Chapitre 10 : Confusion.
Ce matin, Lysandre est émerveillé par la vue qui s'offre à lui à la fenêtre, il a du neiger toute la nuit, le jardin des victoriens est magnifique. Lysandre se lève et attend son ami en prenant le petit déjeuner en compagnie de son frère. Lorsque Castiel se lève, la matinée est déjà bien entamée, Leigh leur annonce qu'il va faire déplacer le matériel dans l'après midi avec ses nouvelles créations qu'il doit amener au garde meuble. Le duo l'accompagnera, ils mettront tout en place et feront des essais.
Sur les coups de quatorze heures, ils partent pour le garde meuble, Leigh loue un box voisin du sien et dépose le matériel avant de se diriger vers son box. Lysandre et Castiel passent une heure et demi à tout mettre en place, ils décident de s'entraîner sur la chanson intitulée, « le poids du silence ». Cette chanson parle d'amour inavoué. Castiel commence à jouer et la voix de baryton du Victorien se coule dans la mélodie quand Castiel s'arrête soudainement.
« Un problème Castiel ? Demande le poète.
- Non j'ai juste été… Impressionné. Ta façon de chanter cette chanson, comme si tu étais habité par les paroles.
- Tu trouves ? Merci mais je ne pense pas vraiment être concerné. Je sais que je l'ai écrite mais elle m'est venue comme ça.
- En tout cas, c'était vraiment incroyable.
- Tu sais, quand je chante, je m'implique énormément.
- J'ai vu ça oui, ça vraiment partie des choses que tu ne prends pas à la légère mais peut être que tu préfère qu'on en reste la pour aujourd'hui, tu as l'air un peu bouleversé.
- Tu va trouver ça idiot mais chanter sur ce sujet m'a fait plus d'effet que le ne l'imaginais. On devrait peut être effectivement s'arrêter la et reprendre une prochaine fois.
- Tu veux venir chez moi ? On pourrais passer le reste de la journée ensemble et faire autre chose pour nous changer les idées.
- D'accord. Je veux bien oui. »
Sur ces mots, le duo quitte le box et le garde meuble pour se rendre chez Castiel. Ils discutent de tout et de rien en buvant des bière quand Castiel propose à son ami de regarder un film.
« Pourquoi pas ? Répond le Victorien.
- Tu aimes quel genre ?
- Les films historiques ou poétiques.
- Ah je n'ai rien de ce genre, on peux chercher un streaming sur le net.
- Pourquoi tu ne me propose pas un film que tu as beaucoup aimé et que tu aurais envie de partager avec moi.
- OK, alors je te propose « Conjuring. ». Un film d'épouvante.
- Je n'ai jamais vu de film de ce genre mais pourquoi pas ? Il est peut être intéressant.
- Tu veux bien fermer les volet pendant que je lance le DVD ?
- D'accord. Termine le poète en se levant pour faire le noir dans la pièce. »
Ce qui est évident c'est que Lysandre n'a pas l'habitude de ce genre de film, si bien qu'il sursaute à plusieurs reprise et à un certain passage inquiétant, le chanteur est pris au dépourvu par une apparition soudaine dans l'obscurité et au même moment, Démon se met à aboyer. Lysandre sursaute et attrape par réflexe la main du rockeur.
« Ça va Lys ? Dit il en mettant le film en pause.
- O-Oui, j'ai juste été surpris. Ce film est très bien fait.
- Tu veux arrêter le film ?
- Non non t'inquiète, je dois dire qu'au même moment, Démon s'est mis à aboyer. Ça a amplifié l'effet. »
Castiel baisse la tête vers sa main que Lysandre tient toujours fermement.
« Ah, désolé. Dit ce dernier en lâchant sa main.
- T'inquiète, y a pas de mal.
- Je sais que ce n'est pas réel, ce ne sont que des œuvres de fictions.
- Oui, c'est une façon de voir les choses. »
Lorsque le film se termine, il est minuit passé, le guitariste conseille à son ami de rester passer la nuit ici. Castiel se lève pour aller chercher le matelas et les deux amis vont se coucher.
« Castiel. Commence le victorien.
- Ouais ?
- Je ne veux pas que tu dorme sur ce matelas.
- J'ai déjà dormi dessus peins de fois.
- Je sais mais…
- C'est à cause du film ?
- Non, c'est juste que je n'en vois pas l'intérêt. On est entre nous, le lit est un lit double, il est assez grand pour nous deux et je me sens toujours affreusement mal de te faire dormir sur ce vieux matelas qui en plus l'air inconfortable.
- Je t'ai déjà dit que c'était normal. C'est vrai que dormir à coté de toi ne me dérangerait pas plus que ça vu qu'on est potes mais toi ? Ça ne te dérange pas non plus ?
- Non, tu l'as dit toi même, on est pote.
- D'accord. Dit simplement le rockeur. »
Castiel se lève du matelas pour s'installer dans le lit aux cotés de son ami et les deux amis s'endorment rapidement.
Le lendemain, Lysandre est le premier à se réveiller, Castiel est contre lui et sa main est sur sa taille. Quand un corps humain est endormit, il cherche de la chaleur et instinctivement, il se focalise surtout sur la chaleur humaine. « Javais oublié ce détail, pense le victorien », il ne pense pas bouger de peur de le réveiller. Il reste comme ça durant de longue minutes, le rockeur se met à grogner dans son sommeil et resserre sa prise sur la taille de son ami. Le chanteur qui trouvait déjà la situation embarrassante est d'autant plus gêné mais reste totalement immobile espérant que son ami se réveille rapidement. Lorsqu'il ouvre enfin les yeux après ce qui a pour Lysandre semblé une éternité, il réalise la situation et se redresse rapidement.
