! Avertissement !

Certaines descriptions peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ou de toute autre personne et sont assez explicites (descriptions de cadavres et de morts) donc vous êtes prévenus !

Bonne année tout le monde ! (ça c'est dit même si on est en février ^-^')

Oui, je suis encore en retard (mais pour ma défense, il y a eu les fêtes (voix : ce n'est pas une excuse ; moi : "va bouder")) j'espère que vous avez pris de bonnes résolutions et bien commencer cette nouvelle année ! :-D

Sinon, je suis de retour avec un sacré chapitre (j'en ai mis du temps pour l'écrire celui-là et encore ! Certaines scènes ont été raccourcies parce que j'y serai encore sinon !) Je vous avoue que j'ai eu du mal à écrire certaines scènes et de les relier entre elles (le plus compliquer de mon point de vu)

J'ai complètement oublié de préciser un détail ! \*o*/ Cet arc a pour tire : De simples chiffres

Mais avant de commencer, je voudrais remercier AkiHime20, Akira Di, Alfader, Amnesia Riku, AriadXXDarknessXX, Asu Rasmenov, Barukku Iris, BloodyDarkNaruto, Darkemeraud, Farlouch, Gol-D Lymne, Heyli13, Hydrabell-chou, Lexi727, Liske, Loupdecrystale, M. Mi, Pandadoudoucornu, Rydia16, Sillis, SkySora-R27, Syt the Evil Angel, Thunder-Death, Tyallen, Wolfly2494, agathe. ch, alyss au pays de l'abyss, ame197, angelusjedusor, arieslucie46, cedzoualiko, estallias, fanonyme, hadrian phantomhive, hotaru98, katakumime, keina1808, lilylys, mahon5971, morgane-97, mukutsuna93, neko-chan200, raphael. dubois20, rokamostafa232, tahury, terino, yaoi-chan-poowa, zorchide, 0kam1ryuu, Amber Woods, Audragon, BloodyUsagi89, Deponia, Hebihime, Katherine Tiger, Kinitori Natsumi, Kyara17, Lecfan, Lyaku, Mai96, Mlo78, Oriona Blek, Schtroumpfs, Shin no panda, Sillis, Thunder-Death, Tsuki Banritt, YumeBaka, Zeaphir, anastasia172, garodorian, isidris-shiro, jilie084, kedy ichyo, llyphos, marjo1607, maya9231, misa2, nora-net'luna, silkie, tamarahc et terino pour suivre et favoriser cette histoire !

Un gros merci à Thunder-Death, Asu Rasmenov, Heyli13, Hebihime, Amber Woods, Rydia16 et tahury pour leur review ! (désolée à ceux à qui je n'ai pas répondu, j'ai eu trop de choses à penser et j'ai oublié T^T \*o*/)

Et un gros merci à llyphos pour sa correction ! *^*

Et encore merci à chacun d'entre vous pour votre patience et voici le chapitre tant attendu ! (ça par contre, je ne sais pas ^-^')

Sur ce, bonne lecture !

Disclaimer : KHR ne m'appartient pas (dommage...)

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Mais comme d'habitude, voici le petit mémo des numéros qui ne fait pas de mal !

27 : Tsuna

95 : Kyoko

86 : Haru

87 : Hana

33 : Ryohei

80 : Takeshi

98 : Aki

96 : Nagi/Chrome

18 : Kyoya

59 : Hayato


Parler : japonais

"Parler" : italien

Parler : souvenirs

Parler : rapports

"Parler" : message

Parler : mots importants

Chapitre 5

Des arrivées tonitruantes (2)

Les divers fracas métalliques se firent de plus en plus proches, inquiétant non seulement Ieyasu, mais aussi l'ensemble des élèves. Le plus jeune des jumeaux Sawada déglutit difficilement. Tout son corps se mit à trembler légèrement et il ne put réprimer un frisson qui parcourut sa colonne vertébrale. Il serra inconsciemment le poing et se dit avec une grimace que cette journée semblait tout droit sortie d'un cauchemar.

Déjà, il se ridiculisait devant toute l'école à cause de son tuteur sadique, ensuite le nouveau venu l'explosait au cours du déjeuner et maintenant ça ! Et dire que durant les deux heures où il l'avait côtoyé, il ne se serait jamais douté que la nouvelle, cette fille qui ressemblait à une poupée qui n'aurait pas eu la capacité de faire le moindre mal à une mouche, pouvait provoquer volontairement le combattant le plus fort de toute l'école, Hibari Kyoya.

A entendre les différents chocs, voir mêmes les bruits de casse, le combat n'était pas près de se terminer de sitôt. En plus de révéler la violence de l'affrontement. Ce qui causait assez de frayeur aux étudiants de tout l'établissement. Le frère de Tsuna les comprenait parfaitement pour être battu tous les jours par le président du comité de discipline. Il savait de quoi il parlait.

En jetant un coup d'œil autour de lui et aux élèves terrorisés, il remarqua que Mochida, juste à ses côtés, ne pouvait s'empêcher de resserrer sa prise sur la lanière de son sac contenant son shinai pour le kendo. Son arme dont il ne se séparait jamais et qu'il tenait d'un ami. Bien qu'il soit le troisième plus fort combattant de l'école, il restait bien loin derrière Kyoya en termes de puissance brute et était aussi victime de ses punitions quotidiennement.

Adossé contre le mur du couloir près du duo, Osamu claquait des dents. Un son qui commençait à agacer prodigieusement et qui pourtant, distrayait Ieyasu de tout ce qui se déroulait en arrière-plan. Pour sa part, il se recroquevillait de plus en plus contre la peinture blanche, comme pour s'y fondre et disparaître complètement. Lui aussi recevait très souvent les coups du démon et en avait développé une sorte de traumatisme au point qu'il ne pouvait rester plus de quelques minutes devant le président du comité de discipline sans trembler.

Tandis que les deux premiers échangèrent un regard, pas très rassurés au vu de la situation actuelle, une détonation plus forte que les précédentes retentit près d'eux. Avec de violents sursauts, toutes les personnes aux alentours se tournèrent vivement vers la cause de ce remue-ménage. Surtout avec la chute du mur à peine à un mètre du trio. Accompagné d'un nuage de fumée.

Le temps que la poussière retombe, certains étudiants prirent leurs jambes à leur cou. Le reste ne put bouger, tétanisés pour la plupart. En revanche, une poignée observait simplement ce qui se déroulait. Ce que ne remarqua pas Ieyasu et sa petite bande. Kusakabe poussa un soupir tout en secouant la tête pendant que Takeshi et Aki regardaient passivement la scène devant eux.

Hibari Kyoya, dit le combattant le plus fort de Namimori et président du comité de discipline, se tenait parmi les décombres du mur réduit en morceaux, les tonfas au clair. Un sourire sadique ornait ses lèvres, ce qui ne disait rien de bon aux élèves. La veste qu'il portait habituellement ne se trouvait plus sur ses épaules, dévoilant sa chemise blanche, sa cravate sombre et son brassard du comité de discipline. Seule une légère couche de poussière couvrait ses habits. Et il semblait aussi frais qu'au début de l'affrontement.

En face de lui, la jeune femme se remit en position de combat, ses couteaux jumeaux devant elle. Son rire parvint jusqu'aux oreilles du trio. Aussitôt, Ieyasu se dit qu'ils étaient encore tombés sur un cas et qui, bien sûr, devait se révéler aussi folle et amatrice de baston que Kyoya. Et elle aussi pouvait encore se battre.

Alors que les deux mordus de combat se fonçaient dessus à toute vitesse, le jeune jumeau pleura intérieurement (il ne doit pas montrer ses faiblesses) et souhaita recommencer sa journée bordélique…

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Quelques heures plus tôt,

La porte se referma dans un claquement sans que Reborn ne lui accorde un regard. Toute son attention à ce moment était rivée sur son élève qui gisait sur le lit de l'infirmerie. Bien que ses blessures aient été soignées grâce à l'aide d'une vieille connaissance qui lui devait beaucoup, le jeune homme n'avait toujours pas repris connaissance. Ce qui fit pousser un soupir agacé au tueur à gages. Léon gigota, mal à l'aise en ressentant le très léger pic de colère qui prenait son partenaire.

Décidément, qu'importe qu'il lui fasse la leçon, qu'il le frappe ou autre, Ieyasu ne comprenait toujours pas. Pourtant, ce n'était pas bien compliqué pour un garçon de son âge qu'il devait faire ce que le bébé lui disait. Surtout avec une arme pointée dans sa direction. Néanmoins, pour l'instant, il mettait son manque de progression sur le fait qu'il n'avait rencontré l'imbécile que la veille.

Heureusement pour l'Arcobaleno, le futur héritier des Vongola présentait quelques capacités, sinon il serait déjà parti depuis longtemps. Des flammes de type ciel, même un peu plus faibles que beaucoup de patrons, et une réception positive aux balles de dernière volonté. Avec un peu (beaucoup) d'entraînement et un changement de caractère radical, le gamin sera prêt à assumer le rôle de Vongola Decimo. Enfin, il y avait encore un très long chemin à parcourir avant ce résultat. Qui prendra au moins quelques années.

De toute façon, avant de s'occuper à proprement dit de sa tortu… de son entraînement, il devait encore trouver les personnes qui rempliront le poste de gardiens. Une chose qui allait clairement prendre du temps avec le comportement du jeune jumeau. Et qui forçait Reborn à revoir ses plans dans la recherche des gardiens. Le refus de Gokudera Hayato ne lui plaisait guère, cependant, il ne pouvait plus rien y faire sachant que l'adolescent n'avait pas accepté de se mettre sous les ordres du prochain Vongola Decimo.

Suite à cet échec – autant pour le bébé que pour Ieyasu – celui-ci réussit à se traîner tant bien que mal jusqu'à l'infirmerie tout seul avant de s'écrouler finalement. Au vu de ses blessures, le porteur de la tétine jaune dut se résoudre à appeler l'un des meilleurs médecins qu'il connaissait. Le docteur Shamal. Et qui se trouvait à Namimori pour le moment. Sûrement car il avait entendu que son élève s'y rendait.

Le seul problème avec cet individu était qu'il ne voulait pas guérir les hommes, les trouvant dégoûtants et sans manières. Il ne s'occupait que des femmes. Pervers de première et dragueur à toute heure, il se révélait quand même un très bon docteur et détenteur d'une technique plutôt mortelle dans le milieu. Il aurait meilleure réputation s'il ne choisissait pas lui-même ses patients.

Dommage pour lui qu'il ait contracté plusieurs dettes au meilleur tueur à gages au monde et que celui-ci ait la gâchette facile lorsque que quelqu'un refusait l'un de ses ordres.

A présent, l'homme après s'être plaint pendant de longues minutes et avoir guéri les plus importantes blessures du frère de Tsuna, venait de sortir sans que Reborn ne lui adresse le moindre mot. Ils auraient, néanmoins, une discussion plus tard, à l'abri des oreilles indiscrètes. Et puis, il voulait aussi revoir son élève qui se promenait dans l'établissement.

