Me revoici pour vous jouer de mauvais tours ! (je pense qu'il faut que je change mon slogan d'entrée... mmh...) En tout cas, me revoici pour vous poster la suite des Numbers ! Maintenant, les choses sérieuses vont "un peu" pouvoir commencer, mais je vais me taire à présent !

Mais avant de commencer, je voudrais remercier AkiHime20, Akira Di, Alfader, Amnesia Riku, AriadXXDarknessXX, Asu Rasmenov, Darkemeraud, Gol-D Lymne, Heyli13, Hydrabell-chou, Lexi727, Liske, M. Mi, Pandadoudoucornu, SkySora-R27, Syt the Evil Angel, Thunder-Death, Tyallen, Wolfly2494, alyss au pays de l'abyss, angelusjedusor, arieslucie46, cedzoualiko, estallias, fanonyme, hadrian phantomhive, katakumime, keina1808, lilylys, mahon5971, neko-chan200, terino, yaoi-chan-poowa, zorchide, 0kam1ryuu, Amber Woods, Audragon, Deponia, Hebihime, Kinitori Natsumi, Lecfan, Lyaku, Oriona Blek, Schtroumpfs, Tsuki Banritt, Zeaphir, anastasia172, garodorian, isidris-shiro, kedy ichyo, llyphos, marjo1607, maya9231, mukutsuna93, nora-net'luna, silkie, tamarahc et terino pour suivre et favoriser cette histoire !

Et aussi un gros merci à Hebihime, Heyli13 et Tsuki Banritt pour leur review ! Et merci à llyphos pour sa correction !

Et comme je n'ai plus rien à dire, je vous souhaite une bonne lecture !

Dsiclaimer : KHR ne m'appartient pas

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Mais avant de partir, voici le petit mémo qui ne fait pas de mal !

27 : Tsuna

95 : Kyoko

86 : Haru

87 : Hana

33 : Ryohei

80 : Takeshi

98 : Aki

96 : Chrome/Nagi

18 : Kyoya


Parler : japonais

Parler : souvenirs

Parler : rapports

Chapitre 4

Des arrivées tonitruantes (1)

Minuit approchait grandement et seules quelques minutes les séparaient de cette heure si emblématique, lorsque des pas précipités se firent entendre dans un petit magasin d'antiquité. Situé un peu plus au nord de Tokyo dans une ville qui répondait au nom de Namimori, les affaires marchaient de temps en temps selon les pièces exposées et les acheteurs. Mais pas assez pour le faire survivre plus de vingt ans aussi éloigné de la capitale. De ce fait, le propriétaire s'adonnait à une autre sorte de marché, cette fois-ci beaucoup plus rentable, et qui lui promettait, en plus de garder son magasin en couverture, de faire vivre aussi bien qu'il le pouvait.

Le trafic d'arme, l'un des marchés les plus florissants de ces dernières années. Surtout avec la vague de peur qui prenait le pays, tout le monde voulait avoir un moyen pour se protéger. De la simple femme de ménage au Yakuza le plus violent. Pistolets, katanas, poignards, dagues, lances, canons ; discrètes ou non ; petites ou grandes ; tranchantes ou à balle, il arrivait à se procurer diverses armes qui se vendaient très souvent à des prix d'or.

Seulement, vouloir jouer avec toujours plus dangereux rimait aussi avec se confronter aux problèmes et risques qui allaient de paires. Et Matsumi Kabuto, cinquante-quatre ans, veuf, fumeur, vivant avec son unique fille qui le haïssait, avec un début de cheveux blancs, ne le savait que trop bien. D'autant plus qu'il prenait un peu n'importe qui comme client. Les choses finiront par lui retomber dessus un jour ou l'autre. Enfin, il ne s'imaginait pas de cette façon.

Jusqu'à présent, seuls des citoyens lambda qui cherchaient un moyen pour se défendre, des Yakuza qui appréciaient grandement sa collection, quelques mafieux d'outre-mer et des particuliers s'étaient présentés dans son magasin. Encore que, avec les deux premières catégories, les affaires roulaient bien ; la troisième, il ne comprenait des fois pas leurs demandes assez uniques dans leur genre et il ne voulait surtout pas savoir ce qu'ils en faisaient ; en revanche, pour la dernière, il préférait nettement les éviter de près et de loin. Et s'il devait un jour lui arriver malheur, ce serait avec eux. Donc la présence de deux d'entre eux dans sa boutique à cette heure si tardive ne lui indiquait rien de bon. De surcroît, avec les armes qu'il aurait aimé ne jamais revoir de sa vie.

Comme il se souvenait assez bien de chacun de ses clients, il ne lui fut pas difficile de remettre un visage et un nom sur ses visiteurs nocturnes. Il déglutit difficilement en se rappelant d'un détail sur eux. Il valait mieux ne pas jouer avec eux au risque de se retrouver au fond d'un caniveau, la gorge tranchée.

Des tremblements prirent les mains de Kabuto alors qu'il cherchait le moindre objet pour se défendre. Toutefois, tous ceux qu'il tentait d'attraper lui échappaient et s'écrasèrent au sol dans un tintamarre sourd, ce qui ne plût guère à l'un des deux qui finit par lui lancer le couteau à double tranchant qui se trouvait entre ses doigts et avec lequel il jouait depuis un moment. Celui-ci se planta à peine à un centimètre de la tête du marchand.

La lame qu'il avait vendu cinq ans plus tôt lui brûlait la rétine et sous le coup de la peur, il s'en écarta vivement pour se prendre les pieds dans le somptueux tapis au sol. Avant qu'il ne puisse comprendre ce qui lui arrivait, il s'étala de tout son long sur la pièce de collection, sans parvenir à quitter des yeux les nouveaux venus, une lueur de frayeur brillant désormais dans son regard.

-Que… que… que voulez-vous ?! Balbutia-t-il, effrayé tel un animal face à un prédateur sur le point de le dévorer. Si… si vous… vous voulez de l'argent, allez-y ! Je vous donne tout ! Même les armes…

-Ne nous force pas à nous répéter, l'interrompit soudainement la jeune femme d'une voix glaciale, visiblement agacée par les paroles du propriétaire du magasin.

Aussitôt, en sentant les orbes froids de son interlocutrice se poser sur lui, il se recroquevilla sur lui-même. Le simple fait que la température ait baissé de quelques degrés suite à sa phrase suffit à l'inquiéter plus que de le rassurer. Surtout avec deux lueurs orange brillant au travers des ombres de la boutique, donnant l'impression qu'un monstre s'y cachait, prêt à sauter pour s'occuper de l'homme mort de peur.

Celui-ci aurait nettement préféré le monstre qui le terrorisait quand il était petit que les assassins et tueurs à gages. D'autant plus qu'il ne savait toujours pas où se situait le deuxième, bien qu'il se déplace de temps en temps au son de ses pas sur le carrelage.

-Je crois que tu n'as pas très bien compris la situation, Matsumi Kabuto, continua la seconde voix qui semblait parvenir de tous les recoins du magasin, pourtant, nous te l'avons bien fait savoir en venant jusqu'à toi ce soir.

Toujours à la recherche de celui qui venait de parler, le trafiquant d'armes tourna la tête dans toutes les directions possibles pour revenir à chaque fois sur la paire d'yeux qui le fixait d'un air moqueur. Comme s'ils se délectaient de la peur qu'il éprouvait.

-Que…, commença-t-il sans vraiment parvenir à compléter sa phrase.

-Tu es devenu un pion gênant, et sais-tu ce qu'on fait des pions gênants tel que toi ? Questionne le deuxième avec une pointe de malice.

Kabuto secoua nerveusement la tête. Ô qu'il ne voulait pas savoir ce qu'ils allaient faire de lui à présent. Cependant, avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche, la première répondit à la question en riant telle une petite fille qui s'apprêtait à faire une bêtise.

-On les élimine avant qu'ils ne deviennent des problèmes trop importants !

Heureusement qu'il ne voulait pas connaître la réponse. Et dans leur langage, éliminer quelqu'un signifiait le tuer et le faire disparaître de la surface de la Terre. Au cours de sa carrière dans le monde souterrain, il avait quelques fois assisté à des rassemblements ou des ventes aux enchères. Durant ces moments, il n'était pas rare que des patrons, non contents de la marchandise ou tout simplement de mauvaise humeur, ordonnent la liquidation d'une ou plusieurs personnes sous les yeux de l'assemblée. Avec ce geste, ils prouvaient leur supériorité et le fait qu'ils n'avaient pas peur des représailles.

Le marchand se retrouvait dans cette situation où la mort se rapprochait à grands pas de lui avec sa faux levée. Suite à cette phrase somme toute anodine, il claqua des dents de terreur. Cela augmenta l'amusement de la jeune femme.

Néanmoins, en rassemblant le peu de courage qui lui restait – l'absence de localisation du second n'aidait pas – il releva son regard et le porta dans celui de son interlocutrice. Cette dernière, légèrement surprise de ce revirement, s'arrêta de rire.

-Et quoi ?! Vous allez m'éliminer et puis après ?! Comme si vous aviez le droit de vie ou de mort sur moi ! Et même si je vous gêne, je peux toujours disparaître ! Je ne vous gênerai plus jamais ! Je vous le promets ! Laissez-moi vivre !

