La chaleur de tes bras

Disclaimer: Genshin Impact appartient à MiHoYo, et je ne reçois aucune primo pour cette histoire

Genre: Hurt/Comfort, souvenirs d'enfance, relations ambigües,

Rating: T

Personnages/Couple: Kaeya et Diluc en principaux. Crepus et Adelinde en secondaire.

Résumé: Diluc se souviendrait toujours de sa première rencontre avec Kaeya. A l'époque, ce n'était qu'un pauvre enfant abandonné retrouvé par son père, et déjà, il avait été prêt à partager sa vie avec lui. Est-ce que tout n'était que mensonge, ou Kaeya nourrissait-il un peu de réciprocité envers lui?

Note: Bonjour tous le monde!

Cela fait si longtemps que je n'ai pas écrit, et Genshin étant ma nouvelle obsession, je me suis plongée dans les fanfic, et j'ai été choquée de voir qu'il n'y avait quasi aucun travaux en français sur ce site! J'apporte donc ma pierre à l'édifice et je vais essayer de mettre sur papier d'autres histoires sympa!

Concernant Kaeya et Diluc, j'adore leur relation complexe qui est sujette à tellement d'interprétation!

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire ^^


Diluc se souviendrait toujours de sa première rencontre avec Kaeya.

C'était un soir de pluie, son père revenait de Mondstadt après avoir travaillé au Cadeau de l'Ange pour gérer quelques affaires. Son fils d'à peine 6 ans était resté au domaine en compagnie des domestiques, Crepus estimant qu'un bar n'était pas un endroit approprié pour un enfant. Le jeune garçon était donc resté dans l'immense manoir à s'occuper comme il le pouvait. Il n'était pas un enfant difficile, mais parfois, il se sentait seul, et aussi gentils qu'ils soient avec lui, les personnes qui s'occupaient de lui restaient des adultes. Des adultes qui avaient en plus d'autres choses à faire que jouer avec lui. Le temps était donc long malgré l'immensité du jardin viticole qu'il avait pour lui. Parfois, il souhaitait avoir un compagnon de jeu, quelqu'un de son âge, avec qui partager ces moments de son enfance.

C'est comme si les Dieux l'avaient entendu lorsqu'en rentrant, son père se retrouva accompagné d'un autre garçon à peine plus jeune que lui.

Ses pauvres vêtements étaient trempés de haut en bas, et son expression semblait dénuée de joie, ou même de vitalité. C'était comme si cet inconnu était seul au monde, et cela pinça le coeur de Diluc, bien plus que son aspect douteux. Les autres domestiques le regardèrent avec méfiance, mais l'héritier Ragnvindr n'en tint pas compte. Ses yeux carmin se posèrent sur son père avec simplement une vive interrogation. Crépus prit le temps de refermer la porte et d'ordonner à ce qu'on ramène une serviette afin de sécher l'enfant étranger. Puis il s'exprima enfin sur ce dernier:

"Diluc, je te présente Kaeya. Je l'ai trouvé dans les vignes en rentrant de Mondstadt. Il dit que son père est parti sans lui, sans donner d'explication, et qu'il est resté longtemps sous la pluie. Il est encore sous le choc, alors soit gentil avec lui."

Le garçon aux cheveux flamboyants acquiesça, comprenant malgré son jeune âge le sens des paroles de son père. S'approcha doucement du garçon et, voyant qu'il ne faisait aucun geste pour se sécher, prit la serviette pour l'aider à frictionner ses cheveux couleur nuit. Il se laissa faire sans réagir. Perdu. Abandonné. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire Kaeya. C'était triste, et c'était à eux de lui donner du réconfort. Alors pourquoi tous les adultes ne s'approchaient pas de lui, murmuraient entre eux des choses étranges? L'un d'eux s'approcha de Crepus pour une discussion à part, mais Diluc put entendre des mots comme "dangereux", "étranger" et "méfiance". Rien qui ne faisait sens pour l'enfant qu'il était.

Il laissa tomber la serviette sur l'épaule Kaeya pour lui sourire timidement et lui déclarer avec une voix douce:

"Je m'appelle Diluc, et mon papa, c'est le chef ici! Bienvenue chez moi!"

Cela semblait maladroit, mais Diluc crut voir en l'espace d'une seconde une lueur de vie dans le regard terne de Kaeya.


Crepus avait conscience que cet enfant était louche.