Pour en revenir au maudit, ce dernier réfléchissait toujours sur comment trouver des gardiens à l'imbécile. Ceux qu'il avait en tête jusqu'à présent refuseraient certainement de suivre les ordres d'Ieyasu les connaissant. Alors, il ne voyait qu'une personne pour l'instant qui remplirait parfaitement l'un des postes. En plus, il côtoyait le jeune jumeau. Un épéiste toujours accompagné de son shinai et un combattant plus fort que la moyenne, Mochida Kensuke semblait être le candidat idéal.

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Shamal s'adossa au mur près de la porte de l'infirmerie en expirant tout l'air présent dans ses poumons. Guérir un homme ne lui plaisait guère, il préférait nettement s'occuper de jolies femmes en difficulté. Alors quand Reborn lui présenta le patient, il ne put s'empêcher de lâcher une grimace et de refuser. Même s'il s'agissait du prochain parrain des Vongola.

Surtout qu'en le voyant étendu dans le lit et présentant des blessures dues à ce qui semblait être des bombes – il se douta fortement qu'Hayato n'était pas étranger à cette affaire – il se demanda ce qui se passait dans la tête de Nono pour choisir un tel gamin bien qu'il n'osa pas le dire à haute voix. Rien qu'avec un coup d'œil, il nota que le garçon n'avait aucune capacité particulière. Et en le soignant, il se rendit compte que la flamme qu'il possédait ne faisait clairement pas le poids face à des individus tels que Xanxus ou même une grande majorité de mafieux maîtrisant leurs flammes. Aux premiers affrontements, il se fera balayer net.

De ce fait, une fois à la tête de la plus puissante famille mafieuse au monde, il mourra avant même de s'assoir sur le fauteuil de son bureau.

Marmonnant à propos de dettes et d'un tueur sadique, Shamal ne remarqua pas l'arrivée d'une nouvelle personne dans le couloir où aucun élève ne venait s'y balader. Il sursauta légèrement quand l'étudiant l'interpela. Et il connaissait bien la voix.

-Qu'est-ce tu fous ici l'pervers ?

Le docteur se retourna pour faire face à son élève qu'il n'avait pas vu depuis près de dix ans suite à sa fugue du manoir familial. Comme il s'y attendait, l'adolescent n'avait guère changé. Toujours avec son air renfrogné et ses orbes verts qui brillaient de colère. Hormis peut-être le fait qu'il était beaucoup plus grand qu'à l'époque. Un autre détail lui fit prendre conscience des années écoulées. Il lui semblait beaucoup plus meurtri. Même si cela ne le surprenait pas avec le monde souterrain, son cœur ne put s'empêcher de se pincer à la pensée de tout ce qu'avait pu subir le jeune homme.

D'ailleurs, la raideur de ses muscles en face de son ancien professeur indiqua à ce dernier que même devant une personne qu'il connaissait, Hayato restait sur ses gardes et prêt à répliquer si les choses se dégradaient. Et pourtant, le voir sur la défensive blessa un peu le médecin.

-Je n'ai pas le droit de rendre visite à mon adorable étudiant ? Voulut-il savoir avec un sourire.

-Depuis quand je suis ton adorable étudiant ? Cracha plutôt violemment l'adolescent.

Ignorant le venin dans sa voix sachant bien qu'il réagirait en partie de cette façon, mais pas aussi virulemment, il continua de sourire. Au cours de ces dix dernières années, il entendit parler de son élève à plusieurs reprises. Il ne put s'empêcher de se sentir heureux qu'il ait survécu dans la mafia à l'aide de ses enseignements et en même temps, assez inquiets en raison qu'il ne connaissait pas les détails de la vie qu'il menait. Toutefois, à le voir en forme devant lui, il ne put s'empêcher de se dire que tous ses problèmes étaient à présent derrière lui.

-Tu sais très bien que tu es mon seul étudiant et pourquoi je n'aurai pas le droit de venir le voir ?

-Tch, lâcha Hayato avec une grimace avant de diriger ses orbes sur son ancien professeur. Je ne sais pas c'que tu fous ici, mais je n'ai clairement pas envie de voir ta sale gueule devant moi alors fous-moi la paix !

Sur ces mots, il tourna les talons pour s'éloigner le plus possible de Shamal. Ce dernier haussa les épaules et laissa passer. Après tout, il savait que même s'il disait ces mots, il ne le pensait pas.

-Faut vraiment que tu changes de caractère Hayato ! Tu n'auras jamais de petite-amie comme ça ! Le prévint le médecin.

Comme il s'y attendait, il ne reçut aucune réponse. Et le jeune homme disparut au coin du couloir à peine quelques secondes plus tard. Avec un soupir, Shamal se contenta de secouer la tête avant de prendre le chemin inverse. Autant profiter qu'il se trouvait dans le lycée pour draguer quelques demoiselles.

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Tant bien que mal, 59 retenait son intention de tuer. Pourtant, il n'était pas très loin de la laisser se déverser pleinement sur l'école à cause de son ancien professeur et tuteur. De quoi se faire griller par le professeur particulier de l'imbécile à tous les coups. Mais il ne pouvait pas se le permettre surtout avec autant de nombres présents dans le bâtiment. Alors avec une profonde inspiration et une expiration lente, il réussit à se calmer quelque peu bien que sa haine soit toujours dirigée vers Shamal.

Même s'il ne l'avait pas vu depuis près de dix ans, comme quand il habitait encore avec sa famille en Italie, à chaque fois qu'il en entendait parler, il se mettait facilement en colère et prêt à massacrer quiconque se trouvant sur son passage.

A cause de lui, il… par sa faute, il…

Retenant un grognement de frustration, il s'engagea dans les escaliers pour rejoindre le reste des Numbers. A peine eut-il monté quelques marches que ses orbes tombèrent sur sa partenaire qui l'attendait. Elle releva la tête de son téléphone en l'entendant arriver pour planter son regard dans le sien.

Avec leurs uniformes intacts et aucune blessure, personne ne penserait que les deux revenaient à l'instant d'une mission en Russie et qu'ils venaient d'éliminer en quelques coups une Famiglia adverse juste pour que 59 puisse se calmer suite à son combat contre Ieyasu. Ce qui se déroula parfaitement bien puisqu'il ne restait plus rien indiquant qu'une famille mafieuse se trouvait à cet emplacement précédemment. Hormis peut-être quelques ruines. Comparé à l'élimination des Spreco, celle en Russie ne tint même pas plus de trente minutes contre seulement deux numéros. Dont un en colère.

-Et un autre allié des Vongola, rapporta le sniper.

-Ils n'arrêteront jamais de venir ou quoi ? Grimaça 86. On a déjà assez de soucis comme ça pour le moment…

-Avec lui, on va en avoir le double. Foutu pervers !

-Si ce n'était que ça…

Les mains du jeune homme s'enfoncèrent dans ses poches tandis que sa compagne poussa un soupir, agacée par la situation. Son téléphone de retour dans sa poche, Haru se tourna vers Hayato. L'instant suivant, ses yeux prirent leur teinte sanglante. Haussant un sourcil, il lui envoya un regard signifiant « que se passe-t-il ? ».

-On a un autre problème que de s'occuper d'un médecin pervers, l'avertit-elle.

Si 86 disait qu'ils avaient des problèmes, 59 devait le prendre au sérieux. Après tout, n'importe quoi pouvait leur tomber dessus et certainement pas des plus joyeux à en voir son visage. Ce qui inquiéta légèrement son partenaire alors qu'il lui faisait signe de continuer.

-Miu est arrivée, révéla-t-elle.

Un flot de jurons s'échappa des lèvres de l'adolescent. Pour un problème, il en avait un gros sur les bras… et une mordue du combat en plus… Intérieurement, il se demanda si l'école allait survivre à la rencontre de 18 et de 78.

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-Enchanté, je suis Miu Plekhanov ou Plekhanov Miu comme vous le dîtes ici, mais appelez-moi simplement Miu, mon nom de famille est plutôt compliqué à dire, se présenta la jeune femme à l'avant de la salle. Je suis venu à Namimori il y a quelques années et je suis très contente d'être de retour. J'espère revoir des visages connus pendant mon séjour. Alors s'il vous plaît, prenez soin de moi.

Un sourire aux lèvres adressé à l'ensemble de ses nouveaux camarades de classe, elle s'inclina légèrement. Son teint pâle qui ne semblait pas avoir vu très souvent le soleil, évoquait des origines des pays nordiques européens. De mêmes pour ses grands yeux gris qui tiraient sur un ton très clair, presque blanc. Semblables à deux miroirs. Avec ses doigts fins, elle remit une mèche de ses longs cheveux blonds ternes et ondulés sur le bas derrière son oreille gauche.

Une grande majorité des garçons craquait déjà pour elle tandis que plusieurs filles admiraient son corps aux formes aux bons endroits et si parfait tout en rageant intérieurement de cette poupée humaine. Une petite minorité se contentait d'observer tranquillement ou de rigoler silencieusement. Même si l'un d'entre eux grogna.

Comparé à beaucoup d'uniformes d'élèves féminins, le sien se composait d'une chemise à manche longue la rendant encore plus pâle, accompagné d'une cravate sombre, d'une jupe noire et d'un collant de même teinte à l'inverse d'autres qui préféraient opter pour une chemise à manche courte, un nœud papillon et généralement des chaussettes.

Et pendant qu'en Italie, les Vongola s'activaient encore plus dans la recherche des Numbers, Miu sourit. Un autre nombre venait d'arriver à Namimori sans problème et si les tueurs à gages présents redoutaient un peu sa venue, personne ne savait encore que la ville allait se transformer en énorme champ de bataille avec elle.

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Numéro : 78

Flammes : nuage

Armes : shurikens, poisons et des chaînes

Activités : tueuse à gages, assassin, combattante, tortionnaire/interrogatrice, informatrice, empoisonneuse

Rang : SS

Partenaire : 18

Notes : si 18 ne parle pratiquement jamais – sauf pour menacer et/ou réclamer des informations – 78 le fait un peu plus souvent et non sans rabaisser ou se moquer ouvertement de leurs cibles et même de leurs employeurs. Mais le reste du temps, elle ne dit rien. Bien qu'elle rigole assez régulièrement.

Aussi amatrice de violence et de combat que son partenaire, elle a plus tendance à éliminer ses victimes en les faisant souffrir. Généralement, elle aime les torturer à l'aide de ses shurikens ou de ses poisons de sa collection (différents de ceux de 87). A ce jour, aucun n'a survécu étant réduit à l'état de chaire fondue pour une grande partie d'entre eux. Un spectacle qui va de pair avec les corps laissés par 18.

Tenue : comparé à son compagnon, 78 préfère une salopette en jean noire complètement ruinée, de même pour ses collants décorés d'yeux et d'os, d'un débardeur blanc se confondant presque avec sa peau d'une couleur cadavérique et des bottines sombres et richement parsemées de pics. Des perles violettes couvrent ses joues et ses lèvres. Ses cheveux sont coiffés dans une couronne de tresses, ne laissant aucune mèche s'échapper. Quelques chaînes rouillées pendent à sa salopette, accompagnées de deux étuis à shurikens et d'une poche qui contient ses poisons sous forme de dominos.