Sa déclaration eut pour effet de plonger le magasin dans un silence pesant. Celle qui se trouvait devant lui cligna plusieurs fois des yeux, assez abasourdie par ces mots avant de fixer un certain point dans la salle.

-Je ne crois pas m'être rappelé que nous lui avions donné le choix, 27 ? De ce que je comprends, il vient de signer son deuxième arrêt de mort, n'est-ce pas ?

-Pas seulement 95, répondit la deuxième voix en provenance du coin de la boutique que regardait la tueuse avant de s'adresser à Kabuto. Comme tu sembles l'avoir vite oublié le trafiquant d'arme, nous sommes les Numbers et nous avons le droit de vie et de mort sur chacune de nos cibles et tu rentres dans cette catégorie.

-Que…, répondit le marchant sous le choc de la nouvelle.

-Et oui ! S'exclama la première joyeusement. Ce cher Matsumi Kabuto, même avec tous tes clients du monde souterrain, tu ne t'es jamais rendu compte que ta propre fille avait posté une demande pour t'éliminer. Heureusement pour nous et dommage pour toi, personne n'a osé la prendre jusqu'à nous. Et maintenant que tu ne nous ais plus d'aucune utilité, nous pouvons faire d'une pierre deux coups. Tu es si chanceux ! Rajouta-t-elle dans un rire. De tous les nombres, ceux qui viennent t'envoyer dans l'au-delà sont les si célèbres chefs des Numbers ! Veinard va !

-Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Siffla-t-il entre ses dents.

Apprendre que sa propre fille avait embauché des tueurs à gages pour le tuer lui donner un arrière-goût dans la bouche. Pourtant, rien dans son comportement – à part sa haine à son égard – n'aurait pu l'avertir de cette demande. Quelque chose qu'il aurait dû surveiller un peu plus avec ses contacts. Maintenant, après cette annonce, il voulait savoir la raison derrière.

-Mmh…, fit mine de réfléchir 95, peut-être coups et blessures sur ta femme et ta fille, entraînant la mort de Matsumi Hana sous les yeux de votre propre fille et aussi ventes d'armes aux Littosca, ce qui a servi à des fins tout sauf glorieuses. As-tu d'autres questions stupides ?

Un accident… un accident… il s'agissait que d'un simple accident comme se répétait Kabuto à chaque fois que la scène du corps d'Hana tombant sur le sol se rejouait dans son esprit. A cette époque, les affaires ne marchaient pas et il menaçait de mettre la clé sous la porte de son magasin. Et à chaque fois qu'il rentrait chez lui, c'était en colère contre le monde entier et il avait pris l'habitude de frapper son épouse et son enfant quand cela n'allait pas.

Seulement, un soir, l'un des coups qu'il porta à Hana fut d'une telle violence qu'il l'envoya contre la table du salon. Elle se brisa la nuque contre le coin et mourut sur le coup. Il y a exactement vingt-et-un ans. Les policiers, qui semblaient avoir vu beaucoup trop de fois ce genre de cas, avaient classé l'affaire comme homicide involontaire et rien ne lui retomba dessus. A part que sa fille se mit à le haïr de tout son être. Surtout que depuis le drame, il la gardait jalousement à la maison, même si elle avait vingt-sept ans.

Soudain, et alors qu'il tentait vainement de se relever, tous ses membres se figèrent sans qu'il ne comprenne ce qu'il se passait. Un frisson le parcourut tandis que l'air devenait de plus en plus froid au fil des secondes, au point qu'il aurait pu laisser échapper de la buée s'il pensait à respirer sous la tension soudaine. Ce ne fut que lorsque ses yeux roulèrent dans leurs orbites qu'il saisit le changement d'ambiance. Seule 95 continuait de glousser, ajoutant un sentiment de malaise dans la pièce.

Quelqu'un se trouvait juste à côté de lui, accroupi pour être à son niveau. Au travers d'un masque qu'il reconnut comme un loup originaire de Venise, deux orbes semblables au coucher de soleil le regardaient. Tel un prédateur devant sa future proie prise au piège.

Déjà que la présence du deuxième inconnu, maintenant localisé, en plus du fait qu'il ne puisse pas bouger son corps sous la peur, l'effrayait, la lame contre son cou le terrorisait. Un couteau à double tranchant qu'il avait troqué contre des bijoux de la seule impératrice régnante chinoise, Wu Zetian. Au nombre de quatre, ces armes l'avaient interpellé sur leur beauté et leur état de conservation. D'autant plus que leur précédent propriétaire lui avait affirmé qu'elles dataient au moins de quinze ans minimums et que durant leurs carrières, elles servirent tous les niveaux du monde souterrain sans récupérer la moindre égratignure.

-Puisque tu sembles avoir compris que qu'importe ce que tu faisais, la chance a tourné pour toi, alors il est temps d'accomplir cette mission d'assassinat, lui expliqua paisiblement 27. Matsumi Kabuto, coupable de la mort de Matsumi Hana, de coups et blessures sur Matsumi Alix, de séquestration et de ventes d'armes pour les Littosca, votre sentence est la mort.

Les derniers mots que le trafiquant entendit de son vivant provinrent de 95, toujours en train de rire tandis que la lame qu'il trouvait magnifique à un moment donné lui traversa la gorge.

-Tu as perdu face au roi et à la reine ! Échec et mat !

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Bien que Tsuna n'apprécie guère la venue de Reborn pour éduquer Ieyasu en tant que futur parrain de la Vongola Famiglia, il devait lui reconnaître plusieurs qualités utiles. Hormis les fois où Kyoya le battait ou ses amis le remballaient, son frère ne l'avait jamais fait autant rire depuis des années. Et au moins, il aura déjà eu une sacrée démonstration des tutorats qu'allaient imposer l'Arcobaleno. Pour l'instant, juste un pur régal pour les yeux.

Durant le dîner suivant son arrivée, le plus jeune des jumeaux ne pouvait ouvrir la bouche sans recevoir un coup de pied et en plus, le bébé lui volait une grande partie de sa nourriture. L'aîné ne savait pas si c'était le fait qu'il ne puisse pas répliquer ou le fait qu'il se fasse frapper presque à chaque fois qu'il faisait un mouvement, qui était le plus amusant. Et même si le maudit squattait chez lui et qu'il devait s'occuper de l'enquête sur les Numbers ne lui disait rien de bon, voir Ieyasu se réveiller avec de l'électricité assez forte pour rappeler un mort, n'avait pas de prix. Surtout avec la suite qui le plia en quatre en plein milieu de la route.

Alors que le jeune homme se rendait en premier à l'école – son frère venait de se lever avec l'aide du nouveau venu – ses bentos dans son sac et un léger sourire aux lèvres car Reborn ne l'observait pas, il fut vite rejoint par Takeshi, Ryohei et Hana sur le chemin quand le clou du spectacle arriva.

Sans que les quatre ne comprennent ce qu'il se passait, une montée de flammes se fit ressentir. Légèrement inquiets, chacun se tendit et se prépara à répliquer dès que la personne en question se présentera quand Ieyasu en mode flamme de dernière volonté et surtout en caleçon passa à côté d'eux en courant. Ce fut la goutte de trop pour Tsuna qui savait très bien ce que l'Arcobaleno avait fait. Il explosa de rire sous les regards remplis d'incompréhension de ses amis. Ceux-ci, bien qu'ils ne saisissent pas entièrement la situation, le rejoignirent rapidement. Ils avaient trouvé un nouveau moyen de se moquer du plus jeune des jumeaux et ils n'allaient pas se gêner pour le faire à gorge déployée.

Ils apprendront quelques minutes plus tard en rejoignant Kyoko, Aki, Haru et Chrome/Nagi qu'Ieyasu s'était déclaré à l'idole devant l'ensemble des élèves en caleçon. Dommage pour lui, elle lui fit bien comprendre qu'elle ne voulait pas de lui en lui donnant une claque assez puissante pour l'envoyer au sol en une fraction de seconde. Après cela, elle se plaignit qu'elle n'avait pu lui donner qu'un faible coup devant autant de personnes, sinon elle l'aurait envoyé aux urgences si ce n'était à la morgue. Enfin, Kyoya s'occupait de lui après l'avoir vu sans son uniforme scolaire, déclenchant un nouveau fou rire chez les Numbers présents.

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Perché un peu plus loin, sur le même arbre que la dernière fois, Reborn aussi appréciait grandement la façon dont il venait de ridiculiser son élève devant l'ensemble de l'école. Même si cela ne lui suffisait pas tout à fait. Il voulait le faire encore plus souffrir et il avait prévu un ensemble de tortures qui ferait pâlir les plus courageux.

Toutefois, qu'il réagisse aussi bien à la balle de dernière volonté l'avait un peu surpris. Il ne pensait pas que le tyran imbécile – il ne lui donnera pas d'autre nom tant qu'il ne changera pas d'attitude – possédait autant de pouvoir. Avec ce détail, il ne comprenait qu'un peu la raison derrière ce choix de candidat.

D'autant plus que l'aîné ne faisait que confirmer ce choix. En grognant, le tueur à gages ne se rappela que trop bien sa réaction lorsqu'il se présenta avec son véritable objectif.

