vaillament une nouvelle salve de félicitations de la part des membres de sa maison, avant que l'estomac de Ron leur signale qu'il était temps de rejoindre la Grande Salle pour le diner.

-o-oOo-o-

Les jours qui restaient avant la fin de l'année passèrent à une vitesse folle, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, ils étaient à la veille du départ du Poudlard Express. Harry avait tout juste réussi à retourner voir Artémis une fois, et celle-ci lui avait fièrement annoncé qu'elle avait puni et prévenu les acromentules que les "méprisables et pathétiques créatures" n'avaient pas intérêt à menacer Harry une nouvelle fois.

Le Griffondor n'avait pas demandé comment elle avait fait l'aller-retour sans se faire voir, mais s'était simplement assuré qu'elle savait qu'elle devait se montrer discrète si elle comptait y retourner. Il n'avait pas non plus cherché à savoir si son familier avait apprécié le repas, principalement parce qu'il tenait à ce que son propre déjeuner reste dans son estomac.

Harry n'avait pas beaucoup pu parler à Tom non plus, mais savait qu'il pourrait davantage le faire chez les Dursleys, à condition de cacher le journal sur lui avant d'arriver à Privet Drive. Selon toute vraisemblance, son oncle et sa tante ne lui laisseraient pas plus accéder à sa valise qu'ils ne l'avaient fait l'an dernier. Heureusement pour lui, les affaires trop grandes de Duddley lui permettraient normalement de cacher à la fois le journal et sa baguette avant d'être enfermé dans le cagibi qui lui servait désormais de chambre.

-o-oOo-o-

Au festin de fin d'année, la coupe des maisons revint sans surprise à Griffondor. Toutefois, cette année, les Serdaigles et les Poufsouffles semblaient avoir accepté de bonne grâce l'intervention de Dumbledore en leur faveur. Hagrid était de nouveau à la table des professeurs et applaudit au moins aussi fort que les rouge et or. Lors de son retour, moins de deux jours après celui de Dumbledore, le demi-géant avait chaudement remercié Harry et les autres pour lui avoir permis de sortir d'Azkaban. En souriant, le célèbre Griffondor lui avait dit que Poudlard ne serait pas vraiment Poudlard sans lui, et le garde-chasse avait essuyé une larme émue avant de se tourner pour saluer le reste de la Grande Salle.

À la table de Griffondor, les discussions habituelles de fin d'année reprirent, et le garçon à la cicatrice parvint à esquiver presque toutes les questions directes. Presque.

- Et toi Harry, tu vas faire quoi cet été ?

Le brun se tendit immédiatement à la question de Seamus, et força un sourire.

- Pas grand-chose, répondit-il succinctement.

Neville remarqua la tension sous-jacente de la réponse de son meilleur ami et fronça les sourcils. Il était de plus en plus persuadé que quelque chose clochait avec la famille de Harry et l'endroit où il restait pendant l'été. Mais le célèbre Griffondor restait muet sur le sujet, ou détournait constamment la conversation lorsqu'il était abordé. Neville savait qu'il ne pouvait rien faire d'autre que grincer des dents et attendre. Forcer Harry à parler ou avouer quoi que ce soit ne pourrait que mal finir. Il hésita un instant à aller en parler à McGonagall, peut-être que leur directrice de maison pourrait faire quelque chose ou envoyer quelqu'un vérifier comment Harry était traité ? Mais son ami le prendrait assurément mal, voire même comme une trahison. Neville se sentait coincé avec son inquiétude, et aucun moyen d'agir.

Vers la fin du repas, alors que la plupart des élèves commençaient à se lever et partir, un mouvement de foule différent des autres attira l'attention du petit groupe de Griffondors de deuxième année.

Lorsqu'ils comprirent de quoi il s'agissait, ils en furent tous sans voix.

- Un mot en privé, Potter.

Malfoy, flanqué de Crabbe et Goyle, était venu jusqu'à la table de Griffondor, la mâchoire serrée, et visiblement agacé au plus haut point par la tâche qu'il était forcé d'accomplir.

Harry resta muet pendant une seconde, puis comprit la signification potentielle de l'attitude de son rival et se leva.

- J'imagine que c'est urgent, Malfoy ?

Le blond lui envoya un regard furieux qui exprimait assez bien l'idée qu'il ne se serait jamais déplacé si ce n'était pas le cas.

- Hey, Malfoy, si c'est pour enfin lui déclarer que tu l'admires plus que tout, tu peux le faire devant nous ! lança Ron avec une arrogance hilare.

- Trouver la Chambre des Secrets et vaincre un basilisk en combat singulier démontre l'acquisition d'un semblant de capacités, répliqua le Serpentard d'un ton hautain, surtout pour un Griffondor. Même si c'est visiblement au détriment du reste de sa maison.

Et sans un mot, il tourna les talons, signalant ainsi à Harry qu'il ferait mieux de le suivre. Le Golden Boy soupira, leva les yeux au ciel pour faire bonne mesure, ignora l'exclamation outrée de Ron et suivit le sorcier blond. En voyant que ses amis allaient se lever pour l'accompagner, il leur fit signe de se rasseoir et accompagna le geste d'un sourire rassurant.