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Ieyasu ruminait. Autant de son humiliation encore fraîche dans sa tête que des derniers propos de son tuteur avant les cours de l'après-midi. Déjà, rien que d'évoquer sa défaite face au nouveau venu suffit à lui faire lâcher involontairement une grimace. Surtout que de voir la tête de son bourreau à une rangée de lui n'améliorait pas son humeur.

En plus, celui-ci n'en n'avait que faire du cours. Les jambes posées sur sa table et un bâillement de temps en temps, dès que le professeur de japonais lui faisait le moindre commentaire sur son comportement, il lui envoyait un regard noir sans pour autant changer de position.

Tout en retenant un grognement de frustration et en pensant à une méthode pour se venger, le jeune jumeau ne prêta aucune attention à sa voisine russe. S'il l'avait fait, il l'aurait vu l'observer avec un drôle de regard. Tel un prédateur fixant sa proie. Avec un léger sourire aux lèvres.

Pourtant, il ne remarqua pas. A la place, son cerveau retourna sur l'affrontement qui eut lieu plus tôt. Où son adversaire l'avait littéralement explosé à coup de dynamites. Plus sérieusement, qui se ramenait avec de la dynamite dans un établissement scolaire ? Pour ensuite les balancer sur un élève ! Hibari Kyoya ne le permettrait jamais… A la pensée du président du comité de discipline qui se baladait avec des tonfas, Ieyasu ne se posa plus de questions et balaya le sujet de son cerveau.

Celui-ci fut vite remplacé par ce que lui avait parlé Reborn puisqu'au moment où il quitta l'infirmerie, étrangement ses blessures avaient été soignées, son tuteur l'informa que pour la suite de son entraînement (« tousse » torture « tousse ») il devait trouver six personnes de confiance. Mais qui ? En réalité, il ne faisait clairement pas confiance à l'ensemble des personnes présentes dans cet établissement, son jumeau et sa bande en premier. Quant à ceux qui traînaient avec lui, ils le suivaient simplement en raison de son charisme et de sa popularité. Rien de plus. Alors en trouver six allait s'avérer plus compliqué que prévu.

Ne se souciant plus du cours auquel il n'en comprenait pas plus de la moitié, il se mit à réfléchir aux individus qui pourraient rentrer dans la catégorie demandée par l'étrange bébé. Et après quelques minutes, seuls deux ressortaient du lot, autant par leurs capacités que par leur temps passé à ses côtés.

Le premier était assis à peine une rangée plus loin de lui. Osamu Abe. L'un des garçons les plus moches de la classe, mais dont les coups se gravaient dans la chaire de ses victimes. Il traînait avec le jeune jumeau Sawada depuis presque sept ans maintenant et les deux faisaient les quatre cent coups ensemble. En plus de ridiculiser et de passer à tabac Tsuna.

Et le deuxième n'était pas dans leur classe, mais avait une année de plus. Mochida Kensuke. Capitaine du club de kendo du lycée et qui se baladait toujours avec un shinai sur lui, il détenait quand même le titre de troisième meilleur combattant de l'école après Hibari Kyoya et Ryohei Sasagawa. Il maniait assez bien le sabre, ce qui en faisait un candidat idéal. Surtout qu'il détestait autant Tsuna que son frère.

Avec un léger sourire narquois, Ieyasu se félicita mentalement. Sur les six personnes demandées par Reborn, il en avait trouvé deux en moins d'une heure. Ce que son jumeau n'aurait pas été capable de faire…

La sonnerie retentit, coupant cours à ses pensées et indiquant aux élèves en classe de japonais que les cours venaient de se terminer et que la dernière session n'allait pas tarder à débuter, après une petite pause de dix minutes durant laquelle beaucoup s'échappèrent de la salle de classe.

-Pour la prochaine fois, je veux que vous terminiez cet exercice et que vous me le rendiez sur une feuille au propre, les prévint leur professeur avec un dernier regard à l'ensemble de la salle de classe.

Si la plupart se dépêchèrent de noter ce devoir, le reste n'en tint pas compte et s'occupait déjà de leurs affaires. Sans accorder plus d'importance aux élèves, l'enseignant s'en alla. Dès qu'il eut traversé le seuil de la porte, les jeunes purent enfin respirer et commencèrent à discuter entre eux ou de se rendre hors de la pièce. Une partie s'approcha de la nouvelle venue qui rangeait tranquillement son cahier dans son sac en sifflotant un air qu'Ieyasu ne connaissait pas. Quelque chose comme une musique classique qui ne l'intéressait grandement pas. Et avant qu'elle n'ait pu dire le moindre mot, ses nouveaux camarades de classe déblatérèrent tant de questions qu'elle ne put en placer une.

-Salut !

-Tu viens vraiment de Russie ?

-C'est quoi ton hobby ?

-C'est ta vraie couleur de cheveux ?

-Si tu veux, je peux te faire la visite de l'école…

Etc… les demandes s'enchaînèrent à un rythme constant auxquelles la jeune femme se contenta simplement de leur adresser un sourire. Néanmoins, elle ne répondit à aucune d'entre elles. Du coin de l'œil, le jumeau remarqua un léger mouvement de sa main qui se dirigeait vers sa hanche comme pour attraper quelque chose, mais s'arrêta à mi-chemin. Ce qui lui fit froncer les sourcils avant d'hausser les épaules. Il ne savait pas ce qu'elle avait voulu faire et bien qu'il s'interrogeât sur son geste, il s'éloigna rapidement de la salle de cours après avoir fait un signe à Osamu de le suivre.

Une fois dans le couloir qui commençait à se remplir d'élèves, son ami lui fit face, les bras croisés sur sa poitrine et son pied droit frappant le sol. Ieyasu roula des yeux à ce comportement. Certes, il n'avait jamais été patient, toutefois, les deux venaient à peine de sortir.

-Euh…, débuta le futur Decimo.

Maintenant qu'il se tenait devant l'un de ses futurs compagnons que son tuteur sadique lui avait ordonné de chercher, il ne savait pas vraiment comment lui présenter la situation. Il ne pouvait quand même pas lui dire qu'un bébé était arrivé chez lui pour l'éduquer en vue de devenir un parrain de la mafia. Osamu se moquerait de lui et lui se ridiculiserait en beauté.

De ce fait, il devait trouver Mochida et leur expliquer ensemble le problème auquel il faisait face actuellement. Le plus âgé semblait prendre assez au sérieux les choses les plus improbables et sera un atout pour convaincre le second. Et surtout, il ne voulait pas répéter deux fois la même chose. Une fois suffisait amplement.

-J'ai besoin de Mochida et j'pourrais te dire…

-Tu me cherchais Ieyasu ?

Ce dernier, comme son camarade, sursauta avant de se tourner vivement vers son senpai qui se tenait à un mètre de lui, un sourcil levé. Le jumeau ne l'avait pas senti venir. Après tout, le nouveau venu n'avait dégagé aucune présence avant de se faire connaitre. Comme à son habitude, son shinai en bambou reposait dans un sac sur son épaule dont l'aîné ne se séparait jamais.

Avec une inspiration, le jumeau effaça rapidement la surprise de son visage et se reprit en moins d'une seconde.

-Ah Mochida ! S'exclama-t-il. Je voulais te dire à toi et à Osamu que…

Sa phrase fut interrompue par le changement de comportement de ses interlocuteurs. Le plus vieux porta une main à son sac tandis que le second se mit à trembler de tout son corps. Tout en se demandant ce qui leur arrivait, le frère tyrannique focalisa son attention sur ce que les deux autres regardaient. Avant de s'arrêter net, les yeux écarquillés de stupeur.

Hibari Kyoya, suivit par son bras droit, Kusakabe, se trouvait à près de cinq mètres du trio. Rien que de le voir suffisait à faire taire l'ensemble des personnes présentes. Ce qui arriva soudainement à celles dans le couloir, les trois futurs membres de la dixième génération Vongola inclus.

Les orbes sombres du président du comité de discipline coulèrent sur chaque élève autour de lui. Lorsque son regard froid croisa celui d'Ieyasu, ce dernier ne put retenir un frisson qui parcourut sa colonne vertébrale. Bien qu'il ne l'avoue jamais à haute voix, Kyoya lui faisait peur, tant par sa puissance de frappe qui l'envoyait à chaque fois à l'infirmerie que par son contrôle des plus hautes sphères autant de l'école que de la ville. La plupart du temps, il se demandait comme un tel individu pouvait connaître son jumeau…

Alors que le démon allait reprendre son inspection au soulagement de tous, un nouveau personnage sortit de la même salle de cours qu'Osamu et Ieyasu. Celle qu'ils venaient d'accueillir dans leur classe, celle qui ne connaissait rien de l'établissement ou de ses règles… et dont les yeux bleus se posèrent sur le combattant le plus fort de Namimori.

-Mon petit nuage ! S'écria-t-elle.

Avant que quiconque n'ait pu la prévenir ou la stopper, Miu se tenait près du président du comité de discipline en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire. Sous les yeux écarquillés des étudiants autour d'eux, elle lui attrapa l'un de ses bras et s'accrocha à lui avec un grand sourire.

Si personne ne releva le surnom affectif, son geste choqua autant qu'il inquiéta tous ceux aux alentours. Et il y avait de quoi au visage de Kyoya. Celui-ci envoya un regard noir à l'adolescente avec un froncement de sourcil. Ses lèvres eurent un rictus de colère. Jamais il n'avait eu une telle expression qui fit fuir quelques personnes pendant que le reste était terrorisé. Pour la Russe et pour eux.

Seulement, cette dernière ne semblait pas le moins du monde effrayée par l'aura sombre qui se dégageait de son partenaire. Elle lâcha même un petit rire avant de relever ses orbes. Son sourire se fit encore plus grand quand elle vit la tête du démon à l'étonnement d'Ieyasu. Si elle n'hésitait pas à se tenir le plus près possible de l'individu le plus terrifiant de l'école et que cela l'amusait plus qu'autre chose, il se dit à cet instant qu'il lui manquait clairement une case.

Il fut tellement concentré sur l'étrange duo devant lui qu'il ne remarqua pas les réactions quelque peu décalées de certaines personnes dont plusieurs arrivèrent à la suite de la nouvelle venue. Kusakabe poussa un soupir tout en se massant les tempes, Aki haussa un sourcil, Takeshi rigola, Hana leva les yeux au ciel, Nagi secoua la tête, Haru se pinça l'arrêt du nez, Hayato marmonna une série d'insultes qui ne sonnait pas très japonais, Kyoko remit simplement une mèche de ses cheveux derrière l'une de ses oreilles et Tsuna se contenta d'observer.

Sans que le jumeau n'ait pu s'interroger plus longtemps sur le comportement de sa camarade, le président du comité de discipline dégaina une seule de ses armes, son autre bras étant toujours pris en otage par Miu, et qu'il précipita sur elle.

A la surprise générale, le tonfas n'atteint jamais la jeune femme. A la place, il s'arrêta juste devant elle. Un choc métallique retentit dans tout le couloir alors que les étudiants restants découvraient avec stupeur la raison derrière le brusque arrêt. Un couteau venait d'entrer en contact avec l'arme. Un simple couteau à première vue… que tenait Miu d'une seule main.