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Après avoir assommé Ieyasu d'un coup de pied bien placé dans l'estomac (faible, pensa le bébé) et de l'avoir traîné dans sa chambre avec l'aide de Tsuna, les deux attendirent quelques minutes pour voir si le plus jeune se réveillait. Seulement, une dizaine de minutes plus tard, il ne bougea pas le moindre membre pour se lever et commença à énerver le maudit pourtant calme en toutes circonstances. A ses côtés, l'aîné gesticulait, mal à l'aise.

-Sais-tu la vraie raison du pourquoi je suis là ? Demanda l'Arcobaleno, voulant profiter du moment seul à seul avec le, normalement, héritier des Vongola.

Nerveusement, celui-ci secoua la tête pour dire non avant d'attraper quelque chose dans sa poche. Ce quelque chose attira l'œil de Reborn et lui fit hausser un sourcil en apercevant de quoi il s'agissait. Un petit bloc note et un stylo. Et en le voyant écrire maladroitement sur une feuille vierge, il en déduit qu'il communiquait de cette façon. Cependant, il ne put réfléchir plus longtemps lorsque le jeune homme lui mit le cahier sous les yeux.

« Tu es le tuteur d'Ieyasu, non ? Tu es venu pour l'aider avec ses notes, n'est-ce pas ? »

En fronçant les sourcils, le porteur de la tétine jaune nota plusieurs détails qu'il garda à l'abri dans un coin de sa tête. Comme il s'en doutait d'après les rapports et avec ce que lui faisait subir son frère tous les jours, Tsuna manquait de confiance en lui. Il n'arrivait pas à s'affirmer véritablement, d'où ses phrases tournées de manière interrogative. Et en plus pour ne pas l'énerver d'avantage, sa calligraphie était horrible. Avec sa main tremblante, cela déformait les kanjis et rendait le tout presque incompréhensible pour n'importe quel lecteur. Mais Reborn n'était pas n'importe quel lecteur et le déchiffrer fut un jeu d'enfant pour lui.

-Ce n'est qu'une couverture destinée à tromper le grand public.

« Alors pourquoi ? » écrivit l'aîné après quelques instants de silence.

Les orbes noirs du maudit se plongèrent dans ceux chocolat du jumeau et ne lâcha pas du regard. Ce dernier déglutit et bougea un peu sur place. Néanmoins, à la surprise du tueur à gages, il parvint à le soutenir sans baisser les yeux.

-Je suis ici pour faire d'Ieyasu le prochain parrain d'une famille mafieuse.

Un silence engloba les trois personnes présentes dans la pièce, bien que la dernière ne fût pas consciente de ce qui se déroulait. Le premier resta fixe et se contenta d'attendre la réponse du deuxième. En clignant des yeux plusieurs fois, celui-ci reprit finalement son bloc-notes après quelques secondes pour y écrire.

Et quand il le présenta à son interlocuteur, Reborn dut se faire violence à lui-même pour ne pas le frapper avec Léo transformé en maillet et se rappela qu'il ne s'agissait pas du candidat au poste de Vongola Decimo donc il ne pouvait pas le forcer à croire ce qu'il disait. Pourtant, la phrase lui brûlait les rétines alors qu'elle s'imprégnait dans son esprit.

« La mafia est un jeu, n'est-ce pas ? »

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Et encore maintenant, cette phrase tournait en boucle dans sa tête. Il ne comprenait pas comment un garçon de son âge à cette époque ne connaissait pas la mafia et les dangers que cela représentait. Surtout actuellement. D'autant plus qu'il le prenait comme un simple jeu. De quoi rendre fou les plus puristes des mafieux.

En tout cas, il n'avait aucune obligation sur Tsuna contrairement à Ieyasu. Après tout, il n'était que le « frère jumeau de l'héritier des Vongola » pour Nono et Iemitsu. Rien de plus. Alors, à la limite, qu'il prenne la mafia comme un jeu ne relevait aucunement du tueur à gages.

Enfin, même avec tous ses défauts – qui ne feraient certainement pas de lui un bon chef – l'aîné l'intriguait fortement. Il ne savait toujours pas pour son Hyper Intuition, mais juste sa faible présence – sûrement à cause de son côté timide et craintif – faisait qu'il pouvait passer inaperçu aux yeux de beaucoup de monde dont les plus sensibles. Au point que Reborn le manqua presque lorsqu'il rentra à la maison le jour précédent. Ce ne fut que grâce à son regard qu'il sut qu'il se trouvait près de lui, sinon, il l'aurait manqué. Et ensuite, ses amis. Tous ayant leurs particularités bien à eux et qui se détachaient des autres élèves. Alors les voir amicaux avec Tsuna, en allant même vers lui et ne le laissant pas seul, lui trituraient la cervelle. Il voulait comprendre la raison derrière cette amitié bien solide pour lui pendant qu'il les observait rire à cause de la tenue du plus jeune frère et peut-être de ce que leur avait raconté Kyoko.

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Kyoko Sasagawa, l'idole de tous les élèves de l'établissement en termes de beauté. Personne ne lui arrive à la cheville, ce qui pourrait créer des tensions et de la jalousie, pourtant, son caractère amical et naïf a fait qu'aucun ne la déteste et l'a propulsé au-dessus de tous les élèves. Et même si elle semble fragile aux premiers abords, son frère, Ryohei Sasagawa, lui a enseigné plusieurs techniques pour se défendre. Elle peut frapper presque aussi fort que lui, mais compte tenu de sa nature douce, elle s'abstient. Elle est ami avec Tsuna depuis huit ans.

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D'un coup, Reborn comprit mieux la force de la claque que reçu Ieyasu quelques minutes plus tôt. Surtout qu'elle ne semblait pas l'avoir frappé de toutes ses forces. Comme quoi il ne fallait sûrement pas sous-estimer ceux qui ressemblaient à des anges en apparence. Mais aussi, il saisissait à présent pourquoi tous les garçons étaient tombés sous son charme et voulaient attirer ses faveurs. Notamment son désormais élève. Sauf ceux de la bande qui continuaient de rigoler aux dépens du jumeau ridiculisé. En les gardant à l'œil, il se pencha sur la suite des rapports plutôt courts.

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Takeshi Yamamoto, fils de Tsuyoshi Yamamoto, ancien tueur à gages affilié à la Vongola Famiglia et désormais reconverti en cuisinier de sushi, il est l'héritier du style Shigure Soen Ryuu du premier gardien de la pluie Vongola, Asari Ugetsu. Seulement, Takeshi n'a pas touché un sabre depuis neuf ans. Joyeux en toutes circonstances – à part quand quelqu'un s'en prend à ses amis – il garde toujours un sourire. Il est la star de l'équipe de baseball et se ballade tout le temps avec une batte rangée dans un sac. Il sort avec Aki depuis deux ans et est ami avec Tsuna depuis huit ans.

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Aki Kyandisaberu, héritière de l'une des plus puissantes familles Yakuza du Japon et déguisée en marchand de bonbons, les Amekyandi, elle ne joue pas de son statut et se montre très discrète avec sa famille. Bien qu'elle trempe dans le monde souterrain par sa naissance, elle ne connaît que peu de choses à ce sujet. Championne de l'équipe féminine de kendo, elle n'a pas encore le niveau de son père ou des meilleurs dans le style Amekyandi. Assez ouverte aux autres, elle déteste ceux qui maltraitent ses amis ou sa famille. Elle travaille à temps partiel dans le magasin de Konpeito où elle se charge des livraisons à domicile. Elle sort avec Takeshi depuis deux ans et est ami avec Kyoko depuis huit ans.

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Avec un petit hochement de tête, le bébé reposa les dossiers des héritiers de deux styles d'épées ancestraux et dont la création remontait à l'ère du Vongola Primo. Depuis le temps où il était tueur à gages, il connaissait très bien autant Tsuyoshi Yamamoto que le clan des Amekyandi. Il savait aussi qu'ils avaient souvent l'habitude de travailler ensemble dans les temps où ils furent les plus prolifiques, alors apprendre que leurs enfants sortaient ensemble, ne le surprenait pas tant que cela. Et comme leurs parents, les adolescents semblaient être des utilisateurs de flammes de la pluie. Enfin, pour en faire de parfaits gardiens, il y avait encore du chemin à faire et ce ne serait certainement pas Squalo qui dirait le contraire.

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Ryohei Sasagawa, frère aîné de Kyoko Sasagawa et capitaine du club de boxe du lycée de Namimori, il est l'un des élèves les plus forts de l'établissement et le seul à oser défier au combat ouvertement Kyoya Hibari, le président du comité de discipline. De nature excité, il a plus tendance à hurler que parler et à crier des « extrême » à tout va. Son style de boxe et sa puissance, bien que supérieure à une personne ordinaire, restent en dessous de la moyenne chez les gardiens. Il ne réfléchit que très peu comme le montre ses résultats scolaires et fonce plutôt dans le tas. La relation qu'il a avec Hana Kurokawa n'a pas encore été établie, ils sont amis, même si elle passe plus son temps à le frapper dès qu'il hurle. Il est ami avec Tsuna depuis sept ans.