Il n'avait pas besoin des conseils d'Elzer pour savoir qu'on n'abandonnait pas son fils comme ça, encore moins sur les terres d'un des plus riches propriétaires de Mondstadt. Ce qui rajoutait de la suspicion à cette coïncidence était les origines clairement étrangères du garçon, autant que le fait qu'il ait pu expliquer sa condition aussi clairement à l'adulte qui l'avait retrouvé. Presque comme s'il avait préparé en avance son explication. Mais quand bien même, que pouvait-il faire? Le maître Ravingrind n'était pas un homme assez cruel pour laisser un enfant mourir de froid sous la pluie, aussi étrange que soit sa présence.

De toute façon, il était trop tard pour revenir en arrière.

"Pour le moment, laissons le rester ici, et demain, nous enquêterons pour savoir d'où il vient, et retrouver sa famille." Décida-t-il. "Diluc. Peux-tu lui prêter une de tes chemises de nuit, et l'amener dans la chambre d'amis?"

"Oui papa!" Répondit son fils avec enthousiasme.

Le jeune héritier du domaine de l'aube prit l'étranger par la main pour le guider à l'étage, sans doute jusqu'à sa chambre pour lui laisser choisir sa tenue de nuit. Cela ne fit que renforcer les regards inquiets des domestiques qui n'aimaient pas l'idée de laisser le fils de leur employeur seul avec un garçon dont personne ne connaissait l'identité exacte. Adelinde décida de les suivre afin de s'assurer que tout va bien. Diluc ne s'en aperçut pas, trop excité à l'idée de s'occuper du nouvel arrivant et de lui montrer avec fierté sa chambre. Oubliant sa tache originelle, il commença à lui faire le tour des jouets qu'il possédait et de ses livres préférés, sous les yeux, ou plutôt l'oeil, perdu de son invité.

"Maître Diluc, il se fait tard, et ce garçon est sûrement fatigué. Vous aurez tout le temps de jouer demain."

"Oh... D'accord."

Diluc était déçu bien sûr, mais il comprenait ce qu'on lui disait. Il espérait au fond de lui que Kaeya ne partira pas trop vite pour qu'ils aient au moins le temps de jouer au fond des vignes et qu'il lui montre sa cachette secrète. Obéissant, il sortit une chemise de nuit identique à la sienne, soigneusement pliée et parfumée par la lingère et la tendit à son homologue. Ce dernier regarda le vêtement, puis Diluc qui lui fit un sourire encourageant, avant de prendre le vêtement sous les yeux perçants de l'employée de maison.

"Merci." Fit-il d'une voix cassée.

En quelques minutes, il fut entièrement déshabillée si ce n'est son sous-vêtement, et habillé de la même tunique blanche que Diluc. Adelinde ramassa les vêtements trempés laissés au sol et se tourna vers les deux enfants.

"Il est temps de vous coucher, maître Diluc. Je vais lui montrer la chambre d'amis."

Diluc voulait protester, d'une part parce qu'il n'avait pas sommeil, ces évènements l'ayant assez excité, et d'autre part parce qu'il avait envie de parler avec Kaeya et de partager des choses avec lui. Cependant, l'expression sévère de la femme qui s'occupait de lui ne laissait aucune place à la discussion. Il aurait dû être couché depuis longtemps, mais les domestiques savaient qu'il s'empêcherait de dormir jusqu'à ce que son père revienne du travail juste pour lui souhaiter une bonne nuit. Ils avaient finalement cédé et accordé à Diluc de rester éveiller jusqu'au retour de son père à condition qu'il se couche sans chipoter juste après.

C'était un accord qu'il ne voulait pas briser.

"Bon... Bonne nuit Kaeya. Demain on fera plein de jeux!"

Kaeya hocha la tête, et suivit Adélaïde à l'extérieur qui referma la porte de la chambre. Son expression perdit toute trace de chaleur une fois seule avec Kaeya et elle lui ordonna simplement de le suivre. Trois portes plus loin se trouvait la chambre d'amis, rangée mais légèrement poussiéreuse, et les draps n'avaient pas été changés. En temps normal, elle s'en serait senti honteuse et aurait immédiatement fait le nécessaire pour qu'elle soit présentable, mais les circonstances ne lui donnaient aucune envie de faire des efforts. Sa conscience la poussa néanmoins à allumer la bougie sur la table de chevet afin que le garçon ne se retrouve pas dans le noir.

"Je viendrais te chercher demain matin pour t'amener voir Maître Crépu, et nous verrons ce que nous ferons de toi. En attendant, tu es prié de rester dans cette chambre."