Moins d'une seconde plus tard, les deux combattants s'écartèrent vivement l'un de l'autre. Le jeune jumeau releva non pas la présence d'une seule lame tranchante, mais de deux. Quelque chose qui ne disait vraiment rien de bons aux élèves. Et avant de comprendre ce qui se déroulait, un nouveau fracas se fit entendre quand les couteaux et les tonfas se rencontrèrent.

La journée, déjà bien entamée, allait être encore longue…

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Reborn haussa un sourcil devant le comportement de Miu envers Kyoya et leur affrontement auquel il avoua qu'il ne s'y attendait pas. En plus de voir cette jeune femme dans cette école.

Après tout, dans son pays natal, en Russie, il s'agissait d'une star. Surnommée « l'étoile de Moscou » par la presse et ses fans, elle était l'une des danseuses les plus prometteuses et talentueuse du Bolchoï malgré ses seize ans. Peu lui arrivait à la cheville tant par son élégance, sa beauté et son niveau. Alors que la prochaine danseuse étoile et pupille du Bolchoï se trouve à Namimori dans la même classe que son élève et son jumeau, en plus de défier ouvertement le président du comité de discipline dans un combat, surprenait un peu le tueur à gages.

Bien qu'il l'ait déjà vu se produire sur l'une des plus grandes scènes au monde, pendant une mission en Russie, et qu'il reconnaisse indéniablement son talent en danse classique, il devait admettre qu'il ne savait pas grand-chose sur elle. De ce fait, le rapport envoyé à l'instant sur l'adolescente par le CEDEF l'aidait à combler ses lacunes.

Née dans une famille de danseurs étoiles de génération en génération depuis l'époque des tsars, Miu a rapidement développé une adoration pour le classique et une fois ses chaussons aux pieds, personne ne pouvait contester son génie naturel pour cette danse. Son nom devint dès lors connu à travers les plaines sibériennes avant même qu'elle n'atteigne ses sept ans.

Néanmoins, sa famille contracta des ennuis avec une famille mafieuse locale et en paya durement le prix. Le rapport n'indiquait en rien ce qu'il s'était déroulé, mais Reborn se douta, connaissant assez bien les méthodes des Russes, que les Plekhanov n'avaient pas dû mener une vie facile à ce moment-là.

Pour s'éloigner le plus possible des problèmes, le temps que l'affaire s'étouffe, tous partirent s'installer à Namimori au Japon où Miu croisa le chemin de Tsuna et sa bande. Rien que de voir les échanges entre elle et Kyoko en plus du combat avec Hibari à présent, suffisait à valider sa théorie.

Moins d'un an plus tard, elle retourna en Russie et devint l'une des danseuses les plus prisées du Bolchoï. Si le bébé avait bonne mémoire, son rôle qui marqua les esprits encore maintenant était le cygne noir dans Le Lac des cygnes où elle éclipsa tous les autres danseurs.

Toutefois, le rapport ne faisait aucunement mention d'un talent pour les combats ou qu'elle ait déjà touché à une arme. Et pour qu'elle égalise facilement le combattant le plus fort de Namimori, elle n'était clairement pas faible. En plus de ne jamais refuser un combat contre un adversaire puissant.

Avec elle et Kyoya dans la même ville et surtout la même école, la tranquillité ne sera plus de mise. A vu de nez, il pariait entre un et deux affrontements par jour selon l'humeur des adolescents. Et quand l'un des deux ne sera pas disponible, il restera les élèves dont Ieyasu. Ce dernier ne sera pas épargné avec son comportement et l'Arcobaleno imaginait déjà comment il pouvait utiliser les deux mordus des combats pour le faire progresser.

Avec un autre coup d'œil à ces derniers, le maudit remarqua qu'ils ne bougeaient plus, l'un en face de l'autre. Le président du comité de discipline ne souriait plus contrairement à plus tôt. A la place, ses orbes s'illuminèrent d'une lueur de déception pendant qu'il faisait disparaître ses tonfas dans son uniforme. La nouvelle venue ne tarda pas à faire de même et elle rangea ses couteaux à leurs emplacements tout en poussant un soupir. Leurs gestes firent froncer les sourcils au bébé sans pour autant qu'il ne trouve une raison derrière.

Autour d'eux, seuls très peu d'étudiants avaient eu le courage de suivre le combat. Aki, Takeshi, Kusakabe – ce qui ne surprenait pas vraiment le tueur à gages – un élève chinois en échange, Tao, une camarade de classe des jumeaux, Fuyumi, et Kensuke Mochida dont les yeux brillèrent, le temps d'un instant, violet. Cette couleur confirma les soupçons de Reborn qui esquissa un sourire devant le futur gardien des nuages. Dans un coin de sa tête, il se nota de demander des rapports sur les deux autres élèves qui observaient. Peut-être qu'ils feront de bons gardiens pour cet imbécile d'Ieyasu.

Du côté des combattants, la star de l'équipe de kendo féminin et celle de baseball les rejoignirent avec Kusakabe légèrement derrière eux. Hibari n'attendit pas qu'ils se posent près de lui pour s'en aller. Miu le rappela, mais il ne se retourna même pas. Son bras droit s'excusa auprès de la bande avant de partir à sa suite, laissant la nouvelle venue avec le couple qui commençaient à bavarder avec elle.

L'Arcobaleno du soleil ne s'en soucia plus à partir de ce moment et s'apprêta à rejoindre son élève pour voir où il en était lorsqu'il s'arrêta soudainement. Quelque chose le dérangeait. De là où il se trouvait, il pouvait sentir qu'une personne le regardait. Et peut-être même deux.

Aussitôt, ses orbes sombres se posèrent sur le président du comité de discipline qui venait d'atteindre la porte de l'établissement. Avant d'entrer avec le vice-président sur ses pas, il porta son regard dans la direction de Reborn. Avec une telle précision que leurs yeux se croisèrent au travers des feuilles de l'arbre. Et comme s'il le sentait, Kyoya haussa un sourcil sans pour autant faire le moindre geste dans la direction du tuteur. A la place, il se contenta de retourner dans le bâtiment principal du lycée.

Sur la branche, le tueur à gages fronça les siens. Normalement, s'il se fiait aux rapports envoyés sur le jeune homme, ce dernier ne devrait pas être capable de le détecter à cette distance. Un vrai exploit. Surtout qu'en plus, il lui semblait que Miu s'était tourné vers lui le temps d'un instant.

Cela ne lui disait rien de bon. Et avec un dernier regard en direction des fous des combats, il s'en alla, non sans se dire de garder un œil sur ces deux-là.

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Quelques heures plus tard,

-Je crois qu'il est l'heure des rapports, fit doucement la voix du deuxième meilleur tueur à gages au monde.

Tous les regards se tournèrent vers 27 dont les orbes venaient de reprendre leur fameuse teinte coucher de soleil. Actuellement, ils se trouvaient tous dans le dojo familial de la famille Yamamoto pour y tenir l'une de leurs réunions après chaque mission. Un endroit qu'ils squattaient la plupart du temps lorsqu'il manquait des numéros et donc, de ce fait, ne pouvaient pas accéder à leur base.

A cet instant, Hayato, Haru, Aki, Takeshi, Miu, Kyoya, Chrome, Kyoko et Tsuna étaient assis dans la pièce, en cercle par terre. Seul 18 n'avait pas voulu les rejoindre, se tenant contre le mur près de la porte d'entrée. Même s'il s'identifiait totalement comme un Number et membre du groupe, il n'aimait toujours pas se regrouper. Sa partenaire se posa non loin de lui, entre lui et le cercle.

Aucune des personnes présentes ne s'inquiétait de s'appeler par leur propre pseudo une fois dans la salle. En plus d'être l'un des endroits les plus sûrs de Namimori étant donné que seul Tsuyoshi, le père de Takeshi, pouvait y accéder, ils savaient quand un invité non désirable les observait. Leur entraînement leur servait particulièrement dans les moments où ils avaient besoin d'intimité. Et sur le plan de détecter autrui, personne n'avait encore égalé le président du comité de discipline.

27 pouvait aussi affirmer que Reborn ne les dérangera pas puisqu'il savait que le tuteur sadique devait faire réviser à son jumeau un devoir de mathématiques prévu pour lundi prochain. Ce qui occupera le bébé pour le reste de la soirée avec sûrement le rapport de l'élimination de la Spreco Famiglia d'après ce que lui avait rapporté 43 sur le chemin.

Après être rentré chez lui une fois les cours terminés… qui d'ailleurs se terminèrent une heure avant la fin habituelle en raison d'un certain combat, durant lequel il dût intervenir discrètement – une légère part de son intention de tuer que personne ne pouvait détecter – pour éviter que les nuages ne se lâchent un peu trop. Il savait de source sûre que si lui et 95 les laissaient se combattre autant qu'ils le voulaient, Namimori serait rayé de la carte depuis longtemps. Un évènement qu'il vaudrait mieux éviter avec les Vongola à leur recherche.

Pour en revenir à 27, il ne lui a fallu attendre que trois petites heures que sept heures retentissent pour attraper son sac contenant un pyjama, une clé USB et un cahier avec quelques-uns de ses plans avant de sortir de la maison. Comme il s'y attendait, l'Arcobaleno l'arrêta peu avant la porte pour lui demander où il allait. Un regard timide et la réponse de la part de sa mère qui lui souhaita une bonne soirée, le leader de la bande rejoignit sans plus tarder ses compagnons chez les Yamamoto.

Depuis la création des Numbers, il y a maintenant cinq ans, les numéros avaient pris l'habitude de se réunir pour rendre les rapports de mission ou planifier leurs prochains mouvements. Auprès de leurs familles, ces moments passaient comme des soirées pyjamas le vendredi soir. Une belle couverture qui fonctionnait encore.

Alors les voilà réunis chez Takeshi à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Et presque au complet. Les ciels, 27 et 95, les tempêtes, 86 et 59, les pluies, 80 et 98, les nuages, 78 et 18, les soleils, 87 et 33 et une brume, 96. Le reste des Numbers absents, 69, 16, 23 et 43 suivaient la réunion à travers les téléphones des nombres présents depuis certains endroits dans le monde. Le premier se trouvait encore quelque part en Amérique du Sud, mais devra sûrement raccrocher étant sur une mission nécessitant toute son attention, la deuxième en Chine, le troisième en Italie et le dernier poursuivait toujours sa mission d'espionnage. De ce fait, il n'avait pas la possibilité de rester pour écouter l'intégralité des rapports de mission.

Quant aux demi-nombres, Ken et Chikusa ne pouvaient pas se rendre au dojo étant recherché par les Vindice pour leur implication avec le criminel Mukuro ; Shoichi, selon les ordres de 27, devait rester le plus loin possible des nombres à Namimori pour éviter tout soupçon sur lui ; Spanner était encore en Grande-Bretagne ; Kusakabe patrouillait dans les rues de la ville et le dernier surveillait la maison des Sawada et le fameux tuteur. Une simple précaution qu'il préférait avoir avec Reborn à Namimori.

Laissant de côté le tueur à gages, 27 porta son regard sur ses compagnons qui attendaient qu'il prenne la parole. Il était maintenant temps de passer aux rapports des missions sur l'élimination de la Spreco Famiglia.