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Hana Kurokawa, meilleure élève au classement national, elle est l'amie la plus proche de Kyoko Sasagawa et sa confidente. Assez sarcastique et qui n'a pas sa langue dans sa poche, elle parle de ses camarades, à part ses amis, d'une manière assez désagréable et n'hésite pas à se moquer d'eux en les traitant de « singes » devant eux. Pour elle, ils sont tous des idiots. Ses connaissances plutôt vastes et variées laissent quand même transparaître des manques d'informations. Capable de se défendre contre les assaillants, elle maîtrise l'art de l'autodéfense mais pas plus. Elle est le cerveau du groupe quand il s'agit de réfléchir. La relation qu'elle a avec Ryohei Sasagawa n'a pas encore été établie, ils sont amis, même si elle passe plus son temps à le frapper dès qu'il hurle. Elle est amie avec Kyoko depuis huit ans.

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D'un certain côté, Hana et Ryohei lui faisaient penser à plusieurs utilisateurs de flammes soleil de sa connaissance. Les deux brillaient chacun à leur façon dans un ou plusieurs domaines. Néanmoins, ils leur manquaient un petit quelque chose pour en faire de véritables porteurs des anneaux du soleil. Peut-être des compétences médicales que chacun se devait de connaître pour servir un ciel. Même si Reborn ne s'en vantait pas, les siennes arrivaient au niveau de Brow Nie Junior, le gardien de Nono. A peu de choses près, il avait la possibilité de soigner de la petite coupure au traumatisme crânien et brûlure au troisième degré.

Le maudit allait continuer sa lecture lorsqu'il repéra le dernier membre de la bande et président du comité de discipline se diriger vers le reste du groupe, toujours en train de pouffer de rire. Entre deux ricanements, Takeshi et Aki lui expliquèrent ce qu'il avait manqué, la claque et la course folle à travers la ville en caleçon. A sa surprise, celui que tous surnommaient le démon esquissa un sourire discret, content des mésaventures d'Ieyasu.

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Haru Miura, l'une des meilleures élèves du lycée, elle n'a peut-être pas le niveau d'Hana, mais la frôle de près. A son caractère très enjoué, elle est rapidement devenue amie avec le reste de la bande de Tsuna une fois au lycée étant donné qu'elle était dans un collège différent d'eux, bien qu'elle connaisse depuis longtemps Kyoko puisque les deux font un morceau de chemin ensemble. Elle a l'habitude de créer des vêtements pour elle ou pour ses amis depuis qu'elle a arrêté la gymnastique rythmique suite à une blessure. Beaucoup la trouve extravagante ou complètement folle selon les personnes. Elle est amie avec Kyoko depuis huit ans.

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Nagi Nomisuto, belle-fille du directeur de la célèbre compagnie Coquillage & Cie connue pour ses parfums, et fille de l'actrice Irumi Nomisuto, elle ne joue pas de la célébrité de ses parents et est de nature très timide avec les inconnus. Il y a neuf ans, elle a eu un accident qui a failli lui coûter la vie sans l'intervention de dons de plusieurs organes. Faible depuis ce moment, elle doit éviter tout effort physique et a décidé, depuis la rentrée au lycée, de vivre seule dans un appartement. Étrangement, tous ceux l'ayant approchée de trop près ou agressée se sont plaints d'ananas volants et certains ont dû être envoyés chez des psychiatres ou dans un hôpital psychiatrique. Elle est amie avec Tsuna depuis huit ans.

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Kyoya Hibari, président du comité de discipline du lycée de Namimori, surnommé le démon de Namimori et le combattant le plus puissant de toute la ville, il la gère d'une poigne de fer. Quiconque ne respectant pas ses règles établies se fait battre et généralement, est envoyé à l'hôpital quelques minutes plus tard. Avec toute la force délinquante à ses ordres depuis qu'il a l'âge de se battre, personne n'ose lui faire face, hormis Ryohei Sasagawa, dans leurs affrontements quotidiens. Il n'hésite aussi pas à mordre à mort tous ceux qui ne lui reviennent pas. La raison pour laquelle il est ami avec eux demeure inconnue à ce jour, il est d'ailleurs la seule personne avec Kyoko que Kyoya appelle par leur prénom. Il traîne avec eux depuis huit ans.

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Reborn poussa un soupir en déposant les rapports sur les amis de Tsuna. Peut-être particuliers, ils l'étaient tous. Entre les héritiers de styles ancestraux, du fan de sport, des meilleures élèves, de l'idole, de la fille de célébrité et d'un démon, la diversité ne manquait certainement pas dans ce groupe qui n'aurait normalement pas lieux d'être selon les caractères de chacun.

Et bien que l'Arcobaleno continue de se poser un certain nombre de questions à leur sujet – notamment ce qui se tramait il y a neuf ans avec la perte de la voix de l'aîné des jumeaux – il se rappela qu'il ne devait pas s'occuper de lui, mais du plus jeune qu'il n'aimait déjà pas et qu'il allait bientôt devoir aider à trouver sa famille proche. Avec un nouveau soupir de résignation car il aurait préféré éduquer le plus vieux, il se dit que la recherche de gardiens pour Ieyasu risquait d'être toute une aventure et que ceux qu'il pensait parfaits pour seront compliqués à convaincre.

Surtout qu'à en voir le profil des adolescents, il se souvint de quelques histoires que se contaient les membres du CEDEF quand il discutait avec eux de temps en temps. Quelques-uns qui avaient été envoyés en mission au Japon, se plaignaient d'enfants beaucoup trop violents pour eux – l'un des membres qui l'approcha de trop près fut envoyé à l'hôpital avec de si graves séquelles que même les médecins des Vongola les plus compétents ne savaient pas s'il allait pouvoir remarcher correctement un jour – d'autres de surexcités et bruyants – Turmeric n'entendit plus d'une oreille durant trois mois – et une partie se mirent à croire que les ananas volaient et les attaquaient. Maintenant qu'il regardait mieux, il venait de trouver les responsables des problèmes des mafieux qui se chargèrent de récolter des informations sur Tsuna et sa bande. Ce qui voulait dire faire attention à eux et à leurs particularités.

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Après un bon fou rire qui dura plusieurs minutes, Tsuna, Kyoko, Takeshi, Aki, Haru, Chrome et Hana atteignirent rapidement leur salle de classe, Ryohei étant resté avec Kyoya pour une petite séance de combat qui ne se refusait pas de si bon matin. Leurs joues encore rouges, ils menaçaient de repartir à nouveau dans des éclats de rire, lorsqu'Ieyasu rentra à son tour avec un uniforme trop grand pour lui. Et ils ne furent pas les seuls, plusieurs de leurs camarades se moquèrent aussi de lui. Néanmoins, plus gentiment que son frère et ses amis.

Enfin, ces derniers s'arrêtèrent aussitôt dès que les orbes luisant de colère du plus jeune se portèrent sur son aîné. Le genre de regard qui promettait généralement de la souffrance dans la journée. Les yeux de Takeshi s'aiguisèrent pendant qu'il renforça sa prise sur son sac contenant son shinai, ceux d'Aki se plissèrent, ses mains sur son sabre en bois, Haru porta inconsciemment ses doigts sur l'emplacement de l'un de ses pistolets, Hana serra les poings, Chrome se prépara à user de ses illusions, Kyoko le fusilla du regard tandis que Tsuna se recroquevilla légèrement sur lui-même pour jouer son rôle. Dans sa tête, il poussa un soupir devant le comportement puéril de son frère. S'il ne se calmait pas rapidement, le plus âgé ne donnait pas chère de sa peau une fois tous les Numbers à la maison.

Ieyasu ne remarqua pas le soudain changement de comportement du reste de la bande – de même pour les autres élèves – concentré uniquement sur son frère qui baissa timidement les yeux, tout en serrant les dents. En plus de ne pas devoir dévoiler sa véritable personnalité pour ne pas contrecarrer ses plans, la présence de Reborn, caché quelque part et qui observait le moindre de ses faits et gestes, n'arrangeait aucunement ses affaires et les empiraient même. Heureusement pour lui que la pièce qui le dérangeait ne lui poserait plus aucun problème à présent. Et alors que Kyoko allait répliquer quelque chose, ses orbes virant lentement à l'orange, l'arrivée du professeur coupa courts aux échanges de regards et empêcha à quiconque de tenter quelque chose.

Dohachiro Nezu ou Nezu-sensei pour les élèves, fixait ces derniers avec un froncement de sourcil qu'il portait tout le temps. Enseignant les sciences depuis des années, chaque étudiant gardait un mauvais souvenir de lui. Principalement Tsuna et Ieyasu, étant les moins doués dans la matière qu'il enseignait.

Ses yeux sombres fusillaient les élèves encore debout. Ceux-ci se dépêchèrent de rejoindre leur siège sous son regard désapprobateur pour la plupart. Tsuna et ses amis furent de ceux-là, bien que le professeur lui accorde une plus longue attention, ses pupilles brillant d'une haine à son égard.