Harry suivit son rival et ses gardes du corps jusque dans les donjons, où ils s'arrêtèrent devant une salle de classe vide.

- Crabbe, Goyle, personne ne passe cette porte tant que Potter et moi discutons à l'intérieur.

Les deux Serpentards hochèrent la tête et se positionnèrent de chaque côté de l'entrée, avant de refermer la porte une fois que les deux rivaux furent à l'intérieur.

- Merci pour le compliment, commença Harry avec un sourire légèrement moqueur.

- Un compliment ?

- Dans la Grande Salle.

Malfoy renifla dédaigneusement.

- J'étais juste en train d'établir des faits et d'insulter Weasley. Maintenant, j'ai des choses plus intéressantes à faire que cette discussion.

- Je n'en doute pas, déclara le Griffondor sans cesser de sourire. J'imagine que ton père a un message pour moi ?

Pour une des premières fois depuis qu'il le connaissait, Harry eut le plaisir immense de prendre son rival de court et le voir exprimer une surprise non feinte. L'héritier Malfoy se reprit toutefois rapidement et recomposa un visage neutre et hautain.

- Je ne sais pas pourquoi ou comment tu as pu le savoir, mais oui. Mon père veut connaitre le nom de votre ami commun, ajouta-t-il d'un ton formel.

Le sorcier brun sourit d'autant plus. Apparemment, Lucius Malfoy n'était pas parvenu à trouver une solution autre que scandaleusement ridicule à la phrase qu'il lui avait adressée avant de partir. Et voir Malfoy agacé de ne pas comprendre de quoi il s'agissait était d'autant plus amusant.

- J'ai peur de ne pas pouvoir divulguer cette information à l'heure actuelle, répondit courtoisement Harry. C'est un ami qu'il a perdu de vue il y a plusieurs années, et qui tient à rester discret pour encore quelques temps.

- Je me fiche de savoir ça. Je veux son nom.

- Je regrette, mais je ne peux pas te le donner. Pas avant plusieurs semaines, en tout cas.

- Potter, mon père ne plaisante pas avec ce genre de choses.

- Moi non plus.

Les deux sorciers étaient désormais tendus, parfaitement conscient de se retrouver dans une impasse. Jusqu'à ce que le Serpentard serre les poings et tourne la tête pour regarder le mur, la mâchoire serrée.

- Même mon père n'a pas accès à ton adresse pendant l'été. En supposant que je transmette ta réponse actuelle, comment savoir que tu tiendras parole ?

- Malfoy, soupira Harry, la situation actuelle est trop compliquée pour que je puisse promettre de révéler le nom de notre ami à qui que ce soit, quel que soit le délai. Mais si... si cet ami l'estime nécessaire, je suis persuadé qu'Hedwige pourra trouver le chemin jusqu'à ton manoir.

Draco hésita. Son père avait été à la fois clair et étrangement prudent dans sa lettre. Il voulait un nom, mais lui avait en même temps recommandé de ne pas insister outre mesure dans le cas où Potter appuierait sur la nécessité de conserver le secret. Le blond savait être dans une situation délicate, et son rival semblait le réaliser également. Le Griffondor passa une main dans ses cheveux ébènes, et lorsque Draco le regarda de nouveau, il semblait avoir pris une décision.

- Je ferai en sorte de contacter... de contacter notre ami commun, se reprit-il, et de lui demander s'il souhaite parler à ton père. Si c'est le cas, je ferai en sorte qu'ils puissent communiquer. Je ne peux rien promettre de plus.

Le Serpentard soupira, et secoua une ou deux fois la tête avant de se résigner.

- J'imagine que ça suffira pour l'instant. Maintenant, Potter, je veux savoir de quoi il s'agit. Il n'y a aucun moyen que tu sois ami avec une des connaissances de mon père, et il avait l'air...

- Nerveux ? Inquiet, peut-être ? proposa Harry avec un sourire en coin.

- Un Malfoy n'est pas nerveux, Potter, encore moins inquiet. Non, il avait l'air... ennuyé par votre entrevue. Qu'est-ce qui se passe entre mon père et toi et pourquoi est-ce que c'est important au point qu'il me force à aller approcher des Griffondors pour poser la question ?

- Secret. Mais ne t'inquiète pas, ajouta Harry en se dirigeant vers la porte. Ton père en entendra parler.

Le Griffondor sortit en riant sans attendre une réponse, faisant ainsi sursauter Crabbe et Goyle. Les deux se regardèrent, bouche bée. Ils s'étaient attendus à voir Potter sortir avec au moins les traces d'un duel et une expression furieuse, certainement pas en pleine forme et avec un rire joyeux.