Après ces paroles sèches, elle sortit de la pièce et referma la porte, laissant le désormais orphelin seul avec ses pensées.


C'est au milieu de la nuit que Diluc se réveilla, alerté par les coups donnés à sa porte.

Flottant encore dans les méandres du sommeil, il réussit à allumer sa bougie et se diriger vers la porte. Derrière se trouvait Kaeya, tremblant et en larmes dans le sombre couloir du manoir. Cela rendit Diluc aussi confus qu'inquiet, l'extirpant un peu plus du brouillard dans lequel il se trouvait.

"J'ai fait un cauchemar... J'ai peur de dormir seul... Je ne veux pas être seul... S'il te plaît... Diluc..."

Diluc ne prit pas la peine de réfléchir. Il hocha la tête et laissa Kaeya rentrer dans sa chambre. Adelinde était venue le voir juste après avoir escorté Kaeya pour lui dire de ne pas aller lui rendre visite dans sa chambre, ou même de lui parler jusqu'à ce que son père prenne une décision. L'héritier Ragnvindr était très respectueux des consignes quand il comprenait leur importance. Cependant, celle-là lui paraissait insensée et surtout, elle le contrariait. Pour une fois qu'il rencontrait un garçon de son âge, il ne pouvait même pas rester avec? C'était injuste. Et il n'aimait pas l'injustice.

Il prit la main de Kaeya et le guida jusqu'à son lit pour l'inviter à prendre place.

Une fois la bougie éteinte et reposée sur son chevet, il se coucha à ton tour. La lueur de la nuit était extrêmement faible, il pouvait à peine distinguer la silhouette de Kaeya, mais il devinait que ce dernier s'était le plus éloigné du bord pour se rapprocher du mur. Il n'avait même pas pris la peine de se mettre sous la couverture, laissant Diluc les border tous les deux afin qu'ils ne prennent pas froid. Au début, il avait décidé de le laisser dormir tranquillement de son côté du lit, mais les sanglots étouffés du garçon l'empêchèrent de se sentir totalement en paix.

Diluc était encore petit, mais il y comprenait vite les choses, et son sens de l'empathie ne le trompait jamais. En ce qui concernait Kaeya, il ne pouvait imaginer ce qu'il ressentait, mais la simple pensée qu'un jour son père puisse l'abandonner dans un pays étranger suffisait pour lui faire comprendre l'état de détresse dans lequel il se trouvait. Il ne pouvait pas y faire grand-chose, mais au moins il pouvait l'aider à se sentir mieux. Partager sa chambre. Partager son lit. Partager ses vêtements. Partager ses jouets. Il y avait quelque chose chez Kaeya qui lui donnait envie de le choyer et de prendre soin de lui.

Il s'approcha du corps frêle et fragile et l'enroula de ses bras pour le coller contre son torse.

"Ça va aller, je suis là. Papa aussi. On ne t'abandonnera pas. Je vais demander à papa si tu peux rester ici, avec moi, et on jouera ensemble tous les jours. D'accord?"

Kaeya ne répondit pas, mais un petit hochement de tête se ressentit, et il attrapa les mains de Diluc entre les siennes. Elles étaient plus petites, mais plus chaudes que les siennes. Le garçon aux cheveux rouges entrelaça ses phalanges dans les siennes afin de sceller leur contact. Le corps du garçon se peletona contre le sien à la recherche de toute source de réconfort qu'il pouvait trouver. Après un certain temps, il réussit à se calmer, et les deux enfants s'endormirent dans cette position. Bien que son sommeil fut encore agité, Kaeya ne se réveilla plus de la nuit, apaisé par la présence de Diluc.

Le lendemain, Adelinde frôla deux fois l'arrêt cardiaque en découvrant une première chambre vide, l'autre occupée par les deux enfants. Elle ne trouva cependant pas le courage de les réveiller, tant par eggard envers le sommeil de Maître Diluc que parce que malgré tout... Ils étaient adorables ainsi. C'était la première fois qu'elle voyait Maître Diluc s'attacher autant à quelqu'un aussi rapidement. Mais avec du recul, ce n'était peut être pas si compliqué, étant donné que son entourage ne comprenait que des adultes. Le domaine étant isolé de la ville, et les autres enfants restant à distance du garçon, ce dernier n'avait jamais réussit à se faire des amis.

Peut être venait-il de trouver son premier ami.

Cependant, cela n'échapperait pas à Maître Crepus, et ce serait à lui de juger si ce garçon représentait une menace.