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Alors qu'Ieyasu planchait sur les exercices donnés par le tueur à gages, ce dernier s'échappa de la chambre de son élève pour découvrir ce que Nono lui avait envoyé quelques minutes plus tôt. Une fois au calme, dans une pièce qu'il reconnut comme la chambre de Tsuna, mais dont il se désintéressa rapidement, Léon se changea en une tablette et sans plus attendre, afficha le message de la part du parrain Vongola.

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« La Spreco Famiglia a été totalement annihilée la nuit dernière par les Numbers. Je t'envoie les images qui ont pu être récupérées de l'attaque et j'aimerais que tu me dises ce que tu en penses.

Nono »

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Sur le coup, Reborn haussa les sourcils. Il connaissait assez bien la Spreco Famiglia pour être une famille alliée proche de la palourde et avoir accompli quelques missions avec eux, mais sans plus. Néanmoins, apprendre qu'elle avait été éliminée en une seule nuit par ceux qu'il considérait comme des gamins et qu'il devait chercher, le surprenait assez.

Surtout que les Spreco n'étaient pas vraiment une famille pouvant être qualifiée de petite. Aux dernières nouvelles, elle possédait deux manoirs dont le QG, un bunker et trois autres planques qu'il n'avait jamais visité.

Cependant, il ne put réfléchir plus longtemps que l'écran de la tablette devint noir. La scène se dessina rapidement sous le regard du tueur à gages à peine eut-il fini de lire le message. Sans surprise pour lui, elle se déroulait dans une pièce sombre et mal éclairée, rendant difficile d'y voir quelque chose. Sûrement un bunker ou une cave. Assez classique en matière de cachette pour des mafieux. En y regardant d'un peu plus près, il nota la silhouette de tonneaux de vin qui se découpaient sous la lumière de la simple lampe.

Reborn plissa les yeux immédiatement. Bien que la pièce n'ait rien de suspect – qu'il reconnut d'ailleurs comme l'une des planques de la Spreco Famiglia, ladite famille attaquée – quelque chose clochait. Et pas qu'un peu. Ce qui le fit se pencher légèrement en avant sur l'écran. Seulement, avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche, son œil attrapa un détail qui n'allait pas dans le décor. Même avec le faible éclairage et la mauvaise qualité de vidéo réalisée par une simple caméra de surveillance, une couleur se démarqua plutôt violemment et ressortit nettement des teintes noires, grises et jaunes.

Rouge.

Sang.

Et la pièce en était tapissée de haut en bas. Comme si quelqu'un venait de la repeindre avec cette teinte écarlate sans s'appliquer. Presque aucune surface du sol ou des murs ne demeura vierge. De ce fait, le bébé comprit mieux la réaction de Nono en lui parlant de massacres qui imprégnaient encore les lieux. Qu'il ne pouvait que confirmer avec les images sanglantes devant lui, auxquelles se joignaient les corps visibles. S'il n'avait pas des années en tant que tueur à gages derrière lui, il aurait lâché une grimace.

Un véritable charnier.

D'énormes entailles tailladaient les corps de la tête aux pieds. Pour ceux encore entiers. La plupart, il ne restait qu'un tronc. Leurs jambes, leurs bras et leur crâne se trouvant non loin de leur propriétaire. Et encore, pour ceux qui avaient eu de la chance. A vu de nez, au moins deux ou trois mafieux n'en n'avaient pas eu. Seuls des petits morceaux rappelaient à quiconque que d'autres personnes se trouvaient en plus.

Le maudit haussa un sourcil assez étonné. Il savait que les Numbers ne faisaient pas dans la dentelle, mais pas à ce point. Ces enfants pour lui, atteignaient un tout autre niveau de cruauté que la majorité des assassins et des tueurs à gages n'égalait clairement pas. Même lui, l'Arcobaleno du soleil, ne tombait pas aussi bas dans la violence gratuite.

Et debout au milieu de ce carnage sans nom, deux individus s'y tenaient tranquillement. Contrastant totalement avec le décor de mort autour d'eux. Et absolument pas inquiétés par la possibilité que d'autres mafieux puissent rappliquer à tout moment ou du fait d'être filmés. Reborn cligna plusieurs fois des yeux pour adapter sa vision au moindre détail.

La première chose qui lui sauta au visage et qui renvoya aux rapports sur l'équipe, fut les masques assez particuliers en Italie. Des Oni. Des démons japonais. L'un féminin et l'autre masculin. Blanc et rouge. Ou 98 et 80. Les épéistes de la bande. Ceux contre lesquels même Squalo ne ferait pas le malin longtemps.

Il était tellement concentré sur le moindre élément de la pièce et des individus décrits tels que dans les rapports, que le mouvement de tête de 80 en direction de la caméra le surprit légèrement. Les orbes bleu brillant du tueur à gages se plantèrent dans ceux sombres de l'Arcobaleno. Comme s'il savait que le bébé allait le voir plus tard.

Seulement, la seconde suivante, un éclair traversa l'écran et le noir envahit la vision du maudit. Ce dernier fronça les sourcils suite à cette fin soudaine avant de réaliser que soit 80, soit 98 venait de détruire la caméra avec une dague ou une petite épée.

Avec un soupir de déception de ne pas en avoir découvert plus – à part de voir enfin deux de ces fameux nombres – Reborn n'attendit pas et démarra la vidéo suivante.

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-… et pour finir, Aki a détruit la caméra de surveillance, termina Takeshi sans avoir quitté des yeux la moindre seconde ceux de son boss.

Tout en gardant ces informations dans un coin de son esprit, Tsuna hocha la tête à l'intention du duo de pluie. Sans surprise, la piètre défense du bunker « secret » des Spreco n'avait pas résisté à l'assaut des épéistes. Et que dire des mafieux à l'intérieur, de vrais incapables d'après leurs mots. Pas même capable de réagir correctement à une attaque. De quoi rendre encore plus pitoyable cette famille aux yeux des Numbers et elle ne se trouvait déjà pas bien haute dans leur estime avec le trafic d'êtres-humains et pour avoir vendu l'un des leurs à l'Estraneo.

Intérieurement, il remercia grandement son Intuition pour ne pas avoir envoyé les foudres ou les tempêtes sur cette base. Le simple mot « bunker » résumait assez bien les raisons. Après tout, ces deux groupes préféraient largement tout faire exploser… donc dans un espace restreint et sous terre, il ne voulait pas savoir les conséquences que cela aurait pu avoir.

Repoussant ses sombres pensées sur des évènements qui n'auront pas lieu, il échangea un regard avec 95 dont un petit sourire ornait ses lèvres. Comme ils s'y attendaient, les pluies avaient respecté le plan à la lettre. Maintenant, les Vongola et toutes les autres familles mafieuses pourront rajouter dans leurs bases de données sur les Numbers que même s'ils avaient la réputation d'être plutôt « propres » sur leurs scènes de crime, ils pouvaient aussi se lâcher complètement. Ce que venait de démontrer parfaitement 80 et 98 avec le bunker des Spreco.

A l'heure actuelle, cette information devait normalement être entrée en possession de Reborn. En plus des différentes attaques sur la famille « alliée » de la palourde, si 43 suivait bien les instructions – ce qui n'inquiétait pas 27 sur ce point. Sans compter que l'Arcobaleno découvrira bientôt leur petite surprise laissée dans la boutique d'antiquité. Rien que de penser à la tête que tirera le bébé à ce moment-là fit trembler d'excitation le chef de la bande. Les choses allaient enfin pouvoir s'accélérer et devenir amusantes pour l'équipe qui ne rêvait que de cet instant. Cet instant où ils…

Seulement, avant de se réjouir de quoi que ce soit ou de réfléchir à la suite de son plan, le jeune homme devait déjà finir les rapports de missions des nombres, bien qu'il sache pertinemment que tout s'était bien déroulé pour eux. Il voulait juste être sûr et ne laisser passer pas le moindre détail. Car après tout, tout pouvait basculer à cause de ce petit détail.

Et n'ayant aucun commentaire à faire sur les pluies, ses orbes semblables à deux couchers de soleil se posèrent sur le prochain duo à faire son rapport. Les tempêtes.

Sans se consulter du regard ou échanger la moindre parole, 59 et 86 ou Hayato et Haru se lancèrent dans le descriptif de leur assaut sans en manquer un seul élément.

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Une détonation accueillit Reborn avant même que l'écran noir ne prenne vie. Celle-ci fut rapidement suivit par une seconde. Et encore une autre moins de trois secondes plus tard. Le tout accompagné de pas précipités, de jurons en italien, de cris et d'aboiements de chiens. Les sons classiques lors d'une attaque d'un manoir. Enfin, il manquait les bruits de bagarre et tous les éléments seraient réunis.

Ne se souciant plus du décor qui commençait à apparaître sur l'écran divisé en huit images des différents endroits que le bébé reconnut comme le second manoir Spreco, il releva, simplement à l'oreille, que les fusils utilisés étaient un M24 SWS et, non sans une grimace devant la dangerosité de l'arme, un Barrett M82.

Surpris par l'utilisation de telles armes contre des êtres-humains et par ces choix assez particuliers, le tueur à gages siffla. Pourtant, il avait déjà croisé d'autres snipers utilisant les mêmes fusils et même lui apprit à s'en servir des années auparavant, bien qu'il ne souhaite pas se rappeler de cette époque. Mais c'était la première fois qu'il voyait le Barrett M82 et le M24 SWS dans un même endroit et sur le même affrontement.

Après tout, ce dernier se trouvait aux mains de plusieurs armées dans le monde dont celle du Japon. Fabriqué aux Etats-Unis en 1988, il s'agissait d'un fusil pouvant tirer à huit cents mètres, mais de plus longues distances avaient été enregistrées dont le record était de mille deux cent cinquante mètres. Il pesait environ cinq kilogrammes chargé, pour une longueur de plus de mille deux cent millimètres (NDA : un mètre dix pour ceux qui n'ont pas envie de faire le calcul). Une arme à ne pas sous-estimer alors que le maudit regardait une balle (7, 62 x 55 mm OTAN), sortie du canon moins d'une seconde avant, arracher la moitié du crâne de l'un des hommes de main posté dans l'un des couloirs du premier étage. Tué en pleine course, le corps s'écrasa dans un bruit sourd et déversa une partie de sa cervelle au sol pendant que le reste dégoulinait du mur où elle avait été projetée.

Un spectacle qui ne fit même plus cligner des yeux l'Arcobaleno, assez habitué à ce genre de scène. Et encore, il n'avait affaire qu'à une carabine de précision ou fusil à lunette. Une arme créée pour les humains et non pour contrer des hélicoptères ou des tanks à l'inverse de sa camarade. Celle-ci, à peine une minute plus tard, envoya sa charge (12,7 x 99 mm OTAN ou 50 BMG) traverser la brique qui constituait une défense pour les individus présents, et se logea directement dans la poitrine du bras droit d'Alberto Spreco, boss du manoir et frère de Marcello Spreco, le parrain de la Spreco Famiglia. Ça le tua sur le coup. Comme le porteur de la tétine jaune s'en doutait.