En raison de ses faibles résultats dans cette matière et de l'attitude arrogante de Nezu à promouvoir « l'élite » comme il l'appelait, ce dernier ne l'aimait pas et à chaque fois qu'il en avait l'occasion, ridiculisait le jeune homme de toutes les manières possibles. Et les autres Numbers ne pouvaient pas l'aider, ils se contentaient d'observer cette injustice envers leur leader, ce qui amusait grandement les autres élèves. A cause de ce traitement, 27 en vint à le détester presque autant que les Littosca. Dommage pour lui qu'aucune mission d'assassinat le désignant n'ait été encore émise. Peut-être que s'il se débrouillait pour faire disparaître le corps et les preuves avec…

Mais il secoua la tête. Les Numbers ne fonctionnaient pas ainsi. Ils ne se permettaient pas de tuer à tout va toutes les personnes qui ne leur revenaient pas. Notamment que le meurtre de l'enseignant attirerait tous les regards sur lui puisque beaucoup savaient qu'il ne l'appréciait pas. Alors, il devait prendre son mal en patience et serrer les dents jusqu'à ce qu'il se révèle.

Nezu se désintéressa bien vite de son cancre d'étudiant pour reporter son attention sur la classe entière qui n'osait pas ouvrir la bouche, le connaissant assez bien pour punir le premier qui parlait. Après avoir compté mentalement les adolescents présents, il prit finalement la parole avec une sorte de dédain dans sa voix.

-La prochaine fois, n'attendez pas la sonnerie pour vous asseoir, les prévint-il avec une menace silencieuse que tous comprirent avant de revenir à la principale information du moment. Deux élèves rejoindront cette classe dans la journée alors je compte sur vous pour les accueillir correctement.

Aucun ne releva la mauvaise volonté de leur apprendre cette information dans son ton. A la place, tous s'interrogèrent sur les personnes qui allaient les rejoindre. Surtout deux dans une même journée. Un fait qui se produisait très rarement.

A l'inverse, l'Hyper Intuition de Tsuna l'avertissait au sujet des nouveaux. En écarquillant légèrement les yeux pour que son expression de surprise passe inaperçu parmi celles ahuries de ses camarades, il comprit qu'il s'agissait de nombres. Ce qui le surprenait puisqu'il avait envoyé son ordre de rassemblement que la veille. Mais au moins, ils savaient faire vite. Et même sans son sixième sens, il connaissait trop bien ses amis et se douta fortement de leurs identités, qui se confirma quelques instants plus tard.

Le reste de la bande ne chercha pas à interroger 27, ayant aussi deviné qui arrivait. En même temps, ils étaient beaucoup trop prévisibles.

-La deuxième arrivera dans l'après-midi, alors veuillez accueillir votre nouveau camarade de classe, dit Nezu sans le moindre intérêt en se tournant vers la porte. Tu peux entrer.

La porte coulissa dans son emplacement à peine la phrase terminée avant de se refermer une fois l'adolescent dans la pièce. Les mains dans les poches et un air renfrogné sur le visage – qui ne changeait pas de d'habitude pour ceux qui le connaissait – il rejoignit l'enseignant en quelques pas.

Ses orbes verts errèrent dans la salle, s'arrêtant sur chaque individu. Certaines filles rougirent violemment et plusieurs garçons grognèrent à propos de cet individu beaucoup trop beau. Ses cheveux argentés – que Nezu prit pour de la décoloration – lui arrivaient au niveau du menton. Tout son être criait la délinquance et ses vêtements n'en rajoutaient qu'une couche. D'innombrables bagues ornaient ses doigts, la chemise ouverte dévoilait un tee-shirt décoré d'un crâne, des bracelets aux poignets et au cou, un collier avec une simple plaque. Les plus attentifs auraient remarqué la gravure dessus. Un autre crâne accompagné par un pistolet et une flamme.

Tsuna ne put s'empêcher de lâcher un petit sourire quand le nouveau venu le regarda. Celui-ci tenta du mieux qu'il put de ne pas émettre de réaction et se contenta d'un petit hochement de tête imperceptible aux yeux de tous. Il répéta cette action pour chaque Number. Kyoko lui renvoya avec un léger gloussement, Takeshi lui fit un grand sourire, Aki se tourna vers Haru qui n'avait qu'une hâte, le retrouver, et Hana marmonna quelque chose comme « il y aura moins de singes maintenant. »

-Il étudiait en Italie jusqu'à présent et est en échange scolaire, expliqua le professeur, gagnant quelques cris des filles. Gokudera Hayato.

Si Reborn et l'ensemble de la mafia le connaissaient uniquement comme Smokin' Bomb Hayato, son autre surnom suffisait à terroriser les plus hautes sphères du monde souterrain. 59 ou l'un des meilleurs tireurs, dépassant de loin les professionnels, venait d'entrer sur la scène et avec lui, l'annonce des arrivées imminentes du reste des nombres.

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Numéro : 59

Flammes : tempête

Armes : pistolets, poignards, deux longs fusils, dynamites, bombes, arc… le nombre total de ses armes est inconnue

Activités : stratège, tueur à gages, assassin, combattant, hacker, sniper

Rang : SS

Partenaire : 86

Notes : au même titre que 86, il ne loupe jamais sa cible quelle que soit la distance et les conditions pour tirer. Personne ne lui échappe. A l'inverse des autres Numbers, la plupart du temps, lui et sa partenaire ne peuvent graver leur numéro. A la place, ce sont les balles retrouvées dans le corps des victimes qui portent les chiffres. Celles de 59 ont l'habitude d'exploser à l'intérieur de ses cibles et généralement, une mare de sang attend ceux qui les trouvent.

Habile avec toutes sortes d'armes à feu, allant du simple pistolet au lance rocket, les combats rapprochés ne sont peut-être pas son point fort, mais il est capable de se défendre contre les plus forts avec le nombre presque illimité d'armes en sa possession et ceux ayant tenté de l'abattre à la fin de son stock, n'ont jamais pu le voir puisque morts avant.

Tenue : seules quelques-unes de ses armes sont visibles – deux longs fusils dans le dos, des pistolets et des poignards à ses jambes, et des bombes et son arc à la taille. Contrairement à sa coéquipière, il porte un sweet avec la capuche rabattue décoré de flammes rouges sur le côté droit, un tee-shirt avec un crâne pourpre, un pantalon et des bottes de combat. Le tout de couleur noir. Son visage est masqué par des lunettes d'aviateur aux verres teintés en sombre et le bas d'un masque à gaz.

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Hayato se renfrogna alors que ses orbes se posèrent sur l'unique horloge de la pièce. Plus que deux petites minutes avant que la sonnerie n'annonce la pause de midi pour toutes les personnes présentes dans l'établissement. Et aussi sa future vengeance contre un certain candidat au poste de Vongola Decimo qui le dérangeait fortement et qu'il n'approuvait pas par la même occasion. Rien que de le voir en vrai et tenter de paraître fier pendant que le nouveau venu le fusillait du regard une heure plus tôt devant son bureau, ne lui confirmait que plus qu'Ieyasu n'avait rien d'un digne héritier Vongola. En y repensant, il se demandait encore comment Nono avait pu désigner un tel imbécile.

Avec un grognement qui lui valut un froncement de sourcil de la part de son professeur, il commença à s'impatienter, les yeux fixés sur l'indicateur de temps. Il aurait pu sortir sa montre à gousset qui reposait au fond de sa poche pour regarder l'heure, mais il se souvenait très bien des consignes de 27 dans l'ordre de mission envoyé la veille. Il devait veiller à ne pas attirer l'attention de ce fameux tuteur en dévoilant des objets propres aux Numbers et qui serviront plus tard, conformément au plan de leur boss concernant les Vongola.

Il réprima un frisson désagréable à cette pensée. Depuis son arrivée, il sentait que quelqu'un l'observait et même d'un peu trop près à son goût. Pour le moment, il n'était pas encore parvenu ni à l'identifier ni à déterminer sa position précise. Mais comme l'inconnu continuait de le fixer, l'adolescent se doutait fortement qu'il devait s'agir du tuteur d'Ieyasu. Ou pour lui, celui qui lui donnait son alibi en béton pour se trouver dans cet établissement et celui qui lui avait demandé de venir au Japon pour se ranger sous les ordres du futur Decimo, ce fameux imbécile qu'Hayato ne parvenait pas à encadrer.

Seulement, un problème se posait avec cette demande. Il ne connaissait pas celui en charge de s'occuper de l'éducation d'Ieyasu. Au téléphone, il put juste accepter la mission et puis, fin de l'appel. A croire que l'individu ne voulait pas être découvert ou du moins, son identité. Quelque chose qui faisait s'interroger 59 sur ses motivations.

En réfléchissant, le sniper suspecta que seuls Nono et ses gardiens savaient qui il était sinon il pouvait être certain que l'espion aurait envoyé à 27 toutes les indications sur lui, qu'il aurait ensuite transmis aux autres nombres. Néanmoins, à l'heure actuelle, il ne pouvait pas mettre un nom sur ce tuteur. Ce qui, en plus de l'inquiéter, causait un soupçon de danger sur leurs épaules et les faisait stresser.

Même si celui qui ressentait le plus cette charge s'avérait être Tsuna qui… Hayato écarquilla légèrement les yeux à cette suite de pensées. Puisque leur chef était le jumeau du candidat Vongola, il vivait dans le même maison et… connaissait sûrement l'identité du tuteur. Alors… pourquoi ne leur avait-il encore rien dit à ce sujet ? Pourquoi… il devait se passer quelque chose sur ce mafieux pour que leur boss garde le secret. Et ce quelque chose n'allait pas plaire à l'équipe à en juger par le silence de 27 jusqu'à maintenant.