Ils jetèrent un coup d'oeil rapide, mais tout ce qu'ils purent voir était Draco, immobile dans la salle vide, le regard fixé sur la porte et l'air de ne pas comprendre ce qui venait de se passer. Au bout de cinq secondes, il sembla sortir de son hébétude et se rua vers la porte, les joues rouges et les yeux prêts à foudroyer la première personne sur son chemin.

- POTTER !

Crabbe et Goyle échangèrent un nouveau regard et s'écartèrent prudemment pour laisser passer Draco. Lorsqu'il était dans cet état, mieux valait ne pas le contrarier et le laisser faire à sa guise.

-o-oOo-o-

Harry sortit de son interaction avec Malfoy plutôt satisfait, et globalement amusé. Apparemment, Lucius Malfoy était préoccupé mais pas hostile à une communication avec Tom, et Harry décida d'en parler à l'ancien mage noir dès qu'il en aurait l'occasion. Après tout, même faite à son rival, une promesse était une promesse. Lorsqu'il retourna dans la salle commune, il dut essuyer les remarques moqueuses de ses camarades de maison, dont certaines lui parurent un peu étranges. Mais il n'y prêta pas attention outre mesure et redirigea rapidement la conversation vers le Poudlard Express et le besoin de finir ses bagages.

-o-oOo-o-

Lorsqu'il fut seul dans son lit pour sa dernière nuit à Poudlard, Harry sentit une bouffée de panique le submerger. Il allait retourner chez les Dursleys, pour tout l'été. Loin de la protection de Poudlard. Loin d'Artémis. Loin de ses amis. Enfermé dans une chambre à double tour, avec tout juste de quoi manger et boire, traité comme un esclave, un monstre et un punching-ball. Il n'était pas sûr d'y survivre deux mois complets cette fois.

Alors que la crise d'angoisse était en train de monter, que sa respiration devenait rapide et hachée, et qu'il commençait à se rouler en boule, il sentit une autre émotion surgir dans le brouillard de panique qui l'entourait.

Avec surprise, il sentit faiblement le tatouage bouger pour venir se placer sur sa poitrine et s'enrouler protectivement au niveau de son coeur. Une sensation de confort et de protection s'installa doucement en lui et le calma progressivement.

- Artémis, comprit-il dans un souffle.

La basilisk avait dû sentir sa panique et lui envoyait des émotions rassurantes. Harry sentit des larmes perler au coin de ses paupières. Il n'était plus seul. Quand il craquait, quand la peur le submergeait, quand ses terreurs refaisaient surface, il n'était plus seul. Artémis serait toujours avec lui quand il aurait besoin d'elle. Le soulagement qu'il éprouva en comprenant finalement la valeur du lien qu'ils avaient formé lui permit de se calmer définitivement, et de s'endormir plus paisiblement qu'il ne l'aurait cru.

-o-oOo-o-

Le lendemain matin, dans le train, Harry fit pour la première fois le trajet avec trois autres personnes au lieu de deux. Il trouva très agréable d'avoir Neville assis à côté de lui pour parler d'autre chose que des devoirs d'été – qu'il ne pourrait évidemmment pas faire – et de la saison de Quidditch – qu'il ne pourrait évidemment pas suivre.

À la place, le brun lui parla tranquillement de plantes, de Poudlard en général, et de choses sans importances mais qui donnèrent à Harry l'illusion que tout allait bien. Et pour être honnête avec lui-même, Harry avait désespérément besoin d'un semblant de normalité avant d'être récupéré par Oncle Vernon.

-o-oOo-o-

Le train arriva en gare, et Harry dit finalement au revoir à ses amis. Il regarda Neville être récupéré par sa grand-mère, Hermione par ses parents qui étaient venus avec les Weasleys, et Ron rejoindre le reste de sa famille. Du coin de l'oeil, il vit Malfoy rejoindre ses parents, et capta le regard de Lucius. L'aristocrate lui rendit son regard, et Harry hocha très légèrement la tête pour le saluer discrètement. Surpris, Lucius Malfoy resta un instant immobile avant de l'imiter, puis se tourna vers sa femme et son fils, tous deux trop occupés à discuter pour avoir remarqué l'échange.

Harry sortit de la voie 9 ¾ et attendit qu'il n'y ait plus de sorciers en vue pour glisser sa baguette et le journal de Tom sous ses vêtements trop grands. Il libéra ensuite Hedwige en lui indiquant de le retrouver directement à Privet Drive une fois que la nuit serait tombée.

Il n'avait plus qu'à attendre que son oncle vienne le chercher.

Et survivre aux deux prochains mois.


Commentaire de la bêta : Et voilà, c'est la fin de cette année ! Qu'en avez-vous pensé ? Dumbledore, Ron, Neville et Tom vous ont surpris ? Quel est votre personnage préféré ? N'oubliez pas de donner plein d'amour à Nellana pour son travail !

N/A : Déjà le premier tome de cette réécriture fini, le temps file Oo J'espère que le twist principal à l'intrigue originale vous a plu. D'un point de vue plus pratique, la publication du tome 3 reprendra le 9 janvier 2022. Passez de bonnes fêtes, et prenez soin de vous !