Mais ce ne fut pas le seul dégât qu'elle causa. Car en plus, elle créa un trou béant dans le corps et quelques instants plus tard, elle explosa. L'homme, déjà sans vie, se divisa littéralement en deux si ce n'était en plusieurs morceaux, qui se répandirent dans la pièce où il se trouvait. Dont sur ses coéquipiers. Ceux-ci, surpris par l'attaque et désormais recouverts des restes de l'un de leurs dirigeants, hurlèrent pour la plupart, certains vomirent et les derniers se ressaisirent tant bien que mal.

Reborn ne pouvait que comprendre leurs réactions alors qu'il poussait un soupir. Il réagissait exactement de la même façon dans ce genre de situation avant. Rajouté au fait que les mafieux ne savaient pas qui les attaquait avec quelles armes.

Dans un coin de sa tête, il nota de prévenir Nono au sujet des fusils utilisés par 86 et 59 puisque les Vongola ne semblaient pas le savoir.

Et quelle arme que le Barrett M82 aux mains de tels snipers que le duo de tempêtes des Numbers. De véritables monstres de précision qui effrayaient les plus courageux et contre lesquels Colonnello adorerait se mesurer. Avec le fusil, ils faisaient de sacrés dégâts. Surtout qu'ils rajoutaient aux balles déjà meurtrières, des explosifs de leurs compositions.

S'il se souvenait bien, il s'agissait d'un fusil anti-matériel, c'est-à-dire, une arme conçue pour détruire des chars, des lances missiles ou des hélicoptères. Et utilisés sur des humains, son efficacité se trouvait être redoutable. Cette arme, née en 1982 et longue d'environ cent vingt-et-un à cent soixante-dix centimètres, pesait près de quatorze kilos pour une portée d'un à quatre kilomètres. Résultat, le sniper pouvait se trouver n'importe où dans un rayon de quatre kilomètres autour de la bâtisse.

Un gros problème pour la famille attaquée, d'autant plus que les hommes tombaient les uns après les autres sous les coups nourris des deux fusils. De ce fait, en à peu près dix minutes, il ne restait plus qu'un tiers des forces stationnées sur ces terres.

Soudain, à la surprise du bébé, les détonations cessèrent. Laissant place à un silence lourd. Plus aucun bruit ne se faisait entendre. Seuls, à quelques reprises, résonnaient les sanglots de ceux traumatisés. Pas un seul gémissement des blessés ne les accompagnait puisqu'aucune des victimes des tireurs n'avait survécu, étant tué sur le coup. Un exploit que peu arrivait à accomplir et que le maudit devait bien reconnaître aux deux jeunes.

Seulement, ce silence était trop beau pour durer longtemps car cinq minutes plus tard, une nouvelle détonation secoua le manoir. Le mur ne résista pas à la charge et cette dernière se logea dans le crâne d'un malheureux dans le couloir au deuxième étage. Et comme le porteur de la tétine jaune s'en doutait, une fois qu'il eut entendu l'explosion, la tête de la victime ne fut pas simplement transpercée. Elle explosa répandant de la cervelle, des éclats d'os, du sang, des cheveux, de la peau, deux yeux sur le sol, les fenêtres, le plafond et les murs.

Avec une grimace, le tueur à gages aurait préféré que sa supposition ne s'avère pas juste, mais elle venait de se vérifier à l'instant. Un autre fusil anti-char et cette fois-ci, beaucoup plus vieux que le précédent. Fabriqué en 1938 dans ce qui s'appelait encore l'Union Soviétique, il mesurait plus de deux mètres pour un poids de vingt-deux kilos chargé. En revanche, bien qu'impressionnant, il n'avait une portée que de huit cent mètres pour une seule balle au chargeur (14,5 x 114 mm). Enfin, il s'agissait d'une arme de collection à présent et qui ne pouvait être trouvée que dans des collections privées, à des ventes aux enchères, dans des musées, mais aussi… sur le marché noir.

Avec une pensée sur le fait qu'il devrait fouiller certaines des archives que gardaient les Vongola pour voir qui avait acheté de tels fusils ces dernières années, il poussa à nouveau un soupir et observa du coin de l'œil les charges de 59 et 86 éliminer sans aucune difficulté les membres encore en vie des mafieux stationnés au manoir dont Alberto qui reçut une balle en plein dans la gorge, détachant sa tête du reste de son corps.

Et le noir remplit l'écran encore une fois. Toutefois, avant qu'il n'ait pu faire le moindre geste suite à cette fin, le visage de Nono réapparut sous les yeux sombres de l'Arcobaleno du soleil. Aucunement surpris, il s'attendait à une intervention du parrain au beau milieu de ses visionnages.

-Alors, qu'en penses-tu ? Demanda le vieil homme sans attendre.

-Ils sont beaucoup plus doués que je ne le pensais, avoua le tueur à gages après un silence d'une longue minute. Surtout avec les fusils qu'ils utilisent.

-Les fusils utilisés ? Que veux-tu dire ?

-Oui, les fusils utilisés, précisa-t-il un peu suspicieux. Le Barrett M82, le PTRS-41 et le M24 SWS.

A peine eut-il évoquer ces noms que le parrain poussa un profond soupir à la surprise du bébé. A en voir son visage déprimé, il semblait sur le point de se frapper la tête sur le bureau. Un acte qui ne correspondait clairement pas à un boss de la mafia. Surtout de la famille la plus puissante au monde.

Le bébé se demanda si son ami ne devrait pas arrêter la poursuite des Numbers pour se concentrer sur autre chose. Ou alors les piles interminables de papiers l'avaient plus atteint qu'il n'y paraissait. Peut-être qu'il devrait prendre des vacances un de ses jours ou prendre sa retraite.

-Tu ne le savais pas ?

-Ce n'est pas vraiment ça, grogna le vieil homme tout en dirigeant sa main vers l'une des feuilles de papier qui jonchaient son bureau.

-Comment ça ? Demanda le maudit avec un sourcil relevé, assez surpris de la réponse.

-PTRD-41, FR-F2, M14, SR-25, MAS 36, HK PSG1, Hécate II, NTW 20, Gewachr 98, Tankagewehr M1918… pour ceux qui ont été recensés et ça ne concerne que les fusils de précision et les fusils antichar, mais il semblerait que je doive en rajouter trois à cette liste, n'est-ce pas Reborn ?

L'interpelé baissa son fédora sur ses orbes, complètement plongé dans ses pensées. Bien sûr que cette information le surprenait, après tout, pour lui, ces mystérieux Numbers n'étaient que de simples enfants jouant dans la cour des grands. Jusqu'à présent, il se disait que la mission de les identifier serait simple et qu'il ne lui faudrait pas plus de quelques jours pour la terminer. Seulement, pour la première fois de sa carrière, il réalisa qu'il lui faudra beaucoup plus de temps pour attraper ces sales « gamins ». Pas des jours ou des semaines, mais des mois s'il prenait en compte ce qu'il venait d'entendre.

Et ce n'était que le duo des tempêtes ? Rien que d'assister à leurs monstrueuses démonstrations de talents suffisait à lui faire presque ravaler ses commentaires sur ce groupe. Il les avait clairement sous-estimés en termes de puissance brute.

La raison résidait dans leurs fusils anti-char et anti-matériel qu'ils utilisaient. N'importe quel sniper confirmé, et lui le premier, confirmera que tirer avec de telles armes sur des cibles humaines se révélait extrêmement compliqué car ces fusils n'étaient pas conçus à la base pour de la précision. Alors pour que 86 et 59 les utilisent de cette façon et ne manquent jamais leur cible comme ce qu'il venait de voir, le fit s'interroger sur les véritables capacités de ces nombres.

Rajouté au massacre laissé par les pluies, et bien qu'il ne l'avoue jamais à voix haute, cette bande l'intriguait de plus en plus avec tout ce qu'il découvrait sur eux de jours en jours. Il se demanda même comment il avait fait pour ne pratiquement pas en avoir entendu parler durant toutes ces années… avant de réaliser quelque chose.

-D'autres nombres ont été vu en dehors de 80, 98, 86 et 59 ? Voulut savoir l'Arcobaleno en relevant la tête. Parce que ces deux duos n'ont pas pu éliminer l'ensemble de la Spreco Famiglia à eux seuls.

-Exactement, lui répondit Nono tout en se massant les tempes, mais je préfère que tu regardes les images que nous avons récupéré et que tu me dises ce que tu en penses après.

-Très bien.

Timotéo jeta un rapide coup d'œil surpris au bébé sans pour autant poser la moindre question. A la place, il se contenta de secouer la tête. Trois secondes plus tard, le noir remplaça sa silhouette avant de lancer les autres vidéos avec un Reborn très attentif au moindre détail.

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-… 23 a fini par ne pas trouver un mot qui se finissait en « mi » et quand il a lancé la bombe, il a fait exploser ce qu'il restait du bâtiment, rapporta 16 avec une légère note d'agacement comme si elle aurait souhaité continuer le jeu.

-Ce n'est pas de ma faute si ces imbéciles ne connaissent pas de mot qui se finit en « mi » et qu'ils ne savent pas obéir à un ordre d'un seigneur tel que moi ! Se défendit son partenaire avec un petit ton hautain.

-Faudrait déjà que ce seigneur arrête ses bouffonneries tout le temps et peut-être que les gens te prendront au sérieux.

-Hé ! Je te permets pas !

Tandis que le plus jeune duo commençait à se chamailler au travers des téléphones de Kyoko et de Takeshi, Tsuna laissa échapper un petit sourire. Il était content du bon déroulement des missions, mais surtout qu'aucun d'entre eux n'ait été blessé ou ait été affecté émotionnellement par l'éradication de la Famiglia au complet. En entendant les piques que se lançaient 23 et 16, il n'avait pas de problème à se faire de ce côté-là.

Pour le moment, les pluies, les tempêtes, les brumes, les soleils et les foudres avaient livré leur rapport. Le massacre dans le bunker des premiers fera comprendre aux mafieux du monde entier que personne n'échappe aux Numbers, même sous terre. Les seconds prouveront que qu'importe le type de fusil en main, ils atteindront toujours leurs cibles. Les troisièmes causeront plus de cauchemars qu'autre chose. Même s'ils étaient médecins, les quatrièmes restaient avant tout des tueurs à gages et des assassins et qu'un château ne leur faisait clairement pas peur. Et les cinquièmes, que des explosions arrivaient vite avec des bombes aux mèches allumées.

27 ricana doucement aux insultes des foudres alors qu'il échangeait un regard avec 95 qui ne savait si elle devait les arrêter en les grondant gentiment ou les laisser continuer tant leur dispute détendait les autres Numbers. Ceux-ci, pour la plupart, n'hésitèrent pas à placer des commentaires. Miu et Chrome étant les plus méchantes du groupe. Seuls les demi-nombres présents ne prirent pas la parole, préférant ne pas entrer dedans. Et heureusement pour eux que 69 ait raccroché peu après 43 sinon la situation se serait vite envenimée.

Néanmoins, cet échange, qui avait débuté entre les plus jeunes, se déplaça entre le nuage et la brume de Kyoko. Un spectacle assez quotidien pour les numéros et qui fit soupirer 95. Quand ce n'était pas Mukuro et Kyoya, leurs homologues féminins se chargeaient de leur faire. Ce qui tournait généralement en combat. Un évènement que les chefs ne souhaitaient pas avoir pour le moment.