De quoi s'agirait-il pour effrayer à ce point 27, le leader des Numbers et l'un des hommes les plus recherchés ? Le seul capable serait…

Reborn.

Une lueur de colère et de tristesse passa le temps d'un court instant dans ses orbes verts. Personne ne put l'attraper, que ce soit ses camarades de classe, son professeur ou les autres nombres et le mystérieux tuteur. L'adolescent se reprit cependant juste après et darda son regard à nouveau sur l'horloge. Plus que quarante-cinq minutes à son grand plaisir.

Pour sa part, il ne pourrait s'agir de Reborn, ce tueur à gages le plus célèbre au monde et qu'il n'aimait pas. Certainement pas. Après tout, le sniper connaissait assez bien les Vongola pour savoir que l'Arcobaleno ne s'abaisserait pas à ce niveau, surtout avec un abruti pareil. Et puis, il ne tomberait pas dans le piège. Bien qu'il soit parfait pour les Vongola, le maudit pourrait facilement voir à travers. En plus, sa présence serait une malédiction plutôt qu'une bénédiction pour les Numbers.

Au final après s'être rassuré et avoir théorisé, Hayato rangea de côté ses pensées. Ce n'était pas le sujet du moment tandis que la douce sonnerie annonçant la délivrance, enfin surtout la pause de midi, résonnait à ses oreilles. Il avait attendu longtemps pour pouvoir prendre sa vengeance pour les maltraitances de son boss. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire narquois alors qu'il posait ses yeux sur son adversaire/héritier Vongola, qui se recroquevilla sous son regard. Ce qui rendait 59 un peu plus heureux et sa revanche appréciable.

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Perché dans l'arbre derrière l'école et près du terrain où les deux adolescents allaient s'affronter, Reborn attendait patiemment leurs arrivées en lisant le dossier sur Hayato qu'il venait de recevoir de la part des Vongola. Il se devait de connaître parfaitement chacun des membres de la future famille proche d'Ieyasu, même s'il avait déjà croisé plusieurs fois le jeune homme à des fêtes organisées par la palourde ou des familles alliées. D'ailleurs, durant ces moments, l'Arcobaleno aimait beaucoup l'observer alors qu'il tentait d'échapper au bras droit de Nono, Coyote, et accessoirement, son grand-père. Enfin, généralement, lorsque ce dernier rattrapait son petit-fils, cela se terminait toujours par une dispute.

Laissant de côté les tracas familiaux de la future tempête, le bébé classa les informations à son sujet. Bâtard d'un trafiquant d'armes assez important dans le milieu, il avait suivi pendant un moment des cours de piano avec un professeur, jusqu'à ce qu'elle décède brusquement dans un accident de la route. Il a été révélé plus tard qu'elle s'avérait être sa mère et la fille de Coyote. Le mafieux reçut durement la nouvelle et encore maintenant, il ne parvenait pas à l'évoquer. Pour sa part, Hayato le découvrit quelques temps après le drame et avant que sa famille ne s'en rende compte, il s'était enfui.

Doté d'une grande intelligence, il utilisa les enseignements de Shamal, un médecin et son tuteur, et put survivre dans le monde souterrain grâce à ses bombes, bien qu'une partie de cette période soit trouble et qu'il en manquait certaines parties. Cependant, en moins de temps qu'il ne fallut, il se fit un nom et une réputation, autant pour son tempérament explosif que le nombre impressionnant de bâtons de dynamite sur lui.

Un gardien parfait pour la future génération Vongola… si Ieyasu ne faisait pas tout foirer.

Reborn le considérait peut-être comme un allié et un allié de poids, néanmoins, sa mission demeurait secrète pour tous. Seuls Nono et ses gardiens connaissaient son identité. Pour le moment et ayant le devoir de découvrir les Numbers, il ne pouvait se permettre de divulguer sa présence à Namimori à tous. Ceux qu'il cherchait auraient vite fait de savoir qu'il se trouvait près d'eux. Alors, plus longtemps personne ne savait où il était, mieux se sera, autant pour l'ordre de Timotéo que pour tout le monde. Il avait quand même des nombres à attraper.

Le maudit releva la tête dès l'instant où deux silhouettes arrivèrent dans sa direction. Ou plutôt celle du terrain. La première plus en avant que la seconde. De là où il se tenait, il n'eut aucun mal à distinguer la silhouette d'Hayato. Ses cheveux argentés de sa mère et son air renfrogné qu'il tenait de son grand-père. Quelque chose qui lui rappelait Coyote il y a quelques années. En plus de son aura qui s'agitait autour de lui, telle une tempête sur le point de se déchaîner.

A l'inverse, Ieyasu ne semblait pas rassurer par l'endroit où le conduisait son nouveau camarade de classe. Ses yeux n'arrêtèrent pas de coulisser derrière lui, nerveusement. Comme s'il s'attendait à ce que sa bande de suiveurs surgissent pour l'aider. Mais non, personne ne les suivait à son grand malheur. Ce qui eut pour effet de faire sourire Reborn avant de se reconcentrer aussitôt.

A sa surprise, surtout avec le fait qu'il ait dissimulé sa présence, deux orbes verts le fixaient à travers le feuillage de l'arbre. Un haussement de sourcil le prit. Il devait reconnaître que l'adolescent était plus doué qu'il n'y paraissait pour le repérer. Rare étaient ceux qui y parvenaient. Et maintenant, il le voulait encore plus dans la famille de cet imbécile d'Ieyasu. Peut-être qu'il apprendrait enfin quelque chose avec un vrai mafieux à ses côtés qui connaissait la partie sombre du monde avec tout ce qu'il devait avoir vécu durant sa jeunesse.

Néanmoins, l'utilisateur de bombes détourna rapidement le regard pour le diriger sur le plus jeune jumeau qui sursauta légèrement. Et alors que les échanges commençaient entre les deux, même en étant le meilleur tueur à gages, Reborn ne remarqua pas les personnes qui observaient aussi la scène, mais d'un autre point.

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Hayato serra les dents alors qu'un frisson lui parcourait la colonne vertébrale. De sa position, il pouvait sentir le regard du tuteur sur lui. Le même que celui de la salle de classe. Ça ne le rassurait guère, en plus de l'obliger à faire très attention à ce qu'il allait faire. Au moindre faux pas, il se trahissait et les Numbers avec.

D'un autre côté, il ne s'inquiéta pas. Il savait ce qu'il devait faire et connaissait parfaitement son rôle sur le bout des doigts. Surtout que son cher boss observait lui aussi le combat, ainsi que quelques numéros dont le second chef, 95. Ceux qu'il avait vu en classe auxquels se rajoutaient un boxeur fou et un président du comité de discipline. Même si 59 se demandait toujours comment 27 faisait pour le gérer.

En tout cas, leurs présences si discrètes ne semblaient avoir été repérées par l'individu caché dans l'arbre. Il ne savait toujours pas de qui il s'agissait – même si leur leader devait le savoir – mais il lui faisait clairement confiance là-dessus pour leur apprendre plus tard. Cependant, l'étranger ne semblait pas assez fort pour découvrir les spectateurs. Après, l'entraînement qu'ils avaient eu pour arriver à ce stade relevait de l'enfer et le jeune homme préférait ne pas en parler pour l'instant, encore traumatisé.

S'efforçant de chasser de mauvais souvenirs, il porta ses orbes sur son opposant qui eut une petite frayeur. Un vrai trouillard sous un tas de muscles sans cervelle. Et encore, il doutait pour les muscles. Enfin, sans y voir l'un des candidats au poste de Vongola Decimo, il se tenait en face du harceleur/tyran/persécuteur de son boss, celui à qui Hayato vouait presque un culte. Du mieux qu'il pouvait, il se retenait de lui déverser tout son stock de dynamites sur sa tête pour l'effacer de sa vue et de la surface de la Terre.

Dommage pour lui que Tsuna veuille garder son frère jumeau en vie. Une vraie torture pour les Numbers qui devaient se contenter d'assister impuissant à ses passages à tabac. Peut-être qu'avec quelques os cassés, il se calmera un peu et 27 n'avait rien dit à ce sujet. Alors 59 n'allait pas se priver d'une telle invitation.

-Oï l'imbécile ! Tu sais pourquoi t'es là ? Voulut savoir ce dernier, les mains dans les poches.

Sa question arrêta la réplique qui allait sortir de la bouche d'Ieyasu pour l'insulte. Pas très rassuré, il fronça les sourcils. Le temps d'une seconde, il sembla hésiter et ne pas savoir sur quel pied danser avec le nouveau venu. Néanmoins, il se reprit vite en lui faisait face fièrement. Ce qui n'étonna pas le nombre.

A la place, celui-ci fouilla dans son pantalon à la recherche de quelque chose. Et avant que le premier ait pu dire le moindre mot, l'autre avait sorti un briquet et son paquet de cigarettes.

-Qu'est-ce que j'suis censé savoir hein ? Tu m'traîne comme ça derrière le bahut et tu veux qu'j'y comprends quoi moi ?!

Hayato devait avouer qu'il ne s'attendait pas à un tel vocabulaire de sa part. Dire que lui-même jurait beaucoup en temps normal, l'autre le rejoignait facilement, s'il ne comptait pas les différentes langues que 59 maîtrisait bien sûr. Avec une seule phrase, il comprenait mieux pourquoi 27 ne supportait pas quand ses interlocuteurs lui répondaient sur ce genre de ton. Il l'entendait déjà assez souvent comme cela.