« Désolé Lys, dit il gêné.
- Heu… Tu-tu dormais, c'est pas de ta faute et c'est moi qui t'ai dit de dormir avec moi.
- Oui mais c'est moi qui ais accepté.
- C'est peut être le film d'hier, ça ne t'as pas laissé de marbre toi non plus.
- Et toi ? Ça va mieux depuis hier ? T'as bien dormi ?
- Très bien oui et ne t'en fais pas pour le film. Par contre, je ne dois pas trop tarder, mon frère m'a dit hier de rentrer avant midi.
- OK, reste pour le petit déjeuner et après, je peux te ramener en moto.
- Non, non. C'est pas la peine. Avec les routes enneigées, c'est risqué. Je peux rentrer seul, ne t'en fais pas.
- C'est toi qui vois. Mange quand même un truc avant de partir.
- D'accord. »
Sur ces mots, le duo sort de la chambre pour prendre le petit déjeuner qui se déroule dans un silence de plomb, Lysandre a les yeux rivés sur sa tasse de café comme si c'était la chose la plus intéressante qu'il n'ai jamais vu et Castiel mange en regardant ailleurs l'air distrait.
Après le départ du Victorien, Castiel regarde sa main, cette même main que Lysandre a agrippé la veille et avec laquelle il a tenu sa taille. Il secoue vivement la tête et part se doucher. « Bordel, mais qu'est ce qu'il m'arrive ? », il ne comprend toujours pas pourquoi il se sent aussi troublé, ce genre de choses, ce n'est pas sa tasse de thé.
Il se dit qu'il doit faire le point, comprendre ce qui lui arrive, surtout que ça ne lui ressemble pas. Déjà, lors du soir de noël il avait été troublé par cette proximité lorsque Lysandre avait retiré le cil sur sa joue et hier soir quand Lysandre à attrapé sa main pendant le film, « Qu'est ce que ça veut dire ? » s'interroge-t-il. L'attention du rockeur est retenue par le calepin de son ami. Sacré Lysandre. Il l'a encore oublié. il ira lui rapporter cet après midi.
C'est donc sur les coups de quatorze heures que Castiel se rend chez les Spencer, Leigh lui ouvre.
« Castiel ? Excuse moi mais tu tombes assez mal.
- Je suis venu rendre son calepin à ton frère mais qu'est ce qu'il se passe ?
- Lysandre est enfermé dans sa chambre, à peine rentré, il est monté se cloîtrer.
- Je peux peut être essayer de lui parler.
- Pourquoi pas ? Ça ne coûte rien d'essayer. »
Castiel monte à l'étage et frappe à la porte de son ami.
« Lys ? C'est Castiel, t'as oublié ton calepin.
Castiel ? C'est gentil merci, laisse le dans le salon.
- Qu'est ce qui t'arrive ? T'es malade ?
- Euh… Un-un peu mais ne t'inquiète pas.
- Je peux entrer ?
- Je préfère pas, tu pourrais attraper mes microbes.
- On était ensemble ce matin donc si ça doit arriver, c'est déjà fait tu ne crois pas ?
- Bon, tu peux entrer si tu veux. »
Castiel ouvre la porte et voit Lysandre assit sur le lit.
« T'as pas l'air trop mal. Dit il en allant s'asseoir à coté de lui.
- Je ne sais pas, j'ai du prendre froid.
- Bouge pas. Reprend il en posant une main sur son front et sur celui de son ami. T'as pas l'air d'avoir de fièvre.
- T'inquiète, je suis sur que c'est presque rien.
- Prend pas ça à la légère, tu devrais rester au chaud.
- Oui maman. Plaisante il.
- Recommence et je te tord le coup. Rit Castiel.
- Tu préfères que je t'appelle docteur ?
- Tu va voir toi. Réplique-t-il en se jetant sur lui. »
Cette réaction légèrement démesurée mais innocente malgré tout les fait autant rire l'un que l'autre, autant que leur chamailleries qui ne sont jamais sérieuses. Ce n'est que lorsque par inadvertance, les deux amis se retrouvent face à face, la situation ressemble au soir de noël mais en même temps, sans savoir pourquoi, c'est différent. Ils ne saurait dire en quoi, ce n'est qu'une impression. Ils restent face à face avec une expression surprise sur le visage à peu près une minute avant que Castiel ne se redresse.
« O-on se chamaille facilement tout les deux. Tente-t-il de dire d'un ton détaché.
- Oui mais ce n'est pas méchant. Répond le poète essayant également de cacher son trouble. Tu me rapportais mon calepin c'est ça ?
- Ah oui, tu fais bien de me le rappeler. Tiens.
- Merci.
- Excuse moi de repartir si vite mais je n'ai pas encore promené Démon, je vais rentrer. Prends soin de toi.
- T'inquiète et encore merci. »
Le rebelle repart donc sur ses mots et rentre chez lui. Une fois arrivé il prend sa laisse pour sortir son chien et va au parc mais aujourd'hui, il n'a vraiment pas la tête à ça. Ils écourte la balade et rentre assez rapidement. Après avoir détaché démon il se laisse tomber sur le canapé et se passe la main sur le visage. Inutile de chercher plus longtemps, il a compris.