De ce fait, le second boss des numéros les interrompit rapidement en portant ses orbes orangés sur les prochains à faire leur rapport.

-18, 78, ordonna-t-elle sur un ton qui n'acceptait pas de refus, arrêtant instantanément la dispute.

Après tout, personne ne voulait avoir un ciel de mauvaise humeur. Ce qui signifiait généralement des problèmes pour eux et le quartier aux alentours.

Avant de répondre, Miu se tourna le temps d'un instant vers son partenaire. Celui-ci n'avait toujours pas bougé depuis le début des rapports, les paupières closes et les bras croisés sur sa poitrine. Elle ne s'attarda pas plus longtemps et redirigea son attention sur les leaders. Kyoya ne se chargea pas de l'explication et la laissa se débrouiller. Ce qui arrivait tout le temps dans le duo des nuages. Après tout, des deux, elle parlait légèrement plus.

L'adolescente se pinça les lèvres, une habitude lorsque les choses ne tournaient pas comme les nombres le souhaitaient. 27 plissa aussitôt les yeux et 95 haussa un sourcil, pas très rassurée de la suite. Pour que 78 tire une pareille tête, il avait dû se passer quelque chose de déplaisant pour les Numbers. Sauf que l'Hyper Intuition de Tsuna ne lui signalait pas de gros problèmes. Alors quoi ?

-On a réussi notre mission correctement, mais nous sommes tombés sur certains individus, fit l'iris avec un soupir.

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78 observa calmement les cadavres de la Spreco Famiglia à ses pieds. Enfin, plutôt ce qu'il en restait. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire à cette vue. Elle était assez contente de son nouveau poison. Au début, elle devait bien admettre qu'elle ne s'attendait pas à une aussi belle réaction. Si pour ses précédentes expériences, les corps ne se décomposaient que peu, à présent, il ne restait plus que des amas de chaire sans forme distincte. A croire que rajouter plus d'acide faisait son effet. Elle nota dans un coin de sa tête cette information pour la rapporter à 87. Ainsi, elles pourront le comparer à ceux déjà existant et ceux en attente.

Du coin de l'œil, elle remarqua que 18 se tenait non loin d'elle. Les bras croisés sur sa poitrine et adossé à l'encadrement d'une porte, il porta ses orbes violets sur ses propres victimes et celles de sa partenaire. A l'inverse de celles de cette dernière, les défunts présentaient des marques de strangulation pour certains tandis que pour plusieurs, de profondes entailles les déchiraient et quelques-uns avaient le crâne explosé contre le sol ou un mur. Au moins, aucun ne se relèvera. Surtout que nul nombre ne laissait une seule personne vivante dans une mission d'une telle ampleur.

Qui venait de se terminer avec l'élimination du dernier membre des Spreco. Maintenant, la base de la Famiglia à l'Est de Palerme en Sicile, était nettoyée de fond en comble et avait gagné une floppée de cadavre en plus. De quoi faire hurler la femme de ménage le lendemain matin.

-Tous sont morts, mais des individus imprévus sont de la partie, remarqua soudainement 18 sans changer de ton.

Interrompu dans ses pensées, 78 haussa un sourcil, assez étonnée. Elle ne possédait pas la même capacité de détection que son partenaire, mais elle lui faisait confiance sur ce point. Alors, si des nouveaux êtres arrivaient, de nouveaux êtres arrivaient.

-Qui ? Voulut-elle savoir en faisant tourner un shuriken dans une main.

Les yeux de son compagnon se posèrent sur elle le temps d'un instant. Durant la seconde, elle y lut une certaine excitation accompagnée d'une fraction de son intention de tuer. Les signes indiquant clairement qu'il s'agissait de puissants adversaires. Ce qui suffisait comme réponse pour l'adolescente et qui lui fit esquisser un plus grand sourire.

Dans la bande, il était généralement préférable que le duo des nuages ne tombe jamais sur ce genre de surprises. Ils les adoraient et cela se finissait tout le temps par des dégâts et des morts supplémentaires. Dommage pour leurs ciels qui avaient du mal à les gérer dans ces moments.

Moins de trois minutes plus tard, deux hommes jaillirent suivit d'un groupe de mafieux faisant office de garde du corps dans la pièce – le bureau principal. Dès qu'ils entrèrent dans son champ de vision, 78 haussa les sourcils sous la surprise avant de se tourner vers 18. Celui-ci ne quitta pas des yeux les nouveaux arrivants, bien qu'il échangeât un rapide regard avec elle. Et au vu de la lueur qui illuminait ses orbes, il souriait sous son masque. Une chose sur laquelle elle le rejoint. Sauf que comparé à lui, tout le monde voyait son sourire.

Après tout, ils avaient de quoi être heureux. Leurs invités non invités, eux qui venaient de franchir le seuil de la porte à l'avant du groupe, se révélaient être les gardiens des nuages et de la tempête du Vongola Nono. Visconti et Coyote. Juste deux des personnes qui leur courraient après et qui cherchaient inlassablement leurs identités. Enfin, après cinq ans, ils commençaient plutôt à perdre patience d'après les rapports de 43.

Le premier, Visconti, gardien des nuages et celui dont le duo connaissait le plus d'informations, écarquilla légèrement ses yeux bleus en les apercevant. Puis, en moins d'une seconde, il retrouva un visage sans expression. Le seul détail qui dévoilait sa surprise de tomber sur des numéros fut les tremblements presque imperceptibles de ses mains pendant qu'il les portaient à ses armes accrochées à sa ceinture. Ses orbes brillèrent d'une certaine excitation qui enjoua la jeune femme. Quoi de mieux pour un combat qu'un adversaire prêt à se battre.

Comme tout gardien qui se respectait dans le monde de la mafia, il portait un costume noir avec une cravate de même teinte et une chemise violette. Sur ses cheveux blanchissants reposait une paire de lunette de soleil. A sa taille, sous sa veste était accroché trois clous de différentes longueurs.

Même si Visconti se trouvait être son ennemi, 78 aimait assez bien le vieil homme. Elle et 18 le respectait grandement, bien que son partenaire ne l'avoue jamais à haute voix, pour son travail dans le domaine de la torture physique et mental. Plus qu'à voir ce qu'il valait en vrai.

Le deuxième se révélait être Coyote, le gardien de la tempête et bras droit du Vongola Nono. Et accessoirement, le grand-père de 59. Un lien de famille qui ne faisait plus tant rire qu'au début. Pour sa part, ses habits étaient exactement les mêmes que son camarade sauf que sa chemise avait la couleur rouge. Deux pistolets dépassaient de leurs étuis à ses hanches. Ses cheveux naturellement argentés encadraient son visage marqué par de profondes rides. Si la tueuse à gages ne se trompait pas, il portait des lunettes pour lire comme son petit-fils, accentuant la ressemblance entre les deux.

La réaction du vieil homme ne se fit pas longtemps attendre, d'un rapide geste, il dégaina ses armes à feu et les pointa en directions des numéros. Les mafieux accompagnant les gardiens le rejoignirent moins d'une seconde plus tard tandis que le nuage sortit ses clous d'une main. Aussitôt, la tension régna entre les groupes dont les Numbers s'en moquaient plutôt, préférant regarder leurs opposants se tendre violemment.

Néanmoins, 18 ne tarda pas à s'emparer d'une menotte et de la faire tourner sur un doigt. Pourtant, il ne se détacha pas de l'encadrement de la porte. 78 savait très bien qu'il attendait que les Vongola l'attaquent en premier, comme cela, il aura une raison justifiée de les affronter. Après tout, ils n'avaient pas pour consigne de livrer un combat contre la palourde. Seulement d'éliminer les membres de la Spreco Famiglia. Et aucun des numéros – même 18, 69, 96 et 78 – ne désobéissaient à un ordre de 27. Simple mesure de précaution.

L'adolescente de son côté, continua de jouer nonchalamment avec l'un de ses shurikens pendant qu'elle observait les gardiens. Son sourire se fit plus prononcé lorsque Coyote prit finalement la parole après une longue minute.

-18 et 78… je ne m'attendais pas à tomber sur le duo des nuages…

-Oh ! Mais c'est qu'il nous a bien reconnu le vieux schnoque ! Ricana la jeune femme sans prendre en compte le reste de sa phrase. Enfin, vous arrivez un peu tard pour ces pauvres gars.

Tout en se moquant des mafieux décédés, elle toucha du bout de sa botte les amas de chaire de l'une de ses victimes. La pâleur sur leurs visages la fit glousser alors qu'ils reportèrent leurs orbes sur elle. A présent, seule la colère s'y lisait, mais elle ne s'en préoccupa pas, préférant échanger un regard avec son partenaire qui haussa un sourcil.

Jusqu'à ce que Visconti prenne la parole à son tour.

-Pourquoi avez-vous fait ça ?

Contrairement à ce que pensait les numéros, il ne semblait nullement affecté par les cadavres réduits à l'état de bouillie ou ceux dont le crâne avait été explosé comme le démontrait sa voix avec un détachement tel que 78 perdit son sourire le temps d'une seconde. Maintenant, le gardien des nuages Vongola ne l'amusait plus. Il ne s'étonnait pas des corps ou autre et la jeune femme détestait que son travail ne suscite aucune réaction. De même pour 18 qui s'éloigna de l'encadrement de la porte pour se poser près de sa camarade.

A cet instant, toutes les personnes présentes se tendirent, s'attendant à ce que le tueur à gages réduise soudainement la distance entre eux et qu'il les attaque, toutes armes dehors. De ce fait, durant le silence planant où seuls ses pas résonnaient dans le bureau, tous les regards ne le lâchèrent à aucun moment. Cependant, à leur soulagement et étonnement, il ne fit rien de tel.

-Ordres du big boss, finit par répondre l'empoisonneuse en retrouvant son sourire.

Sa réponse surprit plus parce qu'aucun ne s'attendait à ce qu'elle reprenne la parole que par son contenu. En revanche, deux individus attrapèrent ces mots. Coyote se renfrogna et Visconti plissa les yeux.

-Qu'est-ce que…, commença la tempête.

Nul nombre ne se concentra sur la suite en raison qu'une autre voix qui se fit entendre, mais seulement d'eux. Une voix qu'ils connaissaient très bien et qui transmettait les ordres de leur boss. Et qui livra le message suivant :

« Les loups ont gagné cette partie, il est maintenant temps que les pièces numérotées abattent leurs dernières cartes dans l'ordre de la victoire. »

Un message si simple pour eux et eux seuls. Que personne d'autre ne connaissait la signification particulière. Et qui provoqua le ricanement de la part de 78. Son partenaire se contenta de ranger sa menotte, déçu de ne pas avoir pu se battre contre les Vongola. Leurs gestes intriguèrent les invités non-invités qui ne savaient pas ce qu'il se passait. L'iris ne pouvait que comprendre leur questionnement, après tout, ils n'avaient pas entendu la voix de leur cher ami ingénieur.

Jetant un rapide coup d'œil à 18 et avec un hochement de tête de sa part, elle se tourna une dernière fois vers ses adversaires. Cette fois-ci, un sourire narquois illuminait son visage, de quoi énerver plus d'une personne. Surtout que son compagnon croisa les bras sur sa poitrine, complètement non inquiété par les armes pointées dans leur direction.