Sans fournir tout de suite une réponse, le bombardier se contenta de sortir tranquillement une barre de nicotine avant de ranger son paquet et de l'allumer. Alors qu'il soufflait une bouffée de fumée, il observa Ieyasu s'impatienter, ses mains se serrant violemment, et il voyait bien qu'il était sur le point d'exploser. Ce qui l'amusait.

-Si un minable dans ton genre devenait le dixième parrain, c'en serait fini de la famille Vongola, finit-il par dire.

Il se renfrogna aussitôt. Le connaissant simplement au travers des rapports quotidiens de certains demi nombres, tel Kusakabe, et de ce que lui racontaient ceux de la bande à Namimori, il savait de source sûre que lui à la tête des Vongola causerait leur perte pour de bon. Et le voir en vrai avec son horrible caractère ne faisait que réaffirmer ce qu'il pensait à son sujet.

Seulement, les yeux du plus jeune des frères Sawada brillèrent d'une certaine incompréhension suite à sa réponse. Enfin, Hayato ne s'en soucia pas et continua sur sa lancée.

-Je refuse de te reconnaître comme chef ! C'est moi le plus digne de devenir le dixième parrain !

De quoi mettre en colère toute personne très fière que de proclamer être meilleur que lui. Comme Ieyasu dont ses traits se déformèrent sous la colère, bien qu'il n'inquiétât guère le nouveau venu. Celui-ci attrapa simplement deux bâtons de dynamite pendant qu'il parlait.

-Tch ! Ouais, t'es qu'un incapable et j'en ai mal aux yeux. Alors finissons-en ! Grogna-t-il avant de laisser le temps au jumeau de l'ouvrir.

La seconde qui suivit ses mots, il enflamma le bout des explosifs à l'aide de sa cigarette avant de les balancer sur l'adolescent devant lui sans le moindre état d'âme. Intérieurement, il souriait même en voyant le visage du jumeau blêmir considérablement. Il se doutait que le reste des Numbers appréciaient eux-aussi le spectacle.

-Ciao.

Seulement, contrairement à ce qu'il pensait, aucune explosion ne retentit, seule une détonation de pistolet se fit entendre. Aussitôt, 59 tourna vivement la tête en direction de l'arbre où se cachait le mystérieux tuteur. Bien que les feuilles lui bloquent la vue, il arrivait à distinguer le canon de l'arme pointé vers eux. Ses yeux se rétrécirent à cette vue. Étant l'un des deux spécialistes des armes à feu du groupe avec sa partenaire, il pouvait reconnaître le moindre modèle rien qu'au son que faisait la balle en sortant. Mais pour la première fois, il ne le connaissait pas. Ce qui l'intrigua encore plus au sujet de l'inconnu.

Enfin, pour l'instant, celui-ci venait de réduire sa vengeance au stade d'attente. Et qui lui fit lâcher un « merde » à voix haute. A l'inverse, Ieyasu fut surpris par cette intervention et détourna son attention du nouveau venu pour se concentrer sur son professeur particulier.

-Qu'est-ce que… ?!

-Je ne m'attendais pas à te voir aussi tôt, Gokudera Hayato, dit celui caché.

-Tu connais c'connard ?! S'exclama l'élève, un peu perdu.

59 se renfrogna un nouvelle fois aux paroles du mafieux, ignorant complètement le frère de son boss. La voix ne lui disait rien alors qu'il en avait entendu des voix au cours de sa vie et forcé de les mémoriser. Pas celle-ci. Il pensa donc qu'il s'agissait d'un sous-fifre. Pourtant, cette personne devait avoir du pouvoir dans la famille pour avoir été envoyée au Japon et s'occuper de deux missions importantes dont celle de trouver l'identité des Numbers.

Et pendant que le candidat criait quelque chose auquel son tuteur lui expliqua que le jeune homme faisait partie de la mafia, ce dernier listait tous les individus susceptibles et avec assez de pouvoir pour éduquer le futur Vongola Decimo. Ou simple chair à canon pour les nombres.

De ce qu'il savait, au travers des rapports de leur espion, était que vraiment peu rentraient dans cette catégorie. Et pour être planqué dans un arbre et que l'un des meilleurs snipers au monde ne puisse pas le voir, il devait s'agir d'un Arcobaleno.

Verde ? Trop occupé avec ses machines et pour lui, Ieyasu serait un cobaye. Viper ? Les fonds des Vongola seraient vide à l'heure actuelle s'il/elle se chargeait de ce travail surtout qu'il/elle bossait déjà pour Xanxus. Skull ? Trop peureux et il ne resterait pas dans un arbre. Fon ? Il n'utilisait pas d'armes à feu et aux dernières nouvelles, il se trouvait en Chine aux prises avec des Triades. Colonnello ? Il y avait une chance, mais le pistolet serait un fusil. Lal ? L'Arcobaleno ratée aurait réduit l'adolescent au silence depuis un moment. Reborn ? Ce n'était pas un job pour lui et il ne s'abaisserait pas à un tel niveau notamment… le porteur de la tétine du ciel ? Personne ne savait où elle se situait depuis des années. Même le groupe fut incapable de la trouver.

Toutefois, si ce n'était l'un d'entre eux, de qui s'agissait-il ? Telle était la question qui trottait dans la tête du bombardier pendant tout le temps des explications de l'inconnu. Ayant gardé une oreille sur la conversation tout en réfléchissant, il reprit la suite tout en tirant à nouveau sa cigarette.

-On est bien d'accord, si j'arrive à tuer Sawada, c'est moi qui deviendrai le dixième parrain ?

Ou comment se débarrasser d'une nuisance en déguisant son meurtre par un accident. Il savait que cela n'allait pas plaire à 18 puisque la si précieuse paix de Namimori en sera bouleversée et qu'il ne voulait pas qu'un élève meure dans la ville sous sa juridiction. Enfin, il ne verrait aucun inconvénient si l'individu en question se révélait être Ieyasu.

Intérieurement, il ne croyait pas du tout à ses mots, à part la mort du frangin qui plaira à toute la bande. Après tout, que ce soit Xanxus ou l'imbécile, aucun des deux ne pourra devenir le Vongola Decimo, seul Tsuna méritait ce titre pour la tempête. Son ciel et personne d'autre. Alors, 59 se fera une joie d'éliminer tous ses concurrents pour que 27 puisse atteindre son objectif.

L'italien réprima un sourire narquois en voyant son désormais adversaire balbutier des choses incohérentes les unes après les autres. Il ne s'en soucia guère et à la place, prépara encore plus de bâtons de dynamite. De quoi faire exploser toute l'école, mais qu'il réservait au candidat qui commençait à paniquer sérieusement. Et puis, 18 lui en aurait voulu pour avoir causé des destructions inutiles alors il fera attention à ses mouvements.

-C'est la fin, grogna le nombre en lui envoyant ce qu'il tenait entre les doigts avec les mèches allumées.

Le visage dépourvu de toute couleur de son opposant n'avait pas de prix tandis que ses explosifs se rapprochaient dangereusement de lui. Du coin de l'œil, la tempête nota que le canon du pistolet ne se dirigeait pas sur les armes, mais sur le jeune homme tremblant et jurant avant que la détonation ne retentisse.

A sa surprise, la balle frappa la tête d'Ieyasu. Il lui semblait avoir aussi entendu quelque chose comme « bats-toi avec ta dernière volonté », des mots qui firent remonter autant de mauvais souvenirs que de bons en mémoire.

Laissant de côté ces pensées, il remarqua que le plus jeune frère se tenait toujours debout. Néanmoins, à la seule différence de toute à l'heure, il ne portait plus que son caleçon à fleurs, son uniforme étant réduit à l'état de lambeaux au sol. Sur le coup, il manqua de lâcher un ricanement qu'il retint simplement en voyant une flamme qu'il n'avait vu jusqu'à présent que sur le front de son boss et qui brûlait actuellement sur celui de son jumeau. Un choc qu'il passa très rapidement en s'apercevant que cette flamme lui semblait moins belle… moins chaleureuse…

-Avec l'énergie de dernière volonté, j'vais défoncer c'connard ! Hurla l'adolescent.

Même avec ce mode, son vocabulaire ne changeait pas, ce qui fit presque soupirer le nouveau venu. Comme quoi des choses ne changeait pas, au point qu'il se demanda comme son boss faisait pour le supporter TOUS les jours. Un véritable exploit pour lui qui aurait craqué depuis un moment.

Enfin, il n'avait pas le temps de se laisser distraire par ses pensées. La seconde suivante, le candidat déviait ses explosifs à l'aide de ses poings. Ils s'écrasèrent à quelques pas de lui et finirent par exploser par terre, détruisant une bonne partie du bitume. 18 allait le battre dans pas longtemps pour les dégâts.

Hayato s'écarta vivement lorsqu'il remarqua que son opposant lui fonçait dessus, prêt à le frapper de toutes ses forces. Bien qu'il se doute qu'un tel coup lui fasse vraiment mal, il devait se contenter de jouer son rôle et se présenter comme plus faible qu'il ne l'était. Ce que tous les Numbers faisaient.