-Laissez-moi vous donner un conseil gardien Vongola, rigola la fleur. Vous pensez sérieusement nous attraper ? Avec vos articulations douloureuses et vos os fragiles, abandonnez ! Vous allez mourir avant même de nous effleurer papis !

Avant que quiconque n'ait pu répliquer ou faire le moindre geste et en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, 18 et 78 se précipitèrent vers la fenêtre derrière eux et la firent éclater d'un rapide coup de pied. Les éclats de verre ne les dérangèrent nullement alors qu'ils sautèrent à travers et disparaissaient dans les ténèbres, laissant derrière eux un groupe de mafieux avec encore plus de questions que de réponses.

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Dès qu'elle eut fini son rapport, Miu s'arrêta quelques secondes avant de se tourner vers Hayato non loin. Celui-ci haussa un sourcil lorsque ses orbes rouges croisèrent ceux violets de l'adolescente dont un sourire s'étirait sur ses lèvres.

-N'empêche 59, ton grand-père est très sympathique.

-Je ne sais pas si tu peux trouver quelqu'un sympathique quand il manque de te mettre une balle entre les deux yeux.

Son visage se renfrogna à ses mots tandis que 78 rigolait doucement. Les réactions des autres numéros ne se firent pas attendre très longtemps. Ryohei lança un « extrême » un peu trop fort, Hana lui envoya un regard noir, Takeshi lança un commentaire à Kyoya avec un sourire, ce dernier ne prit même pas la peine de lui répondre, Chrome gloussa dans son coin, Aki échangea quelques mots avec 16 et 23, Haru haussa un sourcil, Kyoko poussa un petit soupir de soulagement et Tsuna sourit à cette scène.

Soudain, son téléphone en veille depuis la fin de l'appel de 43 pour éviter qu'il ne se fasse prendre, vibra. Un froncement de sourcils le prit tandis qu'il attrapait l'appareil dans sa poche. Aux dernières nouvelles, il n'attendait pas d'autres informations de la part de son espion, surtout que s'il en avait, il l'appellerait directement, et son Hyper Intuition ne lui signalait aucun mouvement de la part des Vongola. Alors qui ?

Dès l'instant où ses orbes orange se posèrent sur le numéro non inconnu de lui, il ne fallut pas plus d'une seconde pour qu'il ouvre le nouveau message. Si Lui le contactait, c'était vraiment une urgence, ce que 27 ne pouvait clairement pas ignorer.

Et à peine les mots inscrits sur l'écran s'inscrivaient dans son esprit, il se retint de lâcher une grimace sur le coup. Comme il s'en doutait, les choses allaient s'accélérer, mais pas qu'ILS se mettent aussi vite en mouvement. Cela ne lui disait rien de bon. Oh que non…

Sans remarquer l'état d'esprit de son partenaire puisque ce dernier ne laissa rien transparaître derrière un visage vide d'émotion, 95 se tourna vers lui. Un certain détail venait de lui revenir en mémoire et seul Tsuna avait la réponse à sa question. Et ce détail avait d'autant plus d'importance avec la situation dans laquelle ils se trouvaient.

-Mais au final, Tsu-kun, tu ne nous as toujours pas dit qui est le tuteur de l'imbécile.

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-Et les brumes ? Qu'ont fait 69 et 96 ?

-Ils se sont chargés de Marcelo Spreco et tous les hauts chefs de la Famiglia, révéla Nono après une longue minute de silence. Et le résultat est assez horrible même pour moi.

-Mais encore ? Réclama le bébé.

Au cours de ses longues années en tant que tueur à gages, Reborn en avait vu des scènes de meurtres, au-delà de toute imagination possible et à faire retourner l'estomac aux plus costauds. Et Timotéo aussi. Mais alors, pour que le parrain de la plus puissante famille mafieuse qui avait vu les cadavres de ses trois fils trouve ces meurtres horribles, il se devait de connaitre les détails. Surtout avec sa mission de poursuivre les Numbers et de découvrir leurs identités.

Avec un autre soupir, le vieil homme ramassa une autre feuille, cette fois-ci plus près de lui, sur son bureau et commença à y relever les points les plus importants.

-Les victimes sont Marcelo Spreco, parrain de la Spreco Famiglia ; son épouse, Gabriella Spreco ; Cosmo Spreco, le neveu de Marcelo et le fils d'Alberto Spreco mort durant l'attaque des tempêtes et pour finir, Bruno Spreco, le jumeau de Gabriella qui prit le nom de famille de son beau-frère après le mariage de sa sœur. Quatre des cinq dirigeants de la Spreco Famiglia, le dernier étant Alberto.

» Le premier est Cosmo. Il a été retrouver dans le jardin du manoir, à moitié enterré dans le sol. Une fois sorti à l'air libre, il a été noté que son estomac avait été ouvert. Tous ses organes internes avaient disparu pour être remplacés par des cailloux et ce qui semblait être des anémones et des cartes à jouer, toutes représentant un joker avec écrit dessus « Jouons à cache-cache ». Valentino a aussi précisé en me livrant le rapport, que Cosmo avait été éventré et dépecé vivant.

» La deuxième est Gabriella. Son corps fut retrouvé dans le hall d'entrée. Seulement vêtue des haillons de sa robe de soirée, elle pendait par les mains et les pieds au lustre. Eventrée comme Cosmo, ses organes s'étaient répandus au sol pendant que d'autres restaient accrochés au cadavre. Par contre, sa tête se trouvait non loin, sur un meuble en marbre à la place d'un vase.

» Le troisième retrouvé est Bruno dans le couloir menant au bureau de Marcelo. Il semblerait que 96 et 69 aient trouvé amusant de le démembrer vivant avant de le découper en morceaux pour en faire un puzzle. Les agents sur place ont comptabilisé près de trois mille pièces.

» Quant à Marcelo, Croquant a pu affirmer avec certitude grâce aux particules de flammes dans l'air qu'il a été victime d'une puissante illusion qui dépassait clairement celles de mon gardien. Marcelo s'est… automutilé avant de se donner la mort. Personne ne sait encore ce qu'il a subi, mais il a arraché petit bout par petit bout la peau de son visage et une grande partie de ses bras et de son torse. Au point que son crâne était presque entièrement visible. Pour au final, s'arracher le cœur lui-même, conclut Nono en reposant le rapport. Et en plus, ces brumes ont aussi éliminé l'ensemble des personnes présentes avec leurs illusions, provoquant des crises cardiaques. De quoi remplir un cimetière tout entier… alors ? Qu'en penses-tu Reborn ?

Ce dernier se tut l'espace de quelques minutes, plongé dans ses propres pensées. Certes, il en avait vu des scènes de crimes, certaines dépassait largement ce qu'il venait d'entendre, mais ces meurtres brutaux et cruels l'interpelaient. Il sentait qu'il y avait quelque chose d'autre derrière autant de violence gratuite de la part de deux brumes.

Pour la première fois, il rencontrait des utilisateurs d'illusions qui tuaient autrement que par leurs flammes. De manière physique. Bien qu'il existât ce que beaucoup appelaient « les illusionnistes de combat », ils étaient extrêmement rares. Pourtant, 96 et 69 pouvaient rentrer dans cette catégorie facilement. Surtout avec ce qu'il avait lu dans leurs fiches. Si l'Arcobaleno de la brume, Viper, voyait leurs « chef-d'œuvre », il/elle trouverait leur façon de faire honteuse et scandaleuse pour des illusionnistes.

Néanmoins, pour ces crimes, il semblait au meilleur tueur à gages au monde qu'ils aient un sens caché. Mais lequel ? Un homme fut retrouvé à moitié enterré et sans aucun organe, le second en plusieurs morceaux, le troisième, victime d'une puissante illusion et la dernière, pendue à un lustre. De quoi faire des cauchemars un long moment. Dans un coin de sa tête, il savait que la découverte des corps devait amuser grandement les numéros…

Ses yeux s'écarquillèrent d'un micro millimètre lorsque cette pensée atteint son cerveau. Evidemment qu'il n'arrêtait pas de sentir que quelque chose se tramait, car ces crimes et la violence ne laissaient présager qu'une chose. Et qui dégoûtait Reborn rien que d'y penser.

Ils jouaient.

Pour eux, 69 et 96… non… pour tous les Numbers, le fait de tuer de sang-froid un être-vivant, mais en plus de le torturer avant se révélait être un simple jeu comme ils l'avaient si bien démontré avec la disposition des corps.

-Ces gamins sont complètement fous, finit par dire l'Arcobaleno. Et les jeux qu'ils proposent n'en sont que plus morbides, entre les puzzles taille humaine, le docteur Maboule, les cache-cache, les expériences, la pinata et le tic-tac boom, je me demande vraiment ce qui se passe dans leurs têtes.

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Le silence se fit dans la pièce à peine la question fut-elle posée par Kyoko dont le regard ambré ne quitta à aucun moment son partenaire. Aussitôt, des yeux rouges, violets, bleus, jaunes et indigo se posèrent en moins d'une seconde sur le leader des Numbers qui n'avait toujours pas bougé de sa position. De l'autre côté des appareils électroniques, plus aucun bruit ne se faisait entendre. Et pour accompagner le tout, la température baissa de plusieurs degrés avec la tension installée.

Pourtant, Tsuna ne s'occupa nullement de leurs réactions, ses orbes toujours fixés sur le message affiché sur son écran de téléphone que venait de lui envoyer une certaine personne. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres entrouvertes tant par la question que par l'information reçue. Surtout que son Hyper Intuition lui signala que les problèmes commençaient dès maintenant. De quoi choper encore des maux de crâne dans les jours prochains.

-On va devoir faire attention à nos faits et gestes encore plus que d'habitude pour ne pas tomber entre les mailles du tuteur de l'imbécile, expliqua calmement 27 avant de se taire le temps de quelques instants pour fixer un à un ses camarades dans les yeux. Après tout, Reborn déteste perdre.

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« ILS bougent »


Je sens que cette dernière phrase va suscité beaucoup de questions et une forte envie de la suite. Ne vous inquiétez pas, la suite est actuellement en cours d'écriture ! Dîtes-moi en review toutes vos théories sur l'identité de ces fameuses personnes ! ;-)

En tout cas, il ne manque plus beaucoup de Numbers avant qu'ils ne soient tous présents à Namimori !

Pour ce qui est des armes qu'utilisent 59 et 86, je ne suis pas une flemmarde, mais comme il y en a beaucoup (vraiment trop...) et que vous avez eu droit à presque toutes les info sur trois d'entre elles (je vous invite, si vous êtes intéressés, à vous rendre sur leur page Wikipédia pour plus de renseignements) Wikipédia est un très bon ami à ce sujet !

Ah ! Aussi, j'ai changé le rated de cette histoire (de T à M) en raisons des scènes violentes dans ce chapitres (et ce n'est pas fini) Et j'ai prévenu ! Certaines scènes sont plutôt violentes !

Bon ! Puisque je n'ai plus rien à dire, je vous souhaite une bonne journée et à la prochaine mes chers petits bonbons !

Sylosse