Un autre jet de dynamites se précipita sur l'adolescent à la flamme ciel après que 59 se soit éloigné de lui et que son attaque ne tombe à l'eau. Toujours sous l'effet de la balle de dernière volonté, il balaya d'un large geste les projectiles et pensa pouvoir foncer sur son camarade de classe à nouveau.

Seulement, il ne s'attendait pas, une fois les bombes écartées, à se retrouver nez à nez avec quelques bâtons de dynamite lancés après la première salve. Une tactique qu'il n'avait pas vu venir quand ceux-ci l'atteignirent, la mèche s'étant réduite au minimum et lui explosèrent à la face.

Hayato remarqua que son attaque fit mouche, pourtant, il savait que cela n'allait pas simplement l'arrêter. Alors, pour être vraiment sûr, il ne se gêna pas pour lui envoyer une vingtaine d'autres, complètement inconscient du fait que toute l'école l'entendrait. Il s'en moqua bien lorsque les détonations suivantes parvinrent à ses oreilles, accompagnée d'un nuage de poussière.

Le tueur à gages attendit patiemment que les particules retombent pour admirer son travail. Pendant ce temps, il jeta un coup d'œil au tuteur qui, à sa surprise, n'avait toujours pas bougé depuis la dernière fois. Il manquait juste le canon du pistolet au travers des feuilles.

Un halètement lui rappela qu'un combat était encore en cours avec un opposant debout. Ieyasu chancelait pour rester debout. Les coupures et les hématomes se bataillaient la moindre parcelle de sa peau et certaines mériteraient d'être soignées au plus vite. Néanmoins, sa flamme brûlait encore sur son front, le rendant apte au combat.

Le jumeau secoua la tête, les yeux fermés, empêchant de voir le geste de son adversaire et se précipita vers lui. Cependant, ce dernier ne fit pas le moindre mouvement pour s'échapper. A la place, il se contenta de jeter le mégot de sa cigarette désormais éteinte.

L'instant d'après, les bâtons chargés de poudre et allumés entrèrent dans le champ de vision de chacun. Et sans que le candidat ne puisse tenter de faire quelque chose, il se prit les explosions en pleine face. Ce qui eut pour effet de l'achever pour de bon et ce que comprit très bien le bombardier.

En regardant la forme étendue au sol de son opposant qui n'arrivait plus à se relever et dont la flamme venait de disparaître, le sniper n'eut qu'une seule envie, l'achever une bonne fois pour toute. Les explosifs en main, il allait finir ce tyran pour son boss lorsque soudain…

-Ça suffit Gokudera, lui ordonna le mystérieux tuteur d'une voix qui refusait la désobéissance.

Un simple regard noir fut la réponse du bombardier. A contrecœur, il rangea ses bâtons de dynamite à leurs emplacements prévus. N'ayant plus à craindre une nouvelle attaque, Ieyasu poussa un soupir qui ressemblait plus à un gémissement pour les mafieux.

Néanmoins, à aucun moment, son adversaire ne lui accorde la moindre attention, ne quittant pas la cachette du professeur particulier des yeux. Si à l'extérieur, il se montrait légèrement en colère pour l'interruption, à l'intérieur, sa fureur atteignait des sommets et il devait se faire violence à lui-même pour ne pas ressortir ses armes et finir le jumeau en pitoyable état. Il menaçait d'exploser à tout instant, mais s'il le faisait, l'inconnu l'arrêterait et pourrait devenir vraiment suspicieux sur la raison de sa haine aussi extrême envers son élève.

A la place, l'italien lâcha un grognement. Et sans prendre en compte le canon de pistolet rivé dans sa direction, il posa un genou à terre pour être au plus près du blessé. Celui-ci releva péniblement la tête pour tomber sur deux orbes verts et froids à son encontre.

-Depuis le début, tu n'as aucunement l'étoffe pour devenir le dixième parrain alors abandonne si tu ne veux pas crever quand les choses deviendront sérieuses, imbécile, lui expliqua le nombre plutôt calmement. Ce n'est qu'un conseil amical alors ne vient pas chouiner que je ne t'avais pas prévenu.

Sur ces mots, et l'expression choqué de son interlocuteur, Hayato se releva avant de dépoussiérer son pantalon. Tranquillement, il sortit une nouvelle cigarette de son paquet qu'il alluma dans un silence que nulle n'osait briser avant de s'adresser à la personne dans l'arbre.

-Oï l'tuteur de l'imbécile ! J'comprends pas pourquoi tu entraînes un tel cas pour qu'il devienne le prochain Decimo, mais laisse-moi te dire une chose ! Je m'associerai jamais avec lui ! Ni aujourd'hui, ni demain ! Mais j'vais rester juste pour voir ce que c't'imbécile va devenir dans le futur. Alors n'viens plus m'faire chier qui qu'tu sois !

Sans attendre une réponse de sa part, 59 se détourna du champ de bataille pour reprendre la direction de l'école jusqu'à ce qu'il s'arrête une nouvelle fois, comme s'il se rappelait de quelque chose. Ses yeux se dirigèrent sur l'adolescent au sol qui essayait vainement d'articuler le moindre son pour se défendre.

-Tu sais quoi, je vais aller voir ton jumeau, p't'être qu'il fera un meilleur Decimo que toi, cracha-t-il avant de s'en aller pour de bon.

Et heureusement qu'aucun des deux ne tenta de le stopper car à ce moment, la seule chose qu'il voulait faire était d'exploser toute personne se trouvant sur son chemin. Inconsciemment de leurs parts, les orbes du nombre prirent une teinte rouge si caractéristique aux utilisateurs de flammes tempête.

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Une tempête en colère n'apportait jamais rien de bon et 27 le comprit très rapidement. Surtout si cette dite tempête maîtrisait aussi bien les explosifs que les armes à feu et en avait fait son domaine de prédilection. Et pour en avoir supporté beaucoup, il fallait mieux ne pas se trouver sur son chemin. Bien que 59 n'attaquera jamais son boss, il fallait quand même ne jamais mettre un nombre en colère. Ce que venait de faire sans le vouloir Reborn et Ieyasu.

Tsuna poussa un soupir. La dernière fois qu'un tel événement eut lieu, il s'agissait de 69 quand il découvrit une base des Estraneo il y a de cela un mois. Même 96 ne parvint pas à le calmer et tout ce qu'elle put faire fut de l'accompagner détruire un autre morceau de cette Famiglia. Peu après, il revint plus calme, mais toujours un peu en colère envers ses tortionnaires.

27 n'en voulait à aucun de ses nombres de se mettre en colère. Ils en avaient tout à fait le droit, il fallait juste que s'ils souhaitaient se lâcher, ils devaient le faire en tenue de nombre et de préférence, sur des familles qui les gênaient eux et les Vongola. De quoi faire d'une pierre de coup.

Sachant très bien ce allait arriver si le sniper croisait ses camarades dans son état – des scènes qu'il aimerait ne pas voir à l'école surtout qu'ils se démasqueraient automatiquement – il fit signe à 86 de l'accompagner retrouver 59. Si la tempête devait aller quelque part déverser sa colère, sa partenaire allait l'accompagner. Après tout, les Numbers travaillaient en équipe alors n'en voir qu'un sur les deux provoquerait assez d'agitation dans le monde souterrain. Et puis, elle était la seule personne à réussir à le calmer. Ce qui valait aussi dans l'autre sens.

Heureusement pour eux qu'une certaine famille en Russie – qu'il gardait pour ce genre de situation – se situait sur leur liste noire et dont la destruction n'en sera que plus agréable pour eux et la palourde.

La seule contrainte qu'il leur donna fut que les tempêtes reviennent avant la fin de la pause déjeuner, autant pour finir de manger que de ne pas attirer l'attention sur eux et éviter un retard qui pourrait causer des soupçons sur eux. Et une fois ses ordres donnés, une flamme à la couleur non conventionnelle s'anima entre ses doigts.

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Au même moment où les tempêtes revenaient au lycée – 59 étant plus calme à présent et ne menaçait plus de tout faire exploser – aux portes du lycée, une personne s'arrêta juste devant l'établissement. Un sourire se dessina sur son visage alors qu'elle levait ses orbes violets sur le bâtiment. Avec un petit rire, elle réajusta sa jupe et vérifia son uniforme une dernière fois. Elle ne voulait pas donner une mauvaise impression dès le début.

-Je suis enfin arrivée mon petit nuage, attention, ricana-t-elle.

Et en sifflotant, la nouvelle élève se dirigea joyeusement vers sa désormais école et ses amis.


Les Numbers arrivent les uns après les autres ! Et ce n'est pas fini ! En tout cas, le prochain est déjà dans la place et... vous la découvrez au prochain chapitre ! ;-) (qui devrait sortir entre ce mois-ci et le mois prochain normalement) Et il y aura une explication à propos du perso qui meurt au début.

Sinon, quelques répliques d'Hayato sont tirées directement du manga (et oui, j'avais le tome un ouvert juste à côté de moi quand j'écrivais ^-^') Je ne me suis pas cassé la tête et je voulais rester proche du support de base, mais vous verrez les changements plus tard, shishishi !

Sur ce, comme j'ai toujours plus rien à dire, je vous souhaite une bonne nuit et à la prochaine mes chers petits bonbons !

Sylosse